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Maisons d'écrivains
31 janvier 2008

Léon Tolstoï - Yasnaïa Poliana

Biographie de Léon Tolstoï.

 

 

 

 

2385 Sep

"Si vous voulez être heureux, soyez le !"

 

Le comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï, francisé en Léon Tolstoï, est né le 28 août 1828 du calendrier julien (9 septembre 1828 du calendrier grégorien) à Yasnaïa Poliana en Russie et il est mort le 7 novembre 1910 du calendrier julien (20 novembre 1910 du calendrier grégorien) à Astapovo.

Ses premières publications sont des récits autobiographiques (Enfance et Adolescence) (1852-1856). Ils rapportent comment un enfant, fils de riches propriétaires terriens, réalise lentement ce qui le sépare de ses camarades de jeu paysans. Plus tard, vers 1883, il rejette ces livres comme étant trop sentimentaux, une bonne partie de sa vie y étant révélée et décide de vivre comme un paysan en se débarrassant aussi de ses possessions matérielles héritées, qui étaient pourtant nombreuses, ayant acquis le titre de Comte. Avec le temps, il sera de plus en plus guidé par une existence simple et spirituelle.

Il est frappé dès son enfance par le sentiment de l'absurdité de la vie (à la suite de la mort de son père) et il refuse l'hypocrisie des relations sociales. Le sentiment moral est ce qu'il y a de véritablement divin : toute la morale de Tolstoï est fondée sur ce sentiment. Par ailleurs, Tolstoï rejette l'État et l'Église. Si certains ont pu rapprocher la pensée de Tolstoï d'un nihilisme fondé sur une morale personnelle, d'autres ont fait de l'écrivain russe un penseur important et influent de l'anarchisme chrétien: en effet, sa critique radicale de l'État, ses préoccupations envers les masses opprimées, l'importance de ses réalisations pédagogiques, sa recherche de cohérence sur le plan personnel, en ont fait un penseur proche de l'anarchisme. Par ailleurs, il conçoit l'art véritable comme étranger à la recherche du plaisir purement esthétique : l'art est un moyen de communication des émotions et d'union entre les hommes. Aussi critique-t-il l'art pour l'art, la beauté bourgeoise inaccessible aux gens simples.

Marqué par les conflits comme la Guerre de Crimée (1853-1856) durant laquelle il a été mobilisé, relatée dans "Récits de Sébastopol", ou les conflits passés telles les Guerres Napoléoniennes, qui constituent la trame d'une de ses œuvres majeures: "Guerre et Paix", Tolstoï entame à partir des années 1870 une sorte d'introspection, en forme de quête spirituelle. En 1879, Tolstoï se convertit au christianisme qu'il évoque dans "Ma confession" et "Ma religion", mais il est très critique par rapport à l'église orthodoxe russe : son christianisme reste empreint de rationalisme, la religion étant toujours chez lui un sujet de violents débats internes, ce qui l'amènera à concevoir un christianisme détaché du matérialisme et surtout non-violent. Sa critique des institutions oppressives et sources de violence inspirera le Mahatma Gandhi, ainsi que Romain Rolland. Leur message sera ensuite repris par Martin Luther King, Steve Biko, Aung San Suu Kyi, Nelson Mandela et bien d'autres. Gandhi traduira l'œuvre de Tolstoï "Lettre à un Hindou" en 1908, où l'écrivain russe dénonce des actes de violence de nationalistes indiens en Afrique du Sud, ceci amènera Gandhi et Tolstoï à communiquer jusqu'à la mort de Tolstoï. De même, Rolland publiera peu après le décès de Tolstoï sa biographie: "Vie de Tolstoï". On constate là des liens subtils entre diverses personnalités imprégnées d'idées progressistes et humanistes qui en inspirent d'autres et qui ne font qu'améliorer le sort du monde.

De son côté, l'église orthodoxe va excommunier Tolstoï après la publication de son œuvre "Résurrection".

À la fin de sa vie, Tolstoï part en vagabond, attrape froid et meurt d'une pneumonie dans la solitude, à la gare d'Astapovo, loin de sa propriété de Iasnaïa Poliana et de sa famille, y compris de sa femme Sophie Behrs qu'il refusera de voir. Pourtant ils s'autorisaient chacun à lire le journal intime de l'autre et ont eu treize enfants ensemble (cinq meurent en bas âge), mais Sophie était aussi celle qui dirigeait le domaine, donc assez autoritaire.

Tolstoï fut aussi inspiré au cours de sa vie par d'autres figures majeures de la non-violence telles le philosophe américain Henry David Thoreau et le prophète baha'i, Baha'u'llah.

 

 

Yasnaïa Poliana sa maison.

 

 

excursions5aYasnaïa Poliana (la clairière lumineuse) à 200 km de Moscou est un vaste et riche domaine de 380 ha, que Léon Tolstoï avait hérité de sa famille maternelle, les Volkonski. C'est ici qu'il naquit le 28 août 1828, et c'est ici qu'il est enterré, parmi les arbres centenaires, dans le coin du parc où la légende familiale voulait que fût enfouie "la baguette verte" capable de libérer l'humanité de la violence et de la souffrance. C'est dans ce lieu que se déroulent son enfance et son adolescence.

Après la révolution de 1917, les paysans de Yasnaïa Poliana décidèrent que le domaine resterait à la disposition de Sophie Tolstoï, la veuve de l'écrivain. A la mort de celle-ci, en 1921, la propriété devint musée. Yasnaïa Poliana occupée par les Allemands pendant 45 jours en 1941, eut à subir de sérieux dégâts. Les restaurations successives en 1948 et 1978 ont redonné au domaine et à la vieille maison, leur aspect d'avant guerre et les meubles et les manuscrits qui avaient été évacués ont repris leur place. La visite comprend celle de la maison de famille et celle du musée littéraire aménagé dans l'ancienne école de Tolstoï.

L'entrée du domaine est gardée par deux tours rondes, entre lesquelles s'ouvre une allée rectiligne :  la perspective.

La maison date du début du 19ème siècle. Elle est d'une simplicité et d'une intimité qui impressionnent, si l'on songe au luxe dont s'entouraient habituellement des aristocrates moins fortunés que les comtes Tolstoï.

Cela explique, si l'on se rappelle que ce bâtiment n'est qu'une aile de l'ancien château que Tolstoï tenait de son grand père maternel, le Prince Nicolas Volkonski, prototype du vieux Prince Bolkonski de "Guerre et Paix". Ce château, en bois, construit en 1763 dans le style classique de la fin du 18ème siècle, comprenait un bâtiment central à portique et à fronton (c'est dans ce bâtiment que Tolstoï est né), prolongé vers le nord et vers le sud, par deux ailes symétriques et d'aspect semblable.

En 1854, la construction principale, fut vendue pour payer une dette de jeu (une pierre des anciennes fondations en parque l'emplacement), l'acquéreur la fit démonter et reconstruire à une trentaine de kilomètres de là, au village de Dolgoie. Tolstoï s'établit dès lors dans l'aile nord qui fut agrandie et modifiée pour loger sa famille, tandis que l'aile sud, où l'écrivain installa son Ecole Musée Littéraire, conservait son aspect primitif.

Plusieurs dizaines de personnes vivaient en permanence dans cette vaste demeure où régnait un aimable désordre en même temps qu'un style de vie rigoureux. Les objets familiers et les meubles étaient à leur place et même si celle-ci ne paraissait pas logique, elle était immuable comme les habitudes, les gestes répétés jour après jour. Le visiteur, familier de "Guerre et Paix" ou d"Anna Karénine", retrouve ici nombre d'objets décrits dans ces ouvrages.

Il y avait la chambre du docteur, en effet pendant plus de 10 ans un médecin fut attaché à la famille. Le dernier fut le docteur Makovjtski qui ne parvint pas à empêcher Tolstoï de quitter sa famille et son existence et de partir dans la neige, la nuit du 28 octobre 1910. Tolstoï voulait mettre son mode de vie en accord avec sa philosophie, s'entretenir avec les moines du monastère Optina Poustyn et peut être rejoindre une communauté, mais il mourut d'une congestion pulmonaire dans la gare d'Astapovo qui porte aujourd'hui son nom.

La chambre voûtée au rez-de-chaussée fut pendant des années le cabinet de travail de Tolstoï. Il y écrivit "La Sonate à Kreutzer". Il existe un tableau de Repoine représentant Tolstoï dans le cabinet voûté datant de 1891.

La plus grande pièce de la maison était dénommée "La Salle" au premier étage. Les Tolstoï y recevaient leurs amis, l'écrivain jouait aux échecs, les enfants s'amusaient dans un coin. Les meubles sont pour la plupart en acajou et datent du 19ème siècle.

Le salon était surtout réservé à Sophie et Léon Tosltoï. Sur le petit bureau en acajou, qui se trouve aujourd'hui au musée Tolstoï à Moscou et qui est ici remplacé par une table plus simple, Sophie a recopié de sa main des milliers de pages manuscrites de son mari.

Le cabinet de travail attenant était celui de Tolstoï. Nombre de ces récits ont été écrits ici, des contes, des nouvelles, et tous les objets que l'on peut voir dans cette pièce sont ceux dont il s'est servi toute sa vie. Sans doute, celui dont il était le plus fier est le presse papier en verre de couleur vert foncé qui lui avait été offert par les ouvriers de la verrerie de Maltsov après son excommunication par le Saint Synode. L'inscription surtout lui allait droit au coeur ; "Très Honoré Léon Nikolaïevitch vous avez partagé le sort des nombreux grands hommes qui étaient en avance sur leur siècle. Jadis, on les brûlait sur les bûchers ou on les laissait pourrir dans des cachots. Les pharisiens et les grands prêtres peuvent vous exclure comme bon leur semble et comme ils veulent, le peuple russe sera toujours fier de son grand frère, cher et très aimé Tolstoï"

Derrière la table, on trouvera le divan de cuir qui est mentionné dans "Guerre et Paix" et "Anna Karenine". Ce divan, sur lequel des générations de Tolstoï ont vu le jour, lui venait de son père.

La chambre à coucher, où pendant près de 50 ans Tolstoï dormit. C'est ici qu'il connut des doutes métaphysiques, politiques, sociaux, familiaux, sentimentaux et qu'il prit la décision de tout quitter, la vie civilisée qui lui pesait, le domaine, les honneurs, les jalousies, mais surtout le dévouement passionné, possessif, adorateur, acrimonieux, jaloux de Sophie.

A côté se trouve la chambre de la comtesse Sophie, à la mode du 19ème siècle, encombrée d'icônes, de peluches et de meubles. C'est dans cette pièce qu'elle rédigea jour après jour le Journal de sa Vie, qui est une chronique touchante et pitoyable de son mariage, qui fut publié après sa mort par le gouvernement.

La Bibliothèque renferme des milliers de livres (au moins 28 armoires réparties dans toute la maison), hérités de son grand père et de son père, donnés et dédicacés par les amis, Rolland, Shaw, Gandhi, Barbusse, et d'autres achetés au fil des années et des voyages. Tolstoï parlait et écrivait plusieurs langues, le français avec une prédilection évidente, mais aussi l'allemand et l'anglais. Il était toujours en train d'apprendre une autre langue, tantôt le grec, le polonais, l'hébreu, l'italien, le hollandais ou le tatar.

Le secrétariat : Tolstoï appelait en plaisantant ses pièces sa "Chancellerie" qui réunissait les collaborateurs et secrétaires chargés de trier l'énorme courrier. Les archives de Tolstoï contiennent environ 50.000 lettres et sa correspondance remplit 30 volumes.

Le Musée Littéraire occupe une partie de l'aile sud de l'ancien château, dans laquelle Tolstoï avait installé une école pour les enfants de ses paysans. C'était une école dont la pédagogie était très en avance sur son temps et l'enseignement se prolongeait au delà de la salle de classe, le maître emmenait ses élèves en promenade, allait chez eux et saisissait toutes les occasions pour éveiller leur esprit. Inutile de dire que cette école inquiétait le gouvernement. Les visites de police répétées obligèrent Tolstoï à fermer son établissement. Il recommença l'expérience plusieurs années après et l'entreprise fût de nouveau arrêtée.

Le parc est composé de belles futaies et de clairières, il s'étend jusqu'à la petite rivière Voronka. On peut y voir le banc de Tolstoï en branches de bouleau. La partie centrale du parc porte le nom de Stary zakaz (le vieux bois) c'est là que Tolstoï a choisi sa sépulture.

La comtesse Sophie et plusieurs membres de la famille reposent dans le cimetière de l'église Saint Nicolas de Kotchaki, à quelques kilomètres au sud du village de Yasnaïa Poliana.

 

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

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30 janvier 2008

Ernest Hemingway - la Finca Vigia

 

Biographie de Ernest Hemingway.

 

 

 

 

hemingway1"J'ai beaucoup appris en écoutant attentivement. La plupart des gens ne sont jamais à l'écoute".

 

Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park près de Chicago, le 21 juillet1899. Il est le fils de Clarence Hemingway, dentiste, et de Grace Hall, dont le père est un grossiste en coutellerie très aisé. C'est le deuxième enfant d’une famille qui en comptera six : Marceline, née en 1898, Ursula, née en 1902, Madeleine née en 1904, Carol, née en 1911, Leicester Clarence, né en 1915, et Ernest.

En 1900, Clarence et Grace font construire un chalet, surnommé "Windemere" au bord du lac Willon, à Hortons Bay, dans une région habitée par les indiens Ojibways. Clarence initie très tôt son fils à la chasse et à la pêche. En 1909, son père lui offre son premier fusil de chasse, pour son 10ème anniversaire.

A partir de 1913, Ernest étudie à la High School d’Oak Park. Il découvre Shakespeare, Dickens, Stevenson, et participe activement à la vie sportive et culturelle de son école. En 1916, ses premiers "contes et poèmes" paraissent dans Tabula et Trapeze, des revues littéraires de l’école. Après avoir obtenu son diplôme en 1917, Hemingway renonce à suivre des études universitaires pour devenir journaliste au Kansas City Star, sous l’influence bienveillante de son oncle paternel, Alfred Tyler Hemingway.

Lors de l’entrée en guerre des États-Unis le 6 avril 1917, l'incorporation d'Hemingway est refusée une première fois à cause d’un œil défaillant. En avril 1918, il parvient cependant à incorporer la Croix-Rouge italienne et après avoir traversé l’Atlantique sur le Chicago, il débarque à Bordeaux, gagne Paris puis Milan, où il arrive le 6 juin. Après plusieurs semaines passées à l’arrière, il rejoint le front. Le 8 juillet, un tir de mortier le blesse aux jambes, tue un de ses camarades et en blesse grièvement deux autres. Alors qu’il tente de ramener un camarade vers l’arrière, il est de nouveau blessé par un tir de mitrailleuse, mais parvient à un poste de secours, avant de s’évanouir. Pendant sa convalescence de trois mois dans un hôpital de Milan, il s’éprend d’une jeune infirmière américaine, Agnes Von Kurowsky, qui lui inspirera le personnage de Catherine Barkley dans "L'Adieu aux armes". Il se marie en 1921 avec sa première femme, Hadley Richardson. Ses premiers grands textes sont ceux d'un aventurier attiré par le danger : "Le Soleil se lève aussi", de nombreuses nouvelles... Il prendra part comme journaliste à la guerre d'Espagne, aux côtés des Républicains ("Pour qui sonne le glas", roman qui le rend célèbre), puis à la Seconde Guerre mondiale, participant au débarquement des Alliés en Normandie, et à la Libération de Paris. Les carnages dont il est témoin le convainquent de la vacuité et du mensonge du langage abstrait.

Conséquence de son expérience sur les champs de bataille, il supprime de son écriture tous les mots inutiles, simplifiant la structure de la phrase et se concentrant sur les objets et les actions concrètes "Ce qu'il faut, c'est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses". Il adopte une éthique qui met l'accent sur le courage face à l'adversité, ses héros sont des hommes forts, silencieux, et très curieux des femmes.

Son talent narratif fait de lui l'un des écrivains majeurs du XXe siècle. Son œuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature, en 1954 il donne devant le jury le discours le plus court de cette institution.

Se sentant devenir aveugle et touché par la folie, il se suicide en 1961 – lui qui avait toujours blâmé son père pour son suicide, considérant cela comme un acte de lâcheté.

 

 

 

La Finca Vigia sa maison.

 

 

 

cuba_finca_vigia_hemingway_houseLa propriété La Finca Vigia fut construite en 1887 par l’architecte catalan Miguel Pascual y Baguer, sur un terrain occupé autrefois par une caserne de vigilance de l’Armée espagnole. D’où son nom. Au début du XXe siècle, la propriété fut vendue au Français Joseph D’Orn Duchamp, qui l’achète dans le but de la louer.

Ernest Hemingway, vint à Cuba en 1932 pour participer à un tournoi de pêche à l’espadon. Ses visites se firent dès lors fréquentes. A son retour de la guerre civile espagnole, il s’établit pour quelque temps à l’hôtel havanais Ambos Mundos. En avril 1939, à l’instance de sa troisième épouse, Martha Gellhorn, il loua La Vigia, puis l’acheta le 28 décembre 1940. En 1943, il emmena vivre dans cette résidence  sa quatrième épouse, Mary Welsh, avec qui La Vigia devint le refuge par excellence de l’écrivain. Il y demeura jusqu’en 1960, date de son dernier séjour à Cuba.

Le 2 juillet 1961 il se suicida. Conformément à la volonté  de l’écrivain, Mary Welsh fit don de la propriété au Gouvernement révolutionnaire de Cuba, qui décida de la transformer en musée, inauguré le 21 juillet 1962.

La villa coloniale où Ernest Hemingway vécut pendant 21 ans, est en phase accélérée de rénovation sous l'égide d'experts cubains et avec l'appui de collègues américains.
Ces spécialistes ont déjà terminé la façade et s'efforcent de redonner le lustre d'antan à cette maison musée, enfouie dans la végétation près du village de San Francisco de Paula, à 25 km de La Havane, sans effacer les traces laissées par Hemingway lorsqu'il l'occupa entre 1939 et 1960.
La villa, construite à la fin du XIXe siècle, est déjà restaurée à 30 % et le projet est qu'elle soit terminée fin 2008, a indiqué l'architecte en charge du chantier Enrique Fernandez qui est appuyé par 30 spécialistes cubains.


Décorée avec goût, la villa convertie en musée en hommage à Hemingway sur ordre du président Fidel Castro en 1961, y expose des livres, disques et meubles, peintures, ayant appartenu à l'écrivain, ainsi qu'une radio, un tourne-disque et des animaux empaillés. Des photos montrent aussi sa passion pour la pêche au gros, la chasse et la boxe.

 

"C'est une restauration cruciale, garantie pour les 20 ans à venir. Nous avons traité le bois contre les termites et nous devons aussi lutter contre l'humidité et le soleil", a expliqué M. Fernandez.
A propos de deux cyclones qui frappèrent le chantier en 2005, l'architecte raconte que certaines personnes ont alors dit que "Hemingway ne voulait sans doute pas qu'on rénove les lieux". "Pourquoi ne le voudrait-il pas ? C'est sa maison tout de même !", rétorque l'architecte.

Seuls 27 % des matériaux d'origine ont été modifiés au cours de la restauration qui comprendra aussi la piscine, le colombier, les jardins, les sentiers et le yacht El Pilar, selon Manuel Palacios, Conseiller national du patrimoine culturel.
Le projet piloté par cet organisme et réalisé par l'entreprise de restauration du Bureau de l'Historien de La Havane, coûtera 1,2 million de dollars.
Les frais sont assumés par Cuba puisqu'en vertu de l'embargo de Washington à l'encontre de l'île depuis 45 ans, aucune institution américaine ne peut le financer.
Ada Rosa Alfonso, directrice du musée, souligne que l'organisation non gouvernementale américaine National Trust of Historic Préservation était volontaire. "C'est l'une des nombreuses absurdes conséquences de l'embargo", déplore Mme Alfonso, au milieu des palmiers, ficus et autres tulipes africaines à fleurs orange qui agrémentent la propriété.

Hemingway a écrit dans cette villa plusieurs livres dont son plus célèbre roman "le Vieil homme et la mer" pour lequel il reçut en 1954 le Prix Nobel de littérature. Massif avec ses 1,82 mètres de haut, il était obsédé par son poids et le mesurait plusieurs fois par jour, inscrivant le résultat sur le mur d'une salle de bains de la villa.

Pour la directrice du musée, le legs de Hemingway devrait être commun aux Etats-Unis et à Cuba : "le dieu de la littérature nord-américaine se sentait Cubain et c'est une marque de distinction de Cuba dans le monde".
Des experts américains sont venus à trois reprises en 2006 sur l'île pour un échange d'opinion avec des homologues cubains. Un accord signé en 2002 entre le Conseil de recherche en sciences sociales américain et le Conseil du patrimoine culturel de Cuba prévoit la restauration et numérisation de 11 000 livres, lettres, revues et autres écrits de Hemingway. Quand ce processus sera terminé, des copies seront remises à la bibliothèque John F. Kennedy du congrès américain.

Les travaux de restauration ont en outre ouvert la voie à de nouvelles recherches sur la vie de l’écrivain nord-américain.

On a en effet retrouvé des notes inédites laissées par l’auteur du "Vieil homme et la mer" sur l’un des murs de la salle de bains de ce qui fut sa résidence la plus stable, hors les États-Unis.

La genèse de ce genre de découverte est bien connue: on avait repéré sur un document appartenant au fonds photographique de l’institution un portrait d’un Hemingway vieilli qui écrivait sur un mur de la salle de bains de la maison, à côté d’une balance.

Les recherches furent alors entreprises par l’archéologue cubaine Elisa Serrano. Les notes que l’on pouvait apprécier sur l’image avaient été écrites dans la deuxième moitié des années 50, c’est-à-dire peu avant son départ de Cuba qui, comme on le sait, eut lieu en 1960.

Des spécialistes du musée avaient également retrouvé une photo où on le voit plus jeune, au pied de la balance, dans la salle de bains. On pouvait y apprécier des  notes jusque là inconnues.

Inaury Portuondo, spécialiste du musée, explique que les recherches ont été faites à la faveur des travaux de restauration : des parties de texte écrites au crayon ont été retrouvées, et le travail à proprement parler archéologique a alors commencé.

Les nouvelles notes comportent notamment le relevé de son poids, auquel il procédait quotidiennement, en toute discipline, et qui constitue comme un témoignage, laissé volontairement ou non, de sa présence à La Vigia. Mais d’autres notes concernent des aspects de sa vie publique, et même de ses voyages. Il fait figurer au bas de chacune ses initiales, à manière de signature.

 

A en juger par les objets personnels qu’il y laissa, on peut partager le point de vue de certains spécialistes ou admirateurs de Hemingway: il quitta la Vigia avec l’idée d’y revenir.

Il y avait abandonné notamment sa machine à écrire Underwood, sur une étagère devant laquelle il passait des heures à écrire, debout et pieds nus, des lunettes à monture métallique, son tampon "Je ne réponds jamais aux lettres", un disque de Glenn Miller sur le gramophone et d’autres de Debussy, Stravinsky, Schubert, Bach et Beethoven sur l’étagère, ses plus de 8 000 livres, un bon millier de lettres, et ses précieux trophées de chasse.

Il ne revint pas et se suicida loin de La Vigia, comme pour ne pas laisser en ce lieu de tristes souvenirs. Mais là, au sommet d’une colline d’où il pouvait contempler les eaux du Gulf Stream dans un environnement paisible, bercé par le murmure des bambous, entouré d’une flore luxuriante et variée, la demeure se maintient pratiquement telle que la laissa le Prix Nobel de littérature 1954. Ce refuge champêtre où furent conçus "Le Vieil homme et la mer", "Paris est une fête", une bonne partie de "De l’autre côté du fleuve et sous les arbres", et "Iles à la dérive" donne encore l’impression d’être habité.

Ces objets personnels sont soigneusement conservés dans la propriété qui, dès 1962, devenait la première institution du monde à servir la cause de la divulgation de la vie et de l’œuvre du célèbre écrivain nord-américain. Oui, c’est bien un musée, mais sans vitrines.

La salon conserve son mobilier original: le porte-revues, son fauteuil préféré, le tapis de fibres végétales qui couvre le sol; d’impressionnantes têtes d’animaux sur tous les murs: le grand kudu de la salle à manger, le lion et le léopard de sa bibliothèque, le buffle de sa chambre qui lui servait aussi de lieu de travail, et une antilope qu’il avait lui-même chassée dans les montagnes d’Idazo.

Les meubles de la salle à manger n’ont pas changé : on y retrouve la table à laquelle il accueillit aussi bien ses amis de San Francisco de Paula que d’illustres célébrités du cinéma et de la littérature mondiale. La bibliothèque conserve elle aussi son mobilier et en particulier un pouf rond au centre, acheté au Caire. Sa chambre est une sorte de musée intime: le lit où s’éparpillent livres et revues, la table de travail où il entassait des objets divers, ses grands mocassins aux semelles usées, ses costumes de chasse, une collection de dagues nazies, des fusils et des cannes à pêche et bien d’autres objets originaux.

Les constructions extérieures sont aussi imprégnées de cette mystérieuse présence qui hante chacun des objets ayant appartenu à l’illustre propriétaire de la belle demeure havanaise et chacun des lieux qu’il fréquentait. Le yacht Pilar occupe une partie de son court de tennis, sur un côté de la piscine, en contrebas, le cimetière qu’il avait lui-même aménagé pour ses chiens, le garage à l’autre extrémité.

L’architecte Enrique Hernandez Castillo, chef du projet, est formel: tout est pratiquement terminé et en parfait état de conservation.

Le toit original comporte deux systèmes de construction: l’un fait de poutres et de planches avec un faîte, et l’autre de tiges métalliques et de plaques de béton. Les restaurateurs se sont rendus compte dès le début qu’il leur manquait des linteaux à poser au dessus des portes et des fenêtres, qui dans le cas de cette maison sont nombreux, ils ne disposaient pas plus du matériel servant à éviter les effondrements. Toutes ces structures ont été fabriquées, et le toit de la chambre de Hemingway a ainsi pu être totalement restauré, précise Hernandez Castillo. Les deux pentes du toit ont été totalement refaites pour en garantir la durabilité. Le bois de cèdre a été apporté des forêts de l’Escambray: il a été coupé et séché pendant deux ans, puis traîté pour éviter l’invasion de termites. Les faux plafonds de plâtre ont aussi été refaits, car les poutres qui les soutenaient étaient en mauvais état. De nouvelles solutions ont été conçues et appliquées pour l’écoulement des eaux de pluie, afin d’éviter de nouvelles infiltrations, qui ont toujours constitué un grave problème, même du temps où la demeure était habitée par l’écrivain, aux dires du spécialiste du Centre national du Patrimoine. La maison a été repeinte de couleur jaune ocre, comme au temps où vivait le "Dieu de bronze" de la littérature nord-américaine. Le carrelage de la salle à manger et du salon a été remplacé par des carreaux trouvés sous celui de la cuisine et du lavoir.

Il a fallu procéder à un travail ardu d’assainissement phytosanitaire, car les trois types existants de termite ont été trouvés dans les environs de la maison. La charpente a été remplacée à 90%, précise Enrique Hernandez.

Si la demeure bénéficie tous les deux ou trois ans de l’entretien nécessaire, les travaux effectués par le Centre national du Patrimoine culturel et le Bureau de l’Historien de La Havane sont garantis pour une durée de vingt-cinq ans. Le coût total s’est monté à plus d’un million et demi de pesos et deux cents mille dollars, informent les investisseurs.

Le musée est en ce moment ouvert au public, même si les ouvriers et les spécialistes s’y trouvent encore au travail: ils restaurent actuellement le yacht Pilar, propriété de Hemingway, qui fut donné en 1962 par son patron, Gregorio Fuentes. La tour voisine de la maison sera elle aussi repeinte en jaune ocre, et son toit retrouvera son aspect initial. Les restaurations du toit avaient consisté jusqu’à présent à poser de nouvelles tuiles sur les anciennes: il y en avait trois couches. Les toilettes ont été agrandies et dotées d’un nouveau système de plomberie et de charpente.

Le premier étage de la tour, qui compte trois niveaux, était le refuge des 57 chats de l’écrivain. À la fin des travaux, elle servira de salle d’exposition transitoire et de lieu de conservation des fonds qui ne sont pas exposés: des documents très personnels, ou les vêtements de son épouse, par exemple. Le deuxième étage rouvrira ses portes avec une salle sur le thème de la pêche, qui est curieusement peu présent dans la grande demeure. Au troisième étage se maintiendra ce que Hemingway appelait sa "bibliothèque de guerre".

Selon le chronogramme établi pour la restauration, réparation et entretien de pratiquement tous les espaces de la demeure, c’est fin 2008 que la propriété où Hemingway passa près de la moitié de sa période la plus active production littéraire aura retrouvé toute sa splendeur.

 

 

 

 

 

 

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Ernest Hemingway His Life and Works.

 

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29 janvier 2008

Goethe - Weimar

 

Biographie de Goethe.

 

 

 

Johann_Wolfgang_Goethe"En réalité, on sait seulement quand on sait peu. Avec le savoir augmente le doute".

 

Né à Francfort-sur-le-Main le 28 août 1749, Goethe est l'héritier d'une double tradition germanique, celle des artisans du nord par son père, lui-même jurisconsulte et conseiller honoraire, celle des juristes du sud par sa mère, dont le père a été bourgmestre de Francfort. Elevé librement dans un milieu protestant aisé, cultivé, il s'imprègne tout autant des classiques anciens et modernes, que de la Bible, de la mythologie antique et des légendes populaires allemandes. De 1765 à 1768, il fait à Leipzig ses études de droit et publie ses premiers recueils de poésie (Annette, Mélodies et Lieder dédiés à Mlle Frédérique Oeser, Nouveaux Lieder et Mélodies, Le Caprice de l'amant). De retour à Francfort, il compose sa première comédie, "Les Complices", qui évoque ses souvenirs de Leipzig. En 1770, il poursuit ses études de droit à Strasbourg, où il découvre Shakespeare, Homère, la profonde harmonie qui existe entre la nature et la création artistique, et la présence de Dieu dans l'évolution de l'Univers.

L'influence de Jean-Jacques Rousseau est sensible dans les Poésies qu'il dédie à Frédérique Brion, un amour platonique. Très impressionné par le gothique de la cathédrale de Strasbourg, il écrit "De l'architecture allemande" (1773), hymne à la gloire d'un des artisans de sa construction, "Erwin von Steinbach", sorte de manifeste de l'esthétique "Sturm und Drang", qu'il illustre par la composition d'un drame en prose, "Goetz de Berlichingen à la main de fer" (1773).

De retour à Francfort, où il exerce la profession d'avocat, Goethe compose et ébauche d'autres drames, fondés sur des personnages mythiques ou archétypaux (Mahomet, Satyros ou le Faune fait dieu, Prométhée, Stella, Clavigo, premières esquisses de Faust). De sa passion malheureuse pour Charlotte Buff, fiancée à son ami Kestner, il tire un roman "Les Souffrances du jeune Werther" (1774).

Renonçant à l'avenir de bonheur conformiste qu'envisage sa fiancée francfortoise Lili Schöneman, il rompt avec elle et accepte à Weimar, en 1775, la charge de conseiller secret du duc Charles-Auguste de Saxe-Weimar. Il assume alors d'innombrables tâches administratives, politiques et financières à la cour de Weimar, et se découvre un intérêt pour les sciences de la nature –botanique, anatomie, physique, géologie– prétexte pour lui à effectuer de nombreux voyages dans le Harz.

Anobli, nommé ministre des Finances en 1782, il ébauche de nouveaux drames, de facture plus classique, écrits en vers ïambiques, "Iphigénie en Tauride", "Torquato Tasso". Un désir d'évasion le mène en Italie, de septembre 1786 à juillet 1788. Ce voyage capital, qu'il qualifie lui-même de "nouvelle naissance", le met au contact direct de l'art antique, découvert par l'intermédiaire des travaux de Winckelmann, et lui fait rencontrer des artistes italiens ou allemands résidant en Italie (voir le "Voyage en Italie", et "les Élégies romaines" publiés plus tard).

De retour à Weimar, il se met en ménage avec Christiane Vulpius (qu'il épousera en 1806), dont il a un fils, Auguste, seul survivant de cinq enfants. Il abandonne toutes ses fonctions administratives pour se consacrer à ses études scientifiques (Métamorphoses des plantes, Métamorphoses des animaux, Contributions à l'optique), à la publication de ses œuvres et à la direction du Théâtre de Weimar.

La Révolution française l'entraîne aux côtés du duc dans la campagne de France de la première guerre de coalition jusqu'au champ de bataille de Valmy, puis au siège de Mayence (dont il rendra compte dans deux ouvrages). L'idéal républicain lui paraît un remède contre l'égoïsme des classes dominantes, mais c'est à l'élite qu'il convient, selon lui, d'entraîner la collectivité dans une transformation sociale qui concilierait monarchie et république. Des pièces (Le Grand Cophte, Le Citoyen-général), des poèmes (Les Heures, Épigrammes vénitiennes), des essais (Entretiens avec des émigrés), un conte ésotérique (Märchen), un roman (Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, terminé en 1796), témoignent de l'évolution de ses conceptions morales et politiques. Un de ses plus authentiques chefs-d'œuvre, "Hermann et Dorothée" (1796-1797), a pour arrière-plan historique la toute récente Révolution française.

En 1794, sa rencontre avec Schiller est décisive pour les deux poètes. Liés par une indéfectible amitié jusqu'à la mort de Schiller en 1805, ils échangent une abondante correspondance, collaborent aux Xénies, rivalisent de créativité poétique ; les Ballades datent de cette heureuse époque. Peu de temps après la mort de Schiller, et tandis que l'Allemagne – et Weimar – subissent le choc de la conquête napoléonienne, Goethe achève "le Premier Faust", publié en 1808, rencontre Napoléon au Congrès d'Erfurt, et retourne au mythe de Prométhée avec le projet d'un nouveau drame, "Pandora", inachevé. Il écrivit alors "Les Affinités électives" (1808-1809), roman bâti sur la théorie chimique des affinités, et inspiré par le tendre sentiment que lui inspire Minna Herzlieb, fille adoptive de ses amis Frommann, libraires à Iéna.

À la même époque, après la publication de sa "Théorie des couleurs", ouvrage scientifique qu'il juge primordial, Goethe s'attaque à une œuvre autobiographique, "Poésie et vérité", tandis qu'est mise en chantier l'édition de ses œuvres en 20 volumes (1815-1819). Sous le coup d'un nouveau penchant amoureux –et combattu– pour Marianne von Willemer, s'inspirant du poète persan Hâfiz, il écrit "les poèmes du Divan occidental-oriental"(publié en 1819). Entre temps, sa femme est morte (1816), son fils s'est marié (1817), lui donnant des petits-enfants qu'il verra grandir avec une indulgente tendresse. Il abandonne en 1817 la direction du Théâtre de Weimar et s'intéresse de plus en plus aux sciences naturelles, collectionnant les pierres et les estampes.

En 1819, quelques scènes de "Faust" sont représentées à Berlin. Introduite en France par le livre de Mme de Staël, De l'Allemagne, l'œuvre y trouve de fervents admirateurs. Lui-même s'intéresse vivement aux jeunes littérateurs français qu'il lit dans le texte original. La traduction de "Faust" par Gérard de Nerval renouvelle son intérêt pour une œuvre qu'il n'aime pas relire en allemand. En 1823, il prend pour secrétaire Jean-Pierre Eckermann qui, dans ses Conversations avec Goethe, rendra compte des neuf dernières années de la vie du poète.

Un dernier amour pour la toute jeune Ulrique von Levetzow lui inspire "L'Élégie de Marienbad", tandis qu'il travaille aux "Années de voyage de Wilhelm Meister", et se remet à "Faust", prolongeant le vieux mythe germanique et le confrontant à la mythologie grecque dans une apothéose symbolique de l'union du classicisme et du romantisme. Le héros cherche dans l'action le sens de toute vie, en quête d'un absolu perceptible par fragments au moyen d'expériences successives, qui finissent par déboucher, contre toute attente, sur la victoire du bien sur le mal.

À plus de quatre-vingts ans, l'esprit toujours ouvert et créatif, Goethe, fêté et respecté, est une sorte d'institution. En 1830, il perd son fils unique Auguste, et, une fois "le Second Faust" terminé, comme si sa mission était enfin accomplie ("Meurs et deviens ! "), il meurt le 22 mars 1832, dans sa maison de Weimar.

 

 

Weimar sa maison.

 

 

 

Weimar_GoethehausWeimar est une petite ville de Thuringe, au cœur verdoyant de l’Allemagne et ne compte pas plus de 65 000 habitants. Pourtant, elle est connue dans le monde entier en tant que ville de la littérature, de l’art, de la musique et de l’histoire. Cela grâce à de nombreux grands esprits, et en particulier aux poètes Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich Schiller qui ont longtemps vécu et écrit à Weimar. Mais ils ne sont pas seuls, il y a aussi Lucas Cranach, le peintre de la Réforme, Martin Luther, le grand réformateur qui a souvent prêché à Weimar, Johann Sebastian Bach, le compositeur le plus interprété, et Franz Liszt qui, à l’époque postclassique, fit de Weimar un haut lieu de la musique.

 

Lorsque le jeune Goethe, né à Francfort, arriva en 1775 dans cette ville de résidence ne comptant alors que 6 000 âmes, elle a dû lui paraître bien petite et étroite. Il répondait à l’invitation du jeune duc Carl August, amateur d’art, qui devint l’ami de Goethe, le protégea et l’incita au travail. Johann Wolfgang von Goethe resta plus de cinquante ans dans cette petite ville de Thuringe, jusqu’à la fin de sa vie. Il y trouvait la tranquillité et la force et aussi l’aisance matérielle permettant à son génie de s’épanouir.

 

 

La maison de Goethe, est le musée le plus fréquenté de Weimar. Lorsque l’on pénètre dans la maison de Goethe, on est salué par un "Salve" inscrit sur le sol. On a l’impression que le poète ne s’est absenté qu’un court instant. Tout est resté comme à l’époque de Goethe : le cabinet de travail, la bibliothèque, les pièces d’habitation. Dans la "Junozimmer", la salle de réception avec un piano, le grand maître recevait des personnalités de l’époque, des poètes et des érudits. Il installait souvent ses hôtes au "Weisser Schwann" voisin, une auberge aujourd’hui appréciée des touristes. Les plats préférés de Goethe figurent sur la carte : poitrine de bœuf à la sauce verte, spécialité de Francfort, pommes de terre à l’anglaise saupoudrées de persil et salade de betteraves rouges. Goethe avait réuni plus de 6000 livres dans sa bibliothèque privée, ils sont presque un million à être conservés à la bibliothèque de la duchesse Anna Amalia, un lieu de recherche en histoire de l’art de niveau international. En automne 2004, un incendie a détruit des dizaines de milliers de livres et une partie de la magnifique salle de bibliothèque de style rococo. Toutefois, depuis octobre 2007, des restaurateurs ont fait renaître cette merveille. La succession de manuscrits de Goethe et de Schiller, qui se compose de plus de deux millions de documents, représente les archives littéraires les plus anciennes du monde – les archives de Goethe et de Schiller. L’Unesco les a intégrées dans son programme "Memory of the world".

 

Juste derrière la bibliothèque Anna Amalia s’étend le parc de l’Ilm, une oasis de verdure au cœur de la ville. Le pavillon de jardin "Goethes Gartenhaus", son premier domicile à Weimar, aujourd’hui ouvert au public, se trouve dans ce cadre idyllique. Très vite, toutefois, il devint trop étroit et pas assez représentatif pour le poète élevé au rang de "Geheimer Rat", car il était entré au gouvernement en tant que ministre. Sa vie entière, ce pavillon lui servit de refuge pour sa création littéraire, il y trouvait la tranquillité, c’est là aussi qu’il s’intéressa aux plantes, aux minéraux et au spectre des couleurs, en harmonie avec la nature. A deux pas de la maison de Goethe, "Frauenplan", Friedrich Schiller acheta une petite maison dans ce qui est aujourd’hui la Schillerstrasse, le boulevard piétonnier de Weimar. Au premier étage, dans un petit cabinet de travail, il écrivit "Guillaume Tell" et "Marie Stuart". L’amitié entre ces deux grands poètes stimula aussi leur travail, elle les incita réciproquement à écrire de nouvelles œuvres. Schiller poussa Goethe à terminer "Faust", auquel le grand écrivain avait travaillé sa vie durant, et Goethe fut celui qui fit jouer les drames de Schiller dans ce qui est aujourd’hui le Deutsches Nationaltheater. Il en était le directeur.

La "maison du Frauenplan", comme on la nomme souvent en littérature, abrita Goethe pendant un demi-siècle, jusqu'à sa mort, le 22 mars 1832. Il écrivit la plupart de ses chefs d'œuvres dans son bureau, et dans la pièce adjacente se trouvait le fauteuil dans lequel il mourut. Les visiteurs de Weimar, capitale culturelle européenne en 1999, y découvrent le poète mais aussi le scientifique: sa maison contient une impressionnante collection de 18 000 pierres et minéraux, dont certains proviennent d'une grotte du parc des bords de l'Ilm, à quelques pas de là. Cette grotte – un système de galeries à douze mètres de profondeur – servait de cave à bière, et Goethe, ancien ministre des mines, y collectait des minéraux. Dans le parc à l'anglaise dont il influença l'agencement se trouve également son petit pavillon. Il y habita dans un premier temps après son arrivée à Weimar en 1774. Plus tard, il aimait s'y retirer pour écrire. Les touristes peuvent aujourd'hui visiter la maisonnette.

 

 

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Goethe à Weimar.

 

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28 janvier 2008

Ernest Renan - Tréguier

Biographie d'Ernest Renan.

 

 

 

renan01"La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini".

 

Né à Tréguier en 1823, fils d’un capitaine de vaisseau dans la marine marchande, Ernest Renan se destine d’abord à devenir prêtre, puis se détourne de sa première vocation pour se consacrer à la philologie et à l’histoire des religions.

En septembre 1848, il est reçu premier à l’agrégation de philosophie. Âgé seulement de vingt-cinq ans, il entreprend la rédaction de "L’Avenir de la science" qu’il laissa longtemps inédit sur les conseils d’Augustin Thierry et qui ne paraîtra que quarante ans plus tard en 1890.

Chargé de mission en Italie en 1849 et 1850, il visite Rome, Florence, Padoue et Venise tout en préparant sa thèse de doctorat sur "Averroës et l’averroïsme" qu’il présente en 1852. Renan se voit alors confier la chaire d’hébreu au Collège de France. Il a alors 39 ans. Mais, dès son premier cours, il sera révoqué, pour avoir prononcé ces mots jugés sacrilèges : "Jésus, cet homme admirable." 

Archéologue, Ernest Renan assuma, lors de l'expédition française de 1860-1861, la direction de la célèbre mission en Syrie, Syrie où il fouilla sur les sites antiques de Byblos, de Sidon et de Tyr, se posant alors comme le spécialiste incontestable de la Phénicie. Philologue, épris du monde de la Bible, il traduisit en particulier le Livre de Job (1858) et le fameux Cantique des Cantiques (1860).

Philologue très versé dans les langues sémitiques, après avoir abandonné l'état ecclésiastique, il fut deux fois lauréat de l'Institut; professeur d'hébreu au Collège de France en 1862, il fit paraître en 1863 la "Vie de Jésus", qui est son œuvre capitale, et qui souleva d'extraordinaires polémiques, des quantités incroyables d'attaques ou de défenses de cette œuvre parurent en France et à l'étranger, le pape l'appela "le blasphémateur européen", des manifestations hostiles se produisirent au Collège de France, qui amenèrent la suspension de son cours. Le gouvernement impérial lui offrit comme compensation l'administration de la Bibliothèque nationale qu'il refusa. Son nom fut prononcé pour un fauteuil à l'Académie, mais l'évêque Dupanloup associa le nom d'Ernest Renan et de Taine à celui de Littré qu'il combattait avec passion. Après la guerre de 1870, les idées du monde gouvernemental s'étaient modifiées, Ernest Renan fut réintégré dans sa chaire en 1870 et nommé par l'élection administrateur du Collège de France en 1873 où il fut réélu tous les trois ans. Membre de l'Académie des Inscriptions depuis 1856, il fut élu à l'Académie française le 13 juin 1878 en remplacement de Claude Bernard, et reçu le 3 avril 1879 par Alfred Mézières.

Son discours de réception produisit en Allemagne une vive émotion qu'Ernest Renan dut calmer en publiant une lettre soi-disant adressée à un ami d'Allemagne. La haine du parti religieux contre Renan n'a jamais désarmé, le maréchal de Mac-Mahon refusa de le nommer officier de la Légion d'honneur, Renan obtint ce grade seulement en 1880…  Il est mort à Paris en 1892 quelques mois après avoir achevé son "Histoire d'Israël".

L'œuvre de Renan a vieilli. Sa documentation historique est solide, probe, mais recourt souvent à l'imagination pour ressusciter, exalter le passé. Sa philosophie a été vigoureusement combattue et taxée de dilettantisme. En réalité, Renan est un esprit critique qui a cherché passionnément la vérité, mais c'est aussi un poète qui croit aux pouvoirs de l'universelle illusion. Son influence s'est exercée sur Anatole France, Maurice Barrès, Paul Bourget, Romain Rolland, Charles Maurras.

 

 

 

 

Tréguier sa maison.

 

 

 

 

renanErnest Renan naquit dans une maison bretonne à pans de bois de la fin du 16e - début du 17e siècle. La façade sur rue est à deux étages en encorbellement. Si l’écrivain n’y vécut que les quinze premières années de sa vie, il ne se sépara jamais de cette demeure, continuant à y venir pour les vacances.

L’aménagement a été conçu pour restituer la présence de Renan enfant, adolescent et homme célèbre : on peut y voir sa chambre natale avec sa cheminée de granit et son lit clos, la chambre de l’écolier logée sous les combles, avec le petit pupitre, et aussi une reconstitution du cabinet de travail de Renan au Collège de France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 janvier 2008

William Shakespeare - Stratford upon Avon

 

Biographie de William Shakespeare.

 

 

shakespeare_thumbnail"Je tiens ce monde pour ce qu'il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle".

 

 

William Shakespeare est né le 23 avril 1564, à Stratford upon Avon, dans le comté de Warwick en Angleterre. Son père, John, appartient à la corporation des pelletiers et gantiers, et est maire de Stratford. A l'âge de 7 ans, William entre à la Grammar School, où il apprend, entre autres, à traduire des textes de l'anglais vers le latin et vice-versa. Il fait des études qu'il interrompt assez tôt, la fortune de son père ayant périclité.

Shakespeare épouse Anne Hathaway, de huit ans son aînée. Le 28 novembre 1582, naîtront deux filles et un garçon. Il quitte Stratford en 1587 dans des circonstances que l'on ignore et s'installe à Londres.  Il trouve du travail dans un théâtre et révèle son talent en "arrangeant" des pièces achetées aux auteurs. Dans les années 1590, il écrit des poèmes, les premières comédies et des drames historiques. La première date marquante de sa carrière dramatique serait l'année 1591, s'il faut lui attribuer, la seconde et la troisième partie d'"Henri VI", en effet, dans le remaniement qui a  été fait de ce drame, on trouve des traits d'un caractère à la fois sentimental et comique qui semblent bien dans sa manière.

Avant 1592, on ne possède guère d'indication sur la vie de Shakespeare. On ignore comment et où il vécut. Il est possible qu'il ait écrit ses premières pièces pour des compagnies de province. En 1592, il va se faire remarquer comme auteur et acteur. Il a déjà écrit ses premières pièces, "Les Deux Gentilhommes de Vérone" et "Henri VI". Son talent réside dans son habileté à transposer en images poétiques sa profonde compréhension de l'homme, mais aussi dans sa capacité à produire une grande variété d'oeuvres. "Venus et Adonis" paraît l'année suivante. Cette suite de petits poèmes narratifs est dédiée au mécène Henry Wriothesley, troisième comte de Southampton, tout comme "Le Viol de Lucrèce" publiée en 1594.

Son talent s'affirme. Sa renommée littéraire grandit sans cesse. Les succès de Shakespeare au théâtre lui valent d'attirer l'attention de plusieurs grands aristocrates. Mais le théâtre sollicite Shakespeare encore et toujours, exigeant chaque fois des intrigues plus nombreuses et plus riches. Ses pièces lucratives connaissent le succès populaire. Il écrit de nouvelles pièces "Peines d'Amour Perdues", "Roméo et Juliette" et "Le Songe d'une Nuit d'Eté". La fascination de la mort imprègne les pièces de Shakespeare :  le tombeau dans "Roméo et Juliette", les ossements et le cimetière dans "Hamlet". Vers la fin des années 1590, Shakespeare commence à écrire des pièces plus profondes qui semblent refléter ce qu'il a vécu. Ses craintes les plus sombres ne vont pas tarder à devenir réalité.

Au cours de l'été 1596, à Stratford, sa famille est frappée d'un grand malheur. Alors que William est en tournée en province, il apprend la mort de son fils Hamnet. "La douleur occupe la place de mon fils absent. Elle couche dans son lit, elle va et vient avec moi, elle prend ses jolis airs, me répète ses mots, me rappelle toutes ses grâces et habille ses vêtements vides de sa forme". "Le Roi Jean" acte III scène 4.

La Compagnie de Shakespeare ouvre, en 1599, un théâtre appelé Le Globe. En 1603, Jacques VI d'Ecosse, fils de Marie Stuart, est couronné Roi d'Angleterre sous le nom de Jacques Ier. Quinze jours après son accession au trône, les comédiens de la troupe, deviennent "les Hommes du Roi", les acteurs de la cour et du Roi. Ces dernières années sont peut être les plus importantes de sa carrière. Entre 1604 et 1607, il compose ses tragédies "Othello", "Macbeth" en hommage à Jacques VI d'Ecosse et "Le Roi Lear". Au cours de l'automne 1609, Shakespeare commence à occuper le théâtre de Blackfriars, qui devient le siège de son activité.

A l'été 1613, le théâtre du Globe est ravagé par les flammes durant une représentation d'"Henry VIII". L'incendie a marqué la fin de la carrière du dramaturge qui s'était déjà retiré à Stratford pour y écrire ses trois chefs d'oeuvre : "Cimbeline", "Le Conte d'Hiver" et "La Tempête". C'est sans doute le personnage de Prospero dans "la Tempête", sa dernière pièce, qui nous permet d'avoir l'image la plus précise du Shakespeare des dernières années.

Selon des témoignages écrits, Shakespeare, dont la santé était déjà chancelante, aurait contracté la fièvre et aurait dû se mettre au lit après avoir mangé trop de hareng saumuré et bu trop de vin au cours d'une nuit avec ses vieux amis du théâtre.

Shakespeare meurt le jour de son 52ème anniversaire. Il est enterré le 25 avril 1616, à l'Eglise de la Très Sainte Trinité où il avait été baptisé.

"En ce même jour, j'ai émis mon premier souffle, maintenant la roue du temps le remporte. Là où j'ai commencé, je finis. Ma vie a parcouru son arc."

Shakespeare est mort sans voir ses pièces officiellement publiées. Elles ont été réunies pour la première fois en 1623, sept ans après sa mort, rassemblées par ses amis et ses compagnons de scène.

 

 

 

Stratford upon Avon sa maison.

 

 

 

9a_20Birthplace_20of_20ShakespeareLa ville de Stratford-upon-Avon, où est né Shakespeare, en 1564, est située environ 150km de Londres. Cette proximité explique que ce bourg, dont le nom signifie "la route traversant le gué", fut le lieu florissant de marchés et de foires, et qu'il fut décimé par les épidémies de peste; par ailleurs, de la capitale venaient des troupes itinérantes de comédiens protégés par la reine ou par la noblesse: Stratford était le lieu d'une fortune changeante, qui marqua l'enfance et l'adolescence de Shakespeare.

Les visiteurs entrent dans la maison natale de Shakespeare par le jardin. Sur la droite se trouve le "Shakespeare Centre", ouvert en 1964 il abrite la bibliothèque, des collections d'archives et des ressources d'études du Shakespeare Birthplace Trust. Le jardin date principalement du milieu du 19ème siècle, mais comprend de nombreuses plantes mentionnées par Shakespeare.

Les visiteurs pénètrent ensuite dans une petite pièce qui faisait partie jadis de la demeure de Joan Hart, la soeur de William. Une porte conduit au petit salon.

La maison est agencée telle qu'elle était sans doute dans les années 1570 à l'époque où le père de William Shakespeare était un négociant prospère, ancien maire de la ville. Le petit salon était le lieu de réception de la famille. Le gigantesque lit à tentures est une copie de l'original du 16ème siècle. Posséder un tel lit était le signe de richesse et il n'était pas rare qu'un salon situé au rez-de-chaussée fasse également office de chambre à coucher.

Les murs du salon sont recouverts de tissus de couleur vive et remplaçaient à l'époque les tapisseries coûteuses. Les motifs que l'on trouve dans l'ensemble de la maison ont été copiés  de peintures murales et tissus originaux du 16ème siècle.

Il est possible que le sol dallé fissuré par endroits soit d'origine.

C'est dans la salle à manger que la famille se réunissait pour prendre ses repas, la table est mise comme pour un dîner normal avec de la vaisselle en étain. La vaste cheminée contient des ustensiles de cuisine et une broche pour faire rôtir la viande. Parmi les meubles, un tabouret et un banc gothiques, datant tous deux du 16ème siècle. L'une des tentures, copie d'une tapisserie d'origine, dépeint l'histoire biblique du retour du fils prodigue.

De l'autre côté d'un passage qui correspondait jadis à l'entrée de la maison, se trouve l'atelier du père de Shakespeare. Il fabriquait et vendait des articles de cuir blanc d'excellente qualité et plus particulièrement des gants pour lesquels il utilisait des peaux vertes (moutons, cerfs, jeunes chèvres etc...). Les balles et les paniers de laine sont également là pour nous rappeler que John Shakespeare était aussi un négociant et marchand de laine local qui allait jusqu'à Londres pour vendre ses articles.

Les pièces de l'étage étaient utilisées par la famille comme chambres à coucher. La première contient une réplique d'un tissu peint arborant un motif noir et blanc distinctif que l'on appelle "antique work" ou "Italian Grotesque". Dans la seconde, qui servait également à l'origine de chambre, se trouve une exposition qui illustre l'histoire de la maison en tant qu'attraction touristique. Vous y verrez une fenêtre sur laquelle des visiteurs du 19ème siècle y ont gravé leurs noms.

La tradition veut que la troisème chambre soit la pièce où est né Shakespeare en 1564. Les textiles et les tissus muraux sont des reproductions d'originaux du 16ème siècle. Sous le lit principal, se trouve une réplique d'un "truckle bed" un lit bas d'appoint à roulettes que l'on utilisait en cas de besoin, pour coucher des enfants, des serviteurs ou des amis. Le berceau, les jouets d'enfants, le baquet et les langes pour bébé sont des copies exactes des originaux de l'époque de Shakespeare.

L'aile arrière date sans doute des environs de 1601 et a été construite après le décès du père de William, à l'époque où la maison était utilisée comme auberge. On peut y voir une exposition relatant l'histoire des propriétaires de la maison de Shakespeare au fil des siècles.

La cuisine date du début du 17ème siècle, époque à laquelle l'aile arrière a été construite. La cheminée à foyer ouvert comprend un brasier à charbon en fer d'époque. Dans la dépense attenante, on peut voir de nombreux articles d'alimentation que Shakespeare aurait consommés, présentés dans des pots en céramique principalement utilisés pour conserver la nourriture. Certains sont d'origine, d'autres des copies.

 

 

 

 

 

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The Shakespeare Birthplace Trust.

 

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26 janvier 2008

Gustave Flaubert - Croisset

Biographie de Gustave Flaubert.

 

 

 

flaubert"Ce qui me console de la vie, c'est la mort, ce qui me console de la mort, c'est la vie".

 

Gustave Flaubert naît à Rouen le 13 décembre 1821. Son père dirige l'Hôtel Dieu de Rouen. Il connaît dès l'enfance, la monotonie de la vie de province où il puise sans doute le goût de l'observation méticuleuse. En février 1832, il entre au collège Royal à Rouen où il se révèle doué mais indiscipliné. Il rédige en 1834, le journal manuscrit "Art et Progrès", où les nouvelles théâtrales tiennent une place importante.

Au cours de l'été 1836, il rencontre à Trouville Maurice Schlesinger, et surtout sa femme Elisa, pour laquelle il nourrît un amour sans espoir. Cette passion est à l'origine de "L'Education Sentimentale" en 1843. Il commence les "Mémoires d'un fou" en 1838, l'année suivante, il écrit "Rêve d'Enfer" et "La Main de Fer". Il publie également dans une revue littéraire rouennaise Le Colibri, sa première oeuvre : "Une leçon Naturelle : Genre Commis".

Flaubert part pour un voyage dans les Pyrénées et en Corse en 1840. L'année suivante, il s'inscrit à la faculté de droit de Paris. En 1842, il n'a que vingt ans, il écrit "Novembre". Refusé à son examen de droit, il entreprend la première version de "L'Education Sentimentale". Sur la route de Pont l'Evêque, en 1844, il est victime d'une attaque nerveuse. Marqué par cet accident, son père ne veut plus qu'il poursuive ses études. Il s'installe à Croisset près de Rouen.

En 1846, Flaubert perd son père et sa soeur. Il habitera désormais avec sa mère. Il rencontre Louise Colet qui devient sa maîtresse. Pour remédier à ses troubles nerveux, les médecins lui prescrivent un séjour dans les pays chauds. Il part avec son ami Maxime Du Camp, en Orient en 1849. Ils visitent l'Egypte, la Syrie, Beyrouth, Jérusalem, Rhodes, Constantinople et Athènes. Il achève "La Tentation de Saint Antoine". En 1851, il repart à Sparte et dans le Péloponnèse, visite Patras, Brindisi, Naples, Rome et Florence. Un voyage qui dure près de deux ans. Il rompt définitivement en 1854 avec Louise Colet.

Deux ans après, "Madame Bovary" est publié dans la Revue de Paris, qui le tenait occupé depuis 1851. C'est un énorme succès. A cause de son libéralisme, on prit prétexte de quelques scènes du roman pour des poursuites contre l'auteur. L'année suivante Flaubert est acquitté. Pour l'étude de son nouveau roman "Salammbô" il part en 1858 pour Constantine, Tunis et Carthage. Après 5 années de travail, l'oeuvre est achevée.

En 1869, "L'Education Sentimentale" est édité et ne connaît qu'un médiocre succès. Flaubert à la douleur de perdre sa mère en avril 1872. Très affecté, "Je me suis aperçu, depuis quinze jours que ma pauvre bonne femme de maman était l'être que j'ai le plus aimé". De retour à Croisset, il médite le projet de "Bouvard et Pécuchet".

Deux ans après sa sortie, "La Tentation de Saint Antoine" est un échec. Flaubert travaille, mais souffre de rhumatisme et de neurasthénie. En 1877, il s'installe à Paris et termine "Hérodias". Pendant l'hiver dur et froid de 1879, Flaubert est à Croisset. Il lit les épreuves de Maupassant "Boule de Suif"  qu'il déclare "être un chef d'oeuvre de composition".

Le 8 mai 1880, Flaubert meurt brusquement d'une attaque, laissant inachevé son roman "Bouvard et Pécuchet". Zola, Goncourt, Daudet, Banville, Maupassant, Coppée, Huysmans, Hennique, Alexis, Céard, le conduisent au cimetière dans la sépulture des Flaubert.

 

 

Croisset sa maison.

 

 

croissetEn 1844, son père achète une maison de campagne à Croisset. La légende dit que là, l’abbé Prévost aurait écrit la première version de Manon Lescaut
Flaubert commence par y passer les étés, puis s’y établit en 1851 avec sa mère, toujours habillée de noir et sa nièce, très tôt orpheline de mère.

Le bureau de l’écrivain à Croisset ne se trouvait pas dans le pavillon que l’on peut visiter aujourd’hui, mais au premier étage de la maison disparue.
Ce bureau, c’est la tour d’ivoire de Vigny au Maine-Giraud, c’est le cabinet de Hugo à Hauteville House, la cellule de Lamartine à Saint-Point : un autre espace-temps, une "vaste pièce, éclairée par cinq fenêtres, dont trois donnent sur le jardin et deux sur le fleuve. Une bibliothèque aux rayons bourrés de livres. Ça et là, des portraits d’amis. Un fauteuil à dossier haut, un divan pour la sieste ou la rêverie et une table en chêne avec des feuillets épars, son encrier-crapaud, et son assortiment de plumes d’oie, car le maître de céans méprise les plumes d’acier. Par terre, une peau d’ours" (Henri Troyat).

C’est là qu’il écrit, souvent à la lueur des bougies et de la cheminée jusqu’à quatre heures du matin, la plupart de ses oeuvres, et qu’il les "teste" (ainsi que dans l’allée de tilleuls qui part du pavillon) à voix haute auprès de ses amis Du Camp, Bouilhet, même les frères Goncourt (octobre 1863), Zola, Daudet, Maupassant, puis George Sand (août 1866). Celle-ci, pour aider Flaubert à sortir d’une passe difficile, lui propose en 1875 d’acheter Croisset tout en lui en laissant la jouissance (ce qu’il refusera).

Croisset est vendu par sa nièce Caroline après la mort de Flaubert. La maison est remplacée par une usine, mais le pavillon, d’où il aimait regarder la Seine, survit. On peut y voir aujourd’hui quelques objets de l’écrivain.

 

À Rouen et alentour, Flaubert a également vécu dans les murs :


- * du lycée Corneille, où il lit les auteurs défendus : Hugo et Lamartine,
- * d’un appartement situé à Rouen au coin de la rue Crosne-hors-la-ville et de la rue Buffon, après le décès de son père et de sa soeur en 1846 - l’appartement de l’hôpital étant revenu à son frère Achille,
- * d’un hôtel de La Bouille, en août 1847, de retour de son voyage en Bretagne avec Maxime Du Camp, de même que fin 1866 avec George Sand,
- * de l’appartement de sa nièce, quai du Havre, fin 1870, alors que la maison de Croisset est occupée par les allemands.

 

Autres demeures de l’auteur


- L’écrivain habita également Trouville et Paris.
- Il posséda une ferme à Deauville, recouverte aujourd’hui par le champ de courses.
- Avant Croisset, entre 1821 et 1843, les parents de Flaubert possédaient une maison de campagne à Déville-les-Rouen.

 

 

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Flaubert et la Seine.

La Seine au temps de Flaubert.

 

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25 janvier 2008

Ivan Tourguéniev - Les Frênes

 

Biographie de Ivan Tourguéniev.

 

 

 

Tourgueniev"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du côté de la forêt".

 

Né en 1818, Ivan Sergueïevitch Tourguéniev connaît une éducation stricte au sein d'une riche famille terrienne. A quinze ans il entre en pension à Moscou et commence des études de lettres et de philosophie qu'il continuera à Saint Petersbourg et à Berlin. Il rencontre Pouchkine et commence à écrire de la poésie.

Il tombe éperdument amoureux de Pauline Viardot, la célèbre cantatrice, soeur de la Malibran. En 1847, il décide de s'expatrier pour vivre auprès d'elle, à Berlin.

A la mort de sa mère en 1850, il revient en Russie où on le condamne à l'exil dans ses propres terres, pour avoir écrit à la mort de Gogol, une lettre jugée subversive par la censure de Saint Petersbourg.

En 1852, "Les Récits d'un Chasseur" réquisitoire implacable contre le servage, le rend immédiatement célèbre.

Ce n'est qu'en 1856 qu'il peut repartir en France rejoindre Pauline Viardot qui, hélas, ne lui est plus favorable. Il devient alors mélancolique, voyage, se brouille avec les critiques de son pays et décide, en 1864, de s'installer définitivement à l'étranger, à Baden en Allemagne d'abord, puis à Bougival près de Paris.

Il se lie d'amitié avec George Sand, Gustave Flaubert, Emile Zola et les frères Goncourt, et s'efforce de les faire connaître en Russie. Mais ses relations avec Zola, d'abord étroites, se distendent peu à peu après le succès de "L'Assommoir". Tourguéniev n'apprécie ni  le naturalisme de Zola, ni ses campagnes dans la presse.

Sa gloire est désormais établie. Il a écrit de nombreux romans et nouvelles, qui tous, dépeignent la société russe. Il est élu vice-président au Congrès International de Littérature en 1875, aux côtés de Victor Hugo, et reçu triomphalement lors d'un séjour en Russie.

Vieilli et malade, Tourguéniev meurt à Bougival en 1883.

 

 

Les Frênes sa maison.

 

 

villa02Dans la propriété "Les Frênes" à Bougival, sur les coteaux de la boucle de la Seine, deux maisons sont blotties dans le grand parc.

Une belle maison toute blanche de style palladien où vécut la famille Viardot et plus en hauteur ce qu’improprement on appelle la "Datcha" , en fait le chalet que se fit construire Tourguéniev et où il mourut le 3 septembre 1883 des suites d'un cancer à la moelle épinière.

Le domaine de la Chaussée appartenait depuis le début du XVIIIème siècle à la famille De Mesmes (d’où l’ancien nom de la rue Tourguéniev : la Chaussée De Mesmes). L’Impératrice Joséphine en avait fait l’acquisition le 26 mai 1813, puis c’est la duchesse de Saint Leu, sa fille, qui devint propriétaire de la terre de la chaussée.

C’est ensuite un parfumeur, puis le docteur Pierre Salomon Ségalas, de l’Académie de Médecine qui en deviendra propriétaire et vendra à Ivan Tourguéniev un domaine de 8 hectares 21 ares sis sur la terre de la chaussée et comprenant un jardin anglais, de la grille d’entrée (disparue et que bordait le Seine) jusqu’à une habitation de maître construite à l’italienne (dite Villa Palladienne, appelée aujourd’hui "Villa Viardot") et, dans la partie supérieure, un parc planté de taillis, coupant en 2 parties, l’actuel Parc de la Jonchère.

Un an après l’achat, Ivan Tourguéniev fit construire le chalet qu’Eléna Ardov-Apréléva, invitée à Bougival par Pauline Viardot, décrivit ainsi : ” Le chalet d’Ivan Serguéïévitch, gracieux, élégant comme un jouet, tout de bois gravé, me frappa. Le style suisse et le style russe s’alliaient de façon heureuse dans l’extérieur du refuge estival de l’écrivain, et à l’intérieur tout respirait la simplicité sévère et le confort … “

Tourguéniev appellera la propriété "Les Frênes" et y vivra de 1875 à sa mort, le 3 septembre 1883.

C’est en 1956 que Mr Zviguilsky visite pour la première fois le domaine des Frênes, alors loué par Gaby Morlay. Préparant un mémoire d’études supérieures à la Sorbonne sur Tourguéniev, les Frênes deviennent désormais, pour lui, le lieu de multiples pèlerinages. En 1970, il n’y a ni grille en fer forgé, ni maison en brique et en pierre donnant sur la route nationale 13. Tout est démoli et a fait place à un hôtel et des maisons modernes qui masquent le parc, la Villa Viardot toute blanche et le Chalet. Tout est en mauvais état. Les promoteurs, bien évidemment, convoitent ce superbe site surplombant la Seine.

 

Ce lieu historique, marqué par des événements et des hommes illustres, se devait d’être transformé en Musée. La chose n’a pas été facile : sauvés des appétits des promoteurs, Les Frênes doivent encore traverser bien des épreuves avant de devenir le Musée Européen Ivan Tourguéniev. Une décision politique décidera de son avenir. Mais l’intervention des internautes est la seule à assurer au Musée Européen Ivan Tourguéniev une publicité afin de conférer la pérennité à ce lieu prestigieux où a rayonné, pendant près de dix ans, une culture cosmopolite et riche dans la littérature, la musique et la peinture.

Une importante collection y est exposée. Les lettres autographes de Tourguéniev sont assez nombreuses à des amis russes, mais surtout à des écrivains français (Hugo, Flaubert, George Sand). On s’attarde aussi sur les réponses des correspondants : Mérimée, Sand, Goncourt, Daudet, Zola, Flaubert, Maupassant, Renan.

 

Il y a 4 grandes salles : 2 au rez-de-chaussée et 2 au premier étage. Au rez-de-chaussée, on présente une exposition permanente :

  • Salle russe : vie de l’écrivain en Russie, sa famille, ses amis, ses maîtres : Pouchkine, Lermontov, Gogol , ses liens avec des hommes politiques et des écrivains : Bakounine, Biélinsky, Herzen, Tolstoï, Dostoïevsky, Saltykov-Chtchédrine.
  • Salle occidentale : vie de l’écrivain en Europe (France, Allemagne), sous le second Empire, sa haine du régime de Napoléon III et sa sympathie pour Bismarck et la Cour de Prusse. Ses relations avec la famille Viardot-Garcia avec les écrivains français "Groupe des auteurs sifflés" , Victor Hugo, Lamartine, George Sand, Renan, Taine, Mérimée, des compositeurs français : Gounod, Berlioz, Massenet, Ambroise Thomas.

 

 

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Datcha d'Ivan Tourguéniev.

 

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24 janvier 2008

Emile Zola - Médan

 

Biographie d'Emile Zola.

 

 

 

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"Il n'est pas de plus grande folie, que ne pas en avoir".

 

 

 

Emile Zola est le fondateur du naturalisme en littérature, son oeuvre principale est une vaste fresque en 20 volumes, racontant l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. Il est né le 2 avril 1840 à Paris, d'une mère bourguignonne et d'un père italien. Emile Zola passe toute son enfance à Aix en Provence. Au collège de la ville, il fait la connaissance de Paul Cézanne, qui restera son ami pendant de longues années, à qui il doit de rencontrer des peintres tels que Monet, Renoir, Sisley, Pissaro et Manet. Son père, François Zola, qui travaille à Aix à la construction du canal, qui portera plus tard son nom, meurt prématurément le 22 mars 1847. Ce décès met la famille dans une situation financière instable et bouleverse le jeune Emile qui n'a que 7 ans au point que son oeuvre restituera plus tard la figure grandie de ce père tôt disparu, homme libéral, novateur, audacieux et bâtisseur.

A partir de 1858, il s'installe à Paris, après deux échecs au baccalauréat à cause du français, il mène une vie incertaine, il n'a pas d'argent, il est démuni. Il entre finalement aux Editions Hachette où il travaille de mars 1862 à janvier 1866, comme commis puis rapidement comme chef de la publicité. Outre des centaines de vers, et quelques tentatives théâtrales, il compose à cette époque plusieurs textes en prose très variés, allant du conte de fées à la satire politique en passant par la "chose vue", le récit à finalité morale. Il réussit à publier en novembre 1864 un petit recueil de contes, "Les Contes à Ninon" qui reçoit un accueil favorable. En 1865, il rencontre celle qui va devenir sa femme, Alexandrine Meley. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette en 1866. En 1867, son premier succès vient avec "Thérèse Raquin" qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Maquart, tant pas les sujets abordés, (l'hérédité, la folie) que par les critiques qu'il suscite : la presse traite en effet l'auteur de pornographe, d'égoutier ou encore de partisan de la littérature putride.

Après la guerre de 1870, à laquelle il ne participe pas, parce que fils de veuve et myope, il n'est pas mobilisable, il devient journaliste parlementaire. C'est le 22 juillet 1872, par la signature du contrat qui le lie à l'éditeur Georges Charpentier, que commence véritablement sa carrière littéraire, qu'il mène de front avec le journalisme auquel il ne renonce pas. Peu à peu ses romans lui valent l'amitié d'écrivains comme Flaubert, les frères Goncourt, Daudet et Tourgueniev. Lorsqu'il décide d'entreprendre sa vaste fresque romanesque, par souci de méthode, il veut établir un plan général, avant même d'écrire la première ligne. Il tient aussi à préciser la différence de son entreprise avec celle d'un prédécesseur écrasant, Balzac et sa comédie humaine :"Mon oeuvre à moi sera tout autre chose. Le cadre en sera plus restreint. Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille en montrant le jeu de la race modifiée par le milieu. Ma grande affaire est d'être purement naturaliste, purement physiologiste". Aujourd'hui, les théories scientifiques qui fondent les Rougon-Maquart, sont tout à fait dépassées, l'oeuvre elle, reste toujours actuelle, sans doute parce que, au-delà des ambitions scientifiques de son auteur, elle demeure une réalisation considérable sur le plan littéraire.

"La Fortune des Rougon" en 1871, le premier volume, est la base qui soutient et justifie tout l'édifice. Ce roman relate le coup d'Etat du Prince Louis Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851, vu d'une ville de Provence. A la faveur de ce bouleversement politique, les ambitions se déchaînent : deux branches rivales d'une même famille les Rougon et les Maquart, s'affrontent, les premiers se révélant bonapartistes par calcul, les seconds libéraux par pauvreté et par envie.

 

Le succès de "L'Assommoir" en 1877, septième volume des Rougon-Maquart, lui confère à la fois la notoriété et l'aisance. Sa maison de Médan devient, le jeudi où il reçoit, le lieu de rendez-vous de jeunes écrivains tels que Huysman ou Maupassant.

Indigné par la dégradation du capitaine Dreyfus, le 5 janvier 1895, à l'Ecole Militaire, il dénonce à la fin de l'année dans trois articles publiés par le Figaro les campagnes de presse contre la République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable de l'affaire Dreyfus est le commandant Esterhazy, qui est acquitté à l'unanimité le 11 janvier 1898, Zola publie dans l'Aurore deux jours plus tard l'article "J'accuse". Condamné à un an d'emprisonnement et à 3000 francs d'amende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898. A son retour en 1899, injurié, radié de l'Ordre de la Légion d'Honneur, abandonné par une grande partie de ses lecteurs, il serait mort asphyxié dans sa maison à cause semble-t-il d'une main criminelle qui en aurait bouché la cheminée. Une foule immense rendit hommage pendant ses obsèques à celui qui avait osé mettre en jeu sa notoriété au nom de la morale.

 

 

 

Médan sa maison.

 

 

 

medanC’est un Zola rendu riche et célèbre par le succès de "L’Assommoir" qui cherche en 1878 un logement d’été non loin de Paris, car il doit suivre l’Exposition Universelle qui s’y prépare, pour le compte d’un journal russe.

Il trouve une "cabane à lapins", qui n’est pas à louer, mais à vendre. Retrouvant à Médan un peu de la campagne de son enfance provençale, il achète cette petite maison et y voit déjà le cadre idéal pour poursuivre l’écriture de la série des Rougon-Macquart, dont il a déjà commencé l’épopée qui débute au Coup d’état de Louis-Napoléon en décembre 1851 et s’achèvera avec la chute du régime impérial au moment de la Commune de 1870-1871.

De 1878 à 1902, Médan devient sa résidence principale. Il y passe huit mois de l’année, se réfugiant à Paris chaque hiver afin de rassembler la masse de documents qui fournissent la base de ses romans.
Il y achève l’écriture de "Nana" et concevra "Pot bouille" ( 1882), "Au Bonheur des Dames" (1883), "La Joie de vivre" (1884), "Germinal" (1885), "L’Oeuvre" (1886), "La Terre" (1887) et "Le Rêve" (1888). Ses revenus lui permettent peu à peu de racheter des terrains voisins, ainsi que de construire de nouvelles ailes à sa "cabane à lapins" et d’autres bâtiments pour y héberger ses amis. Il est bientôt propriétaire des terrains qui descendent jusqu’à la Seine, puis d’une parcelle de l’île en face, sur laquelle il fait construire un petit pavillon, le Paradou.

En effet, dès les premiers jours de son installation, il invite à Médan ses amis écrivains naturalistes : Alexis, Céard, Hennique, Huysmans et Maupassant. Ils créent ensemble le "Groupe de Médan" qui fera bientôt paraître un recueil de nouvelles : Les soirées de Médan.

Pour Zola, l’âme d’une maison tient à ce qui s’y vit à l’intérieur, alors… peu importe son apparence extérieure !
La maison de Médan reflète à l’extrême les goûts naturalistes de l’écrivain : vitraux, tentures, tapis, meubles de toutes époques, entre art médiéval et Art Nouveau. Les deux tours qui finissent par flanquer le bâtiment principal ont une drôle d’allure…
Dans son bureau qui s’ouvre sur la nature environnante et dont les murs sont hauts de six mètres, il a fait écrire Nulla dies sine linea (pas un jour sans une ligne). Il produira, année après année, quatre à cinq pages chaque jour.

En 1888, dix-huit ans après son mariage, il tombe amoureux de Jeanne Rozerot, la jeune lingère que sa femme vient d’embaucher.
Les deux seuls enfants de Zola naîtront de cette liaison : Denise, en 1889, et Jacques, en 1891. Jusqu’à sa mort, Zola mènera une double vie, installant sa seconde famille à Paris, puis, en 1893, à Cheverchemont, d’où il pouvait les voir à la jumelle depuis la maison de Médan, puis non loin, à Verneuil.

Il va rompre cet équilibre instable en s’engageant aux côtés de Dreyfus en 1898, et choisir l’exil en Angleterre pendant onze mois, avant de revenir à Médan.

En 1902 Zola décède à Paris. Ses amis, l'année suivante, se réunissent à Médan et y font, dès lors, un pèlerinage chaque année. Ils dissuadent Mme Zola de réduire le domaine en en vendant des parcelles, elle finit par le léguer à l'assistance publique. Les heures de Zola à Médan ne sont plus qu'un vague souvenir, la demeure est convertie en centre hospitalier pour enfants.

En 1999, une nouvelle association signe un bail avec l'assistance publique, avec pour objectif de restaurer la propriété et d'y développer un musée. Si au fil des ans la demeure a perdu de sa splendeur, dans les ailes construites par l'artiste plusieurs pièces ont conservé leur décor d'antan : la cuisine, avec son revêtement de carreaux de céramique, la salle à manger et son décor mural, en font partie, on a réinstallé sur les murs des objets légués par les descendants de l'écrivain.

La chambre des époux Zola a également été remise en l'état en 1994. Un portrait de famille y trône, réminiscence des innombrables clichés pris par l'écrivain à partir de 1894 - il avait fait installer chez lui un laboratoire où il développait lui-même ses photographies. Le bureau et la salle, dans laquelle les photos permettent au visiteur de restituer l'ambiance de la maison du temps de l'auteur, sont également tels que Zola les décora.

 

 

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Histoire de la maison de Médan.

Maison Zola - Musée Dreyfus.

 

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23 janvier 2008

Alexandre Dumas - Le château de Monte Cristo

 

Biographie d'Alexandre Dumas.

 

 

Alexandre_Dumas_2"Laissez-les me jeter la pierre. Les tas de pierres, c'est le commencement du piédestal".

 

Alexandre Dumas est né le 24 juillet 1802 à Villers-Côtterets. Il est le fils d'un général républicain mis en disgrâce, qui mourut en 1806 plongeant les siens dans le dénuement.

Dumas ne reçoit qu'une formation superficielle et doit travailler très jeune. Après avoir été clerc chez un avoué, il vient en 1823, chercher fortune à Paris, sûr de conquérir la capitale. L'année suivante naît Alexandre Dumas fils, enfant naturel de Catherine Labay, couturière. Il reconnaîtra son fils en 1831 et en aura la garde.

Secrétaire du Duc d'Orléans, il écrit des vers et des vaudevilles. Représentée au Théâtre-Français en 1829, sa pièce "Henri III et sa cour" lui valut de véritables ovations. Après bien des avanies au Palais Royal, Dumas devient bibliothécaire adjoint du Duc d'Orléans.

En 1830, seul parmi les grands romantiques, il participe activement d'un enthousiaste fantaisiste à la révolution de Juillet. Il enlève la poudrière de Soissons puis demande à La Fayette de l'envoyer en Vendée Il est atteint par le choléra mais en guérit. Mal vu du pouvoir, il part en Suisse "Impressions de voyages" 1833-1837.

Dans les années qui suivent, le public considère son théâtre presque à l'égal de celui de Victor Hugo. Couvert de breloques, menant une vie trépidante et fastueuse au milieu d'innombrables maîtresses, il enchaîne drames et comédies, gagnant et dépensant avec autant d'aisance. Il arrive assez tard au roman, hésitant entre le genre médiéval "Isabel de Bavière" en 1835 et l'évocation du monde antique "Acté" en 1838.

Il part en 1838 en Belgique, puis sur les bords du Rhin avec Gérard de Nerval. Il rencontre Maquet qui sera son principal collaborateur. Ils publient des feuilletons, et à eux deux, ils produisent pendant 10 ans la meilleure partie de l'oeuvre de Dumas. Elle se place dans la lignée de Walter Scott avec moins de descriptions et de prétentions littéraires, un romantisme moins conventionnel, et plus d'allégresse dans l'action. Le premier succès vient avec "Les Trois Mousquetaires" en 1844, suivi bientôt de "Vingt ans après" en 1845 et plus tard du "Vicomte de Bragelonne" en 1850, dans ce fameux style de cape et d'épée saupoudré de mystère, auquel Eugène Sue avait préparé les voies. Les lecteurs en rêvent, ainsi que des autres romans historiques de Dumas-Maquet, qui refont l'histoire de France avec des personnages les plus marquants du XVIème siècle "La Reine Margot" en 1845 "La Dame de Monsereau" en 1846, "Les Quarante Cinq" en 1848, à la fin du XVIIIème avec "Le Chevalier de Maison Rouge" en 1846 "Joseph Balsamo" en 1848 "le Collier de la Reine" en 1850 "Ange Pitou" en 1851. Une mention particulière est due au "Comte de Monte Cristo" en 1846 qui campe dans un cadre moderne, un archangélique et byronien justicier vengeur de roman noir. Le livre vaut à Dumas une fortune dépensée dans la construction d'un château Renaissance dans un parc anglais. Pour l'inauguration, Dumas invite 600 personnes. Il sera comme Honoré de Balzac, fastueux et ruiné toute sa vie. La demande pour ses feuilletons est telle qu'il embauche de multiples collaborateurs. Mais son énergie reste la même. Jamais il ne s'abstrait de son temps.

En 1848 Dumas défend ses positions politico-artistiques dans son journal "Le Mois". En septembre, il se présente à la députation en Seine et Oise et dans l'Yonne, mais il est battu. Au coup d'Etat du 2 Décembre il s'exile comme Victor Hugo et Eugène Sue. Il revient à Paris, mais ses romans n'ont plus la race des oeuvres des années 40.

En 1851, Dumas ruiné, s'exile en Belgique pour fuir le nouveau régime et les huissiers. L'année suivante, un jugement prononce sa faillite. La meilleure oeuvre demeure ses "Mémoires" en 1852 - 1854, un roman historique débordant de vie, bâti autour de son propre personnage. En 1853, il revient en France moyennant un compromis financier avec ses créanciers. Dumas écrit dans son journal "Le Mousquetaire" où il veut faire paraître 50 épisodes des "Mémoires".

Après le procès avec Maquet, en 1857 - 1858 sur leurs oeuvres écrites en collaboration, Dumas part en Russie et dans le Caucase. Il entame une série de voyages, en Italie, où il séjourne pendant 4 ans de 1860 à 1864, puis en Allemagne et en Autriche. Il revient en Bretagne en 1869 et dans le midi, mais Dumas se sent malade et fatigué. L'homme qui signa 500 volumes et se vantait d'être le père réel d'autant d'enfants, meurt chez son fils le 5 décembre 1870 à Puys, près de Dieppe.Il est enterré solennellement à Villers Cotterets.

"Force de la littérature, force de la nature, comme son héros Porthos qu'il aimait tant, il choisit de vivre sa vie. Cette vie foisonnante, luxuriante, parfois criarde, jamais mesquine, tout entière habitée par une généreuse lumière". Discours prononcé à l'occasion du transfert des cendres d'Alexandre Dumas au Panthéon, le 30 novembre 2002.

 

 

 

Le Château de Monte Cristo sa maison.

 

 

 

01Enrichi par le succès des "Trois Mousquetaires", Alexandre Dumas décide, en 1844, de faire construire la maison de ses rêves. Séduit par les paysages du bord de Seine, alors qu'il séjourne à Saint-Germain-en-Laye, Alexandre Dumas acquiert un terrain situé sur les coteaux de Port Marly. En 1844, il achète d'abord deux hectares de champs et de bois sur la colline des Montferrands pour y bâtir sa demeure. Il étend ensuite son domaine en achetant de gré à gré des lopins de terres ou de vignes à des paysans attirés par la prodigalité légendaire de leur illustre voisin.

"Vous allez, ici même, tracer un parc anglais au milieu duquel je veux un château Renaissance, en face d'un pavillon gothique entouré d'eau... Il y a des sources, vous m'en ferez des cascades". Ainsi, Alexandre Dumas donnait-il les directives à son architecte Hippolyte Durand. Entrepreneur, architecte, décorateurs et sculpteurs se mettent à la tâche, essayant de suivre les directives d'un propriétaire dont les projets évoluent selon son imagination. Enfin, le 25 juillet 1847, après deux années de travaux, Alexandre Dumas inaugure le domaine, en présence de 600 invités qui se pressent dans le parc, admirant le château Renaissance et le pavillon gothique, les cascades, les rocailles et jeux d'eau.

Dès ce jour, Monte Cristo connaît de riches heures : de nombreux domestiques, logés sous les combles, s'empressent de servir la foule de parasites installée au château. Ainsi, écrivains misérables, peintres en mal de commandes ou comédiens en quête d'emploi s'installent presque à demeure, afin de vivre aux dépens du propriétaire des lieux. Sous les ordres diligents du signor Rusconi, le majordome, s'affaire le valet de chambre Paul, abyssin de naissance, surnommé  "Eau de Benjoin", pendant que les femmes de chambres dressent les tables, préparent le logis. A l'extérieur se hâte Michel, le jardinier et Alexis, le jeune valet antillais court quérir des victuailles, pour toute la maisonnée. A côté des hommes, les bêtes. Toute une ménagerie familière que Dumas évoque dans "Histoire de mes bêtes", s'ébat dans le parc : des chats, un pointer écossais et sa meute d'amis de tous poils, deux perroquets, un vautour nommé Jugurtha, vivant dans un tonneau, trois singes, des canards, des poules, des paons, une volière, etc...

Comment travailler en paix, lorsque des dizaines d'invités envahissent la demeure, des semaines durant, pour jouir de l'hospitalité et des largesses de leur hôte ? Comment parvenir à noircir, sans relâche, les pages et les pages de romans ou de pièces qui permettront à toute sa maison de mener grand train, s'inquiète Alexandre.

Pour produire, il lui faut s'isoler du joyeux tumulte de ses amis. Aussi, Alexandre fait-il construire sur une pièce d'eau un petit castel néogothique afin d'y aménager son cabinet de travail. Ce petit château, pure expression du style troubadour, tient tant du décor de carton-pâte que du château gothique. Il matérialise l'isolement de l'écrivain, retranché derrière les douves d'opérette et auquel on accède par un gracieux passage, évoquant un pont-levis. Si le domaine veut être une  "réduction du paradis terrestre", le cabinet de travail concentre la quintessence de l'imaginaire dumasien. Ses pierres arborent les titres gravés de 88 ouvrages de Dumas. Sur les bas-reliefs qui animent les façades, tout un univers littéraire s'exprime. Ici, Edmond Dantès découvre son trésor, là, un moine chevauchant un âne de La dame de Montsoreau apparaît au dessus d'une fenêtre, le Duc de Guise de Henri III sur la tourelle.

A l'abri des tumultes joyeux de ses amis connus et inconnus, le géant Dumas déploie toute sa puissance de travail, laissant au invités "la maison depuis la cave jusqu'au grenier, l'écurie avec les quatre chevaux, les remises avec les trois voitures, le jardin avec son poulailler, son palais des singes, sa volière, sa serre, son jeu de tonneaux et ses fleurs".  Au château d'If, l'imaginaire devient réalité palpable. Alexandre y a mis son œuvre et sa fantaisie. Cette dernière l'emporte parfois sur la raison architecturale. Ainsi, Alexandre oublie-t-il de prévoir l'escalier ! D'où l'adjonction d'un colimaçon à l'arrière de l'édifice.

Pendant que l'animation est à son comble dans la demeure, l'écrivain se réfugie au Château d'If pour travailler d'arrache-pied. Ces effarantes prodigalités ne pouvaient se prolonger bien longtemps. Les dettes s'accumulent et dès le 2 janvier 1848, un inventaire des biens est dressé, suivi d'une vente de mobilier le 21 mai de la même année. Dumas cède le domaine le 22 mars 1849 pour la somme dérisoire de 31.000 francs, alors qu'il lui avait coûté plusieurs centaines de milliers de francs.

Toitures éventrées, murs rongés par les infiltrations, sculptures lépreuses... Tel est le triste spectacle qu'offre, dans les années 1960, la demeure d'Alexandre Dumas, vouée à disparaître, puisqu'un vaste projet immobilier s'apprête à remplacer la folie de l'écrivain du siècle dernier.

En 1969, les maires des communes de Marly-le-Roi, Le Port Marly et Le Pecq s'opposent à ce programme, soutenus par une campagne médiatique. L'historien Alain Decaux prend la tête de cette croisade. Avec le retrait du projet immobilier, le pire est évité. Grâce à la Société des Amis d'Alexandre Dumas, et au mécénat de la société Manera, le site est sauvé du délabrement. Après les travaux d'urgence menés au château d'If, cabinet de travail de l'écrivain, c'est au tour de la demeure principale d'être mise hors d'eau. La maçonnerie est consolidée et l'on remplace charpente, couverture et menuiserie.

Pour réanimer l'esprit dumasien, il faut désormais se doter de moyens adéquats. Les trois communes décident donc de constituer le Syndicat intercommunal de Monte-Cristo qui acquiert les neuf hectares de propriété, en 1972.

En 1985, le roi du Maroc Hassan II, grand admirateur d'Alexandre Dumas, finance la réfection de la chambre mauresque, seule pièce ayant conservé une partie de son décor d'origine. Le soutien de ce mécène prestigieux permet également d'aménager rez-de-chaussée et premier étage, ainsi que d'installer le chauffage. Les deux pavillons d'entrée, les façades, le deuxième étage du château et le parc, retrouveront un peu plus tard leur apparence d'antan.

Du temps même de Dumas, Monte Cristo ne fut jamais terminé pour des raisons financières. Invités et propriétaires campaient plus qu'ils n'habitaient ce palais inachevé ; Alexandre Dumas fils déclarait en parlant de son père : "Il voulut avoir une maison à lui... et il ne l'a jamais habitée complètement". C'est pourquoi, le Syndicat intercommunal a pris le parti de ne pas tenter de restaurer, à tout prix, un décor dont on connaît peu de choses, sinon les rares descriptions des invités d'Alexandre Dumas.

La triste litanie des inventaires d'huissiers, publiés lors de la vente du domaine nous renseigne. Ainsi, l'affiche éditée le 21 mai 1848, nous donne quelque idée du foisonnement qui caractérisait la demeure : "des meubles de toute nature, tant modernes qu'antiques, gothiques, Moyen-âge, Renaissance... des meubles de salon et de chambre à coucher en acajou, érable, bois sculpté et doré, marqueterie, piano de neuf octaves et demi... un magnifique lustre en rocaille, des tableaux à l'huile, pastels, aquarelles de Decamps, Delacroix, Boulanger, Jadin, Huet, une voiture dite américaine et du vin de différentes qualités".

Entre grottes naturelles, sources, ruissellement d'eau et pentes, la topographie du terrain situé à flanc de coteau offrait une géographie si particulière, qu'elle était propice à l'expression de l'imagination littéraire. Aussi, l'atmosphère de l'œuvre romanesque y est-elle encore présente, ainsi que l'écrivain l'avait souhaité : "A Monte-Cristo, je donnerai à chaque allée le nom d'un de mes ouvrages. Ce sera un parc littéraire... "

Il faudra attendre plus d'un siècle pour que le rêve végétal d'Alexandre Dumas reprenne forme. La prise en compte du projet original, les vestiges de la mise en scène voulue par Dumas, et la connaissance de l'art des jardins au milieu du XIXème siècle ont permis de retrouver l'esprit d'origine : création folle, pittoresque, caractérisée par le style éclectique et romantique prisé par les contemporains de l'écrivain.

Lors de la restauration du domaine, des travaux intensifs dégagent le parc, après des décennies d'abandon, d'une prison de broussailles. Sous la houlette de l'architecte paysagiste Alain Cousseran, et du cabinet Signes, d'imposants travaux d'assainissement sont entrepris. Le sol est aplani, drainé, repeuplé de plantes et d'arbres. Le théâtre de verdure, projet cher à l'auteur dramatique, s'échappe des plans d'architectes et des projets d'aménagement pour devenir réalité. Ce cirque verdoyant est prêt à accueillir les pièces de Shakespeare ou celles du répertoire dumasien.

Le chant des cascades, qui charmait tant l'écrivain, retentit de nouveau dans les rocailles. Le jardin retrouve son bassin où Dumas contemplait  "les quinze cents goujons, cent ablettes, cent cinquante truites et douze cents écrevisses" achetées, le matin même à Port Marly.

En empruntant le parcours qui mène en bas de la propriété, le visiteur retrouve le bassin du dragon et ses jeux d'eau, où Dumas venait flâner, après avoir visité ses animaux favoris. Sur les pas du maître des lieux, le passant s'aventure à travers les grottes naturelles creusées sur les hauteurs de la propriété, comme si la nature offrait au romancier le décor adapté aux dramatiques aventures de ses héros.

 

 

 

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Site officiel du Château de Monte Cristo.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

22 janvier 2008

Pierre Loti - Rochefort

 

Biographie de Pierre Loti.

 

 

 

LOTI"Les lieux où nous avons ni aimé, ni souffert, ne laissent pas de traces dans notre souvenir".

 

 

Pierre Loti est le troisième enfant de Théodore Viaud, receveur municipal et de Nadine Texier.  Il est né à Rochefort le 14 janvier 1850, son véritable nom est Louis Marie Julien Viaud.

Pendant une partie de son enfance il séjourne dans la petite ville de Bretenoux dans le Lot, durant les vacances scolaires d’été de 1861 à 1864. Les souvenirs de cette période sont décrits dans ses derniers ouvrages comme  "Le Roman d'un enfant", "Prime jeunesse" ou "Journal intime".

En 1867, il entre à l'École navale de Brest. En 1870, année du décès de son père, il prend la mer comme aspirant de première classe et participe sur une corvette de la marine à la guerre contre l'Allemagne. En 1872, il découvre Tahiti lors d'une escale et écrit le "Mariage de Loti". Il avait reçu de la reine Pomaré le surnom de Loti (nom d'une fleur tropicale) et tenu à une certaine réserve du fait de sa qualité d'officier de marine, il adoptera ce pseudonyme à partir de 1876.

En 1877, lors d'un séjour en Turquie, il rencontre Aziyadé, belle et taciturne odalisque aux yeux verts, avec laquelle il vivra une immense passion. Aziyadé était une jeune Circassienne qui appartenait au harem d'un dignitaire turc. Ils vécurent une très grande histoire d'amour. Avant le départ de Pierre Loti, Aziyadé confectionna une bague en utilisant ses propres bijoux et l'offrit à son amant. Plus tard, lorsque Pierre Loti put revenir à Constantinople, il se lança à la recherche de sa bien-aimée mais il découvrit qu'elle était morte de chagrin. Pour elle, en 1879, il écrit "Aziyadé" qui est une des plus belles histoires d'amour jamais écrite et en 1892 il écrit "Fantôme d'Orient" qui est un ultime hommage au fantôme qui n'a jamais cessé de hanter son cœur. Certains critiques (comme Roland Barthes) évoquant l'homosexualité de Pierre Loti, expliquent que le personnage d'Aziyadé serait en réalité un jeune homme. Comme pour Marcel Proust décrivant les jeunes filles en fleur, qui étaient en réalité des jeunes gens cachés sous des pseudonymes féminins.

En 1880, il revient à Stamboul. En 1881, il est promu lieutenant de vaisseau et publie son premier roman signé  Pierre Loti, "Le Roman d’un Spahi". En mai 1883, il embarque sur l'Atalante pour participer à la campagne du Tonkin et publie le récit, heure par heure, de la prise de Hué dans "Trois Journées de guerre en Annam", texte qui paraît dans les colonnes du Figaro. Loti est alors mis en disponibilité par le gouvernement de Jules Ferry qui lui reproche la férocité et la cruauté qu'il attribue aux soldats français. En 1886, il publie son deuxième grand succès "Pêcheur d'Islande" et le 21 octobre il épouse Blanche Franc de Ferrière qui donnera naissance en 1889 à son fils Samuel.

Il est élu à l'Académie française au fauteuil 13, le 21 mai 1891 au sixième tour de scrutin par 18 voix sur 35 votants contre Émile Zola en remplacement d'Octave Feuillet. Alors candidat, retenu par son service, il fut dispensé des visites. Il fut reçu le 7 avril 1892 par Alfred Mézières. Il reste le seul académicien qui fut capable d'exécuter un salto arrière sur le dos d'un cheval, car il fut également clown au Cirque étrusque en 1878 et acrobate au Cirque Frediani en 1895 (il était le parrain d'Adolphe Frediani, fils du Directeur Willy). Très fier de son corps, il envoya à tous les académiciens une photographie de lui où seul son sexe est dissimulé.

En 1893, il fait la rencontre de Crucita Gainza, d'origine basque. Pour elle, à partir de 1894, il loue à Hendaye, une maison qu’il dénommera Bachar-Etchea dite la maison du solitaire. En 1895, Crucita Gainza donne naissance à son fils Raymond.

En 1896, sa mère Nadine Texier-Viaud meurt. En 1898, il achète la maison dite des aïeules, ses tantes, dans l'île d'Oléron, dans laquelle il a séjourné dans sa prime jeunesse et à différents moments de sa vie. Entre 1900 et 1902, il est mis en retraite puis réintégré dans la marine pour laquelle il séjourne en Asie, ce qui va lui permettre d'écrire "Les Derniers Jours de Pékin" (1902) et "L’Inde sans les Anglais" (1903). À partir de cette même année, il séjourne vingt mois à nouveau à Stamboul, la Constantinople chargée d'Orient, "la ville unique au monde", pour préparer "Vers Ispahan" (1904).

En 1910, il séjourne à Stamboul et appuie la candidature de l'historien moderniste Louis Duchesne élu au fauteuil 36. En 1913, de retour à Stamboul, il lutte contre le démantèlement de l’Empire Ottoman voulu par les puissances occidentales et publie "La Turquie agonisante".

Il a racheté puis restauré le château de la Rochecourbon (commune de Saint-Porchaire), à l'époque à l'abandon.

Il meurt, le 10 juin 1923 à Hendaye et après des funérailles nationales est enterré dans la maison de ses aïeux. Peu après son décès sont publiés des extraits, en collaboration avec son fils Samuel, de son journal intime sous le titre "Un jeune officier pauvre".

Il est Grand-Croix de la Légion d'honneur.

Chacun de ses romans correspond à un pays différent. C'est une étude sur chaque pays. Il s'immerge dans la culture du pays. Il a une vision de l'altérité qui n'est pas intellectuelle mais sensible (sensations éprouvées). Selon lui, il n'y a plus rien à faire chez nous, c'est ainsi qu'il part à l'étranger pour trouver de quoi s'exalter (vision nihiliste du monde).

Sa plus grande fascination allait à l'empire Ottoman, où la tolérance se confond avec la sensualité. Les femmes sont le passage obligé pour connaître l'autre civilisation. Pierre Loti recherche l'exotisme à travers les femmes. Il est en quête d'une certaine pureté dans le contact avec les femmes étrangères (mythe d'une pureté primitive qui doit régénérer le monde occidental). L'exotisme de Loti n'est pas un dialogue avec l'autre : il se fond plutôt avec l'autre, il ne s'agit donc pas de tolérance.

 

 

 

Rochefort sa maison.

 

 

 

235721Pierre Loti, a passé une grande partie de sa vie à transformer sa maison natale rochefortaise en un lieu théâtral, où il se mettait en scène lors de fêtes mémorables.

Les décors de la maisons son inspirés du passé : salle gothique et salle Renaissance, mais aussi des pays lointains d’Orient et d’Extrême Orient, qu’il connut lors de ses lointaines missions...

Maison d'écrivain, unique et féerique, la maison de Pierre Loti est certainement la plus dépaysante et la plus originale des demeures de la fin du XIXe siècle.

C’est une jolie maison du XIXe siècle, au n°141 d’une rue tranquille. La visite commence par un charmant salon pourpre chargé de souvenirs évoquant déjà, subtilement, les différentes vies de Pierre Loti. Un tout petit tableau, à droite de l’entrée, le montre en famille et… dans les nuages. Image miniature et prémonitoire, tant l’homme semble se débattre avec le réel. Puis nous traversons le salon austère et conventionnel de Madame Loti et… tout bascule : la maison devient château Renaissance, chapelle gothique ou encore mosquée arabe, au gré des voyages et des amours de l’auteur de Pêcheurs d’Islande. Partir et revenir: la quête de Pierre Loti, mystique ou décadente, reste peut-être celle d’une paix intérieure jamais atteinte. Sa maison est à son image, extravagante, mélancolique mais toujours d’une beauté fracassante.

En découvrant la mosquée, le visiteur remet ses pas dans ceux d'un jeune marin occidental qui tomba tellement amoureux de la Turquie et d'Hatidjé. D'illustres visiteurs, tels Alice Barthou et Robert de Montesquiou, ont raconté comment des serviteurs habillés en Turcs se prosternaient sur les tapis de prière, tandis que du petit minaret s'échappait l'appel lancinant d'un muezzin qui n'était autre que le fidèle Osman Daney.

 

"J'ai meublé ma chambre d'une manière à peu près turque, avec des coussins de soie d'Asie et les bibelots que l'incendie de ma maison d'Eyüp et les usuriers juifs m'ont laissés, et cela rappelle de loin ce petit salon tendu de satin bleu et parfumé d'eau de rose que j'avais là-bas, au fond de la Corne d'or."

"Je vis beaucoup chez moi, ce sont des heures de calme dans ma vie, en fumant mon narguilé, je rêve d'Istanbul et des beaux yeux verts limpides de ma chère petite Aziyadé "

 

 

C'est en 1878 qu'il décide réellement la réalisation de son petit palais. Loti a pour les objets une passion quasi fétichiste. "Il n'y a d'urgent que le décor. On peut toujours se passer du nécessaire et du convenu". Tapis, étoffes, mosaïques, collections d'armes et coffres rassemblés au gré des voyages, trouvent logiquement leur place dans la maison rochefortaise qui a immortalisé, au même titre que ses romans, son illustre propriétaire. La maison natale est le miroir de sa vie, où les rêves et les fantasmes s'expriment audacieusement. Le visiteur traverse un salon rouge, une galerie de portraits, une salle Renaissance puis une pièce gothique, une pagode japonaise, une chambre des momies, une mosquée, un petit salon mauresque chargés d'objets, qui tranchent singulièrement avec l'austérité de la chambre à coucher, empreinte d'humilité.

Le désir d'un Ailleurs le hantera toujours : "Toute ma vie a passé à cela: souffrir de partir et cependant l'avoir voulu". Loti, l'éternel insatisfait, dira encore: "A défaut du bonheur impossible, j'espérais trouver un peu de Paix". "Loti, dit Mauriac, a chéri la douleur comme une volupté". L'officier-académicien qui s'éteindra, en 1923, couvert d'honneurs et de gloire, restera ainsi fidèle à sa devise: "Mon mal, j'enchante".

Loti avait un don : lors des escales il dessinait, avec une rapidité et une virtuosité déconcertantes, il photographiait à merveille, en technicien déjà éprouvé de cet art tout neuf, il prenait des notes précises et nombreuses.Ainsi engrangeait-il pour lui-même, et pour les autres, une somme considérable d'images, de scènes de la vie courante, d'anecdotes, qui allaient meubler sa mémoire et lui permettre de retrouver intactes toutes ses sensations de grand voyageur à travers le monde.

Grâce à cette capacité exceptionnelle de pouvoir regarder, capter et retenir, en un temps record, les traits originaux du pays où il se trouvait, cet "auteur-reporter-ethnologue" réussit à écrire des livres entiers, aussi denses que vivants, sur des pays qu'il n'a parcourus que durant quelques jours - c'est le cas pour l'Ile de Pâques et pour Angkor - ou quelques semaines, comme pour la Polynésie, l'Inde, le moyen-Orient.

 

 

 

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