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Maisons d'écrivains
10 février 2008

William Faulkner - Rowan Oak

 

Biographie de William Faulkner.

 

 

 

424px_William_Faulkner_01_KMJ"Les mots sont comme les glands... Chacun d’eux ne donne pas un chêne, mais si vous en plantez un nombre suffisant, vous obtiendrez sûrement un chêne tôt ou tard".

 

William Faulkner est né le 25 septembre1897, à New Albany, Missisippi. Il est le plus âgé des quatre fils de Murray Charles Falkner et Maud Butler Falkner. La famille cultive la mémoire de son arrière grand père, "The Colonel" qui était écrivain, avocat, homme politique, entrepreneur et militaire. Juste avant le cinquième anniversaire de William Faulkner, la famille déménage à Oxford, Mississippi. William Faulkner démontre un don artistique dès son jeune âge. Il écrit des poèmes au lycée : son style est romantique, influencé par Burns et Swinburne. Pendant sa jeunesse, il fait la connaissance d’Estelle Oldham, dont il tombe amoureux. Mais elle épousera un autre étudiant, Cornell Franklin, en 1918.

En juin 1918 il commence sa formation à la Royal Air Force au Canada. Il avait essayé d’entrer dans l’armée américaine, mais n’y avait pas été admis, étant jugé trop petit. Afin d’entrer dans la RAF, il se présente comme étant britannique, transformant son nom en  "Faulkner" pour lui donner une consonance plus anglaise. Il entame juste sa formation lorsque la guerre s’achève, avant même qu’il n’ait l’opportunité de se battre. Malgré tout il écrira plus tard ses histoires de guerre, se vantera de ses exploits, et posera avec fierté sur des photographies dans son uniforme de la RAF.

En 1919 il s’inscrit à l’université de Mississippi sous le statut spécial de vétéran de guerre. Publiant des poèmes et contes dans le journal du campus The Mississipian, il est également l’un des fondateurs du club dramatique "Les marionnettes" pour lequel il écrit une pièce d’un acte non mise en scène à l’époque. Après seulement trois trimestres d’études, il quitte Ole Miss, en 1920.

Il écrit alors de la prose et de la poésie, exerçant en même temps avec insouciance plusieurs métiers alimentaires. Receveur des postes à l’université, il oublie les lettres et passe la plupart du temps à jouer aux cartes avec ses amis. Il consent à donner sa démission en 1924. Son emploi suivant est celui de chef scout pour les Oxford Boy scouts. Encore une fois on lui demande sa démission pour "raisons morales" (probablement l’alcoolisme).

En Décembre 1924, grâce à l’aide de son ami Phil Stone, William Faulkner publie son premier recueil de poésie Le Faune de Marbre, dans une édition de 1000 exemplaires.

En 1925 il déménage à la Nouvelle Orléans : il y côtoie un groupe littéraire lié à la revue The Double Dealer, qui publie des extraits d’Ernest Hemingway, Edmund Wilson et Hart Crane. C’est dans cette revue que Faulkner publie des essais et des sketchs. Il écrit ensuite son premier roman "Monnaie de Singe", qui est accepté par l’éditeur Horace Liverright.

Après cela, Faulkner fait le tour d’Europe en bateau. Il visite l’Italie mais reste essentiellement à Paris, près des Jardins de Luxembourg, où il fait de nombreuses promenades et dont une description se trouve à la fin de Sanctuaire. Il fréquente aussi le même café que James Joyce, bien que sa timidité l’empêche de lui parler. A la fin de l’année il retourne aux Etats-Unis.

Les événements de son deuxième roman, "Les Moustiques", ont lieu à la Nouvelle Orléans, inspirés du milieu littéraire qu’y découvre Faulkner. Le roman est froidement reçu par les critiques. Déçu, William Faulkner imagine ancrer son prochain roman dans un contexte plus familier : sa région natale, son histoire et sa géographie. Il utilise en particulier les exploits du "Colonel" pour enrichir son récit. Ainsi il crée la région et le mythe de "Yoknapatawpha Country".

"Sartoris". son roman suivant, est mal accueilli. Il parvient à le publier mais au prix de coupes importantes. Ce roman est le premier de ses quinze récits situés à Yoknapatawpha Country. A nouveau découragé par la critique, il commence à reconsidérer sa carrière d’écrivain et débute alors un roman seulement écrit pour son plaisir personnel. Mais, révolutionnaire en forme et en style, empruntant à Shakespeare son thème "A tale told by an idiot", "Le Bruit et La fureur" devient l’un de ses romans les plus connus. Il est publié en 1929.

Après ce succès, William Faulkner, initié à l’argent, écrit "Sanctuaire", selon lui dans le seul but de s’enrichir. En 1930 il épouse Estelle Oldham, son amour d’enfance, qui a déjà deux enfants de son précédent mariage. Faulkner travaille alors la nuit dans une centrale, mais écrit "Tandis que j’agonise", qu’il décrit comme un tour de force en six semaines, sans y changer un seul mot. Le roman est indubitablement une oeuvre puissante et poétique au style très moderniste.

Il est publié en 1930, une année particulièrement importante pour Faulkner, notamment parce qu’il acquiert sa propriété d’Oxford. Il nomme cette maison délabrée, bâtie en 1844, Rowan Oak. L’achat de la maison le plonge dans une dette énorme, mais elle sera son refuge pour le reste de sa vie. 1930 voit la première publication d’un de ses contes dans une revue nationale, "A Rose for Emily" dans le magazine Forum. Contes qui deviendront une régulière source de revenu pour l’auteur.

En 1931 Estelle Faulkner donne naissance à une fille, Alabama, qui décède quelques jours plus tard.

En 1932 William Faulkner part à Hollywood se lancer dans une carrière de scénariste. Il signe un contrat avec Metro Goldwyn Mayer en 1931. Séjournant à New York, il y rencontre notamment la comédienne Talulah Bankhead. A Los Angeles il fait la connaissance du réalisateur Howard Hawks, avec lequel il partage un goût pour la chasse et l’aviation. Pendant les années suivantes William Faulkner écrira cinq films pour Hawks.

Quand son père meurt soudainement en août, Faulkner retourne à Oxford, mais se rend rapidement compte qu’il a besoin d’argent. Il revient à Hollywood, vend les droits de "Sanctuaire" qui devient un film intitulé "The Story of Temple Drake" en 1933. Cette année est marquée par le bonheur et la tragédie. Sa seule fille Jill est née, mais son frère meurt cruellement dans un accident de Waco Monoplane que William lui avait offert.

Son prochain projet est encore hollywoodien, cette fois pour la 20th Century Fox, toujours avec Howard Hawks.

La vie de William Faulkner est marquée par alcoolisme. Il boit avec frénésie et se rend périodiquement en cure au Wrights Sanatorium, à Byhalia, Mississippi. Cette fois-ci, sa crise d’alcoolisme coïncide avec la fin du manuscrit du roman intitulé originellement Dark House, qui devient "Absalon Absalon". Ce roman parle d’histoire, de famille et de race.

En 1939 William Faulkner est élu au National Institute of Arts and Letters et Les Palmiers Sauvages est publié. En 1940 il introduit la famille des Snopes dans le roman "Le Hameau" publié par Random House. Les Snopes représentent pour Faulkner une classe ouvrière "redneck" essayant de monter l’échelle sociale sans respect pour leur patrimoine ou leur lignage du Sud.

Durant cette période les ventes de ses romans baissent. Il évite la précarité du monde littéraire en retournant à Hollywood pour écrire plusieurs scénarios, cette fois-ci pour la Warner Bros. Il écrit en 1943 "To Have and Have Not", le premier film réunissant Lauren Bacall et Humphrey Bogart. En 1944 il porte à l’écran le roman de Raymond Chandler, "The Big Sleep", avec encore Bacall et Bogart. Il collabore enfin avec Jean Renoir sur le film "The Southerner" qui sort en 1945. Ces trois films représentent l’apogée de sa carrière de scénariste.

Vers 1945, William Faulkner n’est plus particulièrement connu pour son oeuvre littéraire, et son public disparaît. Il correspond cependant avec Malcolm Cowley, qui publie The Portable Hemingway pour Viking Press. Cowley suggère à Faulkner de publier une édition semblable. "The Portable Faulkner" contient des romans et des fragments qui représentent à peu près la chronologie de la saga de Yoknapatawpha County. Publié en 1946, "The Portable Faulkner" ressuscite l’intérêt populaire et critique pour ses livres.

En 1949 l’Académie suédoise lui décerne le Prix Nobel. Il refuse tout d’abord de se rendre à Stockholm, mais après la pression de l’US State Department, de l’ambassadeur suédois des Etats-Unis, et de sa propre famille, il accepte d’y aller. Il boit considérablement avant son discours d’acceptation. Un membre de sa famille essaye même de lui mentir sur la date afin de prévenir quelque excès d’alcoolisme, mais Faulkner s’en aperçoit. Il prononce le discours d’un ton marmonnant, à peine audible. Le lendemain quand celui-ci est publié, est reconnue très rapidement la teneur de ses mots. Aujourd’hui ce discours d’acceptation est considéré comme l’un des meilleurs qui soient.

Les années 1950 offrent à Faulkner plus de succès et de reconnaissance sur le plan international. En novembre 1953, l’agent d’Albert Camus lui écrit pour obtenir le droit d’adapter "Requiem pour une nonne" au théâtre : en 1956 la pièce a sa première au Théâtre des Mathurins. En 1954 Faulkner assiste à une conférence internationale d’écrivains. En même temps il commence à parler plus publiquement de politique et surtout de ségrégation. En 1955 il voyage au Japon, à Manille et en Italie. A Rome il écrit un article condamnant le meurtre d’Emmett Till, adolescent noir originaire de Chicago brutalement assassiné au Mississippi. Bien que Faulkner marque son opposition à la ségrégation, il est contre l’idée d’une intervention fédérale. Pour cette raison, il est critiqué par le mouvement pour les droits civils et par les conservateurs du sud. En 1957 il part en résidence à l’université de Virginia, à laquelle il lègue ses manuscrits.

En juin 1961 Faulkner se blesse en tombant de cheval. Il demande à être emmené au Wright’s Sanatorium, pour la première fois de sa propre volonté. Le 6 juillet (date anniversaire du Colonel), il meurt d’une crise cardiaque.

 

 

Rowan Oak sa maison.

 

 

 

414320542_d1590af856Rowan Oak: c'est ici que bat le cœur du Mississippi. Et d'une partie de l'Amérique, celle qui lit. Dans cette demeure coloniale faite de bardeaux peints en blanc, vécut pendant trente-deux ans William Faulkner, le génie du Sud. La vieille propriété, silencieuse et spartiate, garde les secrets de la vie solitaire de Faulkner, le souvenir des soirées où le Prix Nobel de littérature buvait en costume à martingale jusqu'à l'autre bout de la nuit.

Rien n'a changé. Les murs conservent encore, tracés de la main de Faulkner, les plans de "Parabole". La vieille machine à écrire est à sa place, sur le bureau de bois où furent écrits la trentaine de chefs-d'œuvre qui composent l'une des œuvres les plus singulières du XXe siècle. Sur les rayonnages de la bibliothèque, intacte, on retrouve les "Mémoires" de Saint-Simon (en édition française) achetés lors d'un séjour à Paris, à côté de "Don Quichotte", des tragédies de Shakespeare et de dizaines de romans policiers, les seuls livres que Faulkner, à la fin de sa vie, lisait avec plaisir.

En pénétrant ici, on a l'impression de fouler un sanctuaire. Peut-être les colonnes doriques et l'architecture "Greek Revival", si prisée aux Etats-Unis à la fin des années 1860, y sont-elles pour quelque chose. A moins que cette étrange puissance ne vienne de l'ombre, écrasante, du maître des lieux.

William Faulkner s'est porté acquéreur en 1930 pour la somme de 6000 $, d'une maison construite en 1844. Il l'a rénovée, l'à entourée de cornouillers et d'azalées et lui a donné un nom : Rowan Oak, en hommage à la légende de l'arbre Rowan, perçu par les peuples celtiques comme ayant des pouvoirs magiques.

Jamais bien accepté et toujours mal aimé et mal compris de son vivant, Faulkner vit sa gloire de manière posthume. Depuis 1962, il repose au magnifique cimetière d'Oxford où ses lecteurs viennent nombreux se rfecueillir devant sa pierre tombale. Ils y jettent des pièces de monnaies pour permettre à l'auteur dont l'inspiration se trouvait souvent mêlée aux vapeurs de l'alcool, de s'acheter un petit "drink".

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Visite interactive de Rowan Oak.

Vidéo de Rowan Oak.

 

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9 février 2008

Georges Perros - Douarnenez

 

Biographie Georges Perros.

 

 

 

gperros"Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement, mais davantage que prévu".

 

 

Georges Poulot, qui prit le pseudonyme de Georges Perros, est né à Paris le 23 août 1923.

Avant d'entamer une carrière d'écrivain, il est d'abord comédien à la Comédie-Française (ce qui lui permettra de rencontrer Jean Grenier lors d'une tournée au Caire) puis, grâce à son ami Gérard Philipe, au TNP. Il y devient lecteur pour Jean Vilar et décide de se consacrer à la littérature, après avoir traduit Tchekhov et Strindberg.

Dès lors, Perros s'installera avec femme et enfants à Douarnenez à partir de 1959, devant "l'éblouissement provoqué par la mer". En 1961, il publie le premier volume de "Papiers collés", notes et réflexions griffonnées sur des bouts de papiers, des rebuts, associées à des études sur la littérature (et plus particulièrement des auteurs tels que Kafka, Rimbaud, Hölderlin, Kierkegaard..). Cet ouvrage s'interroge sur le fait d'être quotidiennement. Perros emploie tour à tour l'humour et la consternation, à travers des aphorismes ou des fragments plus long, et ce sans refuser une langue naturelle, et construit une œuvre de "journalier des pensées", proche de La Rochefoucauld, Chamfort, Joubert, voire de Cioran. Perros est aussi l'auteur de notes de critiques littéraires et télévisuelles (Télénotes).

Mais, il est également un des plus grands poètes de sa génération. Ses vers, parfois rimés, non pas avec de longues rimes riches, mais, au contraire, plates, tiennent avant tout du récit, de la prose, tel "Une vie ordinaire" (1967), sous-titré "roman poème". Il y exprime le sentiment quotidien, tout comme le fit Raymond Queneau. Il fit aussi paraître de très beaux "Poèmes bleus" (1962).

Georges Perros est mort d'un cancer du larynx en 1978, à Paris. Malade depuis 1976, il fut contraint au silence après une opération des cordes vocales. Il relata son expérience dans "L'Ardoise magique" (1978). Sa correspondance importante (avec, entre autres, Jean Grenier, Jean Paulhan, Brice Parain, Lorand Gaspar, Michel Butor...) s'ajoute à son œuvre.

 

 

Douarnenez sa maison.

 

 

Fin 1958, Georges Perros décide de s'installer à Douarnenez où il vient régulièrement séjourner depuis quelques années. C’est dans ce port du Finistère, à l’entrée du cap Sizun où la pointe du Raz est l’extrême du continent, qu’il avait choisi de vivre. Loin du Paris des intrigues littéraires, loin du théâtre où il avait fait un début, loin de ses amis. Il vivait là dans un immeuble populaire, avec une femme, trois enfants, un chien, une pipe et une moto. Il travaillait dans des chambres de circonstance empruntées à des maisons proches de la démolition. Il fréquentait les bistros du port. Il lisait beaucoup, pour la richesse des livres bien sûr, pour quelque rémunération aussi en dépouillant des manuscrits mornes. Il écrivait. Des poèmes rarement, deux livres : Poèmes bleus et Une vie ordinaire. Des notes qui finissaient par faire des livres, trois tomes de Papiers collés.

À Douarnenez, c’était M. Poulot, ainsi nommé à l’état-civil. Perros était son nom de plume. On ne savait guère qui il était. C’était un homme de mansarde. Il se blottissait sous les toits pour écrire, sous le ciel, au hasard des locations.

En premier ce sera la maison de garde de Touldriz (trou de ronces) qui tourne le dos à la route de Poullan : "Je suis installé en pleine brousse dans une petite bicoque. Deux pièces, dont une mansarde assez proche de celle de Meudon, à cela près qu'une seule fenêtre. Là bas, prise dans un coin du regard, la mer."

Georges Perros et sa famille (Tania et leurs trois enfants) après avoir habité au 3 rue Emile Zola, puis au 37 rue Anatole France, emmenagent dans une H.L.M (vache L.M écrira t il) de la cité Richepin en 1964. En juin de la même année son père disparaît, George Perros est profondément affecté par cette perte.

Puis enfin, une maison de pêcheur, aux Plomarc’h, un "penty" un peu à l’écart de la ville, au-dessus de la mer, une sorte de mansarde à ras de terre et de mer, un geste de la municipalité contre un loyer symbolique.

Il repose au cimetière de Tréboul.

 

 

 

 

Perros

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Un grand merci à Oggy pour les photos et pour la découverte de cet écrivain.

 

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8 février 2008

Rudyard Kipling - Bateman's

 

Biographie de Rudyard Kipling.

 

 

 

Rudyard_Kipling"Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l’humanité".

 

Kipling, fils du conservateur du musée de Lahore, naquit le 30 décembre 1865 à Bombay, en Inde. À l'âge de six ans, il fut envoyé en pension en Angleterre pour recevoir une éducation britannique. Il y vécut cinq années malheureuses, qu'il évoqua plus tard dans "Stalky et Cie" (1899) et dans "La lumière qui s'éteint" (1891). En 1882, il retourna en Inde où, jusqu'en 1889, il se consacra à l'écriture de nouvelles pour la Civil and Military Gazette de Lahore. Il publia ensuite "Chants des divers services" (1886), des poèmes satiriques sur la vie dans les baraquements civils et militaires de l'Inde coloniale, et "Simples Contes des collines" (1887) un recueil de ses nouvelles parues dans divers magazines. C'est par six autres récits, consacrés à la vie des Anglais en Inde et publiés entre 1888 et 1889, que Kipling se fit connaître : ces textes révélèrent sa profonde identification au peuple indien et l'admiration qu'il lui vouait. Kipling fit après cette période de longs voyages en Asie et aux États-Unis, où il épousa Caroline Balestier, en 1892, et où il écrivit "le Livre de la jungle" (1894). Il vécut pendant une courte période dans le Vermont, puis, en 1903, s'installa définitivement en Angleterre. De ses nombreuses œuvres, beaucoup devinrent très populaires. Il fut le premier écrivain anglais à recevoir le prix Nobel de littérature (1907). Il mourut le 18 janvier 1936, à Londres. 

 

Kipling est considéré comme l'un des plus grands romanciers et nouvellistes anglais. Ses poèmes, moins connus, se distinguent surtout par sa maîtrise des vers rimés et l'usage de l'argot du simple soldat britannique. Ses œuvres reprennent trois thèmes principaux : le patriotisme fervent, le devoir des Anglais vis-à-vis de leur pays et la destinée impérialiste de l'Angleterre. Son impérialisme forcené fut par la suite nuisible à sa réputation d'écrivain, en fait, son colonialisme idéaliste était bien loin de la réalité de la colonisation telle que la menaient les Anglais, et il en avait tout à fait conscience.

 

 

Bateman's sa maison.

 

 

 

241586499_77edae20caAprès une vie mouvementée en Inde, Chine, Japon, Australie et Amérique, Rudyard Kipling jeta l’ancre au manoir de Bateman’s, acheté en 1902, cinq ans avant son Prix Nobel de Littérature.

Les Kipling (Rudyard, sa femme Carrie, leur fils John et leur fille Elsie) arrivent de Rottingdean. Ils ont vécu aux Etats-Unis de 1892 à 1896, dans l’Etat du Vermont - où vit la famille de Carrie. L’agressivité du frère de Carrie les a incités à quitter le nouveau continent pour s’établir à Torquay en 1896, dans une maison qui surplombe la mer, puis à Rottingdean en 1897, près de Brighton. La maison des Kipling est toujours debout, près des Kipling gardens. C’est une période très prolifique pour lui. Bien que certains décèlent de l’ironie dans ses textes, il est reconnu comme le poète de l’Empire, au moment où des événements graves se produisent (la seconde guerre des Boers a lieu entre 1899 et 1902 en Afrique du Sud).

Quand, en 1899, leur fille aînée Joséphine mourut à l’âge de six ans d’une pneumonie lors d'un voyage en Amérique en 1899, Carrie comprit qu’il était temps pour eux de s’établir quelque part pour panser leurs blessures. Ils jetèrent leur dévolu sur le manoir de Bateman’s, non loin d’Etchingham, mais ratèrent l’affaire faute de s’être décidés assez vite. Deux ans plus tard, Bateman’s fut de nouveau en vente et ils purent l’acquérir.

 

Construit dans les années 1634, Bateman’s était un manoir en pierres de taille et toit de tuiles à hautes cheminées dépourvu du moindre confort.

"Nous sommes à présent propriétaires d’une maison de pierres grises et moussues – la date de 1634 est gravée au-dessus de la porte – à poutres apparentes, avec boiseries et bibliothèques de vieux chêne, restée dans son jus. C’est un endroit beau et plein de paix", écrivit-il à son sujet.

 

C'est pour s’éloigner des curieux et des visiteurs indésirables (les touristes affluant de Brighton par bus), et aussi pour ne plus voir dans tous les recoins des Elms la présence de Josephine, les Kipling s’installent à Bateman’s. L’écrivain est riche et célèbre (il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1907).

Pour préserver ce calme et parce qu’il n’apprécie pas de parler à des gens qu’il ne voit pas, Kipling ne fait pas installer le téléphone. Les messages urgents arrivent par télégramme ou par le téléphone du village voisin de Burwash.

 

Parmi les plus célèbres œuvres de fiction de Kipling, il faut retenir "Multiples Inventions" (1893), mais surtout "le Livre de la jungle" (1894) et "le Second Livre de la jungle" (1895) : ces recueils de contes animaliers et anthropomorphiques, considérés comme ses plus grandes œuvres, mettent en scène le personnage de Mowgli, "petit d'homme" qui grandit dans la jungle mais choisit finalement de rejoindre le monde des humains. Ces livres furent suivis des "Histoires comme ça pour les enfants" (1902) et de "Puck, lutin de la colline" (1906), suivis du "Retour de Puck" (1910), qui évoquent avec nostalgie les paradis enfantins. 

 

En marge de cette littérature pour enfants, il écrivit encore des romans et des récits comme "Capitaines courageux" (1897), un récit maritime, et "Kim" (1901), un magnifique conte picaresque sur la vie en Inde, considéré comme l'un de ses meilleurs romans. Parmi ses recueils poétiques, il faut citer "Chansons de la chambrée" (1892), qui comporte des poèmes devenus populaires comme "Mandalay", "Cinq Nations" (1903), mais c'est surtout le poème "Tu seras un homme mon fils", où il expose son éthique, faite de respect de soi et des autres, d'attachement à ses convictions et de tolérance, qui reste le plus frappant. "Quelque chose de moi-même", récit inachevé de son enfance malheureuse, fut publié de manière posthume en 1937.

Dans la maison sont exposées des scènes du "Livre de la jungle" gravées par John Lockwood Kipling, le père de Rudyard. Si l’écrivain est né à Bombay en 1865, c’est parce que son père y enseignait alors dans une école d’arts.

Au grand désagrément de leurs enfants et de leurs invités, les Kipling équipent la maison de mobilier du XVIIe siècle, époque de la construction des bâtiments. Kipling aménage cependant dans le moulin un groupe électrogène capable de fournir chaque soir quatre heures d’électricité.

On peut voir dans le "parloir" une collection de "dieux domestiques", petite série d’objets d’Extrême-Orient, de Grèce et de la Rome antique, qui possédent aux yeux de l’écrivain quelques pouvoirs magiques.

Son bureau est tel qu’il le laisse à sa mort en 1936. Il autorise exceptionnellement quelques amis - dont Rider Haggard - à y rester pendant qu’il écrit. Le large panier à papiers algériens lui sert souvent. Il écrit avec humour : "le fait même d’écrire était et a toujours été pour moi un plaisir physique".

La cuisine n’est pas plus que le confort un des principaux attraits de Bateman’s. Kipling adore les plats épicés, mais des ulcères duodénaux l’obligent dans les dernières années de sa vie à recourir à un régime dont profite toute la tablée, famille et invités éventuels (qui apprécient toutefois la qualité du vin).

Ici vivent bon an mal an une quinzaine ou une vingtaine de personnes, y compris cinq femmes de service, une gouvernante, un chauffeur pour la superbe Rolls Royce, un secrétaire. Les Kipling sont venus chercher ici l’isolement, mais ils reçoivent souvent : la famille, des amis dont Henry James qui vient à Bateman’s une ou deux fois, 140 invités le 14 juillet - dont T. E. Lawrence que Kipling commença par estimer avant de s’en méfier, le considérant comme un charlatan.

La guerre éclata et il eut la douleur de voir partir son fils John. Un an plus tard, en 1915, John fut tué à la bataille de Loos, dans le Pas-de-Calais. Reclus désormais à Bateman’s, ne voulant plus voir personne, écrivant et soignant ses roses, Kipling travailla à son autobiographie, "Quelque chose de moi-même", qui ne fut jamais achevée et parut un an après sa mort, survenue en 1936 à Londres. Sa femme Carrie demeura à Bateman’s jusqu’à sa propre fin, trois ans plus tard. Selon le souhait de son mari, elle légua le manoir au National Trust qui y organise concerts et lectures littéraires.

 

 

 

 

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7 février 2008

Pierre Bayle - Carla Bayle

 

Biographie de Pierre Bayle.

 

 

 

che_18_bayleparlouiselle" La joie est le nerf de toutes les affaires humaines".

 

Pierre Bayle est né à Carla-le-Comte (maintenant Carla-Bayle) le 18 novembre 1647, près de Pamiers en Ariège, second fils d'un modeste pasteur protestant. Instruit par son père, il apprend le grec et le latin. À cause de la pauvreté de sa famille il doit attendre la fin des études de son frère pour suivre un cursus au petit collège protestant de Puylaurens.

En 1669, il entre à l'université des jésuites de Toulouse, et se convertit au catholicisme. Après dix-sept mois, il abjure et revient au protestantisme, il se réfugie à Genève en 1670, où il apprend les enseignements de René Descartes et entreprend des études de théologie. Il adopte, pour vivre, le métier de précepteur.

Il revient en France et pendant quelques années écrit sous le nom de Bêle et travaille comme précepteur dans diverse familles de Rouen et de Paris. En 1675 sur les instances de son ami Henri Basnage de Beauval, il présente sa candidature à l'académie de Sedan, où, à l'issue d'un concours et en partie grâce au soutien de son futur ennemi Pierre Jurieu, il est nommé à la chaire de philosophie.

En 1681, l'université de Sedan est fermée, mais presque immédiatement après Bayle est nommé professeur de philosophie et d'histoire à l'École Illustre de Rotterdam. Il édite en 1682 son célèbre "Pensées sur la comète" et sa critique du travail de Louis Maimbourg sur l'histoire du protestantisme. Sa grande réputation suscite l'envie de son collègue Pierre Jurieu qui écrit un livre sur le même sujet.

En 1684, Pierre Bayle commence seul la publication de son journal de critique littéraire "Nouvelles de la république des lettres", qui obtint dans toute l'Europe un rapide succès. En 1690 paraît un "Avis important aux réfugiés" prônant la liberté de religion et la tolérance, ce qui provoque la colère de Pierre Jurieu et celle de l'évêque de Rieux.

Lors de la révocation de l'édit de Nantes, il combat dans ses écrits l'intolérance de Louis XIV, mais en même temps il compromet par ses attaques toutes les communions chrétiennes. Ses ennemis, à la tête desquels on retrouve Jurieu, le font pour ce motif, après une longue querelle, priver de sa chaire en 1693 au motif d'irreligion et de complicité avec le roi de France.

Cela ne le gène pas particulièrement pendant la préparation de son "Dictionnaire historique et critique", œuvre majeure qui préfigure L'Encyclopédie. Ce Dictionnaire se veut comme la correction des erreurs des auteurs des dictionnaires précédents. Véritable labyrinthe ce dictionnaire est composé d'articles emboîtés les uns aux autres, de nombreuses notes et citations. D'une certaine façon Bayle dans ce dictionnaire pratique l'hypertexte avant l'heure et l'on se déplace dans son dictionnaire d'une manière assez similaire à celle utilisée pour naviguer sur la Toile de nos jours. L'enseignement principal de Bayle, à travers une pensée faussement erratique et vagabonde, étant que le monde ne se réduit jamais à une vision manichéenne et suppose le croisement permanent des points de vue et des opinions contradictoires.

Jurieu le dénonce au consistoire comme impie, et au Prince d'Orange, devenu roi d'Angleterre comme ennemi de l'État et partisan secret de la France. Mais grâce à la protection de Lord Shaftesbury, il échappe cette fois aux coups de ses persécuteurs. Les dernières années de Bayle sont consacrées à des écritures diverses, provenant dans beaucoup de cas des critiques faites sur son Dictionnaire, qu'il cherche le reste de sa vie à développer. Il meurt en exil à Rotterdam en 1706.

Bayle est surtout connu comme sceptique. Dans son Dictionnaire, il se plaît à exhumer les opinions les plus paradoxales et à les fortifier d'arguments nouveaux, sans toutefois les avouer pour son propre compte, par l'incrédulité qui règne dans ses écrits, il a frayé la voie à Voltaire.

En 1906, une statue en son honneur a été érigée à Pamiers comme "réparation d'un long oubli".

 

 

Sa maison à Carla Bayle.

 

 

 

La maison natale du philosophe, restaurée dans la tradition architecturale de l'époque, au cœur du village de caractère du Carla, face à chaîne des Pyrénées, est devenu un musée.

Le Musée présente le parcours biographique et intellectuel de Pierre Bayle depuis le Comté de Foix protestant jusqu'à Rotterdam, la cité d'Érasme (en passant par Puylaurens, Toulouse, Genève et Sedan), et son rayonnement dans l'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, à travers une riche collection de documents, de livres, d'objets, la reconstitution du cabinet de travail de Pierre Bayle à Rotterdam ainsi qu'une projection vidéo sur sa vie et son œuvre.

On prévoit également d'associer au Musée un centre de documentation avec une bibliothèque spécialisée sur l'œuvre de Bayle et son contexte (protestantisme ariégeois, diaspora huguenote en Europe, philosophie et littérature de l'âge classique) assortie d'un équipement informatique, qui permettrait aux lecteurs, chercheurs ou curieux, de mieux connaître une pensée dont on perçoit de plus en plus l'importance et la modernité.

L'œuvre de Pierre Bayle et sa pensée, longtemps méconnues, notamment en France, font l'objet depuis une quarantaine d'années d'un intérêt croissant, attesté par des colloques scientifiques et d'importantes publications. Un Institut lui est consacré à l'Université de Nimègue aux Pays-Bas, et de nombreux chercheurs en Italie, Allemagne, Suisse, Grande-Bretagne et aux États-Unis lui consacrent thèses et travaux.

 

 

 

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6 février 2008

Jean Cocteau - Milly la Foret

 

Biographie de Jean Cocteau.

 

 

 

Cocteau"Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi."

 

Jean Cocteau est né à Maisons-Laffitte, le 5 juillet 1889,  dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, avocat et peintre amateur, se suicida lorsque Cocteau avait neuf ans. Dès l'âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial. Il ne manifeste que peu d'intérêt pour les études et n'obtiendra pas son baccalauréat. En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, Cocteau insistait sur le fait qu'il était avant tout un poète et que tout travail était poétique. Il publie son premier livre de poèmes, "La Lampe d'Aladin", à 19 ans. Cocteau devint alors connu dans les cercles artistiques bohémiens comme le "Prince Frivole". C'est sous ce titre qu'il publiera à 21 ans, en 1910, son second recueil de poèmes. Edith Wharton le décrit comme un homme pour qui "chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse... ".

Dans les années 1920, Cocteau s'associe avec Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès. Il est également fasciné par le maître des ballets russes, Serge de Diaghilev. De sa collaboration avec l'artiste russe nait "Parade", ballet produit en 1917 par Diaghilev, avec des décors de Pablo Picasso et une musique composée par Erik Satie. Cette œuvre va inspirer à Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton et Philippe Soupault pour la création du mouvement culturel que l'on sait. Cocteau a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis : "Les Six".

En 1918, il rencontre le poète Raymond Radiguet. Les deux collaborateurs entreprirent beaucoup de voyages ensemble, Cocteau étant exempté du service militaire. En admiration devant le grand travail littéraire de Radiguet, Cocteau promut les travaux de son ami dans son cercle artistique et s'arrangea pour faire publier par Grasset "Le Diable au corps" (une histoire en grande partie autobiographique sur le rapport adultère entre une femme mariée et un homme plus jeune), exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire du "Nouveau Monde" pour le roman.

La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet en 1923 crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu'il l'a laissé désespéré, découragé et en proie à l'opium. Cocteau, ajoute-t-on, n'a même pas assisté à l'enterrement. Mais Cocteau n'assiste généralement pas aux enterrements. L'auteur quitte alors aussitôt Paris avec Diaghilev pour une représentation de "les Noces" par les ballets russes à Monte Carlo. Cocteau lui-même qualifia beaucoup plus tard sa réaction comme une "réaction de stupeur et de dégoût". Son penchant pour l'opium à cette époque-là, Cocteau l'explique comme un simple hasard lié à la liaison fortuite qu'il avait entretenue avec Louis Laloy, le directeur de l'opéra de Monte Carlo. La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'arrêter ont profondément changé son modèle littéraire. Son livre le plus notable, "Les Enfants Terribles", a été écrit en une semaine lors de son laborieux sevrage.

On a suggéré que l'amitié de Cocteau avec Radiguet a en fait été une liaison amoureuse, intense et souvent orageuse, mais aucune preuve ne permet de le justifier.

Dans les années 1930, Cocteau aurait eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, la belle-fille d'un Romanov, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle tomba enceinte, mais la grossesse ne put être menée à son terme, ce qui plongea Cocteau et Paley dans un profond désarroi. Cocteau entretint ensuite une relation sentimentale de longue durée avec deux acteurs français, Jean Marais et Edouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau. On suppose également que Cocteau aurait entretenu une relation avec Panama Al Brown, un boxeur dont il prit en charge la carrière à un moment donné.

En 1940, "Le Bel Indifférent", une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, fut un énorme succès. Il travailla également avec Picasso sur plusieurs projets, fut l'ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes et lutta contre son penchant pour l'opium durant la plus grande partie de sa vie d'adulte. Alors qu'il était ouvertement homosexuel, il eut quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail recèle de nombreuses critiques contre l'homophobie.

Les films de Cocteau, dont il a écrit et dirigé la majeure partie, furent particulièrement importants dans la mesure où ils introduisirent le surréalisme dans le cinéma français et influencèrent, dans une certaine mesure, le genre français de la Nouvelle Vague.

Quelques immenses succès firent passer pour toujours Cocteau à la postérité : "Les Enfants terribles" (roman), "Les Parents terribles" (pièce de théâtre de 1929), La Belle et la Bête (film de 1946). En 1960, l'artiste tourne "Le Testament d'Orphée" avec l'aide financière de François Truffaut.

En apprenant le décès de son amie Édith Piaf, Cocteau est pris d'une crise d'étouffement. Il succombera quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt le 11 octobre 1963 à 74 ans. Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt dans l'Essonne. Sur sa tombe, on peut lire l'épitaphe suivante : "Je reste avec vous".

 

 

 

Milly la Foret sa maison.

 

 

 

fbb1ff77e4Milly-la-Forêt n’est pas une petite ville. C’est juste un gros village, mais bien situé, à la croisée des anciens chemins de diligences Paris-Lyon et Fontainebleau-Orléans : vieux village de marchands, de foires, et capitale des plantes aromatiques.
Pour pouvoir travailler au calme en-dehors de Paris, Jean Cocteau achète fin 1947 à Milly avec Jean Marais la Maison du Bailli, près du château. Ils la meublent de formes et de couleurs. Cocteau n’y vient d’abord qu’occasionnellement, puis plus longuement à partir du moment où il se lie avec Edouard Dermit.

La rue du Lau, pavée et aménagée à l’ancienne, avec son caniveau central, se termine en cul-de-sac devant une double porte cochère romane et sa porte piétonne. Flanquée de deux tourelles à 2 couleurs et à demi-engagées, sa façade est de style Louis XIII. C’est dans cet demeure, appelée autrefois la maison du gouverneur, que vécut Jean Cocteau de 1947 jusqu’à sa mort en 1963, comme le rappelle une plaque commémorative apposée en façade.

La façade sur rue et la toiture correspondante ont été inscrites en 1969 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

"C’est la maison qui m’attendait. J’en habite le refuge, loin des sonnettes du Palais-Royal. Elle me donne l’exemple de l’absurde entêtement magnifique des végétaux. J’y retrouve les souvenirs de campagnes anciennes où je rêvais de Paris comme je rêvais plus tard, à Paris, de prendre la fuite. L’eau des douves et le soleil peignent sur les parois de ma chambre leurs faux marbres mobiles. Le printemps jubile partout".

Le domaine de Milly est un témoignage majeur des goûts et de l’intimité de l’artiste.

L’exception de sa situation à l’orée du centre-ville, l’étroite relation entre paysage et bâti, la présence du château, les qualités plastiques du lieu ont incité Jean Cocteau à faire de son "refuge" une œuvre d’art en soi, conforme à son image, à ses rêveries.

Il établit à Milly une familiarité entre le lieu et son œuvre.
Il intègre dans les jardins des éléments de décors de ses films, notamment des sculptures.
Il travaille le paysage, rendant manifestes les plans successifs des points de vue extérieurs qu’il poursuit jusque dans l’agencement de la maison.
Le site devient dès lors une scénographie narrative, une allégorie dont le château est l’horizon imaginaire.
L’aménagement du site rendra pleinement grâce à ce contexte particulier.

Actuellement, la maison en cours de restauration, et sera ouverte au public au printemps 2008. Pierre Bergé est le Président du Conseil d'Administration, responsable de cette restauration :

"Entre les murs de la maison de Milly sont nées les phrases mémorables du "Testament d’Orphée", de "Requiem", et bien des toiles, et bien des dessins.
Aujourd’hui, cette maison est intacte grâce à Edouard Dermit qui, après la mort de Cocteau, a scrupuleusement veillé sur l’ensemble des objets qui constituaient son décor quotidien, ce qui permettra la parfaite restitution de la chambre, du bureau, de l’atelier et du grand salon.

Quant aux autres pièces, elles deviendront un espace d’exposition consacré aux collections graphiques conservées par le Comité Jean Cocteau, et pourront également abriter des expositions temporaires.

Les trois jardins et le bois seront eux aussi, bien évidemment, des lieux de promenade pour le visiteur et, pourquoi pas, des lieux d’exposition de sculptures.

Enfin, l’atelier pédagogique permettra aux scolaires de se familliariser avec l’œuvre du poète.

C’est l’intervention, en 2002, du Conseil Régional d’Ile-de-France et du Conseil Général de l’Essonne qui a permis l’achat et la sauvegarde de cette maison.
L’inauguration de l’ensemble, qui pourrait même à moyen terme devenir un centre d’archives et de recherche consacré à Jean Cocteau, est prévue pour le printemps 2008.

Alors, prendra une résonance particulière l’épitaphe qui, à la sortie de la ville, orne sa tombe dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples, qu’il a peinte lui-même : "Je reste avec vous"."

Le Comité Jean Cocteau, présidé par Pierre Bergé (titulaire du droit moral sur l’œuvre de Jean Cocteau), est dépositaire des œuvres léguées par le poète à ses héritiers.
Ce Fonds est constitué de plus de 3000 pièces, principalement des dessins, huiles, pastels, et photographies. Les plus importantes seront présentées de façon permanente ou temporaire dans l’espace Collections, au premier étage de la Maison.

Le jardin va lui aussi retrouver tout son éclat, c'est le paysagiste Loïc Pianffeti qui en est le responsable :

"Composés d’axes structurants, la profondeur et le mystère de ce jardin sont renforcés par une série d’écrans, plus ou moins transparents, qui dialoguent avec la lumière.
Ces écrans opèrent comme des filtres, modifiant la perception, scandant la séquence des différents espaces jusqu’au bois.
Le jardin de Cocteau propose au visiteur une promenade au cœur de l’univers sensible de l’artiste.
Les deux jardins qui enserrent la maison restent dépouillés et solaires.

Le jardin domestique voit ses cordons de fruitiers replantés. Les bordures délimitées par les buis sont peuplées de rosiers et de vivaces simples, de petites pensées mauves, aperçues depuis les fenêtres de la chambre de Cocteau.

Le jardin des sculptures bénéficie du même traitement dépouillé, aucun arbre n’y est planté. Les ifs entourant le terme sont rabattus et reformés pour créer un paravent laissant entrevoir le verger et le chemin vers le bois.

Franchissant la passerelle qui mène au verger, le visiteur pénètre dans un espace en équilibre entre bois et maison, entre château et village, posé au sein des canaux.
L’allée qui mène au bois est légèrement élargie. Le rideau du fond est replanté avec des charmes : il constitue le second écran.
Les fruitiers sont remis en place dans leurs formes et variétés d’origine. Entre les buis, les fleurissements linéaires font la part belle aux plantes qui peuplaient autrefois les lieux : lys, rosiers, pivoines, iris côtoyaient narcisses, jacinthes et simples pensées.

Les couleurs dominantes sont franches, pures, essentielles : des rouges profonds et orangés s’échauffent au contact du bleu, tempérés par les nuances de blanc.
Le verger déploie toute sa générosité au regard du visiteur, qui vagabonde jusqu’au clocher de Milly..."

 

 

 

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5 février 2008

Jacques Prévert - Omonville La Petite.

 

Biographie de Jacques Prévert.

 

 

 

Jacques_Prevert_1"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper".

 

Jacques Prévert naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine le 4 février 1900. Il y passe son enfance dans une famille de petits bourgeois dévots aux côtés de son père André Prévert, critique dramatique, qui l'amène souvent au théâtre, et de Suzanne Catusse, sa mère, qui l'initie à la lecture. Il s'ennuie à l'école, et dès 15 ans, après son certificat d'études, il quitte l'école et fait des petits boulots, il travaille notamment au grand magasin Le Bon Marché. D'abord mobilisé en 1918, son service militaire se poursuit à Saint-Nicolas-de-Port où il rencontre Yves Tanguy avant d' être envoyé à Istanbul où il fera la connaissance de Marcel Duhamel.

En 1925, il participe au mouvement surréaliste, au sein du groupe de la rue du Château, en fait un logement collectif où habitent Marcel Duhamel, Raymond Queneau et Yves Tanguy. Ils y inventent le jeu du cadavre exquis dessiné. Prévert est toutefois trop indépendant d'esprit pour faire véritablement partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit. Il est le scénariste et dialoguiste des plus grands films français des années 1935-1945 dont "Drôle de drame", "Le Quai des brumes", "Hôtel du Nord", "Le Jour se lève", "Les Enfants du paradis" de Marcel Carné. En 1932, il écrit des textes pour ce qui sera plus tard le groupe Octobre. Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1933 ("Les Feuilles mortes"). Il écrit des pièces de théâtre. Son anticléricalisme parfois violent, est souvent occulté par le public, au profit de ses thèmes sur l'enfance et la nature.

La publication de son recueil "Paroles" en 1946 obtient un vif succès. Au sujet de "Paroles", Carole Aurouet écrit dans "Prévert, portrait d'une vie" (Ramsay, 2007, page 126) : "Outre les thèmes abordés, Paroles est également novateur, atypique et détonant, par sa forme et son style. C’est un recueil placé sous le signe de l’éclectisme dans lequel on trouve aussi bien des textes courts que des chansons, des histoires, des instantanés et des inventaires. Prévert y mélange les genres. Il ne s’inscrit dans aucune taxinomie poétique. Par ailleurs, il tord le cou aux règles de versification classique, tant au niveau du rythme que de la disposition ou de la ponctuation. Prévert a notamment gardé de son passage par le surréalisme une façon singulière de détruire les clichés langagiers et les lieux communs. Il attire, par exemple, l’attention de ses lecteurs sur l’arbitraire du signe. Il use avec brio des contrepèteries, des calembours, des équivoques et des allégories. Il rend hommage en quelque sorte au langage populaire".

Il entre alors au Collège de Pataphysique dont il devient Transcendant Satrape en 1953. (Le Collège ne prenant pas en compte des transformations aussi peu importantes que le décès, il y demeure président mémorial de la Sous-Commission des Paraphrases. , Lucien Logette, in "La Quinzaine littéraire", n° 945 du 1er mai 2007, page 16).

Sa fille Michèle naît en 1946. Il épouse Janine Tricotet en 1947. Le 12 octobre 1948, il tombe d'une porte-fenêtre. Il reste plusieurs jours dans le coma.

À la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l'appartement des remparts d'Antibes et n'ayant pu trouver le soutien du maire de l'époque pour rester dans ce lieu qu'il aimait beaucoup, il quitte Antibes contraint et forcé et sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, dans la Manche. Il y meurt des suites d'un cancer du poumon, lui qui avait toujours la cigarette en bouche. Il avait 77 ans.

Il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.

 

 

 

Omonville La Petite sa maison.

 

 

 

h_3_ill_929490_prevertC'est un coin de terre perdu au bout du monde. Un vieux massif qui refuse de dire son âge et toise la mer de ses puissantes falaises, solidement arc-bouté sur son socle de granit pour mieux résister aux tempêtes et aux pluies venues de l'Atlantique. Ce sont elles qui ont décidé de sa nature austère et de sa végétation têtue. Surtout ne pas grandir. Rester ramassé pour ne pas offrir de prise au vent et profiter de la clémence du climat, ni trop chaud ni trop froid du fait de la présence du Gulf Stream, pour étaler ses couleurs et des paysages de landes que ne renierait pas un jardinier irlandais.

Le pays de la Hague est ainsi. Ancré à la pointe nord-ouest de la presqu'île du Cotentin, il est comme "un conte aux pages de bruyères serties dans une reliure de granit", s'émerveille le romancier Didier Decoin. Rude et l'instant d'après tout en promesses, prêt à livrer ses trésors à qui veut les découvrir.

 

Chemins en creux, bordés de murets de granit dans ses bocages. Sentiers douaniers tracés à fleur de falaise dans des buissons touffus ou paressant le long des plages. Villages aux maisons serrées comme pour mieux se réchauffer. Le tout sur fond d'une incroyable symphonie de couleurs.

Celle des bruyères mauves, des ajoncs d'un jaune intense, des fougères vert tendre et des arbres aux troncs sombres couchés par les tempêtes. Celle aussi de la mer, toujours changeante, gris plombé et menaçante puis, l'instant d'après, parée des teintes marine, émeraude ou turquoise des mers du Sud. "Des couleurs à bouleverser les peintres", disait Jacques Prévert, qui avait découvert la région dans les années 1930 avec ses amis du groupe Octobre. "Des plages désertes à perte de vue... De petites routes, étroites, qui mènent nulle part et partout... et la mer qui claque sur les rochers."

Quarante ans plus tard, fuyant la Côte d'Azur, c'est là que Prévert choisit de s'installer. Parce qu'il aime cette terre, mais aussi parce que sa fille, anorexique, s'y épanouit et que certains de ses amis ont déjà colonisé les lieux. Comme l'artiste peintre André François, illustrateur de quelques-uns de ses livres. Ou le décorateur de théâtre et de cinéma Alexandre Trauner, qui a travaillé avec les plus grands (Carné, Losey, Huston, Billy Wilder) et qui, pour son ami Prévert, recompose la maison que le couple achète à Omonville-la-Petite.

La demeure modeste est plantée dans cette terre humide et grasse qui fait les beaux jardins. Celui, minuscule, qui précède la maison et où s'étalent des "rhubarbes" d'origine brésilienne (gunneras) aux feuilles géantes et vernissées et des tournesols que le poète affectionnait.

Son atelier et son jardin, une salle de lecture, un film sur sa vie, une exposition sur son oeuvre et celle de ses amis peintres et écrivains permettent de rentrer dans l’intimité de l’oeuvre de Jacques Prévert.
Dans le petit cimetière d’Omonville, les deux complices, Trauner et Prévert, reposent aux côtés de Janine Prévert, sa femme et de Michèle, sa fille.

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4 février 2008

Maurice Leblanc - Le Clos Lupin

 

Biographie de Maurice Leblanc.

 

 

 

Maurice_Leblanc"L'aventure ce n'est pas de dire toujours, mais tout de suite".

 

Le père de Maurice Leblanc était armateur. Orphelin de mère, il a été mis au monde par le chirurgien Achille Flaubert, frère de Gustave le 11 novembre 1864. Sa sœur cadette était la cantatrice Georgette Leblanc. Il refuse la carrière que son père lui destine dans une fabrique de cardes et "monte à Paris" pour écrire. Il est d’abord journaliste, puis romancier et conteur ("Des couples", "Une femme", "Voici des ailes"). Il éveille l’intérêt de Jules Renard et Alphonse Daudet, sans succès public. En 1901, il publie "L'Enthousiasme", roman autobiographique. Il fréquente les grands noms de la littérature à Paris : Stéphane Mallarmé ou Alphonse Allais.

En 1905, Pierre Lafitte, directeur du mensuel Je sais tout, lui commande une nouvelle sur le modèle du "Raffles" d'Ernest William Hornung  : "L'Arrestation d’Arsène Lupin" - nom emprunté au conseiller municipal de Paris Arsène Lopin. Deux ans plus tard, Arsène Lupin est publié en livre. La sortie "d’Arsène Lupin contre Herlock Sholmes" mécontente Conan Doyle, furieux de voir son détective Sherlock Holmes ridiculisé. Maurice Leblanc s’est inspiré de l’anarchiste Marius Jacob, qui commit 150 cambriolages qui lui valurent 23 ans de prison.

Radical-socialiste et libre-penseur, Leblanc s’embourgeoisa avec l’âge et la Première Guerre mondiale. Il aurait déclaré : "Lupin, ce n’est pas moi !" Dès 1910, il tentera de tuer son héros dans "813", mais il le ressuscite dans "Le Bouchon de cristal", "Les Huit Coups de l’horloge", "La Comtesse de Cagliostro" ...

Son œuvre inspira Gaston Leroux (Rouletabille), ainsi que Souvestre et Allain (Fantômas). Une Association des amis d’Arsène Lupin a été fondée, elle est présidée en 2004 par Lydie Dabirand. Les exploits d’Arsène Lupin se déroulaient dans la capitale et dans le pays de Caux, qu’il connaissait bien : collectionneur de cartes postales, il avait recensé quatre cents manoirs entre Le Havre, Rouen et Dieppe. Les lupinophiles arpentent les lieux cités dans les intrigues de Leblanc en Normandie : Étretat et le trésor des rois de France, Tancarville, le passage souterrain de Jumièges devant mener au trésor médiéval des abbayes... La piste des sept abbayes du pays de Caux reliées entre elles dessinerait la Grande Ourse et permet de retrouver l’étoile d’Alcor.

Maurice Leblanc est décédé le 6 novembre 1941 à Perpignan où il s'était réfugié avec sa famille pour fuir l'occupation, il est enterré au cimetière du Montparnasse.

 

 

 

Le Clos Lupin sa maison.

 

 

 

2247_1L'auteur de "L’aiguille creuse" et de "L’île aux trente cercueils" achète cette demeure en 1919. Baptisée par son propriétaire le "Clos Arsène Lupin", elle est située à Etretat (Seine-Maritime).

Cette villa construite en 1850 dans le style balnéaire anglo-normand, a été habitée par Maurice Leblanc de 1915 à sa mort en 1941. C'est là, assurait-il, qu'Arsène Lupin, devenu son "ombre", lui rendait visite par une porte dérobée pour lui raconter ses aventures.

Aujourd'hui, c'est sa petite fille (Florence Boespflug-Leblanc) qui nous accueille dans cette maison qu'elle a rachetée en 1998 avec dans l'idée d'en faire un musée consacré à son grand-père mais aussi à son héros Arsène Lupin.

La maison a été rénovée et le jardin reconstitué pour présenter l'aspect exact d'une photo datant de 1918, afin de retrouver l'atmosphère de l'époque. Comme il se doit, des lupins en fleurs trônent devant la façade.

Sa découverte se fait par le jardin planté de rosiers "American Pillar", de vigne vierge, alors que le gazon est égayé par des vases fleuris par des pélargoniums et des bégonias. Ce jardin et sa pergola furent recomposés par le journaliste et écrivain en personne. Il est responsable de la création d’un faux puits et des statues décapitées. Derrière le treillage de la marquise, se découvre la villa construite en 1853. Etape de la "Route historique des maisons d'écrivains", elle est typique de l'art cauchois et correspond à l’architecture du XIXe siècle des stations balnéaires normandes : en briques et colombages avec toit d'ardoises.

Le clos est devenu en 1999 un musée dans un parcours audioguidé en 7 étapes, sorte de son et lumière. Il démarre avec l’accueil de "Grognard", le chauffeur et compagnon inséparable d’Arsène Lupin. Le visiteur est ensuite guidé au son de la voix de Georges Descrières, l’inoubliable interprète de la série télévisée du début des années 1970. En effet, c'est le "gentleman cambrioleur", comme le chantait Jacques Dutronc,qui invite à découvrir la maison de Maurice Leblanc.

Florence Boespflug-Leblanc a conçu une exposition sur le mode ludique de la découverte et de l'aventure. Durant les 7 étapes, le visiteur, guidé par le célèbre voleur découvre sa maison et ses cachettes et doit résoudre une énigme dans le goût de celle de l'Aiguille Creuse. Il y a des mises en scène, des jeux d'ombres et de lumière, des ambiances sonores, et bien sûr, une atmosphère de mystère...

 

Pour changer, pas de photographies, mais deux vidéos :

 

 

Visite du Clos Lupin.

Le retour d'Arsène Lupin à Etretat à l'occasion de son centenaire.

 

 

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3 février 2008

Sir Walter Scott - Abbotsford

 

Biographie de Walter Scott.

 

 

 

Portrait_Walter_Scott"La vie sans gaîté est une lampe sans huile".

 

Issu d'une famille de militaires et de propriétaires terriens, Walter Scott fait ses études de droit à l'université d'Édimbourg, de 1786 à 1792. Cependant, son imagination est éveillée, dès l'enfance, aux traditions de l'Écosse, et sa vocation littéraire se précise au cours de promenades où il recueille les légendes et les ballades, les récits des batailles et les histoires des anciens héros de l'Écosse.

En 1792, il est admis au barreau d'Édimbourg, il épouse, en 1797, Marguerite Charlotte Charpentier, jeune calviniste française que la Révolution avait contrainte à chercher refuge en Grande-Bretagne, et dont il fit la connaissance aux lacs de Cumberland. Il entre dans la magistrature en 1799 et publie bientôt des traductions de Goethe (Goetz von Berlichingen) et de Bürger (Lenore).

Des années durant, Walter Scott explore les terres les plus fermées et les plus mystérieuses de la frontière occidentale anglo écossaise, se fait raconter les vieilles ballades populaires par les paysans et les bergers, dont la langue est souvent archaïque. Ces ballades, il les transpose ensuite dans les deux volumes des "Chants de la frontière écossaise" en 1802-1803, qui le font connaître. En 1805, il fait paraître sa première oeuvre originale, "Le Lai du Dernier Ménestrel", long poème mélancolique célébrant l'histoire du dernier barde pauvre, humilié, errant, et qui va mendier son pain de porte en porte, accordant pour l'oreille du paysan la harpe dont jadis les rois s'émerveillaient.

Dès lors, les poèmes se succèdent : en 1810, "La Dame du Lac", poème en six chants, rempli d'épisodes romanesques et de légendes écossaises, en 1811 "La Vision de Roderick" en 1813 "Le Mariage de Triermain" et "Le Lord des Îles", en 1815 "Harold l'Intrépide". Toutes ces oeuvres participent de la même inspiration, et l'art avec lequel Walter Scott évoque et peint le passé, le charme de la description, l'aisance et la sobriété de ses vers, le mettent au premier rang des poètes romantiques. Cependant, la gloire de Lord Byron, depuis 1812 et la publication du "Chevalier Harold" menacent la carrière poétique de Walter Scott. Alors il renonce à la poésie et se tourne vers un autre domaine. Il devient ainsi le créateur du roman historique et le plus célèbre romancier de son temps.

L'écrivain reprend un manuscrit qu'il a rédigé vers 1805 et qui est le premier état d'un roman. C'est "Waverley" , qui paraît sans nom d'auteur, en 1814, et dont la grande faveur le pousse aussitôt à écrire une série d'œuvres romanesques, d'atmosphère écossaise, signées "par l'auteur de Waverley": "Rob Roy" (1818), "la Fiancée de Lammermoor" (1819).

Avec "Ivanhoé" (1820), où le romancier fait revivre l'Angleterre de Richard Ier et la rivalité des Saxons et des Normands, il atteint l'apogée de la célébrité. Dans l'un de ses romans les plus connus, "Quentin Durward" (1823), il décrit la France de Louis XI, à travers les aventures d'un archer écossais de la garde du roi.

Enrichi par ses œuvres, il achète le château d'Abbotsford, où il mène une vie de grand seigneur. Mais la faillite de son éditeur, auquel il est associé, le ruine (1826). Walter Scott tient à faire face à toutes ses obligations financières, et il entreprend un labeur extraordinaire qui l'épuise bientôt. Il meurt le 21 septembre 1832. Ainsi, son œuvre romanesque (menée de front avec d'importants travaux historiques) aura été accomplie en une quinzaine d'années.

Ses qualités d'inépuisable invention, de reconstitution historique et d'humanité savoureuse ont fait de lui, pendant une génération, le maître incontesté du roman et l'ont rendu extrêmement populaire. Walter Scott possède, avant tout, le don de la vie: sa connaissance approfondie de l'histoire écossaise, des mœurs, des coutumes et des légendes lui permet de réinventer une atmosphère, une vision – qui retient et captive le lecteur. Si la psychologie apparaît superficielle, il fait preuve d'un réel talent pour composer un tableau, animer quelques figures prestigieuses de rebelles, de nobles ruinés, donner au dialogue une valeur dramatique.

Walter Scott exerça une influence profonde non seulement sur ses successeurs anglais du XIXe siècle, mais aussi en France, où ses romans, sous la Restauration, ont eu un succès considérable et ont influencé toute une génération d'écrivains romantiques. Alfred de Vigny, Victor Hugo, Balzac, qui lui rendit hommage dans l'avant-propos de la Comédie humaine, ont reconnu en Walter Scott le maître du roman historique.

 

 


Abbotsford sa maison.

 

 

 

abbotsford1En 1811 Walter Scott réalise son vœu le plus cher : devenir un Laird. Il achète, pour 150 livres, un cottage de quatre pièces, Cartley Hole Farm, sur les bords de la rivière Tweed, entre Kelso et Melrose, qu'il agrandit et qui deviendra Abbotsford.

Immédiatement, il commence des projets d'agrandissement, d'embellissement, d'achats de terres et de plantations d'arbres qui vont l'occuper onze ans.

William Atkinson  en fut l'architecte, et George Bulloch le conseiller pour l'ameublement, ce sont des artisans locaux qui ont mené à bien les travaux.

A peine 5 mois après la mort de Sir Walter Scott, la maison a été ouverte au public, et son succès depuis ne s'est pas démenti. La maison contient une collection impressionnante de reliques historiques, d'armes et d'armures (entre autres le pistolet de Rob Roy et l'épée de Montrose) et une bibliothèque riche de plus de 9000 volumes rares.

 

Le public peut visiter le bureau de Sir Walter Scott, le hall d'entrée, la bibliothèque, la salle de réception, la salle d'armes et la salle à manger où Sir Walter Scott s'est éteint le 21 septembre 1832.

La chapelle a été rajoutée à la maison en 1855, par la petite fille de Walter Scott, Charlotte, et son mari James Hope Scott. Ceux-ci étaient Catholiques, alors que Sir Walter Scott était Presbytérien. Le Cardinal Newman, ami proche de la famille y a célébré la Messe en de maintes occasions. Sur le manteau de la cheminée on peut lire la devise de la famille Hope : "At spes non fracta" (Mais mon espoir n'est pas brisé).

 

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

  

 

 

 

 

2 février 2008

Jean Henri Fabre - L'Harmas de Sérignan

 

Biographie de Jean Henri Fabre.

 

 

 

FABRE"Tout finit afin que tout recommence, tout meurt afin que tout vive".

 

C'est à Saint Léons, que Jean-Henri Casimir Fabre voit le jour, le 22 décembre 1823. Il passe les premières années de sa jeunesse au Malaval, tout près de son village natal, chez ses grands-parents.

Dès son plus jeune âge, il est attiré par la beauté d'un papillon ou d'une sauterelle... Le souvenir de cette enfance restera à jamais gravé dans sa mémoire. A l'âge de 7 ans, il revient à Saint Léons, où il suit sa scolarité.

En 1833, son père emmène toute la famille à Rodez pour y tenir un café. Quatre années plus tard, ils s'installent à Toulouse. Jean-Henri Fabre rentre au séminaire qu'il quitte en 5ème pour gagner sa vie : il se retrouve à vendre des citrons à la foire de Beaucaire.

Il décide alors de se présenter à un concours, afin d'obtenir une bourse pour l'Ecole Normale primaire d'Avignon. Il est reçu, et remporte, au bout de trois ans, son brevet supérieur.

Le jeune Fabre commence sa carrière d'instituteur à Carpentras, il a alors 19 ans. Sa préférence va aux leçons d'histoire naturelle en pleine garrigue.

En 1849, il est nommé professeur de physique à Ajaccio. La nature et les paysages de l'Ile de Beauté le séduisent tellement, qu'il décide d'en étudier la flore et la faune. Le botaniste avignonnais Requien lui transmet aussi son savoir.

Plus tard c'est en compagnie de Moquin-Tandon qu'il herborise. Les grandes compétences de cet enseignant seront déterminantes pour le cheminement de Jean-Henri Fabre, en tant que naturaliste.

De retour sur le continent en 1853, il accepte un poste dans une école d'Avignon, et déménage dans une petite maison, bien modeste, rue des Teinturiers, dans le quartier Saint Dominique. Jean-Henri Fabre se consacre alors à l'étude de la garance ( Rubia tinctoria ) pour en améliorer les rendements en garancine, ou alizarine, colorant naturel. Les draperies d'Elbeuf utilisaient la poudre de garance pour obtenir le rouge des pantalons de l'armée française. Jean-Henri Fabre a déposé trois brevets en 1860.

Le Ministre Victor Duruy lui confie la création de cours du soir pour adultes, mais sa façon très libre d'enseigner déplaît à certains. Il démissionne alors, et s'installe à Orange. Il y séjourne avec toute sa famille, pendant presque une dizaine d'années, et c'est là qu'il écrit la toute première série des "Souvenirs Entomologiques".

Il adore organiser des excursions botaniques au Mont Ventoux avec ses amis, Théodore Delacour et Bernard Verlot. C'est à cette même période que Jean-Henri Fabre se lie d'amitié avec le philosophe anglais John Stuart-Mill, mais ce dernier décède trop tôt, et leur projet commun, d'établir une "flore du Vaucluse" ne voit jamais le jour. Le destin anéantit alors Jean-Henri Fabre, par la mort de son fils Jules, âgé de 16 ans, le seul de ses six enfants à partager ses passions pour l'observation de la nature. Il lui dédia certaines découvertes d'espèces de plantes qu'il découvrit par la suite.

Les champignons ont toujours intéressé Jean-Henri Fabre. En 1878 il écrit un merveilleux essai sur les "Sphériacées du Vaucluse". Intarissable au sujet de la truffe, il décrit avec un tel brio son odeur que les gourmets peuvent en retrouver tous les arômes.

A la fin de l'année 1878 paraissent la première série des "Souvenirs Entomologiques". Cette oeuvre démontre son génie animé par une passion vraie et authentique de la vie, sous toutes ses formes.

Jean-Henri Fabre obtient maints titres scientifiques, malgré cela, il demeure toujours d'une grande simplicité. Il est presque autodidacte. Il maîtrise le dessin , l'aquarelle, et nous lui devons de magnifiques planches sur les champignons, qui rendaient Frédéric Mistral très admiratif.

En 1879, il fait l'acquisition de l'Harmas de Sérignan, où il réside jusqu'à sa mort. Là il peut se livrer à toutes ses expériences et réflexions en toute quiétude. C'était ce dont il avait toujours rêvé. Il y fait aménager sa maison familiale, son bureau, sa bibliothèque. Ce lieu incomparable est le cadre qui convient enfin à Jean-Henri Fabre, poète et savant. À ce jour, c'est un musée au milieu d'un magnifique jardin botanique qui respire la Provence.

Jean-Henri Fabre fut admiré de Darwin, de Maeterlinck, de Rostand, de Jünger, de Bergson, Roumanille, Mallarmé... On peut le considérer comme un des précurseurs de l'Éthologie, la science du comportement animal et humain. Darwin, à la lecture des "Souvenirs Entomologiques", le qualifia "d'observateur inimitable", en raison de la précision de ses expériences, de ses découvertes sur la vie et les moeurs des insectes. Savants, hommes de lettres..., tous ses contemporains sont subjugués par le personnage, un botaniste certes, mais surtout un être envoûté par la nature. Jean-Henri Fabre a reçu Pasteur chez lui, ainsi que John Stuart Mill, et bien d'autres savants. Cependant, la correspondance de Fabre n'est pas très abondante.

Victor Duruy présente Jean-Henri Fabre à Napoléon III, qui lui décerne la Légion d'Honneur.

Raymond Poincaré de passage non loin de Sérignan, fait un détour par l'Harmas, afin de lui rendre hommage.

En 1915, s'éteint celui qui voua toute sa vie à l'étude des insectes, à l'âge de 92 ans. Il est alors enfin reconnu, un peu tardivement, il est vrai, comme il se plaisait à dire.

 

 

L'Harmas sa maison à Sérignan.

 

 

harmas_de_fabre_siteCe domaine, dans lequel Jean Henri Fabre vécut de 1879 à 1915, au cours des 36 dernières années de sa vie, vient de bénéficier d'une restauration exemplaire. Le public pourra retrouver le jardin, riche de 20 arbres historiques et de 500 espèces végétales différentes, dans lequel le naturaliste fit bon nombre de ses observations sur les plantes et sur les insectes. Son cabinet de travail à l'atmosphère studieuse et simple, abrite ses collections de fossiles, ses manuscrits, ses aquarelles, ses herbiers, ses outils de récolte et la petite table sur laquelle furent écrites des milliers de pages et notamment ses "Souvenirs Entomologiques".

La salle à manger, avec sa tapisserie à fleurs, son piano, son horloge, sa table de repas, soigneusement restaurée est un témoignage émouvant du cadre familial dans lequel vivait ce savant qui était tout à la fois écrivain, naturaliste, mathématicien, chimiste, aquarelliste, poète, musicien, pédagogue et père de famille.

 

Propriété du Muséum National d'Histoire Naturelle depuis 1922, classée "Monument Historique" en 1998, l'Harmas de Fabre a été restaurée avec soin par un ensemble de spécialistes, dans le respect des expertises du Ministère de la Culture et de la Communication.

C'est en 1879 que Jean Henri Fabre achète à 30 kms au nord ouest d'Avignon, dans le village se Sérignan du Comtat, à l'ombre du Mont Ventoux, un domaine d'environ un hectare, comprenant une maison et une terre en friche.

Il a alors 56 ans. Il a trouvé son rêve : "Hoc erat in votis" (Tel était mon voeu) écrit il dans ses "Souvenirs entomologiques".

C'est là dans cette terre abandonnée à la végétation spontanée, formidable laboratoire à ciel ouvert, qu'il observera sans répit, la vie et les moeurs des innombrables insectes qui peuplent la terre provençale. C'est là qu'il écrira la plus grande partie des 10 volumes de ses "Souvenirs entomologiques" à la lecture desquels tant de vocations de naturalistes s'éveilleront et qui furent traduit en une quinzaine de langues. C'est là aussi que furent écrit 24 manuels scolaires et 8 ouvrages de vulgarisation. C'est là qu'il reçut la visite de Raymond Poincaré, Président de la République, en 1913. C'est là qu'à la suite de son veuvage, il se remariera à 62 ans avec une cadette de 41 ans, dont il aura 3 enfants. C'est là qu'il s'éteindra à l'âge de 92 ans.

Lorsque Fabre achète la maison, le terrain est en friche car la propriété est restée inoccupée et abandonnée plus d'une quinzaine d'années.

Fabre fait entourer la propriété de murs. Devenu par la suite cultivé, planté d'arbres et d'arbustes, le terrain n'était plus "un harmas" (terre en friche en provençal) mais un éden et un ermitage. Le nom lui est resté et s'est appliqué à l'ensemble de la propriété.

La maison d'habitation, avec sa façade en crépi rose et ses volets verts est une maison d'un étage de belle apparence mais simple. Fabre aménagea son laboratoire dans l'aile gauche du bâtiment et garda le reste comme lieu de vie où il emménagea avec femme et enfants.

Dans la salle à manger typique du 19ème siècle, tout est là. La table où avaient lieu les repas familiaux, la bibliothèque vitrée qui contenait un choix d'ouvrages appartenant à Fabre, le piano et l'harmonium sur lequel il composait la musique de ses "Poésies Provençales", les photographies et le bibelots de famille.

Isolé des autres parties de la maison, le cabinet de travail était consacré à l'étude, à l'observation et à l'écriture. Véritable petit musée d'histoire naturelle, une bonne partie des 1300 objets inventoriés dans la maison, retrouvent leur place dans cette pièce.

Au centre, sur la vaste table, les instruments de travail : loupe, microscope, balance, pièges, boîtes, outils de récolte, cloches d'élevage... Autour, contre les murs, de grandes vitrines que Fabre avait fait réaliser par un menuisier local, abritent des liasses d'herbiers, des publications, des ouvrages et des collections naturalistes. Fossiles, coquillages et minéraux, boîtes d'insectes, nids et oeufs d'oiseaux, divers ossements humains et des objets exhumés de fouilles archéologiques complètent ce cabinet naturaliste de la fin du 19ème siècle.

Au dessus des armoires vitrées , des liasses d'herbiers. Sur les murs des illustrations diverses. Sur la cheminée, un globe terrestre et une pendule. Cette pendule offerte par les jeunes filles de Saint Martial, rappelle la terrible cabale dont Fabre fut l'objet pour avoir enseigné aux demoiselles de cette vénérable institution d'Avignon, la sexualité et la reproduction ...... des fleurs. On était en 1870.

A la vue de sa canne, de sa sacoche, de sa boîte à herboriser et de son légendaire chapeau à larges bords, on croirait Fabre prêt à sortir pour une nouvelle collecte.

Bureau d'écolier acquis à Carpentras, la petite table de travail en noyer, servit à Fabre pour écrire des milliers de pages, dont une bonne partie furent traduites dans le monde entier. Fabre trimbalait cette table à volonté, dans le cabinet de travail ou au salon, suivant la lumière ou l'envie, à l'époque où il n'y avait pas l'électricité à l'Harmas. Elle avait un tiroir que curieusement, Fabre orientait toujours à l'envers.

Les manuscrits et la correspondance de Fabre étaient peu nombreux dans les archives de l'Harmas. Parmi celles ci figurent deux lettres de Darwin et une lettre du poète Frédéric Mistral. Dans une des lettres, Charles Darwin remercie Fabre pour l'envoi des "Souvenirs Entomologiques" et ajoute "Je ne pense pas que quiconque en Europe ait été plus sincère admirateur de vos recherches que moi". Fabre échangea des correspondances avec Darwin sur ses expériences sur les abeilles maçonnes. Mais la méfiance de Fabre envers les grandes théories s'appliqua également à la théorie de l'évolution.

82 liasses, plus de 25 000 planches, telle est la composition de l'herbier de Fabre. Précieux témoignage de l'histoire de la flore régionale, cet herbier comprend des spécimens de plantes à fleur de la France méridionale et de la Corse, de nombreux cryptogames (mousses, algues et champignons) dont une majorité d'espèces microscopiques. Fabre a commencé sa collection à 20 ans et n'a cessé de l'enrichir par des échanges avec des naturalistes et des botanistes.

Véritable trésor, les 599 aquarelles de champignons supérieurs, réalisées par le savant entre 1873 et 1901 ont été restaurées.

Attenante au cabinet de travail, exposée au midi, une petite serre froide que Fabre fit construire en 1880 abrite des plantes gélives :  la collection de pellargonium, quelques plantes exotiques comme les citrus, les bananiers, les brugmensia, des crassulacées et quelques plantes du monde entier qui trouvent refuge dans ces serres en hiver.

On pénètre dans la propriété par une grille monumentale à deux battants s'ouvrant sur une magnifique allée de lilas qui mène à la maison. D'une superficie d'environ un hectare, la propriété est ceinte d'un mur de 2 m 50 de hauteur. Elle a retrouvé son plan architectural du 19ème siècle avec son jardin composé d'une partie fleurie et d'une partie plantée de grands arbres, son potager, son bassin, son lavoir et sa fontaine.

Les abords de la maison sont réservés aux activités quotidiennes, c'est là que la famille reçoit, l'espace regorge de nombreuses potées fleuries qui servent de refuge aux insectes chers à Fabre. Une petite barrière ouvre le chemin du jardin. On s'y promène sur les traces du naturaliste à l'ombre des arbres centenaires.

Le bassin surélevé de sa fontaine, fut remis en état par Fabre, pour attirer entre autres, les libellules.

Le jardin voit aujourd'hui refleurir les quelques 500 espèces végétales et variétés d'arbustes et de plantes méditerranéennes qu'avait planté Fabre. La terre en friche à aussi retrouvé sa place d'origine là où Fabre laissait croître les herbes folles, là où il posait ses pièges et là où ce qu'il appelait "les colonnes du palais Royal"  lui servaient pour ses observations.

La propriété est riche de la plupart des arbres de Provence. Ce petit arboretum procure au moment des fortes chaleurs estivales une ombre bienvenue, propice à la rêverie, sur les bancs de pierre ou de bois disposés dans le jardin. Le chant des cigales, du rossignol et plus tard dans la journée du crapaud, complètent ce cadre harmonieux.

Pour finir, dans le verger potager, rangés par spécialités on découvre des carrés de plantes aromatiques, tinctoriales, médicinales ou des plantes de curiosité.

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Maison natale de Jean Henri Fabre à Saint Léons.

 

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1 février 2008

Les Brontë - Parsonage Haworth

 

Biographie des Brontë.

 

 

 

famille_Bront_"La vie me semble trop courte pour la passer à entretenir des ressentiments ou ressasser des griefs".

 

Lorsqu’on évoque les Brontë, on pense surtout à Charlotte et Emily, dont les oeuvres ainsi que l’existence ont fait l’objet de multiples adaptations cinématographiques et télévisées, toutefois la famille Brontë tout entière a eu une vie qui est un réel roman en soi.

 

Patrick Brontë, le père, issu d’une famille paysanne fort pauvre, était un autodidacte tellement doué qu’il entra au fameux St-John College de Cambridge et fut ordonné prêtre de l’église anglicane. En 1812, il rencontra la douce Maria Branwell née dans la mystique Cornouailles anglaise. Le coup de foudre fut immédiat et réciproque, de 1814 à 1820, Maria mit au monde les six enfants du couple : Maria, Elizabeth, Branwell, Charlotte, Emily et Anne.

En 1820, les Brontë s’installèrent au presbytère de Haworth dans les Moors du Yorkshire (landes anglaises), l’endroit est sublime et l’ambiance romanesque et celtique à souhait, propre à enflammer les esprits des 6 jeunes enfants, tous doués d’une personnalité passionnée et d’une imagination créatrice débridée et débordante.

Leur mère meurt un an après l’installation au presbytère et son époux qui l’adorait ne s’en consolera jamais. Il vécut dès lors dans une sorte de dépression chronique qui fit de la petite maison un endroit un peu lugubre, ambiance renforcée par le cimetière se trouvant sous les fenêtres du presbytère et qui, les soirs de mauvais temps avec des arbres dénudés de feuillage, était propre à développer l’imagination déjà fertile des enfants. Ceux-ci, afin de ne pas déranger leur père perdu dans ses pensées et dans ses travaux de pasteur, et n’ayant pas d’autres distractions, ni jouets que leurs lectures et leur créativité, ils commencèrent à imaginer un monde fantasmagorique, à transfigurer leur environnement, à inventer personnages et événements magiques ou mythiques.

Ce bonheur dans l’écriture romanesque, cette fièvre créatrice, grandiront avec eux et mèneront plus tard à ces réels chefs-d’oeuvre que sont "Wurthering Heights", "Jane Eyre" et "The Tenant of Widfell Hall". A cette époque l’écriture, l’aquarelle, la musique font partie de l’éducation des jeunes filles et chez les enfants Brontë, ces talents sont multiples et dépassent ce qui est usuel dans ce domaine, tous les petits Brontë rassemblés autour de la table du salon imaginent des royaumes et des personnages qu’ils décrivent dans les "Small Books", petits carnets personnels illustrés à l’aquarelle. Les jolis carnets contiennent de nombreux croquis faits par Branwell et Emily, les plus doués pour le dessin, et donnent un excellent aperçu du décor et de la vie au presbytère au 19ème siècle.

Bien qu’austère, le pasteur Brontë aimait beaucoup ses enfants et il encouragea ses filles surdouées à écrire, lire, courir la lande ou rêver. Pour le pasteur, le rêve était à la base de toute créativité et création. Ayant bien cerné et compris l’intelligence de ses enfants, il envoya les deux aînées à Cowan Hall, une nouvelle école pour filles de pasteurs, afin de parfaire leur éducation. Charlotte et Emily suivraient peu après, mais Maria, l’aînée (12 ans) y meurt d’épuisement, malnutrition et tuberculose suite à une année de mauvais traitements. Le père Brontë, horrifié, retira ses filles de l’institution et Charlotte en gardera pour toujours l’horreur des institutions victoriennes soi-disant charitables. Elle en nourrira une immense colère et décrira ces sentiments dans le récit que fait "Jane Eyre" (son alter ego littéraire) de Lowood et de son amie Helen Burns (largement inspirée de sa soeur Maria).

Branwell Brontë, le fils et frère que tous considèrent comme un génie et qui possédait d’ailleurs de réels et brillants talents littéraires, partit à Londres dans le but d’étudier l’art, avec le désir de devenir peintre. Il se perdit dans l’alcool, le laudanum et l’errance, ayant perdu son argent, amoureux d’une femme mariée dont l’époux se jura de "briser" le jeune homme. Beaucoup de personnalités célèbres ont posé pour Branwell, mais souvent le jeune dilettante ne terminait pas les portraits qu’on lui commandait. Les seuls portraits finis sont ceux - magnifiques - de sa soeur Emily.

Charlotte et Emily travaillèrent comme gouvernantes dans des écoles privées ou des familles riches, subissant les habituelles humiliations réservées aux demoiselles dans ce type d’emploi. Charlotte partit à Bruxelles mais dut revenir rapidement, l’épouse jalouse du directeur l’ayant renvoyée, lui-même ne répondit d’ailleurs jamais aux sentiments passionnés que lui portait la jeune femme.

En 1846, sous les pseudonymes d’Acton (Anne), Ellis (Emily) et Currer (Charlotte) Bell, les 3 soeurs publièrent leurs premiers romans à compte d’auteurs. Les dures conditions de vie et la tuberculose, liées aux tourments intérieurs, épuisèrent ces natures excessivement sensibles et Charlotte demeura seule avec son père. Elle épousera le vicaire du pasteur Brontë, malgré l’avis opposé de ce dernier. Le mariage avec Arthur Bell Nichols fut heureux mais très bref : l’année suivante, Charlotte, enceinte, mourut d’un refroidissement contracté lors d’une promenade dans cette lande qu’elle adorait.

 

 

 

Parsonage leur maison à Haworth.

 

 

 

P7040143Il est en Angleterre, dans les landes du Yorkshire, perdue dans les collines battues par les vents, une maison solitaire (Parsonage) située à côté d’un cimetière. Quand tombe la pluie (et il pleut souvent dans cette région) la maison paraît froide et désolée. Son aspect lugubre fait frissonner. Et pourtant cette austère et sinistre bâtisse a jadis entendu de jeunes rires insouciants. C’est pour retrouver le souvenir des enfants qui grandirent là que des milliers de personnes visitent chaque année cette demeure.

La maison triste est aujourd’hui un musée. Elle est devenue un lieu de pèlerinage littéraire pour tous ceux que passionne l’œuvre des Brontë.

Parsonage a été construite en 1778-1779. C'est le 20 avril 1820 que Patrick Brontë, son épouse et ses 6 enfants s'y installèrent. Le pignon sur la droite de la maison a été ajouté en 1861 à la mort de Patrick Brontê par son successeur, le Révérend John Wade.

Lorsque l'on entre dans la maison, dans le hall, la porte sur la gauche donne sur la salle à manger et la porte de droite donne sur le bureau de Patrick Brontë.

C'est dans la salle à manger que Charlotte, Emily et Anne écrivirent la presque totalité de "Wutherings Heigths", "Jane Eyre" et "Agnès Grey". Les soeurs Brontë avaient pour habitude, le soir, de tourner autour de la table pour élaborer leurs romans.

Au dessus de la cheminée, une copie du portrait au crayon de Charlotte réalisé par George Richmond. C'est sur le canapé noir qu'Emily est censé avoir trouvé la mort en 1848. Au dessus du canapé, un médaillon de plâtre représentant Branwell de profil.

C'est dans son bureau, que Patrick Brontë a rédigé jour après jour son journal au nom de la paroisse dont il avait la charge, notamment des lettres pointant du doigt le faible taux d'hygiène qui régnait à l'époque dans le village. Sur le bureau se trouve une loupe qui aidait Patrick dans sa lecture, sa vue était très faible, il dut même à l'âge de 69 ans subir une intervention chirurgicale à Manchester pour sa cataracte.

Le piano droit a été utilisé par les enfants Brontë, qui étaient tous musiciens, Branwell tenait même l'orgue à l'église de Haworth.

La cuisine se situe à l'arrière de la maison. Les enfants Brontë y passaient de nombreuses heures, écoutant les récits de leur servante Tabby, récits qui parlaient de Haworth et des landes avoisinantes. Après la mort de leur tante en 1842, Emily pris le rôle de femme de charge et participa au tâches ménagères.

La porte sur la droite permet d'accéder à une pièce qui n'existait pas du temps des Brontë, elle est située dans le pignon construit plus tard, et c'est dans cette pièce que se trouve la bibliothèque qui est privée.

A la suite de la cuisine se trouve le bureau du Révérend Nichols. A l'origine cette pièce était un garde manger et avait un accès à l'extérieur. En 1854, Charlotte transforma la pièce pour en faire le bureau de son mari.

Dans les escaliers menant au premier étage, à mi chemin, se trouve une horloge réalisée par Barraclogh à Haworth. Il est d'usage de dire que le révérend Patrick Brontë en remontait le mécanisme tous les soirs à 21 heures. Sur le mur opposé se trouvent des portraits de Charlotte, Emily et Anne , réalisés par Branwell.

Au premier étage, la chambre de Charlotte. Quand les Brontë emménagèrent à Parsonage, cette pièce était celle de Patrick et Maria. A la mort de Madame Brontë, la tante occupa cette pièce. C'est en 1844 que Charlotte pris possession de cette chambre. Quand elle se  maria elle la partagea avec son mari le Révérend Nichols. Charlotte y est morte le 31 mars 1855.

La pièce suivante est la chambre de Patrick Brontë. Il y a emménagé à la mort de sa femme, échangeant de pièce avec Charlotte, et c'est là qu'il est mort le 7 juin 1861 âgé de 84 ans. C'est de cette pièce, que tous les matins il tirait par la fenêtre pour décharger son fusil, il avait toujours une arme à portée de main pour raison de sécurité.

Comme la santé de Branwell déclinait, il s'est installé dans cette même pièce avec son père, qui pouvait ainsi garder un oeil sur lui, pour sa propre sécurité et celle de sa famille. Branwell souffrait de delirium tremens. Il est décédé dans cette pièce le 24 septembre 1848 à l'âge de 31 ans.

Ensuite vient le bureau des enfants. Cette pièce était à l'origine plus grande, mais le couloir et ce bureau ont été réduits en 1850 afin d'augmenter la taille des autres chambres. Les serviteurs ont rapporté que c'était là que les enfants racontaient leurs histoire d'Angria et Gondal.

Il est fort probable que Branwell, seul garçon, ait utilisé cette pièce en tant que chambre.

La pièce des domestiques. On ne sait pas exactement qui occupait cette pièce en tant que domestiques à demeure, Tabby Ackroyd vivait au village, tout comme Martha Brown. Elles sont toutes les deux enterrées au cimetière de Haworth. A gauche de la cheminée, une partie d'un escalier qui aurait donné sur l'extérieur mais qui à aujourd'hui disparu.

Le studio de Branwell. Au départ cette pièce était probablement une chambre, Branwell l'a utilisée en tant qu'atelier, sa carrière de portraitiste a été brève. Dans les années 1870, le Révérend Wade a converti cette pièce en corridor d'accès au nouveau pignon.

 

 

 

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nichols

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charlotte

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branwell

 

Littérature et lieux : Les Soeurs Brontë à Haworth.

 

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

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