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Maisons d'écrivains
7 avril 2008

Jules Barbey d'Aurevilly - Saint Sauveur le Vicomte

Biographie de Jules Barbey d'Aurevilly.

 

 

Barbey_d_Aurevilly"Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes".

 

Jules Amédee Barbey d’Aurevilly naît le 2. novembre 1808, lors d’une partie de whist à l’hôtel particulier de son grand-oncle le chevalier de Montressel à Saint Sauveur-le-Vicomte. L’aîné de quatre frères, il est élevé dans un milieu familial austère, où seuls le salon de sa grand-mère et les contes normands de la servante Jeanne Roussel frappent l’imagination du jeune Jules, le romancier s’en souviendra plus tard. A dix-neuf ans, il part à Paris pour terminer ses études secondaires au Collège Stanislas, où il rencontre le poète Maurice de Guérin, avec qui il se lie d’une grande amitié qui sera brisée en 1839 par la mort de ce dernier.

Reçu bachelier, Jules Barbey  poursuit ses études à la Faculté de droit de Caen. C’est là en 1832 qu’il fait ses premiers pas dans le journalisme avec la Revue de Caen, fondée avec son cousin et le bibliothécaire Trébutien. L’amitié entre Jules Barbey et Trébutien dure, à une intérruption près, jusqu’en 1858, et donne lieu à une importante correspondance littéraire. Dans la Revue de Caen, il publie "Léa", sa première nouvelle. "Le Cachet d’onyx", écrit à la même époque suite à sa déception amoureuse auprès de Louise Cantru des Costils, ne paraîtra que plus tard.

En août 1833, ayant achevé ses études de droit, il s’installe à Paris grâce à l’héritage du chevalier de Montressel. Il écrit beaucoup, mais ne parvient pas à se faire éditer. Vers 1836, l’évolution politique de Jules Barbey le décide à adopter la particule nobiliaire d’Aurevilly dont sa famille dispose. Reçu dans des salons tels que celui de Madame de Fayet et celui de Madame de Vallon, Jules Barbey d'Aurevilly brille par l’esprit de sa conversation. A l’époque où son frère Ernest se marie et son frère Léon prend la robe,  lui, se façonne un personnage de dandy, inspiré du modèle anglais incarné par Lord Byron et surtout par George Brummell, à qui il consacrera une étude publiée par Trébutien en 1844.

L'écrivain collabore à plusieurs revues, telles que le Nouvelliste et le Globe, et pendant un an, il est rédacteur de la Revue du monde Catholique. Paraissent dans divers périodiques "l’Amour impossible", "la Bague d’Annibal", "les Prophètes du Passé", et "le Dessous de cartes d’une partie de whist", la première "Diabolique". Dès sa publication en feuilleton, "Une vieille maîtresse" connaît un succès et suscite une polémique qui tous deux étonnent l’écrivain, désormais, il connaîtra rarement l’un sans l’autre.

En 1851, Jules Barbey d'Aurevilly fait la rencontre de la Baronne de Bouglon, qu’il surnomme son "Ange blanc". Le dandy s’adoucit sous son influence, se réconciliant avec ses parents ainsi qu’avec la pratique religieuse. Le mariage projeté n’aura jamais lieu, mais jusque dans ses vieux jours, Barbey démultipliera les déclarations d’amour à son "éternelle fiancée".

"L’Ensorcelée", publiée en 1852, affirme de nouveau le caractère régionaliste du romancier. En 1860 parait le premier volume des "Œuvres et des Hommes", la série dans laquelle seront édités, pendant près de cinquante ans, les 1.300 articles de critique historique, politique et littéraire écrits par Jules Barbey d'Aurevilly. "Le Chevalier Des Touches", préparé depuis dix ans sur la demande de Madame de Bouglon, paraît en volume en 1864, suivi de près "d’Un Prêtre Marié", qui attirera la colère de l’Eglise.

La mort, en 1868, de Théophile Barbey, père de Jules, met au jour des dettes qui aboutissent à la vente des propriétés familiales à Saint Sauveur-le-Vicomte. Si Barbey, vieillissant, retourne plus souvent dans son pays natal, il préfère désormais séjourner à Valognes.

L’édition des "Diaboliques" en 1874 entraîne l’auteur dans un procès pour outrage à la morale publique. Le procès qui, selon Barbey, est un prétexte à "faire payer au Romancier la rigueur du Critique", terminera en un non-lieu, mais Jules Barbey d'Aurevilly attendra huit ans avant de rééditer l’Œuvre.

A près de soixante-dix ans, Barbey est toujours le causeur étincelant, le dandy superbe d’antan et accueille dans son modeste appartement parisien de jeunes admirateurs tels que Léon Bloy et François Coppée. S’il est moins solitaire qu’autrefois, il se montre néanmoins soucieux d’éloigner ceux qui cherchent uniquement à profiter de la renommée dont il dispose maintenant.

En 1879, il rencontre Louise Read, qui deviendra sa secrétaire et qui se consacrera à l’écrivain dans les dernières années de sa vie. C’est elle, légataire universelle de Barbey, qui mènera à terme la publication des "Œuvres et des Hommes". L’année 1882 voit la publication de la dernière Œuvre romanesque de l'écrivain, "Une Histoire sans nom". "Ce qui ne meurt" pas, publié en 1883, représente la version définitive de "Germaine", écrit en 1835.

Jules Barbey d'Aurevilly, dont la santé s’affaiblit depuis quelques années, s’éteint à Paris le 23 avril 1889, suite à une grave hémorragie. Il a 80 ans.

 

 

Saint Sauveur le Vicomte son musée.

 

 

 

Musee_BarbeyA la mort de Jules Barbey d'Aurevilly en 1889, Louise Read, sa secrétaire, reste en contact avec les amis de l'écrivain normand disparu et conserve son appartement au 25 rue Rousselet à Paris.

En 1909, Louise Read et Georges Lecomte, devenu Président de la Société des gens de Lettres, prennent l'initiative de constituer un Comité pour ériger un monument à la mémoire de Jules Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Un buste en bronze réalisé par Auguste Rodin et soutenu par un piédestal en granit dessiné par l'architect Nénot est inauguré le 28 novembre 1909 en présence de Frédéric Masson, membre de l'Académie Française. Un autre buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Louis Alix sera inauguré à Valognes en 1938.

Au début des années 1920, le propriétaire de l'appartement de la rue Rousselet à Paris donne congé à Louise Read et elle se trouve dans l'impossibilité de conserver plus longtemps les manuscrits, le mobilier et tous les souvenirs de Jules Barbey d'Aurevilly. Elle s'adresse alors à Pierre Le Marinel, maire de Saint-Sauveur-le-Vicomte et en fait don à la Ville. Un musée est constitué en 1925. Ce premier musée aménagé à l'étage d'un bâtiment qui se trouve dans la cour basse du Vieux Château est confié à Louis Yver qui sera le premier conservateur du musée. Constitué de deux pièces, ce musée est conçu comme une maison d'écrivain et reprend l'agencement de l'appartement parisien.
L'inauguration du musée donne lieu le 28 juin 1925 à des cérémonies où Henri Bordeaux, représentant de l'Académie Française, célébre "le Walter Scott normand".

L'année suivante, le 23 avril 1926, les cendres de Barbey d'Aurevilly sont transférées du cimetière Montparnasse au pied du Vieux Château à Saint Sauveur le Vicomte dans un petit cimetière où repose Léon Barbey d'Aurevilly, le frère de Jules.

 

Le 1er août 1937, une plaque commémorative est apposée sur la façade de la maison natale de Jules Barbey d'Aurevilly, place du Fruitier. L'inauguration de cette plaque se fera en présence de Georges Lecomte, membre de l'Académie Française et de Léo Larguier de l'Académie Goncourt.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le baron Jean de Beaulieu, fondateur de la Société Barbey d'Aurevilly, intervient auprès des autorités allemandes pour éviter la fonte du buste de Barbey d'Aurevilly. Dans les mois qui précédent le débarquement de 1944, le vieux Château devient un lieu d'hébergement pour les prisonniers russes et le musée est réquisitionné par l'occupant. Le maire de l'époque, Ernest Legrand déplace alors les collections du musée dans les combles d'un des immeubles de l'Hospice, bâtiment accolé au donjon et qui ne sera pas épargné par les bombardements. Il ne restera pas grand chose des collections du musée : le mobilier est broyé, les portraits détruits à l'exception de celui de Théophile Barbey, le père de l'écrivain, retrouvé intact. Pierre Leberruyer, manifestant très tôt son intérêt pour la cause aurevillienne, sauvera des décombres des valises contenant des livres, des manuscrits et quelques vêtements et petits objets. Ainsi, les deux volumes reliés des lettres autographes de Barbey d'Aurevilly à Louise Read, les copies manuscrites de la correspondance avec Trébutien et des ouvrages portant des dédicaces de la main de Barbey d'Aurevilly sont sauvés de la destruction.

En 1951, Monsieur Seguin, bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale, est chargé par la Direction des Musées de France de dresser un inventaire de ce qui reste des collections. Puis, en 1953, Auguste Cousin, successeur d'Ernest Legrand, forme un Comité en vue de reconstituer un second musée Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

Après une interruption de douze années, le musée Barbey d'Aurevilly rouvre ses portes le 22 avril 1956 au logis Robessard. L'inauguration est présidée par Henri Larrieu, préfet de la Manche en présence d'éminents représentants des Lettres, en particulier de Jacques de Lacretelle de l'Académie Française. A l'occasion de cette inauguration, Louis Beuve déclame une Ode à Barbey d'Aurevilly en patois normand.

A partir de cette époque apparaît le souci de valoriser le patrimoine touché par les destructions de la guerre. Une attention particulière est portée aux sites aurevilliens et les différents conservateurs qui se succèdent au musée, notamment Roger Marie et Pierre Leberruyer, expriment leur volonté d'enrichir les collections du musée. Louis Yver fait ainsi don au musée de quelques pièces encore en sa possession. En 1959, le buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Zacharie Astruc, pièce de collection du Louvre, est mis en dépôt au musée Barbey d'Aurevilly. En 1961, le précieux manuscrit des "Disjecta Membra" entre au Musée. En 1963, 77 lettres autographes inédites de Barbey d'Aurevilly à Hector de Saint-Maur sont acquises. En 1966, la copie du portrait de Barbey d'Aurevilly réalisé par Emile Lévy et dont l'original est conservé au Musée de Versailles intègre les collections du musée.

En 1989, lors de la commémoration du Centenaire de la mort de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée est transféré. En effet, la maison familiale de l'écrivain est acquise à la fin des années 1980. Le 3ème et actuel musée ouvre donc ses portes au 1er étage de la maison familiale située au 64 rue Bottin Desylles à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

En 2008, à l'occasion du Bicentenaire de la naissance de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée double son espace d'exposition en récupérant le rez-de-chaussée de la maison familiale utilisé jusqu'en 2007 par la Communauté de communes. Les collections sont en cours de numérisation aux Archives départementales de la Manche à Saint-Lô et le musée fermé pour travaux de rénovation et réaménagement complet proposera à partir de juin 2008 une interprétation originale de la vie et des oeuvres de Barbey d'Aurevilly tout en respectant l'historique du musée. 

 

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Crédit photographique : certaines images utilisées pour illustrer ce billet sont la propriété du blog Photograff réalisé par Miss Yves.

 

Procurez des ouvrages de Jules Barbey D'aurevilly

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON  :

 

 

 

 

 

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4 avril 2008

Colette - Saint Sauveur en Puisaye

Biographie de Colette.

 

 

Colette"Il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne".

 

Sidonie-Gabrielle Colette naît le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne. Sa mère, Sidonie Landoy, avait épousé Jules Robirieau-Duclos de qui elle eut deux enfants : Juliette (ma sœur aux longs cheveux) et Achille (l'aîné sans rivaux). Après le décès de ce premier mari, elle épouse le capitaine Joseph-Jules Colette le 20 décembre 1865. Ce dernier est un ancien officier de carrière. Blessé durant la campagne d'Italie et amputé de la jambe gauche, il a quitté l'armée et a été nommé percepteur de Saint-Sauveur. De ce second mariage, avant le futur écrivain, était né Léo.

La jeune fille fréquente l'école communale et cette éducation s'achève au moment où elle passe avec succès son brevet élémentaire, les 1er et 2 juillet 1889 dans la ville voisine d'Auxerre. La même année, la maison familiale de Saint-Sauveur est vendue par autorité de justice. Les Colette sont à présent très endettés, Joseph-Jules Colette ne s’étant pas montré à la hauteur des responsabilités financières qui lui incombent. Ils doivent quitter la ville et se réfugier à Châtillon-Coligny, dans le Loiret, chez Achille, devenu médecin. L’adolescente regrettera longtemps l’éloignement et la disparition de la maison de son enfance.

Trois années plus tard, le 15 mai 1893, Sidonie-Gabrielle Colette se marie à Henri Gauthier-Villars, dit "Willy", le fils cadet d'Albert-Gauthier-Vilars, ancien camarade de promotion du Capitaine Colette devenu un grand éditeur. Le couple s'installe peu après au 28 rue Jacob à Paris, puis rue de Courcelles en 1901. A l'époque, Willy collabore à L'Écho de Paris, à La Revue blanche, à la Revue encyclopédique. Le journaliste est aussi un homme de lettres, qui s'est fait connaître par le passé en publiant une série de romans légers :" La Môme Picrate", "Un petit Vieux bien propre", "Suzette veut me lâcher". Fort goûté pour son esprit et ses calembours dans les salons à la mode, Willy initie sa femme à la vie du Tout-Paris littéraire. Celle-ci fait d'ailleurs bientôt partie de ses "nègres", une équipe de tacherons des lettres, à l'origine d'une abondante production. En 1900, est ainsi publié "Claudine à l'école", sous le seul nom de Willy, puis "Claudine à Paris", un volume signé cette fois ci "Willy et Colette Willy", "Claudine en ménage" en 1902 et enfin "Claudine s'en va" l'année suivante, qui clôt la série. Colette rédige et publie ensuite sous son seul nom "Dialogues de bêtes" en 1904. Ce dernier volume, où elle montre pour la première fois toute la tendresse qui la lie au monde des animaux, est préfacé par le poète Francis James.

Colette s'éloigne à présent de son mari. Avec la fille du duc de Morny, "Missy" la scandaleuse, divorcée d'avec le marquis de Belbeuf, qui fume le cigare et s'habille en homme, elle vit à présent au 44, rue Villejust. Le divorce d’avec Willy ne sera cependant prononcé que le 21 juin 1910, après une séparation de corps et de biens. Dès le début de l'année 1906, Colette prend des leçons de pantomime avec Georges Waag, dit "Wague", un comédien de renom qui a renouvelé l'art du mime. Dans les années qui suivent, de 1907 à 1912, elle joue en sa compagnie de nombreuses pièces sur les scènes parisiennes : "Le Désir", "L'Amour", "L'Oiseau de nuit". Enfin, le 3 juillet 1907, la comédienne fait scandale au Moulin rouge, en apparaissant dans un léger déshabillé avec Missy dans une autre pantomime baptisée "Rêve d'Égypte". Deux années plus tard, elle joue également dans la pièce "En camarades", au théâtre des Arts. Colette poursuit également son activité d'écrivain. Elle publie "Les Vrilles de la vigne" en 1908, qui raconte notamment son expérience de la scène, puis "L'Ingénue libertine" l'année suivante et "La Vagabonde" en 1910. A ce dernier volume, le jury du prix Goncourt attribue trois voix.

Elle prête également sa plume au journal La Vie parisienne. L'écrivain fait ainsi la connaissance du rédacteur en chef du grand quotidien, Henry de Jouvenel des Ursins, avec lequel elle se marie le 19 décembre 1912. Le couple aura une fille, prénommée également Colette mais surnommé par sa mère "Bel-Gazou", qui nait le 3 juillet 1913. Peu après le commencement du premier conflit mondial, Colette assure les gardes de nuit auprès des blessés soignés au Lycée Janson-de-Sailly, qui est transformé en hôpital. "La Paix chez les bêtes" paraît en 1916, puis "Les Heures longues" en 1917 et enfin "Dans la foule", à l'heure où l'armistice du 11 novembre met fin aux combats. C’est l’heure de la reconnaissance. Le 25 septembre 1920, Colette se voit décernée la Légion d'Honneur. Grâce à son talent de plume , elle se voit bientôt confier la direction littéraire du journal Le Matin. Pendant quatre années, jusqu’au mois de décembre 1923, Colette se rend ainsi chaque jour de la semaine à son bureau, situé au quatrième étage et qui donne sur le boulevard Poissonnière, afin d’y préparer les pages qui sont de son ressort. Outre la chronique dramatique et le panorama des dernières nouveautés littéraires, elle doit ainsi sélectionner les manuscrits que lui font parvenir divers auteurs et qui alimentent sa rubrique des "Mille et un matins".

En 1920, paraît "Chéri". C’est un nouveau succès, qui se prolonge avec "La Fin de Chéri". Vient ensuite "Le Blé en herbe" en 1922, un court roman consacré aux amours de jeunesse. L'écrivain se sépare bientôt d'André de Jouvenel. Le divorce sera prononcé le 6 avril 1925. Elle entame une tournée de conférences dans le Midi de la France, à partir du 9 novembre 1923, et adopte à cette époque le simple nom de "Colette" pour signer ses ouvrages. D'avril à septembre 1924, poursuivant une collaboration jusque là fructueuse avec la presse parisienne, elle donne chaque dimanche un article de chronique pour Le Figaro dans une rubrique intitulée "L’Opinion d"une femme". Au mois de mars 1925, a lieu la première représentation à l'Opéra de Monte-Carlo de "L'Enfant et les sortilèges", un opéra de Maurice Ravel dont l'écrivain a rédigé le livret. L'œuvre suscite l'enthousiasme du public et Colette s’illustre ainsi dans un nouveau registre. A cette époque, elle se lie à Maurice Goudeket, un homme d'affaires. De retour d’un voyage au Maroc, Colette quitte son appartement du boulevard Suchet et s'installe près du Palais-Royal, au 9 rue du Beaujolais, où elle résidera définitivement en 1938. L'écrivain acquiert également une villa, La Treille muscate, à Saint-Tropez, "au bord d'une route que craignent les automobiles".

De nouveaux romans sont édités dans les années qui suivent : "La Naissance du jour" en 1928, "La Seconde" l'année suivante, "Sido" en 1930. Colette, qui est maintenant reconnue comme une des grandes femmes de lettres de son temps, reprend également ses tournées de conférences, d'abord au Maroc puis en Europe - en Allemagne, en Suisse et en Belgique. L'écrivain se casse la jambe le 5 septembre 1931, un accident dont elle conservera quelques séquelles. Le 1er juin 1932, elle ouvre un institut de beauté, à Paris, rue Miromesnil. Précédent "Duo", "La Chatte" est publiée en 1933, année où Colette renoue avec la critique dramatique dans les colonnes du Matin. Le 9 mars 1935, l’écrivain féministe se marie pour la troisième fois, à Maurice Goudeket. Au mois de juin, les deux époux sont à bord du paquebot Normandie, qui effectue sa première traversée de l'Atlantique à destination de New-York.

Peu après la déclaration de guerre à l'Allemagne nazie, Colette anime une émission radiophonique à Paris-Mondial, à destination des pays d'outre-mer. A la fin du printemps 1940, elle fuit Paris, comme des milliers de Français jetés dans l’Exode, et gagne Curemonte, en Corrèze, où réside sa fille. Le 11 septembre, l'écrivain est de retour dans la capitale, alors que commence l'Occupation. En 1941, ses souvenirs paraissent sous le titre de "Journal à rebours". Bientôt cependant, Colette est clouée au lit par les crises d'arthrite. Une nouvelle épreuve l’attend ensuite. Au mois de décembre 1941, son mari est arrêté et interné au camp de Compiègne, en raison de ses origines juives. L’écrivain, à force de démarches, parvient à le faire libérer le 6 février 1942. "De ma fenêtre" en 1942, puis "Le Képi" et enfin "Trois-six-neuf" sont publiés pendant la guerre. En 1945, Colette est élue à l'Académie Goncourt, devenue après un demi-siècle d’existence une institution du monde des lettres. Elle en devient la présidente en 1949. Cette année-là, les Éditions du Fleuron fondées par son mari entament la publication de ses œuvres complètes.



Le 3 août 1954, Colette décède à Paris. La Quatrième République lui rend hommage par des funérailles nationales, non religieuses, qui sont organisées au Palais royal, le 7 août suivant, tandis que l'écrivain est inhumée au cimetière du Père-Lachaise.

 

 

Saint Sauveur en Puisaye sa maison.

 

 

 

Colette_maison_natale"Je m'appelle Claudine, j'habite Montigny, j'y suis née en 1884, probablement je n'y mourrai pas". Cette phrase est la première du roman "Claudine à l'école". Tout le monde sait que Montigny dissimule le nom du vrai pays de Colette, Saint Sauveur en Puisaye.

Le 28 janvier 1873, rue de l’Hospice - devenue rue Colette - à Saint-Sauveur, Gabrielle Colette naît de Sido et Jules Colette. Une longue maison dans une rue en pente, une grande cour derrière, qui conduit au "jardin du haut", celui des fouillis de fleurs, et au "jardin du bas", celui du potager.

"Grande maison grave, revêche avec sa porte à clochette d'orphelinat, son entrée cochère à gros verrou de geôle ancienne, maison qui ne souriait qu'à son jardin. Son revers, invisible au passant, doré par le soleil, portait manteau de glycine et de bignonier mêlés, lourds à l'armature de fer fatiguée, creusée en son milieu comme un hamac, qui ombrageait une petite terrasse dallée et le seuil du salon... Le reste vaut-il la peine que je le peigne, à l'aide de pauvres mots ? Je n'aiderai personne à contempler ce qui s'attache de splendeur, dans mon souvenir, aux cordons rouges d'une vigne d'automne que ruinait son propre poids, cramponnée, au cours de sa chute, à quelque bras de pin".


Si cette maison n'est pas ouverte au public, le Musée Colette quelques dizaines de mètres plus haut, a élu domicile dans le château de Saint Sauveur en Puisaye qui offre une vue imprenable sur la ville et la maison natale de Colette.

Colette habita de nombreuses maisons au cours de sa vie, aucune n'était disponible pour un musée, il a donc fallu en créer une, et le lieu retenu fut le château de Saint Sauveur en Puisaye. Réalisé par l'artiste plasticienne Hélène Mugot, et baigné d'une lumière bleue, affectionnée par Colette, le musée présente une reconstitution de la chambre et du salon du Palais Royal, rue du Beaujolais, dans laquelle a séjourné l'écrivain, ainsi que de nombreuses photographies et objets personnels, comme ses boules de verres et ses papillons.

Le visiteur peut également découvrir des livres illustrés par les plus célèbres artistes des années 1910 à 1950, des dédicaces, des revues contemporaines, des lettres, des cartes postales de Colette, et des photographies de grands artistes : Lee Miller, Pierre Jahan ou encore Pierre Brochet.

Dans la bilbiothèque en trompe l'oeil, 1500 faux livres s'ouvrent sur ses plus belles phrases. Ainsi, Colette peut revivre en son pays natal, même si elle n'y revint que très rarement après son départ.

 

 

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Pétition pour la sauvegarde de la maison natale de Colette.

 

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3 avril 2008

Pierre Corneille - Rouen

 

Biographie de Pierre Corneille.

 

 

 

Pierre_Corneille"Le temps est un grand maître, il règle bien des choses".

 

 

Pierre Corneille est né le 6 juin 1606, à Rouen. Il est issu d'une famille de petite bourgeoisie, dont le père avait la charge de maître des eaux et forêts (La Fontaine obtiendra la même charge plus tard). Il est l'aîné de six frères et sœurs, l'un de ses neveux sera Fontenelle, homme de science et de lettres, qui laissera outre son "Discours sur la pluralité des mondes", un témoignage sur son célèbre oncle. Un de ses frères, Thomas, sera à son tour, un auteur dramatique.

Corneille fait des études brillantes dans un collège de Jésuites à Rouen, et reçoit le Premier Prix de vers latins de la classe de Rhétorique à 13 ans.  Il se passionne pour les stoïciens latins, et pour leur éloquence logique et raisonneuse, ce qui marquera profondément  la construction de ses tirades. Comme tous les aînés, il est amené à poursuivre des études de droit, et devient avocat en 1624. Mais Corneille a un handicap : grand timide, l'aisance verbale des grands maîtres du barreau lui manque cruellement. Il préfère écrire.

A cette époque, il tombe amoureux d'une demoiselle : Catherine Hue, qui malheureusement préfère se marier à Thomas du Pont, conseiller-maître à la Cour des Comptes de Normandie, dont la situation sociale est plus prometteuse. Il en restera meurtri toute sa vie. De ses déconvenues de jeune homme, il écrit une pièce, "Mélite", qu'il propose à la future troupe du Marais, de passage à Rouen, menée par l'acteur Montdory. Cette comédie rencontre un vif succès, et Corneille décide d'abandonner le droit pour le théâtre dès 1629.

A partir de 1631, Corneille s'essaye à tous les genres théâtraux : il fait jouer la tragi-comédie de "Clitandre" et "La Veuve", puis "La Suivante" et  "Place Royale", en 1634. Cela le conduit à être présenté au Cardinal de Richelieu en personne. Ce dernier se pique d'écrire des pièces de théâtre et propose à Corneille de rejoindre Boisrobert, Colletet, l'Estoile et Rotrou afin de former la Société des Cinq Auteurs, chargée de composer des pièces d'après les canevas du Cardinal. Corneille accepte de participer à la Société entre deux de ses propres pièces. Le Cardinal fait anoblir le père de Corneille et verse à l'auteur 1500 livres de rentes, jusqu'en 1643. Mais le dramaturge commence à avoir de l'assurance et il se permet de modifier quelques idées du Cardinal, ce qui lui vaut un refroidissement de la part du pouvoir.


Corneille écrit sa première tragédie, "Médée", en 1635, et c'est en 1636, qu'il fait l'apologie du théâtre dans une pièce hybride  "L'Illusion comique". Dans cette œuvre Corneille propose une allégorie de la vie par le jeu, par la mise en abyme du théâtre dans le théâtre, thème profondément baroque, traité de façon parfois féerique. Il alterne les passages de franche comédie, avec notamment le personnage de Matamore, et des scènes inspirées de la tragédie. 

La même année, un ami, Monsieur de Chalon, conseille à Corneille de lire Guilhem de Castro. Dans sa comédie, "Las Mocedades del Cid" (Enfances du Cid) de 1618, il y trouve un personnage atypique : Rodrigue nommé le Cid (de l'arabe Sidi, seigneur) Campeador (batailleur) par le roi de Castille après sa victoire écrasante sur les Maures. Il épouse la fille d'un homme qu'il a tué. Ce personnage est inspiré d'une chanson de gestes du Moyen Age qui retrace les exploits de Rodrigo Díaz de Bivar, chevalier mercenaire chrétien, grande figure de la Reconquista au XIème siècle, mais figure ambiguë car il a porté aussi les armes aux côtés des musulmans. Rodrigo avait tué un homme et dans le code du Moyen Age, le coupable devait soit subir le châtiment de la loi soit épouser la fille du défunt. Ce mariage n'avait rien de choquant à l'époque ce qui n'était pas le cas au XVIIème siècle. De fait le Cid épousa Jimena (Chimène) Díaz. Corneille détient les noms des principaux protagonistes et y rajoute une intrigue romanesque pour produire sa plus célèbre pièce : "le Cid".

Le rôle du Cid est attribué à l'un des grands acteurs de l'époque : Montdory. La pièce est jouée en  janvier 1637, le succès est immédiat. Louis XIII décide d'anoblir le père de l'auteur. Corneille connaît une gloire éclatante à 30 ans.

Mais les détracteurs se manifestent aussitôt : Georges Scudéry trouve le sujet mauvais et invraisemblable (un homme épouse la fille dont il a tué le père !). On chuchote que le Cardinal, rancunier, aurait sa part dans les attaques contre la pièce. On accuse Corneille de plagiat, alors que les auteurs de l'époque, Molière ou La Fontaine empruntaient eux aussi leurs sujets à des sources diverses, de l'Antiquité notamment. Seul Guez de Balzac prend la défense de l'auteur. Il écrit à Scudéry : "Corneille a un secret qui a mieux réussi que l'art lui-même". 

Puis c'est en 1638, "Les Sentiments de l'Académie" sont publiés. Chapelain et ses confrères jugent que la pièce n'est pas conforme aux règles (la règle des 3 unités : lieu, temps, action) ni aux bienséances (Chimène ne peut épouser Rodrigue). Corneille n'écrira plus pendant 2 ans. Il épouse Mademoiselle de Lampérière et mène une vie tranquille, à Rouen sa ville natale, loin de l'agitation de la cour.

La fibre théâtrale reprend cependant Corneille. Il s'inspire de l'histoire romaine, de la Vie des Saints du Xème siècle pour écrire "Horace" en 1640, "Cinna", 1642, "Polyeucte", 1643, "La mort de Pompée". Il revient à la comédie avec "Le Menteur" en 1644, puis "La Suite du Menteur", s'oriente vers le mélodrame avec "Rodogune" en 1645.

Mazarin subventionne le dramaturge qui à cette époque, vend ses œuvres aux libraires (pratique inexistante jusque là) et est accusé par ses ennemis de se comporter comme un vulgaire commerçant. Les critiques sont aussi alimentées par la tentation de la vanité chez cet auteur ambigu qui n'hésite pas à écrire en tête de ses ouvrages : "Je ne dois qu'à moi seul toute ma renommée".  ou à prendre pour devise : "Je sais ce que je vaux et crois ce qu'on m'en dit", qui sera reprise par Chateaubriand.

L'irrésistible ascension de Corneille est arrêtée lorsque en 1646, la pièce à sujet sacré, "Théodore" connaît un cuisant échec. L'auteur est néanmoins élu à l'Académie en 1647.

Corneille se tourne alors vers un genre qui lui a plutôt réussi, la pièce à Machine. En 1650, deux ans après la Fronde, qui a retardé les premières représentations, est jouée "Andromède". Puis c'est la comédie héroïque qui le tente, et il écrit "Don Sanche d'Aragon", pièce très romanesque qui le fait renouer avec le succès.

C'est "Nicomède", 1651, qui remet sur le devant de la scène la figure du héros stoïcien. La pièce, pourtant un peu austère, reçoit un bon accueil, mais elle semble déplaire au Pouvoir, Mazarin croyant y voir un éloge de Condé. Corneille se voit retirer sa charge et sa pension. En 1652, c'est un nouvel échec qui attend Corneille : "Perthrarite". Jusqu'à 1658, Corneille se tait, médite et traduit en vers des ouvrages religieux, dont "Une imitation de Jésus- Christ".

Il retrouve un appui en 1658 en la personne de Fouquet, le surintendant des finances de Louis XIV. Il donne "Œdipe" en 1659. En 1660, comme un bilan de sa carrière, il publie ses œuvres complètes, ainsi que 3 discours théoriques sur son art : "I- De l'utilité et des parties du poème dramatique ; II- De la tragédie ; III- Des trois unités".

Après un retour à la pièce à machine avec "La Toison d'Or", en 1661, il  retrouve l'histoire romaine, avec "Sertorius" (1662), "Sophonisbe" (1663), "Othon" (1664). Après l'arrestation de Fouquet, il est à nouveau subventionné par Louis XIV.

En 1666 c'est l'échec d'"Agésilas", et Corneille se fourvoie ensuite dans le traitement de ses héros, "Attila", en 1667, met en scène un monstre tendre, et dans "Tite et Bérénice" en 1670, il donne un rôle d'amoureux à un personnage qui est considéré comme un tyran cruel dans l'Histoire.

Corneille se sent vieux, affaibli tant par la maladie que par l'émergence d'un rival, insolemment jeune et brillant : Racine. C'est d'ailleurs la "Bérénice" de ce dernier qui l'emporta aux yeux du public sur "Tite et Bérénice".

Comme pour se distraire, Corneille cède au charme du lyrisme amoureux et rafraîchissant dans "Psyché", qu'il écrit en grande partie avec Molière en 1671. Puis c'est "Pulchérie" en 1672 et surtout "Suréna", en 1674, qui mêle la tendresse et l'héroïsme retrouvé.

Conscient que les temps ont changé, les modes ont passé, qu'il n'est plus le Grand Corneille de jadis, le dramaturge prend sa retraite définitive à 69 ans.

Louis XIV fait quand même jouer à Versailles "Cinna", "Horace", "Pompée", "Œdipe", "Sertorius" et "Rodogune" en 1676, mais les valeurs prônées par ses pièces semblent démodées.

Le 1er octobre 1684 Corneille meurt, dans des conditions matérielles très modestes.

 

 

Rouen sa maison natale.

 

 

maison_natale_Pierre_En août 1584, le grand père de Pierre Corneille devient propriétaire de deux logis contigus situés dans une ruelle donnant sur la Place du Vieux Marché. Ces demeures sont alors désignées par les qualificatifs de "grande" et de "petite" maison, et c'est dans la dite "petite" au 17 rue de la Pie, aujourd'hui le 4, que voit le jour le 6 juin 1606, l'auteur du Cid, alors que son frère Thomas voit le jour dans la "grande", de même que leur soeur Marthe, mère d'un autre rouennais célèbre, Fontenelle.

A la mort de leur père en 1639, Pierre et Thomas héritent de leurs maisons natales respectives. Voisins, et qui plus est, mariés à deux soeurs, les frères Corneille sont très proches tout au long de leur vie. C'est ensemble qu'ils quittent la rue Pie pour s'établir définitivement à Paris en 1662. Pierre Corneille ne se sépare pas pour autant de sa maison natale, il ne le fera que bien plus tard, un an avant sa mort. Pendant cinquante-six années consécutives, il vit dans cette maison de famille où il devient lui-même père de nombreux enfants. La vie rouennaise du célèbre dramaturge se partage alors entre sa profession d'avocat qu'il exerce au Parlement, et sa maison de la rue de la Pie, foyer domestique et lieu d'écriture où il compose une partie de son oeuvre. C'est à Rouen qu'il compose ses premières oeuvres, des comédies telles que "Melite" 1630, "La galerie du Palais" 1633, "l'illusion comique" 1636. Ville natale, puis lieu de vie de Corneille, Rouen reste cependant absente de ses écrits. La dramaturgie classique, réclame en effet des cités antiques, scènes mythiques où Horace, Cinna, Nicomède pour ne nommer qu'eux, sont fatalement confrontés au choix cornélien du devoir et du sentiment.

Depuis sa vente en 1683 et jusqu'au XX ème siècle, la maison connaît toutes sortes d'avatars. Elle manque d'être rasée au siècle des Lumières, afin de permettre la construction d'un nouvel Hôtel de Ville, fin dont elle réchappe grâce à l'abandon du projet jugé trop onéreux. Au début du XIXème siècle, un serrurier l'achète à la mairie et en fait son atelier. L'artisan entreprend des restaurations importantes mais avant que le plâtre ne recouvre la façade typiquement normande, son fils, par un heureux hasard, élève à l'Ecole des Beaux Arts de Rouen, en fixe par le dessin, l'aspect extérieur. Initiative judicieuse, car des travaux d'urbanisme bouleversent la physionomie de la maison sous le Second Empire et la façade est démolie puis reconstruite deux mètres en arrière afin d'élargir la rue.

Par la suite, le lieu demeure longtemps un débit de boisson. L'année 1906 et ses festivités commémoratives en l'honneur du tricentenaire de la naissance du poète, sont l'occasion d'une prise de conscience de la valeur patrimoniale du lieu.  Un comité se forme dans le but de réunir des fonds, son activité aboutit en 1912, date à laquelle la maison est remise à la Ville de manière à être restaurée 'entres autres en lui restituant sa façade) et d'y installer un musée cornélien. Enrichi en 1917 par le don de la précieuse collection  d'Edouard Pelay, le musée cornélien est inauguré en 1921. Ce rouennais bibliophile, féru de Corneille, a réuni pendant près de soixante ans, des éditions originales, des traductions, des livres rares mais également des gravures, estampes et autres documents se rapportant tous au célèbre auteur et à sa famille.  Le Musée dispose également d'un petit secrétaire authentique, ce cabinet cache dans ses tiroirs l'écriture de Corneille, petits mots d'encre qui dévoilent l'identité du propriétaire par l'allusion au "Cid". Derrière un mécanisme ingénieux, des boîtes révèlent aussi le caractère de l'homme, qui s'avère prévoyant si l'on en croit la boîte nommée " trésor de réserve" et consciencieux autant qu'organisé dans le travail, comme le montre les suivantes "à retoucher" et "mes notes".

En somme, il reste aujourd'hui de la "petite" maison de Corneille, l'atmosphère d'une demeure de l'époque, meublée dans le style Louis XIII, évoquant bien l'esprit de l'ancien maître des lieux, l'itinéraire racontant Corneille à travers les siècles, permet au visiteur qui parcourt ces pièces, d'imaginer aisément le quotidien de ce virtuose du vers, figure majeure du classissisme français.

 

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2 avril 2008

Jean Racine - Port Royal

Biographie de Jean Racine.

 

 

Jean_Racine"On ne peut vaincre sa destinée".

 

Racine naît en 1639. Orphelin à trois ans, issu d'une famille de petits bourgeois proches des milieux jansénistes, Racine est admis aux Petites Ecoles de Port Royal grâce à la protection de sa grand mère. Il y est élève jusqu'en 1653. Le jansénisme est condamné cette même année. Il poursuit sa scolarité au collège de Beauvais, à Paris, avant de revenir à Port Royal en 1655, à l'Ecole des Granges. En 1658, il suit les cours de logique du collège d'Harcourt, à Paris. L'enseignement qu'il reçoit est fondé sur l'étude de la Bible, de la rhétorique et des auteurs grecs et latins qu'il lit à livre ouvert. Cette solide culture antique lui fournira de nombreuses sources d'inspiration et de réflexion pour son théâtre.

Racine est ambitieux et compte faire carrière dans le monde. Depuis la prise du pouvoir par Louis XIV à la mort de Mazarin, en 1661, la "jeune cour" qui entoure le monarque mène une vie de plaisirs et de raffinement. Il prend ses distances avec ses maîtres de Port Royal, peu favorables à ses projets, et assez mal vus à l'époque. Cet éloignement ne constitue cependant pas une rupture. Après quelques poèmes et une première tragédie, "La Thébaïde", jouée par Molière sans beaucoup de succès, il emporte une première victoire en 1665 avec "Alexandre", pièce à la gloire de Louis XIV. A cette occasion, il se brouille avec Molière en confiant l'exécution de sa pièce à une autre troupe : depuis "Tartuffe", interdit en 1664, ce dernier n'est plus indiqué pour servir les vues du jeune auteur en quête de gloire. L'année suivante voit sa rupture avec Port Royal : Racine répond violemment aux jansénistes en affectant de prendre pour lui l'accusation d'être un "empoisonneur public". C'est également pour lui l'occasion de défendre le théâtre, qui fait partie selon lui des choses qui sans être saintes sont innocentes.

Durant cette période, il se lie d'amitié avec La Fontaine (1659) et Boileau (1663).

Son premier véritable triomphe est "Andromaque", qui fait pleurer avec délectation mondains et courtisans en 1667. Au faîte de sa gloire, il entreprend même de rivaliser avec Molière avec sa comédie "Les Plaideurs" en 1668. Alors que Corneille commence à passer de mode, il s'impose sur son terrain avec deux pièces dont le sujet est emprunté à l'histoire romaine, "Britannicus" en 1669 et "Bérénice" en 1670, qui l'emporte dans le coeur du public sur la pièce rivale, "Tite et Bérénice". Suivent "Bajazet", orientale et sanglante, en 1672, les rebondissements de "Mithridate" en 1673, "Iphigénie en Aulide" en 1674. Les préfaces de ces pièces montrent à quel point Racine est soucieux d'explorer les virtualités du genre et de justifier ses choix esthétiques.

L'année de la mort de Molière, en 1673, l'Académie Française lui ouvre ses portes. Il est anobli en 1674 et se voit attribuer la charge lucrative de trésorier de France. Succès, carrière, amour (la Champmeslé, tragédienne adulée, est sa maîtresse), tout lui sourit.

Quelques résistances commencent à apparaître à ce succès vertigineux. D'abord le genre lyrique, de plus en plus en faveur avec notamment les opéras de Lully, constitue un nouveau rival quand Racine semblait avoir triomphé de tous les précédents.

1677, la représentation de "Phèdre" est l'occasion d'affrontements plus aigus qu'à l'accoutumée avec le parti cornélien. Duels de sonnets, injures, menaces de bastonnade, l'affaire est suffisamment sérieuse pour nécessiter l'intervention de Monsieur, frère du roi.

Il restait au roi de la tragédie une marche à gravir pour parvenir au sommet : c'est chose faite quand il devient en 1677 historiographe du roi avec Boileau.

Racine prend alors ses distances avec le théâtre et par la même occasion, se rapproche de Port Royal. Dans le même temps grandit la dévotion du roi qui épouse en 1684 Mme de Maintenon : l'édit de Nantes est révoqué l'année suivante.

Ses deux dernières tragédies, "Esther" en 1689 et "Athalie" en 1691, d'inspiration bibliques, sont commandées par la nouvelle femme du roi pour les demoiselles de Saint-Cyr.

Racine s'éteint en 1699, toujours en grâce. Il est enterré à Port Royal. Ses cendres, ainsi que celles de Pascal, ont été transférées en 1711 à l'église Saint-Etienne-du-Mont, à Paris.

L'éducation de Racine le lie pour toujours au jansénisme, même s'il a pris au cours de sa carrière des distances avec Port-Royal. Jansénius (1585-1638) est le fondateur de cette doctrine austère et pessimiste : damné depuis le péché originel, l'homme est irrémédiablement séparé de Dieu, et son destin est fixé par lui. Pourtant, la bonté divine permet de sauver certains hommes, sans qu'ils puissent jamais en avoir la certitude, si exemplaire soit leur vie : c'est la grâce efficace. On peut retrouver ce pessimisme dans le destin des personnages de Racine, et leur sentiment d'abandon face à un Dieu qui ne dévoile pas ses desseins.

 

 

 

Port Royal sa demeure.

 

 

 

exterieur_granges_1_courRacine et Port-Royal, c'est d'abord une histoire de famille, et ce même avant sa naissance à la Ferté-Milon en décembre 1639 : une grand-tante maternelle, veuve, s'était retirée à l'abbaye en 1625, une autre, du côté de la branche paternelle, la suivit. En 1642, Agnès Desmoulins, tante de Racine, avec qui il nouera des liens d'affection très forts, étant orphelin (mort de sa mère en 1641 puis de son père en 1643), entre comme religieuse à Port-Royal des Champs sous le nom de mère Agnès de Sainte-Thècle. Sept ans plus tard, sa mère, Marie Desmoulins, marraine, grand-mère et tutrice de Jean Racine, devenue veuve, l'y rejoint, emmenant avec elle son petit-fils. L'enfant est accueilli chaleureusement, intègre les écoles des Solitaires où il est pensionnaire, sans y payer de pension, par respect pour sa situation sociale et en reconnaissance des services rendus par sa famille tant aux religieuses qu'aux Messieurs de Port-Royal.

À l'école, située dans la maison même de ceux-ci (le logis des Solitaires), il retrouve ses cousins et se lie rapidement d'affection pour ses maîtres, plus particulièrement avec Antoine Le Maître qu'il appelle "papa". Il se fait des amis parmi les élèves, tel le duc de Chevreuse qui l'introduit dans le milieu des Luynes. À l'abbaye, dans le parloir, il revoit sa chère Agnès.

Le lieu principal de vie de Racine est le plateau des Granges, occupé par la ferme de l'abbaye, un impressionnant ensemble architectural disposé autour d'une cour rectangulaire (logis des fermiers, maison des Solitaires qui sert d'école jusqu'à une extension élevée en 1651-1652 pour abriter exclusivement les Petites Écoles, trois granges, une étable, une écurie, une bergerie, un pressoir), 150 hectares de terres labourées bordées par 190 hectares de bois, propriété des religieuses. Terres et forêt sont situées au nord du Plateau. Côté sud, un parc de 10 hectares qui descend de façon abrupte vers un vallon, les Solitaires y ont planté de la vigne, un potager, un verger.

Aux heures de loisir, les enfants partagent la vie de la ferme, se dispersent dans les futaies, courent sur les pelouses ou y jouent à la balle ou au volant. Faisait partie du programme d'une journée scolaire, une participation aux travaux agricoles et arboricoles, spécialement dans le verger, planté et soigné scrupuleusement par Arnaud d'Andilly, frère aîné de l'abbesse réformatrice.
La terre était fertile, l'orientation du terrain favorable : les meilleurs fruits (et spécialement les pavis, sorte de pêches) étaient envoyés sur les tables royales et aristocratiques ou vendus en faveur des pauvres.

Outre l'affection et l'apprentissage du calme et de la beauté que lui procure Port-Royal, Racine y acquiert une éducation de l'esprit et une formation de l'âme qui marquèrent sa vie et son œuvre.


À la vocation agricole de la ferme, les Solitaires avaient ajouté une vocation intellectuelle et pédagogique. Les élèves sont internes, ne profitent que de trois semaines de vacances à l'automne, connaissent des journées longues (5 ou 6 heures du matin à 21 heures) et bien remplies. Leur pédagogie est moderne (livres scolaires en français, suppression du châtiment corporel), universelle (culture classique, langues vivantes, histoire et géographie, mathématiques, instruction religieuse), exigeante (application, ordre, persévérance, précision), vivante (explication des grandes œuvres pour la maîtrise de la langue et la formation du jugement).

Antoine Le Maître, avocat, sensibilise Racine au bien parler et au bien écrire, par des échanges verbaux, des exercices de diction et de versification, par des traductions de textes latins et grecs. Claude Lancelot, helléniste, insiste sur la culture classique, l'apprentissage de l'italien et de l'espagnol. Jean Hamon, médecin dévoué et compétent, arrivé à Port-Royal en 1650, est un grand latiniste et un bon écrivain. Pédagogues, les Messieurs sont aussi des directeurs de conscience, des moralistes.
Port-Royal est enfin une école de caractère : on y enseigne et on y fait pratiquer la modestie, l'honnêteté, la pudeur, l'exigence envers soi-même, le souci de l'autre.

Racine quitte les Granges pour le collège de Beauvais, en octobre 1653. Il y revient en septembre 1655 pour suivre la Rhétorique. En mars 1656, maîtres et élèves sont dispersés sur ordre royal pour quelques mois.

Ce n'est pas la première fois que le séjour de Racine aux Petites Écoles est brutalement interrompu (en 1651 pendant la Fronde et en 1653). Cette fois-ci, l'adolescent ne s'éloigne pas : il partage son temps entre l'abbaye et Vaumurier, chez le duc de Luynes. Depuis son retour, la vie à Port-Royal était mouvementée à cause de la querelle qui opposait les théologiens de la Sorbonne et les Jésuites aux gens de Port-Royal, traités par eux avec mépris de Jansénistes. Antoine Arnauld, frère cadet de mère Angélique, était accusé de soutenir les thèses proposées par Cornélius Jansens, théologien de Louvain décédé en 1638, sur les écrits de Saint-Augustin et son analyse de la grâce divine. Un procès est engagé contre Arnauld qui demande à Pascal de lui écrire sa défense. Hébergé aux Granges en janvier 1656, après un premier séjour en janvier 1655, Pascal rédige alors la première des "Provinciales", revenant là en juillet pour y écrire la seizième.

Même si les Solitaires souhaitaient que leurs élèves soient éloignés des querelles théologiques qui sévissaient, on peut penser que Racine croisa Pascal et a profité du mécanisme que ce dernier mit au point pour faciliter l'extraction d'eau du puits de la ferme. Entre ces deux séjours de Pascal au cours de l'année 1656, l'école est donc suspendue. Antoine Le Maître, réfugié à Paris, charge Racine d'entretenir sa bibliothèque restée sur place et lui adresse ce conseil : "Il faut tâcher de profiter de cette persécution et de faire qu'elle nous serve à nous détacher du monde qui nous paraît si ennemi de la piété". Quelque temps plus tard, Racine est au courant par Nicolas Vitart de l'édition clandestine des "Provinciales" ; il en connaît le texte non seulement pour en avoir entendu parler mais aussi pour travailler dessus comme exercice de thème latin donné par Nicole qui en préparait la traduction.

Très tôt Racine comprit que Port-Royal était le lieu privilégié du Beau, du Bon et du Bien tant dans l'environnement naturel et humain de sa vie que dans le déroulement de celle-ci. Port-Royal fut pour lui non seulement une école de culture générale mais aussi un centre spirituel dont il subit l'influence morale et religieuse. Son apprentissage de la vie et du monde y fut complet et concret, à un âge décisif de la formation de l'esprit et de l'âme.

 

Racine avait su se laisser conduire, quand il arrive à Paris, libre, à 20 ans à peine, il découvre un nouveau monde, de nouvelles mentalités. Après avoir suivi sa Logique au collège d'Harcourt (actuel lycée Saint-Louis) dont le principal est ami de Port-Royal, il se laisse séduire par la vie mondaine, les apparences vestimentaires, la reconnaissance sociale, les milieux littéraires. Malgré les critiques reçues de la part de ses proches suite à ses poèmes de circonstance au Roi et son entourage, Racine ne reste pas indifférent aux malheurs encourus par les religieuses et les amis de Port-Royal. En 1664, alors que se prépare une nouvelle persécution, Racine participe aux écrits qui dénoncent les infidèles qui rompent l’unité de la maison, il rend visite à l'abbesse emprisonnée à la Visitation de Meaux et exprime son désaveu de ceux qui signent le Formulaire. Mais dès janvier de l'année suivante, Racine est blessé et vexé par les attaques lancées par Pierre Nicole contre le théâtre. Se sentant personnellement attaqué, il riposte violemment dans deux lettres à l'auteur des Hérésies imaginaires, tout en s'y moquant de ses anciens maîtres, osant médire sur mère Angélique. Certains parlent alors d'une rupture avec Port-Royal qui dure une dizaine d'années.

Mais Racine n'a jamais oublié Port-Royal. Les liens non interrompus avec Nicolas Vitart, renoués dès 1669 avec Arnauld d'Andilly, s'officialisent avec "Phèdre" (1677), dite pièce de la réconciliation avec Port-Royal et qui lui vaut l'amitié du grand Arnauld.

Durant la vingtaine d'années qui lui restent à vivre, Racine, redevenu très proche, met sa plume au service de ses Ami(e)s qui ne trouvent plus ses "spectacles frivoles" et lui demandent d'user de ses relations mondaines et de sa place privilégiée auprès de Louis XIV (dont il est devenu l'historiographe officiel) pour apaiser les accusations et les menaces contre Port-Royal des Champs. Ainsi, en 1679, ils l'y font venir le jour où l'Archevêque de Paris vient pour expulser des religieuses. Il ose assister à la cérémonie funèbre de translation à Port-Royal d'Arnauld (1694), écrit son épitaphe et compose les vers pour mettre en bas de son portrait.

En 1692, il rédige l'épitaphe de Mademoiselle des Vertus, bienfaitrice de l'abbaye où elle s'était retirée. Trois ans plus tard, il accompagne Nicole dans son agonie. Racine affirme publiquement son attachement aux gens de Port-Royal, prend des risques pour eux en se faisant leur intercesseur : il négocie en 1696, le choix du supérieur des religieuses; il se fait, l'année suivante, l'avocat de celles-ci quand elles sont menacées de perdre "le peu qu'elles ont de bien pour subvenir aux folles dépenses de l'abbesse de Port-Royal de Paris" et il obtient gain de cause.

Racine œuvre pour Port-Royal avec courage, bien que courtisan du Roi : "Je ne me soucierais pas d'être disgracié et de faire la culbute pourvu que Port-Royal fut remis sur pied et fleurit de nouveau". Racine se préoccupe aussi de son salut. Il a renoué avec la tante Agnès, prieure de l'abbaye des Champs depuis 1684, abbesse depuis 1690 : "C'est elle qui m'a appris à connaître Dieu dès mon enfance, c'est elle dont Dieu s'est servi pour me tirer de l'égarement et des misères". Il lui confie une de ses filles, rédige les "Cantiques Spirituels".

Racine rend justice à ses Maîtres, et traduit son affection et son admiration pour Port-Royal persécuté dont il commence secrètement l'apologie dans "l'Abrégé de l'histoire de Port-Royal", inachevé à sa mort et publié seulement au XVIIIème siècle. Ce remarquable texte est considéré comme "un acte de foi et un acte de contrition" de l'enfant de Port-Royal, cette démarche d'humilité et d'amour, se parachève en octobre 1698 lorsqu'il rédige son testament souhaitant être enseveli "aux pieds de la fosse de M. Hamon", mort en 1687, ce que le Roi autorisera.

 

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Musée National de Port Royal.

 

 

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1 avril 2008

François Rabelais - La Devinière

 

Biographie de François Rabelais.

 

 

 

Francois_Rabelais"Le jus de la vigne clarifie l'esprit et l'entendement".

 

François Rabelais est né en 1483 à Chinon (ou 1494), il est vite gagné par la passion de l'étude. Mais issu d'une famille désargentée, il entre en 1510 en tant que novice au couvent franciscain de la Baumette à Angers. Peu en harmonie avec les règles de cet ordre, il est autorisé à rejoindre les cordeliers, mais ces derniers inquiets de le voir traduire des manuscrits grecs et de correspondre avec le grand helleniste de son temps, Guillaume Budé, l'envoient chez les bénédictins. Il se rend à Paris pour apprendre la médecine, et devenu moine séculier, il fait deux enfants à une veuve, qu'il oubliera bien vite.

Diplômé de la faculté de Montpellier en 1532, il se rend à Lyon pour exercer son métier à l'Hôtel-Dieu. Il se lie d'amitié avec le cardinal Jean Du Bellay qui deviendra son protecteur (des quatre frères Du Bellay aucun ne passera à la postérité, seul un neveu, Joachim, fondera avec six autres poètes le célèbre groupe de la Pléiade). Il est ainsi l'homme de compagnie, savant, distingué, raffiné et intelligent qui sait instruire les grands en les divertissant.

Rabelais est aussi un homme qui aime le peuple et qui veut soigner ses souffrances. Il exerce la médecine avec succès, et n'hésite pas à montrer son humanité. Il fréquente les malheureux, les exclus et écrit des almanachs, oeuvres populaires qui reprennent les dictons, les histoires appartenant à la tradition orale. Il est féru d'anatomie et comme beaucoup de scientifiques à l'époque, il pratique ses expériences sur des cadavres de pendus, au risque d'être pendu lui-même. Il suit Jean Du Bellay à Rome et, passionné aussi de botanique, il rapporte des graines étranges: la France grâce à lui découvre le melon, l'artichaut, les oeillets et la salade dite "romaine".

Rabelais a une faiblesse : la soeur de François Ier, Marguerite de Navarre, auteur célèbre de l'Heptaméron, et de poésies. Cette femme intelligente (elle insipre sa politique à son frère) et délicate lui rappelle la dame à la Licorne des tapisseries, et sa fraîcheur lui fait oublier un moment les horreurs de son temps. En effet, vers 1520, la France est agitée par les intrigues religieuses entre le catholique espagnol Charles Quint, le protestant anglais Henri VIII et l'indépendant français François Ier. Au Vatican les papes se succèdent sans cohésion, voire parfois sans religion. C'est une époque sombre où la misère règne, la maladie frappe, notamment la petite vérole, qui emportera François Ier, le roi chéri de Rabelais. C'est le début de la Réforme menée par Luther en Allemagne, reprise par Calvin de façon plus austère dès 1534 en France. Période de mutation, de transition douloureuse.

En 1532, Rabelais reprend le personnage de la tradition populaire, Gargantua ( dont le livre les "grandes et inestimables chroniques de l'énorme géant Gargantua" a été écrit en 1532) et lui invente un fils Pantagruel. De là il publie sous le nom d'Alcofibras Nasier "les Horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, roi des Dispodes, fils du grand géant Gargantua". En 1534, il narre les exploits du père, Gargantua.

Derrière Gargantua il faut voir François Ier et sous les traits de Picrochole l'irascible guerrier, deviner Charles Quint. Les combats entre le géant et le ridicule va-t'en-guerre (étymologiquement, Pichrocole siginfie "bile amère") font revivre le conflit existant entre les deux grandes puissances. Les deux oeuvres plaisent à François Ier car elles lui permettent de mettre en Europe les rieurs de son côté, et en ces temps d'Inquisition meurtrière, se moquer de son ennemi est une arme politique.

Ce n'est qu'en 1542 que Rabelais remet "Pantagruel" et "Gargantua" dans l'ordre et signe de son nom. En 1543 les deux oeuvres sont censurées, jugées scandaleuses. Les théologiens et autres pédagogues de la Sorbonne ne goûtent pas la critique rabelaisienne. On reproche à Rabelais son style grossier, (l'utilisation du français langue populaire au lieu du latin est jugée déplacée), son vocabulaire outrancier, ses obsessions du corps et de toutes ses fonctions plus ou moins basses. C'est oublier que Rabelais est médecin, qu'il cherche à concilier corps et esprit, à réhabiliter ce qui fait que l'on est homme : fornication, beuverie, gueuletons, tout doit être pratiqué, sans fausse pudeur. Le géant est en réalité un homme nouveau, assoifé de tout connaître, figure d'un nouveau modèle à suivre.

Car Rabelais est en colère. Derrière ses outrances le lecteur perçoit l'écoeurement de l'humaniste qui voit tous les jours la tyrannie, qu'il est lui-même obligé de fuir, les excès de violence pratiquée au nom de Dieu, le luxe et la luxure pratiqués au Vatican par ses Papes successifs qui vivent en concubinage et font des batards, oublieux des préceptes fondamentaux de la Sainte Ecriture. Rabelais n'est pas un prude, mais il y a des limites : en homme qui aime profondément le genre humain, il dénonce cette Eglise qui s'est perdue, gâtée et il veut la réformer de l'intérieur, à sa façon, sans fonder à son tour une nouvelle Eglise (ce qu'il reprochera à Calvin, à Henri VIII par exemple). Il veut faire rire, rire pour dénoncer, rire pour corriger, rire aussi pour ne pas pleurer.

"Amis lecteurs, qui lisez ce livre/  Quand je vois le deuil qui vous mine et consume :/ Il vaut mieux écrire du rire que des larmes,/ Parce que le rire est le propre de l'homme./ VIVEZ JOYEUX." (Aux lecteurs, Gargantua)

En 1546, Rabelais obtient un privilège royal pour éditer le "Tiers Livre" (suite des aventures de Pantagruel, Panurge et des autres compagnons). Le nombre d'ennemis augmente et l'écrivain est réduit à sollisciter protection chez les puissants qui aiment sa verve. De château en château, de chemin et chemin, Rabelais parcourt la France, craignant toujours les foudres de la Sainte Eglise.

Après la mort de François Ier, son fils Henri II, nouveau roi, cherche à s'attirer la bonne plume de l'écrivain, et à travers lui, les rieurs. Jean Du Bellay et d'autres amis incitent Rabelais à poursuivre son oeuvre. Celui-ci se laisse convaincre et rédige le "Quart Livre" en 1552, qui plaît  beaucoup au jeune roi. Mais les temps commencent à changer. Diane de Poitiers, les Guise et le clan des catholiques, Ronsard en tête, ont pris de l'importance et les attaques contre la papauté ne sont plus aussi bien vues. Le roi Henri II et le Pape se réconcilient. Rabelais est alors "laché" par ses protecteurs, le cardinal Jean Du Bellay en premier qui doit sauvegarder sa place à Rome. Le "Quart Livre" est censuré par les théologiens, le pouvoir royal ne le soutient plus.

Rabelais se retire alors à Paris, où il vit dans une misérable masure, ressassant ses souvenirs, ses amitiés d'un autre temps. La mort viendra le chercher rapidement et il sera enterré le 9 avril 1553 à l'église Saint-Paul.

 

 

La Devinière sa maison.

 

 

 

La_Devini_reFrançois Rabelais est né en 1483 dans une métairie perdue dans la campagne vallonnée de Chinon : La Devinière. Désormais, le lieu abrite un musée en l’honneur de l’écrivain, de ses écrits et de son engagement humaniste.

L’accès à la demeure de l’écrivain est bucolique. C’est un petit chemin grimpant, bordé de noisetiers, que notre saint homme emprunta à maintes reprises. Ne serait-ce que pour trouver l’inspiration dans le paysage environnant, le miel de son existence. Ses ouvrages en attestent, et vont bien au-delà, nous informant de son quotidien, au jour le jour, ou presque…

Derrière l’apparence du délire verbal, le Chinonais nous apprend qu’il n’est pas né à "La Devinière", mais vraisemblablement non loin de là, dans la prairie de la Saulaie, où Gargantua… a vu le jour.

Cette métairie fut construite par Antoine Rabelais, le père de l’écrivain, à la fin du XVe siècle. Toutefois, le bâtiment le plus imposant à première vue date du XVIIe, il s’agit d’un pigeonnier. A l’arrière de celui-ci, on trouve les deux principales salles du musées : la grand’ salle et la chambre.

La première est consacrée essentiellement à l’environnement qui a inspiré l’auteur pour ses principaux ouvrages : "Gargantua", "Pantagruel" et aux représentations de Rabelais. On y trouve notamment une esquisse de l’auteur par Matisse. La cheminée aux dimensions rabelaisiennes conserve encore le grillé des châtaignes des veillées d’hiver. C’est une pièce modeste en vérité, que le père de Rabelais réservait aux domestiques.

La grand chambre, dotée de meubles du XVIIe siècle, est parcourue d’illustrations. Une petite chambre y est accolée. Dans cette dernière, sur le bord de la fenêtre, on découvre des graffitis qui seraient de la main de l’auteur : 08 aprilis 1509. Cette date correspondrait au jour de son départ de la Touraine.

Le domaine s’étend par ailleurs au-delà des murs. A gauche de l’entrée, on peut rejoindre quelques rangs de vigne récemment plantés et admirer le château du Coudray-Montpensier (XVe siècle).  A l’opposé, un jardin accueille lesplantes médicinales et alimentaires citées dans les écrits de Rabelais.

Enfin, sous ce jardin, de grandes caves sont régulièrement investies par des expositions temporaires, souvent interactives. Issues de l’extraction du tuffeau blanc qui compose les bâtiments, ces galeries permettent de découvrir le visage souterrain de la vallée. En effet, ce type de caves peuple les environs.

          

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