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Maisons d'écrivains
31 mai 2008

Herman Melville - Arrowhead

Biographie de Herman Melville.

 

 

Herman_Melville"Qu'est ce que la réalité, sinon un impondérable" ?

 

Herman Melville naît à New York, le 1er août 1819. Il est le troisième des huit enfants d’Allan Melville, un négociant d'origine écossaise. Dès 1826, celui-ci connaît des difficultés dans son entreprise, avant de faire faillite quatre années plus tard. Il décède en 1832 et laisse ainsi sans ressources les Melville, installés à présent à Albany.

A l’âge de douze ans, Herman doit interrompre ses études secondaires, commencées à l'Albany Academy en 1830. Afin de gagner sa vie et de subvenir aux besoins de la maisonnée, il exerce divers métiers. Herman Melville est successivement ouvrier agricole, vendeur dans un magasin, instituteur et enfin employé de banque. Il occupe son temps à suivre quelques cours à l’Albany Classical School, devenant même membre de la société littéraire locale. En 1837, les Melville s’installent dans la ville voisine de Lansingburgh.

Deux années plus tard, Melville s’embarque comme garçon de cabine sur un navire marchand en partance pour Liverpool, le St. Lawrence. A son retour l’année suivante, il enseigne quelques mois à Greenbush. A New York, le jeune homme trouve à s’employer chez un avocat, avant de s’engager à New Bedford sur le baleinier Acushnet, en partance pour le Pacifique Sud. Alors qu'il n'est âgé que de vingt-trois ans, débute alors un voyage qui durera cinq années. La chasse à la baleine, qui commence le 3 janvier 1841, mène le navire à Rio de Janeiro, avant qu’il ne franchisse le Cap Horn. Le 9 juillet 1842, l’Acushnet arrive enfin aux îles Marquises, après dix huit mois passés en mer dans des conditions éprouvantes de discipline.

Dans l’archipel, Melville déserte avec un camarade de bord, Toby Green. Il vit alors quatre semaines parmi les indigènes de la tribu des Taipis, avant de s’enfuir à bord d'un baleinier australien, le Lucy Ann. Le 20 septembre 1842, à la suite d’une mutinerie à bord à laquelle il a participé, Melville est débarqué à Tahiti et mis aux arrêts. Jugé et condamné, il est néanmoins engagé comme harponneur sur le Charles & Henry, qui s’apprête à quitter Papeete. Après un voyage de six mois jusqu’à l’archipel des Hawaï, le marin reprend sa liberté à Lahaina, le 2 mai1843. A Honolulu, alors qu’il vient de signer un contrat qui le lie à une maison de commerce britannique, Melville s'engage comme simple matelot sur un navire de guerre de la marine américaine, le United States. A son bord, il arrive enfin à Boston, le 14 octobre 1844.

À son retour aux États-Unis, Melville rejoint sa famille à Lansingburgh. Il s'installe ensuite à New York, auprès de ses frères, et travaille à transposer le récit de ses voyages dans des romans d’aventures. "Taïpi, récit d’un séjour de quatre semaines parmi les indigènes d’une vallée dans les îles Marquises" paraît le 27 février 1846, suivi par "Omoo" l’année suivante. Ces deux ouvrages connaissent un grand succès auprès du public, toujours avide d'exotisme. Fort de cette nouvelle notoriété d’écrivain, Herman Melville est sollicité par les magazines new-yorkais. Il livre des articles de critique dans The Literary World, ainsi que quelques textes satiriques pour le Yankee Doodle.

Le 4 août 1847, Herman Melville épouse Elizabeth Shaw, fille d'un magistrat (chief justice) de Boston. Le couple, établi à New York, aura quatre enfants. Au mois de mars 1849, paraît à Londres "Mardi and a Voyage thither", un troisième roman à la tonalité plus ambitieuse. C’est un échec et les Melville sont maintenant fortement endettés. L’écrivain se met alors à écrire comme un forcené, à la vitesse de 3.000 mots par jour ! Paraissent bientôt deux récits de voyage, "Redburn" en 1849 et "White Jacket" l’année suivante, qui ont à son grand contentement autant de succès que ses deux premiers romans.

De retour d’un voyage en Angleterre au mois de février 1850, le romancier travaille à présent à la rédaction d’une œuvre d’une tout autre ampleur, l'histoire d’une chasse après une baleine blanche, une quête initiatique pour le narrateur qui révèle également toute l’étendue de la monstruosité de l’Homme. Au mois de septembre 1851, Melville fait l’acquisition d’une ferme dans les Berkshires, près de Pittsfield, dans le Massachusetts. A cette époque, il se lie d’amitié avec son illustre voisin, Nathaniel Hawthorne.

Le 18 octobre suivant, paraît enfin "Moby Dick, or the White Whale", qui connaît malheureusement un accueil médiocre. On attend en effet de Melville davantage de légèreté et surtout du rêve, mais celui-ci a choisi d’engager son œuvre dans une autre direction. Au printemps 1852, paraît "Pierre ou les Ambiguïtés", un roman qui traite de l’inceste. Nouvel échec commercial. Fort heureusement, Herman Melville collabore régulièrement au Putnam's Monthly Magazine, à qui il envoie des nouvelles comme "Bartleby the scrivener", "Benito Cereno" ou "Israël Potter". En 1856, certaines d’entre-elles seront réunies en volume dans les "Piazza Tales". L’année suivante, paraît son dernier roman, intitulé "The Confidence Man" (Le Grand Escroc). Cette critique violente du culte de l’argent aux États-Unis s’inscrit dans la lignée de ses œuvres précédentes, toutes marquées par un profond pessimisme.

L’écrivain connaît maintenant des problèmes de santé. Son moral est atteint et ceci décide son beau-père, le juge Shaw, à l’aider à financer un long voyage outre-Atlantique. Après avoir quitté le continent américain, le 11 octobre 1856, Melville gagne l’Écosse et l’Angleterre, avant de faire une croisière en Méditerranée. De retour le 20 mai 1857, suivant l’exemple de Mark Twain ou de Ralph Emerson, il entreprend une grande tournée de conférences à travers le Tennessee, le Wisconsin, jusque Chicago. L’écrivain fait le récit de ses nombreux voyages dans les Mers du Sud et sur le "vieux continent", avant d’abandonner en 1859 devant le peu de succès que connaît l’entreprise.

Au mois d’avril 1860, Herman Melville renonce à un tour du monde, un voyage qu’il devait effectuer en compagnie de son frère Allan, capitaine du Meteor. En 1863, ses difficultés financières l’amènent à céder sa propriété de Pittsfield et regagner New York. Enfin, trois ans plus tard, l’écrivain obtient un poste dans la haute administration, réalisant une ambition vieille d’une quinzaine d’années pour laquelle il avait multiplié les démarches auprès des gouvernements successifs. Ce poste d’inspecteur des douanes au port de New York, qu’il occupera près de vingt années jusqu’à sa démission en 1885, lui apporte enfin la sécurité matérielle.

En 1866, ceci lui permet de publier à compte d'auteur "Battle-Pieces and Aspects of the War", des poèmes qui lui ont été inspirés par la guerre civile. En 1875 et grâce à l’aide financière d‘un de ses oncles, paraît également "Clarel, Poèmes et Pèlerinage en Terre sainte". Viennent ensuite "John Marr et Autres marins" en 1888, ainsi que "Timoléon" en 1891. A présent oublié de ses contemporains, Melville vit reclus dans la solitude. Il travaille encore à un récit de mer, "Billy Budd, gabier de misaine", achevé au printemps 1891. Herman Melville décède le 28 septembre suivant.

 

 

 

Arrowhead sa maison.

 

 

 

ArrowheadAprès avoir parcouru les océans, Herman Melville a vécu de 1850 à 1863 à Arrowhead une ferme dans le Massachusetts, où il a partagé son temps entre les labours et l'écriture.

En 1850, "Moby Dick" était déjà commencé. Melville était alors le chef d'une famille qui s'agrandissait, formée non seulement de sa femme et son fils, mais aussi de sa mère et de ses soeurs. Lassé de Manhattan, de son agitation et de sa vie littéraire incestueuse, Melville décida sur un coup de tête d'acheter cette vieille ferme et ses 83 hectares au sud du bourg de Pittsfield. Il était encore assez jeune et robuste pour s'attaquer au dur travail de la ferme avec confiance. Une autre raison avait motivé cette décision, et pas des moindres : la présence de l'écrivain Nathaniel Hawthorne un peu plus au sud, à Lenox, et donc, dans l'esprit de Melville, tout au moins, la promesse d'une amitié rapidement nouée.

Acheter Arrowhead était, pour Melville, l'aboutissement d'une histoire d'amour avec le Berkshire, commencée dans son enfance. Son oncle Thomas avait une ferme au sud de Pittsfield, et les visites rendues par Melville, lorsqu'il était enfant dans les années 1830 et qu'il se promenait librement à travers champs, bois et collines, figurèrent toujours parmi ses souvenirs les plus heureux.

Arrowhead (pointe de flèche) a été baptisée ainsi par Melville d'après les objets indiens qu'il trouva dans la terre en labourant les champs. Après la confusion des premiers jours d'emménagement, il établit bien vite la routine qu'il suivrait pendant toutes les années suivantes et qu'il décrivit dans l'une des premières lettres adressées à Hawthorne. "Voulez-vous savoir comment je passe mon temps ? Je me lève à huit heures, à peu près, et je vais dans ma grange. Je souhaite le bonjour au cheval et lui sers son petit déjeuner. (Cela me fend le coeur de lui en donner un froid, mais on n'y peut rien.) Puis je rends visite à ma vache, je découpe une citrouille ou deux pour elle et reste à ses côtés pour la regarder manger, car c'est une vision plaisante que de voir une vache bouger ses mâchoires - elle le fait avec tant de douceur et de sainteté. Après mon propre déjeuner, je me rends dans mon bureau et y allume mon feu, puis j'étale mon manuscrit sur la table, j'y jette un rapide coup d'oeil professionnel, et je me mets au travail de bon coeur..."

L'été était toujours le meilleur moment à Arrowhead. Melville aimait les pique-niques, et souvent des visiteurs venaient de New York et des excursions étaient organisées au lac Pontoosuc ou au réservoir de Stockbridge, ou bien encore sur les flancs escarpés du mont Greylock.

Melville, en plus de ses écrits, se consacrait à la ferme, et, à la fin de la journée, il s'écroulait, épuisé, dans un rocking-chair posé sous l'étroit porche qu'il avait construit sur le côté nord de la maison, lieu immortalisé dans "Les Contes de la véranda". "J'ai labouré et semé et cultivé et imprimé et prié", écrivit-il dans une autre lettre à Hawthorne, "et je commence aujourd'hui à aborder une période plus paisible et à profiter de la perspective tranquille des choses depuis une jolie véranda au nord de cette vieille ferme."

Les hivers étaient particulièrement éprouvants pour tout le monde. La famille se trouvait plus isolée et, entre l'incessant travail de la ferme, les déceptions écrasantes quand l'Amérique littéraire commença à ignorer ses livres et la pression de vivre dans une petite maison avec une famille qui ne cessait de s'agrandir (trois des enfants de Melville sont nés à Arrowhead), le Berkshire finit par perdre de son charme. Puis, Hawthorne déménagea en 1851, emportant avec lui beaucoup de l'attrait littéraire de la région. En 1863, écrasé par les soucis financiers et trop malade pour s'occuper de la ferme, Melville ramena sa famille à New York.

Arrowhead fut récupérée par le frère avocat de Melville, Allan, dans le cadre d'un échange de maisons en 1863, et la ferme resta dans la famille jusque dans les années 1920 (Melville lui-même y est retourné pendant ses vieux jours).

En 1975, la Société historique du comté du Berkshire en obtint la propriété et la transforma en lieu de pèlerinage à la mémoire de Melville, tout en créant un centre pour ses activités. La maison est une modeste ferme de la Nouvelle-Angleterre qui semble encore plus petite quand on pense que jusqu'à onze personnes y ont vécu ensemble.

Le rez-de-chaussée est dominé par une cheminée noire et massive, "personnage" principal de "Moi et ma cheminée". ("Certains disent que je suis devenu une espèce de vieux misanthrope moussu, alors que je passe simplement mon temps à surveiller ma vieille cheminée moussue.") En haut se trouve la principale chambre à coucher de la famille, et de l'autre côté d'un couloir étroit se situe le bureau de Melville, où l'on peut lire sur une petite plaque en cuivre : "Dans cette maison, Herman Melville a écrit Moby Dick ou la Baleine en 1850-1851."

Préservée au même titre que la maison, la véranda reconstruite domine le champ de maïs que Melville labourait lui-même. Un sentier montant doucement naît derrière la grange et serpente à travers bois. En s'y promenant un beau jour d'été, il est facile de faire abstraction des habitations envahissantes et d'imaginer ce à quoi cela devait ressembler quand il n'y avait que des prairies alentour. Les invités se tassaient alors dans la charrette et Herman Melville, libéré pour un après-midi entier de ses travaux d'écriture et des corvées de la ferme, bondissait à la place du cocher avec l'agilité d'un marin prêt à prendre le large, même s'il ne s'agissait que des rives tranquilles du lac Pontoosuc.

Arrowhead est l'un des trois lieux de pèlerinage consacrés à Melville dans le Berkshire.

Dans le centre de Pittsfield se trouve le Berkshire Atheneum, dont la salle Melville recèle une collection sans prix de souvenirs de la vie de l'écrivain. On y trouve des raretés comme le bureau sur lequel il écrivit "Billy Budd", une pipe dont il fit l'acquisition lors de son voyage de noces ou, le plus émouvant, le petit insigne officiel qu'il portait lorsqu'il était inspecteur des douanes sur les docks de New York durant les longues années de son éclipse littéraire.

Le troisième lieu qui lui est dédié est très différent. C'est un endroit qui a peu changé depuis l'époque de Melville et où l'on peut littéralement marcher sur ses traces. Monument Mountain est un petit pic escarpé (Sophia Hawthorne le qualifiait de "sphinx sans tête") qui émerge de la vallée de l'Housatonic à Stockbridge, non loin d'Arrowhead. C'est ici que, le 5 août 1850, a eu lieu l'excursion la plus célèbre et la plus courte de l'histoire littéraire américaine, lorsqu'un groupe comprenant Melville, Hawthorne et le poète Oliver Wendell Holmes est monté jusqu'au sommet pour un joyeux pique-nique. C'était la première fois qu'Hawthorne et Melville se rencontraient. Un orage les surprit en haut de la montagne et ils durent s'abriter sous les rochers. L'un des membres de la bande raconta qu'après la pluie Melville "monta à califourchon sur un rocher pointu semblable à un mât de beaupré, et se mit à tirer et à hisser des cordages imaginaires" comme un marin.

Melville a mis la dernière main à "Moby Dick" dans cette maison, devant une fenêtre encadrant le mont Greylock, qui domine les crêtes au nord. La masse du Greylock, le plus haut sommet du Massachusetts, avec 1063 mètres, et sa double bosse suggèrent en été une baleine verte émergeant du brouillard. Cent cinquante ans après la publication du chef-d'oeuvre, il est facile d'imaginer Melville se levant ankylosé après une longue matinée d'écriture, s'arrachant de la grande et implacable oeuvre posée sur son secrétaire, se dirigeant vers la fenêtre, s'étirant, se frottant les yeux, regardant longuement et intensément l'autre grande et implacable oeuvre à l'horizon, pour y trouver un instant de réconfort. Puis, après avoir évalué d'un coup d'oeil le maïs qu'il avait planté au printemps dans le champ du nord de l'exploitation, on le voit retourner à sa table pour continuer à écrire...

 

 

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Site officiel Arrowhead.

 

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

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4 mai 2008

Edgar Allan Poe - Philadelphie

Biographie d'Edgar Allan Poe.

 

 

Edgar_Allan_Poe"Pour être heureux jusqu'à un certain point, il faut que nous ayons souffert jusqu'au même point".

 

 

Edgar Poe naît à Boston le 19 janvier 1809. Il est le fils d’Elysabeth Hopkins, une actrice qui joue dans une obscure compagnie de théâtre, les Charleston Players, qu’a rejoint David Poe, son père, après avoir quitté sa famille. Mariés en 1806, les deux jeunes gens ont eu un premier fils, William Henry, l’année suivante. Rosalie, leur troisième et dernier enfant, naîtra en 1810. David Poe, alcoolique et tuberculeux, est décédé l’année précédente. Son épouse, qui ne joue plus que de manière intermittente avec la troupe, trouve le réconfort et le secours auprès de John et Frances Allan, à Richmond, en Virginie. Le couple charitable, qui n’a pas d’enfants, recueille d’ailleurs Edgar, devenu orphelin après le décès de sa mère le 8 décembre 1811, à l’âge de vingt-quatre ans. L’enfant ne sera jamais officiellement adopté, même s’il porte le nom d’Allan après son baptême, le 7 janvier 1812.

En 1814, Edgar Allan Poe est scolarisé à l’école de Richmond. Dès l’année suivante cependant, pour les besoins de son commerce - il est négociant en tabac - , John Allan emmène sa famille au delà de l’Atlantique, en Angleterre. Au mois de juin 1815, les Allan, qu’accompagne leur fils adoptif, sont à Liverpool. Ce dernier est encore davantage séparé d’avec son frère et sa sœur. Il commence à fuguer. A Londres où il demeure - 31, Southampton Road - , l’enfant est scolarisé à la Manor House School de Stoke Newington que dirige le révérend John Bransby. Il est d’ailleurs élevé dans les préceptes de la religion. Après cinq années passées en Europe, la famille Allan s’en retourne aux États-Unis. Après un court séjour à New York, ils se réinstallent à Richmond au mois de juillet 1820.

Edgar Allan Poe obtient de bons résultats scolaires. Cependant, l’adolescent est de plus en plus irritable et instable, d’autant plus que l’atmosphère dans le couple Allan se fait plus pesante. Les affaires de John Allan périclitent et celui-ci fait de plus en plus d’infidélités à son épouse. La tristesse de Frances, qu’Edgar adore, ne fait qu’accentuer le fossé qui se creuse entre l’enfant adoptif et son beau-père. A la mort de son oncle, John Allan hérite d’une fortune, qui lui permet de faire l’acquisition d’une vaste demeure près de Main Street, au mois de juin 1825. Il souhaite désormais vivre comme un riche bourgeois. Le 14 février 1826, Edgar Poe quitte sa famille adoptive Allan pour Charlottesville où il est inscrit à l’Université.

S’il réussit dans ses études, l’étudiant se distingue également par son genre de vie dissolu. Il s'endette, ce qui indispose John Allan. Celui-ci s’oppose aux relations qu’entretient le jeune homme avec une amie d’enfance, Elmira Royster, et le rappelle bientôt auprès de lui. Edgar Poe se refuse à entrer dans sa maison de commerce et s’enfuit de Richmond. A Boston, est édité son premier ouvrage, "Tamerlane and Others Poems by a Bostonian", influencé par l’œuvre de Lord Byron. Pressé par le besoin d’argent, il prend un engagement de cinq années dans l’armée le 26 mai 1827, sous le nom d’Edgar A. Perry. Son régiment est à Fort Mountrie au mois de novembre suivant, puis à Fort Monroe, toujours en Virginie. Poe est promu sergent-major le 1er janvier 1829. Le mois suivant, il est enfin autorisé à se rendre sur la tombe de Frances Allan, récemment décédée. En décembre, un second volume de poèmes, "All Aaraaf, and Minors Poems", paraît à Baltimore. Celui-ci contient le poème intitulé "To Helen". Après que son beau-père eut accepté d’accorder son soutien financier, Edgar Poe entre à l’école militaire de West Point au mois de juin 1830. Cette vie de caserne le lasse cependant. A force d’excès et de négligence, une cour martiale le condamne puis le renvoie de West Point, le 6 mai 1831.

Après un court séjour à New York où est publié un troisième volume de ses "Poems", Edgar Allan Poe est à Baltimore. Auprès de sa tante, Maria Clemm, il s’investit de plus en plus dans l’écriture et plusieurs de ses textes paraissent dans le Philadelphia Saturday Courier en 1832. L’année suivante, au mois d’octobre, Poe obtient un prix de 50 $ après avoir présenté un de ses contes, intitulé "Manuscrit found in a bottle", au concours organisé par le Baltimore Saturday Visiter. Ceci lui permet d’entrer dans le petit cercle d’écrivains de la ville, dans lequel figure John Pendelton Kenedy. Ce dernier lui permet d’éditer plusieurs de ses textes dans le Southern Literary Messenger dans les années qui suivent. Ceci procure à l’écrivain quelques revenus sans pour autant lui donner un nom dans les milieux du journalisme. En 1835, son directeur Thomas Whites lui propose d’entrer à la rédaction du journal, une proposition que Poe accepte. Le 16 mai 1836, celui-ci se marie, à sa jeune cousine Virginia, qui n’a que treize ans. La même année, Edgar Poe devient éditeur en chef du Messenger, ce qui le place désormais à l’abri de tout soucis financier. A cette époque, le journal prend d’ailleurs un nouveau essor, auquel contribue l’écrivain en livrant de multiples textes : des contes, des articles de critique, des éditoriaux… Il se remet cependant à boire et est licencié au mois de janvier 1837.

Edgar Allan Poe repart alors à New York, avant de s’installer à Philadelphie en 1838. Cette année là, au mois de juillet, "The Narrative of Arthur Gordon Pym" est publié, suivi par "Tales of the Grotesque ans Arabesque" en 1840. A cette époque, l’écrivain collabore au Gentleman’s Magazine ans American Monthly Review puis entre au comité de rédaction du Graham’s Magazine. C’est dans la revue, qui voit rapidement passer le nombre de ses abonnés de 5.000 à 37.000, qu’est publiée au mois d’avril 1847 "Murders in the Rue Morgue". Dans cette nouvelle, apparaît pour la première fois le personnage d’Auguste Dupin, l’infaillible détective français. Le 6 mars 1842, l’écrivain en quête de reconnaissance fait la rencontre de Charles Dickens, en tournée aux États-Unis. Quelques temps plus tard cependant, il quitte la revue pourtant devenue populaire, son salaire n’ayant lui que peu évolué. Poe retourne à la boisson, cherchant dans la fréquentation des tavernes un remède au mal-être qui le dévore. Son épouse Virginia connaît à cette époque ses premières crises d’hémoptysie et l’horizon de son couple s’en assombrit d’autant.

Le style d’Edgar Allan Poe est davantage marqué par le goût du morbide. Quelques-uns des contes qu’il écrit en 1843, tel "Le Corbeau", "Le Chat noir" ou "Le Scarabée d’or", lui assurent cependant une nouvelle notoriété. Sa femme est mourante et l’écrivain se console à l’occasion dans les bras de quelques admiratrices, Mrs Osgood notamment. Il tente de lancer une revue, The Stylus, qui n’a qu’une durée éphémère. Au mois d’avril 1844, la famille Poe arrive à New York. L’écrivain devient le propriétaire du Brodway Journal, mais celui-ci est couvert de dettes et la publication cesse le 3 janvier 1846. Un nouveau recueil de contes, "The Raven and Other Poems", est publié quelques temps auparavant. Tout ceci cependant n’arrange pas les finances de l’écrivain. Celui-ci s’est installé avec son épouse dans un cottage, ou plutôt une masure, de Fordham, une petite ville tranquille de banlieue, au mois de mai 1846. Six mois plus tard, le 30 janvier 1847, Virginia décède de tuberculose. Edgar Poe, qui bénéficie de l’aide charitable de son voisinage et de ses lecteurs, multiplie l’année suivante les lectures publiques et les tournées.

Au mois de novembre 1848, il tombe amoureux de la poétesse Sarah Helen Whitman, mais cette dernière est réticente. C’est que l’écrivain traîne derrière lui une lourde réputation d’alcoolique. Ce dernier doit interrompre ses visites. Il hésite d’ailleurs à se livrer, bénéficiant également des faveurs d’Annie Richmond, une femme mariée. Partagé entre plusieurs passions amoureuses, il boit de plus en plus, absorbe un soir du laudanum et tente ainsi de se suicider. Réfugié à Richmond, il arrive à Baltimore, le 28 septembre 1849. 
Il eut pour finir, cette mort digne des histoires qu'il a écrites, il fut trouvé le 3 octobre 1849, sur un trottoir de Baltimore près de Light Street, sinon ivre, du moins hébété, hospitalisé, il sombra dans le coma quatre jours avant de mourir. Les responsables : la ville était en pleine campagne électorale, et des agents des deux camps la parcouraient, d’un bureau de vote à l’autre, pour faire boire aux naïfs un cocktail d’alcool et de narcotiques afin de les traîner ainsi abasourdis, au bureau de vote. Conduit au Washington College Hospital, Edgar Allan Poe décède le 7 octobre suivant, sans avoir repris connaissance.



Et il faudra attendre deux décennies pour que soit reconnu le génie de l’écrivain maudit. En 1874, paraissent une nouvelle édition de ses poèmes, ainsi qu’une biographie issue des travaux de John Henry Ingram qui le réhabilite. Le 17 novembre de l’année suivante, un mémorial est inauguré en son honneur à Baltimore. Enfin, en 1885, c’est une statue d’Edgar Poe, œuvre de Richard Henry Park, qui est installée au Metropolitan Museum de New York. Tout ceci avant que ne paraissent enfin en 1902 l’édition complète de ses œuvres, permettant par la suite aux psychologues de se saisir du personnage…

En France, l’écrivain américain est connu dès la fin de la Monarchie de Juillet. Le public accède cependant plus commodément à ses textes peu après sa disparition et grâce à Charles Baudelaire. Le poète fait ainsi paraître un essai aux mois de mars et avril 1852 dans La Revue de Paris intitulé "Edgar Poe, sa vie et ses œuvres". Dans cet écrit militant, qui s’ouvre par les mots "il y a des destinées fatales", il fait de Poe un apôtre de l’esprit décadent, un modèle à suivre pour les partisans de "l’Art pour l’Art". Suivant les soins et les choix de ce dernier, trois volumes de contes sont ensuite publiés successivement chez Michel Lévy Frères  : les "Histoires extraordinaires" au mois de mars 1856, les "Nouvelles Histoires extraordinaires" l’année suivante ainsi que les "Histoires grotesques et sérieuses" en 1864.

 

 

Philadelphie sa maison.

 

 

 

Edagr_Poe_PhiladelphieEdgar Allan Poe, son épouse Virginia et sa belle-mère Maria ont loué plusieurs maisons à Philadelphie, mais seule la dernière de ces maisons est encore debout. La maison Spring Garden, où vécut l’auteur en 1843-1844, est aujourd’hui conservée par le Service du Parc national en tant que Site historique national Edgar Allan Poe. Elle se situe entre la 7ème rue et la rue Spring Garden.

De nos jours la visite débute par la maison attenante qui a été convertie en musée, et où l'on trouve de nombreuses photographies et informations sur la vie et les oeuvres d'Edgar Allan Poe, ainsi qu'un admirable documentaire vidéo, retraçant sa vie.

Comme aucune information précise n'est parvenue jusqu'à nous, concernant l'ameublement de cette maison du temps de Poe et de sa famille, les pièces sont vides. On pénêtre en premier dans le salon, immédiatement suivi par la cuisine. Au premier étage se trouve la chambre de l'écrivain et un autre salon. A l'étage supérieur se trouvent la chambre de Virginie son épouse ainsi que la chambre de sa belle-mère, Maria Clemm. Un escalier extérieur permet de rejoindre le porche d'entrée. Il ne faut surtout pas oublier de visiter la cave, qui dit-on, a inspiré la nouvelle du "chat noir". C'est aussi dans cette maison qu'il écrivit la nouvelle "Le Corbeau".

La visite se termine par une magnifique pièce, un salon garni de meubles rouge et or, et où se trouvent toutes les oeuvres d'Edgar Allan Poe que l'on peut feuilleter et lire, ou bien s'installer confortablement et écouter les voix de Christopher Walken, Iggy Pop, Vincent Price, lisant les plus fameux textes de l'écrivain.

 

 

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Le chat noir.

Le corbeau Edgar Allan Poe. 

Le corbeau traduction Charles Baudelaire.

Le corbeau traduction Stéphane Mallarmé.

 

 

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1 mai 2008

Emily Dickinson - Amherst

Biographie d'Emily Dickinson.

 

 

Emily_Dickinson"Prenez-moi tout mais laissez-moi l'extase et je serai plus riche que mes semblables".

 

Considérée aujourd’hui comme l’un des plus grands poètes américains, Emily Dickinson n’eut pas droit à la reconnaissance littéraire de son vivant. Presque absente de la scène littéraire, elle fut également peu présente dans le théâtre de la vie.

Son champ d’expérience fut limité, puisqu’elle ne s’éloigna d’Amherst que pour passer une année au collège de Mount Holyoke à South Hadley ou lors de rares séjours, à Washington ou à Boston. Il semble donc qu’elle n’ait guère quitté le cercle de cette petite communauté puritaine de Nouvelle-Angleterre, ni franchi le seuil de la maison familiale où elle disait tant se plaire – entre son père juriste et homme politique, admiré et craint, et sa mère plus effacée ; entre sa sœur Lavinia, qui ne partit jamais non plus et son frère Austin, installé dans la maison voisine avec sa femme Susan, amie de cœur de la poétesse.

Le choix d’un certain retrait du monde livre un signe essentiel : la mise à distance, l’ironie. Mais, à certains égards, ce retrait fut peut-être moins absolu qu’il n’y paraît : tout en se dérobant au monde, au mariage, elle adressa des lettres passionnées à divers correspondants masculins. La fin de sa vie fut marquée par des deuils répétés (son père en 1874, sa mère en 1882, son neveu Gilbert, mort à l’âge de huit ans en 1883, Otis P. Lord en 1884). Secrète et expansive, grave et moqueuse, discrète mais audacieusement libre, sa personnalité est aussi complexe que l’espace réel de son expérience fut restreint.

La hardiesse de sa pensée et de son écriture inquiétait les éditeurs qui voulaient lui faire remanier ses poèmes, ce qu'elle refusa toujours. Seule Hélène Hunt, poète et romancière, reconnut son génie et l'encouragea. En dehors d'elle, les poèmes d'Emily ne furent lus que par le cercle de famille, élargi à quelques-amis à qui elle les offrait, en guise de fleurs ou de bouquets disait-elle.

 

Ses poèmes reflètent le tumulte de sa vie intérieure, sentimentale et mystique, parsemée d'amours impossibles (une amitié amoureuse avec une camarade de classe qui deviendra sa belle soeur, puis avec deux hommes mariés, dont le dernier était pasteur), constellée d'invocations et de pieds de nez à Dieu. Le style novateur d'Emilie Dickinson a déconcerté et choqué ses contemporains. L'extrême densité de ses poèmes exprime une émotion intense. Passion et spontanéité donnent une écriture concise, elliptique, "explosive et spasmodique", comme elle la décrira elle-même. Par la poésie, elle se fait homme, femme, animal, objet. Tous les moyens lui sont bons pour questionner la vie et donc la mort, cherchant à connaître le monde, elle-même, Dieu, et prêtant à l'écriture des pouvoirs quasi-magiques pour l'aider dans cette quête. "le rivage est plus sûr, mais j'aime me battre avec les flots", écrit elle à 15 ans.

 

 

 

10 décembre 1830, naissance à Amherst (Massachusetts) d’Emily Dickinson, fille d’Edward Dickinson, homme de loi, plusieurs fois membre du Congrès, et d’Emily Norcross. Austin son frère aîné, est né un an auparavant. Lavinia, sa sœur cadette, naîtra en 1833.

De 1840 à 1847 : Études à Amherst College, haut lieu de la culture puritaine, fondé en 1814 par son grand-père, Samuel F. Dickinson.

En 1846, publication en Angleterre des poèmes des Brontë et, l’année suivante, de leurs trois romans : "Jane Eyre", "Wuthering Heights" et "Agnes Grey".

De 1847 à 1848, études à Mount Holyoke Seminary. Refuse de participer au mouvement de renouveau religieux. Emily est retirée de l’institution par son père en août 1848. Publication des "Sonnets portugais", d’Elizabeth Barrett Browning et de "Kavanagh" de Longfellow.
    
1848, début d’amitiés précieuses, notamment avec Benjamin Newton, stagiaire chez son père, qui joue un rôle d’initiateur (il lui enverra en 1850 les poèmes d’Emerson) et Susan Gilbert, sa future belle-sœur et principale destinataire de ses poèmes.
    
Mai 1855 : voyage à Washington et à Philadelphie, où Emily a pu entendre et rencontrer le Révérend Charles Wadsworth. Publication de "Leaves of Grass" de Walt Whitman et "d'Aurora Leigh" poème-roman d’Elizabeth Barrett Browning.
    

1856, mariage de son frère Austin avec Susan Gilbert.
    
1858, Emily se consacre de plus en plus à la poésie et commence à rassembler ses poèmes dans des cahiers cousus.Elle entame une correspondance avec Samuel Bowles, directeur du Springfield Daily Republican et ami de la famille. Première des "Master Letters".

 

1860, visite de Charles Wadsworth à Amherst.
1861, Seconde des "Master Letters".
1862, Troisième des "Master Letters". En avril, départ de Samuel Bowles pour l’Europe, jusqu’en novembre. Le 15 avril, première lettre d’Emily, accompagnée de quatre poèmes, à T.W. Higginson. Le 1er Mai, départ de Charles Wadsworth pour San Francisco, où il est nommé pasteur de l’église du Calvaire. Année d’intense production poétique (366 poèmes, dont certains ont pu cependant avoir été composés plus tôt).

1864, Publication de "Dramatis Persona" de Robert Browning. Fin avril-fin novembre : séjour à Cambridge, près de Boston, chez ses cousines Norcross, pour soigner une maladie des yeux. Ce séjour se renouvellera l’année suivante. Après cette date, Emily ne quittera plus la demeure familiale et se retranchera peu à peu de la société.

 1870, le 16 août : visite de T.W. Higginson à Amherst. En décembre 1873 seconde visite de T.W. Higginson à Amherst.

 1874 - 1875, événements familiaux importants : mort du père d’Emily à Boston (16 juin), attaque de paralysie de sa mère en 1875, naissance de son neveu très aimé, Gilbert, cette même année.

1876, Emily fait la connaissance d’Helen Hunt Jackson, la poétesse américaine la plus célèbre de l’époque : "Vous êtes un grand poète, lui écrit celle-ci en mars, et c’est très dommage... que vous ne veuillez pas chanter tout haut". Quelques mois plus tard, elle l’invite à participer à la No Name Series (anthologie de poètes anonymes) des éditions Roberts Brothers, de Boston.

1877, Amour déclaré pour le juge Otis P. Lord, ami de longue date d’Edward Dickinson. Projet de mariage.
1876, Mort de Samuel Bowles.
1880, Visite imprévue de Charles Wadsworth à Amherst.
1882, Mort de Charles Wadsworth.
Thomas Niles, des Editions Roberts Brothers, presse Emily de publier.
Mabel Todd, femme d’un astronome nommé directeur de l’Observatoire à Amherst, noue avec elle (sans la voir) des relations amicales.
14 novembre mort de la mère d’Emily.
1883, Mort de son neveu très aimé, Gilbert, à l’âge de huit ans.
1884, Mort du juge Otis P. Lord. Emily subit une dépression nerveuse en juin.
Helen Hunt Jackson offre à Emily d’être sa légataire et exécutrice testamentaire, mais meurt l’année suivante.
1885, le 15 mai : mort d’Emily à Amherst.

1890, Publication des "Poèmes" d’Emily Dickinson, par Mabel Loomis Todd et T.W. Higginson, aux éditions Roberts Brothers. Le succès est immédiat : on compte onze rééditions à la fin de 1892.
1894, Publication des "Lettres", par Mabel Loomis Todd, chez le même éditeur.

 

 

 

Amherst sa maison.

 

 

 

Amherst_Emily_Dickinson"La maison est ma définition de Dieu" déclarait Emily Dickinson. Du coup, elle vécut plus de vingt-cinq ans recluse chez elle, à Amherst, dans le Massachusetts. Une demeure devenue un lieu de pèlerinage.

Emily Dickinson incarne une forme d’absolu : l’absence au monde. C’est à  la feuille de papier qu’elle confie son âme, ses enchantements et ses colères, ses visions, ses interrogations, ses certitudes. Nul ou presque n’en saura rien. Soixante-dix ans s’écouleront avant que paraisse une édition complète de ses mille sept cent soixante-quinze poèmes, fondateurs avec ceux de Whitman de la poésie américaine. Et presque un siècle avant la première biographie fiable, celle d’une jeune fille de la bourgeoisie d’Amherst, Massachusetts, qui un jour se retira dans sa maison, puis dans sa chambre, et n’en sortit plus jusqu’à sa mort.

Durant vingt-cinq ans, nul à Amherst ne vit son visage. De temps à autre, pourtant, il lui arrivait de descendre un pain d’épice au bout d’une corde pour les enfants. La demeure de famille cossue de style néoclassique donnait sur la rue. De sa fenêtre, Emily Dickinson pouvait suivre l’animation de Main Street. De l’autre baie, elle apercevait Evergreen, la maison de son frère et de Susan, sa belle-sœur avec qui elle avait noué, quelques années durant, une amitié passionnée. Le monde ne lui est pas indifférent ou étranger. Emily regroupe ses poèmes par paquets de vingt, les coud et les range dans un tiroir.

Quand au matin du 15 mai 1886, Emily rend son dernier soupir dans sa ville natale, aucun habitant d’Amherst n’avait croisé la poétesse depuis vingt cinq ans. Sa disparition prit alors des airs de légende. La mort avait retrouvé la trace de celle qui marchait vers la transparence depuis un quart de siècle. Sa silhouette ne put retenir la moindre poussière d’ombre, même le médecin, venu constater le décès, dut rédiger son acte sur le seuil de la chambre d’où il apercevait une "forme immaculée qui reposait sur un lit".

"Quand ce sera mon tour de recevoir une couronne mortuaire, je veux un bouton d’or". Comme une réponse de la nature au désir d’Emily, le pré derrière la maison accueillait une foule vibrante de taches d'or.

Pour son ultime voyage terrestre, elle passa de sa table d’écriture à sa tombe, (située derrière la maison), respectant ainsi jusqu’au bout, son vœu de ne pas quitter sa demeure. Elle avait cinquante cinq ans... mais doit-on, peut-on donner un âge à une poétesse qui s’entretint durant toute son existence avec l’éternité ?

 

 

 

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Emily Dickinson, une recluse incandescente.

 

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