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Maisons d'écrivains
15 décembre 2008

Alfred Jarry - Corbeil

Biographie d'Alfred Jarry.

 

Alfred_Jarry"L'oubli est la condition indispensable de la mémoire".

 

Alfred Jarry naît à Laval le 8 septembre 1873. Il est issu d’une famille de la bourgeoisie locale ; son père est négociant en tissu et sa mère la fille d’un juge de paix. Les Jarry possèdent d’ailleurs quelques biens, des maisons louées dans la ville, qui leur assurent de confortables revenus. L’enfant, baptisé sur le tard, le 8 juin 1874, entre au mois de mai 1878 au petit lycée de Laval. Il y est scolarisé jusqu’au mois de juillet 1879, année où Anselme Jarry connaît d’importants revers de fortune. Sa mère, Caroline Quernest, choisit de s’éloigner de son mari et rejoint sa Bretagne natale. Elle s’installe auprès du grand-père d’Alfred, à Saint-Brieuc. L’enfant poursuit alors ses études au lycée de la ville.

C’est en 1885 qu’Alfred Jarry rédige ses premiers textes, des comédies en vers et en prose, réunis avec soin par l’écrivain dans un dossier intitulé "Ontogénie". S’il se prend de passion pour ces activités littéraires, Alfred Jarry ne néglige pourtant pas ses cours. Il est d’ailleurs un élève brillant, qui obtient de nombreux prix dans les années qui suivent, notamment en composition française et en langues latine et grecque. L’entrée au lycée de Rennes où sa mère s’est installée à partir du mois d’octobre 1888 ne nuit en rien à ces excellents résultats.

Maintenant en Première, Alfred Jarry se lie d’amitié avec un élève de sa classe, Henri Morin, dont la grande occupation est de brocarder Monsieur Hébert, professeur de sciences physiques, à qui il décerne des surnoms imagés : Père Heb, Ebon… A cette époque, ce dernier a déjà rédigé une pièce intitulée "Les Polonais", dont le Père Hébert est le héros. Celle-ci est bientôt jouée, au mois de décembre 1888, chez les Morin. Jarry signe à cette occasion les décors qui situent les ébats des personnages. L’année suivante, il accède au mois d’octobre à la classe de philosophie puis obtient en 1890 le Baccalauréat. Alors que "Les Polonais" sont de nouveau joués, cette fois-ci rue Belair, chez les Jarry, Alfred entre en rhétorique supérieure au Lycée de Rennes.

Au mois de juin 1891, la famille Jarry s’installe à Paris, au n°11 de la rue Cujas. Après avoir échoué au concours d’entrée à l’École normale supérieure, l’adolescent poursuit sa classe de rhétorique supérieure au Lycée Henri IV. Il a alors pour professeur de philosophie Henri Bergson. Un nouvel échec au mois de juin 1892 lui impose une nouvelle année préparatoire. La même année, Alfred Jarry choisit de loger au n°84 du boulevard de Port-Royal. En 1893 paraissent ses premiers textes dans la presse parisienne, dans les colonnes de L’Écho de Paris littéraire et illustré notamment. Il collabore aussi à L’Art littéraire. A cette époque et en compagnie de son ami Léon-Paul Fargue, le jeune homme fréquente assidûment les galeries d’art et les théâtres. Déclaré éliminé par le jury de la licence es lettres le 13 mars 1894, il se décide alors à mettre un terme à ses études.

Alfred Jarry est maintenant un familier des milieux littéraires et artistiques. Actionnaire des éditions du Mercure de France, on le rencontre chez le poète Stéphane Mallarmé, lors des "mardis" de la rue de Rome. Au mois de juin 1894, il rend visite à Pont-Aven au peintre Paul Gauguin. De retour à Paris pendant l’été, Alfred Jarry loue un appartement au n°162 du boulevard Saint-Germain. Avec l’aide de Rémy de Gourmont, il fonde au mois d’octobre 1894 une revue d’estampes, L’Imagier. Quelques mois plus tard cependant, le 13 novembre, Alfred Jarry est incorporé au 101ème régiment d’infanterie à Laval. Ce service militaire, qui doit en théorie durer trois années, lui laisse néanmoins beaucoup de temps libre. Aussi se consacre t-il dans les mois qui suivent à la liquidation des biens familiaux, après la mort de son père survenue le 18 août 1895. Ces opérations financières laissent à Alfred Jarry et à sa sœur Charlotte de confortables revenus. Hospitalisé à l’hôpital du Val-de-Grâce au mois de décembre 1895, le conscrit en sort quelques temps plus tard réformé pour une lithiase biliaire chronique.

Le 11 juin 1896 est enfin publié "Ubu roi" aux éditions du Mercure de France. L’œuvre est saluée par Émile Verhaeren dans l’Art moderne. Quelques temps auparavant, Alfred Jarry avait été nommé secrétaire du Théâtre de l’Oeuvre. C’est à l’intérieur de ses murs qu’il prépare la mise en scène de sa pièce. La première a lieu le 10 décembre 1896. "Ubu roi" fait scandale et la presse se déchaîne contre son auteur, qui ne s’attendait d’ailleurs pas à ce que la représentation aille à son terme. Celui-ci règle bientôt ses comptes avec la critique. Le 1er janvier 1897, est ainsi publié le texte d’une conférence intitulée "Questions de théâtre". Cependant, Alfred Jarry, qui a dilapidé en quelques mois l’héritage paternel, connaît maintenant la gêne financière. Il quitte son logement du boulevard Saint-Germain et est hébergé avenue du Maine par le Douanier Rousseau. Le peintre lui offre l’hospitalité pendant quelques temps, avant qu’il ne s’installe dans une mansarde au n°7 de la rue Cassette.

Le 20 janvier 1898, "Ubu roi" est de nouveau créé au Théâtre des Pantins, avec des marionnettes de Pierre Bonnard, Jarry se réservant celle qui représente le Père Ubu. Au mois de décembre suivant, un "Almanach du Père Ubu illustré" est également publié. Avec ses amis, en compagnie de Pierre Quillart notamment, l’écrivain loue la même année une villa à Corbeil, au n°19 du quai de l’Apport. Ce Phalanstère, suivant le mot de Jarry, est cependant dissout au mois de janvier 1899, la propriétaire inquiète pour le devenir de son bien exerçant son droit de contrainte. Le petit groupe s’installe alors dans une autre demeure, située à La Frette. C’est là que l’écrivain achève "Ubu enchaîné", au mois de septembre de la même année. A cette époque, Alfred Jarry se consacre également à l’élaboration de quelques traductions, à la rédaction de livrets d’opéras bouffes.

Il fait aussi paraître "Messaline" au mois de janvier 1901. Grâce à une collaboration régulière avec La Revue blanche, pour laquelle il livre une abondante critique livresque et théâtrale, Jarry dispose maintenant de davantage de ressources financières. Au mois de mai 1901, l’écrivain prononce une conférence intitulé "Le Temps dans l’art" au Salon des Indépendants. Au Cabaret des 4-z’Arts, boulevard de Clichy, est représentée la suite des aventures du Père Ubu, intitulée "Ubu sur la butte", à la fin de la même année. Alfred Jarry fait publier au mois de mai 1902 "Le Surmâle". L’année suivante, il participe avec assiduité à la rédaction du Canard sauvage, dirigé par Franc-Nohain. A cette époque, l’écrivain fréquente toujours la bohème artistique de la capitale. Ces derniers temps, il s’est ainsi lié au poète Guillaume Apollinaire, à Pierre Mac Orlan et au peintre Pablo Picasso. Jarry multiplie aussi les séjours chez ses amis les Demolder, demeurant aux Bas-Vignon, dans la commune du Plessis-Chenet, au bord de la Seine. En 1905, il achète non loin de chez eux quelques parcelles de terrain où sera bientôt installé le Tripode, une baraque de bois destinée à le loger.

Alfred Jarry cependant souffre de plus en plus de problèmes de santé. Atteint de la tuberculose, il rejoint sa sœur à Laval au printemps 1906 et reçoit alors des soins suivant l’avis insistant de cette dernière. De retour à Paris, ses amis, Charles Valette et Octave Mirbeau notamment, se mobilisent pour lui apporter leur aide financière. Jarry est en effet dans le dénuement le plus complet. Son propriétaire de la rue Cassette menace d’ailleurs de lui donner congé. L’écrivain lance alors chez l’éditeur Sansot une collection de "Théâtre mirlitonesque", qui doit réunir les différentes pièces où apparaît sa plus célèbre création, le "Père Ubu". Poursuivit par les créanciers, il travaille également l’année suivante à une nouvelle œuvre, "Le Moutardier du pape". Sans nouvelle de son ami depuis quelques jours, Valette se rend le 29 octobre 1907 au domicile parisien d’Alfred Jarry. Affaibli, celui-ci est incapable de lui ouvrir la porte. Un serrurier appelé sur les lieux intervient alors. L’écrivain est aussitôt transporté à l’hôpital de la Charité où il décède le 1er novembre 1907 d’une méningite tuberculeuse.



Ses maisons à Corbeil.

 

 

Le jeune Alfred Jarry qui débarque à Corbeil au printemps 1898 n'est pas un débutant du monde des lettres. Il a déjà donné des preuves de son talent original et il a sa place parmi les écrivains de son époque, celle du symbolisme.

Jarry, et cinq de ses amis dont les deux Vallette, louent pour l'année une maison à Corbeil, pour écrire et se reposer, au bord de la Seine, au numéro 19 du quai de l'Apport.

Ce secteur du val de Seine était alors prisé par un certain nombre de gens de lettres qui y avaient une résidence. On y notait deux pôles: la forêt de Sénart où on trouvait Alphonse Daudet à Champrosay, Nadar à l'ermitage de Sénart, Demolder-Rops, illustrateur de Baudelaire, à Essonnes; et la forêt de Fontainebleau, avec les Goncourt à Barbizon, Mallarmé à Valvins, Mirbeau à Veneux-Nadon, Pierre Louÿs et quelques autres à Montigny-Marlotte. Tous étaient liés et se recevaient entre eux. La région était devenue une colonie littéraire.

La maison du quai de l'Apport, élue par les amis, existe encore, inchangée, à Corbeil. Attenante à une autre, en tout sa semblable, un peu en retrait de la rue dans son jardin et derrière sa grille, elle comprend un rez-de-chaussée, un étage et un comble. Seul a disparu le hangar à bateaux à droite, à la suite du percement d'un nouvel accès aux Grands Moulins de Corbeil qui sont sur l'arrière.

Si Jarry profite de cette maison des bords de Seine pour travailler à ses "Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien" et à son "Almanach du Père Ubu", ce cadre bucolique va lui permettre de donner cours à sa fantaisie et ce, quelle que soit l'activité pratiquée.

Jarry est un cycliste passionné et c'est sur sa machine, achetée mais non payée, qu'il se fait photographier devant le "Phalanstère" , nom donné à la petite commune corbeilloise. Les "cycleries" sont fréquentes, en groupe ou en solitaire, quand il doit se rendre chez son éditeur parisien, Jarry n'emprunte que son vélo. Mais il possède aussi "un as", longue périssoire à un seul rameur, aussi nommé "noie chretien" qu'il met à l'eau à tout propos. Promenades, mais aussi pêches sur la Seine, il traque ainsi le "gros pohasson", de préférence en aval de Corbeil, au lieu-dit "les Iles", grâce aux asticots qu'il commande à un fournisseur local, qui livre parfois par erreur, la marchandise chez son homonyme, le pharmacien Jarry dont le nom se lit encore sur une maison au fond de la place de la mairie.

Las des extravagances répétées de Jarry qui tire au revolver sur les oiseaux du jardin, effarouchant ses voisins au passage, le propriétaire met fin au séjour de la bande d'amis.

Il en fallait plus pour décourager notre homme, deux ans plus tard il est de retour à Corbeil. Il loue aux Dunou, qui tiennent un petit cabaret pour mariniers près du barrage du Coudray, un appentis adossé à une vieille remise. Rebaptisé très vite sa "chaumière" ou son "studio du barrage", l'appentis est régulièrement envahi par l'eau de la Seine l'hiver. Qu'importe, Jarry s'en sort en montant sur la table, mais les éclats de verre et les têtes de poissons jonchent le sol, et les rats menacent les pneus de sa bicyclette, le sol n'était balayé que par "celui qui souffle", le vent.

Il décide alors d'acheter, par devant notaire, un petit terrain pour y construire sa propre maison de vacances et commande au menuisier Dubois, une cabane de 3,50 m de côté montée sur quatre pieds, appelée le "Tripode". Sur un devis de mille deux cent vingt francs, il devait encore mille deux cent onze francs au menuisier le jour de son décès.

Alfred Jarry n'y est venu que de rares fois, sa mauvaise santé l'obligeant à se réfugier à Laval chez sa soeur et la cabane ayant été terminée dix huit mois avant sa mort.

Bien qu'éloigné de son cher Tripode, il y pensait constamment. Les fidèles Vallette surveillaient son petit bien. Après un dernier passage au Tripode en septembre-octobre 1906, il n'y revint plus et mourut à Paris à l'hôpital de la Charité le jour de la Toussaint 1907.

Ainsi s'en alla le pauvre petit père Ubu, Corbeillois d'adoption, étrange phalanstérien et propriétaire peu commun sur ces bords de Seine qu'il a tant aimés.

 

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Site des Amis d'Alfred Jarry.

 

 

Le Collège de Pataphysique.

 

 

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8 décembre 2008

Franz Kafka - Prague

Biographie de Franz Kafka.

 

Franz_Kafka"On ne devrait lire que des livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?"

 

Franz Kafka naît le 3 juillet 1883 à Prague, en Bohème. Le royaume est alors rattaché à la couronne autrichienne. Il est l’aîné des quatre enfants de la famille Kafka, et l’unique garçon. Ses deux frères, nés en 1885 et 1887, décèdent en bas âge. Sa mère, Julie Kafka, née Löwy, est issue d'une famille aisée de Juifs allemands, tandis que son père, Hermann Kafka, est originaire d'un milieu beaucoup plus modeste. D'abord marchand ambulant, celui-ci a ouvert à Prague un magasin de nouveautés, qui prospère à l’époque. Membre des classes moyennes, il ambitionne suivant son exemple que ses enfants s’élèvent dans la hiérarchie sociale et use parfois de  brutalité à leur encontre.

Le jeune Franz fréquente ainsi l'école primaire allemande, avant d’entrer en 1893 au lycée classique d'État de langue allemande, situé dans la Vieille Ville. L’établissement est d’ailleurs essentiellement fréquenté par des élèves issus de la bourgeoisie juive. En 1901, après avoir obtenu son diplôme de fin d’études secondaires, il commence sans enthousiasme des études de droit à l'université de Prague. Mais l’adolescent souffre de plus en plus de l’ambiance familiale, notamment des relations conflictuelles avec son père qui règne en patriarche chez les Kafka. Au mois de novembre 1919, Franz Kafka décrira le conflit qui le ronge sans parvenir à l’exorciser en rédigeant une "Lettre au père", que jamais il ne remettra à son destinataire. Tout oppose alors l’autorité paternelle et le fils. Ce dernier n’est que fragilité et interrogation. Il lui est impossible de répondre aux attentes de son père, qui lui mène la vie dure au sein du foyer. L’adolescent est davantage attiré par son oncle Siegfried Löwy, demi-frère de sa mère, médecin de campagne à Triesch et homme d’une grande culture. En 1904, il rédige d’ailleurs une première et longue nouvelle, "Description d'un combat".

Franz Kafka achève ses études supérieures en 1906, année où il est fait docteur en droit. Il effectue alors différents stages, chez un oncle avocat, puis dans deux tribunaux de Prague. Par la suite, il travaille quelque temps comme auxiliaire à la filiale praguoise des Assicurazioni Generali, une entreprise particulièrement dure avec ses employés, avant d'obtenir, le 30 juillet 1908, un poste plus tranquille à l’Institut d’assurances contre les accidents du travail, à Prague. Ses premiers textes sont alors publiés par le journal Bohemia ainsi que dans la revue Hyperon. L’année suivante, il commence à rédiger un journal, qui laisse entrevoir la morosité de son existence de fonctionnaire consciencieux. Celui-ci nous apprend que Kafka est attiré par l’idéologie sioniste, son idéal communautaire en particulier. Il fréquente également les milieux socialistes et anarchisants de la capitale tchèque, les jeunes gens du Klub mladych notamment.

Franz Kafka vit toujours sous la dépendance de ses parents. Il tente parfois de s’en éloigner, soit en prenant une chambre indépendante, soit pour s'installer chez sa sœur Ottla. En 1911, Kafka voyage en compagnie de Max Brod. Ensemble, les deux amis parcourent la Suisse, l’Italie du Nord, effectuant également un séjour à Paris. Chez les parents de celui-ci, Kafka fait la rencontre de Felice Bauer, une jeune fille dont il devient immédiatement amoureux. Alors que Max Brod se marie, Franz Kafka est plus que jamais obsédé par la solitude et son célibat. Le 20 septembre 1912, commence une abondante correspondance entre les deux jeunes gens. Au mois de décembre suivant paraît "Regard", un recueil qui comporte dix-huit récits. En 1913, Kafka demande pour la première fois Felice en mariage, sans succès. Une des amies de la jeune fille, Grete Bloch, intervient alors auprès d’elle et les fiançailles sont enfin prononcées, le 1er juin 1914, à Berlin. Celles-ci sont cassées par la volonté de la belle-famille, dès le 12 juillet. L’année suivante, Kafka quitte enfin le foyer parental. Il continue de voir la jeune fille, mais de manière plus espacée. En 1915, "La Métamorphose", celle de Grégoire Samsa en cloporte, paraît en volume, de même que "Le Verdict" l’année suivante. Au mois de juillet 1917, Franz Kafka et Felice Bauer sont de nouveau officiellement promis l’un à l’autre, avant la rupture définitive au mois de décembre…

Cette année là se manifestent chez Kafka les premiers symptômes d’une tuberculose pulmonaire. Dans la nuit du 9 au 10 août, une crise d’hémoptysie se déclare. Pendant l’automne, il part alors en convalescence à Zurau, une ville située dans les monts Tatra, au nord-ouest de Prague, non loin de chez sa sœur Ottla. En 1919, commence une relation amoureuse avec Julie Wohryzek, année où est également publiée "Dans la colonie pénitentiaire". "Un médecin de campagne" parait peu après. A partir du mois d’avril 1920, Kafka entame une correspondance avec Milena Jesenska-Pollak, sa traductrice tchèque. Il lui confie la lecture du commencement de son journal, au mois d’octobre 1921. Peu à peu cependant, son état de santé s'aggrave et rend nécessaire un long séjour en sanatorium, du mois de décembre 1920 à l'automne 1921. Kafka, qui ne peut plus depuis longtemps accomplir son travail d’employé à l’Institut d’assurances, est bientôt mis à la retraite. En 1923, il fait la rencontre de Dora Diamant, sa dernière compagne. Ensemble, ils passent quelques mois sur les cotes de la Baltique, puis à Berlin. Le 3 juin 1924, Franz Kafka décède dans sa quarante et unième année au sanatorium de Kierling, près de Vienne.

Pendant cette courte existence, bien monotone, Franz Kafka a beaucoup écrit. Comme il l’affirme lui-même dans son journal en 1912 : "l’écriture était l’organisation la plus productive de ma nature". Mais la plupart de ses textes n’était pas destinée à être lue. Ainsi en témoignent les recommandations qu’il destine en 1922 à son ami Max Brod, alors qu’il se sait condamné, dans le chiffon de papier qui est considéré comme son testament. Celui-ci, connaissant la valeur littéraire des manuscrits du défunt, rompt son engagement. Tout les écrits de Kafka seront ainsi livrés au public : des textes achevés, des ébauches et des brouillons, des récits réprouvés ou qu’il aurait été nécessaire à l’écrivain de retravailler. Au delà d’une curiosité malsaine, c’est surtout le respect que l’on éprouve désormais pour celui que l’on considère comme un auteur majeur qui commande cette exhumation systématique. On en saura d’ailleurs davantage sur l’existence de Kafka en 1937, année où Max Brod publie à Prague une biographie de son ami.

"Le Procès", son texte apocryphe le plus abouti, paraît ainsi dès le 26 avril 1925, suivi par "Le Château" l’année suivante, "Amerika" en 1927 ainsi que "La Muraille de Chine", un recueil de nouvelles en 1931. Au public cultivé, qui avait pu apprécier les œuvres de Kafka publiées de manière isolée avant-guerre, s’ajoute désormais un lectorat beaucoup plus large. Et dans les deux décennies qui suivent, l’écrivain tchèque de langue allemande connaît une véritable vogue, un enthousiasme littéraire. Ne décrit-il pas dans le roman, "Le Procès", les bureaucraties policières qui fleurissent à l’Est de l’Europe ? Et de plus, ne peut-on voir avec "Dans la Colonie pénitentiaire", une préfiguration des camps ? Parallèlement à cette lecture politique de l’œuvre de Kafka, se développe également un commentaire plus philosophique. Joseph K., l’angoissé, celui qui est perdu au milieu d’un monde absurde, préfigure ainsi les personnages d’Antoine Roquentin de "La Nausée" de Sartre ou le Meursault de "L’Étranger" de Camus. Autrement dit, l’œuvre posthume de l’écrivain tchèque apporte de l’eau au moulin de l’existentialisme et le mot "kafkaïen", un nouvel adjectif qui rappelle l’atmosphère oppressante de ses textes, apparaît peu après la fin de la seconde Guerre mondiale dans la langue française.

 

Sa ville : Prague.

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"Prague ne vous lâche pas. Pas un seul d'entre nous. Prague, la mère des villes et des serres... Il nous faudrait l'enflammer des deux côtés, à Vysehrad et à Hradcany, alors il serait possible de nous en débarrasser." Ainsi, le jeune Franz Kafka exprime sommairement et brutalement son rapport vis-à-vis de sa ville natale. En 1902, il adresse une lettre à son ami Oscar Pollak dans laquelle on trouve ces lignes. Plusieurs fois, il tente d'échapper à sa ville. En 1902, par exemple, il envisage de partir pour étudier à l'Université de Munich. Mais il ne reste dans la capitale de Bavière que quelques jours et décide bientôt de revenir à Prague pour étudier le droit. Prague ne le lâchera vraiment qu'une seule fois, lorsqu'il ira mourir à Vienne. On sent la présence de cette ville dans tout ce qu'il écrit, même, et surtout, dans les livres où il n'y a presque pas de description de lieux.

Franz est né le 3 juillet 1883 dans la Vieille Ville de Prague dans la maison "U veze" (A la tour). La maison qui se trouve au coin de la rue près de l'église Saint-Nicolas est ravagée par un incendie en 1897 et reconstruite en 1902. Le seul vestige de la maison natale de Franz est le portail, tout le reste date du début du 20ème siècle. Dans la maison, il y aujourd'hui le Musée Kafka et sur sa façade on a installé, en 1966, un relief représentant l'écrivain, réalisé par le sculpteur Hladik.

La famille déménage souvent. Elle habite, entre autres, la maison médiévale "Minuta" (A la minute) au numéro 2 de la place de la Vieille Ville, qui sera une des plus belles de la place mais, à l'époque elle n'est pas encore restaurée et ses beaux graffites sont cachés par le crépi. La famille y vit pendant sept ans et c'est là que naîtront les trois soeurs de Franz: Elli en 1889, Valli en 1890 et Ottla en 1892.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Kafka doit immédiatement quitter l'appartement qu'il partage avec ses parents, au numéro 36 de la rue Mikulaska, aujourd'hui Parizska (l'Avenue de Paris). Il doit céder la place à sa soeur Elli qui y aménage avec ses deux enfants. Franz habitera par la suite plusieurs appartements dans les rues Bilkova et Dlouha, mais aussi au numéro 2 de la Ruelle d'or, une maisonnette située dans la célèbre rue des alchimistes au Château de Prague. En mars 1917, il loue un deux-pièces dans le palais Schönborn au quartier de Mala Strana, qui abrite aujourd'hui l'ambassade des Etats-Unis. C'est là qu'il tombera malade de la tuberculose qui finira par l'emporter. Son dernier logement pragois se trouvera dans la maison Oppelt formant le coin de la rue Mikulaska et de la Place de la Vieille Ville, tout près de l'endroit où il est né.

 

Kafka a marqué par sa présence nombre de rues et de maisons pragoises. Un promeneur informé peut suivre pas à pas toutes les étapes de sa vie, car presque toutes les maisons qu'il a habitées sont là, intactes. Aujourd'hui, la mode littéraire aidant, on trouve son nom et son portrait dans les rues, dans les kiosques où l'on vend des cartes postales, sur les affiches des spectacles inspirés par ses romans et nouvelles, et même sur les murs des jardins de Mala Strana. Quel était donc, en réalité, le rapport entre l'écrivain et Prague? Comment cet homme hypersensible voyait cette ville qu'il haïssait presque, mais qui faisait quand même partie de sa vie?

 

Voici ce qu'en dit Marthe Robert, traductrice de son journal :

 

"La ville apparaît, certes, avec ses rues, ses places, ces vieux ponts, avec son atmosphère médiévale qui s'accorde si intimement avec l'inspiration de Kafka que son entourage a pu voir, dans le style du Procès ou du Château, une sorte de réplique au style gothique pragois. Mais derrière ce cadre familier, qu'il contemple dans ses promenades solitaires, c'est autre chose qu'il voit, une fatalité qui partout lui fait signe. (...) Cette fatalité ne tient pas uniquement au fait que Kafka était Juif dans un pays où l'antisémitisme était, pour ainsi dire, traditionnel. Elle est en grande partie déterminée par la situation historique, sociale et ethnique de Prague... Juif, Kafka est triplement suspect aux yeux des Tchèques, car il n'est pas seulement Juif, il est aussi Allemand... Mais Allemand, il ne l'est que par la langue, ce qui, certes, le relie fortement à l'Allemagne, mais nullement aux Allemands de Bohême qui, à ses yeux, ne peuvent être qu'une piètre caricature. Il est d'ailleurs séparé d'eux non seulement par leurs préjugés de race, mais encore par le ghetto aux murs invisibles dont la bourgeoisie juive s'est volontairement entourée. Ainsi, Prague donne chaque jour à Kafka le spectacle d'une société où la proximité ne fait qu'aggraver la distance, où la séparation, fondée sur une loi tacite, est tacitement observée par tous, comme si la ville elle-même était victime d'un charme."

 

 

 

Maison natale 'U veze"

 

 

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Maison de son adolescence "Minuta"

 

 

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Maison de la ruelle d'or

 

 

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Franz Kafka images d'une vie.

Biographie de Franz Kafka.

 

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1 décembre 2008

Alfred de Musset - Manoir de Bonaventure et Rue du Mont Thabor

Biographie d'Alfred de Musset.

 

Alfred_de_Musset"Crois tu qu'on oublie autant qu'on le souhaite ?"

 

 

Alfred de Musset naît à Paris le 11 décembre 1810. Son père est un littérateur, devenu célèbre grâce à ses travaux sur Jean-Jacques Rousseau, à l’édition des œuvres du philosophe genevois. En compagnie de son frère Paul, l’enfant est confié dès 1817 aux soins d’un précepteur avant d’entrer deux années plus tard comme externe au Collège Henri IV. L’adolescent rédige alors des vers et conclut brillamment ses études secondaires en obtenant en 1827 le deuxième prix de dissertation latine au Concours général. Il refuse cependant d’entrer à l’École polytechnique malgré les injonctions de ses parents. Musset s’interroge au sujet de son avenir, abandonnant successivement des études de droit puis de médecine.

Au mois d’avril 1829 et sur les conseils de son père, il s’emploie dans une entreprise de fabrication d’appareils de chauffage à destination des armées. Il songe alors à entrer en littérature et fait la rencontre de Victor Hugo, le chef de file de la jeune génération romantique. Au mois de décembre de la même année paraissent d’ailleurs les "Contes d’Espagne et d’Italie". Au soir du réveillon de Noël, Musset fait ensuite la lecture de ses poèmes dans le salon familial et en présence d’Alfred de Vigny, de Charles Augustin Sainte-Beuve et de Prosper Mérimée.

Les années qui suivent confirment cette vocation. En 1830, commence une collaboration avec le journal Le Temps. Alfred de Musset livre quelques articles de critique à la rédaction du périodique. La même année cependant, deux de ses pièces de théâtre connaissent un destin médiocre. "La Quittance du diable" ne peut être jouée au Théâtre des Nouveautés et, le 1er décembre à l’Odéon, c’est l’échec que connaît "La Nuit vénitienne". Dépité, Musset fait alors le choix de s’éloigner de la "ménagerie", ne concevant désormais ses œuvres que pour la lecture. Au mois de décembre 1832 paraissent ainsi "Un Spectacle dans un fauteuil" qui contient "Namouna" et "A quoi rêvent les jeunes filles". Sans grand succès là encore auprès du public.

En 1833, Musset entre à La Revue des Deux-Mondes. La même année est publié "Andréa Del Sarto", le 1er avril, puis "Les Caprices de Marianne" le 15 mai suivant et enfin "Lorenzaccio" le 18 juillet. L’écrivain mène une vie très mondaine. C’est à cette époque qu’il fait la rencontre d’Eugène Delacroix et surtout de George Sand. Au mois de juillet, celle-ci devient sa maîtresse et, le 12 décembre, les deux amants partent ensemble pour un voyage romantique à destination de l’Italie. En compagnie de Stendhal, ils descendent la vallée du Rhône en bateau avant de s’installer, le 1er janvier de l’année suivante, à l’Alberto Reale Danieli à Venise. Musset tombe alors gravement malade. Remis, il quitte enfin Venise en compagnie de George Sand après un séjour idyllique et passionné.

De retour à Paris, l’écrivain publie "On de badine pas avec l’amour" le 1er juillet 1834. La fin de l’année est alors faite de ruptures et de réconciliations entre celui-ci et sa maîtresse. George Sand entretient d’ailleurs une liaison avec un autre amant, le médecin italien Pagello qui avait soigné Musset à Venise. La rupture est inévitable. L’année suivante est particulièrement féconde pour l’écrivain. Le 1er février 1836 paraît "La Confession d’un enfant du siècle" puis "Il ne faut jurer de rien" le 1er juillet suivant. Musset se lie alors avec Aimée Dalton. Le 19 octobre 1837, le duc d’Orléans que l’écrivain avait connu au cours de ses études au Collège Henri IV le fait nommer bibliothécaire du ministère de l’Intérieur. Cet emploi permet à Musset de toucher une confortable pension de 3.000 francs par an.

Le poète poursuit son activité dans la presse parisienne. Il fait bientôt l’éloge de la comédienne Rachel qui débute alors à la Comédie Française au mois de novembre 1838. Au mois de juillet 1840 paraissent chez l’éditeur Charpentier des Poésies complètes et des Comédies et Proverbes. Musset multiplie les productions littéraires, celles-ci paraissant toujours dans La Revue des Deux Mondes : Une Soirée perdue le 1er août de la même année, "le Rhin allemand" le 6 juin 1841, "Histoire d’un merle blanc" le 14 octobre 1842.

Après une grave crise en 1840, sa santé s’altère. Pendant l’automne 1843, Alfred de Musset effectue un séjour à la maison d’arrêt de la Garde nationale pour n’avoir pas pris sa faction. Il est atteint d’une pleurésie en 1844. Nommé Chevalier de la Légion d’honneur le 24 avril 1845, l’écrivain renoue l’année suivante avec le succès théâtral. Sa pièce, "Un Caprice", est jouée à la Comédie française. L’actrice Madame Allan s’illustre dans le premier rôle. Celle-ci sera bientôt l’amante de Musset. La même année paraît "Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée", le 7 avril. Cependant, quelques temps plus tard, l’écrivain perd son emploi, les Journées de Février marquant la chute de la Monarchie de Juillet.

Sous la Seconde République, les pièces de Musset continuent à être jouées sur les scènes parisiennes : "Louison" au mois de février 1848 au Théâtre Français, "Le Chandelier" au mois de juin 1850. Enfin le 14 juin 1851, "Les Caprices de Marianne" est créé à la Comédie Française, à l’initiative de Bulloz, ancien directeur de La Revue des Deux-Mondes devenu administrateur de l’institution. Auréolé par ce nouveau succès, l’écrivain est enfin élu à l’Académie française, le 12 février 1852 et après trois tentatives. Installé au n°6 de la rue du Mont Thabor, Musset est nommé au mois de mars 1853 bibliothécaire du ministère de l’Instruction publique.

Dans les années qui suivent, il effectue de longs séjours au Croisic en 1854 puis au Havre l’année suivante pour des raisons de santé. Son état s’aggrave d’ailleurs rapidement. Alfred de Musset décède le 2 mai 1857. Après des obsèques à l’église Saint Roch le surlendemain, l’écrivain est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

 

 

 

 

Le manoir de Bonaventure sa demeure.

 

Après avoir traversé les siècles accompagné de son cortège de légendes et d’ombres illustres, le manoir de Bonaventure demeure, malgré les outrages que le temps- et parfois les hommes- lui ont infligés, l’un des hauts–lieux de la vallée du Loir. Dans un cadre paisible et verdoyant, au confluent du Loir et du ruisseau du Boulon, le site est aussi un lieu de passage puisque la route de Montoire à Vendôme et une des anciennes voies de Paris à Tours croisent tout près de là au Gué du Loir.

L’origine du nom du lieu est mystérieuse et, faute de document antérieur au 16ème siècle, c’est sur la légende qu’il faut s’appuyer. S’agit-il du nom de la chapelle dédiée à saint Bonaventure, mort en 1274 et qui séjourna chez les moines Cordeliers de Vendôme ? Est-ce une allusion à l’heureuse traversée du Gué pendant la guerre de Cent Ans qui fit de cette zone une frontière entre possession anglaise et française ? Encore ne serait-on oublier le jeu de mot plaisant (Bonne aventure) dont Molière s’inspira pour la chanson galante que fredonne Alceste dans "le Misanthrope" :

"si le roi m’avait donné
Paris sa grand-ville
Et qu’il me fallut quitter
L’amour de ma vie,
Je dirais au roi Henri :
Reprenez votre Paris ;
J’aime mieux ma vie, au gué
J’aime mieux ma vie"

Heureusement, l’archéologie et l’histoire lèvent le voile sur le mystère et éclairent de leurs précisions le flou de la tradition. Les fouilles actuelles ont mis à jour de très anciennes fondations sur lesquelles s’élevait au XIIIè siècle une maison religieuse appartenant aux Templiers de Vendôme, puis après 1312 aux Cordeliers dont Bonaventure était le grand saint. Au début du XVème siècle, les Cordeliers, pour observer la règle de pauvreté, doivent abandonner la Bonaventure qui échoit à des laïques. En 1533, le manoir est la possession de Nicolas Girard de Salmet, seigneur attaché au service d’Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, père du futur Henri IV.

La tradition veut que la Bonaventure ait alors été le théâtre de réjouissance auxquelles aurait participé Pierre de Ronsard, venu en voisin de son manoir de la Possonnière, à Couture-sur-Loir, c’est à cette époque qu’aurait vu le jour le refrain "La Bonne Aventure au Gué".

Ce seizième siècle voit l’édifice s’enrichir d’un bâtiment Renaissance qui coiffe le bâtiment des Templiers et d’une chapelle Renaissance sur l’emplacement de celle des Templiers. L’enceinte d’origine est complétée par des fossés et un pont-levis, avec l’autorisation de celui qui allait devenir "le bon Roi Henri", Henri de Navarre, duc de Vendôme, en 1579.

En 1537, la Bonaventure change de propriétaire, à l’occasion du mariage de Marie, fille de Nicolas Girard de Salmet avec Claude de Musset. Elle restera propriété de la famille de Musset pendant 3 siècles, malgré deux interruptions(de 1699 à 1707 puis de 1786 à 1802).

En 1809, le domaine revient à Victor Donatien de Musset – Patay, propriétaire du domaine de la Vaudurière à Lunay, et père du poète Alfred de Musset qui, sous la restauration, y fait de fréquents séjours.Mais en 1833, dernier héritier des seigneurs de La Bonnaventure, il vend le manoir familial où sont nés tous les siens.

En 1847, la Bonaventure passe à la famille de Sachy de Fourdrinoy, puis en 1869 à la famille Memme dont le dernier possesseur, Robert, meurt en 1969. C’est à cette date que la Bonaventure est achetée par ses actuels propriétaires, la famille Magnant.

Après avoir traversé le XVIIème siècle en conservant son aspect médiéval et ses aménagements intérieurs, le bâtiment fut transformé et endommagé à la fin du XVIIIème siècle : sculptures rasées, meneaux de fenêtres brisés, vitrages au plomb supprimés, cheminées démolies, fenêtres murées. Le XIXème siècle accéléra la déchéance avec la destruction des linteaux des fenêtres et de leur décoration, la disparition d’une tour d’angle du bâtiment et d’une tour du portail. Le pigeonnier fut transformé en maison d’habitation puis en étable. Lorsque le manoir fut racheté en 1969, il était au bord de la ruine.

Classé monument historique en 1966, la Bonaventure est livrée en 1970 aux mains des ouvriers. D’abord orienté vers l’arrêt de la destruction et le sauvetage des bâtiments encore debout, l’essentiel du gros œuvre a été réalisé en dix ans, et grâce à l’acharnement de ses propriétaires, la Bonaventure est désormais sauvée.

 

 

 

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La rue du Mont Thabor.

 

Numéro 6, dernière adresse de Musset.

Il avait quitté le numéro 11 de la rue Rumfort en octobre 1852 pour venir s'y installer.

 

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