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Maisons d'écrivains

15 février 2008

Marcel Proust - Illiers Combray

 

Biographie de Marcel Proust.

 

 

 

proust"Nous ne savons jamais si nous ne sommes pas en train de manquer notre vie".

 

 

Marcel Proust naquit le 10 juillet 1871 à Paris (Auteuil) dans une famille de bonne bourgeoisie. Son père était un médecin réputé, sa mère était issue d'une famille juive, riche et cultivée. Dès l'enfance, Proust souffrit de crises d'asthme chronique.  

Après des études au lycée Condorcet, il devance l’appel sous les drapeaux. Rendu à la vie civile, il suit à l’École libre des sciences politiques les cours d’Albert Sorel et de Anatole Leroy-Beaulieu, à la Sorbonne ceux de Henri Bergson dont l’influence sur son œuvre sera majeure.

Il commença tôt à fréquenter des salons comme celui de Mme Arman, amie d'Anatole France. Sous le patronage de ce dernier, Proust fit paraître en 1896 son premier livre "Les Plaisirs et les Jours", un recueil de nouvelles, d'essais et de poèmes. Il eut peu de succès. 
Parallèlement à des articles relatant la vie mondaine publiés dans les grands journaux (dont Le Figaro), il écrit "Jean Santeuil", un grand roman laissé inachevé et qui restera inédit (fut publié en 1952.
Après la mort de ses parents, sa santé déjà fragile se détériore davantage (asthme). Il vit reclus et s’épuise au travail.
Après ce second échec, Proust consacra plusieurs années à traduire et commenter l'historien d'art anglais, John Ruskin. Il publia plusieurs articles sur celui-ci et deux traductions: "La Bible d'Amiens" en 1904, "Sésame et les Lys" en 1906. Les deux préfaces à ces ouvrages sont importantes pour la formation du style et de l'esthétique de Proust. "Sur la lecture", préface de Sésame, contient des thèmes que l'on retrouvera dans "Du Côté de chez Swann". 

Au début de l'année 1908, Proust écrivit pour le Figaro une série de pastiches imitant le style de Balzac, Michelet, Flaubert, Sainte-Beuve et autres prosateurs du XIXe siècle. 
En même temps il se mit à travailler à un roman, tout en projetant d'écrire plusieurs essais de critique littéraire, artistique et sociologique. L'un de ces essais devait être consacré à Sainte-Beuve. Peu à peu tous ces projets se fondirent en un seul. Durant l'été 1909, l'essai "Contre Sainte-Beuve" est devenu un roman, que Proust ne cessa d'écrire qu'à sa mort. En mai 1913, il adopta pour titre général: "À la recherche du temps perdu".
La première partie du roman, "Du côté de chez Swann", fut publiée en novembre 1913.
Le premier volume a été édité à compte d’auteur chez Grasset même si très rapidement les éditions Gallimard reviennent sur leur refus et acceptent le deuxième volume "À l’ombre des jeunes filles en fleurs" pour lequel il reçoit en 1919 le prix Goncourt.
Durant les trois dernières années de sa vie, Proust ne cessa pas de travailler à son roman. Il vit encore paraître trois volumes: "Le côté de Guermantes I" (octobre 1920), "Le côté de Guermantes II - Sodome et Gomorrhe I" (mai 1921), "Sodome et Gomorrhe II" (avril 1922). 

Son homosexualité inavouable dans la société de l'époque est latente dans son œuvre. Il travaille sans relâche à l’écriture des six livres suivants de À la recherche du temps perdu jusqu'en 1922. 

Le 18 novembre 1922, Proust meurt à Paris, épuisé, emporté par une bronchite mal soignée.
Marcel Proust est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris.

La suite de son oeuvre, que Proust avait achevée mais qu'il n'avait pu complètement réviser, fut publiée par son frère, Robert Proust, aidé par Jacques Rivière puis Jean Paulhan, directeurs de la Nouvelle Revue Française. En 1923 parut "La Prisonnière", en 1925, "Albertine disparue", en 1927, "Le Temps retrouvé". 
L'oeuvre de Proust fut de son vivant l'objet de vives controverses entre ceux qui la devinaient géniale et ceux qui la proclamaient illisible. Aujourd'hui elle est reconnue comme une oeuvre majeure de la littérature de langue française. 

 

 

 

Illiers Combray sa maison.

 

 

 

illiers_combrayLe pays d'Illiers-Combray (à quelques kilomètres de Chartres) est déjà une région magnifique en elle-même. Si l'on ajoute à cela que c'est précisément cette région qui a servi de modèle à l'écrivain Marcel Proust pour raconter les souvenirs de son narrateur, alors il devient magique de s'y promener en tentant de rapprocher tel lieu, telle maison de ses lectures.

A Illiers-Combray, on peut visiter la "maison de Tante Léonie" qui maintenant est le musée Marcel Proust. Cette maison a pris ce nom en souvenir du personnage de Léonie dans "La Recherche du Temps perdu" mais en réalité il s'agissait de la maison de Jules et Elisabeth Amiot (oncle et tante paternels de Marcel) dans laquelle il a passé ses étés entre 6 et 9 ans, il dut y renoncer à cause de ses crises d'asthme.

Cette maison a été remise dans un état semblable à celui dans lequel elle était quand le petit Marcel y venait, avec son jardin fleuri, sa pittoresque cuisine, son salon oriental, les chambres de Marcel (où son vrai lit à été remis) et de Tante Léonie, les chambres Weil ainsi que le musée et la salle Nadar, tous les souvenirs sont liés à l'écrivain.

Dans le roman, c'est là que Tante Léonie offre rituellement au héros, la Petite Madeleine, qui bien des années après, fait renaître tout Combray :

 

 

 

"II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. [...] Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. II est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière. Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n'apportait aucune preuve logique, mais l'évidence, de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s'évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour que rien ne brise l'élan dont il va tâcher de la ressaisir, j'écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j'abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c'est, mais cela monte lentement ; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances traversées. Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l'insaisissable tourbillon des couleurs remuées ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s'agit. Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir".

 

 

En dehors du bourg, il ne faut pas manquer de se promener dans le Pré Catelan. C'est un jardin que l'oncle de Marcel Proust a créé par passion de l'Orient (il a aussi été l'un des premiers à se faire construire un hammam en France, dans le jardin de sa maison).

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

 

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14 février 2008

Lord Byron - Newstead Abbey

 

 

Biographie de Lord Byron.

 

 

 

 

byron"Et après tout, qu'est ce qu'un mensonge ? La vérité sous le masque".

 

 

Né à Londres en 1788, George Gordon a passé son enfance à Aberdeen, en Écosse. Une légère infirmité au talon, le marque toute sa vie. En 1798, il hérite du titre de Lord Byron et d'une fortune. Il poursuit des études de Lettres à Londres, puis à Cambridge d'où il sort diplômé en 1808. En 1809, il entre à la Chambre des Lords où il siège sur les bancs de l'opposition. La même année, il part voyager à travers le Portugal, l'Espagne, l'Albanie, la Turquie puis la Grèce. Il est de retour à Londres en 1811. Il se marie en 1814, mais soupçonné d'inceste avec sa demi-sœur, il se sépare de sa femme en 1816. Le scandale est tel qu'il quitte l'Angleterre pour traverser l'Allemagne et la Suisse où il s'installe quelque temps et rencontre le couple Shelley. Il séjourne ensuite à Venise, puis à Rome. Il y fait plusieurs conquêtes féminines. En 1820, il est enrôlé par les carbonari et séjourne à Ravenne. En 1822, il perd sa fille Allegra et Shelley. Très atteint, il se réfugie dans l'écriture. En 1823, il prend la tête d'un comité anglais de libération de la Grèce. En 1824, Byron est à Missolonghi à l'appel du prince Mavrocordato, président de la première assemblée nationale grecque. Il y meurt d'une fièvre à l'âge de 36 ans, le 19 avril de la même année. La Grèce insurgée lui fait des funérailles nationales.


Lord Byron est l'un des plus grands poètes de l'Angleterre et, à un moment donné, il éclipsa la gloire de tous, même celle de Walter Scott, Wordsworth, Southey, Moore et Campbell. On l'a quelquefois comparé à Burns, tous deux, le pair et le paysan, écrivirent d'après leurs impressions et leurs sentiments personnels, se montrant tout entiers dans leurs œuvres, esclaves de passions impérieuses, livrés également au doute et à la mélancolie, ils moururent prématurément, après une vie d'extraordinaire activité physique et intellectuelle. Ils furent l'un et l'autre des apôtres de cette école négative et stérile de misanthropie, de doute et de désespérance, qui fit tant de ridicules adeptes et de niaises victimes. Les écrits de Byron c'est lui-même, et de lui l'on peut dire : le poète et l'homme ne font qu'un. Il a beaucoup haï les Anglais, c'est peut-être pourquoi il fut si populaire en France. 

Byron accepte ses frères humains tels qu'ils sont. C'est tout ensemble un seigneur et le plus libéral des maîtres, des amis. Fondamentalement solitaire, il cueille les fruits et les fleurs de la vie avec ferveur, ne hait que l'hypocrisie et la tyrannie, fuit la sottise. C'est un whig, réformateur modéré, qui se montre révolté, dans un discours à la Chambre des Lords, par le drame du machinisme générateur de chômage et de détresse. Devenu riche, il secourt généreusement les infortunes. Doué d'un talent satirique redoutable, il dénonce vertement les abus du pouvoir et l'inertie des peuples. Élevé en Écosse, il devient lui-même en découvrant la Grèce.

Célèbre en Angleterre, bien que son anticonformisme irrite certains lecteurs, il est adoré en France, où son influence est majeure. Influence qui se propage dans l'Europe entière. Il est traduit dans toutes les langues, au Japon, en Chine. La Byron Society compte aujourd'hui vingt-cinq pays membres.

 

 

 

Newstead Abbey sa maison.

 

 

 

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En mai 1798, George Gordon hérita de la fortune et de la pairie de son grand-oncle lord William, cinquième baron Byron of Rochdale, ainsi que du domaine de Newstead-Abbey (au cœur de la forêt de Sherwood), donné à l'un de ses ancêtres par Henri VIII.

Les pages de l'histoire de l'Abbaye de Newstead sont remplies de récits d'ascèse monastique, de Réforme abrupte et d'abandon littéraire. Lorsque Lord Byron a passé le seuil de la bâtisse dont il venait d'hériter, il l'a trouvée dans un état de délabrement avancé et a consacré beaucoup de temps et d'argent à sa restauration. Mais ce qui manquait à l'édifice en terme de luxe était compensé par un grand caractère qui devait avoir une influence significative sur la carrière littéraire de Byron. Cette maison a été le décor d'improbables fêtes au cours desquelles on prétend que Byron servait à ses amis du Bourgogne dans le crâne d'un moine, retrouvé dans le cimetière de cet ancien monastère. Newstead est également devenu une incroyable et riche ménagerie, car Byron insistait pour que son ours domestique se promène en liberté dans les jardins. Aujourd'hui, Newstead Abbey a retrouvé sa gloire passée et de nombreuses histoires restent à découvrir par les visiteurs de ces lieux.

 

 

 

 

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Newstead Abbey.

 

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13 février 2008

Agatha Christie - Greenway House

 

Biographie d'Agatha Christie.

 

 

 

"Ce n'est pas parce qu'un problème n'a pas été résolu qu'il est impossible à résoudre".

 

agatha_christieAgatha Mary Clarissa Miller naquit en 1890 à Torquay, au coeur de la Riviera anglaise. Autour d'elle règnait le confort. Dans son autobiographie, écrite soixante dix ans plus tard, elle raconte longuement cette période idyllique passée entre sa nurse, ses poupées, son chien Toby et ses parents collectionneurs de porcelaine. Elle n'allait pas à l'école mais s'en était inventé une, peuplées d'amies fictives. La petite avait une imagination enfiévrée, nourrie des contes puisés dans la bibliotheque familiale.

 

 

 

Très tôt, cette fille de rentiers élevée dans un cocon rassurant développa une fascination pour le mystère et les situations macabres. Encouragée par sa mère, elle se mit à écrire sans songer alors à devenir écrivain: à seize ans, elle entretenait des rêves plus concrets.
Après quelques mois de "chasse au mari", Agatha trouva son idéal en la personne d'Archibald Christie,séduisant aviateur appartenant au Royal Flying Corps. Elle avait vingt-deux ans, lui vingt-trois, et la Première Guerre mondiale était sur le point d'éclater. Son fiancé appelé au front, la jeune Agatha s'engagea comme infirmière volontaire au dispensaire de Torquay où elle se prit d'un intérêt subit pour les poisons.

C'est pendant la guerre qu'elle écrivit un premier roman, qui ne fut jamais publié. Sa soeur l'ayant mise au défi de parvenir à ficeler une intrigue qu'on ne parviendrait pas à élucider avant les dernières pages, elle en entama un deuxième: "La mystérieuse affaire de Styles", dont le héros, un détective maniéré et perspicace, portait le nom d'Hercule Poirot. Pendant quinzes jours, n'arrivant plus à travailler, elle déserta le dispensaire de Torquay pour taper sur sa machine portative dans une chambre d'hôtel. Le manuscrit, envoyé à quatre éditeurs, ne parut qu'en 1920 ; mais sa voie était tracée. Agatha Christie n'arrêtera plus d'écrire. Son entêtement et son imagination allaient la rendre célèbre.

De livre en livre, elle sut raffiner les charmes subtils du roman policier, atteignant, dès 1926, des records mondiaux de tirages. Elle parvenait à merveille à distiller une imagerie anglaise rassurante et conventionnelle, semblable à la vie douillette qu'elle avait toujours connue, à montrer comment une existence paisible et ordonnée peut soudainement être troublée par l'irruption du sang et du crime. Heureusement, Hercule Poirot ou Miss Marple étaient toujours là pour rétablir l'ordre..

En 1926, l'année même du premier succès, la vie d'Agatha faillit basculer, comme dans un de ses romans. En réalité, tout n'allait pas si bien: sa mère morte depuis peu, le roman en chantier qui n'avançait pas, l'infidélité avouée de son mari...il était temps de mettre un peu de romanesque dans ce pénible hiver. Le 3 décembre, Agatha Christie disparut. Le lendemain, on retrouva sa voiture abandonnée près d'un étang, avec son manteau de fourrure et ses papiers...

La police dragua l'étang, les journaux publièrent sa photo et promirent des récompenses. On la retrouva onze jours plus tard dans l'hôtel d'une station balnéaire chic, où elle s'était inscrite sous le nom de la maîtresse de son mari! Agatha prétendit ne se souvenir de rien et, volontairement ou non, maintint cet oubli jusqu'à sa mort : elle ne dit pas un mot de cet épisode dans son autobiographie, et nous laisse le soin de décider si son imagination fertile lui a joué des tours ou si elle s'en est simplement servie...

Après sa mort, on trouva dans ses papiers, cette note : “La clef du mystère de ma disparition, se trouve dans ma chambre du Péra Palace à Istamboul”. Des recherches furent entreprises et on trouva, derrière la porte dans le parquet : une cache. Dans cette cache : une clef.... la clef du mystère...

Divorcée, elle partit seule en voyage à bord de l'Orient Express et rencontra à Bagdad un archéologue de quinze ans plus jeune qu'elle. Coup de foudre: elle passera avec lui le reste de son existence. "La seule vertu qui ne me sera jamais contestée est bien l'espérance", assurait-elle. Chaque année, ils retournèrent en Irak, partageant le reste de leur temps entre une maison au bord de la Tamise et une autre à Darmouth, dans le Devon natal de la romancière.

Car Lady Agatha (elle fut anoblie par la Reine en 1971) était passionnée de maisons et de jardins bien plus que de voyage et de villes. "Dans les villes, j'existe, tandis qu'à la campagne, je vis". Greenway House, sa dernière acquisition, comblait son besoin très marqué d'un cadre rassurant et bucolique: "Une maison géorgienne blanche, datant de 1780, avec des bois qui descendaient jusqu'à la Dart...La maison idéale, une maison de rêve". Rien ne lui procurait autant de bonheur que les moments tranquilles de la vie quotidienne, passés dans l'une ou l'autre de ses maisons. Faire des promenades en voiture, jardiner dans la serre, pique-niquer sur la plage, s'occuper de sa fille Rosalind ou, bientôt, de son petit-fils...et s'enfermer dans une pièce pour s'adonner à son plaisir secret, l'écriture.

La romancière à succès avait aussi une face cachée: Mary Westmacott, pseudonyme sous lequel sont parus ses écrits les plus personnels. "Loin de vous ce printemps", par exemple, "le seul livre qui m'ait complètement satisfaite", est le monologue enfièvré d'une femme blessée par la vie, un roman écrit en trois jours et trois nuits dans une sorte de transe. "Je suis une machine à saucisse, confia-t-elle, non sans humour. Dès qu'une intrigue a été mise en forme, une autre s'amorce et je me remets au travail". Il lui arriva ainsi d'écrire jusqu'à quatre romans en une année. Sa fortune considérable lui permettait de céder les droits de certaines oeuvres à des fondations ou a des amis. De 1954 jusqu'à sa mort en 1976, à l'âge de 86 ans, elle se contenta d'un roman par an-régularité qui permit à son éditeur de promettre jusqu'à la fin "a Christie for Christmas", un Christie pour Noël.

Diffusée à travers le monde à plus de deux milliards d’exemplaires, son œuvre policière est traduite dans une vingtaine de langues. Agatha Christie a fait paraître, d’autre part, des romans, sous le nom de Mary Westmacott: "Loin de vous ce printemps" (Absent in the Spring , 1944); "The Rose and the Yew Tree" (1948), des poèmes, des nouvelles ainsi qu’une autobiographie. Elle laissera à ses héritiers la charge de publier après sa mort un dernier roman, écrit en 1940, conservé plus de trente ans dans un coffre de banque, "Hercule Poirot quitte la scène" (Curtain: Poirot’s last Case , 1976), dans lequel disparaît après elle le plus célèbre de ses détectives.

 

 

 

Greenway House sa maison.

 

 

 

agatha_greenway_house_465x320Torquay, cité balnéaire aux blanches villas de stuc érigées pour le bon plaisir des épouses des officiers de la Royal Navy, se flattait d'accueillir le plus grand nombre de têtes couronnées (et de souverains déchus) d'Europe. Mais la vraie reine, ici, c'est la "reine du crime": Agatha Christie, née Miller, en 1890, dans cette station de la vieille Angleterre.

Le Devon, sa région natale, tant prisée par les touristes de la Belle Epoque, apparaît dans une quinzaine de romans, de façon souvent déguisée mais identifiable par le lecteur familier des criques isolées, grottes et hôtels rocambolesques propices aux complots, coups de théâtre et découvertes macabres.

Torquay, la "Belle Endormie" est propice à la rêverie. En longeant la promenade plantée de palmiers tropicaux, le pavillon de musique ouvragé comme une sculpture de sucre glace et le joli port niché dans le pli des collines, on imagine l'atmosphère précieuse et mondaine des années 1900. Et, en déambulant sur Princess Pier, la longue jetée de bois gansée d'une rambarde de fer forgé, on se prend à regretter l'interdiction des patins à roulettes, le hobby d'Agatha, qu'elle pratiquait en jupe longue.

Sa maison natale a disparu, mais son refuge de Greenway House surplombe toujours la rivière Dart, à quelques kilomètres de là: un beau domaine, acheté en 1938 avec l'archéologue Max Mallowan, son deuxième mari. Ils partageaient leur vie entre les chantiers de fouilles au Moyen-Orient, Londres et ce petit paradis qu'ils retrouvaient l'été. Le luxuriant jardin abrite des essences d'arbres rares et des buissons de fleurs amoureusement entretenus par le couple jardinier. La vie paisible d'Agatha dans ces lieux se devine au détour des sentiers: le mini-terrain de croquet, le petit cimetière des animaux ou l'alcôve de pierre au bord de l'eau, sous les magnolias, face aux tendres collines du Dartmoor, dont les landes virent au violet au soleil couchant. Les coquilles de noix amarrées dans le lit de la rivière montent et descendent avec la marée, comme l'eau dans le réservoir de la ravissante annexe en bas de la propriété. Alors que les hommes s'ébrouaient dans la vase, les femmes se baignaient dans cette piscine intérieure, où l'auteur n'a pas pu s'empêcher de mettre en scène le meurtre de Poirot joue le jeu.

Greenway House à été la propriété de plusieurs famille au cours de ses 500 ans d'existence.

De 1493-1700 : Les Gilberts

De 1700-1791 : Les Roopes

De 1791-1832 : Les Eltons

De 1832-1851 :Colonel Caroyon

De 1851-1882 : Les Harveys

De 1882-1937 : Les Bolithos et Williams

De 1938-1959 : Les Mallowan (Agatha Christie et son mari)

De 1959-2000 : Les Hicks et Pritchard

Depuis 2000 : Le National Trust en a la garde.

 

 

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12 février 2008

Thomas Hardy - Hardy's Cottage

 

Biographie de Thomas Hardy.

 

 

 

"La véritable histoire d’un être n’est pas dans ce qu’il a fait, mais dans ce qu’il a voulu faire".

 

ThomasHardyThomas Hardy poète et écrivain anglais, est né en 1840 à Upper Bockhampton, hameau voisin de Dorchester. De ses études, il garde le goût de la poésie latine. Il apprend le grec tout seul pour lire Homère et le Nouveau Testament. Darwin et la critique biblique lui font perdre la foi religieuse dont il porte le deuil toute sa vie.

Très tôt, il écrit des poèmes, dont certains verront le jour trente ou quarante ans plus tard. En 1867, il se tourne vers le roman pour essayer de vivre de sa plume. Passées les premières difficultés, il réussit honorablement. Il est bientôt fournisseur des revues et des magazines. De 1871 à 1896, il écrit quatorze romans et quatre recueils de nouvelles. Une demi-douzaine de grandes œuvres émergent de cette production inégale : "Barbara", "Le Retour au Pays Natal", "Le Maire de Casterbridge", "Les Forestiers", "Tess d'Uberville", "Jude l'Obscur".

Tous les romans sans exception se déroulent dans le sud-ouest de l'Angleterre. Le Dorset et les comtés voisins se trouvent transmués en royaume littéraire que Hardy appelle le Wessex, du nom de l'ancien royaume des Saxons de l'Ouest. Le Wessex apparaît comme une province de l'imagination.

Après le scandale déclenché par Jude, Thomas Hardy abandonne le roman. "The Dynasts", composé entre 1903 et 1908, est un vaste poème dramatique sur l'épopée napoléonienne. Hardy a écrit par ailleurs près d'un millier de poèmes assez inégaux. Les élégies de "Veteris Vestigia Flammae", écrites après la mort de sa première femme survenue en 1912,forment un groupe d'une perfection rare.

Thomas Hardy décède en 1928.

 

 

 

 

 

Hardy's Cottage sa maison.

 

 

 

thomashardycottagePour Thomas Hardy, sa maison natale de Higher Bockhampton, au sud-ouest de l'Angleterre, était une porte ouverte sur le paysage de son enfance et un lieu qui a été la matrice de ses premiers romans.

Il y  passa la plus grande partie de sa vie, avec cependant des séjours à Londres et à Weymouth, dans le Dorset. Son père était maître maçon et hérita du cottage paternel. Jemina, la mère de Hardy, était domestique et lui transmit son amour pour les livres. Il écrivit ses quatre premiers romans, dont "Babara", dans une chambre du cottage. La campagne eut également une grande influence sur le jeune Thomas. Il aimait les douces collines du Dorset et les panoramas sur les Vals Blackmoor et Marshwood, le village de Bulbarrow et la colline la plus élevée de la région, Pilsdon Pen. Ces deux derniers lieux sont mentionnés dans son poème Wessex Hights.

La ville de Dorchester, dans le Dorset, est présente dans ses livres, à peine déguisée en Casterbridge, notamment dans "Le maire de Casterbridge". On y distingue beaucoup d’édifices et de points de repère de la ville. Bournemouth est rebaptisée Sandbourne et décrite comme un "palace de fées" dans "Tess d’Urberville". Ce même roman immortalise également le pittoresque Bere Regis, à l’est de Dorchester, sous le nom de "Kingsbere". D'autres villages eurent une grande influence sur Hardy : Bridport, Sturminster Newton, Shaftesbury, Wimborne Minster, Beaminster, Salisbury, Sherborne, Stinsford, et Moreton.

Le Nord du Dorset est dominé par les haies et les chemins sinueux de la plaine du Val Blackmore, qui n’a guère changé depuis l’époque de Hardy. L’été, cette région offre un agréable paysage pastoral et luxuriant, avec ses petites routes, ses chemins et ses sentiers.

Ce cottage avait été construit par son grand père en 1800. Il y passa une enfance heureuse, y vécut jusqu'à son premier mariage en 1874 et lui resta toujours attaché, habitant désormais à Dorchester, il ne manquait pas de revenir souvent constater son état et la faire connaître à ses amis.

La maison et son assez petit jardin correspondent parfaitement à l'idée que l'on se fait du cottage britannique. Propriété du National Trust depuis 1948, le lieu est resté très proche de ce qu'il était quand le poète romancier y vivait.

Voisin d'une belle forêt d'où venaient en visiteurs les animaux sauvages qu'affectionnait Hardy, le cottage fait face, au plus près, à un petit jardin formel, semble-t-il dessiné pour partie par l'écrivain.

Plus loin, dans les plates bandes, on reconnaît les fleurs associées habituellement à tout jardin de cottage : lupins, roses trémières, digitales, pivoines, ancolies, asters, solidagos, anémones du Japon, soucis, pensées...

Rosiers et pois de senteur ornent la façade. Comme il se doit aussi, il y a un potager et un petit verger.

 

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11 février 2008

François Mauriac - Malagar

 

Biographie de François Mauriac.

 

 

 

 

Mauriac"Chacun de nous est un désert : une oeuvre est toujours un cri dans le désert".

 

François Mauriac est né à Bordeaux, le 11 octobre 1885.
Issu d’une famille bourgeoise, catholique et conservatrice, François Mauriac devait rester sa vie durant profondément attaché à ses racines bordelaises, ainsi qu’il apparaîtra dans la plupart de ses romans.

Après des études secondaires dans sa ville natale, il prépara à la faculté une licence de lettres, puis quitta Bordeaux en 1907 pour tenter à Paris le concours de l’École des Chartes. Entré à l’École l’année suivante, il ne devait y faire qu’un bref séjour et démissionner dès 1909 pour se consacrer à la littérature.

Les maîtres de son adolescence furent Maurras et Barrès. Son premier recueil de vers : "Les Mains jointes" (1909), salué par Barrès précisément, fut suivi d’un autre recueil, "Adieu à l’adolescence" (1911), et de deux romans : "L’Enfant chargé de chaînes" (1913), "La Robe prétexte" (1914).

Envoyé à Salonique en 1914, François Mauriac, réformé pour raison de santé, ne participa guère aux combats. Les années d’après guerre allaient être pour lui celles de la gloire littéraire. Donnant la pleine mesure de son talent romanesque, il publia coup sur coup plusieurs de ses œuvres majeures, "Le Baiser au lépreux" (1922), "Le Fleuve de feu" (1923), "Génitrix" (1923), "Le Désert de l’amour" (1925), "Thérèse Desqueyroux "(1927), "Le Nœud de vipères" (1932), "Le Mystère Frontenac "(1933).
Satires cruelles du pharisianisme bourgeois, ses romans sont avant tout l’œuvre d’un "catholique qui écrit" comme il se plaisait à se définir lui-même. C’est le combat en chaque homme entre Dieu et Mammon, pour reprendre le titre de l’un de ses essais, que Mauriac décrit, sondant les abîmes du mal et cherchant à percer les mystères de la Rédemption.

Au faîte de sa gloire, François Mauriac allait modifier, au milieu des années 1930, son regard sur le monde, délaissant quelque peu la littérature, il allait s’engager dans le combat politique. S’éloignant progressivement des positions conservatrices de sa jeunesse, il entreprit de dénoncer la menace fasciste, condamnant l’intervention italienne en Éthiopie, puis le bombardement de Guernica par les nationalistes espagnols en 1937.

Lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, François Mauriac avait définitivement choisi son camp : il appartint sous l’Occupation à la résistance intellectuelle, condamnant "l’excès de prosternations humiliées qui tenaient lieu de politique aux hommes de Vichy", il participa au premier numéro des Lettres françaises clandestines, en 1942, et publia, en 1943, toujours clandestinement, sous le pseudonyme de Forez, "Le Cahier noir".

À soixante ans, le Mauriac d’après-guerre se fit surtout écrivain politique. De 1952 à sa mort, chroniqueur au Figaro, auquel il collaborait depuis 1934, puis à L’Express, il devait livrer chaque semaine, dans son "Bloc-notes", d’une plume souvent polémique, sa critique des hommes et des événements. En 1952, il condamna la répression de l’insurrection marocaine et apporta à la cause de la décolonisation toute l’autorité du prix Nobel de Littérature, qu’il venait de recevoir, en acceptant de prendre la présidence du comité France-Maghreb.
Enfin, après avoir soutenu la politique de Pierre Mendès-France, François Mauriac, dans les dix dernières années de sa vie, devait trouver en la personne du général de Gaulle l’homme d’État conforme à ses vœux, incarnant les valeurs pour lesquelles avait combattu ce "chrétien écartelé".

Lauréat du grand prix du roman de l’Académie française en 1926, président de la Société des Gens de lettres en 1932, François Mauriac fut élu à l’Académie française le 1er juin 1933, par 28 voix au premier tour, à la succession d’Eugène Brieux. Cette "élection de maréchal" survenait alors que le romancier, gravement malade, venait d’être opéré d’un cancer des cordes vocales.
Sa réception sous la Coupole, le 16 novembre 1933 compte parmi les moments marquants de l’histoire de l’Académie. François Mauriac eut à subir les subtiles perfidies dont André Chaumeix émailla son discours de réception. Cet auvergnat, conservateur et hédoniste, goûtait peu en effet la noirceur de l’œuvre mauriacienne : "Vous êtes le grand maître de l’amertume... À vous lire, monsieur, j’ai cru que vous alliez troubler l’harmonieuse image que je garde de votre région... J’ai failli prendre la Gironde pour un fleuve de feu, et la Guyenne pour un nœud de vipères... "
François Mauriac fut fait Grand-croix de la Légion d’honneur, par le général de Gaulle. Il décéda la même année que celui-ci, le 1er septembre 1970.

 

 

 

Malagar sa maison.

 

 

 

 

597_1A quelques kilomètres du village de Saint Macaire, au cœur des vignes du Sauternais, le Domaine de Malagar domine la vallée de la Garonne.

Il fut le lieu de villégiature de l’illustre romancier, prix Nobel de Littérature, Académicien, François Mauriac.

Le domaine appartenait déjà à la famille, du temps de l’arrière grand-père de l’écrivain et ce n’est pourtant qu’une fois adulte que François Mauriac occupe régulièrement les lieux.

En effet, fin 1926, il hérite de la propriété familiale de Malagar, une maison bourgeoise du XVIIIe siècle aux dimensions modestes, entourée de chaix et de communs. C’est là qu’entre 1927 et 1968, deux ans avant sa mort, il vient à Pâques et aux vendanges, Malagar dispose de 20 hectares de prairies et de vignes, habiter "cette pauvre maison déguisée en manoir". "… Paysage le plus beau du monde, à mes yeux, palpitant, fraternel, seul à connaître ce que je sais, seul à se souvenir des visages détruits dont je ne parle plus à personne, et dont le vent, au crépuscule, après un jour torride, est le souffle vivant, chaud, d’une créature de Dieu."

Lieu d’inspiration "où les livres mûrissent en trois semaines", Malagar fournit à l’écrivain le cadre de trois ouvrages : "Le noeud de vipères", "La chair et le sang" et "Destins".
C’est également à Malagar qu’il rédige, souvent sur ses genoux, deux cent cinquante chroniques de sa célèbre rubrique "Bloc-notes". Malagar, enfin, le voit s’engager aux côtés des républicains espagnols de 1936, dénoncer la collaboration avec l’occupant nazi en 1940, et fustiger après-guerre les excès de la politique coloniale de la France.

"Une merveilleuse histoire d’amour" : celle de François Mauriac pour une maison, un domaine, un paysage et, au-delà, une terre, la Guyenne, qui restera jusqu’au bout l’une des principales sources de son inspiration poétique et romanesque.

Havre de paix et de méditation, Malagar a été pour lui, comme l’écrit son fils Jean, "le lieu de l’immersion", où "toute lutte, tout parti pris, tout combat spirituel, toute indignation s’anéantissaient". Un lieu de vie et d’écriture où Mauriac pouvait s’adonner sans réserve à son amour du silence et de la nature et renouer avec les horizons, les odeurs et les fantômes de son enfance. Tout séjour à Malagar était pour lui un enchantement, fait de nostalgie et de communion avec les souvenirs de sa jeunesse.

Avec une émotion et une tendresse souvent bouleversantes, son fils, Jean Mauriac évoque dans son livre "François Mauriac à Malagar" la figure d’un père qui, souvent lointain et distant à Paris, redevenait à Malagar plus proche des siens et complice de ses enfants. Il nous fait partager les rites et les bonheurs d’une vie de famille, mais aussi ses drames et ses secrets. Il y exprime enfin sa propre passion pour un lieu qui, aujourd’hui légué à la région Aquitaine, appartient désormais au seul patrimoine littéraire.

Après donation des héritiers, le domaine est aujourd’hui la propriété du Conseil Régional d’Aquitaine. Il y a installé le Centre François Mauriac, dédié au souvenir de l’auteur et de son œuvre et bien sûr, à la promotion du site.  De nombreuses rencontres et animations littéraires ont lieu toute l’année à Malagar…

Le rez-de-chaussée de la maison se visite : il a été conservé tel que l’écrivain l’arpentait. L'on peut ainsi visiter son bureau, le grand salon et… la cuisine, typiquement girondine. L’ancien "Chais du rouge" a, quant à lui, été aménagé en salle d’exposition consacrée à la vie et à la production de l’auteur. Elle présente de nombreuses photos, objets personnels et des documents d’archives.

Lors de la visite, ne pas manquer  de se promener dans le parc du domaine et de Contempler le panorama offert depuis la terrasse, "gloire de Malagar" selon Mauriac… La Garonne, au creux de la vallée, serpente entre les coteaux ourlés de vignes, on aperçoit là-bas le clocher de Langon et plus loin encore, l'océan végétal de la forêt des Landes.

Le parc comprend aussi un superbe verger : figuiers, pommiers, poiriers ont bien du mal à s’épanouir dans cette terre pauvre. Elle convient bien mieux à la vigne, reine des lieux, le domaine de Malagar est situé aux confins de trois grands vignobles bordelais : Sauternes, Loupiac et Entre-deux-mer.

 

 

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Centre François Mauriac à Malagar.

 

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10 février 2008

William Faulkner - Rowan Oak

 

Biographie de William Faulkner.

 

 

 

424px_William_Faulkner_01_KMJ"Les mots sont comme les glands... Chacun d’eux ne donne pas un chêne, mais si vous en plantez un nombre suffisant, vous obtiendrez sûrement un chêne tôt ou tard".

 

William Faulkner est né le 25 septembre1897, à New Albany, Missisippi. Il est le plus âgé des quatre fils de Murray Charles Falkner et Maud Butler Falkner. La famille cultive la mémoire de son arrière grand père, "The Colonel" qui était écrivain, avocat, homme politique, entrepreneur et militaire. Juste avant le cinquième anniversaire de William Faulkner, la famille déménage à Oxford, Mississippi. William Faulkner démontre un don artistique dès son jeune âge. Il écrit des poèmes au lycée : son style est romantique, influencé par Burns et Swinburne. Pendant sa jeunesse, il fait la connaissance d’Estelle Oldham, dont il tombe amoureux. Mais elle épousera un autre étudiant, Cornell Franklin, en 1918.

En juin 1918 il commence sa formation à la Royal Air Force au Canada. Il avait essayé d’entrer dans l’armée américaine, mais n’y avait pas été admis, étant jugé trop petit. Afin d’entrer dans la RAF, il se présente comme étant britannique, transformant son nom en  "Faulkner" pour lui donner une consonance plus anglaise. Il entame juste sa formation lorsque la guerre s’achève, avant même qu’il n’ait l’opportunité de se battre. Malgré tout il écrira plus tard ses histoires de guerre, se vantera de ses exploits, et posera avec fierté sur des photographies dans son uniforme de la RAF.

En 1919 il s’inscrit à l’université de Mississippi sous le statut spécial de vétéran de guerre. Publiant des poèmes et contes dans le journal du campus The Mississipian, il est également l’un des fondateurs du club dramatique "Les marionnettes" pour lequel il écrit une pièce d’un acte non mise en scène à l’époque. Après seulement trois trimestres d’études, il quitte Ole Miss, en 1920.

Il écrit alors de la prose et de la poésie, exerçant en même temps avec insouciance plusieurs métiers alimentaires. Receveur des postes à l’université, il oublie les lettres et passe la plupart du temps à jouer aux cartes avec ses amis. Il consent à donner sa démission en 1924. Son emploi suivant est celui de chef scout pour les Oxford Boy scouts. Encore une fois on lui demande sa démission pour "raisons morales" (probablement l’alcoolisme).

En Décembre 1924, grâce à l’aide de son ami Phil Stone, William Faulkner publie son premier recueil de poésie Le Faune de Marbre, dans une édition de 1000 exemplaires.

En 1925 il déménage à la Nouvelle Orléans : il y côtoie un groupe littéraire lié à la revue The Double Dealer, qui publie des extraits d’Ernest Hemingway, Edmund Wilson et Hart Crane. C’est dans cette revue que Faulkner publie des essais et des sketchs. Il écrit ensuite son premier roman "Monnaie de Singe", qui est accepté par l’éditeur Horace Liverright.

Après cela, Faulkner fait le tour d’Europe en bateau. Il visite l’Italie mais reste essentiellement à Paris, près des Jardins de Luxembourg, où il fait de nombreuses promenades et dont une description se trouve à la fin de Sanctuaire. Il fréquente aussi le même café que James Joyce, bien que sa timidité l’empêche de lui parler. A la fin de l’année il retourne aux Etats-Unis.

Les événements de son deuxième roman, "Les Moustiques", ont lieu à la Nouvelle Orléans, inspirés du milieu littéraire qu’y découvre Faulkner. Le roman est froidement reçu par les critiques. Déçu, William Faulkner imagine ancrer son prochain roman dans un contexte plus familier : sa région natale, son histoire et sa géographie. Il utilise en particulier les exploits du "Colonel" pour enrichir son récit. Ainsi il crée la région et le mythe de "Yoknapatawpha Country".

"Sartoris". son roman suivant, est mal accueilli. Il parvient à le publier mais au prix de coupes importantes. Ce roman est le premier de ses quinze récits situés à Yoknapatawpha Country. A nouveau découragé par la critique, il commence à reconsidérer sa carrière d’écrivain et débute alors un roman seulement écrit pour son plaisir personnel. Mais, révolutionnaire en forme et en style, empruntant à Shakespeare son thème "A tale told by an idiot", "Le Bruit et La fureur" devient l’un de ses romans les plus connus. Il est publié en 1929.

Après ce succès, William Faulkner, initié à l’argent, écrit "Sanctuaire", selon lui dans le seul but de s’enrichir. En 1930 il épouse Estelle Oldham, son amour d’enfance, qui a déjà deux enfants de son précédent mariage. Faulkner travaille alors la nuit dans une centrale, mais écrit "Tandis que j’agonise", qu’il décrit comme un tour de force en six semaines, sans y changer un seul mot. Le roman est indubitablement une oeuvre puissante et poétique au style très moderniste.

Il est publié en 1930, une année particulièrement importante pour Faulkner, notamment parce qu’il acquiert sa propriété d’Oxford. Il nomme cette maison délabrée, bâtie en 1844, Rowan Oak. L’achat de la maison le plonge dans une dette énorme, mais elle sera son refuge pour le reste de sa vie. 1930 voit la première publication d’un de ses contes dans une revue nationale, "A Rose for Emily" dans le magazine Forum. Contes qui deviendront une régulière source de revenu pour l’auteur.

En 1931 Estelle Faulkner donne naissance à une fille, Alabama, qui décède quelques jours plus tard.

En 1932 William Faulkner part à Hollywood se lancer dans une carrière de scénariste. Il signe un contrat avec Metro Goldwyn Mayer en 1931. Séjournant à New York, il y rencontre notamment la comédienne Talulah Bankhead. A Los Angeles il fait la connaissance du réalisateur Howard Hawks, avec lequel il partage un goût pour la chasse et l’aviation. Pendant les années suivantes William Faulkner écrira cinq films pour Hawks.

Quand son père meurt soudainement en août, Faulkner retourne à Oxford, mais se rend rapidement compte qu’il a besoin d’argent. Il revient à Hollywood, vend les droits de "Sanctuaire" qui devient un film intitulé "The Story of Temple Drake" en 1933. Cette année est marquée par le bonheur et la tragédie. Sa seule fille Jill est née, mais son frère meurt cruellement dans un accident de Waco Monoplane que William lui avait offert.

Son prochain projet est encore hollywoodien, cette fois pour la 20th Century Fox, toujours avec Howard Hawks.

La vie de William Faulkner est marquée par alcoolisme. Il boit avec frénésie et se rend périodiquement en cure au Wrights Sanatorium, à Byhalia, Mississippi. Cette fois-ci, sa crise d’alcoolisme coïncide avec la fin du manuscrit du roman intitulé originellement Dark House, qui devient "Absalon Absalon". Ce roman parle d’histoire, de famille et de race.

En 1939 William Faulkner est élu au National Institute of Arts and Letters et Les Palmiers Sauvages est publié. En 1940 il introduit la famille des Snopes dans le roman "Le Hameau" publié par Random House. Les Snopes représentent pour Faulkner une classe ouvrière "redneck" essayant de monter l’échelle sociale sans respect pour leur patrimoine ou leur lignage du Sud.

Durant cette période les ventes de ses romans baissent. Il évite la précarité du monde littéraire en retournant à Hollywood pour écrire plusieurs scénarios, cette fois-ci pour la Warner Bros. Il écrit en 1943 "To Have and Have Not", le premier film réunissant Lauren Bacall et Humphrey Bogart. En 1944 il porte à l’écran le roman de Raymond Chandler, "The Big Sleep", avec encore Bacall et Bogart. Il collabore enfin avec Jean Renoir sur le film "The Southerner" qui sort en 1945. Ces trois films représentent l’apogée de sa carrière de scénariste.

Vers 1945, William Faulkner n’est plus particulièrement connu pour son oeuvre littéraire, et son public disparaît. Il correspond cependant avec Malcolm Cowley, qui publie The Portable Hemingway pour Viking Press. Cowley suggère à Faulkner de publier une édition semblable. "The Portable Faulkner" contient des romans et des fragments qui représentent à peu près la chronologie de la saga de Yoknapatawpha County. Publié en 1946, "The Portable Faulkner" ressuscite l’intérêt populaire et critique pour ses livres.

En 1949 l’Académie suédoise lui décerne le Prix Nobel. Il refuse tout d’abord de se rendre à Stockholm, mais après la pression de l’US State Department, de l’ambassadeur suédois des Etats-Unis, et de sa propre famille, il accepte d’y aller. Il boit considérablement avant son discours d’acceptation. Un membre de sa famille essaye même de lui mentir sur la date afin de prévenir quelque excès d’alcoolisme, mais Faulkner s’en aperçoit. Il prononce le discours d’un ton marmonnant, à peine audible. Le lendemain quand celui-ci est publié, est reconnue très rapidement la teneur de ses mots. Aujourd’hui ce discours d’acceptation est considéré comme l’un des meilleurs qui soient.

Les années 1950 offrent à Faulkner plus de succès et de reconnaissance sur le plan international. En novembre 1953, l’agent d’Albert Camus lui écrit pour obtenir le droit d’adapter "Requiem pour une nonne" au théâtre : en 1956 la pièce a sa première au Théâtre des Mathurins. En 1954 Faulkner assiste à une conférence internationale d’écrivains. En même temps il commence à parler plus publiquement de politique et surtout de ségrégation. En 1955 il voyage au Japon, à Manille et en Italie. A Rome il écrit un article condamnant le meurtre d’Emmett Till, adolescent noir originaire de Chicago brutalement assassiné au Mississippi. Bien que Faulkner marque son opposition à la ségrégation, il est contre l’idée d’une intervention fédérale. Pour cette raison, il est critiqué par le mouvement pour les droits civils et par les conservateurs du sud. En 1957 il part en résidence à l’université de Virginia, à laquelle il lègue ses manuscrits.

En juin 1961 Faulkner se blesse en tombant de cheval. Il demande à être emmené au Wright’s Sanatorium, pour la première fois de sa propre volonté. Le 6 juillet (date anniversaire du Colonel), il meurt d’une crise cardiaque.

 

 

Rowan Oak sa maison.

 

 

 

414320542_d1590af856Rowan Oak: c'est ici que bat le cœur du Mississippi. Et d'une partie de l'Amérique, celle qui lit. Dans cette demeure coloniale faite de bardeaux peints en blanc, vécut pendant trente-deux ans William Faulkner, le génie du Sud. La vieille propriété, silencieuse et spartiate, garde les secrets de la vie solitaire de Faulkner, le souvenir des soirées où le Prix Nobel de littérature buvait en costume à martingale jusqu'à l'autre bout de la nuit.

Rien n'a changé. Les murs conservent encore, tracés de la main de Faulkner, les plans de "Parabole". La vieille machine à écrire est à sa place, sur le bureau de bois où furent écrits la trentaine de chefs-d'œuvre qui composent l'une des œuvres les plus singulières du XXe siècle. Sur les rayonnages de la bibliothèque, intacte, on retrouve les "Mémoires" de Saint-Simon (en édition française) achetés lors d'un séjour à Paris, à côté de "Don Quichotte", des tragédies de Shakespeare et de dizaines de romans policiers, les seuls livres que Faulkner, à la fin de sa vie, lisait avec plaisir.

En pénétrant ici, on a l'impression de fouler un sanctuaire. Peut-être les colonnes doriques et l'architecture "Greek Revival", si prisée aux Etats-Unis à la fin des années 1860, y sont-elles pour quelque chose. A moins que cette étrange puissance ne vienne de l'ombre, écrasante, du maître des lieux.

William Faulkner s'est porté acquéreur en 1930 pour la somme de 6000 $, d'une maison construite en 1844. Il l'a rénovée, l'à entourée de cornouillers et d'azalées et lui a donné un nom : Rowan Oak, en hommage à la légende de l'arbre Rowan, perçu par les peuples celtiques comme ayant des pouvoirs magiques.

Jamais bien accepté et toujours mal aimé et mal compris de son vivant, Faulkner vit sa gloire de manière posthume. Depuis 1962, il repose au magnifique cimetière d'Oxford où ses lecteurs viennent nombreux se rfecueillir devant sa pierre tombale. Ils y jettent des pièces de monnaies pour permettre à l'auteur dont l'inspiration se trouvait souvent mêlée aux vapeurs de l'alcool, de s'acheter un petit "drink".

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9 février 2008

Georges Perros - Douarnenez

 

Biographie Georges Perros.

 

 

 

gperros"Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement, mais davantage que prévu".

 

 

Georges Poulot, qui prit le pseudonyme de Georges Perros, est né à Paris le 23 août 1923.

Avant d'entamer une carrière d'écrivain, il est d'abord comédien à la Comédie-Française (ce qui lui permettra de rencontrer Jean Grenier lors d'une tournée au Caire) puis, grâce à son ami Gérard Philipe, au TNP. Il y devient lecteur pour Jean Vilar et décide de se consacrer à la littérature, après avoir traduit Tchekhov et Strindberg.

Dès lors, Perros s'installera avec femme et enfants à Douarnenez à partir de 1959, devant "l'éblouissement provoqué par la mer". En 1961, il publie le premier volume de "Papiers collés", notes et réflexions griffonnées sur des bouts de papiers, des rebuts, associées à des études sur la littérature (et plus particulièrement des auteurs tels que Kafka, Rimbaud, Hölderlin, Kierkegaard..). Cet ouvrage s'interroge sur le fait d'être quotidiennement. Perros emploie tour à tour l'humour et la consternation, à travers des aphorismes ou des fragments plus long, et ce sans refuser une langue naturelle, et construit une œuvre de "journalier des pensées", proche de La Rochefoucauld, Chamfort, Joubert, voire de Cioran. Perros est aussi l'auteur de notes de critiques littéraires et télévisuelles (Télénotes).

Mais, il est également un des plus grands poètes de sa génération. Ses vers, parfois rimés, non pas avec de longues rimes riches, mais, au contraire, plates, tiennent avant tout du récit, de la prose, tel "Une vie ordinaire" (1967), sous-titré "roman poème". Il y exprime le sentiment quotidien, tout comme le fit Raymond Queneau. Il fit aussi paraître de très beaux "Poèmes bleus" (1962).

Georges Perros est mort d'un cancer du larynx en 1978, à Paris. Malade depuis 1976, il fut contraint au silence après une opération des cordes vocales. Il relata son expérience dans "L'Ardoise magique" (1978). Sa correspondance importante (avec, entre autres, Jean Grenier, Jean Paulhan, Brice Parain, Lorand Gaspar, Michel Butor...) s'ajoute à son œuvre.

 

 

Douarnenez sa maison.

 

 

Fin 1958, Georges Perros décide de s'installer à Douarnenez où il vient régulièrement séjourner depuis quelques années. C’est dans ce port du Finistère, à l’entrée du cap Sizun où la pointe du Raz est l’extrême du continent, qu’il avait choisi de vivre. Loin du Paris des intrigues littéraires, loin du théâtre où il avait fait un début, loin de ses amis. Il vivait là dans un immeuble populaire, avec une femme, trois enfants, un chien, une pipe et une moto. Il travaillait dans des chambres de circonstance empruntées à des maisons proches de la démolition. Il fréquentait les bistros du port. Il lisait beaucoup, pour la richesse des livres bien sûr, pour quelque rémunération aussi en dépouillant des manuscrits mornes. Il écrivait. Des poèmes rarement, deux livres : Poèmes bleus et Une vie ordinaire. Des notes qui finissaient par faire des livres, trois tomes de Papiers collés.

À Douarnenez, c’était M. Poulot, ainsi nommé à l’état-civil. Perros était son nom de plume. On ne savait guère qui il était. C’était un homme de mansarde. Il se blottissait sous les toits pour écrire, sous le ciel, au hasard des locations.

En premier ce sera la maison de garde de Touldriz (trou de ronces) qui tourne le dos à la route de Poullan : "Je suis installé en pleine brousse dans une petite bicoque. Deux pièces, dont une mansarde assez proche de celle de Meudon, à cela près qu'une seule fenêtre. Là bas, prise dans un coin du regard, la mer."

Georges Perros et sa famille (Tania et leurs trois enfants) après avoir habité au 3 rue Emile Zola, puis au 37 rue Anatole France, emmenagent dans une H.L.M (vache L.M écrira t il) de la cité Richepin en 1964. En juin de la même année son père disparaît, George Perros est profondément affecté par cette perte.

Puis enfin, une maison de pêcheur, aux Plomarc’h, un "penty" un peu à l’écart de la ville, au-dessus de la mer, une sorte de mansarde à ras de terre et de mer, un geste de la municipalité contre un loyer symbolique.

Il repose au cimetière de Tréboul.

 

 

 

 

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Un grand merci à Oggy pour les photos et pour la découverte de cet écrivain.

 

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8 février 2008

Rudyard Kipling - Bateman's

 

Biographie de Rudyard Kipling.

 

 

 

Rudyard_Kipling"Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l’humanité".

 

Kipling, fils du conservateur du musée de Lahore, naquit le 30 décembre 1865 à Bombay, en Inde. À l'âge de six ans, il fut envoyé en pension en Angleterre pour recevoir une éducation britannique. Il y vécut cinq années malheureuses, qu'il évoqua plus tard dans "Stalky et Cie" (1899) et dans "La lumière qui s'éteint" (1891). En 1882, il retourna en Inde où, jusqu'en 1889, il se consacra à l'écriture de nouvelles pour la Civil and Military Gazette de Lahore. Il publia ensuite "Chants des divers services" (1886), des poèmes satiriques sur la vie dans les baraquements civils et militaires de l'Inde coloniale, et "Simples Contes des collines" (1887) un recueil de ses nouvelles parues dans divers magazines. C'est par six autres récits, consacrés à la vie des Anglais en Inde et publiés entre 1888 et 1889, que Kipling se fit connaître : ces textes révélèrent sa profonde identification au peuple indien et l'admiration qu'il lui vouait. Kipling fit après cette période de longs voyages en Asie et aux États-Unis, où il épousa Caroline Balestier, en 1892, et où il écrivit "le Livre de la jungle" (1894). Il vécut pendant une courte période dans le Vermont, puis, en 1903, s'installa définitivement en Angleterre. De ses nombreuses œuvres, beaucoup devinrent très populaires. Il fut le premier écrivain anglais à recevoir le prix Nobel de littérature (1907). Il mourut le 18 janvier 1936, à Londres. 

 

Kipling est considéré comme l'un des plus grands romanciers et nouvellistes anglais. Ses poèmes, moins connus, se distinguent surtout par sa maîtrise des vers rimés et l'usage de l'argot du simple soldat britannique. Ses œuvres reprennent trois thèmes principaux : le patriotisme fervent, le devoir des Anglais vis-à-vis de leur pays et la destinée impérialiste de l'Angleterre. Son impérialisme forcené fut par la suite nuisible à sa réputation d'écrivain, en fait, son colonialisme idéaliste était bien loin de la réalité de la colonisation telle que la menaient les Anglais, et il en avait tout à fait conscience.

 

 

Bateman's sa maison.

 

 

 

241586499_77edae20caAprès une vie mouvementée en Inde, Chine, Japon, Australie et Amérique, Rudyard Kipling jeta l’ancre au manoir de Bateman’s, acheté en 1902, cinq ans avant son Prix Nobel de Littérature.

Les Kipling (Rudyard, sa femme Carrie, leur fils John et leur fille Elsie) arrivent de Rottingdean. Ils ont vécu aux Etats-Unis de 1892 à 1896, dans l’Etat du Vermont - où vit la famille de Carrie. L’agressivité du frère de Carrie les a incités à quitter le nouveau continent pour s’établir à Torquay en 1896, dans une maison qui surplombe la mer, puis à Rottingdean en 1897, près de Brighton. La maison des Kipling est toujours debout, près des Kipling gardens. C’est une période très prolifique pour lui. Bien que certains décèlent de l’ironie dans ses textes, il est reconnu comme le poète de l’Empire, au moment où des événements graves se produisent (la seconde guerre des Boers a lieu entre 1899 et 1902 en Afrique du Sud).

Quand, en 1899, leur fille aînée Joséphine mourut à l’âge de six ans d’une pneumonie lors d'un voyage en Amérique en 1899, Carrie comprit qu’il était temps pour eux de s’établir quelque part pour panser leurs blessures. Ils jetèrent leur dévolu sur le manoir de Bateman’s, non loin d’Etchingham, mais ratèrent l’affaire faute de s’être décidés assez vite. Deux ans plus tard, Bateman’s fut de nouveau en vente et ils purent l’acquérir.

 

Construit dans les années 1634, Bateman’s était un manoir en pierres de taille et toit de tuiles à hautes cheminées dépourvu du moindre confort.

"Nous sommes à présent propriétaires d’une maison de pierres grises et moussues – la date de 1634 est gravée au-dessus de la porte – à poutres apparentes, avec boiseries et bibliothèques de vieux chêne, restée dans son jus. C’est un endroit beau et plein de paix", écrivit-il à son sujet.

 

C'est pour s’éloigner des curieux et des visiteurs indésirables (les touristes affluant de Brighton par bus), et aussi pour ne plus voir dans tous les recoins des Elms la présence de Josephine, les Kipling s’installent à Bateman’s. L’écrivain est riche et célèbre (il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1907).

Pour préserver ce calme et parce qu’il n’apprécie pas de parler à des gens qu’il ne voit pas, Kipling ne fait pas installer le téléphone. Les messages urgents arrivent par télégramme ou par le téléphone du village voisin de Burwash.

 

Parmi les plus célèbres œuvres de fiction de Kipling, il faut retenir "Multiples Inventions" (1893), mais surtout "le Livre de la jungle" (1894) et "le Second Livre de la jungle" (1895) : ces recueils de contes animaliers et anthropomorphiques, considérés comme ses plus grandes œuvres, mettent en scène le personnage de Mowgli, "petit d'homme" qui grandit dans la jungle mais choisit finalement de rejoindre le monde des humains. Ces livres furent suivis des "Histoires comme ça pour les enfants" (1902) et de "Puck, lutin de la colline" (1906), suivis du "Retour de Puck" (1910), qui évoquent avec nostalgie les paradis enfantins. 

 

En marge de cette littérature pour enfants, il écrivit encore des romans et des récits comme "Capitaines courageux" (1897), un récit maritime, et "Kim" (1901), un magnifique conte picaresque sur la vie en Inde, considéré comme l'un de ses meilleurs romans. Parmi ses recueils poétiques, il faut citer "Chansons de la chambrée" (1892), qui comporte des poèmes devenus populaires comme "Mandalay", "Cinq Nations" (1903), mais c'est surtout le poème "Tu seras un homme mon fils", où il expose son éthique, faite de respect de soi et des autres, d'attachement à ses convictions et de tolérance, qui reste le plus frappant. "Quelque chose de moi-même", récit inachevé de son enfance malheureuse, fut publié de manière posthume en 1937.

Dans la maison sont exposées des scènes du "Livre de la jungle" gravées par John Lockwood Kipling, le père de Rudyard. Si l’écrivain est né à Bombay en 1865, c’est parce que son père y enseignait alors dans une école d’arts.

Au grand désagrément de leurs enfants et de leurs invités, les Kipling équipent la maison de mobilier du XVIIe siècle, époque de la construction des bâtiments. Kipling aménage cependant dans le moulin un groupe électrogène capable de fournir chaque soir quatre heures d’électricité.

On peut voir dans le "parloir" une collection de "dieux domestiques", petite série d’objets d’Extrême-Orient, de Grèce et de la Rome antique, qui possédent aux yeux de l’écrivain quelques pouvoirs magiques.

Son bureau est tel qu’il le laisse à sa mort en 1936. Il autorise exceptionnellement quelques amis - dont Rider Haggard - à y rester pendant qu’il écrit. Le large panier à papiers algériens lui sert souvent. Il écrit avec humour : "le fait même d’écrire était et a toujours été pour moi un plaisir physique".

La cuisine n’est pas plus que le confort un des principaux attraits de Bateman’s. Kipling adore les plats épicés, mais des ulcères duodénaux l’obligent dans les dernières années de sa vie à recourir à un régime dont profite toute la tablée, famille et invités éventuels (qui apprécient toutefois la qualité du vin).

Ici vivent bon an mal an une quinzaine ou une vingtaine de personnes, y compris cinq femmes de service, une gouvernante, un chauffeur pour la superbe Rolls Royce, un secrétaire. Les Kipling sont venus chercher ici l’isolement, mais ils reçoivent souvent : la famille, des amis dont Henry James qui vient à Bateman’s une ou deux fois, 140 invités le 14 juillet - dont T. E. Lawrence que Kipling commença par estimer avant de s’en méfier, le considérant comme un charlatan.

La guerre éclata et il eut la douleur de voir partir son fils John. Un an plus tard, en 1915, John fut tué à la bataille de Loos, dans le Pas-de-Calais. Reclus désormais à Bateman’s, ne voulant plus voir personne, écrivant et soignant ses roses, Kipling travailla à son autobiographie, "Quelque chose de moi-même", qui ne fut jamais achevée et parut un an après sa mort, survenue en 1936 à Londres. Sa femme Carrie demeura à Bateman’s jusqu’à sa propre fin, trois ans plus tard. Selon le souhait de son mari, elle légua le manoir au National Trust qui y organise concerts et lectures littéraires.

 

 

 

 

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7 février 2008

Pierre Bayle - Carla Bayle

 

Biographie de Pierre Bayle.

 

 

 

che_18_bayleparlouiselle" La joie est le nerf de toutes les affaires humaines".

 

Pierre Bayle est né à Carla-le-Comte (maintenant Carla-Bayle) le 18 novembre 1647, près de Pamiers en Ariège, second fils d'un modeste pasteur protestant. Instruit par son père, il apprend le grec et le latin. À cause de la pauvreté de sa famille il doit attendre la fin des études de son frère pour suivre un cursus au petit collège protestant de Puylaurens.

En 1669, il entre à l'université des jésuites de Toulouse, et se convertit au catholicisme. Après dix-sept mois, il abjure et revient au protestantisme, il se réfugie à Genève en 1670, où il apprend les enseignements de René Descartes et entreprend des études de théologie. Il adopte, pour vivre, le métier de précepteur.

Il revient en France et pendant quelques années écrit sous le nom de Bêle et travaille comme précepteur dans diverse familles de Rouen et de Paris. En 1675 sur les instances de son ami Henri Basnage de Beauval, il présente sa candidature à l'académie de Sedan, où, à l'issue d'un concours et en partie grâce au soutien de son futur ennemi Pierre Jurieu, il est nommé à la chaire de philosophie.

En 1681, l'université de Sedan est fermée, mais presque immédiatement après Bayle est nommé professeur de philosophie et d'histoire à l'École Illustre de Rotterdam. Il édite en 1682 son célèbre "Pensées sur la comète" et sa critique du travail de Louis Maimbourg sur l'histoire du protestantisme. Sa grande réputation suscite l'envie de son collègue Pierre Jurieu qui écrit un livre sur le même sujet.

En 1684, Pierre Bayle commence seul la publication de son journal de critique littéraire "Nouvelles de la république des lettres", qui obtint dans toute l'Europe un rapide succès. En 1690 paraît un "Avis important aux réfugiés" prônant la liberté de religion et la tolérance, ce qui provoque la colère de Pierre Jurieu et celle de l'évêque de Rieux.

Lors de la révocation de l'édit de Nantes, il combat dans ses écrits l'intolérance de Louis XIV, mais en même temps il compromet par ses attaques toutes les communions chrétiennes. Ses ennemis, à la tête desquels on retrouve Jurieu, le font pour ce motif, après une longue querelle, priver de sa chaire en 1693 au motif d'irreligion et de complicité avec le roi de France.

Cela ne le gène pas particulièrement pendant la préparation de son "Dictionnaire historique et critique", œuvre majeure qui préfigure L'Encyclopédie. Ce Dictionnaire se veut comme la correction des erreurs des auteurs des dictionnaires précédents. Véritable labyrinthe ce dictionnaire est composé d'articles emboîtés les uns aux autres, de nombreuses notes et citations. D'une certaine façon Bayle dans ce dictionnaire pratique l'hypertexte avant l'heure et l'on se déplace dans son dictionnaire d'une manière assez similaire à celle utilisée pour naviguer sur la Toile de nos jours. L'enseignement principal de Bayle, à travers une pensée faussement erratique et vagabonde, étant que le monde ne se réduit jamais à une vision manichéenne et suppose le croisement permanent des points de vue et des opinions contradictoires.

Jurieu le dénonce au consistoire comme impie, et au Prince d'Orange, devenu roi d'Angleterre comme ennemi de l'État et partisan secret de la France. Mais grâce à la protection de Lord Shaftesbury, il échappe cette fois aux coups de ses persécuteurs. Les dernières années de Bayle sont consacrées à des écritures diverses, provenant dans beaucoup de cas des critiques faites sur son Dictionnaire, qu'il cherche le reste de sa vie à développer. Il meurt en exil à Rotterdam en 1706.

Bayle est surtout connu comme sceptique. Dans son Dictionnaire, il se plaît à exhumer les opinions les plus paradoxales et à les fortifier d'arguments nouveaux, sans toutefois les avouer pour son propre compte, par l'incrédulité qui règne dans ses écrits, il a frayé la voie à Voltaire.

En 1906, une statue en son honneur a été érigée à Pamiers comme "réparation d'un long oubli".

 

 

Sa maison à Carla Bayle.

 

 

 

La maison natale du philosophe, restaurée dans la tradition architecturale de l'époque, au cœur du village de caractère du Carla, face à chaîne des Pyrénées, est devenu un musée.

Le Musée présente le parcours biographique et intellectuel de Pierre Bayle depuis le Comté de Foix protestant jusqu'à Rotterdam, la cité d'Érasme (en passant par Puylaurens, Toulouse, Genève et Sedan), et son rayonnement dans l'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, à travers une riche collection de documents, de livres, d'objets, la reconstitution du cabinet de travail de Pierre Bayle à Rotterdam ainsi qu'une projection vidéo sur sa vie et son œuvre.

On prévoit également d'associer au Musée un centre de documentation avec une bibliothèque spécialisée sur l'œuvre de Bayle et son contexte (protestantisme ariégeois, diaspora huguenote en Europe, philosophie et littérature de l'âge classique) assortie d'un équipement informatique, qui permettrait aux lecteurs, chercheurs ou curieux, de mieux connaître une pensée dont on perçoit de plus en plus l'importance et la modernité.

L'œuvre de Pierre Bayle et sa pensée, longtemps méconnues, notamment en France, font l'objet depuis une quarantaine d'années d'un intérêt croissant, attesté par des colloques scientifiques et d'importantes publications. Un Institut lui est consacré à l'Université de Nimègue aux Pays-Bas, et de nombreux chercheurs en Italie, Allemagne, Suisse, Grande-Bretagne et aux États-Unis lui consacrent thèses et travaux.

 

 

 

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6 février 2008

Jean Cocteau - Milly la Foret

 

Biographie de Jean Cocteau.

 

 

 

Cocteau"Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi."

 

Jean Cocteau est né à Maisons-Laffitte, le 5 juillet 1889,  dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, avocat et peintre amateur, se suicida lorsque Cocteau avait neuf ans. Dès l'âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial. Il ne manifeste que peu d'intérêt pour les études et n'obtiendra pas son baccalauréat. En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, Cocteau insistait sur le fait qu'il était avant tout un poète et que tout travail était poétique. Il publie son premier livre de poèmes, "La Lampe d'Aladin", à 19 ans. Cocteau devint alors connu dans les cercles artistiques bohémiens comme le "Prince Frivole". C'est sous ce titre qu'il publiera à 21 ans, en 1910, son second recueil de poèmes. Edith Wharton le décrit comme un homme pour qui "chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse... ".

Dans les années 1920, Cocteau s'associe avec Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès. Il est également fasciné par le maître des ballets russes, Serge de Diaghilev. De sa collaboration avec l'artiste russe nait "Parade", ballet produit en 1917 par Diaghilev, avec des décors de Pablo Picasso et une musique composée par Erik Satie. Cette œuvre va inspirer à Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton et Philippe Soupault pour la création du mouvement culturel que l'on sait. Cocteau a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis : "Les Six".

En 1918, il rencontre le poète Raymond Radiguet. Les deux collaborateurs entreprirent beaucoup de voyages ensemble, Cocteau étant exempté du service militaire. En admiration devant le grand travail littéraire de Radiguet, Cocteau promut les travaux de son ami dans son cercle artistique et s'arrangea pour faire publier par Grasset "Le Diable au corps" (une histoire en grande partie autobiographique sur le rapport adultère entre une femme mariée et un homme plus jeune), exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire du "Nouveau Monde" pour le roman.

La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet en 1923 crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu'il l'a laissé désespéré, découragé et en proie à l'opium. Cocteau, ajoute-t-on, n'a même pas assisté à l'enterrement. Mais Cocteau n'assiste généralement pas aux enterrements. L'auteur quitte alors aussitôt Paris avec Diaghilev pour une représentation de "les Noces" par les ballets russes à Monte Carlo. Cocteau lui-même qualifia beaucoup plus tard sa réaction comme une "réaction de stupeur et de dégoût". Son penchant pour l'opium à cette époque-là, Cocteau l'explique comme un simple hasard lié à la liaison fortuite qu'il avait entretenue avec Louis Laloy, le directeur de l'opéra de Monte Carlo. La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'arrêter ont profondément changé son modèle littéraire. Son livre le plus notable, "Les Enfants Terribles", a été écrit en une semaine lors de son laborieux sevrage.

On a suggéré que l'amitié de Cocteau avec Radiguet a en fait été une liaison amoureuse, intense et souvent orageuse, mais aucune preuve ne permet de le justifier.

Dans les années 1930, Cocteau aurait eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, la belle-fille d'un Romanov, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle tomba enceinte, mais la grossesse ne put être menée à son terme, ce qui plongea Cocteau et Paley dans un profond désarroi. Cocteau entretint ensuite une relation sentimentale de longue durée avec deux acteurs français, Jean Marais et Edouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau. On suppose également que Cocteau aurait entretenu une relation avec Panama Al Brown, un boxeur dont il prit en charge la carrière à un moment donné.

En 1940, "Le Bel Indifférent", une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, fut un énorme succès. Il travailla également avec Picasso sur plusieurs projets, fut l'ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes et lutta contre son penchant pour l'opium durant la plus grande partie de sa vie d'adulte. Alors qu'il était ouvertement homosexuel, il eut quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail recèle de nombreuses critiques contre l'homophobie.

Les films de Cocteau, dont il a écrit et dirigé la majeure partie, furent particulièrement importants dans la mesure où ils introduisirent le surréalisme dans le cinéma français et influencèrent, dans une certaine mesure, le genre français de la Nouvelle Vague.

Quelques immenses succès firent passer pour toujours Cocteau à la postérité : "Les Enfants terribles" (roman), "Les Parents terribles" (pièce de théâtre de 1929), La Belle et la Bête (film de 1946). En 1960, l'artiste tourne "Le Testament d'Orphée" avec l'aide financière de François Truffaut.

En apprenant le décès de son amie Édith Piaf, Cocteau est pris d'une crise d'étouffement. Il succombera quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt le 11 octobre 1963 à 74 ans. Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt dans l'Essonne. Sur sa tombe, on peut lire l'épitaphe suivante : "Je reste avec vous".

 

 

 

Milly la Foret sa maison.

 

 

 

fbb1ff77e4Milly-la-Forêt n’est pas une petite ville. C’est juste un gros village, mais bien situé, à la croisée des anciens chemins de diligences Paris-Lyon et Fontainebleau-Orléans : vieux village de marchands, de foires, et capitale des plantes aromatiques.
Pour pouvoir travailler au calme en-dehors de Paris, Jean Cocteau achète fin 1947 à Milly avec Jean Marais la Maison du Bailli, près du château. Ils la meublent de formes et de couleurs. Cocteau n’y vient d’abord qu’occasionnellement, puis plus longuement à partir du moment où il se lie avec Edouard Dermit.

La rue du Lau, pavée et aménagée à l’ancienne, avec son caniveau central, se termine en cul-de-sac devant une double porte cochère romane et sa porte piétonne. Flanquée de deux tourelles à 2 couleurs et à demi-engagées, sa façade est de style Louis XIII. C’est dans cet demeure, appelée autrefois la maison du gouverneur, que vécut Jean Cocteau de 1947 jusqu’à sa mort en 1963, comme le rappelle une plaque commémorative apposée en façade.

La façade sur rue et la toiture correspondante ont été inscrites en 1969 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

"C’est la maison qui m’attendait. J’en habite le refuge, loin des sonnettes du Palais-Royal. Elle me donne l’exemple de l’absurde entêtement magnifique des végétaux. J’y retrouve les souvenirs de campagnes anciennes où je rêvais de Paris comme je rêvais plus tard, à Paris, de prendre la fuite. L’eau des douves et le soleil peignent sur les parois de ma chambre leurs faux marbres mobiles. Le printemps jubile partout".

Le domaine de Milly est un témoignage majeur des goûts et de l’intimité de l’artiste.

L’exception de sa situation à l’orée du centre-ville, l’étroite relation entre paysage et bâti, la présence du château, les qualités plastiques du lieu ont incité Jean Cocteau à faire de son "refuge" une œuvre d’art en soi, conforme à son image, à ses rêveries.

Il établit à Milly une familiarité entre le lieu et son œuvre.
Il intègre dans les jardins des éléments de décors de ses films, notamment des sculptures.
Il travaille le paysage, rendant manifestes les plans successifs des points de vue extérieurs qu’il poursuit jusque dans l’agencement de la maison.
Le site devient dès lors une scénographie narrative, une allégorie dont le château est l’horizon imaginaire.
L’aménagement du site rendra pleinement grâce à ce contexte particulier.

Actuellement, la maison en cours de restauration, et sera ouverte au public au printemps 2008. Pierre Bergé est le Président du Conseil d'Administration, responsable de cette restauration :

"Entre les murs de la maison de Milly sont nées les phrases mémorables du "Testament d’Orphée", de "Requiem", et bien des toiles, et bien des dessins.
Aujourd’hui, cette maison est intacte grâce à Edouard Dermit qui, après la mort de Cocteau, a scrupuleusement veillé sur l’ensemble des objets qui constituaient son décor quotidien, ce qui permettra la parfaite restitution de la chambre, du bureau, de l’atelier et du grand salon.

Quant aux autres pièces, elles deviendront un espace d’exposition consacré aux collections graphiques conservées par le Comité Jean Cocteau, et pourront également abriter des expositions temporaires.

Les trois jardins et le bois seront eux aussi, bien évidemment, des lieux de promenade pour le visiteur et, pourquoi pas, des lieux d’exposition de sculptures.

Enfin, l’atelier pédagogique permettra aux scolaires de se familliariser avec l’œuvre du poète.

C’est l’intervention, en 2002, du Conseil Régional d’Ile-de-France et du Conseil Général de l’Essonne qui a permis l’achat et la sauvegarde de cette maison.
L’inauguration de l’ensemble, qui pourrait même à moyen terme devenir un centre d’archives et de recherche consacré à Jean Cocteau, est prévue pour le printemps 2008.

Alors, prendra une résonance particulière l’épitaphe qui, à la sortie de la ville, orne sa tombe dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples, qu’il a peinte lui-même : "Je reste avec vous"."

Le Comité Jean Cocteau, présidé par Pierre Bergé (titulaire du droit moral sur l’œuvre de Jean Cocteau), est dépositaire des œuvres léguées par le poète à ses héritiers.
Ce Fonds est constitué de plus de 3000 pièces, principalement des dessins, huiles, pastels, et photographies. Les plus importantes seront présentées de façon permanente ou temporaire dans l’espace Collections, au premier étage de la Maison.

Le jardin va lui aussi retrouver tout son éclat, c'est le paysagiste Loïc Pianffeti qui en est le responsable :

"Composés d’axes structurants, la profondeur et le mystère de ce jardin sont renforcés par une série d’écrans, plus ou moins transparents, qui dialoguent avec la lumière.
Ces écrans opèrent comme des filtres, modifiant la perception, scandant la séquence des différents espaces jusqu’au bois.
Le jardin de Cocteau propose au visiteur une promenade au cœur de l’univers sensible de l’artiste.
Les deux jardins qui enserrent la maison restent dépouillés et solaires.

Le jardin domestique voit ses cordons de fruitiers replantés. Les bordures délimitées par les buis sont peuplées de rosiers et de vivaces simples, de petites pensées mauves, aperçues depuis les fenêtres de la chambre de Cocteau.

Le jardin des sculptures bénéficie du même traitement dépouillé, aucun arbre n’y est planté. Les ifs entourant le terme sont rabattus et reformés pour créer un paravent laissant entrevoir le verger et le chemin vers le bois.

Franchissant la passerelle qui mène au verger, le visiteur pénètre dans un espace en équilibre entre bois et maison, entre château et village, posé au sein des canaux.
L’allée qui mène au bois est légèrement élargie. Le rideau du fond est replanté avec des charmes : il constitue le second écran.
Les fruitiers sont remis en place dans leurs formes et variétés d’origine. Entre les buis, les fleurissements linéaires font la part belle aux plantes qui peuplaient autrefois les lieux : lys, rosiers, pivoines, iris côtoyaient narcisses, jacinthes et simples pensées.

Les couleurs dominantes sont franches, pures, essentielles : des rouges profonds et orangés s’échauffent au contact du bleu, tempérés par les nuances de blanc.
Le verger déploie toute sa générosité au regard du visiteur, qui vagabonde jusqu’au clocher de Milly..."

 

 

 

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