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Maisons d'écrivains
23 février 2009

Henrik Ibsen - Oslo

Biographie d'Henrik Ibsen.

 

Henrik_Ibsen"Il y a ceux qu'on aime et ceux avec qui on se plait".

 

Le 20 mars 1828, Henrik Johan Ibsen naît à Skien, en Norvège, dans la "maison Stockmann". Il est le fils de Knud Plesner Ibsen et de Marichen Altenburg, l'aîné d’une famille de cinq enfants. Les Ibsen sont membres de la bourgeoisie locale. Son père cependant, marchand de son état, fait faillite en 1835, ce qui contraint les siens à déménager à Venstop, après que les biens de la famille ont été vendus aux enchères. Le 3 janvier 1844, Henrik Ibsen quitte ses parents et gagne Grimstad. Là, il s’emploie en tant qu’apprenti chez le pharmacien Jens Aarup Reimann, demeurant à ses cotés six années durant. En 1846, le 9 octobre, un enfant naît des suites d’une liaison entre le jeune homme et Else Sophie Jensdatter, une domestique de la maison Reimann. Dans les années qui suivent, il s’essaie à la littérature, rédigeant quelques vers, mais aussi une pièce de théâtre, "Catilina". A Christiania en 1850, Ibsen, malgré ses lacunes en grec et en arithmétique, obtient son baccalauréat.

La même année voit la toute première représentation d'un spectacle écrit par Ibsen, la pièce en un acte, "Le Tertre des guerriers", au Christiania Theater, le 26 septembre, sous le pseudonyme de Brynjolf Bjarme. L’étudiant qu’il est devenu se préoccupe quelques temps de politique et adhère au syndicalisme naissant. A Bergen et grâce à Ole Bull, un violoniste norvégien, Ibsen est engagé par le Théâtre norvégien (Det Norske Theater) de Bergen comme assistant metteur en scène. C’est pourquoi, en 1852, il est envoyé au Danemark, puis en Allemagne étudier l’art de la scénographie. A son retour, il fait jouer, à Bergen, "La Nuit de la Saint-Jean" (Sancthansnatten),qui est un échec, puis "Dame Inger d'Østeraad" en 1855, "La Fête à Solhoug" l’année suivante, "Olaf Liljekrans" enfin, ces deux dernières œuvres s’inspirant des Ballades populaires norvégiennes de Brostrup Landstad. Au cours de l’été 1857, l’auteur dramatique se voit
offrir un poste de directeur artistique par le Théâtre de Christiania.

Le 18 juin 1858, Henrik Ibsen épouse Susanna Thoresen, belle-fille de Magdalene Thoresen, un écrivain alors réputé. Ensemble, les jeunes époux s’installent à Christiania (l’actuel Oslo). Un fils, prénommé
Sigurd, naît le 23 décembre 1859. Après avoir fait jouer "Les Guerriers à Helgeland", l’écrivain fonde la Société norvégienne chargée de développer la diffusion de la culture locale. Les années qui suivent sont cependant difficiles pour lui. Sa gestion du Théâtre de Christiania est en effet très critiquée. Celui-ci doit d’ailleurs fermer ses portes en 1862. Entre-temps, Ibsen demande, en vain, au gouvernement de lui octroyer les subsides nécessaires à financer un voyage à l’étranger, afin de s'initier aux techniques théâtrales dans les grandes capitales européennes. Les périodes de doute, de dépression se succèdent alors. A tel point que le dramaturge songe au suicide.

En 1862, il rédige "La Comédie de l'amour" et part pour un périple dans le Gudbrandsdal et l'Ouest de la Norvège, en quête d'éléments littéraires issus de la mémoire populaire. Le folkloriste, qui vit à présent dans le dénuement, publie l’année suivante les "Prétendants à la Couronne", qui sera joué à Christiania avec un très grand succès. Celui qui s’est voué à célébrer la culture nordique doit s’expatrier, faute d’une plus large reconnaissance de son talent. Le 5 avril1864, Ibsen part ainsi pour un long voyage qui durera vingt-sept années. A Copenhague, puis à Lübeck, Berlin, Vienne, il est enfin à Rome, bientôt rejoint par sa femme et leur fils. En 1866, l’écrivain publie "Brand", un drame destiné à être lu, très inspiré de la philosophie de Kierkegaard. L’ouvrage est un succès. A tel point que le gouvernement norvégien attribue à son auteur une subvention annuelle. Celui-ci est désormais à l'abri du besoin. L’année suivante, le 14 novembre, après quelques voyages au cœur de l'Italie, Ibsen publie "Peer Gynt". Cette pièce, en cinq actes, à peu près injouable donc, lui assure cette fois-ci une renommée définitive. A sa demande, le compositeur Edvard Grieg la mettra en musique.

En 1868, Ibsen et les siens s’installent à Dresde. L’année suivante, en Suède, l’écrivain reçoit une décoration des mains du roi Charles XV, avant d’être invité à représenter son pays lors de l’ouverture du canal de Suez. Au mois de septembre de la même année, il publie "L’Union des jeunes" (Des unges Forbund), une comédie en prose qui se déroule dans le monde contemporain. Un tournant dans son œuvre. De retour d’Egypte, Ibsen se réinstalle à Dresde. L’année 1871 est celle de la publication de son unique recueil de vers, "Poèmes" (Digte). Après avoir été décoré par le Danemark, c’est au tour de la Norvège, sa patrie, de lui accorder une distinction. Ibsen est fait chevalier de l’ordre de saint Olaf en 1873, alors qu’il fait partie, à Vienne, du jury de l’Exposition internationale d’art. Cette reconnaissance internationale lui vaut également d’être traduit en langue étrangère. Brand peut désormais être lu en allemand.

Après avoir fait paraître "Empereur et Galiléen" (composé de La Chute de César et de L’Empereur Julien), une pièce construite autour du dualisme liberté, nécessité, l’écrivain est de retour en Norvège, l’espace d’un court séjour à Christiania. L’année suivante, il se réinstalle à Munich, où le théâtre de la Cour donne une représentation des "Guerriers à Helgeland". Enfin, une de ses œuvres est jouée hors de Scandinavie. Après les "Soutiens de la société" en 1877, "Une Maison de poupée" est publié le 4 décembre 1879, puis joué pour la première fois au Théâtre royal de Copenhague, le 21 décembre suivant. Installé à Rome jusqu’en 1885, Ibsen rédige "Les Revenants" en 1881, un autre de ses chefs d’œuvre, "Un Ennemi du peuple" en 1882, "Le Canard sauvage" en 1884. Enfin, après onze années d’exil, en 1885 donc, le fils prodigue revient en Norvège, l’espace d’un été. Suivent "Rosmersholm" en 1886, "La Dame de la mer" en 1888…

A présent la notoriété d’Ibsen est internationale et sa gloire littéraire définitivement assise. Ses pièces sont jouées partout en Europe, à Londres, à Bruxelles, à Paris, à Berlin, et aux Etats-Unis. 1891, "Hedda Gabler", 1892 le Constructeur Solness, le Petit Eyolf en 1894… Entre temps, les Ibsen sont de retour, définitivement, en Norvège, leur Mère-Patrie, et s’installent à Christiania. En 1898, l’année de ses soixante-dix ans, Ibsen est fêté un peu partout dans le monde. En Norvège et en Allemagne, une édition complète de ses œuvres est entreprise. Au delà, ses pièces sont jouées et appréciées. L’année suivante est celle de la publication de "Quand nous, morts, nous réveillerons", la dernière œuvre du dramaturge. En 1900, puis en 1901, Ibsen subit une attaque d’apoplexie. L’écrivain, à présent, ne peut plus pratiquer sont art et décède le 23 mai 1906.

 

 

Oslo sa ville.

 

A Oslo, l'ombre d'Ibsen est facile à attraper ! Il suffit de marcher en plein centre, dans cette ville rectiligne dont les reliefs et les façades colorées brouillent la rigueur géométrique. Quand il était enfin devenu l'idole de ses compatriotes, Ibsen faisait deux fois par jour la même promenade, à midi et à 18 heures. Il habitait à l'ouest du château royal et de son parc, (il avait la clef du château, le roi lui en avait remis un double), autour desquels se noue tout le centre de la cité. De là il descendait pour atteindre la rue Karl-Johan, qui relie le château au Parlement, et marchait jusqu'au Grand Café du Grand Hôtel. Il prenait place derrière la vitre donnant sur la rue, buvait un alcool puis repartait par le même chemin.

 

La large artère qui forme avec une rue parallèle une avenue boisée en son centre n'a guère changé et s'allonge parmi les immeubles blanc et jaune. Au Grand Café, la table d'Ibsen est mise en évidence et conserve sur son plateau de bois un verre prêt à être servi et un haut-de-forme posé sur un journal d'époque. Un carton indique que la place est "réservée à Henrik Ibsen". On peut s'y faire photographier, mais pas s'y installer. Dans la même rue, le beau Théâtre national se campe sur ses arches et ses colonnes. Ibsen l'a connu, il a même vu naître les deux statues vert-de-grisées qui se dressent à sa proue : la sienne et celle de son ami et rival, Bjornstjerne Bjornson, les deux gloires du théâtre norvégien. Il n'aimait guère son effigie. En effet, raide dans son manteau sombre, il a l'air maussade et bougon.

 

Dans le centre d'Oslo, les trajets se font en quelques enjambées. Presque tout est à la portée du marcheur le plus paresseux : le joli port dont le fer à cheval place quelques voiliers anciens et des navires modernes sur une eau très bleue, les Galeries nationales, où "Le Cri" de Munch (qui fit des dessins pour Ibsen) est accroché entre un Picasso et un Gauguin. Pour l'appartement de l'écrivain, devenu musée, il suffit d'avoir l'allant très relatif d'Ibsen, qui, tout descendant de Viking qu'il soit, était petit et peu sportif. On monte à la gauche du château et, au-dessus d'un restaurant italien, l'Ibsen-Museet ouvre ses portes et sa longue enfilade de pièces. Très récemment restauré, il a retrouvé son encombrement d'origine : les bourgeois d'alors aimaient les cadres innombrables, les meubles massifs, les rideaux lourds. La traversée du bureau de l'écrivain est un moment poignant : alors que la décoration vise au grandiose, la table de travail est de dimension modeste, très humble.

 

A sa droite, Ibsen avait suspendu un grand portrait de Strindberg, dont le peintre Christian Krogh avait dégagé l'aspect brutal et presque halluciné. Strindberg, son jeune et grand rival suédois, qui ne cessait de le défier par ses pièces et ses déclarations belliqueuses. Ibsen observait tous les jours les yeux fous de l'ennemi et trouvait dans ce duel mental les forces qui lui permettaient de repousser les blessures de l'âge.

 

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16 février 2009

Jules Michelet - Château de Vascoeuil

Biographie de Jules Michelet.

 

Jules_Michelet"Le plus difficile n’est pas de monter, mais en montant de rester soi."

 

Jules Michelet naît le 22 août 1798 à Paris, dans une chapelle du quartier Saint-Denis, transformée sous la Terreur en maison de rapport. L’immeuble est également occupé par l’atelier de son père, un modeste imprimeur. Ce dernier est mis en difficulté par les lois qui régissent le régime de la presse sous le Consulat. Son fils Jules, comme toute la famille, doit aider l’artisan dans son travail, avant que ce dernier ne soit définitivement ruiné en 1800. Il abandonne alors son métier et subvient aux besoins des siens en offrant ses services de comptable aux commerçants du voisinage. Les Michelet se sont à présent installés près du Jardin des Plantes. Leur fils passera ainsi une partie de son enfance auprès des artisans et autres gens du peuple.

Jules Michelet effectue ses études à l’institution Briand, puis au collège Charlemagne. Remarqué par ses professeurs, il remporte un prix de discours français au concours général en 1816, avant d’être reçu au Baccalauréat l’année suivante. En 1819, après quelques années passées à la Sorbonne, Michelet obtient le titre de docteur ès lettres, après avoir soutenu avec succès ses deux thèses - l'une porte sur les "Vies parallèles" de Plutarque, l'autre sur "L'Idée de l'infini d'après Locke". Le 21 septembre 1821, il est également lauréat de l’agrégation de Lettres.

Après être entré comme professeur à l'institution Briand, Michelet est appelé à enseigner l'histoire au collège Sainte-Barbe. En 1824, il compose un "Tableau chronologique de l'histoire moderne" à destination de ses élèves, tandis qu’est issu de ses cours un "Précis d'histoire moderne", publié en 1829. La même année, Jules Michelet épouse Pauline Rousseau, de sept ans son aînée. Le couple, dans lequel ne règne qu’une entente de façade, aura deux enfants. A cette époque, l’historien hésite encore au sujet de sa vocation. En effet, il se sent également attiré par la philosophie et fait d’ailleurs paraître une traduction de la "Philosophie de l'histoire" de Vico.

A partir de 1827, Michelet occupe la chaire de philosophie et d'histoire de l'École Normale, rétablie depuis peu à l’initiative de Monseigneur Frayssinous, ministre de l’Instruction et des Cultes, sous l’appellation "d’École préparatoire". Ce n’est qu’en 1829 qu’il se consacre à l'enseignement de l'histoire ancienne au collège Sainte-Barbe. Son cours, qui traite de la République, est publié en 1831. Entre temps, au printemps 1830, l’historien effectue son premier voyage en Italie, avant qu’éclate la révolution qui va jeter de nouveau le roi Charles X sur les chemins de l’exil. Ce dernier, qui avait eu vent de la réputation de Jules Michelet, lui avait confié l’éducation de la fille de la duchesse de Berry.

L’historien est distingué par le nouveau pouvoir en place. S’il a pu un temps passer pour un conservateur, un ultra - Michelet a été baptisé en 1816 - , il appartient à l’époque à la mouvance libérale. Aussi la Monarchie de Juillet le confirme dans son poste à l'École Normale, lui confiant la chaire d’histoire du Moyen Age et des Temps modernes. En 1831, il est également nommé chef de section aux Archives nationales. Au milieu de cette immense collection de documents, Jules Michelet dispose alors d’un trésor qu’il ne va cesser de parcourir, délaissant parfois son enseignement. Il publie en 1833 un "Précis de l'histoire de France", ainsi que les deux premiers volumes de sa grande "Histoire de France", dont la rédaction a commencé en 1831. Celle-ci s’arrêtera à la fin du XVème siècle, avec le règne de Louis XI.

Si le deuxième tome s’ouvre avec le "Tableau de la France", une préface écrite dans un style flamboyant, l’historien éprouve quelques difficultés à penser le devenir du peuple français, et donc les siècles de la monarchie absolutiste comme les décennies de la période révolutionnaire. En 1834 et 1835, Michelet supplée à la Sorbonne François Guizot, appelé à des responsabilités ministérielles. L’entente entre les deux hommes dure peu de temps, le républicanisme du premier inquiétant le second. L’historien voyage beaucoup. Il est ainsi en Angleterre, dans le Sud-Ouest de la France, en Flandre, en Allemagne, en Suisse et dans le Nord de l'Italie. Les notes prises au cours de ces différents séjours seront réunies en volume en 1894 sous le titre de "Sur les chemins de l'Europe". Les "Mémoires" de Luther, traduites par ses soins, paraissent également en 1835, "Le Moyen-Age" de 1833 à 1844, "Les Origines du droit français" deux années plus tard, les "Actes du procès des Templiers", de 1841 à 1851.

Jules Michelet voue son existence à l’histoire, réglant strictement son emploi du temps journalier. Tôt levé, il consacre sa matinée à l’écriture, avant de se rendre aux archives à partir de 11 heures. En milieu d’après-midi, l’historien quitte ses vieux papiers et ses dossiers afin de rendre visite à ses amis et ses relations. Sa femme décède en 1839. L’année précédente, c’est la consécration pour l’homme de science. Le 13 février, il est en effet nommé au Collège de France, à la chaire d’histoire et de morale. Michelet trouve alors sous la coupole une tribune à la mesure de son éloquence et de son engagement. L’historien milite pour la cause libérale et démocratique. "Le Peuple" paraît en 1846, suivi l’année suivante par le premier volume de sa monumentale "Histoire de la Révolution". L’ensemble sera achevé en 1853 et tranche par rapport aux écrits contemporains, notamment ceux d’Alphonse de Lamartine ou de Louis Blanc, sur cet événement fondateur. La jeunesse estudiantine lit avec passion cet ouvrage qui exalte l’harmonie sociale.

L’année 1848 ouvre une période agitée pour l’historien, qui bientôt mettra un terme à sa carrière universitaire. Au Collège de France, Michelet critique à présent le gouvernement, qu’ébranle la Campagne des Banquets. François Guizot suspend son cours le 2 janvier. Ce dernier est rétabli le 6 mars, quelques jours après l’avènement de la Seconde République, avant d’être de nouveau interrompu l’année suivante, quand le nouveau régime prend un tour plus conservateur. La révolution de 1848 est en effet saluée par Michelet comme un événement libérateur et son cours, public, demeure un foyer d’agitation. Avec "Pologne et Russie", en 1851, l’historien fustige la réaction. Aussi est-il révoqué le 12 avril 1852, peu après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Ayant refusé de prêter serment au Second Empire, l’historien doit également quitter les Archives.

En 1848, Michelet entame une correspondance avec une jeune institutrice, Mademoiselle Athanaïs Mialaret, de trente années sa cadette. Celle-ci réside à Vienne. Leur rencontre aboutit en 1850 à un mariage qui lui procurera le bonheur domestique. Ce n'est qu'en 1855 que Michelet reprend son "Histoire de France". Il la poursuit jusqu'en 1789 avec les onze volumes qui paraissent de 1855 à 1867. Son épouse,qui écrit elle aussi, le pousse à revenir aux études de sciences naturelles qui l'avaient attiré dans sa jeunesse. "L'Oiseau" en 1856, "L'Insecte" en 1859, "La Mer" en 1861, "La Montagne" en 1868 témoignent de son attachement pour la nature. Avec "L'Amour" en 1858, "La Femme" en 1859, "Nos Fils" en 1869, Michelet se préoccupe également de philosophie morale. En rédigeant "La Sorcière", qui paraît en 1862, Jules Michelet fait de nouveau œuvre d’historien, une histoire cependant mêlée de psychologie et de visions personnelles.

En 1869 d’ailleurs, son éditeur souhaitant réimprimer l’ensemble des dix-sept tomes de son "Histoire de France", Jules Michelet rédige pour l’occasion une préface pour l’ouvrage, entre le 22 février et le 12 septembre. Jugeant a posteriori son œuvre, l’historien affirme ainsi avoir eu l’intention de se démarquer de ses contemporains. Michelet en effet ambitionne de faire une histoire totale, à la différence de ses confrères trop attachés selon lui à reconstituer ou à interpréter les événements politiques. En écrivain passionné, il tente d’expliquer le mouvement profond des sociétés et des siècles dans un style lyrique. Ses textes, qui s'appuient sur une documentation abondante et de première main, ne sont cependant pas sans parti pris idéologique. Ainsi, influencé par le mouvement romantique, c’est un Moyen-Age foisonnant qu’il nous décrit, avant que ne domine une vision plus sombre à partir de 1855, à l’époque où le républicain doit subir le régime honni.

La guerre de 1870 face à la Prusse, l'invasion du territoire national par l’ennemi, les atrocités commises pendant la Commune parisienne et sa répression par les Versaillais frappent au cœur le patriote. Avec "La France devant l'Europe", un opuscule, Michelet proteste contre le Traité de Francfort qui impose la perte de l'Alsace et de la Lorraine. En 1872, il entreprend de poursuivre son grand œuvre et entame une "Histoire du XIXème siècle". Celle-ci demeurera inachevée. L’historien décède le 9 février 1874 à Hyères. L’année suivante, son épouse se chargera de la publication de ses souvenirs sous le titre de "Ma Jeunesse et mon journal".

 

Sa demeure le château de Vascoeuil.

 

 

Chateau_de_vascoeuilVascoeuil (prononcez Vacoeuil), petit village à l'orée de la forêt de Lyons dans l'Eure, est réputé pour son château devenu l'un des plus vivants centres d'art contemporain de Normandie.

Modeste dans ses proportions, le château de Vascoeuil n'en demeure pas moins élégant et charmant. Bâti du XIVème au XVIIème siècle, il comporte des salles magnifiquement restaurées où des expositions d'artistes contemporains se renouvellent sans cesse.

Le domaine de Vascœuil appartenait au duché de Longueville jusqu'en 1694. À cette date, le dernier duc étant mort sans descendance, le roi de France s'appropria ses terres. Le fief de Vascœuil appartint jusqu'en 1505 à la puissante famille de La Haye, puis fut vendu au marchand rouennais Guillaume Le Gras.

La tour du château accueillit en son temps le cabinet de travail de l'historien Jules Michelet. Une dépendance du domaine du XVIIIème siècle abrite aujourd'hui un musée qui lui est consacré.

L'historien fut victime de la censure du Second Empire en raison de ses positions libérales. Son cours professé au Collège de France fut supprimé dès 1851, soit un an avant la proclamation de l'Empire, puis, il perdit son poste aux Archives nationales pour avoir refuser de prêter serment à Napoléon III en 1853. Michelet se retira alors de la vie publique pour se consacrer à son travail d'historien.

Pendant plus de vingt ans, Michelet fit de fréquents séjours au château de Vascoeuil qui appartenait à la mère d'un de ses élèves au Collège de France, Alfred Poullain-Dumesnil. Epris de cette femme, il fut reçut dans cette demeure des XVe, XVIe et XVIIe siècles en 1840. Elle décéda en 1842, mais Michelet continua à se rendre à Vascoeuil : sa fille issue d'un premier mariage et Alfred étaient tombés amoureux l'un de l'autre. L'union fut célébrée en 1843. C'est ici que Michelet conçut le plan de sa gigantesque "Histoire de France" qui parut dans son intégralité en 1869. Il trouvait une inspiration certaine dans la contemplation des murailles médiévales du château, mais le spectacle de la nature et la chaleureuse atmosphère familiale influençèrent également son oeuvre naturaliste ("La Mer", "l'Oiseau").

Le Château de Vascoueil présente aujourd'hui son cabinet de travail, restitué à l'identique, au sommet de la tour. Un musée a été inauguré en 1989 afin de rappeler les séjours de l'historien. Il présente des portraits et des bustes de Michelet, des photos de lui par Nadar, des souvenirs de l'écrivain et de sa famille mais aussi de leurs hôtes célèbres, Béranger, Lamennais, Edgard Quinet. Outre le musée Michelet, le château de Vascoeuil accueille un important centre d'Art contemporain organisant régulièrement des expositions.

La promenade culturelle se poursuit dans le parc et le jardin à la française où l'on peut saluer plus d'une cinquantaine de bronzes, marbres, céramiques et mosaïques du XXème siècle, œuvres de Dali, Braque, Volti, Vasarely, Cocteau, Chemiakin…

 

 

 

 

 

 

 

 

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Château de Vascoeuil.

 

 

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9 février 2009

Dylan Thomas - Laugharne

Biographie de Dylan Thomas.

 

Dylan_Thomas"Un alcoolique est quelqu'un que tu n'aimes pas et qui boit autant que toi".

 

 

 

 

 

Dylan Marlais Thomas, né à Swansea (pays de Galles), le 27 octobre 1914 fut un écrivain précoce mais ne connut qu'une assez brève carrière.

Au cours de ses études (1925-1931) au lycée de sa ville natale, où son père enseignait l'anglais, il compose déjà d'habiles poèmes. Certains d'entre eux (et ce sera aussi le cas pour quelques autres jusqu'en 1934) sont écrits en collaboration, notamment avec Daniel Jones, les deux "mystificateurs" composant alternativement vers pairs et impairs.

La période suivante, qui le voit travailler pour le South Wales Daily Post et tenir des rôles au Swansea Little Theatre, est riche en activité poétique : après quelques pièces qui paraissent dans le New English Weekly et le Sunday Referee, elle culmine avec la publication en décembre 1934 du recueil "Eighteen Poems". En 1936, année de l'exposition surréaliste de Londres, à laquelle il participe, Thomas fait paraître la nouvelle série des "Twenty-Five Poems".

En 1937, il se marie avec Caitlin MacNamara (1913-1994) et aura trois enfants avec elle, malgré une relation houleuse et entachée par des écarts conjugaux, Caitlin étant proche du peintre Augustus John. Un premier garçon nommé Llewelyn naît en janvier 1939 (décédé en 2000), puis une fille en mars 1943, prénommée Aeronwy, et enfin un autre garçon, Colm Garan, naît en juillet 1949.

A la veille de la guerre (août 1939) il donne "La Carte du Tendre" (The Map of Love), qui comprend une quinzaine de poèmes et sept petites œuvres en prose (dont celle à laquelle le volume doit son titre), et, en avril 1940, "Portrait de l'artiste en jeune chien" (Portrait of the Artist as a Young Dog), dans lequel il évoque des souvenirs marquants de son enfance.

Réformé, il écrit de 1940 à 1944 plusieurs scénarios de films documentaires, et apporte de 1945 à 1950 sa collaboration à la B.B.C. Après la publication, en 1946, du recueil de poèmes "Morts et entrées" (Deaths and Entrances), il s'oriente davantage vers la prose et la production d'œuvres dramatiques : scénario d'un long métrage, "Le Docteur et les démons" (The Doctor and the Devils, 1953), et une pièce "vocale", le célèbre "Au bois lacté" (Under Milk Wood-A Play for Voices) qui paraîtra en volume après sa mort, en 1954.

Il se fait aussi lecteur de poèmes, c'est au cours de son quatrième voyage aux États-Unis, où il rencontrait à ce titre un très vif succès, qu'il meurt quelques jours après son trente-neuvième anniversaire.

Dylan Thomas aimait se vanter de sa consommation d’alcool. Durant un accident survenu le 3 novembre 1953, il retourna au Chelsea Hotel de New York et déclara: "I've had 18 straight whiskies, I think this is a record" (j’ai bu 18 whisky, je pense que c’est un record). Six jours plus tard, pendant sa tournée promotionnelle new-yorkaise à la White Horse Tavern, de Greenwich Village (Manhattan), il s’évanouit après avoir trop bu.

Un peu plus tard, Thomas s'éteint au St Vincent Hospital de New York. La cause première fut une pneumonie, accompagnée d'une faiblesse du foie et d'une hypertension intra-crânienne (souvent causée par un hématome ou un œdème cérébral, mais aussi par une défaillance du foie) en causes aggravantes. D’après Jack Heliker, ses derniers mots ont été : "After 39 years, this is all I've done" (Après 39 ans, c’est tout ce que j’ai fait). À la suite de sa mort, son corps fut rapatrié au Pays de Galles pour être enterré à Laugharne, ville qu’il appréciait. En 1994, sa femme Caitlin fut mise en terre à ses côtés.

En dehors des œuvres poétiques rassemblées en 1952 (Collected Poems), on notera, en publication posthume : "Très tôt un matin" (Quite Early one Morning, 1954), qui réunit diverses causeries faites à la B.B.C.,  "Une vue de la mer" (A Prospect of the Sea, 1955), où l'on trouve de brèves histoires et des essais que l'auteur souhaitait conserver et qui constitue pour une part un complément à l'autobiographie du "Portrait", quant au curieux "Aventures dans le commerce des peaux" (Adventures in the Skin Trade, 1955), dont certains passages avaient paru séparément en 1941 et en 1953, c'est une fantaisie romanesque, demeurée inachevée, qui mêle constamment rêve et réalité.

Dylan Thomas est unanimement reconnu comme l’un des plus brillants poètes du XXe siècle de langue anglaise, on le considère comme le leader de la littérature anglo-galloise. Son univers vif et fantastique était un rejet des conventions de son siècle. À l’inverse de ses contemporains qui tendaient vers des sujets politiques et sociaux, Thomas exprimait ses émotions avec passion et cela se ressent dans son style, à la fois intime et lyrique.

 

Sa maison à Laugharne.

 

 

 

 

 

Boat_House_LaugharneEn 1934 Dylan Thomas en compagnie du poète Glyn Jones, visite Laugharne et tombe sous le charme de cette ville côtière du Pays de Galles. Il l'a décrite comme "la ville la plus étrange du Pays de Galles". Située au sud du pays, cette tranquille bourgade, d'expression anglaise, donc isolée en terre galloise, était réputée pour l'exenticité de ses habitants. Parmi eux un célèbre passeur sourd-muet et un original ayant converti une Rolls en "Fish & chips" ambulant.

C'est aussi dans cette ville qu'il retrouva Caitlin, sa future femme, en juillet 1936. A cette époque celle-ci était la compagne du peintre Augustus John. Caitlin et Dylan s'étaient rencontrés au début de l'année et il en était tombé aussitôt amoureux. Il va sans dire que l'arrivée du poète n'enchanta guère le peintre. C'est pourtant bien Dylan que Caitlin épousera en 1937, c'est sans doute aussi pour ces raisons que Laugharne était chère à leurs coeurs.

Cette ville "intemporelle, douce et séduisante" devint par la suite, plus par hasard que par choix profond, le lieu de résidence du couple. En 1938, Richard Hugues, un habitant de Laugharne que le poète comptait parmi ses amis, leur a trouvé un logement à prix abordable. Cette maison appellée Eros, située rue Gosport était modeste mais convenait parfaitement aux besoins du couple.

Le couple est très vite devenu un sujet de curiosité pour les habitants de Laugharne, Paul Ferris écrit dans sa biographie du poète "les voisins jettaient des coups d'oeil à travers les rideaux dans l'espoir d'apercevoir la jeune Madame Thomas en robe d'intérieur pourpre, ou bien observaient son mari, qui était supposé être un écrivain où quelque chose dans le genre, trottiner jusqu'en bas de la colline pour aller chercher de l'eau à la fontaine publique vêtu de son pyjama et d'un pardessus".

Trois mois après leur installation à Eros, ils ont déménagé pour Sea View, une maison plus spacieuse mais tout autant spartiate. Pendant que Caitlin attendait leur premier enfant, Dylan travaillait sur son troisième volume de poésie "La Carte du Tendre", mais les dettes et l'incertitude, alliés au besoin de stabilité du à la naissance de leur fils, ont fait qu'en mai 1940 ils ont quitté Sea View et Laugharne.

Ils y sont retournés en 1949, lorsque Margaret Taylor, épouse de l'éminent historien AJP Taylor, et bienfaitrice de Dylan a acheté pour eux Boathouse pour la somme de 3000 £. Le poète adorait cette maison avec une vue imprenable sur la mer au spectacle toujours renouvelé. A cette époque, Caitlin attendait leur troisième enfant qui devait naître en juillet.

Boathouse fut la dernière demeure du poète. Après son décès à New York, son corps fut rapatrié en Grande Bretagne, il repose dans le cimetière de St Martin's Church, où son épouse le rejoint en 1994.

La maison est devenue un lieu de pélerinage pour tous les admirateurs du poète. En 2003, elle a été transformée en musée et on peut voir les pièces comme au temps de Dylan, lorsqu'il y habitait et y écrivait ses oeuvres, avec une multitude de papiers, jonchant même le sol.

Non loin de la maison se trouve la mairie de Laugharne avec son horloge et sa girouette, image que l'on retrouve dans sa célèbre pièce "Au bois lacté" :

"We are not wholly bad or good
Who live our lives under Milk Wood,
And Thou, I know, will be the first
To see our best side, nor our worst"

"Nous ne sommes pas totalement mauvais ou bon
Nous qui vivons nos vies au bois lacté,
Et toi, je le sais, tu seras le premier
Qui verra notre côté le meilleur, et non le pire"

 

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Dylan Thomas sur le site d'Esprits Nomades.

Dylan Thomas : Site officiel.

The Dylan Thomas Boathouse, Laugharne.

 

The life of Dylan Thomas.

 

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