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Maisons d'écrivains

26 janvier 2008

Gustave Flaubert - Croisset

Biographie de Gustave Flaubert.

 

 

 

flaubert"Ce qui me console de la vie, c'est la mort, ce qui me console de la mort, c'est la vie".

 

Gustave Flaubert naît à Rouen le 13 décembre 1821. Son père dirige l'Hôtel Dieu de Rouen. Il connaît dès l'enfance, la monotonie de la vie de province où il puise sans doute le goût de l'observation méticuleuse. En février 1832, il entre au collège Royal à Rouen où il se révèle doué mais indiscipliné. Il rédige en 1834, le journal manuscrit "Art et Progrès", où les nouvelles théâtrales tiennent une place importante.

Au cours de l'été 1836, il rencontre à Trouville Maurice Schlesinger, et surtout sa femme Elisa, pour laquelle il nourrît un amour sans espoir. Cette passion est à l'origine de "L'Education Sentimentale" en 1843. Il commence les "Mémoires d'un fou" en 1838, l'année suivante, il écrit "Rêve d'Enfer" et "La Main de Fer". Il publie également dans une revue littéraire rouennaise Le Colibri, sa première oeuvre : "Une leçon Naturelle : Genre Commis".

Flaubert part pour un voyage dans les Pyrénées et en Corse en 1840. L'année suivante, il s'inscrit à la faculté de droit de Paris. En 1842, il n'a que vingt ans, il écrit "Novembre". Refusé à son examen de droit, il entreprend la première version de "L'Education Sentimentale". Sur la route de Pont l'Evêque, en 1844, il est victime d'une attaque nerveuse. Marqué par cet accident, son père ne veut plus qu'il poursuive ses études. Il s'installe à Croisset près de Rouen.

En 1846, Flaubert perd son père et sa soeur. Il habitera désormais avec sa mère. Il rencontre Louise Colet qui devient sa maîtresse. Pour remédier à ses troubles nerveux, les médecins lui prescrivent un séjour dans les pays chauds. Il part avec son ami Maxime Du Camp, en Orient en 1849. Ils visitent l'Egypte, la Syrie, Beyrouth, Jérusalem, Rhodes, Constantinople et Athènes. Il achève "La Tentation de Saint Antoine". En 1851, il repart à Sparte et dans le Péloponnèse, visite Patras, Brindisi, Naples, Rome et Florence. Un voyage qui dure près de deux ans. Il rompt définitivement en 1854 avec Louise Colet.

Deux ans après, "Madame Bovary" est publié dans la Revue de Paris, qui le tenait occupé depuis 1851. C'est un énorme succès. A cause de son libéralisme, on prit prétexte de quelques scènes du roman pour des poursuites contre l'auteur. L'année suivante Flaubert est acquitté. Pour l'étude de son nouveau roman "Salammbô" il part en 1858 pour Constantine, Tunis et Carthage. Après 5 années de travail, l'oeuvre est achevée.

En 1869, "L'Education Sentimentale" est édité et ne connaît qu'un médiocre succès. Flaubert à la douleur de perdre sa mère en avril 1872. Très affecté, "Je me suis aperçu, depuis quinze jours que ma pauvre bonne femme de maman était l'être que j'ai le plus aimé". De retour à Croisset, il médite le projet de "Bouvard et Pécuchet".

Deux ans après sa sortie, "La Tentation de Saint Antoine" est un échec. Flaubert travaille, mais souffre de rhumatisme et de neurasthénie. En 1877, il s'installe à Paris et termine "Hérodias". Pendant l'hiver dur et froid de 1879, Flaubert est à Croisset. Il lit les épreuves de Maupassant "Boule de Suif"  qu'il déclare "être un chef d'oeuvre de composition".

Le 8 mai 1880, Flaubert meurt brusquement d'une attaque, laissant inachevé son roman "Bouvard et Pécuchet". Zola, Goncourt, Daudet, Banville, Maupassant, Coppée, Huysmans, Hennique, Alexis, Céard, le conduisent au cimetière dans la sépulture des Flaubert.

 

 

Croisset sa maison.

 

 

croissetEn 1844, son père achète une maison de campagne à Croisset. La légende dit que là, l’abbé Prévost aurait écrit la première version de Manon Lescaut
Flaubert commence par y passer les étés, puis s’y établit en 1851 avec sa mère, toujours habillée de noir et sa nièce, très tôt orpheline de mère.

Le bureau de l’écrivain à Croisset ne se trouvait pas dans le pavillon que l’on peut visiter aujourd’hui, mais au premier étage de la maison disparue.
Ce bureau, c’est la tour d’ivoire de Vigny au Maine-Giraud, c’est le cabinet de Hugo à Hauteville House, la cellule de Lamartine à Saint-Point : un autre espace-temps, une "vaste pièce, éclairée par cinq fenêtres, dont trois donnent sur le jardin et deux sur le fleuve. Une bibliothèque aux rayons bourrés de livres. Ça et là, des portraits d’amis. Un fauteuil à dossier haut, un divan pour la sieste ou la rêverie et une table en chêne avec des feuillets épars, son encrier-crapaud, et son assortiment de plumes d’oie, car le maître de céans méprise les plumes d’acier. Par terre, une peau d’ours" (Henri Troyat).

C’est là qu’il écrit, souvent à la lueur des bougies et de la cheminée jusqu’à quatre heures du matin, la plupart de ses oeuvres, et qu’il les "teste" (ainsi que dans l’allée de tilleuls qui part du pavillon) à voix haute auprès de ses amis Du Camp, Bouilhet, même les frères Goncourt (octobre 1863), Zola, Daudet, Maupassant, puis George Sand (août 1866). Celle-ci, pour aider Flaubert à sortir d’une passe difficile, lui propose en 1875 d’acheter Croisset tout en lui en laissant la jouissance (ce qu’il refusera).

Croisset est vendu par sa nièce Caroline après la mort de Flaubert. La maison est remplacée par une usine, mais le pavillon, d’où il aimait regarder la Seine, survit. On peut y voir aujourd’hui quelques objets de l’écrivain.

 

À Rouen et alentour, Flaubert a également vécu dans les murs :


- * du lycée Corneille, où il lit les auteurs défendus : Hugo et Lamartine,
- * d’un appartement situé à Rouen au coin de la rue Crosne-hors-la-ville et de la rue Buffon, après le décès de son père et de sa soeur en 1846 - l’appartement de l’hôpital étant revenu à son frère Achille,
- * d’un hôtel de La Bouille, en août 1847, de retour de son voyage en Bretagne avec Maxime Du Camp, de même que fin 1866 avec George Sand,
- * de l’appartement de sa nièce, quai du Havre, fin 1870, alors que la maison de Croisset est occupée par les allemands.

 

Autres demeures de l’auteur


- L’écrivain habita également Trouville et Paris.
- Il posséda une ferme à Deauville, recouverte aujourd’hui par le champ de courses.
- Avant Croisset, entre 1821 et 1843, les parents de Flaubert possédaient une maison de campagne à Déville-les-Rouen.

 

 

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Flaubert et la Seine.

La Seine au temps de Flaubert.

 

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25 janvier 2008

Ivan Tourguéniev - Les Frênes

 

Biographie de Ivan Tourguéniev.

 

 

 

Tourgueniev"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du côté de la forêt".

 

Né en 1818, Ivan Sergueïevitch Tourguéniev connaît une éducation stricte au sein d'une riche famille terrienne. A quinze ans il entre en pension à Moscou et commence des études de lettres et de philosophie qu'il continuera à Saint Petersbourg et à Berlin. Il rencontre Pouchkine et commence à écrire de la poésie.

Il tombe éperdument amoureux de Pauline Viardot, la célèbre cantatrice, soeur de la Malibran. En 1847, il décide de s'expatrier pour vivre auprès d'elle, à Berlin.

A la mort de sa mère en 1850, il revient en Russie où on le condamne à l'exil dans ses propres terres, pour avoir écrit à la mort de Gogol, une lettre jugée subversive par la censure de Saint Petersbourg.

En 1852, "Les Récits d'un Chasseur" réquisitoire implacable contre le servage, le rend immédiatement célèbre.

Ce n'est qu'en 1856 qu'il peut repartir en France rejoindre Pauline Viardot qui, hélas, ne lui est plus favorable. Il devient alors mélancolique, voyage, se brouille avec les critiques de son pays et décide, en 1864, de s'installer définitivement à l'étranger, à Baden en Allemagne d'abord, puis à Bougival près de Paris.

Il se lie d'amitié avec George Sand, Gustave Flaubert, Emile Zola et les frères Goncourt, et s'efforce de les faire connaître en Russie. Mais ses relations avec Zola, d'abord étroites, se distendent peu à peu après le succès de "L'Assommoir". Tourguéniev n'apprécie ni  le naturalisme de Zola, ni ses campagnes dans la presse.

Sa gloire est désormais établie. Il a écrit de nombreux romans et nouvelles, qui tous, dépeignent la société russe. Il est élu vice-président au Congrès International de Littérature en 1875, aux côtés de Victor Hugo, et reçu triomphalement lors d'un séjour en Russie.

Vieilli et malade, Tourguéniev meurt à Bougival en 1883.

 

 

Les Frênes sa maison.

 

 

villa02Dans la propriété "Les Frênes" à Bougival, sur les coteaux de la boucle de la Seine, deux maisons sont blotties dans le grand parc.

Une belle maison toute blanche de style palladien où vécut la famille Viardot et plus en hauteur ce qu’improprement on appelle la "Datcha" , en fait le chalet que se fit construire Tourguéniev et où il mourut le 3 septembre 1883 des suites d'un cancer à la moelle épinière.

Le domaine de la Chaussée appartenait depuis le début du XVIIIème siècle à la famille De Mesmes (d’où l’ancien nom de la rue Tourguéniev : la Chaussée De Mesmes). L’Impératrice Joséphine en avait fait l’acquisition le 26 mai 1813, puis c’est la duchesse de Saint Leu, sa fille, qui devint propriétaire de la terre de la chaussée.

C’est ensuite un parfumeur, puis le docteur Pierre Salomon Ségalas, de l’Académie de Médecine qui en deviendra propriétaire et vendra à Ivan Tourguéniev un domaine de 8 hectares 21 ares sis sur la terre de la chaussée et comprenant un jardin anglais, de la grille d’entrée (disparue et que bordait le Seine) jusqu’à une habitation de maître construite à l’italienne (dite Villa Palladienne, appelée aujourd’hui "Villa Viardot") et, dans la partie supérieure, un parc planté de taillis, coupant en 2 parties, l’actuel Parc de la Jonchère.

Un an après l’achat, Ivan Tourguéniev fit construire le chalet qu’Eléna Ardov-Apréléva, invitée à Bougival par Pauline Viardot, décrivit ainsi : ” Le chalet d’Ivan Serguéïévitch, gracieux, élégant comme un jouet, tout de bois gravé, me frappa. Le style suisse et le style russe s’alliaient de façon heureuse dans l’extérieur du refuge estival de l’écrivain, et à l’intérieur tout respirait la simplicité sévère et le confort … “

Tourguéniev appellera la propriété "Les Frênes" et y vivra de 1875 à sa mort, le 3 septembre 1883.

C’est en 1956 que Mr Zviguilsky visite pour la première fois le domaine des Frênes, alors loué par Gaby Morlay. Préparant un mémoire d’études supérieures à la Sorbonne sur Tourguéniev, les Frênes deviennent désormais, pour lui, le lieu de multiples pèlerinages. En 1970, il n’y a ni grille en fer forgé, ni maison en brique et en pierre donnant sur la route nationale 13. Tout est démoli et a fait place à un hôtel et des maisons modernes qui masquent le parc, la Villa Viardot toute blanche et le Chalet. Tout est en mauvais état. Les promoteurs, bien évidemment, convoitent ce superbe site surplombant la Seine.

 

Ce lieu historique, marqué par des événements et des hommes illustres, se devait d’être transformé en Musée. La chose n’a pas été facile : sauvés des appétits des promoteurs, Les Frênes doivent encore traverser bien des épreuves avant de devenir le Musée Européen Ivan Tourguéniev. Une décision politique décidera de son avenir. Mais l’intervention des internautes est la seule à assurer au Musée Européen Ivan Tourguéniev une publicité afin de conférer la pérennité à ce lieu prestigieux où a rayonné, pendant près de dix ans, une culture cosmopolite et riche dans la littérature, la musique et la peinture.

Une importante collection y est exposée. Les lettres autographes de Tourguéniev sont assez nombreuses à des amis russes, mais surtout à des écrivains français (Hugo, Flaubert, George Sand). On s’attarde aussi sur les réponses des correspondants : Mérimée, Sand, Goncourt, Daudet, Zola, Flaubert, Maupassant, Renan.

 

Il y a 4 grandes salles : 2 au rez-de-chaussée et 2 au premier étage. Au rez-de-chaussée, on présente une exposition permanente :

  • Salle russe : vie de l’écrivain en Russie, sa famille, ses amis, ses maîtres : Pouchkine, Lermontov, Gogol , ses liens avec des hommes politiques et des écrivains : Bakounine, Biélinsky, Herzen, Tolstoï, Dostoïevsky, Saltykov-Chtchédrine.
  • Salle occidentale : vie de l’écrivain en Europe (France, Allemagne), sous le second Empire, sa haine du régime de Napoléon III et sa sympathie pour Bismarck et la Cour de Prusse. Ses relations avec la famille Viardot-Garcia avec les écrivains français "Groupe des auteurs sifflés" , Victor Hugo, Lamartine, George Sand, Renan, Taine, Mérimée, des compositeurs français : Gounod, Berlioz, Massenet, Ambroise Thomas.

 

 

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Datcha d'Ivan Tourguéniev.

 

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24 janvier 2008

Emile Zola - Médan

 

Biographie d'Emile Zola.

 

 

 

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"Il n'est pas de plus grande folie, que ne pas en avoir".

 

 

 

Emile Zola est le fondateur du naturalisme en littérature, son oeuvre principale est une vaste fresque en 20 volumes, racontant l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. Il est né le 2 avril 1840 à Paris, d'une mère bourguignonne et d'un père italien. Emile Zola passe toute son enfance à Aix en Provence. Au collège de la ville, il fait la connaissance de Paul Cézanne, qui restera son ami pendant de longues années, à qui il doit de rencontrer des peintres tels que Monet, Renoir, Sisley, Pissaro et Manet. Son père, François Zola, qui travaille à Aix à la construction du canal, qui portera plus tard son nom, meurt prématurément le 22 mars 1847. Ce décès met la famille dans une situation financière instable et bouleverse le jeune Emile qui n'a que 7 ans au point que son oeuvre restituera plus tard la figure grandie de ce père tôt disparu, homme libéral, novateur, audacieux et bâtisseur.

A partir de 1858, il s'installe à Paris, après deux échecs au baccalauréat à cause du français, il mène une vie incertaine, il n'a pas d'argent, il est démuni. Il entre finalement aux Editions Hachette où il travaille de mars 1862 à janvier 1866, comme commis puis rapidement comme chef de la publicité. Outre des centaines de vers, et quelques tentatives théâtrales, il compose à cette époque plusieurs textes en prose très variés, allant du conte de fées à la satire politique en passant par la "chose vue", le récit à finalité morale. Il réussit à publier en novembre 1864 un petit recueil de contes, "Les Contes à Ninon" qui reçoit un accueil favorable. En 1865, il rencontre celle qui va devenir sa femme, Alexandrine Meley. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette en 1866. En 1867, son premier succès vient avec "Thérèse Raquin" qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Maquart, tant pas les sujets abordés, (l'hérédité, la folie) que par les critiques qu'il suscite : la presse traite en effet l'auteur de pornographe, d'égoutier ou encore de partisan de la littérature putride.

Après la guerre de 1870, à laquelle il ne participe pas, parce que fils de veuve et myope, il n'est pas mobilisable, il devient journaliste parlementaire. C'est le 22 juillet 1872, par la signature du contrat qui le lie à l'éditeur Georges Charpentier, que commence véritablement sa carrière littéraire, qu'il mène de front avec le journalisme auquel il ne renonce pas. Peu à peu ses romans lui valent l'amitié d'écrivains comme Flaubert, les frères Goncourt, Daudet et Tourgueniev. Lorsqu'il décide d'entreprendre sa vaste fresque romanesque, par souci de méthode, il veut établir un plan général, avant même d'écrire la première ligne. Il tient aussi à préciser la différence de son entreprise avec celle d'un prédécesseur écrasant, Balzac et sa comédie humaine :"Mon oeuvre à moi sera tout autre chose. Le cadre en sera plus restreint. Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille en montrant le jeu de la race modifiée par le milieu. Ma grande affaire est d'être purement naturaliste, purement physiologiste". Aujourd'hui, les théories scientifiques qui fondent les Rougon-Maquart, sont tout à fait dépassées, l'oeuvre elle, reste toujours actuelle, sans doute parce que, au-delà des ambitions scientifiques de son auteur, elle demeure une réalisation considérable sur le plan littéraire.

"La Fortune des Rougon" en 1871, le premier volume, est la base qui soutient et justifie tout l'édifice. Ce roman relate le coup d'Etat du Prince Louis Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851, vu d'une ville de Provence. A la faveur de ce bouleversement politique, les ambitions se déchaînent : deux branches rivales d'une même famille les Rougon et les Maquart, s'affrontent, les premiers se révélant bonapartistes par calcul, les seconds libéraux par pauvreté et par envie.

 

Le succès de "L'Assommoir" en 1877, septième volume des Rougon-Maquart, lui confère à la fois la notoriété et l'aisance. Sa maison de Médan devient, le jeudi où il reçoit, le lieu de rendez-vous de jeunes écrivains tels que Huysman ou Maupassant.

Indigné par la dégradation du capitaine Dreyfus, le 5 janvier 1895, à l'Ecole Militaire, il dénonce à la fin de l'année dans trois articles publiés par le Figaro les campagnes de presse contre la République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable de l'affaire Dreyfus est le commandant Esterhazy, qui est acquitté à l'unanimité le 11 janvier 1898, Zola publie dans l'Aurore deux jours plus tard l'article "J'accuse". Condamné à un an d'emprisonnement et à 3000 francs d'amende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898. A son retour en 1899, injurié, radié de l'Ordre de la Légion d'Honneur, abandonné par une grande partie de ses lecteurs, il serait mort asphyxié dans sa maison à cause semble-t-il d'une main criminelle qui en aurait bouché la cheminée. Une foule immense rendit hommage pendant ses obsèques à celui qui avait osé mettre en jeu sa notoriété au nom de la morale.

 

 

 

Médan sa maison.

 

 

 

medanC’est un Zola rendu riche et célèbre par le succès de "L’Assommoir" qui cherche en 1878 un logement d’été non loin de Paris, car il doit suivre l’Exposition Universelle qui s’y prépare, pour le compte d’un journal russe.

Il trouve une "cabane à lapins", qui n’est pas à louer, mais à vendre. Retrouvant à Médan un peu de la campagne de son enfance provençale, il achète cette petite maison et y voit déjà le cadre idéal pour poursuivre l’écriture de la série des Rougon-Macquart, dont il a déjà commencé l’épopée qui débute au Coup d’état de Louis-Napoléon en décembre 1851 et s’achèvera avec la chute du régime impérial au moment de la Commune de 1870-1871.

De 1878 à 1902, Médan devient sa résidence principale. Il y passe huit mois de l’année, se réfugiant à Paris chaque hiver afin de rassembler la masse de documents qui fournissent la base de ses romans.
Il y achève l’écriture de "Nana" et concevra "Pot bouille" ( 1882), "Au Bonheur des Dames" (1883), "La Joie de vivre" (1884), "Germinal" (1885), "L’Oeuvre" (1886), "La Terre" (1887) et "Le Rêve" (1888). Ses revenus lui permettent peu à peu de racheter des terrains voisins, ainsi que de construire de nouvelles ailes à sa "cabane à lapins" et d’autres bâtiments pour y héberger ses amis. Il est bientôt propriétaire des terrains qui descendent jusqu’à la Seine, puis d’une parcelle de l’île en face, sur laquelle il fait construire un petit pavillon, le Paradou.

En effet, dès les premiers jours de son installation, il invite à Médan ses amis écrivains naturalistes : Alexis, Céard, Hennique, Huysmans et Maupassant. Ils créent ensemble le "Groupe de Médan" qui fera bientôt paraître un recueil de nouvelles : Les soirées de Médan.

Pour Zola, l’âme d’une maison tient à ce qui s’y vit à l’intérieur, alors… peu importe son apparence extérieure !
La maison de Médan reflète à l’extrême les goûts naturalistes de l’écrivain : vitraux, tentures, tapis, meubles de toutes époques, entre art médiéval et Art Nouveau. Les deux tours qui finissent par flanquer le bâtiment principal ont une drôle d’allure…
Dans son bureau qui s’ouvre sur la nature environnante et dont les murs sont hauts de six mètres, il a fait écrire Nulla dies sine linea (pas un jour sans une ligne). Il produira, année après année, quatre à cinq pages chaque jour.

En 1888, dix-huit ans après son mariage, il tombe amoureux de Jeanne Rozerot, la jeune lingère que sa femme vient d’embaucher.
Les deux seuls enfants de Zola naîtront de cette liaison : Denise, en 1889, et Jacques, en 1891. Jusqu’à sa mort, Zola mènera une double vie, installant sa seconde famille à Paris, puis, en 1893, à Cheverchemont, d’où il pouvait les voir à la jumelle depuis la maison de Médan, puis non loin, à Verneuil.

Il va rompre cet équilibre instable en s’engageant aux côtés de Dreyfus en 1898, et choisir l’exil en Angleterre pendant onze mois, avant de revenir à Médan.

En 1902 Zola décède à Paris. Ses amis, l'année suivante, se réunissent à Médan et y font, dès lors, un pèlerinage chaque année. Ils dissuadent Mme Zola de réduire le domaine en en vendant des parcelles, elle finit par le léguer à l'assistance publique. Les heures de Zola à Médan ne sont plus qu'un vague souvenir, la demeure est convertie en centre hospitalier pour enfants.

En 1999, une nouvelle association signe un bail avec l'assistance publique, avec pour objectif de restaurer la propriété et d'y développer un musée. Si au fil des ans la demeure a perdu de sa splendeur, dans les ailes construites par l'artiste plusieurs pièces ont conservé leur décor d'antan : la cuisine, avec son revêtement de carreaux de céramique, la salle à manger et son décor mural, en font partie, on a réinstallé sur les murs des objets légués par les descendants de l'écrivain.

La chambre des époux Zola a également été remise en l'état en 1994. Un portrait de famille y trône, réminiscence des innombrables clichés pris par l'écrivain à partir de 1894 - il avait fait installer chez lui un laboratoire où il développait lui-même ses photographies. Le bureau et la salle, dans laquelle les photos permettent au visiteur de restituer l'ambiance de la maison du temps de l'auteur, sont également tels que Zola les décora.

 

 

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Histoire de la maison de Médan.

Maison Zola - Musée Dreyfus.

 

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23 janvier 2008

Alexandre Dumas - Le château de Monte Cristo

 

Biographie d'Alexandre Dumas.

 

 

Alexandre_Dumas_2"Laissez-les me jeter la pierre. Les tas de pierres, c'est le commencement du piédestal".

 

Alexandre Dumas est né le 24 juillet 1802 à Villers-Côtterets. Il est le fils d'un général républicain mis en disgrâce, qui mourut en 1806 plongeant les siens dans le dénuement.

Dumas ne reçoit qu'une formation superficielle et doit travailler très jeune. Après avoir été clerc chez un avoué, il vient en 1823, chercher fortune à Paris, sûr de conquérir la capitale. L'année suivante naît Alexandre Dumas fils, enfant naturel de Catherine Labay, couturière. Il reconnaîtra son fils en 1831 et en aura la garde.

Secrétaire du Duc d'Orléans, il écrit des vers et des vaudevilles. Représentée au Théâtre-Français en 1829, sa pièce "Henri III et sa cour" lui valut de véritables ovations. Après bien des avanies au Palais Royal, Dumas devient bibliothécaire adjoint du Duc d'Orléans.

En 1830, seul parmi les grands romantiques, il participe activement d'un enthousiaste fantaisiste à la révolution de Juillet. Il enlève la poudrière de Soissons puis demande à La Fayette de l'envoyer en Vendée Il est atteint par le choléra mais en guérit. Mal vu du pouvoir, il part en Suisse "Impressions de voyages" 1833-1837.

Dans les années qui suivent, le public considère son théâtre presque à l'égal de celui de Victor Hugo. Couvert de breloques, menant une vie trépidante et fastueuse au milieu d'innombrables maîtresses, il enchaîne drames et comédies, gagnant et dépensant avec autant d'aisance. Il arrive assez tard au roman, hésitant entre le genre médiéval "Isabel de Bavière" en 1835 et l'évocation du monde antique "Acté" en 1838.

Il part en 1838 en Belgique, puis sur les bords du Rhin avec Gérard de Nerval. Il rencontre Maquet qui sera son principal collaborateur. Ils publient des feuilletons, et à eux deux, ils produisent pendant 10 ans la meilleure partie de l'oeuvre de Dumas. Elle se place dans la lignée de Walter Scott avec moins de descriptions et de prétentions littéraires, un romantisme moins conventionnel, et plus d'allégresse dans l'action. Le premier succès vient avec "Les Trois Mousquetaires" en 1844, suivi bientôt de "Vingt ans après" en 1845 et plus tard du "Vicomte de Bragelonne" en 1850, dans ce fameux style de cape et d'épée saupoudré de mystère, auquel Eugène Sue avait préparé les voies. Les lecteurs en rêvent, ainsi que des autres romans historiques de Dumas-Maquet, qui refont l'histoire de France avec des personnages les plus marquants du XVIème siècle "La Reine Margot" en 1845 "La Dame de Monsereau" en 1846, "Les Quarante Cinq" en 1848, à la fin du XVIIIème avec "Le Chevalier de Maison Rouge" en 1846 "Joseph Balsamo" en 1848 "le Collier de la Reine" en 1850 "Ange Pitou" en 1851. Une mention particulière est due au "Comte de Monte Cristo" en 1846 qui campe dans un cadre moderne, un archangélique et byronien justicier vengeur de roman noir. Le livre vaut à Dumas une fortune dépensée dans la construction d'un château Renaissance dans un parc anglais. Pour l'inauguration, Dumas invite 600 personnes. Il sera comme Honoré de Balzac, fastueux et ruiné toute sa vie. La demande pour ses feuilletons est telle qu'il embauche de multiples collaborateurs. Mais son énergie reste la même. Jamais il ne s'abstrait de son temps.

En 1848 Dumas défend ses positions politico-artistiques dans son journal "Le Mois". En septembre, il se présente à la députation en Seine et Oise et dans l'Yonne, mais il est battu. Au coup d'Etat du 2 Décembre il s'exile comme Victor Hugo et Eugène Sue. Il revient à Paris, mais ses romans n'ont plus la race des oeuvres des années 40.

En 1851, Dumas ruiné, s'exile en Belgique pour fuir le nouveau régime et les huissiers. L'année suivante, un jugement prononce sa faillite. La meilleure oeuvre demeure ses "Mémoires" en 1852 - 1854, un roman historique débordant de vie, bâti autour de son propre personnage. En 1853, il revient en France moyennant un compromis financier avec ses créanciers. Dumas écrit dans son journal "Le Mousquetaire" où il veut faire paraître 50 épisodes des "Mémoires".

Après le procès avec Maquet, en 1857 - 1858 sur leurs oeuvres écrites en collaboration, Dumas part en Russie et dans le Caucase. Il entame une série de voyages, en Italie, où il séjourne pendant 4 ans de 1860 à 1864, puis en Allemagne et en Autriche. Il revient en Bretagne en 1869 et dans le midi, mais Dumas se sent malade et fatigué. L'homme qui signa 500 volumes et se vantait d'être le père réel d'autant d'enfants, meurt chez son fils le 5 décembre 1870 à Puys, près de Dieppe.Il est enterré solennellement à Villers Cotterets.

"Force de la littérature, force de la nature, comme son héros Porthos qu'il aimait tant, il choisit de vivre sa vie. Cette vie foisonnante, luxuriante, parfois criarde, jamais mesquine, tout entière habitée par une généreuse lumière". Discours prononcé à l'occasion du transfert des cendres d'Alexandre Dumas au Panthéon, le 30 novembre 2002.

 

 

 

Le Château de Monte Cristo sa maison.

 

 

 

01Enrichi par le succès des "Trois Mousquetaires", Alexandre Dumas décide, en 1844, de faire construire la maison de ses rêves. Séduit par les paysages du bord de Seine, alors qu'il séjourne à Saint-Germain-en-Laye, Alexandre Dumas acquiert un terrain situé sur les coteaux de Port Marly. En 1844, il achète d'abord deux hectares de champs et de bois sur la colline des Montferrands pour y bâtir sa demeure. Il étend ensuite son domaine en achetant de gré à gré des lopins de terres ou de vignes à des paysans attirés par la prodigalité légendaire de leur illustre voisin.

"Vous allez, ici même, tracer un parc anglais au milieu duquel je veux un château Renaissance, en face d'un pavillon gothique entouré d'eau... Il y a des sources, vous m'en ferez des cascades". Ainsi, Alexandre Dumas donnait-il les directives à son architecte Hippolyte Durand. Entrepreneur, architecte, décorateurs et sculpteurs se mettent à la tâche, essayant de suivre les directives d'un propriétaire dont les projets évoluent selon son imagination. Enfin, le 25 juillet 1847, après deux années de travaux, Alexandre Dumas inaugure le domaine, en présence de 600 invités qui se pressent dans le parc, admirant le château Renaissance et le pavillon gothique, les cascades, les rocailles et jeux d'eau.

Dès ce jour, Monte Cristo connaît de riches heures : de nombreux domestiques, logés sous les combles, s'empressent de servir la foule de parasites installée au château. Ainsi, écrivains misérables, peintres en mal de commandes ou comédiens en quête d'emploi s'installent presque à demeure, afin de vivre aux dépens du propriétaire des lieux. Sous les ordres diligents du signor Rusconi, le majordome, s'affaire le valet de chambre Paul, abyssin de naissance, surnommé  "Eau de Benjoin", pendant que les femmes de chambres dressent les tables, préparent le logis. A l'extérieur se hâte Michel, le jardinier et Alexis, le jeune valet antillais court quérir des victuailles, pour toute la maisonnée. A côté des hommes, les bêtes. Toute une ménagerie familière que Dumas évoque dans "Histoire de mes bêtes", s'ébat dans le parc : des chats, un pointer écossais et sa meute d'amis de tous poils, deux perroquets, un vautour nommé Jugurtha, vivant dans un tonneau, trois singes, des canards, des poules, des paons, une volière, etc...

Comment travailler en paix, lorsque des dizaines d'invités envahissent la demeure, des semaines durant, pour jouir de l'hospitalité et des largesses de leur hôte ? Comment parvenir à noircir, sans relâche, les pages et les pages de romans ou de pièces qui permettront à toute sa maison de mener grand train, s'inquiète Alexandre.

Pour produire, il lui faut s'isoler du joyeux tumulte de ses amis. Aussi, Alexandre fait-il construire sur une pièce d'eau un petit castel néogothique afin d'y aménager son cabinet de travail. Ce petit château, pure expression du style troubadour, tient tant du décor de carton-pâte que du château gothique. Il matérialise l'isolement de l'écrivain, retranché derrière les douves d'opérette et auquel on accède par un gracieux passage, évoquant un pont-levis. Si le domaine veut être une  "réduction du paradis terrestre", le cabinet de travail concentre la quintessence de l'imaginaire dumasien. Ses pierres arborent les titres gravés de 88 ouvrages de Dumas. Sur les bas-reliefs qui animent les façades, tout un univers littéraire s'exprime. Ici, Edmond Dantès découvre son trésor, là, un moine chevauchant un âne de La dame de Montsoreau apparaît au dessus d'une fenêtre, le Duc de Guise de Henri III sur la tourelle.

A l'abri des tumultes joyeux de ses amis connus et inconnus, le géant Dumas déploie toute sa puissance de travail, laissant au invités "la maison depuis la cave jusqu'au grenier, l'écurie avec les quatre chevaux, les remises avec les trois voitures, le jardin avec son poulailler, son palais des singes, sa volière, sa serre, son jeu de tonneaux et ses fleurs".  Au château d'If, l'imaginaire devient réalité palpable. Alexandre y a mis son œuvre et sa fantaisie. Cette dernière l'emporte parfois sur la raison architecturale. Ainsi, Alexandre oublie-t-il de prévoir l'escalier ! D'où l'adjonction d'un colimaçon à l'arrière de l'édifice.

Pendant que l'animation est à son comble dans la demeure, l'écrivain se réfugie au Château d'If pour travailler d'arrache-pied. Ces effarantes prodigalités ne pouvaient se prolonger bien longtemps. Les dettes s'accumulent et dès le 2 janvier 1848, un inventaire des biens est dressé, suivi d'une vente de mobilier le 21 mai de la même année. Dumas cède le domaine le 22 mars 1849 pour la somme dérisoire de 31.000 francs, alors qu'il lui avait coûté plusieurs centaines de milliers de francs.

Toitures éventrées, murs rongés par les infiltrations, sculptures lépreuses... Tel est le triste spectacle qu'offre, dans les années 1960, la demeure d'Alexandre Dumas, vouée à disparaître, puisqu'un vaste projet immobilier s'apprête à remplacer la folie de l'écrivain du siècle dernier.

En 1969, les maires des communes de Marly-le-Roi, Le Port Marly et Le Pecq s'opposent à ce programme, soutenus par une campagne médiatique. L'historien Alain Decaux prend la tête de cette croisade. Avec le retrait du projet immobilier, le pire est évité. Grâce à la Société des Amis d'Alexandre Dumas, et au mécénat de la société Manera, le site est sauvé du délabrement. Après les travaux d'urgence menés au château d'If, cabinet de travail de l'écrivain, c'est au tour de la demeure principale d'être mise hors d'eau. La maçonnerie est consolidée et l'on remplace charpente, couverture et menuiserie.

Pour réanimer l'esprit dumasien, il faut désormais se doter de moyens adéquats. Les trois communes décident donc de constituer le Syndicat intercommunal de Monte-Cristo qui acquiert les neuf hectares de propriété, en 1972.

En 1985, le roi du Maroc Hassan II, grand admirateur d'Alexandre Dumas, finance la réfection de la chambre mauresque, seule pièce ayant conservé une partie de son décor d'origine. Le soutien de ce mécène prestigieux permet également d'aménager rez-de-chaussée et premier étage, ainsi que d'installer le chauffage. Les deux pavillons d'entrée, les façades, le deuxième étage du château et le parc, retrouveront un peu plus tard leur apparence d'antan.

Du temps même de Dumas, Monte Cristo ne fut jamais terminé pour des raisons financières. Invités et propriétaires campaient plus qu'ils n'habitaient ce palais inachevé ; Alexandre Dumas fils déclarait en parlant de son père : "Il voulut avoir une maison à lui... et il ne l'a jamais habitée complètement". C'est pourquoi, le Syndicat intercommunal a pris le parti de ne pas tenter de restaurer, à tout prix, un décor dont on connaît peu de choses, sinon les rares descriptions des invités d'Alexandre Dumas.

La triste litanie des inventaires d'huissiers, publiés lors de la vente du domaine nous renseigne. Ainsi, l'affiche éditée le 21 mai 1848, nous donne quelque idée du foisonnement qui caractérisait la demeure : "des meubles de toute nature, tant modernes qu'antiques, gothiques, Moyen-âge, Renaissance... des meubles de salon et de chambre à coucher en acajou, érable, bois sculpté et doré, marqueterie, piano de neuf octaves et demi... un magnifique lustre en rocaille, des tableaux à l'huile, pastels, aquarelles de Decamps, Delacroix, Boulanger, Jadin, Huet, une voiture dite américaine et du vin de différentes qualités".

Entre grottes naturelles, sources, ruissellement d'eau et pentes, la topographie du terrain situé à flanc de coteau offrait une géographie si particulière, qu'elle était propice à l'expression de l'imagination littéraire. Aussi, l'atmosphère de l'œuvre romanesque y est-elle encore présente, ainsi que l'écrivain l'avait souhaité : "A Monte-Cristo, je donnerai à chaque allée le nom d'un de mes ouvrages. Ce sera un parc littéraire... "

Il faudra attendre plus d'un siècle pour que le rêve végétal d'Alexandre Dumas reprenne forme. La prise en compte du projet original, les vestiges de la mise en scène voulue par Dumas, et la connaissance de l'art des jardins au milieu du XIXème siècle ont permis de retrouver l'esprit d'origine : création folle, pittoresque, caractérisée par le style éclectique et romantique prisé par les contemporains de l'écrivain.

Lors de la restauration du domaine, des travaux intensifs dégagent le parc, après des décennies d'abandon, d'une prison de broussailles. Sous la houlette de l'architecte paysagiste Alain Cousseran, et du cabinet Signes, d'imposants travaux d'assainissement sont entrepris. Le sol est aplani, drainé, repeuplé de plantes et d'arbres. Le théâtre de verdure, projet cher à l'auteur dramatique, s'échappe des plans d'architectes et des projets d'aménagement pour devenir réalité. Ce cirque verdoyant est prêt à accueillir les pièces de Shakespeare ou celles du répertoire dumasien.

Le chant des cascades, qui charmait tant l'écrivain, retentit de nouveau dans les rocailles. Le jardin retrouve son bassin où Dumas contemplait  "les quinze cents goujons, cent ablettes, cent cinquante truites et douze cents écrevisses" achetées, le matin même à Port Marly.

En empruntant le parcours qui mène en bas de la propriété, le visiteur retrouve le bassin du dragon et ses jeux d'eau, où Dumas venait flâner, après avoir visité ses animaux favoris. Sur les pas du maître des lieux, le passant s'aventure à travers les grottes naturelles creusées sur les hauteurs de la propriété, comme si la nature offrait au romancier le décor adapté aux dramatiques aventures de ses héros.

 

 

 

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Site officiel du Château de Monte Cristo.

 

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22 janvier 2008

Pierre Loti - Rochefort

 

Biographie de Pierre Loti.

 

 

 

LOTI"Les lieux où nous avons ni aimé, ni souffert, ne laissent pas de traces dans notre souvenir".

 

 

Pierre Loti est le troisième enfant de Théodore Viaud, receveur municipal et de Nadine Texier.  Il est né à Rochefort le 14 janvier 1850, son véritable nom est Louis Marie Julien Viaud.

Pendant une partie de son enfance il séjourne dans la petite ville de Bretenoux dans le Lot, durant les vacances scolaires d’été de 1861 à 1864. Les souvenirs de cette période sont décrits dans ses derniers ouvrages comme  "Le Roman d'un enfant", "Prime jeunesse" ou "Journal intime".

En 1867, il entre à l'École navale de Brest. En 1870, année du décès de son père, il prend la mer comme aspirant de première classe et participe sur une corvette de la marine à la guerre contre l'Allemagne. En 1872, il découvre Tahiti lors d'une escale et écrit le "Mariage de Loti". Il avait reçu de la reine Pomaré le surnom de Loti (nom d'une fleur tropicale) et tenu à une certaine réserve du fait de sa qualité d'officier de marine, il adoptera ce pseudonyme à partir de 1876.

En 1877, lors d'un séjour en Turquie, il rencontre Aziyadé, belle et taciturne odalisque aux yeux verts, avec laquelle il vivra une immense passion. Aziyadé était une jeune Circassienne qui appartenait au harem d'un dignitaire turc. Ils vécurent une très grande histoire d'amour. Avant le départ de Pierre Loti, Aziyadé confectionna une bague en utilisant ses propres bijoux et l'offrit à son amant. Plus tard, lorsque Pierre Loti put revenir à Constantinople, il se lança à la recherche de sa bien-aimée mais il découvrit qu'elle était morte de chagrin. Pour elle, en 1879, il écrit "Aziyadé" qui est une des plus belles histoires d'amour jamais écrite et en 1892 il écrit "Fantôme d'Orient" qui est un ultime hommage au fantôme qui n'a jamais cessé de hanter son cœur. Certains critiques (comme Roland Barthes) évoquant l'homosexualité de Pierre Loti, expliquent que le personnage d'Aziyadé serait en réalité un jeune homme. Comme pour Marcel Proust décrivant les jeunes filles en fleur, qui étaient en réalité des jeunes gens cachés sous des pseudonymes féminins.

En 1880, il revient à Stamboul. En 1881, il est promu lieutenant de vaisseau et publie son premier roman signé  Pierre Loti, "Le Roman d’un Spahi". En mai 1883, il embarque sur l'Atalante pour participer à la campagne du Tonkin et publie le récit, heure par heure, de la prise de Hué dans "Trois Journées de guerre en Annam", texte qui paraît dans les colonnes du Figaro. Loti est alors mis en disponibilité par le gouvernement de Jules Ferry qui lui reproche la férocité et la cruauté qu'il attribue aux soldats français. En 1886, il publie son deuxième grand succès "Pêcheur d'Islande" et le 21 octobre il épouse Blanche Franc de Ferrière qui donnera naissance en 1889 à son fils Samuel.

Il est élu à l'Académie française au fauteuil 13, le 21 mai 1891 au sixième tour de scrutin par 18 voix sur 35 votants contre Émile Zola en remplacement d'Octave Feuillet. Alors candidat, retenu par son service, il fut dispensé des visites. Il fut reçu le 7 avril 1892 par Alfred Mézières. Il reste le seul académicien qui fut capable d'exécuter un salto arrière sur le dos d'un cheval, car il fut également clown au Cirque étrusque en 1878 et acrobate au Cirque Frediani en 1895 (il était le parrain d'Adolphe Frediani, fils du Directeur Willy). Très fier de son corps, il envoya à tous les académiciens une photographie de lui où seul son sexe est dissimulé.

En 1893, il fait la rencontre de Crucita Gainza, d'origine basque. Pour elle, à partir de 1894, il loue à Hendaye, une maison qu’il dénommera Bachar-Etchea dite la maison du solitaire. En 1895, Crucita Gainza donne naissance à son fils Raymond.

En 1896, sa mère Nadine Texier-Viaud meurt. En 1898, il achète la maison dite des aïeules, ses tantes, dans l'île d'Oléron, dans laquelle il a séjourné dans sa prime jeunesse et à différents moments de sa vie. Entre 1900 et 1902, il est mis en retraite puis réintégré dans la marine pour laquelle il séjourne en Asie, ce qui va lui permettre d'écrire "Les Derniers Jours de Pékin" (1902) et "L’Inde sans les Anglais" (1903). À partir de cette même année, il séjourne vingt mois à nouveau à Stamboul, la Constantinople chargée d'Orient, "la ville unique au monde", pour préparer "Vers Ispahan" (1904).

En 1910, il séjourne à Stamboul et appuie la candidature de l'historien moderniste Louis Duchesne élu au fauteuil 36. En 1913, de retour à Stamboul, il lutte contre le démantèlement de l’Empire Ottoman voulu par les puissances occidentales et publie "La Turquie agonisante".

Il a racheté puis restauré le château de la Rochecourbon (commune de Saint-Porchaire), à l'époque à l'abandon.

Il meurt, le 10 juin 1923 à Hendaye et après des funérailles nationales est enterré dans la maison de ses aïeux. Peu après son décès sont publiés des extraits, en collaboration avec son fils Samuel, de son journal intime sous le titre "Un jeune officier pauvre".

Il est Grand-Croix de la Légion d'honneur.

Chacun de ses romans correspond à un pays différent. C'est une étude sur chaque pays. Il s'immerge dans la culture du pays. Il a une vision de l'altérité qui n'est pas intellectuelle mais sensible (sensations éprouvées). Selon lui, il n'y a plus rien à faire chez nous, c'est ainsi qu'il part à l'étranger pour trouver de quoi s'exalter (vision nihiliste du monde).

Sa plus grande fascination allait à l'empire Ottoman, où la tolérance se confond avec la sensualité. Les femmes sont le passage obligé pour connaître l'autre civilisation. Pierre Loti recherche l'exotisme à travers les femmes. Il est en quête d'une certaine pureté dans le contact avec les femmes étrangères (mythe d'une pureté primitive qui doit régénérer le monde occidental). L'exotisme de Loti n'est pas un dialogue avec l'autre : il se fond plutôt avec l'autre, il ne s'agit donc pas de tolérance.

 

 

 

Rochefort sa maison.

 

 

 

235721Pierre Loti, a passé une grande partie de sa vie à transformer sa maison natale rochefortaise en un lieu théâtral, où il se mettait en scène lors de fêtes mémorables.

Les décors de la maisons son inspirés du passé : salle gothique et salle Renaissance, mais aussi des pays lointains d’Orient et d’Extrême Orient, qu’il connut lors de ses lointaines missions...

Maison d'écrivain, unique et féerique, la maison de Pierre Loti est certainement la plus dépaysante et la plus originale des demeures de la fin du XIXe siècle.

C’est une jolie maison du XIXe siècle, au n°141 d’une rue tranquille. La visite commence par un charmant salon pourpre chargé de souvenirs évoquant déjà, subtilement, les différentes vies de Pierre Loti. Un tout petit tableau, à droite de l’entrée, le montre en famille et… dans les nuages. Image miniature et prémonitoire, tant l’homme semble se débattre avec le réel. Puis nous traversons le salon austère et conventionnel de Madame Loti et… tout bascule : la maison devient château Renaissance, chapelle gothique ou encore mosquée arabe, au gré des voyages et des amours de l’auteur de Pêcheurs d’Islande. Partir et revenir: la quête de Pierre Loti, mystique ou décadente, reste peut-être celle d’une paix intérieure jamais atteinte. Sa maison est à son image, extravagante, mélancolique mais toujours d’une beauté fracassante.

En découvrant la mosquée, le visiteur remet ses pas dans ceux d'un jeune marin occidental qui tomba tellement amoureux de la Turquie et d'Hatidjé. D'illustres visiteurs, tels Alice Barthou et Robert de Montesquiou, ont raconté comment des serviteurs habillés en Turcs se prosternaient sur les tapis de prière, tandis que du petit minaret s'échappait l'appel lancinant d'un muezzin qui n'était autre que le fidèle Osman Daney.

 

"J'ai meublé ma chambre d'une manière à peu près turque, avec des coussins de soie d'Asie et les bibelots que l'incendie de ma maison d'Eyüp et les usuriers juifs m'ont laissés, et cela rappelle de loin ce petit salon tendu de satin bleu et parfumé d'eau de rose que j'avais là-bas, au fond de la Corne d'or."

"Je vis beaucoup chez moi, ce sont des heures de calme dans ma vie, en fumant mon narguilé, je rêve d'Istanbul et des beaux yeux verts limpides de ma chère petite Aziyadé "

 

 

C'est en 1878 qu'il décide réellement la réalisation de son petit palais. Loti a pour les objets une passion quasi fétichiste. "Il n'y a d'urgent que le décor. On peut toujours se passer du nécessaire et du convenu". Tapis, étoffes, mosaïques, collections d'armes et coffres rassemblés au gré des voyages, trouvent logiquement leur place dans la maison rochefortaise qui a immortalisé, au même titre que ses romans, son illustre propriétaire. La maison natale est le miroir de sa vie, où les rêves et les fantasmes s'expriment audacieusement. Le visiteur traverse un salon rouge, une galerie de portraits, une salle Renaissance puis une pièce gothique, une pagode japonaise, une chambre des momies, une mosquée, un petit salon mauresque chargés d'objets, qui tranchent singulièrement avec l'austérité de la chambre à coucher, empreinte d'humilité.

Le désir d'un Ailleurs le hantera toujours : "Toute ma vie a passé à cela: souffrir de partir et cependant l'avoir voulu". Loti, l'éternel insatisfait, dira encore: "A défaut du bonheur impossible, j'espérais trouver un peu de Paix". "Loti, dit Mauriac, a chéri la douleur comme une volupté". L'officier-académicien qui s'éteindra, en 1923, couvert d'honneurs et de gloire, restera ainsi fidèle à sa devise: "Mon mal, j'enchante".

Loti avait un don : lors des escales il dessinait, avec une rapidité et une virtuosité déconcertantes, il photographiait à merveille, en technicien déjà éprouvé de cet art tout neuf, il prenait des notes précises et nombreuses.Ainsi engrangeait-il pour lui-même, et pour les autres, une somme considérable d'images, de scènes de la vie courante, d'anecdotes, qui allaient meubler sa mémoire et lui permettre de retrouver intactes toutes ses sensations de grand voyageur à travers le monde.

Grâce à cette capacité exceptionnelle de pouvoir regarder, capter et retenir, en un temps record, les traits originaux du pays où il se trouvait, cet "auteur-reporter-ethnologue" réussit à écrire des livres entiers, aussi denses que vivants, sur des pays qu'il n'a parcourus que durant quelques jours - c'est le cas pour l'Ile de Pâques et pour Angkor - ou quelques semaines, comme pour la Polynésie, l'Inde, le moyen-Orient.

 

 

 

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21 janvier 2008

Marguerite Yourcenar - Petite Plaisance

Biographie de Marguerite Yourcenar.

 

 

 

image006"Les êtres finissent toujours par vous échapper".

 

Marguerite Yourcenar est née le 8 juin 1903, avenue Louise, à Bruxelles. Sa mère, Fernande, était belge, son père Michel de Crayencour, français, né à Lille, descendait d'une famille de petite noblesse. Fernande mourut 10 jours après la naissance de son enfant.

Michel revint dans la propriété de campagne de ses parents, un château louis-philippard de dix-huit pièces, à deux pas de la frontière belge, le Mont-Noir, détruit par les bombardements de la Grande Guerre. Une bonne s'occupa de Marguerite mais le grand mérite de ce père sera de ne jamais s'être séparé de sa fille, lui qui avait un goût si prononcé pour l'ailleurs, les voyages, la nouveauté.

Nous connaissons quelques miettes de l'enfance de Marguerite. Elle ne fréquenta aucune école. Des institutrices se succédaient à la maison. Elle passa plusieurs hivers dans le Midi de la France où séjournait son père attiré à Monaco par le tropisme du jeu, la compagnie des jolies femmes, autant d'occasions pour dilapider au fil des ans et jusqu'à la ruine, le bel héritage parental.

Michel de Crayencour et sa fille passèrent la première année de la Grande Guerre à Londres, où l'adolescente apprit promptement l'anglais puis ils s'établirent quelque temps à Paris. Marguerite y poursuivit ses études sous le magister de précepteurs intermittents. La visite des musées, d'églises de confessions différentes, la fréquentation des meilleures salles de spectacles comblaient la curiosité précoce de Marguerite et orientaient ses goûts. À Nice, elle obtint la première partie du baccalauréat latin grec qui restera son seul bagage universitaire. Dès l'âge de 16 ans, elle compose des poèmes reniés plus tard. Par jeu elle fabrique avec son père, l'anagramme qui deviendra son nom légal en 1947, Yourcenar. L'initiale Y, symbole d'un arbre aux bras ouverts ne fut pas pour elle, comme le philosophe autrichien Rudolf Kassner le lui fit remarquer plus tard, le moindre prix de ce pseudonyme. Elle lit beaucoup, fréquemment avec son père, fin lettré. Leur choix se portait sur des ouvrages appartenant à la littérature universelle. Michel de Crayencour mourut en 1929 à Lausanne (Suisse) peu avant la parution du premier roman de sa fille, Alexis ou le traité du vain combat. Et de 1929 à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Marguerite Yourcenar livrée à elle-même voyage beaucoup à travers l'Europe. Ces pérégrinations n'excluent pas le travail littéraire. En 1931, elle compose un roman, "La Nouvelle Eurydice", une pièce de théâtre, "Le Dialogue dans le Marécage", et quelques poèmes. En 1933, "Denier du rêve" et "La Mort conduit l'attelage", recueil de trois nouvelles qui, détachées et complétées, deviendront les chefs-d'œuvre de l'avenir.

Un jeune critique et romancier, son contemporain, André Fraigneau, ne resta pas indifférent à ces premières productions. La jeune femme de lettres de son côté, s'éprit d'un amour fou pour son thuriféraire, passion qui ne fut pas payée de retour. Sous le couvert de mythes empruntés à l'Antiquité mais modernisés, interrompus par de brèves confidences personnelles, le drame de cet amour refusé devint le sujet d'un recueil poétique émouvant, "Feux".

Peu après cet échec sentimental, Marguerite Yourcenar se lia d'amitié avec le poète grec André Embiricos, compagnon de voyages dans l'archipel balkanique. Elle composa alors la superbe série des "Nouvelles orientales" chaudement accueillies par la critique.

Et en 1937, à Paris, se place une rencontre déterminante pour la vie de Marguerite Yourcenar, celle d'une universitaire américaine de son âge, Grace Frick. Après quelques voyages en Europe, les deux amies se séparent. Grace rentre aux États-Unis tandis que Marguerite compose à Capri, "Le Coup de Grâce", roman au titre ambivalent. Sous prétexte de raconter l'histoire tragique de deux jeunes gens pris dans la tourmente des guerres baltiques au début du XXème siècle, le titre et le contenu de l'ouvrage pourraient suggérer la fin des amours passés et l'apparition de Grace dans la vie affective de la romancière.

À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Grace Frick invite Marguerite Yourcenar désemparée à se rendre aux États-Unis. Celle-ci s'embarque pour un séjour de six mois qui se prolongera pour devenir toute une vie. En 1942, les deux amies découvrent sur la côte de l'État du Maine au nord-est des États-Unis, l'île des Monts-Déserts où la nature est très belle. Elles y acquièrent une modeste maison en bois toute blanche qu'elles agrandissent, aménagent avec goût et baptisent Petite Plaisance. C'est là, dans cette "cellule de la connaissance de soi" maçonnée de livres (on en a dénombré près de 7000) que la romancière a composé le reste de son œuvre, autrement dit ses chefs-d'œuvre.

Ce n'était pas une entrée en solitude. La porte était ouverte à de nombreux amis. Le voisin le plus proche disait : "Discuter avec Madame, c'était comme ouvrir une encyclopédie". Madame travaillait beaucoup sans assiduité toutefois. Elle s'interrompait pour pétrir le pain, balayer le seuil, après les nuits de grand vent ramasser le bois mort. Le climat subpolaire de l'île poussait les deux occupantes à quitter leur gîte pendant l'hiver. Elles parcouraient l'Europe des pays scandinaves aux îles Canaries, de l'Angleterre à Leningrad. Marguerite Yourcenar donnait des conférences et engrangeait à chaque déplacement des connaissances utiles pour ses œuvres en gestation.

Rôdant à travers le monde, elle justifiait la question posée par Zénon, le protagoniste de "L'Œuvre au noir" : "Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison ?" Hélas ! Un mal incurable frappa son amie qui pendant vingt ans lutta avec un héroïsme acharné, contre le cancer qui la rongeait. Les dernières années de souffrance de la malade, Marguerite Yourcenar condamnée à la claustration écrivit, résignée : "On voyage toujours, on voyage avec la terre". Grace Frick mourut le 18 novembre 1979, manquant de peu la consécration de son amie, l'élection à l'Académie française.

Pendant ces années de compagnonnage, la romancière libérée de toute préoccupation terre à terre, élabora ses deux grands chefs-d'œuvre, longtemps mûris, souvent repris, "Mémoires d'Hadrien" paru en 1951 et "L'Œuvre au Noir" en 1968, au moment de la grande crise universitaire et sociale qui secouait la France, des "Essais" dont le plus important s'intitule : "Sous bénéfice d'inventaire", des traductions, hommages rendus les unes à la poésie des Noirs américains, sous le titre Negro Spirituals, les autres à la poésie grecque du septième siècle avant J.C. au sixième siècle de notre ère, "La Couronne et la Lyre" ainsi que les deux premiers volumes de sa chronique familiale, "Le Labyrinthe du monde".

Jean d'Ormesson fut l'artisan principal de l'élection révolutionnaire d'une femme à l'Académie française. Très lié à Roger Caillois, grand admirateur des œuvres de Yourcenar, il proposa tout naturellement celle-ci au fauteuil de celui-là. La lutte pour l'élection fut rude. On reprochait pêle-mêle à la candidate d'être une femme, d'être laide, d'avoir trop lu, d'avoir la nationalité américaine, de mépriser les Juifs, de refuser la visite traditionnelle aux Académiciens cependant pas obligatoire, arguments plus ou moins fallacieux. La cérémonie d'investiture le 27 janvier 1981, fut solennelle; le discours de la récipiendaire d'une haute et brillante tenue.

L'académicienne ne fréquenta guère les bancs de son Académie. Immédiatement reprise par la soif des voyages elle se rendit au Kenya, en Inde avec un jeune et nouveau compagnon, Jerry Wilson, dont la disparition en 1986, laissa un vide irréparable dans l'existence de la romancière désormais lasse et seule. Elle termine en 1982 la rédaction de son dernier livre, "Un homme obscur", beau roman testamentaire où l'on retrouve Marguerite Yourcenar célébrant la flore et la faune, l'amour, gloire éphémère, lumière dans la vie, et une fois encore exprimant l'angoisse d'un homme près de mourir.

Elle ne parvient pas à mener à son terme le dernier volume de sa trilogie familiale. "Quoi ?L'Éternité", titre emprunté à une poésie de Rimbaud qui répondait à sa propre interrogation :

                     C'est la mer mêlée au soleil.

 

Marguerite Yourcenar est décédée le 17 décembre 1987 des suites d'un accident cérébral. Ses cendres serrées dans deux étoles blanches puis enveloppées dans le châle qu'elle portait le jour de sa réception à l'Académie française reposent à côté de celles de Grace Frick au cimetière de Somesville, non loin de Petite Plaisance.

Le 16 janvier suivant, se déroula une cérémonie à la mémoire de la défunte en l'église de l'Union Church à Northeast Harbor. On y lut des textes choisis par ses soins dont un poème d’une religieuse bouddhiste du XIXème siècle :

Soixante-six fois mes yeux ont contemplé les scènes changeantes de l’automne
J’ai assez parlé du clair de lune 
Ne me demandez plus rien 
Mais prêtez l’oreille aux voix des pins et des cèdres quand le vent se tait. 

 Puis Walter Kaiser, ami et dernier traducteur de la romancière, prononça un hommage funéraire à la mémoire de celle qui  :

"savait que le destin de l’homme  est inexorablement tragique et que, comme le chante Job,  l’homme, né de la femme, a la vie courte, mais des tourments à satiété. Elle savait aussi, comme Pindare, que l’homme n’est que l’ombre furtive d’un rêve et comme Hamlet, qu’il n’est qu’une transitoire quintessence de poussière. Elle savait les empires éphémères, les amours fugitives, la terre elle-même périssable. (…). Elle pensait avec Keats que ce monde est une vallée où se forge l’âme, où notre intelligence ne devient âme que dans la brûlante alchimie des douleurs et des maux."

 

Lire l'œuvre de Marguerite Yourcenar, c'est se familiariser avec une méditation approfondie sur la condition humaine, méditation servie par un style d'une perfection exemplaire.

 

 

 

Petite Plaisance sa maison.

 

 

 

petite_plaisanceMarguerite Yourcenar a vécu à Petite Plaisance de 1950 à sa mort en 1987. Elle a exprimé le souhait que cette maison soit ouverte pendant l'été. Rien n'a été modifié depuis sa disparition.

Petite Plaisance est située sur l'île des Monts Déserts dans l'état du Maine aux Etats-Unis.

Vous entrez dans l'Acadia National Park par une belle route qui relie l'océan et la montagne glaciaire, sept villages de pêche au homard et le Maine. Bar Harbor et son Frenchman Bay. Ocean Trail, ses rochers et ses criques. Seal Harbor. Northeast Harbor. Vous y êtes. Dans le territoire des Rockefeller, là où Champlain, qui nomma l'île, passa dans la rade. Là où Marguerite Yourcenar écrivit ses romans "Les Mémoires d'Hadrien" (1951), "L'Oeuvre au noir" (1968, prix Femina) ou l'essai "Mishima ou la vision du vide" (1981).

"Le paysage de mes jours, faisait-elle dire à l'empereur Hadrien, semble se composer comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instincts et de culture. Çà et là affleurent les granits de l'inévitable; partout, les éboulements du hasard. Je m'efforce de reparcourir ma vie pour y trouver un plan, y suivre une veine de plomb ou d'or, ou l'écoulement d'une rivière souterraine, mais ce plan tout factice n'est qu'un trompe-l'oeil du souvenir." Indéfinissables travaux des jours heureux, un paysage les réfléchit.

Entourée de maisons de millionnaires, l'une d'elles, certes plus modeste mais coquette, blanche sous la frondaison des kiwis, est dotée d'un joli jardin ouvert. Avec ses azalées en fleurs, son bassin de méditation, ses buissons où explosent les espèces de l'arboretum, elle enchante. Les oiseaux y prennent leur bain; trois chiens y sont enterrés. Le fauteuil d'osier vert attend Madame. Depuis 1987, date de sa mort à 84 ans, alors qu'elle comptait partir pour le Népal, nulle trace de changement ici. La fondation y veille.

Vous entrez dans le sanctuaire Yourcenar, tout à la fois "home des Flandres", avec ses théières et ses carreaux de Delft anciens, et de la Nouvelle-Angleterre, avec son mobilier chaleureux et disparate. 7000 livres vous accueillent sous le regard d'entrée de Pomone, que trompe le dieu Amour, déguisé en vieille femme après avoir été repoussé. Yourcenar aimait ce clin d'oeil du peintre Coypel, de la fin XVIIe siècle, à l'ambiguïté sexuelle, elle en a donné l'écho dans "Alexis" et chez maints personnages. Tout près, les sources livresques de "L'Oeuvre au noir", son chef-d'oeuvre, redoublent l'émotion. Elle a aménagé son petit Odéon dans l'île.

Vous avancez dans le salon, son "parloir" son châle repose à côté de l'éléphant en peluche offert par Jerry Wilson, son chauffeur et familier des dernières années, avant que le sida ne l'emporte, en 1986. Les livres omniprésents sont regroupés par période. Bibliothèque orientale, coin médiéval, éditions Yourcenar... Des objets de ses nombreux voyages sont posés là, sous les deux lampes où elle a transcrit, en latin et en grec, des maximes d'Hadrien. Sur les murs blancs, des gravures de Piranèse, "architecture tragique d'un monde intérieur": elle les a longuement contemplées.

À droite s'ouvrent la cuisine à l'ancienne et ses dépenses, tout près de la photo de Grace Frick, la grande amie qui fut sa traductrice, son initiatrice aux negro spirituals qu'elle traduisit et au monde américain qu'elle adopta. Elles avaient découvert l'île ensemble, en 1942, et loué une petite maison au bord d'une rivière, près du cimetière où elles reposent. Heureuse, Yourcenar acheva alors son plus lumineux roman, Les Mémoires d'Hadrien, un succès mondial inattendu compte tenu du caractère historique du sujet.

"Lieux où l'on a choisi de vivre, résidences invisibles qu'on s'est construites à l'écart du temps. J'ai habité Tibur, j'y mourrai peut-être, comme Hadrien dans l'île d'Achille", écrivait-elle dans ses notes, ignorant qu'Hadrien lui permettrait d'acheter Petite Plaisance.

À gauche, la porte toujours ouverte, voici le bureau: tous les ouvrages y sont à portée de main. Un simple Larousse de 1927 suffisait à son érudition linguistique. La règle de fer, forgée par son père, Michel de Crayencour -- l'homme clé de sa vocation et de son impressionnant savoir, elle qui n'est jamais allée à l'école --, sort d'une page d'Archives du Nord. La présence des statues gréco-latines se fait ici plus insistante, pièces achetées ou belles têtes de l'Antinoüs du Louvre, de l'aurige de Delphes, d'une furie endormie et d'un hermaphrodite. Images choisies parmi les documents iconographiques qu'elle colligea en une centaine de dossiers, elles rejoignent Hadrien et Zénon.

"Une chance analogue à celle de certains jardiniers m'a été départie: tout ce que j'ai essayé d'implanter dans l'imagination humaine y a pris racine", prêtait-elle à Hadrien, dont elle fit la figure exemplaire de l'homme politique éclairé.

Il y a encore une salle à manger, où tout parle d'une maison construite à deux, sans concessions au regard extérieur. Mais les plus doux souvenirs sont à l'étage, où quatre chambres recèlent la bibliothèque de poésie anglo-saxonne, les romans du XXe siècle, les ouvrages du XIXe siècle, les livres de voyage... Ici, un plan ancien de Bruges, là, un délicat dessin de chevaux chinois, près de son lit, le début d'Anna, soror... a pris la stature d'oeuvre encadrée. Une page d'antiphonaire jouxte un beau demi-portrait de Yourcenar, dessiné si finement qu'on y sent son ombre planer.

Dans sa chambre, des livres annotés ou crayonnés côtoient de menus objets de beauté venus de sa mère, décédée dix jours après sa naissance. Ici, on trouve Thomas Mann, André Gide... et Montherlant, qu'elle ne remettait pas en place sans lui avoir rendu hommage en esprit...

Professeur de Québec à la retraite, usufruitier de la maison, Yvon Bernier a été son second dans l'édition définitive de ses oeuvres à La Pléiade. Grand lecteur et dévoué à l'auteur des Mémoires d'Hadrien, pour lequel il avait eu un coup de foudre de jeunesse, il témoigne de leur relation sans nuages.

Sous sa distance aux apparences sévères, elle cachait un coeur simple, et si l'académicienne donna le change en public, c'était la marque d'un esprit subtil. Elle vivait, quant à elle, de contemplation à travers les siècles. "On n'imagine pas Yourcenar mettant des manchettes à heures fixes, comme Sainte-Beuve, pour écrire. On la sentait attentive, toujours habitée. Elle écrivait n'importe où et n'importe quand, toujours d'abord mentalement". Elle transcrivait, disait-elle, ce qui était prêt.

Dans une de ses formules heureuses, elle disait entretenir "une intimité avec les visions" pour évoquer cet état si particulier de l'écrivain habité par ses lectures. "Quand on pratique son oeuvre, dit Yvon Bernier, on se rend compte de son immense culture. Mais elle n'avait pas une âme de collectionneuse et donnait tout ce qui n'entrait pas dans sa bibliothèque, y compris ses propres ouvrages. Elle ne conservait que ce qui concernait son propre travail".

Elle s'est assise à Rawdon, au bord de la rivière Ouareau, à lire Pindare, elle attendait ses papiers de résidente américaine. Bernier me tend l'ouvrage en question, volumineuse édition bilingue en grec et latin. Elle l'a placé tout près de la porte du jardin. Nul doute, par sa "prise de possession d'un monde intérieur", elle approchait de ce qu'elle visait: "la libre vérité du pied nu".

L'Amérique est-elle entrée dans son oeuvre? À partir du moment où elle se consacre exclusivement à l'écriture, c'est-à-dire dans l'île, celle-ci lui procure un isolement. L'île devient une figure de la liberté qui s'incarne en Zénon, un des premiers médecins de la Renaissance, héros de "L'Oeuvre au noir". Citoyenne active dans des combats proprement américains, elle a engagé sa fortune dans la protection des droits civils et légué une partie de ses biens à des organismes de protection de l'environnement.

Attirée par les philosophies orientales, Yourcenar avait une conscience aiguë de la vie humaine, animale, biologique. "À Seal Harbor, devant l'océan, j'ai été témoin auprès d'elle d'une sorte d'extase, se souvient Yvon Bernier. Elle était debout sur le rocher, comme une figure de proue, entourée de sa cape et de son châle, regardant le grand large avec un sourire énigmatique. Pendant quelques instants, j'ai eu l'impression étrange qu'elle s'était minéralisée". Elle dérivait sur l'infini du temps.

Yourcenar a nourri son oeuvre de méditation, une façon de placer toutes choses et de calculer exactement les distances. Était-elle hantée par l'oeuvre à faire? Ou poursuivie par ses conversations imaginaires avec les êtres mi-historiques, mi-fictifs qui l'ont accompagnée toute sa vie? "Tant qu'un être inventé ne nous importe pas autant que nous-mêmes, il n'est rien". Serait-ce sa réponse?

Des procédés de sa création, elle en a révélé de passionnants. Ses notes de composition, dans ses carnets de La Pléiade, informent sur la genèse des oeuvres. Mais elle accordait une telle importance au dosage de la réalité et de la fiction qu'il faut se garder de la prendre trop vite au pied de la lettre. Ainsi, "Quoi? L'Éternité" est un pan d'autobiographie qu'elle appelait, par lapsus, son roman. Comme Borges, qu'elle aima tant à la fin de sa vie, elle n'est pas historienne mais romancière. Visitez Petite Plaisance sans céder à un culte et ayez la puce à l'oreille: la savante Yourcenar, experte en fabulation, maniait aussi l'humour.

La quarantaine de langues dans lesquelles elle est traduite, du japonais en passant par le chinois et le basque, fait rivaliser sa haute littérature avec le succès d'un best-seller. Mieux, c'est un passeport pour le monde entier.

Petite Plaisance est ouverte l'été au public.

 

 

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Interview de Marguerite Yourcenar à Petite Plaisance.

Archives de l'INA.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

20 janvier 2008

Virginia Woolf - Monk's House

 

Biographie de Virginia Woolf.

 

 

 

4c_woolf_1902"La vie est un rêve, c'est le réveil qui nous tue".

 

Adeline Virginia Stephen est née le 25 janvier 1882 à Londres comme troisième enfant de Julia Duckworth et Leslie Stephen, dans une famille aisée et typiquement victorienne.
Les deux parents avaient été mariés avant: Julia avec Herbert Duckworth (mort en 1870) et Leslie avec Minnie Thackeray (morte en 1875).

A la naissance de Virginia, en plus de sa soeur aînée Vanessa et de son frère Toby, il y avaient aussi les enfants des mariages précédents: Laura Stephen 12 ans, et les enfants Duckworth: George 14 ans, Stella 13 ans et Gerald 12 ans. Un an après Virginia un frère, Adrian, est né.

Comme d'habitude à cette époque, les garçons reçoivent une éducation complète dans de bonnes écoles, tandis que les filles ne sont pas envoyées à l'école et reçoivent une éducation de base à la maison: elles apprennent à lire, écrire et calculer, mais le reste de leur éducation est surtout basé sur "beaucoup de devoirs et peu de droits". Heureusement pour Virginia, son père qui a compilé lui-même un "Dictionary of National Biography", possède une bibliothèque énorme dont elle peut faire usage sans restriction.

Sa mère décède en 1895 et il semble que Virginia, jusqu'en 1903, souffre d'agression sexuelle de la part de son grand frère George. Ce qui est certain c'est qu'elle a sa première dépression grave quelque temps après ce décès. Le reste de sa vie elle souffrira de dépressions qui seront à la base de plusieurs tentatives de suicide. Deux ans après la mort de leur mère, sa sœur Stella, une sorte de mère de substitution pour Virginia, meurt aussi.

Après la mort de leur père - un vrai tyran dont les rages étaient surtout dirigées contre les filles - Virginia, Vanessa, Toby et Adrian déménagent à Bloomsbury. Leur façon de vivre change complètement: Virginia commence à écrire, Vanessa peint, et leur maison devient le point de rencontre pour des artistes et des intellectuels. Des noms très connus font partie de ce Bloomsbury-group: le biographe Lytton Strachey, les peintres Roger Fry et Duncan Grant, le critique Clive Bell, l'écrivain et essayiste Leonard Woolf et l'économiste John Maynard Keynes. Après la mort de Toby en 1906, Vanessa épouse Clive Bell et Virginia est demandé en mariage par Lytton Strachey qui est homophile, mais Strachey change d'avis et le mariage ne se fait pas.
Virginia étant très intéressée par la question des droits des femmes travaille bénévolement dans le Women's Suffrage, un organisme qui milite pour le droit de vote des femmes.

Finalement elle se marie avec Leonard Woolf en 1912.
La relation sexuelle avec Leonard est malaisée et Virginia continue à souffrir de dépressions. Après plusieurs tentatives de suicide et d'innombrables consultations psychiatriques, le couple décide de ne pas avoir d'enfants, une décision que Virginia regrettera plus tard.

En 1913 son premier roman "The voyage out" est prêt pour la publication ce qui cause un stress énorme chez Virginia. Leonard essaie de la protéger contre ses humeurs changeantes et ils quittent le centre de Londres pour un endroit plus calme, Hogarth House à Richmond. Cela ne suffit pas et, en 1915, juste avant la publication de son livre, Virginia doit être admise temporairement dans une clinique psychiatrique.
Toujours dans le but de donner une occupation moins stressante à Virginia, en 1917, ils achètent une presse et commencent la maison d'édition "Hogarth Press", où Virginia peut s'occuper de travail manuel comme l'emballage et l'envoi des imprimés. Leurs affaires remportent du succès.
En 1919 les Woolf achètent "Monks House". Cette maison est convertie maintenant en musée, et dans le jardin on trouve encore une maisonnette que Virginia utilisait pour écrire la plus grande partie de son oeuvre.

Dans les années 20 elle rencontre Vita Sackville-West avec qui elle a une relation amoureuse, et qui reste son amie jusqu'à sa mort. Vita est le modèle pour son roman "Orlando", publié en 1928.
En 1929 paraît "A Room of one's own" et en 1931 "The Waves".

Peu à peu les anciens amis disparaissent : Lytton Strachey meurt ainsi que Roger Fry en 1934. En plus de ces  tristes nouvelles, la guerre se dessine.
En 1940, quand l'Angleterre est attaquée, Virginia et Leonard (qui est juif) discutent de ce qu'ils feront si jamais Hitler débarque en leur pays. Ils décident de se suicider, bien que Virginia ne soit pas d'accord sur la façon proposée par Leonard, c'est à dire par asphyxie dans le garage. "Heureusement" Adrian, le frère de Virginia, leur procure une double dose de morphine si le cas se présente…

Virginia continue d'écrire mais elle sombre de plus en plus dans une dépression profonde. Elle a l'impression de devenir folle et le 28 mars 1941 elle écrit une note d'adieu à Leonard avant de se suicider par noyade dans le "Ouse", une petite rivière près de leur maison.

Malgré ses problèmes psychiques, Virginia n'arrêtait pas d'écrire et elle laisse une oeuvre imposante consistant d'essais, de romans, de biographies, un livre pour enfants, des lettres, des journaux intimes et des critiques littéraires.
Dans son temps ses livres étaient lus surtout par un cercle restreint d'intellectuels, mais elle est revenue à la mode - et bien plus qu'avant - après la publication de sa biographie par son neveu Q. Bell, écrite dans les années 70. L'intérêt renouvelé pour les idées féministes, dont Virginia s'était fait la championne, y a certainement contribué aussi.

 

 

Monk's House sa maison.

 

 

 

Monks_HouseDans le comté du Sussex, aux collines crayeuses, connues sous le nom de South Downs, Virginia Woolf et son mari Léonard, ont acheté en 1919 un petit cottage, Monk's House, dans le village de Rodmell, baigné par le cours de l'Ouse.

Une maison sans prétention, qu'elle a rendue confortable au fil des ans grâce à ses droits d'auteur. Son parfum y flotte encore, dans le séjour où trône son fauteuil favori, comme dans "sa petite chambre à l'éclat austère", ouverte sur un jardin rempli de fleurs, de légumes, de fruits. Au fond de ce havre luxuriant, elle avait installé un bureau sommaire dans une cabane, où elle travaillait chaque matin. C'est là qu'elle écrira notamment "Mrs Dalloway" en 1925, "la Promenade au Phare" en 1927, "Orlando" en 1928. Pour le grand public, la romancière britannique a une identité un peu floue. Certains évoquent sa folie, d'autres ses débordements féministes, mais beaucoup ignorent les blessures qui l'ont meurtrie dès l'adolescence.

Monk's House qui fut habitée par Léonard jusqu'en 1969, fourmille de souvenirs, peintures, poteries et textiles dus à Vanessa et à son deuxième mari, le peintre Duncan Grant. En 1916, ils se sont installés à quelques miles de là, à Charleston Farmhouse, une demeure très spartiate. Au contact des Bloomsburry, qui y établissent leur nouveau siège, la maison de campagne se métamorphose petit à petit.

Les artistes donnent libre cours à leur imagination, de la salle à manger aux chambres, en passant par l'atelier où Duncan vivra jusqu'en 1978, les peintures envahissent murs, portes, meubles. Depuis 1980, Charleston a retrouvé son atmosphère d'antan, grâce aux enfants de Vanessa, Quentin Bell et Angelina Grant. Comme autrefois dans le jardin, les massifs de fleurs voisinent les mares, le tout agrémenté de sculptures de Quentin.

Virginia qui fréquentait Charleston, aimait arpenter les South Downs, prétendant que la marche l'aidait à rythmer ses phrases. Non loin de là, les collines du Sussex se jettent dans la Manche, formant de jolies falaises blanches baptisées les Seven Sisters.

Début novembre 1940, une bombe allemande fait exploser les berges de l'Ouse presque jusqu'à Monk's House. Cinq mois plus tard, l'Ouse retrouvait son lit et Virginia s'y glissait, pour se laisser emporter par cette eau, symbole d'un achèvement impossible.

 

 

 

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The Virginia Woolf Society of Great Britain.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

19 janvier 2008

Edmond Rostand - Arnaga

 

Biographie d'Edmond Rostand. 

 

 

 

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"Soyez vous-mêmes des petits Cyrano, ayez du panache, ayez de l'âme"

 

Edmond Rostand est né à Marseille, le 1er avril 1868. Eugène, son père est président de la Caisse d'Epargne des Bouches du Rhône.

Il a 16 ans lorsqu'il passe son baccalauréat. L'année suivante, Edmond Rostand écrit une pièce restée inédite, "Les Petites Manies" où il dresse une série de portraits  de personnes ridicules et insupportables, ainsi qu'une nouvelle intitulée "Mon La Bruyère".

Pendant ses études de droit, Rostand, commence à écrire des poésies lyriques. Pour avoir disserté sur Honoré d'Urfé et Emile Zola, deux romanciers de Provence, il remporte en 1887 un prix de l'Académie de Marseille. Il a vingt ans, lorsque le théâtre de Cluny monte sa première pièce, un vaudeville "Le Gant Rouge". En 1889, il publie son premier recueil poétique, "Les Musardises", sans écho.

Le jeune écrivain épouse le 8 avril 1890 Rosemonde Gérard. L'année suivante, elle donne naissance à un premier fils, Maurice, futur poète et dramaturge. Son frère, Jean, le célèbre biologiste et également académicien, naîtra trois ans plus tard, le 30 octobre 1894.

Edmond Rostand présente à la Comédie Française, en 1894, "Les Romanesques". Cette pièce est déjà l'ébauche d'un style fantaisiste et poétique. Passionné par le théâtre, il écrit pour la célèbre actrice Sarah Bernhardt deux autres pièces, "La Princesse Lointaine" en 1895, et "La Samaritaine" en 1897. Encouragé par ce premier succès, Edmond Rostand poursuit son oeuvre. Le 28 décembre 1897, au théâtre de la Porte Saint Martin à Paris, se joue la première de "Cyrano de Bergerac", une comédie héroïque, qui apporte à son auteur une renommée immédiate.

En 1900, Edmond Rostand signe son deuxième succès avec "L'Aiglon". Un an plus tard, l'écrivain est élu à l'Académie Française. En 1903, il lit sous la Coupole, son discours de réception écrit en prose. C'est la plus jeune académicien, il n'a que 33 ans.

Mais Rostand, contracte une pleurésie.Il se fait soigner à Cambo Les Bains, au Pays Basque. Il y construit une superbe villa "Arnaga" où il se réfugie pour écrire. Il prépare une autre pièce "Chantecler" dont la première représentation, aura lieu en 1910, joué par Lucien Guitry, père de Sacha. Cette pièce, très attendue, n'obtient pas le succès qu'espérait Rostand. Le public est déçu.

La première guerre mondiale éclate, et Rostand publie de brillantes compositions de circonstance, rassemblées sous le titre "Le Vol de la Marseillaise".

Le 11 novembre 1918 il assiste à la victoire des troupes alliées à Paris. Il contracte la grippe espagnole qui l'emportera quelques semaines plus tard. Edmond Rostand meurt le 2 décembre 1918. Il avait 50 ans.

 

 

 

Arnaga sa maison.

 

 

 

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L'histoire de l'extraordinaire propriété d'Arnaga, dans le Pays Basque, est étroitement liée à la vie et à la carrière d'Edmond Rostand. Le phénoménal succès qui accueillit la première représentation de "Cyrano de Bergerac", le 8 octobre 1897, est bien connu. Les droits d'auteur de "L'Aiglon", joué par Sarah Bernhardt en 1900, accrurent le pactole.

En pleine gloire, Edmond Rostand, marié avec Rosemonde Gérard depuis 1890, apprit qu'il était atteint de tuberculose. Le docteur Grancher, en qui il avait toute confiance, lui recommanda de quitter Paris et l'entraîna dans la petite station thermale de Cambo.

C'est en y résidant que Rostand s'enthousiasma pour une colline dénudée de dix sept hectares dont il fit l'achat en 1902. Pour y construire une vaste demeure de style basque, les soins de l'architecte Tournaire furent requis. Mais Rostand imagina et organisa lui-même tous les détails du jardin, étudiant des modèles anciens et étrangers. Sa conception était et reste étonnante.

La villa Arnaga est une des premières maisons de style néo-basque. Edmond Rostand dessina et décora lui-même les 40 pièces de la villa, sur près de 600 m² au sol, en divers styles : anglais (pour le hall), chinois (pour le fumoir), Empire, ou encore Louis XVI. Elle bénéficiait dès l'origine de l'électricité, d'un calorifère à air chaud et du téléphone.
La villa a été classée monument historique en 1995.

Au dessus de la porte d'entrée sont tracés ces mots :

 

Toi qui viens partager notre lumière blonde
Et t'asseoir au festin des horizons changeants,
N'entre qu'avec ton cœur, n'apporte rien du monde
Et ne raconte pas ce que disent les gens.

 

 

Le parc s'orne de 3 ha de jardins à la française, pavillons, bassins, pergola et d'une orangerie.
Aujourd'hui, l'ensemble qui comprend le jardin à la française, où un pavillon à pergola se reflète dans une pièce d'eau (et où Rostand recevait ses hôtes du haut d'un balcon en déclamant des vers) et sur la partie arrière, un jardin à l'anglaise, fait partie du conservatoire des Jardins et Paysages, association créée en 1985 et porte le label jardin remarquable.
Edmond Rostand fit venir de la forêt de Saint-Pée et planter dans le parc des chênes têtards centenaires.

 

 

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Site officiel

Site des Amis d'Edmond Rostand et Arnaga

 

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 Localisation du musée Arnaga :

 

 

 

 

 

1 janvier 2008

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