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Maisons d'écrivains

9 avril 2008

George Bernard Shaw - Shaw's Corner

 

Biographie de George Bernard Shaw.

 

 

George_Bernard_Shaw"L'alcool est un anesthésique qui permet de supporter l'opération de la vie".

 

 

 George Bernard Shaw (né le 26 juillet 1856 à Dublin et décédé le 2 novembre 1950 à Ayot Saint Lawrence) fut un critique musical et dramatique irlandais, essayiste, scénariste, et auteur célèbre de pièces de théâtre. Un Irlandais acerbe et provocateur, pacifiste et anticonformiste, il obtint le prix Nobel de littérature en 1925. 


Né à Dublin dans une famille protestante le 26 juillet 1856, George Bernard Shaw acquiert une culture littéraire et musicale étendue. À l'âge de vingt ans, il rejoint à Londres sa mère, séparée de son père alcoolique, et s'intéresse à l'économie politique et au socialisme. Il adopte un régime végétarien à l'âge de 25 ans sous l'influence de son ami Shelley.La lecture de Karl Marx est pour lui une véritable révélation. À côté de son activité de militant politique, il devient critique d'art et de musique, puis critique dramatique et écrit de nombreux essais.

Après avoir tenté en vain de publier cinq romans, George Bernard Shaw s'intéresse à partir de 1892 au théâtre pour lequel il écrit plus de cinquante pièces. Il développe alors un style où sa verve humoristique, mieux mise en valeur, va faire de lui  un maître incontesté du théâtre anglophone. Dans ses premières pièces, très engagées mais peu jouées, George Bernard Shaw s'attaque aux abus sociaux. La pièce "Le Héros et le Soldat", produite en 1894 aux États-Unis, marque le début de sa notoriété internationale.

Atteint de maladie et de surmenage, George Bernard Shaw réduit son activité politique à partir de 1898. Ses succès et son mariage, la même année, mettent fin à sa vie de bohème. Sans jamais cesser de s'intéresser à la politique et aux questions sociales, il se consacre désormais entièrement à ses œuvres, pièces à thèse, où il tourne en ridicule le conformisme social. Son talent et sa renommée sont récompensés par le prix Nobel de littérature en 1925. Resté toujours très actif tout au long de sa vie, il meurt des suites d'une chute à l'âge de 94 ans.

Le comique de ses pièces va de pair avec la rigueur logique des idées qu'il développe. Ses préfaces parfois volumineuses sont de véritables essais où il développe ses thèmes favoris (art, pacifisme, idées politiques, conceptions philosophiques et religieuses) et propose des solutions pour remédier aux maux qu'il dénonce dans ses pièces. Son œuvre est celle d'un révolutionnaire et d'un réformateur visant à détruire le capitalisme pour lui substituer un socialisme éclairé et plus élevé. "Pygmalion" (1912) et "Sainte Jeanne" (1923), œuvres de sa maturité, sont souvent considérées comme ses chefs-d'œuvre. Ayant voyagé en URSS, il en nie les travers et se fait un ardent promoteur de Staline.

Provocateur et anticonformiste, George Bernard Shaw dénonce le puritanisme étroit, la hiérarchie religieuse et l'hypocrisie des conventions de la religion ("Disciple du diable", 1896 et "Le Vrai Blanco Posnet", 1909). Dans "Androclès et le lion" (1912), il étudie les motivations religieuses et spirituelles de l'homme. S'inspirant des enseignements de Charles Darwin, il fonde sa philosophie sur l'évolution, force encore mystérieuse, qu'il appelle "Force de la vie", puissance imparfaite qui cherche à atteindre la perfection (préface de "En remontant à Mathusalem", 1920). Il s'oppose avec vigueur à la personnification de toute divinité.
Sa correspondance inspira une pièce de théâtre que l'on nomma "Cher menteur" (Dear Liar).

 

 

Shaw's Corner sa maison.

 

 

Shaw_s_CornerCette grande maison de briques rouges, isolée, construite en 1902 était à l'origine la nouvelle cure de la petite ville d'Ayot Saint Lawrence. L'Eglise d'Angleterre (Church of England) a par la suite décidé que cette maison était bien trop grande pour cette minuscule paroisse et l'a cédé en location à Charlotte et George Bernard Shaw en 1906. En 192O ils ont pu l'acquérir ainsi que les terres avoisinantes pour la somme de £6220.

Guère intéressés par les biens matériels, les Shaw n'ont que peu changé l'intérieur de la maison. La cuisine a été aménagée peu de temps après leur acquisition de la maison, les autres faits notables sont l'installation d'un générateur électrique afin que toute la maison puisse être alimentée, la construction d'un grand garage et d'une serre chauffée.

La maison avait été construite par des artisans locaux, plus grande que la moyenne des maisons de l'époque, elle avait été conçue pour être entretenue avec l'aide d'un nombreux personnel, avec une grande cuisine, un office, une réserve à charbon, une arrière cuisine, le tout formant un "domaine" séparé du reste de la maison par une porte donnant sur le hall d'entrée.

On trouve dans cette maison de nombreux effets personnels et de souvenirs littéraires évoquant la vie de Charlotte et George Bernard Shaw. Mari et femme faisaient chambre à part, la chambre de Charlotte a été transformée en musée. Dans la chambre de George Bernard Shaw on peut voir un portrait de Gandhi et la représentation d'un autel portatif, l'armoire et la commode contiennent toujours les habits de l'écrivain ainsi que des chaussures. Rien n'a changé depuis son départ, on peut toujours voir à la fenêtre la moustiquaire qui le protégeait des attaques nocturnes, il dormait toujours la fenêtre ouverte. Les nombreux volumes des oeuvres de Shakespeare ainsi que la Bible sont toujours dans la bibliothèque à côté de la fenêtre.

La grande baignoire était un luxe pour l'époque, L'écrivain y prenait un bain tous les jours, excepté pendant la deuxième guerre mondiale où ce bain était hebdomadaire, afin d'économiser l'eau. Charlotte quant à elle, continuait d'utiliser un nécessaire de toilette, rangé sous son lit, avec des brocs à eau chaude amenés tous les jours par sa domestique.

George Bernard Shaw est mort dans la salle à manger, ses cendres ont été mélangées à celle de Charlotte et répandues dans le jardin. Le calendrier indique le jour de sa mort. Une porte donne sur la terrasse ou il aimait recevoir ses amis. L'écrivain passait beaucoup de temps dans cette pièce, il restait attablé deux ou trois heures après le repas, regardant son abondante correspondance et décidant l'ordre dans lequel il allait répondre à toutes ces missives. Ses repas étaient composés de soupes, oeufs, lait, miel, fromage, crème et jus de citron. Le soir après le repas, il écoutait, toujours dans cette pièce, les concerts à la radio sur la BBC, toujours à l'affût d'une fausse note.

Le salon lui était vraiment la pièce de Charlotte, au dessus de la cheminée on peut voir son portrait réalisé par Sartorio à Rome en 1895.

La cuisine et l'arrière cuisine étaient plutôt le domaine des domestiques, les Shaw n'y seraient pas souvent allés. On y trouve un puits, qui, lorsque la maison fut électrifiée, reçut un moteur qui pompait l'eau dans les réservoirs situés sur les toits. Madame Higgs, la cuisinière, préparait donc dans cette pièce les repas végétariens de l'écrivain.

George Bernard Shaw avait adopté ce mode de vie en 1881, inspiré par son ami Shelley, mais aussi le manque d'argent, peu disposé à être une tombe vivante pour des animaux assassinés, il pensait aussi ainsi favoriser l'économie mondiale.

C'est dans le bureau que l'écrivain travaillait, on y trouve un ensemble complet des oeuvres de William Morris, des photographies de ses amis, et une collection d'outils montrant l'intérêt que l'écrivain portait aux gadgets.

Dans le hall d'entrée on peut admirer une collection des célèbres chapeaux de l'écrivain, il utilisait parait-il, des chapeaux de laine de feutre l'été et des chapeaux de paille l'hiver. Il y a là aussi, un piano sur lequel il aimait jouer et chanter de vieux opéras italiens, son épouse Charlotte aimait l'écouter lorsqu'elle se tenait dans sa chambre à l'étage.

 

Le jardin était principalement un lieu de relaxation et de promenade, avec un endroit particulier pour la coupe de bois. Charlotte et George Bernard avaient l'habitude d'y faire une promenade d'environ un mile, en cercle, et à chaque passage ils déposaient une petite pierre dans ce qui est devenu un énorme tas de pierres. En 1920 l'écrivain a agrandi ce jardin en rachetant d'autres terrains, le portant ainsi à 3,5 acres. Tout au fond de ce jardin se trouve "la hutte d'écriture" construite sur roulettes pour pouvoir être déplacée et ainsi profiter de la vue ou pour en améliorer la luminosité intérieure. Ces huttes étaient à la mode au début du XXème siècle. Au fil du temps, celle de l'écrivain a été raccordée au système électrique de la maison, une ligne téléphonique entre la hutte et la maison a même été installée. C'est là que bon nombre de ses œuvres ont été écrites. Quand il travaillait dans cet endroit et qu'un visiteur intempestif venait le solliciter à la maison, les domestiques pouvaient répondre sans mentir : "Monsieur est dehors" ce qui avait pour effet de faire partir les inopportuns. Une fois cependant il a été interrompu par son amie Nancy Astor en ces termes : "Sortez de là vieil imbécile, vous avez écrit assez de non sens dans votre vie". Il emportait avec lui toujours un réveil pour lui rappeler le moment du déjeuner, jusqu'à sa mort il s'y est rendu chaque jour pour y travailler.

 

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8 avril 2008

Edward Bulwer Lytton - Knebworth House

 

Biographie d'Edward Bulwer Lytton.

 

 

bulwer_lytton"Le dialogue véritable consiste à s'appuyer sur l'idée de son interlocuteur, non à la démolir".

 

Edward Bulwer-Lytton naît le 25 mai 1803 à Londres, au 31 Baker Street. Il est le troisième fils d’Elysabeth Barbara Lytton et du general Wiliam Earle Bulwer. L’année suivante, ce dernier obtient le commandement militaire de la région du Lancashire, dont il prépare la défense en prévision d’une éventuelle invasion par les troupes françaises. Après avoir été élevé à la pairie, Lord Bulwer décède le 7 juillet 1807. Son fils Edward entre en 1812 à la Hooker’s school de Rottingdean, avant d’être confié aux bons soins du révérend Charles Waddington, à Ealing, en 1819. Cette éducation classique lui permet d’entrer au prestigieux Trinity College de Cambridge en 1822.

Initié très tôt par sa mère à la littérature, l’enfant est considéré comme un génie précoce au sein de sa famille. Pendant son adolescence, il rédige des poèmes aux accents byroniens, suivant la mode du temps. "Ismael", an oriental Tale, with others Poems" est d’ailleurs publié en 1820. Ce premier volume, qui lui vaut les éloges de Walter Scott, est suivi trois années plus tard par "Delmour, a Tale of a Sylphid, and other Poems". Au mois de juillet 1825, Bulwer-Lytton obtient également le prix du Chancelier pour son recueil intitulé "Sculptures". Ce dernier est cependant sévèrement critiqué dans les colonnes du très influent Fraser’s Magazine.

Le jeune homme a une liaison avec Lady Caroline Lamb, mais c’est avec une amie de celle-ci, Rosina Doyle Wheeler, qu’il se marie le 30 août 1827 à l’église St James de Londres. Cette union cependant s’est faite sans l’assentiment de la mère d’Edward Bulwer-Lytton, qui refuse l’idée d’une belle-fille de confession catholique. Elle supprime d’ailleurs la pension jusque là versée à son fils. Pendant les deux années qui suivent, celui-ci vit en compagnie de son épouse à Woodcot House, près de Pangbourne. A partir de 1829, le jeune couple s’installe ensuite au 36, Herford Street, à Londres. Un fils naît le 8 novembre 1831, qui est prénommé Robert.

Au cours de ces années, Bulwer-Lytton s’essaie à la prose avec "Rupert de Lindsay" en 1825, puis "Falkland" en 1827. Il rédige également un roman historique, "Devereux", publié au mois de juin 1829 et dont l’intrigue se déroule au temps de la reine Anne. Avec "Paul Clifford", qui lui a été inspiré par un fait divers, l’écrivain milite pour la réforme du système judiciaire anglais au mois d’août 1830. L’année suivante, alors que le New Monthly Magazine s’attache sa plume, celui qui se donne des allures de dandy entre en politique, étant élu au Parlement grâce au soutien du parti Whig.

Poursuivant son travail d’écriture, Bulwer Lytton publie en 1832 "Eugene Aram". Une controverse naît à propos de ce dernier roman psychologique, dont le personnage principal est un meurtrier. Il s’occupe également à quelques travaux d’érudition. Une "Histoire de l’Angleterre" paraît en 1833, suivi par "Athens, Its Rise and Fall" en 1837. L’écrivain voue en effet une grande passion a ces deux périodes de l’histoire : le Moyen Age et ses mystères suivant la mode romantique, ainsi que l’Antiquité gréco-romaine à laquelle le prédispose son éducation classique. En 1834 d’ailleurs, c’est la ville ensevelie de Pompéi, dont les fouilles se poursuivent, qu’il fait revivre dans "The Last Days of Pompeii".

Comme ses œuvres précédentes, celle-ci connaît le succès. Mais cette réussite littéraire ne permet tout de même pas à Edward Bulwer-Lytton de vivre de son art et de sa production. S’il s’intéresse au passé, lui, qui siège au Parlement, ne s’investit pas moins dans les querelles et les controverses de son temps. En 1838, peu après l’avènement de la reine Victoria, sont ainsi adoptées par les représentants des Communes les dernières modalités de l’abolition de l’esclavage et de la traite dans les colonies britanniques. Ceci clôt un long débat dans lequel l’écrivain s’était beaucoup impliqué. En 1841 cependant, s’achève son deuxième mandat.

Bulwer Lytton s’est séparé de son épouse en 1836, ce qui lui permet de revenir au château familial de Knebworth. A la mort de sa mère, il devient baron. Au cours de ces dernières années, l’écrivain s’est essayé avec succès à la comédie dramatique, grâce notamment au soutien dispensé par William Charles Macready, le directeur du Covent Garden. "The Lady of Lyons" triomphe ainsi sur la scène du théâtre, à partir du 15 février 1838. C’est ensuite "Richelieu", une pièce en cinq actes, que le public anglais acclame le 7 mars 1839. Au mois d’octobre suivant, au théâtre d’Haymarket, est également présenté "The Sea Captain, or The Bvirthright".

Cette dernière œuvre lui vaut les moqueries de William Thackeray dans The Yellow Plush Papers. Aussi l’écrivain prolixe revient alors au roman avec "Night and Morning" en 1841, "Zanoni" l’année suivante ou "Lucretia, the Children of the Night" en 1846. En 1848, "Harold" conte l’histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands. Le très réputé Blackwood’s Edinburgh Magazine publie également certains de ces textes en feuilletons : "The Caxtons, a family picture" à partir du mois d’avril 1848 ou "My Novel by Pisistratus Caxton, or Variety in English life" du mois de septembre 1850 au mois de janvier 1853.

Après avoir rejoint les rangs du parti conservateur, Edward Buwer-Lytton est réélu au Parlement à Hertfordshire en 1852, un mandat qu’il conservera jusqu’en 1866. L’année suivante, il publie une autobiographie en quatre volumes, sous le titre de "My Novel". Entre 1858 et 1859, sous le gouvernement de Lord Derby, aux cotés de Benjamin Disraeli, Bulwer-Lytton se voit confier le poste de Secrétariat aux colonies. A ce titre, il nomme New Caledonia, le nouveau territoire situé dans l’Océan Pacifique et rattaché à la couronne, où viennent d’être découverts des gisements aurifères. Sous son mandat, le 19 novembre 1858, est également aboli le privilège de l'E.I.C., la Compagnie des Indes britanniques.

Au moment où il achève son mandat, Edward Bulwer-Lytton, tout comme son père au début du siècle, est élevé à la pairie. Il fait alors son entrée à la Chambre des Lords. Devenu l’ami du romancier Charles Dickens, il publie dans le journal de celui-ci, All the Year around, son nouveau roman d’épouvante, "A Strange Story". Le 15 janvier 1870, l’écrivain est admis dans l’ordre de St Michael et St Georges. Insigne honneur pour un anglais. Lord Buwer-Lytton rédige encore "Caxtoniana" en 1863, "The lost Tales of Miletus" en 1866. En 1871, "The Coming Race" (La Race futuriste) est un roman d’anticipation, un genre, le seul peut être, auquel il ne s’était pas encore essayé. La santé de l’écrivain décline à cette époque, ce qui l’oblige à prendre chaque année les eaux à Spa, sur le continent.



Lord Buwer-Lytton décède le 18 janvier 1873 à Torquay, dans sa soixante-dixième année.


 

Knebworth House sa demeure.

 

 

 

Knebworth_HouseKnebworth House est située dans le Hertfordshire en Angleterre. Cette demeure appartient aux Lytton depuis plus de 500 ans. Robert Lytton a combattu aux côtés de Henry Tudor à la bataille de Bosworth en 1485, et quand celui-ci devint Henri VII, il resta un de ses fidèles compagnons. Les bonnes grâces du Roi lui permirent d'acheter Knebworth House en 1490.

De nos jours, Knebworth House est connue dans le monde entier grâce à son festival de rock qui a lieu chaque année en été et où les plus grandes vedettes viennent chanter, mais peu connaissent sa véritable histoire.

Ce chateau est unique. A l'origine un manoir de briques rouges de style Tudor, qui a été transformé en 1843 en la demeure gothique que nous pouvons admirer aujourd'hui, avec ses tourelles, ses griffons et ses gargouilles. A l'intérieur, on y retrouve l'atmosphère de son origine médiévale.

L'extérieur romantique de la demeure ne prépare guère le visiteur à la découverte de l'intérieur, en effet cette façade du 19ème siècle ne laisse pas présager la découverte de  500 ans d'histoire britannique. Chaque génération de Lytton a laissé une trace de son époque, un salon Edwardien que suit un bureau victorien, une chambre à coucher géorgienne que précède un hall jacobéen...

La disposition actuelle des jardins date des époques victorienne et edwardienne, avec quelques rajouts et améliorations plus récentes. A leur apogée victorienne, ces jardins étaient réputés par leur disposition à l'italienne. En 1911, Edwin Lutyens, architecte edwardien, a simplifié la partie centrale. Depuis 1980, un vaste programme de réhabilitation a été mis en ouvre afin de retrouver la splendeur d'antan et le plaisir de parcourir en flânant ces magnifiques jardins. Enfin, dans le parc de 250 acres, plus de mille cerfs vivent en liberté.

 

 

 

 

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Site officiel de Knebworth House.

 

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7 avril 2008

Jules Barbey d'Aurevilly - Saint Sauveur le Vicomte

Biographie de Jules Barbey d'Aurevilly.

 

 

Barbey_d_Aurevilly"Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes".

 

Jules Amédee Barbey d’Aurevilly naît le 2. novembre 1808, lors d’une partie de whist à l’hôtel particulier de son grand-oncle le chevalier de Montressel à Saint Sauveur-le-Vicomte. L’aîné de quatre frères, il est élevé dans un milieu familial austère, où seuls le salon de sa grand-mère et les contes normands de la servante Jeanne Roussel frappent l’imagination du jeune Jules, le romancier s’en souviendra plus tard. A dix-neuf ans, il part à Paris pour terminer ses études secondaires au Collège Stanislas, où il rencontre le poète Maurice de Guérin, avec qui il se lie d’une grande amitié qui sera brisée en 1839 par la mort de ce dernier.

Reçu bachelier, Jules Barbey  poursuit ses études à la Faculté de droit de Caen. C’est là en 1832 qu’il fait ses premiers pas dans le journalisme avec la Revue de Caen, fondée avec son cousin et le bibliothécaire Trébutien. L’amitié entre Jules Barbey et Trébutien dure, à une intérruption près, jusqu’en 1858, et donne lieu à une importante correspondance littéraire. Dans la Revue de Caen, il publie "Léa", sa première nouvelle. "Le Cachet d’onyx", écrit à la même époque suite à sa déception amoureuse auprès de Louise Cantru des Costils, ne paraîtra que plus tard.

En août 1833, ayant achevé ses études de droit, il s’installe à Paris grâce à l’héritage du chevalier de Montressel. Il écrit beaucoup, mais ne parvient pas à se faire éditer. Vers 1836, l’évolution politique de Jules Barbey le décide à adopter la particule nobiliaire d’Aurevilly dont sa famille dispose. Reçu dans des salons tels que celui de Madame de Fayet et celui de Madame de Vallon, Jules Barbey d'Aurevilly brille par l’esprit de sa conversation. A l’époque où son frère Ernest se marie et son frère Léon prend la robe,  lui, se façonne un personnage de dandy, inspiré du modèle anglais incarné par Lord Byron et surtout par George Brummell, à qui il consacrera une étude publiée par Trébutien en 1844.

L'écrivain collabore à plusieurs revues, telles que le Nouvelliste et le Globe, et pendant un an, il est rédacteur de la Revue du monde Catholique. Paraissent dans divers périodiques "l’Amour impossible", "la Bague d’Annibal", "les Prophètes du Passé", et "le Dessous de cartes d’une partie de whist", la première "Diabolique". Dès sa publication en feuilleton, "Une vieille maîtresse" connaît un succès et suscite une polémique qui tous deux étonnent l’écrivain, désormais, il connaîtra rarement l’un sans l’autre.

En 1851, Jules Barbey d'Aurevilly fait la rencontre de la Baronne de Bouglon, qu’il surnomme son "Ange blanc". Le dandy s’adoucit sous son influence, se réconciliant avec ses parents ainsi qu’avec la pratique religieuse. Le mariage projeté n’aura jamais lieu, mais jusque dans ses vieux jours, Barbey démultipliera les déclarations d’amour à son "éternelle fiancée".

"L’Ensorcelée", publiée en 1852, affirme de nouveau le caractère régionaliste du romancier. En 1860 parait le premier volume des "Œuvres et des Hommes", la série dans laquelle seront édités, pendant près de cinquante ans, les 1.300 articles de critique historique, politique et littéraire écrits par Jules Barbey d'Aurevilly. "Le Chevalier Des Touches", préparé depuis dix ans sur la demande de Madame de Bouglon, paraît en volume en 1864, suivi de près "d’Un Prêtre Marié", qui attirera la colère de l’Eglise.

La mort, en 1868, de Théophile Barbey, père de Jules, met au jour des dettes qui aboutissent à la vente des propriétés familiales à Saint Sauveur-le-Vicomte. Si Barbey, vieillissant, retourne plus souvent dans son pays natal, il préfère désormais séjourner à Valognes.

L’édition des "Diaboliques" en 1874 entraîne l’auteur dans un procès pour outrage à la morale publique. Le procès qui, selon Barbey, est un prétexte à "faire payer au Romancier la rigueur du Critique", terminera en un non-lieu, mais Jules Barbey d'Aurevilly attendra huit ans avant de rééditer l’Œuvre.

A près de soixante-dix ans, Barbey est toujours le causeur étincelant, le dandy superbe d’antan et accueille dans son modeste appartement parisien de jeunes admirateurs tels que Léon Bloy et François Coppée. S’il est moins solitaire qu’autrefois, il se montre néanmoins soucieux d’éloigner ceux qui cherchent uniquement à profiter de la renommée dont il dispose maintenant.

En 1879, il rencontre Louise Read, qui deviendra sa secrétaire et qui se consacrera à l’écrivain dans les dernières années de sa vie. C’est elle, légataire universelle de Barbey, qui mènera à terme la publication des "Œuvres et des Hommes". L’année 1882 voit la publication de la dernière Œuvre romanesque de l'écrivain, "Une Histoire sans nom". "Ce qui ne meurt" pas, publié en 1883, représente la version définitive de "Germaine", écrit en 1835.

Jules Barbey d'Aurevilly, dont la santé s’affaiblit depuis quelques années, s’éteint à Paris le 23 avril 1889, suite à une grave hémorragie. Il a 80 ans.

 

 

Saint Sauveur le Vicomte son musée.

 

 

 

Musee_BarbeyA la mort de Jules Barbey d'Aurevilly en 1889, Louise Read, sa secrétaire, reste en contact avec les amis de l'écrivain normand disparu et conserve son appartement au 25 rue Rousselet à Paris.

En 1909, Louise Read et Georges Lecomte, devenu Président de la Société des gens de Lettres, prennent l'initiative de constituer un Comité pour ériger un monument à la mémoire de Jules Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Un buste en bronze réalisé par Auguste Rodin et soutenu par un piédestal en granit dessiné par l'architect Nénot est inauguré le 28 novembre 1909 en présence de Frédéric Masson, membre de l'Académie Française. Un autre buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Louis Alix sera inauguré à Valognes en 1938.

Au début des années 1920, le propriétaire de l'appartement de la rue Rousselet à Paris donne congé à Louise Read et elle se trouve dans l'impossibilité de conserver plus longtemps les manuscrits, le mobilier et tous les souvenirs de Jules Barbey d'Aurevilly. Elle s'adresse alors à Pierre Le Marinel, maire de Saint-Sauveur-le-Vicomte et en fait don à la Ville. Un musée est constitué en 1925. Ce premier musée aménagé à l'étage d'un bâtiment qui se trouve dans la cour basse du Vieux Château est confié à Louis Yver qui sera le premier conservateur du musée. Constitué de deux pièces, ce musée est conçu comme une maison d'écrivain et reprend l'agencement de l'appartement parisien.
L'inauguration du musée donne lieu le 28 juin 1925 à des cérémonies où Henri Bordeaux, représentant de l'Académie Française, célébre "le Walter Scott normand".

L'année suivante, le 23 avril 1926, les cendres de Barbey d'Aurevilly sont transférées du cimetière Montparnasse au pied du Vieux Château à Saint Sauveur le Vicomte dans un petit cimetière où repose Léon Barbey d'Aurevilly, le frère de Jules.

 

Le 1er août 1937, une plaque commémorative est apposée sur la façade de la maison natale de Jules Barbey d'Aurevilly, place du Fruitier. L'inauguration de cette plaque se fera en présence de Georges Lecomte, membre de l'Académie Française et de Léo Larguier de l'Académie Goncourt.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le baron Jean de Beaulieu, fondateur de la Société Barbey d'Aurevilly, intervient auprès des autorités allemandes pour éviter la fonte du buste de Barbey d'Aurevilly. Dans les mois qui précédent le débarquement de 1944, le vieux Château devient un lieu d'hébergement pour les prisonniers russes et le musée est réquisitionné par l'occupant. Le maire de l'époque, Ernest Legrand déplace alors les collections du musée dans les combles d'un des immeubles de l'Hospice, bâtiment accolé au donjon et qui ne sera pas épargné par les bombardements. Il ne restera pas grand chose des collections du musée : le mobilier est broyé, les portraits détruits à l'exception de celui de Théophile Barbey, le père de l'écrivain, retrouvé intact. Pierre Leberruyer, manifestant très tôt son intérêt pour la cause aurevillienne, sauvera des décombres des valises contenant des livres, des manuscrits et quelques vêtements et petits objets. Ainsi, les deux volumes reliés des lettres autographes de Barbey d'Aurevilly à Louise Read, les copies manuscrites de la correspondance avec Trébutien et des ouvrages portant des dédicaces de la main de Barbey d'Aurevilly sont sauvés de la destruction.

En 1951, Monsieur Seguin, bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale, est chargé par la Direction des Musées de France de dresser un inventaire de ce qui reste des collections. Puis, en 1953, Auguste Cousin, successeur d'Ernest Legrand, forme un Comité en vue de reconstituer un second musée Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

Après une interruption de douze années, le musée Barbey d'Aurevilly rouvre ses portes le 22 avril 1956 au logis Robessard. L'inauguration est présidée par Henri Larrieu, préfet de la Manche en présence d'éminents représentants des Lettres, en particulier de Jacques de Lacretelle de l'Académie Française. A l'occasion de cette inauguration, Louis Beuve déclame une Ode à Barbey d'Aurevilly en patois normand.

A partir de cette époque apparaît le souci de valoriser le patrimoine touché par les destructions de la guerre. Une attention particulière est portée aux sites aurevilliens et les différents conservateurs qui se succèdent au musée, notamment Roger Marie et Pierre Leberruyer, expriment leur volonté d'enrichir les collections du musée. Louis Yver fait ainsi don au musée de quelques pièces encore en sa possession. En 1959, le buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Zacharie Astruc, pièce de collection du Louvre, est mis en dépôt au musée Barbey d'Aurevilly. En 1961, le précieux manuscrit des "Disjecta Membra" entre au Musée. En 1963, 77 lettres autographes inédites de Barbey d'Aurevilly à Hector de Saint-Maur sont acquises. En 1966, la copie du portrait de Barbey d'Aurevilly réalisé par Emile Lévy et dont l'original est conservé au Musée de Versailles intègre les collections du musée.

En 1989, lors de la commémoration du Centenaire de la mort de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée est transféré. En effet, la maison familiale de l'écrivain est acquise à la fin des années 1980. Le 3ème et actuel musée ouvre donc ses portes au 1er étage de la maison familiale située au 64 rue Bottin Desylles à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

En 2008, à l'occasion du Bicentenaire de la naissance de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée double son espace d'exposition en récupérant le rez-de-chaussée de la maison familiale utilisé jusqu'en 2007 par la Communauté de communes. Les collections sont en cours de numérisation aux Archives départementales de la Manche à Saint-Lô et le musée fermé pour travaux de rénovation et réaménagement complet proposera à partir de juin 2008 une interprétation originale de la vie et des oeuvres de Barbey d'Aurevilly tout en respectant l'historique du musée. 

 

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Crédit photographique : certaines images utilisées pour illustrer ce billet sont la propriété du blog Photograff réalisé par Miss Yves.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON  :

 

 

 

 

 

4 avril 2008

Colette - Saint Sauveur en Puisaye

Biographie de Colette.

 

 

Colette"Il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne".

 

Sidonie-Gabrielle Colette naît le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne. Sa mère, Sidonie Landoy, avait épousé Jules Robirieau-Duclos de qui elle eut deux enfants : Juliette (ma sœur aux longs cheveux) et Achille (l'aîné sans rivaux). Après le décès de ce premier mari, elle épouse le capitaine Joseph-Jules Colette le 20 décembre 1865. Ce dernier est un ancien officier de carrière. Blessé durant la campagne d'Italie et amputé de la jambe gauche, il a quitté l'armée et a été nommé percepteur de Saint-Sauveur. De ce second mariage, avant le futur écrivain, était né Léo.

La jeune fille fréquente l'école communale et cette éducation s'achève au moment où elle passe avec succès son brevet élémentaire, les 1er et 2 juillet 1889 dans la ville voisine d'Auxerre. La même année, la maison familiale de Saint-Sauveur est vendue par autorité de justice. Les Colette sont à présent très endettés, Joseph-Jules Colette ne s’étant pas montré à la hauteur des responsabilités financières qui lui incombent. Ils doivent quitter la ville et se réfugier à Châtillon-Coligny, dans le Loiret, chez Achille, devenu médecin. L’adolescente regrettera longtemps l’éloignement et la disparition de la maison de son enfance.

Trois années plus tard, le 15 mai 1893, Sidonie-Gabrielle Colette se marie à Henri Gauthier-Villars, dit "Willy", le fils cadet d'Albert-Gauthier-Vilars, ancien camarade de promotion du Capitaine Colette devenu un grand éditeur. Le couple s'installe peu après au 28 rue Jacob à Paris, puis rue de Courcelles en 1901. A l'époque, Willy collabore à L'Écho de Paris, à La Revue blanche, à la Revue encyclopédique. Le journaliste est aussi un homme de lettres, qui s'est fait connaître par le passé en publiant une série de romans légers :" La Môme Picrate", "Un petit Vieux bien propre", "Suzette veut me lâcher". Fort goûté pour son esprit et ses calembours dans les salons à la mode, Willy initie sa femme à la vie du Tout-Paris littéraire. Celle-ci fait d'ailleurs bientôt partie de ses "nègres", une équipe de tacherons des lettres, à l'origine d'une abondante production. En 1900, est ainsi publié "Claudine à l'école", sous le seul nom de Willy, puis "Claudine à Paris", un volume signé cette fois ci "Willy et Colette Willy", "Claudine en ménage" en 1902 et enfin "Claudine s'en va" l'année suivante, qui clôt la série. Colette rédige et publie ensuite sous son seul nom "Dialogues de bêtes" en 1904. Ce dernier volume, où elle montre pour la première fois toute la tendresse qui la lie au monde des animaux, est préfacé par le poète Francis James.

Colette s'éloigne à présent de son mari. Avec la fille du duc de Morny, "Missy" la scandaleuse, divorcée d'avec le marquis de Belbeuf, qui fume le cigare et s'habille en homme, elle vit à présent au 44, rue Villejust. Le divorce d’avec Willy ne sera cependant prononcé que le 21 juin 1910, après une séparation de corps et de biens. Dès le début de l'année 1906, Colette prend des leçons de pantomime avec Georges Waag, dit "Wague", un comédien de renom qui a renouvelé l'art du mime. Dans les années qui suivent, de 1907 à 1912, elle joue en sa compagnie de nombreuses pièces sur les scènes parisiennes : "Le Désir", "L'Amour", "L'Oiseau de nuit". Enfin, le 3 juillet 1907, la comédienne fait scandale au Moulin rouge, en apparaissant dans un léger déshabillé avec Missy dans une autre pantomime baptisée "Rêve d'Égypte". Deux années plus tard, elle joue également dans la pièce "En camarades", au théâtre des Arts. Colette poursuit également son activité d'écrivain. Elle publie "Les Vrilles de la vigne" en 1908, qui raconte notamment son expérience de la scène, puis "L'Ingénue libertine" l'année suivante et "La Vagabonde" en 1910. A ce dernier volume, le jury du prix Goncourt attribue trois voix.

Elle prête également sa plume au journal La Vie parisienne. L'écrivain fait ainsi la connaissance du rédacteur en chef du grand quotidien, Henry de Jouvenel des Ursins, avec lequel elle se marie le 19 décembre 1912. Le couple aura une fille, prénommée également Colette mais surnommé par sa mère "Bel-Gazou", qui nait le 3 juillet 1913. Peu après le commencement du premier conflit mondial, Colette assure les gardes de nuit auprès des blessés soignés au Lycée Janson-de-Sailly, qui est transformé en hôpital. "La Paix chez les bêtes" paraît en 1916, puis "Les Heures longues" en 1917 et enfin "Dans la foule", à l'heure où l'armistice du 11 novembre met fin aux combats. C’est l’heure de la reconnaissance. Le 25 septembre 1920, Colette se voit décernée la Légion d'Honneur. Grâce à son talent de plume , elle se voit bientôt confier la direction littéraire du journal Le Matin. Pendant quatre années, jusqu’au mois de décembre 1923, Colette se rend ainsi chaque jour de la semaine à son bureau, situé au quatrième étage et qui donne sur le boulevard Poissonnière, afin d’y préparer les pages qui sont de son ressort. Outre la chronique dramatique et le panorama des dernières nouveautés littéraires, elle doit ainsi sélectionner les manuscrits que lui font parvenir divers auteurs et qui alimentent sa rubrique des "Mille et un matins".

En 1920, paraît "Chéri". C’est un nouveau succès, qui se prolonge avec "La Fin de Chéri". Vient ensuite "Le Blé en herbe" en 1922, un court roman consacré aux amours de jeunesse. L'écrivain se sépare bientôt d'André de Jouvenel. Le divorce sera prononcé le 6 avril 1925. Elle entame une tournée de conférences dans le Midi de la France, à partir du 9 novembre 1923, et adopte à cette époque le simple nom de "Colette" pour signer ses ouvrages. D'avril à septembre 1924, poursuivant une collaboration jusque là fructueuse avec la presse parisienne, elle donne chaque dimanche un article de chronique pour Le Figaro dans une rubrique intitulée "L’Opinion d"une femme". Au mois de mars 1925, a lieu la première représentation à l'Opéra de Monte-Carlo de "L'Enfant et les sortilèges", un opéra de Maurice Ravel dont l'écrivain a rédigé le livret. L'œuvre suscite l'enthousiasme du public et Colette s’illustre ainsi dans un nouveau registre. A cette époque, elle se lie à Maurice Goudeket, un homme d'affaires. De retour d’un voyage au Maroc, Colette quitte son appartement du boulevard Suchet et s'installe près du Palais-Royal, au 9 rue du Beaujolais, où elle résidera définitivement en 1938. L'écrivain acquiert également une villa, La Treille muscate, à Saint-Tropez, "au bord d'une route que craignent les automobiles".

De nouveaux romans sont édités dans les années qui suivent : "La Naissance du jour" en 1928, "La Seconde" l'année suivante, "Sido" en 1930. Colette, qui est maintenant reconnue comme une des grandes femmes de lettres de son temps, reprend également ses tournées de conférences, d'abord au Maroc puis en Europe - en Allemagne, en Suisse et en Belgique. L'écrivain se casse la jambe le 5 septembre 1931, un accident dont elle conservera quelques séquelles. Le 1er juin 1932, elle ouvre un institut de beauté, à Paris, rue Miromesnil. Précédent "Duo", "La Chatte" est publiée en 1933, année où Colette renoue avec la critique dramatique dans les colonnes du Matin. Le 9 mars 1935, l’écrivain féministe se marie pour la troisième fois, à Maurice Goudeket. Au mois de juin, les deux époux sont à bord du paquebot Normandie, qui effectue sa première traversée de l'Atlantique à destination de New-York.

Peu après la déclaration de guerre à l'Allemagne nazie, Colette anime une émission radiophonique à Paris-Mondial, à destination des pays d'outre-mer. A la fin du printemps 1940, elle fuit Paris, comme des milliers de Français jetés dans l’Exode, et gagne Curemonte, en Corrèze, où réside sa fille. Le 11 septembre, l'écrivain est de retour dans la capitale, alors que commence l'Occupation. En 1941, ses souvenirs paraissent sous le titre de "Journal à rebours". Bientôt cependant, Colette est clouée au lit par les crises d'arthrite. Une nouvelle épreuve l’attend ensuite. Au mois de décembre 1941, son mari est arrêté et interné au camp de Compiègne, en raison de ses origines juives. L’écrivain, à force de démarches, parvient à le faire libérer le 6 février 1942. "De ma fenêtre" en 1942, puis "Le Képi" et enfin "Trois-six-neuf" sont publiés pendant la guerre. En 1945, Colette est élue à l'Académie Goncourt, devenue après un demi-siècle d’existence une institution du monde des lettres. Elle en devient la présidente en 1949. Cette année-là, les Éditions du Fleuron fondées par son mari entament la publication de ses œuvres complètes.



Le 3 août 1954, Colette décède à Paris. La Quatrième République lui rend hommage par des funérailles nationales, non religieuses, qui sont organisées au Palais royal, le 7 août suivant, tandis que l'écrivain est inhumée au cimetière du Père-Lachaise.

 

 

Saint Sauveur en Puisaye sa maison.

 

 

 

Colette_maison_natale"Je m'appelle Claudine, j'habite Montigny, j'y suis née en 1884, probablement je n'y mourrai pas". Cette phrase est la première du roman "Claudine à l'école". Tout le monde sait que Montigny dissimule le nom du vrai pays de Colette, Saint Sauveur en Puisaye.

Le 28 janvier 1873, rue de l’Hospice - devenue rue Colette - à Saint-Sauveur, Gabrielle Colette naît de Sido et Jules Colette. Une longue maison dans une rue en pente, une grande cour derrière, qui conduit au "jardin du haut", celui des fouillis de fleurs, et au "jardin du bas", celui du potager.

"Grande maison grave, revêche avec sa porte à clochette d'orphelinat, son entrée cochère à gros verrou de geôle ancienne, maison qui ne souriait qu'à son jardin. Son revers, invisible au passant, doré par le soleil, portait manteau de glycine et de bignonier mêlés, lourds à l'armature de fer fatiguée, creusée en son milieu comme un hamac, qui ombrageait une petite terrasse dallée et le seuil du salon... Le reste vaut-il la peine que je le peigne, à l'aide de pauvres mots ? Je n'aiderai personne à contempler ce qui s'attache de splendeur, dans mon souvenir, aux cordons rouges d'une vigne d'automne que ruinait son propre poids, cramponnée, au cours de sa chute, à quelque bras de pin".


Si cette maison n'est pas ouverte au public, le Musée Colette quelques dizaines de mètres plus haut, a élu domicile dans le château de Saint Sauveur en Puisaye qui offre une vue imprenable sur la ville et la maison natale de Colette.

Colette habita de nombreuses maisons au cours de sa vie, aucune n'était disponible pour un musée, il a donc fallu en créer une, et le lieu retenu fut le château de Saint Sauveur en Puisaye. Réalisé par l'artiste plasticienne Hélène Mugot, et baigné d'une lumière bleue, affectionnée par Colette, le musée présente une reconstitution de la chambre et du salon du Palais Royal, rue du Beaujolais, dans laquelle a séjourné l'écrivain, ainsi que de nombreuses photographies et objets personnels, comme ses boules de verres et ses papillons.

Le visiteur peut également découvrir des livres illustrés par les plus célèbres artistes des années 1910 à 1950, des dédicaces, des revues contemporaines, des lettres, des cartes postales de Colette, et des photographies de grands artistes : Lee Miller, Pierre Jahan ou encore Pierre Brochet.

Dans la bilbiothèque en trompe l'oeil, 1500 faux livres s'ouvrent sur ses plus belles phrases. Ainsi, Colette peut revivre en son pays natal, même si elle n'y revint que très rarement après son départ.

 

 

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Pétition pour la sauvegarde de la maison natale de Colette.

 

Procurez vous des ouvrages de Colette

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON  :

 

 

 

 

 

3 avril 2008

Pierre Corneille - Rouen

 

Biographie de Pierre Corneille.

 

 

 

Pierre_Corneille"Le temps est un grand maître, il règle bien des choses".

 

 

Pierre Corneille est né le 6 juin 1606, à Rouen. Il est issu d'une famille de petite bourgeoisie, dont le père avait la charge de maître des eaux et forêts (La Fontaine obtiendra la même charge plus tard). Il est l'aîné de six frères et sœurs, l'un de ses neveux sera Fontenelle, homme de science et de lettres, qui laissera outre son "Discours sur la pluralité des mondes", un témoignage sur son célèbre oncle. Un de ses frères, Thomas, sera à son tour, un auteur dramatique.

Corneille fait des études brillantes dans un collège de Jésuites à Rouen, et reçoit le Premier Prix de vers latins de la classe de Rhétorique à 13 ans.  Il se passionne pour les stoïciens latins, et pour leur éloquence logique et raisonneuse, ce qui marquera profondément  la construction de ses tirades. Comme tous les aînés, il est amené à poursuivre des études de droit, et devient avocat en 1624. Mais Corneille a un handicap : grand timide, l'aisance verbale des grands maîtres du barreau lui manque cruellement. Il préfère écrire.

A cette époque, il tombe amoureux d'une demoiselle : Catherine Hue, qui malheureusement préfère se marier à Thomas du Pont, conseiller-maître à la Cour des Comptes de Normandie, dont la situation sociale est plus prometteuse. Il en restera meurtri toute sa vie. De ses déconvenues de jeune homme, il écrit une pièce, "Mélite", qu'il propose à la future troupe du Marais, de passage à Rouen, menée par l'acteur Montdory. Cette comédie rencontre un vif succès, et Corneille décide d'abandonner le droit pour le théâtre dès 1629.

A partir de 1631, Corneille s'essaye à tous les genres théâtraux : il fait jouer la tragi-comédie de "Clitandre" et "La Veuve", puis "La Suivante" et  "Place Royale", en 1634. Cela le conduit à être présenté au Cardinal de Richelieu en personne. Ce dernier se pique d'écrire des pièces de théâtre et propose à Corneille de rejoindre Boisrobert, Colletet, l'Estoile et Rotrou afin de former la Société des Cinq Auteurs, chargée de composer des pièces d'après les canevas du Cardinal. Corneille accepte de participer à la Société entre deux de ses propres pièces. Le Cardinal fait anoblir le père de Corneille et verse à l'auteur 1500 livres de rentes, jusqu'en 1643. Mais le dramaturge commence à avoir de l'assurance et il se permet de modifier quelques idées du Cardinal, ce qui lui vaut un refroidissement de la part du pouvoir.


Corneille écrit sa première tragédie, "Médée", en 1635, et c'est en 1636, qu'il fait l'apologie du théâtre dans une pièce hybride  "L'Illusion comique". Dans cette œuvre Corneille propose une allégorie de la vie par le jeu, par la mise en abyme du théâtre dans le théâtre, thème profondément baroque, traité de façon parfois féerique. Il alterne les passages de franche comédie, avec notamment le personnage de Matamore, et des scènes inspirées de la tragédie. 

La même année, un ami, Monsieur de Chalon, conseille à Corneille de lire Guilhem de Castro. Dans sa comédie, "Las Mocedades del Cid" (Enfances du Cid) de 1618, il y trouve un personnage atypique : Rodrigue nommé le Cid (de l'arabe Sidi, seigneur) Campeador (batailleur) par le roi de Castille après sa victoire écrasante sur les Maures. Il épouse la fille d'un homme qu'il a tué. Ce personnage est inspiré d'une chanson de gestes du Moyen Age qui retrace les exploits de Rodrigo Díaz de Bivar, chevalier mercenaire chrétien, grande figure de la Reconquista au XIème siècle, mais figure ambiguë car il a porté aussi les armes aux côtés des musulmans. Rodrigo avait tué un homme et dans le code du Moyen Age, le coupable devait soit subir le châtiment de la loi soit épouser la fille du défunt. Ce mariage n'avait rien de choquant à l'époque ce qui n'était pas le cas au XVIIème siècle. De fait le Cid épousa Jimena (Chimène) Díaz. Corneille détient les noms des principaux protagonistes et y rajoute une intrigue romanesque pour produire sa plus célèbre pièce : "le Cid".

Le rôle du Cid est attribué à l'un des grands acteurs de l'époque : Montdory. La pièce est jouée en  janvier 1637, le succès est immédiat. Louis XIII décide d'anoblir le père de l'auteur. Corneille connaît une gloire éclatante à 30 ans.

Mais les détracteurs se manifestent aussitôt : Georges Scudéry trouve le sujet mauvais et invraisemblable (un homme épouse la fille dont il a tué le père !). On chuchote que le Cardinal, rancunier, aurait sa part dans les attaques contre la pièce. On accuse Corneille de plagiat, alors que les auteurs de l'époque, Molière ou La Fontaine empruntaient eux aussi leurs sujets à des sources diverses, de l'Antiquité notamment. Seul Guez de Balzac prend la défense de l'auteur. Il écrit à Scudéry : "Corneille a un secret qui a mieux réussi que l'art lui-même". 

Puis c'est en 1638, "Les Sentiments de l'Académie" sont publiés. Chapelain et ses confrères jugent que la pièce n'est pas conforme aux règles (la règle des 3 unités : lieu, temps, action) ni aux bienséances (Chimène ne peut épouser Rodrigue). Corneille n'écrira plus pendant 2 ans. Il épouse Mademoiselle de Lampérière et mène une vie tranquille, à Rouen sa ville natale, loin de l'agitation de la cour.

La fibre théâtrale reprend cependant Corneille. Il s'inspire de l'histoire romaine, de la Vie des Saints du Xème siècle pour écrire "Horace" en 1640, "Cinna", 1642, "Polyeucte", 1643, "La mort de Pompée". Il revient à la comédie avec "Le Menteur" en 1644, puis "La Suite du Menteur", s'oriente vers le mélodrame avec "Rodogune" en 1645.

Mazarin subventionne le dramaturge qui à cette époque, vend ses œuvres aux libraires (pratique inexistante jusque là) et est accusé par ses ennemis de se comporter comme un vulgaire commerçant. Les critiques sont aussi alimentées par la tentation de la vanité chez cet auteur ambigu qui n'hésite pas à écrire en tête de ses ouvrages : "Je ne dois qu'à moi seul toute ma renommée".  ou à prendre pour devise : "Je sais ce que je vaux et crois ce qu'on m'en dit", qui sera reprise par Chateaubriand.

L'irrésistible ascension de Corneille est arrêtée lorsque en 1646, la pièce à sujet sacré, "Théodore" connaît un cuisant échec. L'auteur est néanmoins élu à l'Académie en 1647.

Corneille se tourne alors vers un genre qui lui a plutôt réussi, la pièce à Machine. En 1650, deux ans après la Fronde, qui a retardé les premières représentations, est jouée "Andromède". Puis c'est la comédie héroïque qui le tente, et il écrit "Don Sanche d'Aragon", pièce très romanesque qui le fait renouer avec le succès.

C'est "Nicomède", 1651, qui remet sur le devant de la scène la figure du héros stoïcien. La pièce, pourtant un peu austère, reçoit un bon accueil, mais elle semble déplaire au Pouvoir, Mazarin croyant y voir un éloge de Condé. Corneille se voit retirer sa charge et sa pension. En 1652, c'est un nouvel échec qui attend Corneille : "Perthrarite". Jusqu'à 1658, Corneille se tait, médite et traduit en vers des ouvrages religieux, dont "Une imitation de Jésus- Christ".

Il retrouve un appui en 1658 en la personne de Fouquet, le surintendant des finances de Louis XIV. Il donne "Œdipe" en 1659. En 1660, comme un bilan de sa carrière, il publie ses œuvres complètes, ainsi que 3 discours théoriques sur son art : "I- De l'utilité et des parties du poème dramatique ; II- De la tragédie ; III- Des trois unités".

Après un retour à la pièce à machine avec "La Toison d'Or", en 1661, il  retrouve l'histoire romaine, avec "Sertorius" (1662), "Sophonisbe" (1663), "Othon" (1664). Après l'arrestation de Fouquet, il est à nouveau subventionné par Louis XIV.

En 1666 c'est l'échec d'"Agésilas", et Corneille se fourvoie ensuite dans le traitement de ses héros, "Attila", en 1667, met en scène un monstre tendre, et dans "Tite et Bérénice" en 1670, il donne un rôle d'amoureux à un personnage qui est considéré comme un tyran cruel dans l'Histoire.

Corneille se sent vieux, affaibli tant par la maladie que par l'émergence d'un rival, insolemment jeune et brillant : Racine. C'est d'ailleurs la "Bérénice" de ce dernier qui l'emporta aux yeux du public sur "Tite et Bérénice".

Comme pour se distraire, Corneille cède au charme du lyrisme amoureux et rafraîchissant dans "Psyché", qu'il écrit en grande partie avec Molière en 1671. Puis c'est "Pulchérie" en 1672 et surtout "Suréna", en 1674, qui mêle la tendresse et l'héroïsme retrouvé.

Conscient que les temps ont changé, les modes ont passé, qu'il n'est plus le Grand Corneille de jadis, le dramaturge prend sa retraite définitive à 69 ans.

Louis XIV fait quand même jouer à Versailles "Cinna", "Horace", "Pompée", "Œdipe", "Sertorius" et "Rodogune" en 1676, mais les valeurs prônées par ses pièces semblent démodées.

Le 1er octobre 1684 Corneille meurt, dans des conditions matérielles très modestes.

 

 

Rouen sa maison natale.

 

 

maison_natale_Pierre_En août 1584, le grand père de Pierre Corneille devient propriétaire de deux logis contigus situés dans une ruelle donnant sur la Place du Vieux Marché. Ces demeures sont alors désignées par les qualificatifs de "grande" et de "petite" maison, et c'est dans la dite "petite" au 17 rue de la Pie, aujourd'hui le 4, que voit le jour le 6 juin 1606, l'auteur du Cid, alors que son frère Thomas voit le jour dans la "grande", de même que leur soeur Marthe, mère d'un autre rouennais célèbre, Fontenelle.

A la mort de leur père en 1639, Pierre et Thomas héritent de leurs maisons natales respectives. Voisins, et qui plus est, mariés à deux soeurs, les frères Corneille sont très proches tout au long de leur vie. C'est ensemble qu'ils quittent la rue Pie pour s'établir définitivement à Paris en 1662. Pierre Corneille ne se sépare pas pour autant de sa maison natale, il ne le fera que bien plus tard, un an avant sa mort. Pendant cinquante-six années consécutives, il vit dans cette maison de famille où il devient lui-même père de nombreux enfants. La vie rouennaise du célèbre dramaturge se partage alors entre sa profession d'avocat qu'il exerce au Parlement, et sa maison de la rue de la Pie, foyer domestique et lieu d'écriture où il compose une partie de son oeuvre. C'est à Rouen qu'il compose ses premières oeuvres, des comédies telles que "Melite" 1630, "La galerie du Palais" 1633, "l'illusion comique" 1636. Ville natale, puis lieu de vie de Corneille, Rouen reste cependant absente de ses écrits. La dramaturgie classique, réclame en effet des cités antiques, scènes mythiques où Horace, Cinna, Nicomède pour ne nommer qu'eux, sont fatalement confrontés au choix cornélien du devoir et du sentiment.

Depuis sa vente en 1683 et jusqu'au XX ème siècle, la maison connaît toutes sortes d'avatars. Elle manque d'être rasée au siècle des Lumières, afin de permettre la construction d'un nouvel Hôtel de Ville, fin dont elle réchappe grâce à l'abandon du projet jugé trop onéreux. Au début du XIXème siècle, un serrurier l'achète à la mairie et en fait son atelier. L'artisan entreprend des restaurations importantes mais avant que le plâtre ne recouvre la façade typiquement normande, son fils, par un heureux hasard, élève à l'Ecole des Beaux Arts de Rouen, en fixe par le dessin, l'aspect extérieur. Initiative judicieuse, car des travaux d'urbanisme bouleversent la physionomie de la maison sous le Second Empire et la façade est démolie puis reconstruite deux mètres en arrière afin d'élargir la rue.

Par la suite, le lieu demeure longtemps un débit de boisson. L'année 1906 et ses festivités commémoratives en l'honneur du tricentenaire de la naissance du poète, sont l'occasion d'une prise de conscience de la valeur patrimoniale du lieu.  Un comité se forme dans le but de réunir des fonds, son activité aboutit en 1912, date à laquelle la maison est remise à la Ville de manière à être restaurée 'entres autres en lui restituant sa façade) et d'y installer un musée cornélien. Enrichi en 1917 par le don de la précieuse collection  d'Edouard Pelay, le musée cornélien est inauguré en 1921. Ce rouennais bibliophile, féru de Corneille, a réuni pendant près de soixante ans, des éditions originales, des traductions, des livres rares mais également des gravures, estampes et autres documents se rapportant tous au célèbre auteur et à sa famille.  Le Musée dispose également d'un petit secrétaire authentique, ce cabinet cache dans ses tiroirs l'écriture de Corneille, petits mots d'encre qui dévoilent l'identité du propriétaire par l'allusion au "Cid". Derrière un mécanisme ingénieux, des boîtes révèlent aussi le caractère de l'homme, qui s'avère prévoyant si l'on en croit la boîte nommée " trésor de réserve" et consciencieux autant qu'organisé dans le travail, comme le montre les suivantes "à retoucher" et "mes notes".

En somme, il reste aujourd'hui de la "petite" maison de Corneille, l'atmosphère d'une demeure de l'époque, meublée dans le style Louis XIII, évoquant bien l'esprit de l'ancien maître des lieux, l'itinéraire racontant Corneille à travers les siècles, permet au visiteur qui parcourt ces pièces, d'imaginer aisément le quotidien de ce virtuose du vers, figure majeure du classissisme français.

 

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2 avril 2008

Jean Racine - Port Royal

Biographie de Jean Racine.

 

 

Jean_Racine"On ne peut vaincre sa destinée".

 

Racine naît en 1639. Orphelin à trois ans, issu d'une famille de petits bourgeois proches des milieux jansénistes, Racine est admis aux Petites Ecoles de Port Royal grâce à la protection de sa grand mère. Il y est élève jusqu'en 1653. Le jansénisme est condamné cette même année. Il poursuit sa scolarité au collège de Beauvais, à Paris, avant de revenir à Port Royal en 1655, à l'Ecole des Granges. En 1658, il suit les cours de logique du collège d'Harcourt, à Paris. L'enseignement qu'il reçoit est fondé sur l'étude de la Bible, de la rhétorique et des auteurs grecs et latins qu'il lit à livre ouvert. Cette solide culture antique lui fournira de nombreuses sources d'inspiration et de réflexion pour son théâtre.

Racine est ambitieux et compte faire carrière dans le monde. Depuis la prise du pouvoir par Louis XIV à la mort de Mazarin, en 1661, la "jeune cour" qui entoure le monarque mène une vie de plaisirs et de raffinement. Il prend ses distances avec ses maîtres de Port Royal, peu favorables à ses projets, et assez mal vus à l'époque. Cet éloignement ne constitue cependant pas une rupture. Après quelques poèmes et une première tragédie, "La Thébaïde", jouée par Molière sans beaucoup de succès, il emporte une première victoire en 1665 avec "Alexandre", pièce à la gloire de Louis XIV. A cette occasion, il se brouille avec Molière en confiant l'exécution de sa pièce à une autre troupe : depuis "Tartuffe", interdit en 1664, ce dernier n'est plus indiqué pour servir les vues du jeune auteur en quête de gloire. L'année suivante voit sa rupture avec Port Royal : Racine répond violemment aux jansénistes en affectant de prendre pour lui l'accusation d'être un "empoisonneur public". C'est également pour lui l'occasion de défendre le théâtre, qui fait partie selon lui des choses qui sans être saintes sont innocentes.

Durant cette période, il se lie d'amitié avec La Fontaine (1659) et Boileau (1663).

Son premier véritable triomphe est "Andromaque", qui fait pleurer avec délectation mondains et courtisans en 1667. Au faîte de sa gloire, il entreprend même de rivaliser avec Molière avec sa comédie "Les Plaideurs" en 1668. Alors que Corneille commence à passer de mode, il s'impose sur son terrain avec deux pièces dont le sujet est emprunté à l'histoire romaine, "Britannicus" en 1669 et "Bérénice" en 1670, qui l'emporte dans le coeur du public sur la pièce rivale, "Tite et Bérénice". Suivent "Bajazet", orientale et sanglante, en 1672, les rebondissements de "Mithridate" en 1673, "Iphigénie en Aulide" en 1674. Les préfaces de ces pièces montrent à quel point Racine est soucieux d'explorer les virtualités du genre et de justifier ses choix esthétiques.

L'année de la mort de Molière, en 1673, l'Académie Française lui ouvre ses portes. Il est anobli en 1674 et se voit attribuer la charge lucrative de trésorier de France. Succès, carrière, amour (la Champmeslé, tragédienne adulée, est sa maîtresse), tout lui sourit.

Quelques résistances commencent à apparaître à ce succès vertigineux. D'abord le genre lyrique, de plus en plus en faveur avec notamment les opéras de Lully, constitue un nouveau rival quand Racine semblait avoir triomphé de tous les précédents.

1677, la représentation de "Phèdre" est l'occasion d'affrontements plus aigus qu'à l'accoutumée avec le parti cornélien. Duels de sonnets, injures, menaces de bastonnade, l'affaire est suffisamment sérieuse pour nécessiter l'intervention de Monsieur, frère du roi.

Il restait au roi de la tragédie une marche à gravir pour parvenir au sommet : c'est chose faite quand il devient en 1677 historiographe du roi avec Boileau.

Racine prend alors ses distances avec le théâtre et par la même occasion, se rapproche de Port Royal. Dans le même temps grandit la dévotion du roi qui épouse en 1684 Mme de Maintenon : l'édit de Nantes est révoqué l'année suivante.

Ses deux dernières tragédies, "Esther" en 1689 et "Athalie" en 1691, d'inspiration bibliques, sont commandées par la nouvelle femme du roi pour les demoiselles de Saint-Cyr.

Racine s'éteint en 1699, toujours en grâce. Il est enterré à Port Royal. Ses cendres, ainsi que celles de Pascal, ont été transférées en 1711 à l'église Saint-Etienne-du-Mont, à Paris.

L'éducation de Racine le lie pour toujours au jansénisme, même s'il a pris au cours de sa carrière des distances avec Port-Royal. Jansénius (1585-1638) est le fondateur de cette doctrine austère et pessimiste : damné depuis le péché originel, l'homme est irrémédiablement séparé de Dieu, et son destin est fixé par lui. Pourtant, la bonté divine permet de sauver certains hommes, sans qu'ils puissent jamais en avoir la certitude, si exemplaire soit leur vie : c'est la grâce efficace. On peut retrouver ce pessimisme dans le destin des personnages de Racine, et leur sentiment d'abandon face à un Dieu qui ne dévoile pas ses desseins.

 

 

 

Port Royal sa demeure.

 

 

 

exterieur_granges_1_courRacine et Port-Royal, c'est d'abord une histoire de famille, et ce même avant sa naissance à la Ferté-Milon en décembre 1639 : une grand-tante maternelle, veuve, s'était retirée à l'abbaye en 1625, une autre, du côté de la branche paternelle, la suivit. En 1642, Agnès Desmoulins, tante de Racine, avec qui il nouera des liens d'affection très forts, étant orphelin (mort de sa mère en 1641 puis de son père en 1643), entre comme religieuse à Port-Royal des Champs sous le nom de mère Agnès de Sainte-Thècle. Sept ans plus tard, sa mère, Marie Desmoulins, marraine, grand-mère et tutrice de Jean Racine, devenue veuve, l'y rejoint, emmenant avec elle son petit-fils. L'enfant est accueilli chaleureusement, intègre les écoles des Solitaires où il est pensionnaire, sans y payer de pension, par respect pour sa situation sociale et en reconnaissance des services rendus par sa famille tant aux religieuses qu'aux Messieurs de Port-Royal.

À l'école, située dans la maison même de ceux-ci (le logis des Solitaires), il retrouve ses cousins et se lie rapidement d'affection pour ses maîtres, plus particulièrement avec Antoine Le Maître qu'il appelle "papa". Il se fait des amis parmi les élèves, tel le duc de Chevreuse qui l'introduit dans le milieu des Luynes. À l'abbaye, dans le parloir, il revoit sa chère Agnès.

Le lieu principal de vie de Racine est le plateau des Granges, occupé par la ferme de l'abbaye, un impressionnant ensemble architectural disposé autour d'une cour rectangulaire (logis des fermiers, maison des Solitaires qui sert d'école jusqu'à une extension élevée en 1651-1652 pour abriter exclusivement les Petites Écoles, trois granges, une étable, une écurie, une bergerie, un pressoir), 150 hectares de terres labourées bordées par 190 hectares de bois, propriété des religieuses. Terres et forêt sont situées au nord du Plateau. Côté sud, un parc de 10 hectares qui descend de façon abrupte vers un vallon, les Solitaires y ont planté de la vigne, un potager, un verger.

Aux heures de loisir, les enfants partagent la vie de la ferme, se dispersent dans les futaies, courent sur les pelouses ou y jouent à la balle ou au volant. Faisait partie du programme d'une journée scolaire, une participation aux travaux agricoles et arboricoles, spécialement dans le verger, planté et soigné scrupuleusement par Arnaud d'Andilly, frère aîné de l'abbesse réformatrice.
La terre était fertile, l'orientation du terrain favorable : les meilleurs fruits (et spécialement les pavis, sorte de pêches) étaient envoyés sur les tables royales et aristocratiques ou vendus en faveur des pauvres.

Outre l'affection et l'apprentissage du calme et de la beauté que lui procure Port-Royal, Racine y acquiert une éducation de l'esprit et une formation de l'âme qui marquèrent sa vie et son œuvre.


À la vocation agricole de la ferme, les Solitaires avaient ajouté une vocation intellectuelle et pédagogique. Les élèves sont internes, ne profitent que de trois semaines de vacances à l'automne, connaissent des journées longues (5 ou 6 heures du matin à 21 heures) et bien remplies. Leur pédagogie est moderne (livres scolaires en français, suppression du châtiment corporel), universelle (culture classique, langues vivantes, histoire et géographie, mathématiques, instruction religieuse), exigeante (application, ordre, persévérance, précision), vivante (explication des grandes œuvres pour la maîtrise de la langue et la formation du jugement).

Antoine Le Maître, avocat, sensibilise Racine au bien parler et au bien écrire, par des échanges verbaux, des exercices de diction et de versification, par des traductions de textes latins et grecs. Claude Lancelot, helléniste, insiste sur la culture classique, l'apprentissage de l'italien et de l'espagnol. Jean Hamon, médecin dévoué et compétent, arrivé à Port-Royal en 1650, est un grand latiniste et un bon écrivain. Pédagogues, les Messieurs sont aussi des directeurs de conscience, des moralistes.
Port-Royal est enfin une école de caractère : on y enseigne et on y fait pratiquer la modestie, l'honnêteté, la pudeur, l'exigence envers soi-même, le souci de l'autre.

Racine quitte les Granges pour le collège de Beauvais, en octobre 1653. Il y revient en septembre 1655 pour suivre la Rhétorique. En mars 1656, maîtres et élèves sont dispersés sur ordre royal pour quelques mois.

Ce n'est pas la première fois que le séjour de Racine aux Petites Écoles est brutalement interrompu (en 1651 pendant la Fronde et en 1653). Cette fois-ci, l'adolescent ne s'éloigne pas : il partage son temps entre l'abbaye et Vaumurier, chez le duc de Luynes. Depuis son retour, la vie à Port-Royal était mouvementée à cause de la querelle qui opposait les théologiens de la Sorbonne et les Jésuites aux gens de Port-Royal, traités par eux avec mépris de Jansénistes. Antoine Arnauld, frère cadet de mère Angélique, était accusé de soutenir les thèses proposées par Cornélius Jansens, théologien de Louvain décédé en 1638, sur les écrits de Saint-Augustin et son analyse de la grâce divine. Un procès est engagé contre Arnauld qui demande à Pascal de lui écrire sa défense. Hébergé aux Granges en janvier 1656, après un premier séjour en janvier 1655, Pascal rédige alors la première des "Provinciales", revenant là en juillet pour y écrire la seizième.

Même si les Solitaires souhaitaient que leurs élèves soient éloignés des querelles théologiques qui sévissaient, on peut penser que Racine croisa Pascal et a profité du mécanisme que ce dernier mit au point pour faciliter l'extraction d'eau du puits de la ferme. Entre ces deux séjours de Pascal au cours de l'année 1656, l'école est donc suspendue. Antoine Le Maître, réfugié à Paris, charge Racine d'entretenir sa bibliothèque restée sur place et lui adresse ce conseil : "Il faut tâcher de profiter de cette persécution et de faire qu'elle nous serve à nous détacher du monde qui nous paraît si ennemi de la piété". Quelque temps plus tard, Racine est au courant par Nicolas Vitart de l'édition clandestine des "Provinciales" ; il en connaît le texte non seulement pour en avoir entendu parler mais aussi pour travailler dessus comme exercice de thème latin donné par Nicole qui en préparait la traduction.

Très tôt Racine comprit que Port-Royal était le lieu privilégié du Beau, du Bon et du Bien tant dans l'environnement naturel et humain de sa vie que dans le déroulement de celle-ci. Port-Royal fut pour lui non seulement une école de culture générale mais aussi un centre spirituel dont il subit l'influence morale et religieuse. Son apprentissage de la vie et du monde y fut complet et concret, à un âge décisif de la formation de l'esprit et de l'âme.

 

Racine avait su se laisser conduire, quand il arrive à Paris, libre, à 20 ans à peine, il découvre un nouveau monde, de nouvelles mentalités. Après avoir suivi sa Logique au collège d'Harcourt (actuel lycée Saint-Louis) dont le principal est ami de Port-Royal, il se laisse séduire par la vie mondaine, les apparences vestimentaires, la reconnaissance sociale, les milieux littéraires. Malgré les critiques reçues de la part de ses proches suite à ses poèmes de circonstance au Roi et son entourage, Racine ne reste pas indifférent aux malheurs encourus par les religieuses et les amis de Port-Royal. En 1664, alors que se prépare une nouvelle persécution, Racine participe aux écrits qui dénoncent les infidèles qui rompent l’unité de la maison, il rend visite à l'abbesse emprisonnée à la Visitation de Meaux et exprime son désaveu de ceux qui signent le Formulaire. Mais dès janvier de l'année suivante, Racine est blessé et vexé par les attaques lancées par Pierre Nicole contre le théâtre. Se sentant personnellement attaqué, il riposte violemment dans deux lettres à l'auteur des Hérésies imaginaires, tout en s'y moquant de ses anciens maîtres, osant médire sur mère Angélique. Certains parlent alors d'une rupture avec Port-Royal qui dure une dizaine d'années.

Mais Racine n'a jamais oublié Port-Royal. Les liens non interrompus avec Nicolas Vitart, renoués dès 1669 avec Arnauld d'Andilly, s'officialisent avec "Phèdre" (1677), dite pièce de la réconciliation avec Port-Royal et qui lui vaut l'amitié du grand Arnauld.

Durant la vingtaine d'années qui lui restent à vivre, Racine, redevenu très proche, met sa plume au service de ses Ami(e)s qui ne trouvent plus ses "spectacles frivoles" et lui demandent d'user de ses relations mondaines et de sa place privilégiée auprès de Louis XIV (dont il est devenu l'historiographe officiel) pour apaiser les accusations et les menaces contre Port-Royal des Champs. Ainsi, en 1679, ils l'y font venir le jour où l'Archevêque de Paris vient pour expulser des religieuses. Il ose assister à la cérémonie funèbre de translation à Port-Royal d'Arnauld (1694), écrit son épitaphe et compose les vers pour mettre en bas de son portrait.

En 1692, il rédige l'épitaphe de Mademoiselle des Vertus, bienfaitrice de l'abbaye où elle s'était retirée. Trois ans plus tard, il accompagne Nicole dans son agonie. Racine affirme publiquement son attachement aux gens de Port-Royal, prend des risques pour eux en se faisant leur intercesseur : il négocie en 1696, le choix du supérieur des religieuses; il se fait, l'année suivante, l'avocat de celles-ci quand elles sont menacées de perdre "le peu qu'elles ont de bien pour subvenir aux folles dépenses de l'abbesse de Port-Royal de Paris" et il obtient gain de cause.

Racine œuvre pour Port-Royal avec courage, bien que courtisan du Roi : "Je ne me soucierais pas d'être disgracié et de faire la culbute pourvu que Port-Royal fut remis sur pied et fleurit de nouveau". Racine se préoccupe aussi de son salut. Il a renoué avec la tante Agnès, prieure de l'abbaye des Champs depuis 1684, abbesse depuis 1690 : "C'est elle qui m'a appris à connaître Dieu dès mon enfance, c'est elle dont Dieu s'est servi pour me tirer de l'égarement et des misères". Il lui confie une de ses filles, rédige les "Cantiques Spirituels".

Racine rend justice à ses Maîtres, et traduit son affection et son admiration pour Port-Royal persécuté dont il commence secrètement l'apologie dans "l'Abrégé de l'histoire de Port-Royal", inachevé à sa mort et publié seulement au XVIIIème siècle. Ce remarquable texte est considéré comme "un acte de foi et un acte de contrition" de l'enfant de Port-Royal, cette démarche d'humilité et d'amour, se parachève en octobre 1698 lorsqu'il rédige son testament souhaitant être enseveli "aux pieds de la fosse de M. Hamon", mort en 1687, ce que le Roi autorisera.

 

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Musée National de Port Royal.

 

 

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1 avril 2008

François Rabelais - La Devinière

 

Biographie de François Rabelais.

 

 

 

Francois_Rabelais"Le jus de la vigne clarifie l'esprit et l'entendement".

 

François Rabelais est né en 1483 à Chinon (ou 1494), il est vite gagné par la passion de l'étude. Mais issu d'une famille désargentée, il entre en 1510 en tant que novice au couvent franciscain de la Baumette à Angers. Peu en harmonie avec les règles de cet ordre, il est autorisé à rejoindre les cordeliers, mais ces derniers inquiets de le voir traduire des manuscrits grecs et de correspondre avec le grand helleniste de son temps, Guillaume Budé, l'envoient chez les bénédictins. Il se rend à Paris pour apprendre la médecine, et devenu moine séculier, il fait deux enfants à une veuve, qu'il oubliera bien vite.

Diplômé de la faculté de Montpellier en 1532, il se rend à Lyon pour exercer son métier à l'Hôtel-Dieu. Il se lie d'amitié avec le cardinal Jean Du Bellay qui deviendra son protecteur (des quatre frères Du Bellay aucun ne passera à la postérité, seul un neveu, Joachim, fondera avec six autres poètes le célèbre groupe de la Pléiade). Il est ainsi l'homme de compagnie, savant, distingué, raffiné et intelligent qui sait instruire les grands en les divertissant.

Rabelais est aussi un homme qui aime le peuple et qui veut soigner ses souffrances. Il exerce la médecine avec succès, et n'hésite pas à montrer son humanité. Il fréquente les malheureux, les exclus et écrit des almanachs, oeuvres populaires qui reprennent les dictons, les histoires appartenant à la tradition orale. Il est féru d'anatomie et comme beaucoup de scientifiques à l'époque, il pratique ses expériences sur des cadavres de pendus, au risque d'être pendu lui-même. Il suit Jean Du Bellay à Rome et, passionné aussi de botanique, il rapporte des graines étranges: la France grâce à lui découvre le melon, l'artichaut, les oeillets et la salade dite "romaine".

Rabelais a une faiblesse : la soeur de François Ier, Marguerite de Navarre, auteur célèbre de l'Heptaméron, et de poésies. Cette femme intelligente (elle insipre sa politique à son frère) et délicate lui rappelle la dame à la Licorne des tapisseries, et sa fraîcheur lui fait oublier un moment les horreurs de son temps. En effet, vers 1520, la France est agitée par les intrigues religieuses entre le catholique espagnol Charles Quint, le protestant anglais Henri VIII et l'indépendant français François Ier. Au Vatican les papes se succèdent sans cohésion, voire parfois sans religion. C'est une époque sombre où la misère règne, la maladie frappe, notamment la petite vérole, qui emportera François Ier, le roi chéri de Rabelais. C'est le début de la Réforme menée par Luther en Allemagne, reprise par Calvin de façon plus austère dès 1534 en France. Période de mutation, de transition douloureuse.

En 1532, Rabelais reprend le personnage de la tradition populaire, Gargantua ( dont le livre les "grandes et inestimables chroniques de l'énorme géant Gargantua" a été écrit en 1532) et lui invente un fils Pantagruel. De là il publie sous le nom d'Alcofibras Nasier "les Horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, roi des Dispodes, fils du grand géant Gargantua". En 1534, il narre les exploits du père, Gargantua.

Derrière Gargantua il faut voir François Ier et sous les traits de Picrochole l'irascible guerrier, deviner Charles Quint. Les combats entre le géant et le ridicule va-t'en-guerre (étymologiquement, Pichrocole siginfie "bile amère") font revivre le conflit existant entre les deux grandes puissances. Les deux oeuvres plaisent à François Ier car elles lui permettent de mettre en Europe les rieurs de son côté, et en ces temps d'Inquisition meurtrière, se moquer de son ennemi est une arme politique.

Ce n'est qu'en 1542 que Rabelais remet "Pantagruel" et "Gargantua" dans l'ordre et signe de son nom. En 1543 les deux oeuvres sont censurées, jugées scandaleuses. Les théologiens et autres pédagogues de la Sorbonne ne goûtent pas la critique rabelaisienne. On reproche à Rabelais son style grossier, (l'utilisation du français langue populaire au lieu du latin est jugée déplacée), son vocabulaire outrancier, ses obsessions du corps et de toutes ses fonctions plus ou moins basses. C'est oublier que Rabelais est médecin, qu'il cherche à concilier corps et esprit, à réhabiliter ce qui fait que l'on est homme : fornication, beuverie, gueuletons, tout doit être pratiqué, sans fausse pudeur. Le géant est en réalité un homme nouveau, assoifé de tout connaître, figure d'un nouveau modèle à suivre.

Car Rabelais est en colère. Derrière ses outrances le lecteur perçoit l'écoeurement de l'humaniste qui voit tous les jours la tyrannie, qu'il est lui-même obligé de fuir, les excès de violence pratiquée au nom de Dieu, le luxe et la luxure pratiqués au Vatican par ses Papes successifs qui vivent en concubinage et font des batards, oublieux des préceptes fondamentaux de la Sainte Ecriture. Rabelais n'est pas un prude, mais il y a des limites : en homme qui aime profondément le genre humain, il dénonce cette Eglise qui s'est perdue, gâtée et il veut la réformer de l'intérieur, à sa façon, sans fonder à son tour une nouvelle Eglise (ce qu'il reprochera à Calvin, à Henri VIII par exemple). Il veut faire rire, rire pour dénoncer, rire pour corriger, rire aussi pour ne pas pleurer.

"Amis lecteurs, qui lisez ce livre/  Quand je vois le deuil qui vous mine et consume :/ Il vaut mieux écrire du rire que des larmes,/ Parce que le rire est le propre de l'homme./ VIVEZ JOYEUX." (Aux lecteurs, Gargantua)

En 1546, Rabelais obtient un privilège royal pour éditer le "Tiers Livre" (suite des aventures de Pantagruel, Panurge et des autres compagnons). Le nombre d'ennemis augmente et l'écrivain est réduit à sollisciter protection chez les puissants qui aiment sa verve. De château en château, de chemin et chemin, Rabelais parcourt la France, craignant toujours les foudres de la Sainte Eglise.

Après la mort de François Ier, son fils Henri II, nouveau roi, cherche à s'attirer la bonne plume de l'écrivain, et à travers lui, les rieurs. Jean Du Bellay et d'autres amis incitent Rabelais à poursuivre son oeuvre. Celui-ci se laisse convaincre et rédige le "Quart Livre" en 1552, qui plaît  beaucoup au jeune roi. Mais les temps commencent à changer. Diane de Poitiers, les Guise et le clan des catholiques, Ronsard en tête, ont pris de l'importance et les attaques contre la papauté ne sont plus aussi bien vues. Le roi Henri II et le Pape se réconcilient. Rabelais est alors "laché" par ses protecteurs, le cardinal Jean Du Bellay en premier qui doit sauvegarder sa place à Rome. Le "Quart Livre" est censuré par les théologiens, le pouvoir royal ne le soutient plus.

Rabelais se retire alors à Paris, où il vit dans une misérable masure, ressassant ses souvenirs, ses amitiés d'un autre temps. La mort viendra le chercher rapidement et il sera enterré le 9 avril 1553 à l'église Saint-Paul.

 

 

La Devinière sa maison.

 

 

 

La_Devini_reFrançois Rabelais est né en 1483 dans une métairie perdue dans la campagne vallonnée de Chinon : La Devinière. Désormais, le lieu abrite un musée en l’honneur de l’écrivain, de ses écrits et de son engagement humaniste.

L’accès à la demeure de l’écrivain est bucolique. C’est un petit chemin grimpant, bordé de noisetiers, que notre saint homme emprunta à maintes reprises. Ne serait-ce que pour trouver l’inspiration dans le paysage environnant, le miel de son existence. Ses ouvrages en attestent, et vont bien au-delà, nous informant de son quotidien, au jour le jour, ou presque…

Derrière l’apparence du délire verbal, le Chinonais nous apprend qu’il n’est pas né à "La Devinière", mais vraisemblablement non loin de là, dans la prairie de la Saulaie, où Gargantua… a vu le jour.

Cette métairie fut construite par Antoine Rabelais, le père de l’écrivain, à la fin du XVe siècle. Toutefois, le bâtiment le plus imposant à première vue date du XVIIe, il s’agit d’un pigeonnier. A l’arrière de celui-ci, on trouve les deux principales salles du musées : la grand’ salle et la chambre.

La première est consacrée essentiellement à l’environnement qui a inspiré l’auteur pour ses principaux ouvrages : "Gargantua", "Pantagruel" et aux représentations de Rabelais. On y trouve notamment une esquisse de l’auteur par Matisse. La cheminée aux dimensions rabelaisiennes conserve encore le grillé des châtaignes des veillées d’hiver. C’est une pièce modeste en vérité, que le père de Rabelais réservait aux domestiques.

La grand chambre, dotée de meubles du XVIIe siècle, est parcourue d’illustrations. Une petite chambre y est accolée. Dans cette dernière, sur le bord de la fenêtre, on découvre des graffitis qui seraient de la main de l’auteur : 08 aprilis 1509. Cette date correspondrait au jour de son départ de la Touraine.

Le domaine s’étend par ailleurs au-delà des murs. A gauche de l’entrée, on peut rejoindre quelques rangs de vigne récemment plantés et admirer le château du Coudray-Montpensier (XVe siècle).  A l’opposé, un jardin accueille lesplantes médicinales et alimentaires citées dans les écrits de Rabelais.

Enfin, sous ce jardin, de grandes caves sont régulièrement investies par des expositions temporaires, souvent interactives. Issues de l’extraction du tuffeau blanc qui compose les bâtiments, ces galeries permettent de découvrir le visage souterrain de la vallée. En effet, ce type de caves peuple les environs.

          

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31 mars 2008

Alfred de Vigny - Le Maine Giraud

Biographie d'Alfred de Vigny.

 

 

 

Alfred_de_Vigny"L'espérance est la plus grande de nos folies".

 

Alfred de Vigny est né à Loches, en Touraine, le 27 mars 1797. Son père, ancien officier issu d’une famille de la noblesse, l’élève dans le goût des faits d’armes et les valeurs aristocratiques. Sa mère, apparentée aux Bougainville, l’initie à la littérature et aux arts. Installé à Paris à partir du mois de février 1799, Alfred de Vigny est placé à la pension Hix en 1807. Le jeune homme poursuit ensuite ses études au Lycée Bonaparte (aujourd'hui Lycée Condorcet) à partir de 1811. Au milieu des railleries de ses camarades, que dérange son allure efféminée, il y reçoit une formation classique jusqu'en 1813.

Avec la chute de l’Empire en 1814, il entre, après avoir songé à intégrer l’École Polytechnique, dans les Compagnies Rouges, les Gendarmes du Roi, avec le grade de sous-lieutenant. Le 20 mars 1815, il accompagne ainsi le roi Louis XVIII sur le chemin de l’exil pendant les Cent Jours. Au mois de septembre suivant, sa compagnie étant licenciée, la carrière militaire du jeune officier est interrompue. Son père décède en 1816, tandis que sa mère intervient avec succès pour lui obtenir une autre affectation. Au mois d'avril de la même année, Alfred de Vigny est versé dans l’infanterie, le 5ème régiment de la Garde. Commence alors une vie morne de garnison.

Alfred de Vigny s’essaie à cette époque à la littérature. Il écrit quelques tragédies. Au mois de décembre 1820, est publié son premier poème, "Le Bal". Il fréquente également les salons mondains, en compagnie d'Alexandre Dumas et d'Alphonse de Lamartine. Le poète collabore bientôt aux premières revues romantiques, Le Conservateur littéraire ou La Muse française. Tandis qu’il est nommé à l'ancienneté au grade de lieutenant de régiment, un recueil de vers, "Poèmes", paraît au mois de mars 1822. Le 12 octobre de la même année, Alfred de Vigny est sollicité par Victor Hugo, dont il a fait la connaissance quelques mois auparavant, afin d’être le témoin de son mariage avec Adèle Foucher. En 1823, le capitaine Vigny quitte Paris et la bohème littéraire et gagne Bordeaux avec son régiment, espérant participer à l’expédition en Espagne décidée par François-René de Chateaubriand, alors ministre des Affaires étrangères. L’officier doit cependant renoncer à ses rêves de gloire. Il reste cantonné à Oloron.

Ses demandes de congé se multiplient alors. En avril 1824, il fait publier "Eloa", un poème d’inspiration biblique. Le 8 février 1825, Alfred de Vigny se marie au temple de Pau avec une jeune anglaise en villégiature, Lydia Bunbury. La cérémonie catholique a lieu le 15 mars suivant à Paris où le couple s’installe. L’année 1826 consacre la notoriété littéraire du poète. Au mois de janvier, il publie un recueil de vers, "Les Poèmes antiques et modernes", contenant "Moise" et "Le Cor". Au printemps, son premier roman, "Cinq Mars", connaît également le succès en librairie. Peu après, Vigny rencontre d'ailleurs Walter Scott à Paris, dont il considéré comme l'émule français. Après avoir effectué une demande de réforme pour raison de santé, l’officier qu’ennuie la vie militaire est démobilisé en avril 1827.

Alfred de Vigny s’essaie alors à la traduction en vers d’œuvres de Shakespeare : "Roméo et Juliette", "Le Marchand de Venise" et "Othello". Ceci contribue ainsi à faire connaître le dramaturge du public français. Après les Trois Glorieuses et la chute de Charles X, Alfred de Vigny commande une compagnie de la Garde nationale. A ce titre, il participe à la répression des mouvements populaires et est invité à dîner à la table de la nouvelle famille royale en 1831. Vigny s’éprend bientôt d’une actrice en vogue, Marie Dorval. Leur liaison reste secrète cependant ; le poète doit également soigner sa mère et sa femme, toutes deux souffrantes. En juin 1831, une pièce de théâtre historique, "La Maréchale d‘Ancre", est jouée à l’Odéon. L’année suivante voit la publication de "Stello". De 1833 à 1834 paraissent également en récit dans la Revue des Deux Mondes les souvenirs de l’ancien officier, "Servitude et Grandeur militaires". A partir du 12 février 1835 enfin, un drame, "Chatterton", est représenté au Théâtre-Français. C’est un triomphe pour l’auteur et pour sa maîtresse qui joue dans la pièce le rôle de Kitty Bell.

L’année suivante, tandis que la comédienne est en tournée dans toute la France, Alfred de Vigny voyage et se rend à Londres pendant l'été. Sa mère décède en 1837. Puis la rupture est bientôt consommée avec l’infidèle Marie Dorval, c’est la fin d’une liaison passionnée et orageuse. Au mois de septembre 1838, le poète se retire alors dans son domaine du Maine-Giraud en Charente. Il s’occupe à faire-valoir ses terres, installant une distillerie qui produit du cognac et lui fournit d'appréciables revenus. Vigny écrit dans la solitude de son manoir "La Mort du loup", "La Maison du berger", "La Colère de Samson", "Le Mont des oliviers" … Ces poèmes, qui paraissent dans la Revue des Deux Mondes, seront publiés à titre posthume en 1864 dans le recueil "Les Destinées". Le décès de son beau-père n’arrange pas les soucis financiers du couple Vigny, celui-ci a en effet déshérité sa fille Lydia.

Enfin après des échecs répétés, le poète est élu à l’Académie française, le 8 mai 1845. La réception d’Alfred de Vigny l’année suivante chez les Immortels est cependant entachée d’un scandale, celui-ci omettant malgré les sollicitations reçues de faire l’éloge du roi Louis-Philippe. Enthousiasmé par la révolution de 1848, il espère bientôt comme d’autres hommes de lettres jouer un rôle politique sous la Seconde République naissante. L’écrivain échoue cependant par deux fois, en 1848 et en 1849, aux élections législatives en Charente où il était candidat.

De retour à Paris au mois d'octobre 1853, Alfred de Vigny a quelques entrevues avec l’Empereur Napoléon III. Il avait d'ailleurs dîné avec le nouveau souverain en tournée de propagande l'année précédente. L'écrivain devient un fervent partisan du Second Empire et s’occupe bientôt à la rédaction du "Journal d’un poète", qui sera publié après sa mort en 1867. Attentif également à la naissance de nouveaux courants littéraires, le poète reçoit Charles Baudelaire et Jules Barbey d’Aurevilly. A cette époque, il multiplie les liaisons amoureuses, avec Louise Colet, l'ancienne maîtresse de Flaubert, puis avec Elisa Le Breton et enfin avec Augusta Bouvard, toutes deux à peine âgées de vingt ans.



Quelques années plus tard, en décembre 1862, sa femme Lydia décède. L’année suivante, souffrant depuis quelques années d’un cancer à l’estomac, Alfred de Vigny la rejoint outre-tombe, le 17 septembre 1863.

 

 

Le Maine Giraud sa propriété.

 

 

 

maine_giraudLe manoir du Maine Giraud a été construit et transformé du XIIe au XVe siècle puis a appartenu au poète romantique Alfred de Vigny de 1827 à 1863.

La propriété du Maine Giraud lui était venue de sa tante, la sœur aînée de sa mère, Sophie de Baraudin, chanoinesse de l'Ordre souverain de Malte. Il y était venu pour la première fois en 1823, alors âgé de vingt-six ans et militaire de carrière avec le grade de capitaine. Son grand-père, le marquis et amiral de Baraudin, avait acheté le Maine Giraud en 1768 afin de rester proche des ports de Rochefort et de La Rochelle. Alfred de Vigny fut marqué par cette première visite : "Je fus épris de son aspect mélancolique et grave et en même temps je me sentis le cœur serré à la vue de ses ruines". Dans ses "Mémoires" , il écrivit aussi : "Le souffle de la Terreur avait traversé cette demeure".

Après la mort de sa "douce et spirituelle" tante, en 1827, il prend possession d'un domaine en piètre état, d'une maison de maître à l'abandon et de dépendances agricoles plus qu'à moitié détruites, le tout lourdement obéré par des dettes criantes. Il refuse pourtant de vendre la propriété et se met en devoir de la restaurer peu à peu. Son œuvre devra durer toute sa vie et ce sera sans doute la plus constante de ses applications. Tandis qu'il remet les terres en valeur, il achète un alambic d'occasion, répare le vétuste manoir en reconstruisant l'une des tours, réaménage les sordides logements ouvriers, allant jusqu'à remplacer la terre battue par des parquets. Au terme de dix ans d'efforts, il peut constater avec fierté que "la dépense n'a pas excédé la recette". Le Maine Giraud est devenu une propriété de rapport autant que de villégiature, où le poète trouve une consolation à ses échecs littéraires et politiques et une sérénité face aux soucis procurés par la très précaire santé de son épouse anglaise, Lydia.

Alfred de Vigny ne voulait pas que l'on chasse sur ses terres par amour de la nature et de la vie. Il était profondément attaché au Maine Giraud et à son entourage humain, ses domestiques agricoles mais aussi tous les artisans du pays et ses proches voisins. La chronique locale rapporte qu'il leur lisait, à la veillée, des fragments de ses œuvres ou des passages de Shakespeare. Exemples de sa solidarité avec la communauté villageoise, il institua une bibliothèque publique à Blanzac, fut le parrain de la nouvelle cloche et fit jouer "Esther" par les élèves du pensionnat.

Dans la tourelle qu'il avait restaurée, il grimpait le raide et étroit escalier en colimaçon afin de s'isoler, méditer, rêver et écrire "dans le calme adoré des heures noires". Une cellule minuscule, éclairée d'une petite fenêtre, garnie d'une couchette monacale et d'un coffre à livres servant de siège, fut le théâtre de poche de son inspiration poétique, notamment pour y commettre "La Mort du loup" et "La Bouteille à la mer" ainsi que plusieurs morceaux des "Destinées" ou de "La Maison du berger".

Alfred de Vigny mourut, peu de temps après son épouse, en 1863. Sans descendance directe, il avait légué le Maine Giraud à Louise Lachaud, fille de madame Ancelot, qui tenait l'un des plus brillants salons littéraires de la capitale. Après avoir appartenu aux Philippon, le domaine a été acheté en 1938 par la famille Durand, qui a replanté puis développé le vignoble.

 

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28 mars 2008

Roger Martin du Gard - Le Tertre

Biographie de Roger Martin du Gard.

 

 

 

Roger_Martin_du_Gard"La vie serait impossible si l'on se souvenait, le tout est de choisir ce qu'on doit oublier".

 

Roger Martin du Gard est né à Neuilly sur Seine le 23 mars 1881. Il fut élève au lycée Condorcet. Issu d'une famille aisée d'avocats et de magistrats, il peut consacrer sa vie à la littérature. Il a une vocation précoce d'écrivain, dont il a pris conscience en lisant le roman de Léon Tolstoï, "Guerre et Paix". Pour attendre d'affirmer sa vocation de romancier, il entreprend des études de lettres mais échoue à la licence. Il décide alors de tenter le concours de l'École des Chartes et obtient avec succès le diplôme d’archiviste paléographe en présentant une thèse sur l'abbaye de Jumièges. Il se marie avec Hélène Foucault, en 1906. Et en 1907, il aura une fille: Christiane.

La publication de son roman "Jean Barois" en 1913 lui permettra de se lier d'amitié avec André Gide et Jacques Copeau. Dans l'étonnant "roman dossier" qu'est "Jean Barois", Roger Martin du Gard ne cherche pas à démontrer. Il n'émet aucun jugement, il ne condamne pas, il n’absout pas : il décrit avec une volonté d'objectivité l'évolution de la religion contemporaine, comme la séparation de l'Eglise et de l'État en 1905. Avec ses documents authentiques ou fictifs qui s'y trouvent insérés, la seconde partie constitue aussi la première représentation littéraire de l'Affaire Dreyfus et du procès Zola qui lui est lié.

Pour le théâtre il écrit, entre autres, "Le Testament du père Leleu", farce paysanne(1913), qui semble avoir inspiré Puccini pour la composition de son opéra "Gianni Schicchi". La mise en scène de cette farce par Jacques Copeau qui venait alors d'ouvrir le théâtre du Vieux Colombier marque le début d'une amitié très forte, grâce à laquelle Martin du Gard envisage la réalisation de pièces satiriques dans le cadre d'une Comédie nouvelle dont il développe une première vision. Ces perspectives ne connaissent pas un aboutissement. En raison des refus successifs qu'oppose Jacques Copeau aux propositions et essais de Roger Martin du Gard, celui-ci revient alors vers le roman.

Après la Première Guerre mondiale, en effet, Roger Martin du Gard conçoit le projet d'un long roman fleuve dont le sujet initial s'intitule "deux frères". De fait, le roman en huit volumes ensuite intitulé "Les Thibault" va l'occuper des années 1920 à 1940, date de publication du dernier volume, "Epilogue". À travers l'histoire de Jacques et Antoine Thibault qui sont liés à la famille de Fontanin, le romancier fait le portrait d'une classe sociale, la bourgeoisie parisienne, catholique, protestante, universitaire, mais aussi en révolte dans le cas de Jacques Thibault, apprenti écrivain qui découvre le socialisme. Conçu comme une conclusion à une œuvre dont la réalisation menaçait de durer trop longtemps, les deux derniers volumes sont consacrés à la disparition des deux héros et mettent l'accent sur la Première Guerre mondiale. "L'Eté 1914" décrit la marche à la guerre que ne peuvent empêcher ni les socialistes, ni les autres groupes pacifistes : révolutionnaire de cœur, Jacques Thibault ne saura que se sacrifier en lançant sur les tranchées un appel à la fraternisation des soldats allemands et français. Racontant la lente agonie d'Antoine Thibault gazé pendant le conflit, "Epilogue" évoque la "marche à la paix" et s'interroge sur les propositions du président Wilson qui aboutiront à la création de la SDN.

En 1930 paraìt "Confidence africaine" une histoire d'inceste. Ce livre joue un rôle dans le roman de Katherine Pancol "Un homme à distance" (Albin Michel 2002).

C'est en 1937, juste après la publication de "L'Eté 1914", que Roger Martin du Gard se voit attribuer le prix Nobel de littérature. Il passe ensuite une majeure partie de la guerre 1939-1945 à Nice, où il prépare un roman resté inachevé, les "Souvenirs du lieutenant-colonel de Maumort", qui sera publié à titre posthume dans une édition procurée par André Daspre.

Soutenue par l'engagement d'un groupe d'admirateurs, la publication de ses œuvres posthumes complexifie sa figure d'écrivain. De nombreux textes posthumes vont faire apparaître Martin du Gard comme un styliste spontané, attentif aux autres, parfois jovial. Commencé pendant la Première Guerre mondiale, son "Journal " décrit une vie familiale parfois difficile, raconte les réussites de l'amitié, fait la revue critique des textes contemporains et permet d'approcher la vie littéraire de l'époque : précédé de  il a été publié par C. Sicard sous la forme de trois gros volumes. Ce sont également les joies de l'amitié ainsi que les aléas de la vie littéraire autour de la "Nouvelle Revue française"que mettent en lumière les très nombreuses lettres regroupées désormais dans de très intéressants volumes de correspondances (avec André Gide, avec Jacques Copeau, avec Eugène Dabit, avec Georges Duhamel, avec Jean Tardieu, à côté d'une "Correspondance générale" en dix volumes.

Des nouvelles figurent aussi parmi les posthumes ("La Noyade" intégré au volume du "Lieutenant-colonel de Maumort", "Genre motus") : elles s'inscrivent dans la continuité de celles que l'écrivain avait publiées de son vivant ("Confidence africaine").

Publiés peu après la mort d'André Gide, les "souvenirs sur André Gide" évoquent une des amitiés les plus importantes et enrichissantes qu'a connues cet admirateur de Tolstoï, de Flaubert et de Montaigne.

 

 

 

Le château du Tertre sa demeure.

 

 

 

chateau_du_tertreCe château du 17e siècle, en pierres et briques, construit sous Louis XIII et agrandi sous le 1er Empire , a été remis en état au début du 20e siècle par Roger Martin du Gard, à qui il appartient depuis 1925. Il est situé sur les communes de Sérigny et de Saint Martin du Vieux Bellême.

Anne Véronique de Coppet, petite fille de Roger Martin du Gard, habite aujourd’hui le Château du Tertre, à la lisière de la forêt de Bellême, où l’auteur des "Thibault" vécut de 1925 à 1940. Ces années furent celles de la grande époque littéraire où Martin du Gard écrivit l’essentiel de son oeuvre. Le Tertre fut pour l'auteur un lieu voué au travail, à la méditation et à l'hospitalité. Il y accueillit nombre de ses pairs tels que Gide, Malraux, Schlumberger... C’est cette mémoire et cette atmosphère de travail qui régnèrent au château que s’efforce aujourd’hui de conserver Anne Véronique de Coppet.


"L’ouverture de la maison et l’accès aux dix mille ouvrages de la bibliothèque correspondent à l’idée que Roger Martin du Gard se faisait du devenir de cette maison, qu’il considérait comme une partie de son oeuvre", déclare-t-elle. Ce voeu de l’écrivain est donc respecté puisque, loin d’être devenu un musée, le Château du Tertre accueille aujourd’hui musiciens, gens de théâtre, étudiants et chercheurs qui travaillent sur le monde littéraire de l’entre deux guerres. Les visiteurs curieux de retrouver le souvenir de l’écrivain sont également reçus.

Un très beau parc du 17ème siècle a été remodelé en partie et prolongé vers 1800 par un parc à l' anglaise (composition du paysage et décor d'inspiration maçonnique). A partir de 1926, Roger Martin du Gard a ouvert des perspectives et des vues panoramiques sur Bellême et a renforcé les points sensibles par l' apport de statues antiques.

 

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Site officiel de Roger Martin du Gard.

 

 

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26 mars 2008

Pierre de Ronsard - Prieuré Saint Cosme

 

Biographie Pierre de Ronsard.

 

 

 

ronsard"Heureux qui plus rien ne désire".

 

Pierre de Ronsard, fils de famille aristocratique, parent de Bayard et de la reine Elisabeth d’Angleterre, est né le 11 septembre 1524 dans le château de la Possonnière, à Couture-sur-Loir près de Vendôme. Il est le fils et sixième enfant de Louys de Ronsard - chevalier et "maistre d’hostel des enfants de France" - et de Jeanne Chaudrier. Louis de Ronsard s’est battu, sous Louis XII et François 1er, notamment aux côtés de Bayard et a pris part aux guerres d’Italie. Il est élevé par un père admiratif de l’Italie qui avait rapporté d’Italie le goût des beaux-arts et écrivait des vers. Son père l’inscrit au collège de Navarre en 1533.

Son père fit jouer ses relations pour le faire entrer (à l’âge de douze ans) comme page à la cour de France auprès de nombreux personnages de l’aristocratie. Là , il se montre très doué pour les exercices physiques, l’équitation, ou l’escrime et devient l’un des pages les plus séduisants de la cour de France.

En 1536, il prend en premier lieu son service auprès du dauphin François qui meurt trois jour plus tard, il assistera en compagnie de son père, au décès et à l’autopsie du dauphin, puis après entre au service du page du troisième fils de François 1er, Charles d’Orléans et en 1537, attaché à Madeleine de France, il l’accompagne en Ecosse après son mariage avec Jacques V d’Écosse. Elle meurt peu après de phtisie en juillet 1537. Il reste en Écosse puis prend le chemin du retour vers la France en passant par l’Angleterre et la Flandre, pour revenir de nouveau dans la compagnie du Duc d’Orléans en 1538.

Il séjourne en Allemagne en 1540, pendant trois mois, avec son cousin humaniste et diplomate Lazare de Baïf. Puis il se rend dans le Piémont en compagnie de Guillaume du Bellay, seigneur de Langey. En 1542, suite à une grosse fièvre, une surdité précoce le fait renoncer à la carrière militaire. De retour à la Possonnière, il fait la connaissance de Paul Duc qui lui fera découvrir Virgile et Horace. C’est là que Ronsard commence à imiter, certes sans grande réussite, ces deux hommes illustres en écrivant des vers en latin. C’est ainsi qu’il décide de tenter d’écrire en français, et ce malgré la volonté de son père qui voudrait l’inscrire à l’université de Paris au cours de la faculté de décrets. Il se découvre alors une vocation pour la poésie.

En 1543, Pierre de Ronsard et son père séjournent quelques temps au Mans lors des obsèques de Guillaume du Bellay. C’est à cette occasion que Ronsard rencontre pour la première fois son cousin Joachim du Bellay et Jacques Peletier du Mans, le secrétaire de l’évêque René du Bellay. En mars, il reçoit la tonsure de clerc (il ne sera cependant pas ordonné prêtre) afin de pouvoir percevoir une source de revenu, celui des ecclésiastiques.

Le 6 juin 1544, le père de Ronsard décède. Il décide alors de partir chez Lazare de Baïf.

En 1545, la mère de Ronsard décède. Peu de temps après, en avril, il fait la rencontre d’une jeune fille de treize ans, Cassandre Salviati dans une fête à la cour de Blois. Aussitôt rencontrée, aussitôt disparue, la jeune Cassandre va devenir "l’être inaccessible". Cette dernière épousera en 1546, Jean de Peigné, seigneur de Pray. Elle sera à Ronsard, ce que Laure a été à Pétrarque, et va lui permettre de célébrer l’amour platonique.

Entre temps, Ronsard devient admiratif des oeuvres littéraires de Clément Marot et se donne comme défi de devenir l’égal de ce dernier en réalisant la version française des Odes Épicuriennes d’Horace. Cette même année, il demande l’avis à Jacques Peletier du Mans sur ses essais d’odes horaciennes. Ses débuts sont prometteurs. D’ailleurs, la première ode parue de Ronsard intitulée "L’Ode à Peletier du Mans" se trouve dans l’ouvrage de cet ami.

En novembre 1547, Ronsard s’inscrit à l’Université en compagnie de Joachim du Bellay. Il y suit alors,et ce pendant plus de cinq ans, l’enseignement de Jean Dinemandi dit Dorat, poète et humaniste mais aussi le principal du collège. Il décide de créer avec son ami et quelques autres jeunes poètes un groupe : la Pléiade. Il s’agit de Joachim du Bellay (1522-1560), Etienne Jodelle (1532-1573), Jacques Peletier du Mans (1517-1582), Pontus de Tyard (1525-1605), Dorat (1508-1588), Jean Antoine de Baïf (1532-1589) et Rémi Belleau (1528-1577). Leur objectif est de soutenir le français contre ses détracteurs, enrichir son vocabulaire et son style et composer des œuvres inspirées des auteurs grecs et latins. Il se retrouve très vite le premier de son école. Rien n’aurait pu laisser prévoir quelques années plus tôt son talent pour les lettres et la poésie. Cette année, c’est aussi la disparition de Lazare de Baïf.

En 1549, Ronsard compose "les Amours de Cassandre", recueil de sonnets et publie "l’Epithalame d’Antoine de Bourbon", "Jeanne de Navarre" et "l’Hymne de France". En avril , paraît sous la plume de du Bellay, la célèbre Défense et illustration de la langue française qui constitue le manifeste du groupe de la "Brigade" .
En 1550 , Ronsard publie les Quatre premiers livres des "Odes" et "Ode à la paix" qui le hissent au premier rang des poètes de l’époque. Les Odes sont consacrées à des thèmes très divers, parmi lesquels l’amour du pays natal tient une large place. Une nouveauté y apparaît : la recherche systématique de la régularité des strophes, qui permet de les chanter sur le même air, les exigences musicales conduiront à construire les rimes, dans chaque strophe, selon le même modèle. Marguerite de France puis le roi Charles IX se prennent d’enthousiasme pour ce "Prince des Poètes", tel qu’il s’autoproclame. Pendant deux décennies, Ronsard va jouir d’une grande renommée.

En 1551, commencent quelques discussions houleuses à la Cour entre partisans de Ronsard et de Mellin de Saint-Gelais.

En 1552, Ronsard côtoie les proches du roi : Marguerite (sa sœur), Jean de Morel (son maître d’hôtel), Jean de Brinon (son conseiller), Michel de l’Hospital (son futur chancelier). Son ouvrage "Les Amours" est publié avec le "Cinquième livre des Odes". Les sonnets des "Amours" sont ouvertement influencés par Pétrarque. Les "Odes", que l’auteur veut totalement novatrices du point de vue poétique, tout en utilisant à loisir la mythologie antique, obtiennent un grand succès et font de lui le plus en vue des nouveaux poètes et le chef de file de la Brigade.

En 1553, la Brigade fête le succès de la "Cléopâtre captive" de Jodelle. Michel de l’Hospital arrive, non sans effort, à réconcilier Ronsard et Mellin de Saint-Gelais. A l’automne, arrive l’épidémie de peste sur Paris. Ronsard quitte alors précipitamment cette ville pour la région de Meaux.
En 1554, il publie "Bocages". En 1555, Ronsard s’éprend de Marie Dupin. Cette jeune paysanne le fera renoncer aux complications pétrarquistes que lui inspirait Cassandre. Pour elle, il composera "des poèmes simples et clairs", et publie "les Hymnes", "des Meslanges", et "de la Continuation des Amours".

 

En 1565, il obtient une aumônerie puis un canonicat (prieuré de Saint-Cosme, près de Tours).

De 1569 à 1572, il se lance dans un projet gigantesque, "La Franciade", une Eneïde à la française qui tournera court et se soldera par un échec. "La Franciade" est une épopée savante où Ronsard imagine qu’Astyanax, fils d’Hector, échappé au massacre de Troie, est venu sous le nom de Francion fonder la ville de Paris et le royaume de France. En 1574, à la mort de Charles IX, Ronsard abandonne "la Franciade". Il connaît la disgrâce. Le nouveau roi, l’efféminé Henri III et ses "mignons" le remplace par le jeune poète précieux Philippe Desportes (1546-1606), mais lui laisse sa pension.

En 1578, il rencontre Hélène de Surgères , une des filles d’honneur de la Cour de Catherine de Médicis. Elle vient de perdre dans la guerre civile, Jacques de La Rivière, capitaine, dont elle était éprise. La reine Catherine de Médicis invite le poète à la consoler. Ronsard publie : "Sonnets pour Hélène ", dédiés à "cette beauté aussi remarquable par son esprit que par sa vertu".


Ronsard passe l’été et l’automne 1585 à Croix-Val. Il meurt le 27 décembre dans son prieuré de Saint-Cosme-en-l’Isle près de Tours. Son enterrement eut lieu en janvier 1586. À Paris, le 24 février, des funérailles solennelles et exceptionnelles témoigneront de sa célébrité, un Requiem fut exécuté de son ami Jacques Maudui, et sa mémoire recevra un hommage officiel, au collège de Boncourt.

Peu de temps après sa mort, Ronsard tombe en disgrâce. Malherbes (1555- 1628) le condamne pour la luxuriance de sa langue, les Classiques n’y trouvent rien de ce qu’ils aiment : la mesure, la raison, la rigueur et le bon goût, le Grand Arnauld parlera de ses "pitoyables poésies", Voltaire le jugera "barbare", Ronsard sera redécouvert par Sainte-Beuve et célébré par les Romantiques. C’est qu’il aura fallu deux siècles pour retrouver une telle sincérité du lyrisme. Encore cette réhabilitation n’est-elle pas unanime. Michelet lui consacre, dans son Histoire de France, quelques pages cruelles : "Il tapait comme un sourd sur la pauvre langue française". Mais, dégagée de ses références érudites, mythologiques et courtisanes, la poésie de Ronsard reste aussi jeune, aussi éternelle que ce qu’elle chante le mieux : l’amour et la nature.

 

 

Le Prieuré Saint Cosme sa demeure.

 

 

 

 

 

Prieure_Saint_CosmeBâtis à partir du début du XIème siècle jusqu'au XVème siècle, sur une ancienne île de la Loire, le prieuré de Saint-Cosme et son église s'entourent d'un parc composé de neuf jardins dans lesquels la rose est reine, rendant hommage à l'auteur de "Ode à Cassandre" avec son célèbre sonnet "Mignonne allons voir si la rose, Qui ce matin avait déclose, Sa robe de pourpre au soleil ..."

Ronsard, accueilli par la communauté des moines qui vivait là, devint prieur des lieux de 1565 jusqu'à sa mort en 1585. Lui qui partageait sa vie entre la poésie, les promenades, les prières et le jardinage avait trouvé dans cette propriété un lieu paisible, source d'inspiration.

Le prieuré fut construit à l'emplacement d'un oratoire aux XIème et XIIème siècles. Plus tard, sous Louis XI, l'église est à son tour édifiée et une nouvelle maison du prieur est érigée. Occupé par la communauté des chanoines depuis sa fondation jusqu'au XVIIIème siècle, ce site est un lieu de passage pour les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle.

Le prieuré connaît la prospérité pendant des centaines d'années puis, son déclin entraîne la suppression canonique par l'Archevêque de Tours en 1742. En 1744, les moines quittent le prieuré, l'église sert alors de carrière de pierre. Par la suite, le site devient la résidence de l'archevêque de Tours puis de l'intendant de Cluzel. En 1791, le domaine est mis en vente et est morcelé. Les maraîchers investissent les lieux : habitations, étables et granges dénaturent le site tout en le préservant d'autres détériorations.

Il faut attendre 1925 pour que le président de la Sauvegarde de l'Art Français, avec l'aide de mécènes américains, achète des parcelles de terrain et entame des fouilles permettant la découverte du corps de Pierre de Ronsard. Mais en 1944, les bombardements endommagent une partie du prieuré. En 1946, les fouilles et restaurations reprennent pour se terminer en 1951, date à laquelle le Conseil général d'Indre-et-Loire devient propriétaire des lieux.

Du prieuré, bombardé en 1944, ne subsistent que quelques vestiges dont le superbe réfectoire abritant sa chaire romane et le logis du prieur, ancienne habitation de Pierre de Ronsard. Dehors, au milieu des vestiges de l'église, le prince des poètes, de son tombeau, veille sur le lieu.

La visite permet de découvrir l'architecture et les jardins du prieuré mais surtout de donner une autre dimension aux écrits du poète.

Le prieuré Saint-Cosme possède un grand parc associant les jardins utilitaires du Moyen-âge et des jardins d'agrément de la Renaissance. La rose est maîtresse des lieux. 200 variétés se mêlent à une superbe collection d'iris mais aussi de pivoines, de lavandes, de lys, d'arbustes divers et variés.

Au milieu des ruines de l'église, un arc gothique, le chevet, les chapiteaux romans de la fin du XIème siècle et le tombeau de Ronsard ont résisté aux bombardements de la deuxième guerre mondiale.

En revanche, le réfectoire, construit dans la première moitié du XIIème siècle, fut en partie touché puis restauré. À l'intérieur, la chaire du lecteur est bien conservée et à côté, se trouve "l'hôtellerie", datant du XIIIème siècle, qui abrite aujourd'hui la bibliothèque des Amis de Ronsard.

La visite de la maison du prieur, construite à la fin du XVème siècle sur des fondations plus anciennes permet d'entrer dans l'intimité du poète. Le rez-de-chaussée est composé de deux salles, l'une avec un musée et une maquette de l'ensemble des bâtiments, l'autre offrant une reconstitution de l'histoire du lieu. Le premier étage est réservé aux appartements de Ronsard, c'est à dire sa chambre et le cabinet qu'il utilisait pour écrire ses œuvres. C'est ici que Ronsard, âgé de 61 ans, a dicté ses derniers vers et s'est éteint.

Ce voyage dans l'univers intime de Ronsard aidera les visiteurs à comprendre le parcours du poète, ses œuvres et les raisons qui l'ont amené à se retirer au prieuré Saint-Cosme pendant près de 20 ans.

 

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

  

 

 

 

 

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