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Maisons d'écrivains

12 octobre 2009

Louis Pergaud - Belmont

Biographie de Louis Pergaud.

 

Louis_Pergaud"Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu'eux !"

 

Le 22 janvier 1882, Louis Pergaud naît à Belmont, dans le département du Doubs, en Franche-Comté. Son père, Elie Pergaud, instituteur de la commune, a épousé quelques années auparavant Noémie Colette, fille de paysan. L’année suivante, un frère, Lucien Amédée, vient au monde à son tour et agrandit la famille. Les deux frères passeront les années qui suivent à jouir des plaisirs de la vie à la campagne : chasser en compagnie de leur père, pécher la truite dans le Dessoubre, rivaliser avec les bandes d’enfants des villages des environs… Autant de souvenirs qui alimenteront l’œuvre du futur écrivain.

En attendant, celui-ci obtient son certificat d’études, à l’âge de douze ans. A Orchamps-Vennes, lieu de l’examen, il est reçu premier sur les quatre-vingt cinq candidats présents, ce qui lui vaut les félicitations du jury. Mais à présent, Louis Pergaud doit quitter Belmont et sa famille pour entrer en pension à l’Ecole de l’Arsenal, à Besançon. Il loge néanmoins, non pas à l’internat, mais chez un ami de son père, concierge de l’hôtel de Ville. En 1897, Elie Pergaud est muté à Fallerans. Son fils Louis est reçu premier au concours d’entrée à l’Ecole Normale, au mois de juillet 1898. Deux années plus tard, l’adolescent apprend tour à tour le décès de son père, le 20 février 1900, puis de sa mère, le 21 mars suivant.

Recueilli avec son frère par leur oncle de Belmont, Louis Pergaud quitte l’Ecole Normale, le 30 juillet 1901. Le lauréat est troisième de sa promotion. Nommé à D’urnes, où il effectue donc sa première rentrée scolaire, il se lie avec une collègue d’un village voisin, La Barèche. Les deux enseignants se marient en 1903. L’année suivante, au mois d’avril, l’instituteur fait paraître un premier recueil de ses poésies, "L’Aube". Sans grand succès. Les relations dans le ménage Pergaud se tendent, d’autant plus qu’une enfant, prénommée Gisèle, qui naît le 16 août 1903, décède quelques mois plus tard. Sa vie professionnelle se fait également plus conflictuelle, avec la population locale notamment. C’est que les tensions sont vives en ce début de siècle entre l’Eglise et l’Ecole républicaine. Louis Pergaud quitte son poste et se voit attribué celui du village de Landresse.

Partagé entre sa passion pour la chasse et la compagnie du cordonnier de la commune, Jules Duboz, l’instituteur quitte néanmoins cette existence qui ne le satisfait point et rejoint à Paris son ami, Léon Deubel, au cours de l’été 1907. Delphine Duboz, la fille de l’artisan, est sa nouvelle compagne. Employé à la Compagnie des Eaux, Louis Pergaud ne tarde pas à se faire connaître des milieux littéraires parisiens grâce à la publication de son deuxième recueil de poésies, "L’Herbe d’Avril", dans le journal Le Beffroi. Encouragé par celle qui devient son épouse, au mois de juillet 1910, l’écrivain, redevenu enseignant, se consacre à présent à la prose et au récit animalier. Ses souvenirs alimentent sa plume et, au mois d’août 1910, le Mercure de France fait paraître son premier roman, "De Goupil à Margot".

Le 8 décembre 1910, le prix Goncourt, huitième du nom, lui est attribué et, avec la gloire littéraire, la somme de 5.000 francs lui est remise. L’ouvrage connaît le succès auprès du public et son auteur multiplie dans les années qui suivent les nouvelles publications : "La Revanche du Corbeau" en 1911, "La Guerre des Boutons" en 1912, "Le Roman de Miraut" en 1913… Au début de l’été 1914, l’écrivain remet un nouveau manuscrit à son éditeur, celui d’un recueil de nouvelles, "Les Rustiques", ayant toujours pour cadre la vie des campagnes, le monde animalier. Quelques jours plus tard cependant, la guerre est déclarée par la France de la Troisième République au IIème Reich de l’Empereur Guillaume II.

Le 3 août 1914, le sergent Louis Pergaud, après avoir reçu son ordre d'affectation, rejoint son régiment, le 166ème d'infanterie, où il est accueilli avec le grade de sergent. Au mois d'octobre enfin, il est au front, dans la région de la Woëvre. La violence des combats, la mortalité chez les soldats mobilisés, cette guerre nouvelle de tranchée… tout cela le bouleverse et l’écrivain se promet d’en témoigner dans un futur ouvrage de souvenirs. Il continue de correspondre avec son épouse, sa famille, ses amis. A l’un d’entre eux, au mois de mars 1915, le sous-lieutenant Pergaud confie ainsi : "Notre 166ème est un régiment des plus solides et des plus vaillants : ça été un des piliers de la défense de Verdun. On y trouve pas mal de Parisiens, des gens de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, et beaucoup de mineurs du Nord et du Pas-de-Calais. Ce sont de vrais poilus qui ont du mordant, de l’entrain et de l’esprit parfois, souvent même".

Son régiment appartient au début du conflit au groupe de Verdun, la 132ème Division d’Infanterie - la Division de Marche de Verdun ou Division de Morlaincourt - , est affectée à la défense de la forteresse de Verdun. Au soir du 7 avril 1915, à Fresnes, l’officier Pergaud reçoit l’ordre d’attaquer la côte 233 de Marchéville, dans la nuit, à 2 heures du matin. A la tête de ses hommes, sous une pluie battante, il quitte ainsi la tranchée de départ, franchit deux rangs de fils barbelés et arrive en face des lignes ennemies. Là, les assaillants sont accueillis par un feu nourri.Louis Pergaud, blessé - au pied peut-être -, demande alors à ses soldats de poursuivre l’offensive. Alors que le jour se lève, les rescapés français se replient vers leur ligne, Louis Pergaud ne reparaissant pas à leurs côtés. Comme beaucoup d’autres de ses frères d’armes, l’officier est alors porté disparu. Il avait trente-trois ans et naissait alors à la vie littéraire.

 

Belmont sa maison natale.

 

 

Le 29 novembre 1879, Elie Pergaud, instituteur à Belmont (Doubs) depuis 1877, épouse Noémie Collette, fille de fermiers dans la même commune. Très rapidement, un garçon viendra égayer le foyer : Pierre Amédée voit le jour le 9 août 1880. Malheureusement, il décédera le 5 octobre suivant. Sa mère le pleure longtemps. Mais, le 22 janvier 1882, une nouvelle naissance apporte une certaine consolation : Louis Emile Vincent respire pour la première fois l’air de la Comté. Son père a 30 ans, sa mère 32. Le 18 octobre 1883, un autre fils, Lucien Amédée, complète le foyer Pergaud. Deux enfants solides, une mère pleine d’affection, un père qui les ouvre à la vie, à la nature : la famille savoure son bonheur. Louis fera ses premiers pas dans ce village. Souvent, il traversera le chemin pour rejoindre, juste en face de l’école, ses grands-parents maternels. Et puis, il y aura les prés, les champs, les bois, les bêtes, la vie rurale et ses enchantements.

Mais en février 1889, Elie Pergaud est muté. Instituteur de la nouvelle Ecole Laïque, il est victime du rejet de la République par la population locale. Toute la famille ira donc à Nans-sous-Sainte-Anne. Louis Pergaud quitte à 7 ans le berceau de sa première enfance. Premier profond chagrin : les grands-parents s’éloignent. Son petit coin de terre comtoise, exploré avec tant d’émerveillement, se dérobe. Transplantée, la famille Pergaud aura du mal à s’adapter à sa nouvelle résidence. Une page se tourne.

 

Depuis 1989 un musée est dédié à "l’enfant du pays". Installé dans une maison, autrefois presbytère, il rend hommage à l’auteur de "De Goupil à Margot", ouvrage pour lequel Louis Pergaud reçoit, en 1910, le prix Goncourt. Ses autres oeuvres s’enchaînent à un rythme soutenu, dont La Guerre des Boutons en 1912. La prose magique et hilarante de cette oeuvre est empreinte de nostalgie. Pergaud écrit son roman à Paris, 3 rue Marguerin, en se remémorant son enfance à Belmont et ses années d’instituteur à Durnes et Landresse. Il décrit cette "grande guerre" des enfants et ignore qu’aura bientôt lieu celle des adultes, à laquelle il partira en vaillant républicain. Le musée de Belmont a accueilli plus de 45 000 visiteurs depuis sa création.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

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4 octobre 2009

John Ruskin - Brantwood House

 

Biographie de John Ruskin.

 

 

john_ruskin"L'art est beau quand la main, la tête et le coeur travaillent ensemble".

John Ruskin (8 février 1819 - 20 janvier 1900) est un écrivain, poète, peintre et critique d'art britannique, issu d’une famille d’origine écossaise. Son père, M. John James Ruskin, Écossais d’origine, était à la tête d’une importante maison de vins à Londres. Après des débuts assez difficiles dans la vie, il jouissait d’une large aisance qui devint bientôt une véritable richesse, car, à sa mort, il laissa à son fils une fortune de cinq millions. Il avait épousé sa cousine, Margaret Cox, une de ces presbytériennes à la fois, sévère pour elle et pour les autres. Elle se consacra à son fils avec un entier dévouement, mais sa tendresse maternelle n’influait pas le moins du monde sur l’austérité de son caractère. "Elle semblait n’avoir jamais eu l’idée de faire plaisir à un enfant, en quoi que ce soit", dit Mrs Ritchie Thackeray en parlant d’elle. Le petit enfant recevait régulièrement le fouet chaque fois qu’il était capricieux ou importun, ou même lorsqu’il tombait dans l’escalier. Ceci pour lui apprendre l’adresse.

Il ne lui était pas non plus permis de posséder des jouets. Un jour, cependant, une bonne tante lui avait fait cadeau d’un polichinelle accompagné de sa femme, car en Angleterre ce célèbre personnage ne se présente guère sans son épouse, Juddy. Ces deux pantins étaient articulés, dorés, superbes. Mrs Ruskin fut bien forcée de les accepter, mais lorsque la généreuse parente ne fut plus là, elle déclara à son fils "qu’il n’avait pas besoin de cela ", et l’enfant ne revit plus son beau jouet.

Naturellement, les bonbons n’étaient pas non plus admis. Le jardin de ses parents, racontait Ruskin plus tard, était pour lui un paradis terrestre, avec cette différence que aucun animal n’y était soumis à l’homme et que tous les fruits y étaient défendus, ces fruits, disait-il, "d’une magnifique abondance, vert tendre, ambre doux, pourpre velouté, courbant les branches épineuses ; grappes de perles et pendeloques de rubis qu’on découvrait avec joie sous les larges feuilles qui ressemblent à de la vigne". Lorsqu’on permettait au petit garçon d’en goûter, cette permission se limitait à un seul grain de groseille.

Comme il arrive souvent en pareil cas, et quelquefois au détriment de la tranquillité des parents, l’enfant, privé de jeux, s’en faisait avec ce qui l’entourait, et peut-être ce système contribua-t-il à développer sa faculté d’observation. Il se faisait des spectacles de tout, du mouvement de l’eau courante, des formes changeantes des nuages, des différences de nuances du feuillage dans le jardin.

Cette disposition était, du reste, un don de famille. Tout négociant de vin qu’il fût, M. John James Ruskin était artiste en même temps ; il peignait à l’aquarelle, s’enflammait, s’enthousiasmait. Il aimait beaucoup les voyages, et l’austère Mrs Ruskin partageait ce goût. Tout petit, John accompagnait ses parents dans de longues excursions que l’on faisait dans une petite voiture conduite par M. Ruskin ; l’enfant était devant, assis entre son père et sa mère sur un petit portemanteau, sa bonne derrière.

 

Vers sa dixième année,  ses parents l’emmenèrent dans de véritables et beaux voyages. La vue des montagnes surtout le jetait dans de véritables extases. L’on dit que, lorsque, petit enfant, son portrait avait été fait par James Northcote, on lui avait demandé ce qu’il voulait qu’on lui donnât comme fond de tableau et qu’il avait répondu : "Des collines bleues".

À quatorze ans, il décrit en vers ses sensations à l’approche de ses collines bien-aimées : "Un frisson d’étranges délices le fait trembler lorsqu’il les voit s’élever à l’horizon, comme un nuage d’été".

Ce fut à Schaffhouse, vers cette époque, qu’il éprouva en voyant les Alpes pour la première fois une impression si forte qu’elle lui parut une véritable révélation du beau et une invitation irrésistible à le faire aimer de ses semblables :

"Le soleil allait se coucher lorsque nous atteignîmes une sorte de jardin-promenade fort au-dessus du Rhin, racontait le poète, encore ému, bien des années plus tard. Il était placé de façon à commander toute la campagne, au Sud et à l’Ouest. Nous regardions ce paysage, aux ondulations basses bleuissant dans le lointain, comme nous aurions regardé un de nos horizons du Molvem dans le Worcestershire ou de Dorking dans Kent lorsque soudainement... voyez... là-bas !

Aucun de nous n’eut un seul instant l’idée de les prendre pour des nuages. Leurs contours étaient clairs comme du cristal, elles se dessinaient en s’effilant sur le fond pur du ciel, et le soleil couchant les colorait déjà en rose. Les murs de l’Eden perdu ne nous auraient pas semblé plus beaux, s’ils nous étaient apparus, ni les murailles de la mort sacrée plus imposantes... Alors, dans la parfaite santé de la vie et le feu du cœur, ne désirant rien être autre que l’enfant que j’étais, ne rien avoir de plus que ce que j’avais, connaissant la douleur suffisamment pour considérer la vie comme sérieuse, mais pas assez pour relâcher les liens qui m’attachaient à elle, ayant assez de science unie à mes impressions pour que la vue des Alpes me fût non seulement la révélation de la beauté de la terre, mais aussi l’accès à la première page de son volume, je redescendis de la terrasse de Schaffhouse avec ma destinée fixée en tout ce qu’elle devait avoir de sacré et d’utile".

Il s’enthousiasmait d’un enthousiasme si intense, qu’il arrivait à communiquer à ses disciples ce qu’il sentait, comme par une force magnétique, même quand sa parole, souvent obscure, laissait sa pensée vague et à demi voilée.

Il devait rester fidèle à cette vocation de "poète du beau" telle qu’il l’avait conçue. En attendant, cet enfant rêveur était loin d’être un oisif. Bien que sa santé, déjà délicate, l’ait pendant longtemps empêché de suivre les cours d’une école quelconque, il travaillait beaucoup à la maison, soit avec sa mère, qui lui donnait des leçons avec une régularité parfaite, soit avec divers professeurs.

À partir de 1828, il put jouir de la société d’une petite cousine, Marie Richardson, que M. et Mrs Ruskin avaient recueillie après la mort de sa mère et qu’ils traitaient en fille. À cinq ans, il était déjà un dévoreur de livres ; à six, il commençait à en fabriquer lui-même.

Il les écrivait en lettres d’imprimerie et avait l’ambition de se faire lui-même toute une bibliothèque.

Sa première œuvre fut une imitation de "Harry et Lucy", un des plus célèbres d’entre les ouvrages d’éducation de Miss Edgeworth. Dans celui de John, il se trouve une maman qui fait toujours de la morale, un papa qui aime la littérature, qui sont exactement le portrait des parents de l’auteur.

Il écrivait aussi le récit de ses voyages. Généralement, ses œuvres enfantines étaient destinées à être offertes à son père le jour d’un anniversaire, ou comme cadeau de nouvel an.

John avait seize ans lorsque son père, qui depuis longtemps lui faisait apprendre le dessin, trouva qu’il avait fait assez de progrès pour qu’on pût l’admettre à "la promotion à la botte de couleurs", comme il disait, et peignant lui-même à l’aquarelle, il procura à son fils les leçons d’un excellent maître de ce genre. John n’en profita que peu de temps, il fit pour développer ce nouveau talent ce qu’il avait fait déjà pour la lecture et l’écriture et trouva qu’il arrivait mieux à son but en travaillant lui-même, guidé par son propre instinct, qu’en suivant les méthodes ordinaires d’enseignement.

Il travailla donc seul, avec les grands maîtres pour modèles. De cette époque date son enthousiasme pour le peintre Turner. C’est aussi à ce moment que se place le travail qui fut comme le germe des "Modern-Painters" (Peintres modernes), un des ouvrages qui ont le plus contribué à sa réputation.

Ruskin se sentait en pleine sympathie avec Turner, parce que le principal mérite de celui-ci était de suivre la nature qu’il aimait tant. À ce moment, une revue, le "Blackwood’s Magazine", se permit une critique assez vive sur un tableau du maître bien-aimé. Ruskin avait alors dix-sept ans.  Il écrivit immédiatement à l’éditeur du Blackwood une véhémente réfutation, dans laquelle il analyse le tableau attaqué avec une richesse d’imagination qui ne le cède qu’à celle du style. Mais avant tout, il jugea convenable de soumettre cette lettre au principal intéressé et l’envoya à Turner avec un billet courtois, dans lequel il lui demandait la permission de publier son travail.

Turner remercia et refusa, exprimant son dédain pour l’attaque anonyme dont il avait été l’objet. C’était un homme au caractère réservé qui, "dans les premiers temps de sa vie, était quelquefois de bonne humeur", disait plus tard Ruskin en parlant de son peintre préféré, et il ne chercha même pas à voir son jeune défenseur, dont il ne fit la connaissance que longtemps après.

Mais le travail du jeune homme lui restait : repris bien des années plus tard, sous le titre de "Turner et les Anciens", il devait former le premier chapitre des "Peintres Modernes", longue suite d’études et de préceptes sur la peinture dont les cinq volumes ne furent terminés qu’en 1860.

En attendant, John était entré à Oxford et y faisait de brillantes études. Sa famille l’aurait volontiers vu se destiner à l’Église anglicane, et sa mère, nous dit un biographe, espérait le voir évêque. Mais les goûts et les aptitudes du jeune homme ne paraissaient guère le porter vers cette carrière.

John Ruskin avait beaucoup désiré épouser la fille de l’un des associés de son père, M. Domeck. Celle-ci était Française et catholique. Une telle union fut jugée impossible. Le chagrin qu’en éprouva John eut une influence néfaste sur son tempérament déjà faible. Il ne fallut pas moins de deux ans de soins, un long voyage et la vue de ses chères montagnes pour le rétablir, mais sa santé était décidément compromise, et pour toujours. La consomption, dont il venait de ressentir une si terrible atteinte, devait le menacer encore plus d’une fois. Une pénible affection de l’épine dorsale donna aussi de vives inquiétudes et finit par courber légèrement sa grande taille. Enfin, dans l’âge mûr, de graves fièvres cérébrales vinrent à différentes reprises ébranler son organisme.

Dans de telles circonstances, il ne pouvait être question pour John d’entrer ni dans l’Église, ni dans le commerce, et, malgré tout, on est stupéfait devant l’énumération de tout ce qu’il a pu faire.

De quinze à vingt ans, il avait publié, dans le "Magazine of Natural History", des articles scientifiques signés : Kata Phusin (selon la nature). Depuis, entre ses nombreux voyages, installé avec ses parents à la campagne, dans la jolie maison de Herne-Hill, outre les cinq volumes des "Peintres modernes" et une prodigieuse quantité d’études et d’articles de revues qu’il nous est impossible d’énumérer, il compose "The Stones of Venice" (Les pierres de Venise) et "The seven lamps or laws of the Architecture" (Les sept lampes ou lois de l’architecture).

Aux livres et aux articles de revues, Ruskin joignait l’enseignement oral. Il avait quarante ans lorsque les cinq volumes des "Peintres modernes" furent terminés. Depuis, il ne parla plus exclusivement d’art et de science. Il ne les abandonna pas, mais il les éleva en quelque sorte et les fit servir à l’enseignement de sa morale, prêchant le culte du beau et ce que nous pourrions appeler la pratique de l’admiration, de celle de la nature surtout, les prêchant à tous dans des conférences où l’on s’étouffait, pour lesquelles on oubliait l’heure des repas, celle des affaires et même, dit-on, celle du cricket !

Plus d’une fois, sans doute, des esprits élevés y trouvèrent la satisfaction de leur besoin d’idéal et une direction pour des facultés non employées. D’ailleurs, Ruskin était un conférencier merveilleux ; son ton, grave au début, s’animait rapidement ; son geste illustrait en quelque sorte sa parole. Les images hardies et charmantes qu’il employait en abondance, la couleur si riche de son style et surtout son enthousiasme communicatif, tout cela devait éblouir le grand nombre de ses auditeurs et les faire passer sur les défauts de son enseignement.

Ce culte du beau pour lequel il se passionnait et passionnait aussi les autres, il le prêchait encore dans des articles de journaux, des lettres adressées à toutes les classes de la société, aux femmes, aux ouvriers. Conférences, études et lettres ont été réunies en volumes, sous des titres poétiques, un peu recherchés et imprécis, tels que la "Couronne d’oliviers sauvages", Sésames et lis", Courants et marées", "Fors clavigera"(la Clé du sort). Ce dernier recueil s’adresse aux ouvriers et traite d’économie sociale.

Égalitaire à sa manière, Ruskin aurait désiré une plus juste rétribution des biens de ce monde, mais sans secousses et sans violences.

Malheureusement, ses systèmes ne sont guère que des utopies. Faute de mieux, il voulait au moins faire profiter chacun des jouissances élevées que Dieu place autour de nous et que peu savent apprécier. Ce résultat, il l’attendait surtout de l’éducation ; il aurait voulu, disait-il, "que le petit berger apprît à jouir de la beauté de la nature au milieu de laquelle il vivait, jusqu’au dessin délicat des feuilles et à la finesse merveilleuse de la mousse".

Non content de parler et d’écrire pour la diffusion de ces idées, Ruskin payait largement de sa personne et de sa fortune. Il occupa pendant de longues années la chaire des beaux-arts fondée à l’Université d’Oxford par M. Slade. Ne trouvant pas cet enseignement suffisant, il fonda à côté, de ses propres deniers, une école de dessin et organisa une superbe collection d’œuvres des maîtres dont les élèves pussent s’inspirer.

Il ne lui suffisait pas de l’impression produite par l’apparition des "Peintres modernes" sur ses contemporains éclairés, dont beaucoup avaient pu dire, avec Miss Brontë : "Ce livre semble m’avoir donné de nouveaux yeux".  Il ne lui suffisait pas non plus d’avoir formé, parmi les architectes et les peintres, de nombreux et fervents disciples, d’avoir donné une forte impulsion au préraphaélitisme et contribué à faire revivre le goût du gothique en Angleterre. Après avoir répété la nécessité de faire pénétrer le sens artistique dans les masses, "pour que chaque ouvrier fasse artistement son métier d’ouvrier", il se mit à l’œuvre lui-même et donna deux fois par semaine, pendant quatre ans, des leçons de dessin dans une école d’adultes, s’occupant avec patience de ses grands élèves. Pour le peuple aussi, il fonda le musée de Sheffield, qui porte son nom, et où les ouvriers purent venir se reposer des laideurs de l’usine en admirant les vitrines pleines de pierres curieuses et brillantes, les planches représentant tous les oiseaux connus, les superbes missels enluminés et les spécimens des plus belles architectures du monde.

Mais le grand rêve de Ruskin, c’était de "proscrire la laideur de la vie". Il aurait voulu supprimer l’affaiblissement et le mal physique, non seulement parce qu’ils produisent la douleur, mais parce qu’ils effacent des joues des enfants et des jeunes filles les belles couleurs de la santé. Les machines, y compris les chemins de fer, lui inspiraient une horreur un peu puérile, mais sincère et vive, comme tout ce qu’il ressentait. Il aurait voulu revenir à l’ancien temps, où l’on n’utilisait pas d’autres moteurs que l’eau et le vent. Pour réaliser ce rêve industriel et essayer ses plans de réforme sociale, il fonda la "St-Georges’ Guild".

 

"Nous allons essayer de rendre quelque petit coin de notre territoire anglais beau, paisible et fécond. Nous n’y aurons pas d’engin à vapeur, ni de chemin de fer ; nous n’y aurons pas de créatures sans volonté ou sans pensée. Là, il n’y aura de malheureux que les malades et d’oisifs que les morts. Nous n’y proclamerons pas la liberté, mais une prompte obéissance à la loi et aux autorités désignées ; ni l’égalité, mais la mise en lumière de toute supériorité que nous pourrons trouver et la réprobation de toute infériorité.

... Nous aurons abondance de fleurs et de légumes dans nos jardins, quantité de blé et d’herbe dans nos champs, et peu de briques. Nous aurons un peu de musique et de poésie.

... Peut-être même une sagesse, sans calcul et sans convoitise".

 

Pour fonder ce demi-paradis terrestre, il acheta une ferme, quelques amis de la Guild donnèrent des terres. On dit que c’étaient des landes ou des rochers qu’ils ne pouvaient cultiver, mais ce doit être une calomnie. Seulement, lorsqu’il eut ces territoires, il s’aperçut qu’aucun des membres de la Guild ne s'y connaissait en l’agriculture, si bien que Ruskin se décida à s’adresser à des communistes et à leur prêter son terrain pour y expérimenter leurs idées sociales, à condition qu’ils y essayeraient aussi ses idées esthétiques.

Un rendez-vous fut pris entre le maître et ses nouveaux associés et fixé à Sheffield. Ruskin y arriva en chaise de poste, avec de superbes postillons, pour ne pas contribuer à enrichir ces affreux chemins de fer. Ils ne parvinrent pas à une entente parfaite. Cependant, Ruskin confia solennellement ses terrains aux communistes, remonta dans sa chaise de poste et disparut avec ses éclatants postillons.

Par malheur, les communistes n’étaient pas non plus d’experts cultivateurs. Ils prirent un fermier, comme l’aurait fait le bourgeois le plus terre-à-terre, et, la ferme ne réussissant pas, on établit à sa place une inesthétique guinguette.

Ainsi finit un des beaux rêves de Ruskin. Mais, son prestige ne paraît pas avoir été ébranlé.

Il est vrai que le poète trouva une revanche sur le terrain industriel. Il avait appris que dans les campagnes du Westmoreland on abandonnait les industries locales, on ne tissait plus à la main, on ne filait plus avec la quenouille à la forme élégante, ni avec le joli rouet d’autrefois, qui se prêtaient à de si gracieuses attitudes et faisaient de si bon fil. Un admirateur de Ruskin, qui habitait le pays, finit cependant par découvrir un rouet caché chez une vieille dame. Il rétablit le filage à la main, sous le patronage du maître. La mode s’en mêla, et le linge Raskin fait à lui seul vivre presque tout le village de Langsdale.

Plus heureuse encore fut la restauration du filage de la laine, entreprise aussi par Ruskin et ses disciples dans l’île de Man, où l’on trouve une race spéciale de moutons noirs. Une usine pour le tissage fut établie au moulin de Laxey. Elle était mue par des chutes d’eau, car la "St-Georges’ Guild" acceptait les forces naturelles. Les pauvres femmes de l’île ne furent plus obligées de demander au malsain travail des mines le pain quotidien, et l’industrie du homespun de Laxey prospère encore de nos jours.

En parlant des œuvres philanthropiques de Ruskin, nous ne devons pas oublier qu’en 1870 il fut un des premiers promoteurs des "Funds for food", œuvre qui avait pour but de procurer des secours aux victimes du siège de Paris.

Du reste, les cinq millions que lui avait laissés son père furent entièrement dépensés en fondations destinées à soutenir les beaux-arts et en charités. Vers la fin de sa vie, Ruskin vivait du produit de ses œuvres, lequel était considérable, il est vrai.

La bienfaisance active de Ruskin devait compenser pour lui la privation de bien des joies de famille. Il avait épousé, en 1848, une jeune fille choisie par ses parents avec les meilleures intentions et qui, malheureusement, n’avait avec lui aucune ressemblance d’esprit ni de caractère. Après six ans de vie commune, elle le quitta et fit dissoudre légalement leur union.

Ruskin garda toujours un silence chevaleresque sur des torts qui, tout son entourage en était convaincu, ne pouvaient être de son côté.

Depuis, il vécut avec son père et sa mère jusqu’à la fin de leur vie. Sa cousine Marie était morte jeune, mais il avait trouvé une seconde fois une sœur d’adoption dans une autre cousine, Miss Johanna Agnew, devenue plus tard Mrs Arthur Severn. Elle et son mari entourèrent le poète d’affection après la mort de ses parents, et lorsque, en 1894, la vieillesse l’empêcha complètement de continuer ses travaux, qu’il n’y eut plus pour lui que la vie et les soins de la famille, ce furent eux qui les lui donnèrent jusqu’à ce que le maître s’éteignît doucement dans la chère maison qu’il s’était organisée au bord du lac de Coniston.

Dans sa retraite, l’affection de ses disciples et de ses amis l’avait suivi. Nul peut-être n’en a eu de plus nombreux que lui. Il se les attirait par son extraordinaire puissance de sympathie et les méritait par la vivacité de sa bienveillance. Et cependant sa terrible franchise et la véhémence avec laquelle il exprimait ses indignations lui firent plus d’un ennemi et blessèrent plus d’un ami.

L’on raconte qu’il écrivait une fois à un peintre, sur les œuvres duquel il venait de publier une critique énergique, qu’il espérait que cela n’amènerait aucun changement dans leur amitié, celui-ci répondit :

"Cher Ruskin, la première fois que je vous rencontrerai, je vous renverserai d’un coup de poing, mais j’espère que cela n’amènera aucun changement dans notre amitié".

Moins favorisé encore fut un pauvre clergyman qui, s’étant endetté pour bâtir une église, imaginait de demander des secours à Ruskin. Il n’obtint qu’une réponse foudroyante :

"Pourquoi faites-vous des dettes ? Mourez de faim et allez au ciel, mais n’empruntez pas ! De toutes les églises que l’on bâtit idiotement, celles en fer, comme la vôtre, sont les plus absurdes... Croyez néanmoins que, tout en disant cela, je suis toujours votre dévoué serviteur".

Le clergyman en détresse ne répondit pas à Ruskin qu’à la première occasion il l’assommerait tout en restant son serviteur dévoué. Plus pratique, il vendit cette terrible lettre comme autographe pour dix livres.

On parle encore d’une pauvre dame qui avait prié Ruskin de présider un Congrès féministe et qui en reçut cette réponse, pleine de franchise, mais dénuée de courtoisie :

"Vous êtes toutes également sottes en de telles matières".

L’histoire ne dit pas ce qu’elle répondit, mais, pour l’honneur du féminisme, nous aimons à croire qu’elle ne resta pas bouche close.

Peu à peu gagné par des crises de folie, il mourut à Coniston Lake, près de Brantwood, laissant une autobiographie inachevée, Praeterita (1885-1889). Après sa mort, Marcel Proust donne des traductions de ses livres, en particulier la "Bible d'Amiens", et rédige sa biographie.

 

Brantwood House, Lac de Coniston.

 

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Située dans le plus grand parc national d'Angleterre, dans le Lake District, la ville de Coniston abrite le domaine de Brantwood.

Brant est un mot d'origine scandinave signifiant "colline", la maison est en effet sise sur un promontoire boisé surplombant le lac de Coniston. Bien avant que la maison soit érigée, le site au 18ème siècle était bien connu des promeneurs en tant que "point de vue remarquable".

La maison a été construite à la fin du 18ème siècle par Thomas Woodville et comportait six à huit pièces. Plusieurs propriétaires se succédèrent jusqu'à Josiah Hudson, père de Charles Hudson qui fut un prêtre anglican renommé ainsi qu'un des tout premiers alpinistes d'Angleterre, en fit l'acquisition en 1833 et agrandit la maison et les terrains allentours.

En 1852, William James Linton (poète, réformateur social et graveur sur bois victorien), devient le propriétaire cette demeure. Entre 1858 et 1864, Linton vit à Londres et loue le domaine à  Gerald Massey, poète et Egyptologue réputé. Linton récupère sa maison, y séjourne trois ans puis part pour les Etats Unis. En 1871 il vend sa propriété à John Ruskin qui signa sans jamais être venu la voir. Avant de venir y vivre l'année suivante, Ruskin y fait quelques travaux, comme l'addition d'une tourelle, un bâtiment pour son valet et sa famille et des aménagements dans le jardin.

Au début de son installation, Ruskin organisait trois fois par semaine (chaque soir un sujet différent) des "conférences" que l'on nommerait de nos jours "séminaires" sur l'Art, la Littérature et la Sociologie. Quand il était absent, un de ses anciens élèves, Richard Hosken, le remplaçait.

Ruskin a rempli sa demeure d'oeuvres d'art, notamment de peintures de Gainsborough, Turner et des Pre-Raphaelites, ainsi qu'une vaste collection de minéraux, poteries et coquillages.

Ruskin a accueilli en sa demeure sa petite cousine Joan Agnew, qui avait grandi avec lui, son mari Arthur Severn, ainsi que toute sa petite famille.

William Gershom Collingwood, peintre, archéologue et traducteur des Sagas Nordiques, était un visiteur assidu de Brantwood.

En 1878, une nouvelle salle à manger a été établie dans l'aile sud de la maison. Un second étage fut construit en 1890, pour la famille Severn, de même qu'un studio à l'arrière de la maison pour l'usage personnel d'Arthur Severn. C'est aussi à cette époque que d'autres terrains furent acquis.

A la mort de John Ruskin en 1900, la famille Severn hérite du domaine et de ses biens. Dans le testament de Ruskin, il était stipulé expressément que la maison devait être ouverte 30 jours par an aux visiteurs, pour que ceux-ci puissent admirer les oeuvres d'art s'y trouvant. Malheureusement, Arthur Severn n'a pas honoré ce souhait, et a vendu rapidement les plus belles oeuvres.

A la mort d'Arthur Severn, en 1931, le domaine et ses biens furent vendus aux enchères. La maison fut sauvée par John Howard Whitehouse, fondateur de la "Bembridge School" et de la "Birmingham Ruskin Society". Il y établit en 1951 le "Brantwood Trust" afin de perpétuer la mémoire et les collections de John Ruskin.

 

De nos jours, seules quelques pièces sont ouvertes au public. La salle de réception où se trouve le secrétaire de Ruskin, sa bibliothèque, sa collection de coquillages. La papier peint est une copie d'une création de Ruskin, on peut également admirer un de ses dessins représentant le porche nord de la cathédrale St Marc à Venise. Dans le bureau de Ruskin se trouve un tableau de Samuel Prout. La salle à manger construite en 1878 possède une vue sans pareil sur le lac et les montagnes de Coniston. On peut y voir un portrait de Ruskin à l'âge de trois ans peint par  James Northcote. Dans l'ancienne salle à manger, se trouvent des dessins de Ruskin. Enfin, à l'étage, dans la tourelle, la chambre de Ruskin.

Ruskin avait aménagé ses jardins de façon à y expérimenter diverses formes de cultures et de drainages, on y trouve toute une série de collines et de sentiers. Après sa mort, de nombreux arbustes ornementaux ainsi que des arbres ont été plantés. Puis, le tout à été laissé à l'abandon jusque dans les années 1980, puis reconstitué. Le domaine s'étend sur plus de 250 acres et comporte un accès au lac, des pâturages, un bois de chênes et de la lande.

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Brantwood.

 

Procurez vous des ouvrages de John Ruskin

 

 LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

10 juillet 2009

Antoine de Saint Exupéry - Saint Maurice de Rémens et Toulouse

 

Biographie d'Antoine de Saint Exupéry.

 

" Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis".

 

saint_exuperyAntoine de Saint-Exupéry est né à Lyon le 29 juin 1900 et mort au cours d'un vol de reconnaissance au-dessus de la Méditerranée , le 31 juillet 1944.

Descendant d'une des plus vieilles familles nobles de France, il passa son enfance chez sa tante, étant orphelin de père, à Saint-Maurice de Rémens, près d'Ambérieu. Placé ensuite au collège de Sainte-Croix du Mans, où sa famille s'était établie, il en sortit en 1914 pour aller poursuivre ses études en Suisse, au collège Saint-Jean de Fribourg. Studieux, il montrait en outre du goût pour la poésie et la mécanique. Revenu en France en 1917, il alla à Paris (lycée Bossuet) préparer l'École Navale. Admissible au concours, il échoua à l'oral.

Comme il dessinait avec facilité, il suivit alors les cours de l'École des Beaux-Arts (section d'architecture). Bon pour le service militaire en 1921, il obtint de le faire à Strasbourg, dans l'armée de l'Air. Désormais sa carrière sera tracée. Affecté d'abord à Rabat (1922), il passa ensuite au groupe de chasse du 33e d'aviation au Bourget. Bien qu'ayant été la victime d'un accident assez grave, il n'en voulut pas moins parfaire son éducation de pilote jusqu'à la fin de son service.

Au sortir de l'armée (1923), revenu à Paris, il dut, faute de situation, faire divers métiers. C'est alors qu'il se mit à écrire. S'étant, en 1925, lié d'amitié avec Jean Prévost, il lui remit un récit qui fut bientôt publié dans la revue Le Navire d'argent. Ce récit, intitulé "L'Evasion de Jacques Bernis", évoquait avec beaucoup de force le monde de l'aviation.

En septembre 1926, Saint-Exupéry entra chez Latécoère, société qui assurait le courrier postal aérien depuis Toulouse jusqu'à Dakar. Apres avoir fait maints courriers, il devint alors chef d'escale à Cap Juby, dans le Rio de Oro. Bien que son poste fût loin d'être une sinécure, il parvint peu à peu à s'imposer aux Maures et à améliorer les relations franco-espagnoles alors très tendues. Ce fut durant ses heures d'insomnie qu'il écrivit son premier livre véritable, "Courrier Sud" (1929).

La société pour le compte de laquelle il travaillait ayant pris beaucoup d'extension, il partit, la même année, pour l'Amérique du Sud afin d'y étudier la création de nouvelles lignes aériennes avec Mermoz et Guillaumet. En 1931, il épousa en Argentine la veuve du journaliste Gomez Carillo. La même année, il publia "Vol de nuit", ouvrage dont le succès fut considérable. Mais l'Aéropostale ayant dû finalement déposer son bilan, il connut des temps difficiles malgré toute la renommée qu'il venait d'acquérir.

Attaché à Air-France en 1935, il tenta de battre le record Paris-Saïgon. Il échoua. L'année suivante, quand éclata la révolution espagnole, il fit là-bas du reportage pour un journal parisien (d'abord L'Intransigeant, puis Paris-Soir). Redevenu aviateur, il conçut le projet, en 1938, de relier New-York à la Terre de Feu. Grièvement blessé, il dut rester de longs mois en convalescence à New York. En 1939 il publia "Terre des hommes".

Mobilisé peu après, il devint pilote de guerre au groupe 2/33. En juin 1940, il s'embarqua pour New-York. Il en revint trois ans plus tard pour reprendre du service dans l'armée de la Libération. Faute d'avoir le droit de combattre en raison de son âge, il insista pour obtenir plusieurs missions. Parti de Borgo en Corse, il ne revint jamais. Dans sa toute dernière lettre, il avait écrit : "Je fais la guerre le plus profondément possible... Si je suis descendu, je ne regretterai rien. La termitière future m'épouvante. Et je hais leurs vertus de robots. Moi, j'étais fait pour être jardinier."

Antoine de Saint-Exupéry avait écrit trois autres œuvres durant la guerre : "Pilote de guerre" (1942), "Lettre à un otage" (1943), "Le Petit Prince" (1943) – qu'il avait illustré lui-même. Il faut y ajouter ce qu'il tenait, peut-être à tort, pour son plus grand livre : "Citadelle" (1948).
Chacun de ces livres forme un documentaire lyrique dont on chercherait en vain l'équivalent dans notre littérature. Antoine de Saint-Exupéry est une des plus belles figures que la France ait jamais comptées depuis le début de ce siècle. Tant par la noblesse de son caractère que par ses dons d'écrivain, il a acquis de son vivant la plus juste gloire et cette gloire s'est encore accrue depuis sa mort. Ses "Carnets" furent publiés en 1953 par Michel Quesnel et Pierre Chevrier.

 

 

Le chateau de Saint Maurice de Rémens près d'Amberieu.

 

ScreenHunter_01_JulAprès la naissance de deux filles, Marie-Madeleine et Simone, l'arrivée d'Antoine comble sa jeune mère de bonheur. Un second fils, François, naît en 1902, puis une fille encore, en 1903 : Gabrielle. Les enfants vont grandir ensemble et un lien indissoluble se créé au fur et à mesure des jeux et des années.

Le premier monde qu'ils explorent est le parc du château de Saint-Maurice de Rémens, propriété de leur tante Gabrielle de Tricaud où leur mère les emmène passer les vacances. Saint-Maurice était un château carré, bâti sous Louis XVI où la famille s'installe tous les ans de Pâques à la Toussaint. C'est à Saint-Maurice qu'Antoine reviendra toujours : sa nostalgie n'est pas assez forte pour décrire Saint-Maurice " Il était quelque part, un parc chargé de sapins noirs et de tilleuls, et une vieille maison que j'aimais. [.] Il suffisait qu'elle existât pour remplir ma nuit de sa présence. "

Les enfants vivent avant tout dans le parc, vaguement à l'anglaise, qui leur paraît immense : c'est à l'abri de ses murs qu'ils ont inventé les jeux les plus drôles, les plus fous. Du système d'irrigation à vapeur d'un futur potager aux essais d'une bicyclette à voile, les incidents se multiplient mais les enfants font preuve d'une curiosité sans limite.

Le principal jeu de Saint-Maurice est celui du chevalier Aklin : " Il se jouait les jours de grands orages, quand, après les premiers éclairs le nuage était près de crever. L'épaisseur des branchages se change alors, pour un instant, en mousse bruissante et légère. C'était là le signal... Rien ne pouvait plus nous retenir ! Nous partions à l'extrême fond du parc en direction de la maison, au large des pelouses, à perdre haleine. Les premières gouttes des averses d'orage sont lourdes et espacées. Le premier touché s'avouait vaincu. Puis le second. Puis le troisième. Puis les autres. Le dernier survivant se révélait ainsi le protégé des dieux, l'invulnérable ! Il avait droit jusqu'au prochain orage, de s'appeler le Chevalier Aklin "

A l'intérieur du château, au-dessus des grandes salles de réception, se trouvent les chambres des enfants. Les chambres sont basses de plafond, mais la vue est splendide. Antoine raconte des histoires,où il joue le rôle principal, que François écoute en riant aux éclats. Quand on les appelle, Antoine répond qu'il ne peut pas venir : " Je suis dans mon aéroplane. " De l'autre côté du vestibule du deuxième étage s'étend le grenier de la maison que les enfants explorent les jours de pluie. Biche y a une chambre chinoise, on n'y entre qu'en se déchaussant ; Simone y découvre la garde-robe de son père ; François y écoute " la musique des mouches " et tous espèrent trouver le trésor caché. Pour Antoine, le grenier était comme le parc, un refuge.

Ainsi va la vie à Saint-Maurice de Rémens. Cette maison sera pour Antoine la preuve de ces merveilleuses années d'enfance. Pour lui, l'important sera toujours d'avoir vécu dans cette maison, d'avoir connu cette chaleur et de l'emporter au-dedans de soi pour qu'elle le réchauffe et l'anime. C'est la seule raison qui explique qu'Antoine en 1932 ait laissé sa mère vendre Saint-Maurice devenu trop grand et trop lourd.

Le premier grand chagrin d'enfance date de l'été 1917 quand son frère François décède de rhumatismes articulaires. Il perdit à ce moment son compagnon de jeux : " J'ai reçu vers l'âge de quinze ans ma première leçon : un frère plus jeune que moi était, depuis quelques jours, considéré comme perdu. Il me dit : "Je voudrais faire mon testament...". Il rougit, il est fier, bien sûr d'agir en homme.  Il me confie qu'un moteur à vapeur, une bicyclette et une carabine. Mon frère m'a dit : "N'oublie pas d'écrire tout ça". " Ce jour-là, à dix-sept ans, Antoine est devenu un homme, un être responsable, un chef de famille.

Plus tard, en 1927, sa sour Marie-Madeleine, atteinte de tuberculose, décède à son tour au début du mois de juin. Antoine évoque cette disparition : " Et je songe au sanatorium blanc où la jeune fille s'éteint doucement parmi les siens qui recueillent comme un trésor inestimable ses derniers sourires, ses dernières paroles. "

Le 11 octobre 1923, Gabrielle, la petite soeur d'Antoine, épouse Pierre d'Agay au château de Saint-Maurice. Désormais, sa soeur vivra à Agay, dans le Midi. En charge d'une grande maison et mère de quatre enfants, elle a su garder la tradition d'accueil des siens.

Sa mère, après avoir vendu Saint-Maurice, a acquis une petite maison à Cabris qu'elle a appelé Les Fioretti. Ses deux maisons seront pour Antoine le lieu des vacances et des retrouvailles.

 

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Article du Progrès en date du 1er juillet 2009 par François Le Stir.

 

Ironie de l'histoire, c'est quasiment à la date anniversaire d'Antoine de Saint-Exupéry (qui a vu le jour le 29 juin 1900 à Lyon) que se dénoue le feuilleton concernant le château de Saint-Maurice-de-Rémens.

Ce soir, le conseil municipal de Saint-Maurice-de-Rémens, petit village de l'Ain proche d'Ambérieu-en-Bugey, votera une délibération portant sur l'achat par la commune du monument local qui abritait les vacances enfantines de l'auteur du « Petit Prince » qui évoque les lieux dans un autre de ses ouvrages « Terre des Hommes ». Pour 950 000 euros, financés par un emprunt sur trente ans, le village acquiert le tènement de 5,5 hectares, comprenant le château, la chapelle, les communs, le parc arboré et les bâtiments de colonies.

Les atermoiements politiques et le feuilleton judiciaire perdurant depuis la vente de 1997 signée entre la Caisse des écoles de Lyon et l'association Alfa3A devraient enfin se terminer.

Une issue qui fait renaître l'espoir de voir s'installer un musée Saint-Exupéry dans le château éponyme, comme le souhaitent ardemment depuis des lustres tous les défenseurs de la mémoire de l'écrivain (lire par ailleurs) ainsi que ses héritiers.

Pour Élise Massieux, maire de Saint-Maurice-de-Rémens, la donne est claire : « Nous achetons pour préserver le patrimoine ». Et l'édile d'évacuer l'idée de la vente d'une partie des terrains compris dans le tènement qui sont constructibles et aiguisent déjà certains appétits… « Il n'y aura pas d'immobilier, par contre un parc public est envisageable à côté du musée. »

Un musée qui pourrait donc, après plusieurs tentatives avortées, malgré une concordance de vues entre les différents acteurs, il y a plusieurs années, voir le jour. « Ce serait une très bonne chose pour la commune, comme pour le département » argue Élise Massieux. Un argument que partage son prédécesseur dans le fauteuil de premier magistrat saint-mauricois, Gérard Blanchet qui, avec les membres des associations de préservation de la mémoire de Saint-Exupéry se désespérait de voir ce projet aboutir, alors que des musées Saint-Ex' voyaient le jour au Japon ou en Corée-du-Sud…

Avant que les amoureux de Saint-Exupéry ne puissent déposer au musée, la gourmette d'Antoine ou le train d'atterrissage de son avion, le fameux Lightning P 38, un certain temps risque néanmoins de s'écouler, histoire de trouver des partenaires financiers solides pour ériger ce musée.

On semble pouvoir se permettre d'écrire que Saint-Ex' aura son Musée à Saint-Maurice-de-Rémens. « Les hommes, ils s'enfournent dans les rapides, mais ils ne savent plus ce qu'ils cherchent. Alors, ils s'agitent et tournent en rond » disait le Petit Prince. Il ne devrait pas être fâché de constater que, 119 ans après la naissance de son créateur, ce vain ballet a enfin trouvé son épilogue.

 

 

 

L'hôtel du Grand Balcon à Toulouse.

 

 

ScreenHunter_10_JulLa renaissance de l’Hôtel "Le Grand Balcon"  à Toulouse n’a pas été une chose facile. Confiée à Jean-Philippe Nuel, cette remise en beauté devait préserver l’héritage historique des lieux tout en lui donnant une âme contemporaine et des lignes plus aériennes et design. Situé en plein centre ville, sur la célèbre place du Capitole, l’hôtel dispose de 47 chambres dont 5 suites. Aérien, poétique, ce Grand Balcon vous emmène à la découverte des années 20, à la Belle Epoque.

A l’origine modeste pension de famille tenue par trois sœurs (Lucie, Henriette et Risette Marqués), Le Grand Balcon devient le repère des héros de l’Aéropostale. Mermoz dort dans la chambre 20 pendant que Saint-Exupéry s’endort dans la baignoire de la chambre 32. C'est ici, derrière les briques rouges de la place du Capitole, que l'épopée des chevaliers de l'Aéropostale prend son envol au début des années vingt.

 

Les demoiselles Marquès avaient, en 1920, Risette, vingt-trois ans, Henriette, vingt-sept ans et Lucie trente-cinq ans. Elles tenaient, à l'enseigne du Grand Balcon, une pension bourgeoise pour employés de bureau célibataires.

 

L’hôtel était réparti sur 5 niveaux:

 

Le rez-de-chaussée : hall d’entrée avec décoration en stuc autour du plafond , téléphone dès 1923 et ascenseur à partir de 1929, réception et salon

 

L’entresol ( au niveau des fenêtres à arcades) : restaurant et chambres

 

Au dessus 3 étages de chambres dont les prix étaient proportionnels à l’altitude, on peut supposer que les pilotes logeaient en bas et les mécaniciens au plus haut.

 

Un soir, un chef mécanicien, employé à l'aérodrome voisin de Montaudran est venu s'inscrire sur le registre de la clientèle. Quelques jours plus tard, il a ramené un pilote, puis un autre... En deux mois, la pension abritait une escadrille, les clients ennuyeux s'éliminant d'eux-mêmes.

 

L’hôtel avait été choisi vraisemblablement grâce à son coût raisonnable et à sa situation au centre de Toulouse, au point de départ du tramway Toulouse-Montaudran et près des cafés, théatres.

 

Il fut le lieu de séjour de beaucoup de pilotes et de mécaniciens parmi lesquels Mermoz, qui y venu pendant une douzaine d’années et Saint Exupéry qui contrairement à la légende n’occupât la chambre 32 que pendant quelques mois.

 

Quand aux demoiselles, elles étaient célibataires et à cheval sur la morale ce qui leur a valu le qualificatif de vieilles demoiselles .

 

Il faut surtout savoir que les pilotes n’occupaient pas la totalité des 44 chambres et que les demoiselles tenaient à une certaine discrétion lorsque leurs clients y amenaient leurs conquêtes.

 

Laissons parler la légende et écoutons Jean Brousse (proprietaire de l'hôtel de 1955 à 2001)

"Mon épouse et moi-même sommes arrivés au Grand Balcon en 1955. Avant nous, l'hôtel appartenait à deux demoiselles, les soeurs Marqués, qui étaient secondées par une amie, Mademoiselle Masson. Elles étaient de saintes femmes, accueillant et supportant avec un inébranlable sourire les pilotes, les mécaniciens et leurs déboires.

A l'époque, l'hôtel comptait une quarantaine de chambres. Comme il n'y avait pas d'ascenseur ( jusqu'en 1929) les pilotes occupaient les premier et second étages et les mécanos avaient investi le troisièmes étage : "le poulailler". La chambre coûtait quatre francs et le repas deux francs cinquante. Les demoiselles étaient bonnes avec eux tous : elles faisaient crédit à ceux qui ne pouvaient payer et attendaient avec patience un éventuel remboursement.

De temps en temps, la salle à manger et l'entresol, était transformés en dancing. Mermoz se lançait alors dans des tangos langoureux qui rendaient fous de jalousie les assistants. Plus calme, Saint-Exupéry s'endormait régulièrement dans la baignoire d'où le délogeaient ses compagnons.

Leur seule exigence était la bonne moralité de leur établissement. Un peu bigotes, elles refusaient la présence de femmes dans la chambre des pensionnaires. Eux avaient mis au point un stratagème qui consistait à monter les escaliers avec les demoiselles sur le dos pour que leur pas ne réveillent pas les soupçons ! Les demoiselles n'étaient pas dupes, mais laissaient faire.

Plus tard, les choses ont sensiblement changés. Nous avons agrandi l'hôtel où les aviateurs étaient, de fait, les moins nombreux, mais ils continuaient d'être là et leurs tempéraments enchantaient ceux qui les croisaient ".

 

Ces petites scènes de la vie quotidienne faisaient de cet hôtel un antre à part, entièrement réservé à ceux qui l'avaient investis, les clients habituels ayant reculé sous les coups de boutoirs de ces drôles d'hommes.

 

 

 

 

 

 

En 1949, Joseph Kessel réalise un film sur l'aventure de l'Aéropostale. Sous le nom de "Grand Balcon", ce film raconte la formidable épopée qui fit entrer dans l'histoire de France une génération d'aviateurs et de constructeurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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De Latécoère à L'Aéropostale.

Hôtel du Grand Balcon Toulouse.

Antoine de Saint Exupery.

Chateau San Carlos en Argentine, ancienne demeure de Saint Exupery.

 

Procurez vous des ouvrages d'Antoine de Saint Exupery

 

 

 LOCALISATION DES MAISONS :

 

 

 

 

 

 

 

4 mai 2009

Paul Féval - Rennes

Biographie de Paul Féval.

 

1347"Qui que tu sois, ta main gardera ma marque. Je te reconnaîtrai. Et si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi".

 

Paul-Henri-Corentin Féval naît le 29 septembre 1816, à Rennes, dans l'hôtel de Blossac, une demeure cossue édifiée au siècle précédent. Son père, originaire de Troyes et conseiller à la Cour d'Appel, est membre de la petite magistrature locale. La famille Féval, nombreuse – Paul a trois sœurs et deux frères – connaît la gène quand le père de Paul décède en 1827. A l’âge de dix ans, l’enfant entre au collège royal de la ville, en tant que qu’interne et boursier, sa mère bénéficiant même à l’occasion des libéralités de la Dauphine.

Suivant les idées familiales - sa mère, Jeanne-Joséphine-Renée Le Baron, est de noblesse bretonne - Paul Féval affirme au Lycée ses sympathies légitimistes. En 1830, lors de la révolution de Juillet, il arbore ainsi la cocarde blanche, contrairement aux idées républicaines en cours. Retiré du lycée, Paul Féval fait alors retraite chez un oncle maternel, au château de Cournon, près de Redon, un lieu qu’il connaît bien pour y avoir passé de nombreux séjours durant ses années d’enfance.

Enfin Bachelier en 1833, le jeune homme s'inscrit à la Faculté de Droit. Licencié trois années plus tard, il entre dans la magistrature. Inscrit au barreau, Paul Féval prête serment en qualité d'avocat. La première affaire qu'il plaide cependant, le cas d'un voleur de poules, dénommé Planchon, le couvre de ridicule, ce dernier décidant de prendre sa propre défense devant les bégaiements de Féval. Ces débuts maladroits l'incitent à monter à Paris au mois d’août 1837.

Il s’installe chez un oncle banquier et devient son commis, un emploi qui ne lui convient guère. Jusqu'en 1843, Paul Féval va mener une existence tourmentée, connaître la misère et exercer toutes sortes de petits métiers : secrétaire d'un couple d'écrivains, amis de sa famille, les Duverdieux, inspecteur dans une compagnie d'affichage, correcteur d'épreuves au Nouvelliste, employé d'un spéculateur immobilier peu scrupuleux qu’il croquera dans "Madame Gil Blas".

Dès cette époque cependant, Paul Féval s’essaie à la littérature, rédigeant quelques textes dans La Législature, Le Parisien, La Quotidienne, La Lecture. En 1841, "Le Club des phoques", son premier texte publié, le fait remarquer par un patron de presse, Anténor Joly, directeur de L'Epoque. Ce dernier, au moment où naît la vogue du roman-feuilleton, lui demande d’achever l'oeuvre d'un auteur anglais, "Les Aventures d'un émigré". Après un court séjour à Londres, Paul Féval rédige, sous le pseudonyme de Sir Francis Trolopp, un ouvrage pittoresque sur le modèle du succès d’Eugène Sue, "Les Mystères de Londres", qui paraît en feuilletons dans L'Epoque en 1843.

Après une vingtaine de réédition, Paul Féval, désormais célèbre, adopte le train de vie d’un dandy. Il se fait journaliste et fonde un périodique au mois de février 1848. Dans les colonnes du Bon sens du peuple et des honnêtes gens, il milite alors pour l'instauration de l'instruction primaire, gratuite et obligatoire. Plus tard, les événements se précipitant dans la capitale, l’écrivain se demandera alors s’il n’a pas contribué à réveiller la conscience populaire et donc amené la révolution dans la rue. Le conservateur qu’il demeure ne peut supporter cette coupable interrogation.

Dans les années qui suivent, l’écrivain s’essaie à tous les genres littéraires : le roman historique ("Le Bossu" en 1857), le roman policier ("Les Compagnons du silence" en 1857, "Jean Diable" en 1863), le roman fantastique ("Les Revenants" en 1853, "Le Chevalier ténèbre" en 1862) et même le roman régionaliste et bretonnant ("La Forêt de Rennes" en 1851, "Le Loup blanc" en 1856). Il s’oblige ainsi à se mettre régulièrement à sa table de travail pour fournir aux quotidiens parisiens deux à trois œuvres romanesques dans l’année. Un travail harassant digne de Balzac.

Ces excès de labeur, des déboires amoureux, tout se conjugue pour précipiter Paul Féval vers une dépression nerveuse. Bientôt guéri, l’écrivain se marie à la propre fille de son médecin, Marie Pénoyée. Il a trente-huit ans et la jeune femme vingt-quatre. Le couple Féval aura huit enfants, dont Paul-Auguste-Jean-Nicolas Féval, né en 1860, qui continuera l’œuvre de son père. Celui-ci est un auteur en vogue sous le Second Empire, ce qui le conduit au château de Compiègne. Invité en compagnie d’autres familiers de la cour impériale, Mérimée et Offenbach notamment, il est bientôt convié aux réunions littéraires et artistiques de l'Impératrice Eugénie.

Paul Féval est même chargé d'un "Rapport sur le progrès des lettres" en France, publié par l'Imprimerie impériale en 1868. Mais l’écrivain populaire ne sera jamais élu à l'Académie française. Il préside à cinq reprises aux destinées de la Société des Gens de Lettres, à trois reprises à celles de la Société des Auteurs dramatiques. Chevalier de l'Ordre de la Légion d'honneur en 1865, sous l'Empire, l’écrivain sera promu officier quatre années plus tard.

En 1870, l’écrivain est mobilisé en tant que capitaine de la Garde nationale, à Rennes. Ceci le tient éloigné des événements parisiens, le siège de la capitale par les Prussiens comme la Commune. Pendant l’année terrible, il pêche à la ligne, se consacre à l’avancement de son immense cycle romanesque, "Les Habits noirs", quatorze volumes faisant pièce à "Rocambole". Le succès aidant, il est à la tête d'une coquette fortune qu'il va perdre en 1875 dans le gouffre de l'Empire ottoman.

Ruiné, il est fortement influencé à cette période de sa vie par sa femme, fervente catholique, et se convertit, allant jusqu'à vouloir racheter et expurger ses romans pour qu'ils puissent être lus par des enfants. Il s'ensuit un procès avec Dentu, l'un de ses éditeurs, procès qu'il perd. Le romancier entreprend même la rédaction de brochures destinées à l'édification spirituelle, fait construire chez lui un oratoire, participe financièrement à l’élévation du Sacré-Cœur. En 1880, alors qu'il a reconstitué sa fortune, il connaît un nouveau désastre financier. Son voisin, censé faire fructifier ses économies, s'est enfui avec elles.

Ses amis écrivains s'émeuvent de sa situation. Un comité d'aide, composé notamment d’Alphonse Daudet, Alexandre Dumas fils, Charles Gounod, Hector Malot, Victorien Sardou, et présidé par Edmond About, de l'Académie française, recueille des souscriptions. Sa femme meurt en 1884 et la santé de l’écrivain décline. Atteint de crises d'hémiplégie, il se retire chez les frères de Saint Jean de Dieu, à Paris, et meurt le 8 mars 1887. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint François Xavier et il est inhumé au cimetière de Montparnasse. De son œuvre, le cinéma au siècle suivant, réssucite "le Bossu" qui devient un grand succès populaire.



Sa maison à Rennes.

 

Paul_Feval_RennesEn 1728, La Bourdonnaye de Blossac, président à mortier au parlement de Bretagne, fait édifier un hôtel particulier sur une parcelle en L qui jouxte l'hôtel de Brie, construit en 1624.

Le mur qui le sépare de la rue est dans son parti médian percé d'un portail à deux vantaux sculptés et comprend une imposte percée d'une ouverture ovale au monogramme du propriétaire. Bordé par deux pilastres à chapiteau ionique, il est surmonté d'un fronton triangulé dans lequel sont inscrites les armes et la couronne du marquis L. G. de La Bourdonnaye de Blossac.

L'hôtel particulier est placé entre la cour flanquée du porche et le jardin. La parcelle en L fait que la façade est alignée sur cour et sur jardin. Une grille de fer séparait autrefois ces deux fonctions.

La première bâtisse est rythmée par le granit au rez-de-chaussée, le tuffeau à l'étage et un toit à la Mansart. Elle compte sept travées. La seconde, toute en tuffeau, comporte un avant-corps central et deux ailes comptant neuf travées également réparties. Le travail en bossage du calcaire, en chaînage d'angle du pavillon médian, se retrouve aux extrémités des deux ailes. Sur les balcons du premier niveau, figure le monogramme du maître des lieux.

C'est le 30 septembre 1816 au second étage de cet hôtel, rue du Four du Chapitre à Rennes, que naît Paul Féval. Son père est conseiller à la Cour Royale de la ville, mais cette charge ne procure pas des revenus suffisants pour faire vivre une femme et cinq enfants, d’autant plus que Féval-père décède en 1827.

À la suite d'une première expérience peu encourageante comme avocat, il avait été diplômé à Rennes en 1836, il part pour Paris l'année suivante. A partir de ce moment là, on lui connaît de nombreuses adresses, mais aucune à l'heure actuelle, n'est restée en l'état ou accueille un musée en sa mémoire. Citons en quelques unes : rue de la Cerisaie, près de la Bastille, 138 rue du Faubourg Saint-Denis (1854), le 7 rue d’Orléans à Saint-Cloud (1858), le 69 boulevard Beaumarchais (1860), le 80 rue Saint-Maur (1863), nn 1868, il emménage 88 avenue des Ternes, puis 129 rue Marcadet. En 1870, il s’exile à Rennes. Six ans plus tard, mal remis de la défaite de 1870, de deux échecs à l’Académie Française, d’une baisse de popularité et d’une débâcle financière qui met sa famille aux abois, il broie du noir et se relève en se reconvertissant haut et fort à la religion catholique. Ses dernières années, à partir de 1882, se déroulent dans la maladie. Il est accueilli aux Incurables, chez les frères Saint-Jean de Dieu, 19 rue Oudinot à Paris, où il meurt le 8 mars 1887.

"Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi... " La fameuse réplique du Bossu résonne encore dans nos imaginaires d'enfant. C'est que le roman de cape et d'épée, dix fois porté à l'écran par d'illustres réalisateurs, a traversé son siècle et demi sans défaillir. N'oublions pas que Paul Féval qui fut plus lu que Balzac de son vivant et le rival incontesté d'Alexandre Dumas, est encore abonné au box-office.

 

 

 

 

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Merci à Terres d'écrivains, pour les adresses de Paul Féval à Paris.

 

 

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20 avril 2009

Sarah Bernhardt - Belle Ile en Mer

 

Biographie de Sarah Bernhardt.

 

 

 

 

SarahBernhardt"Il faut haïr très peu, car c'est très fatigant. Il faut mépriser beaucoup, pardonner souvent, mais ne jamais oublier".

Henriette Rosine Bernhardt est née le 22 octobre 1844 à Paris. Sa mère, une courtisane d'origine hollandaise, confie très tôt l'enfant à une nurse, en Bretagne. Sarah y reçoit peu de visites de ses parents. A l’âge de sept ans, elle est placée en pension avant d’entrer au couvent des Grands-Champs, à Versailles. L'adolescente apprécie cette existence de recluse et la chaleur de la vie en communauté parmi les religieuses, à tel point qu’elle songe bientôt à prendre le voile. En 1858 cependant, lors de la visite effectuée au couvent par l’archevêque de Paris, son interprétation de l’ange Raphaël dans une pièce de théâtre écrite par une des sœurs en l’honneur du prélat est remarquée.

Le comte de Morny, haut dignitaire du Second Empire et ami de sa mère, lui suggère de décider Sarah à se lancer dans une carrière d'artiste. En 1859, celle-ci entre au Conservatoire après avoir fait le choix incongru, lors de l'épreuve d'admission, de réciter Les Deux Pigeons, une fable de La Fontaine. Cependant, son apprentissage de l’art de la comédie ne s’effectue pas sans heurts avec ses professeurs. Enfin, en 1851, Sarah obtient le second prix de tragédie grâce à son interprétation de Zaïre, une œuvre de Voltaire. L'année suivante, un premier accessit de comédie lui est également décerné.

Avec l’appui de Camille Doucet, ministre des Beaux-Arts à l’époque, Sarah Bernhardt entre en 1862 à la Comédie Française. L'actrice débute sur les planches le 1er septembre lors d'une représentation d'Iphigénie de Racine. Elle quitte cependant l’institution l’année suivante, après avoir giflé une autre actrice … Sarah Bernhardt s’essaie alors dans des œuvres plus légères de vaudeville au Théâtre du Gymnase. Elle connaît bientôt le succès en 1869 au théâtre de l’Odéon en interprétant le rôle de Zanetto dans Le Passant, une pièce de François Coppée. Les succès se suivent alors. L’actrice brille de nouveau dans une œuvre de Racine, Phèdre, puis dans Hernani de Victor Hugo. Ruy Blas du même auteur, joué quelques temps plus tard, lui assure son premier triomphe parisien grâce à sa prestation dans le rôle de la reine d’Espagne.

Les multiples idylles de la comédienne avec les hommes en vue du tout-Paris alimentent alors les chroniques. De ses liaisons amoureuses naît le 22 décembre 1864 un fils unique, Maurice. Afin de préserver son indépendance, Sarah Bernhardt choisit pourtant le célibat et l'indépendance. Pendant le siège de Paris, elle se dévoue auprès des blessés. En 1872, la comédienne quitte l’Odéon et est bientôt de retour au sein de la Comédie française. Elle devient sociétaire de l'institution en 1875. Pourtant Sarah Bernhardt se heurte au directeur de l’époque, Émile Perrin. Celui-ci ne parvient qu'à grand peine à s'imposer auprès de l’actrice qui multiplie les caprices. Son statut de vedette de la scène parisienne lui autorise d’ailleurs quelques excès. Émile Perrin n'accorde bientôt plus à l'actrice que des rôles secondaires. La mort d’une de ses sœurs, Régina, affecte alors profondément Sarah Bernhardt. Elle connaît une crise morale. La comédienne prend l’habitude à cette époque de sommeiller dans un cercueil pour se rappeler la fatalité de son destin de mortel au delà de l'illusion que lui procure la gloire.

La Comédie française commence alors une tournée outre-Manche. Celle-ci connaît un franc succès. Sarah Bernhardt est plébiscitée par le public anglais. De retour à Paris, elle doit pourtant subir à nouveau les assauts de la critique. Celle-ci atteint son paroxysme au moment où Sarah doit interpréter Clorinde dans L’Aventurière d’Émile Augier. Ce rôle antipathique ne lui convient guère et la prestation de l'actrice lors de la première est décevante. Elle décide, le 17 avril 1880, de quitter définitivement l’institution. Le 15 octobre suivant, Sarah Bernhardt part pour une nouvelle tournée à l’étranger, aux États-Unis cette fois-ci puis en Russie et dans le reste de l’Europe l’année suivante. A son retour en 1882, elle se marie avec un aristocrate grec, Ambroise Aristide Ramala. Le couple se séparera l’année suivante.

Libérée alors des contraintes précédentes, elle se lance dans l’interprétation de rôles tels que La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils ou Adrienne Lecouvreur d’Augustin Eugène. Ceux-ci lui permettent d’affirmer son jeu d’actrice. Ils laissent place à davantage de féminité et de fantaisie. La sensualité de sa voix et la grâce de son jeu de scène fascine alors les foules. Sarah Bernhardt, adulée, devient une star. Dans les années qui suivent, la comédienne collabore avec un écrivain, Victorien Sardou. Le duo multiplie les drames historiques à succès : Fédora en 1882 au Vaudeville, Théodora en 1884 puis La Tosca en 1887 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin dont elle prend la direction. Jeanne d’Arc de Jules Barbier en 1890 puis Cléopâtre également de Victorien Sardou lui apportent également le succès.

En 1893, Sarah Bernhardt devient la directrice du Théâtre de la Renaissance. Elle crée alors La Princesse lointaine d’Edmond Rostand en 1895 puis Lorenzaccio d’Alfred de Musset, La Samaritaine également d’Edmond Rostand en 1897 et enfin La Ville morte de Gabriele d’Annunzio en 1898. La même année, la comédienne obtient de la mairie de Paris le bail du théâtre des Nations, auquel elle donne bientôt son nom. Elle y joue Hamlet de Shakespeare en 1899. Sarah Bernhardt créée aussi L’Aiglon le 15 mars 1900, une pièce écrite pour elle par Edmond Rostand et pour laquelle elle sacrifie sa chevelure afin de jouer le rôle du duc de Reichstadt. Elle reprend ensuite Angelo en 1905 puis Lucrèce Borgia de Victor Hugo en 1911.

Depuis quelques années, la comédienne participe à l’aventure nouvelle du cinéma muet en reprenant quelques uns de ses succès devant la caméra. L’actrice reçoit la Légion d’honneur le 14 janvier 1914. Elle est amputée d’une jambe en février 1915. Sarah Bernhardt décède à Paris le 26 mars 1923. Celle qui fut la première des stars n’est pas jugée digne des funérailles nationales. Cependant 30.000 Parisiens viennent se recueillir devant son cercueil dans son hôtel du boulevard Pereire. De nombreuses personnalités se retrouvent dans le cortège funèbre qui parcourt les rues de la capitale trois jours plus tard. Celle que l’on surnomme "la Divine" était parvenue grâce à son talent et malgré les frasques de son existence à donner de la respectabilité à la profession de comédienne.

 

Sa maison à Belle Ile en Mer.

 

DSC03547Belle-Ile-en-Mer, la pointe des Poulains, son phare. Ce lieu magique fait le bonheur de bien des photographes et d'amoureux. Sauvage, il semble indomptable.

 

Tombée amoureuse de Belle-Île , Sarah Bernhardt a passé vingt-neuf étés à l'extrême nord-ouest de l'île dans un ancien fort militaire qu'elle a réaménagé.

 

Réhabilités, le fort et la maison proposent un voyage poignant et drôle dans la vie de la tragédienne. Une évocation unique en France.

"La première fois que je vis Belle-Île, je la vis comme un havre, un paradis, un refuge. J'y découvris à l'extrémité la plus venteuse un fort, un endroit spécialement inaccessible, spécialement inhabitable, spécialement inconfortable. et qui, par conséquent, m'enchanta".

 

 

 

1894, Sarah Bernhardt a le coup de foudre pour la pointe des Poulains, site sauvage à la proue de Belle-Ile-en-Mer, dans le Morbihan. La tragédienne achète en une heure le sombre fortin qui s'y trouve. Dès 1896, elle y passe ses étés, entourée de sa famille, de ses amis et de ses animaux.

Sa présence et l'empreinte profonde qu'elle laissa revivent depuis l'été 2007 grâce au musée qui a ouvert ses portes. Une initiative du Conservatoire du littoral, qui a acquis le site en 2001 pour le protéger. Victime de sa notoriété, la pointe des Poulains souffrait de la surfréquentation: 18 000 visiteurs par an, dont 50 % en été. Raviné, défiguré par les cars qui venaient y stationner, le site se dégradait, s'érodait tandis que les villas de la comédienne, fermées au public, se délabraient.

"Dès qu'on a acheté les 12 hectares, on s'est engagé à allier restauration du site naturel et valorisation du patrimoine culturel", explique Denis Bredin, délégué Bretagne du Conservatoire. Pour ce chantier entre culture et nature, une équipe pluridisciplinaire est missionnée dès 2002, avec le muséographe Guy Brun, le paysagiste Alain Freytet et la sociologue Hélène Dubois de Montreynaud. Résultat, en 2007: un cheminement dramaturgique sur l'extraordinaire scène naturelle des Poulains, un musée qui se fond dans la nature.

 

Le parking, situé initialement sur une terrasse de bitume, au plus près du phare, défigurait le site. Désormais repoussé de 250 mètres à l'intérieur des terres, il s'incruste entre des tamaris. De là, on accède à la villa Lysiane, que la comédienne fit bâtir pour ses proches. Une demeure discrète qui accueille le visiteur avec une petite exposition. Les travaux menés pour revitaliser le site y sont retracés, l'incroyable personnalité de celle qui fut surnommée "la Dame des Poulains" est esquissée avec finesse. "Nous n'avions pas d'objets lui ayant appartenu", précise Guy Brun. "Tout ici est reconstitué d'après les photos et les livres". Une robe longue et blanche, une brassée de camélias pour évoquer celle qui incarna l'héroïne de Dumas.

 

Dès qu'on émerge du bosquet de tamaris, on est happé par le panorama : la lande à perte de vue, avec au loin le phare, la côte très découpée, le gris acier de l'eau, le noir des rochers. La houle frappe sans relâche les rochers.

 

La villa des Cinq parties du monde. Lovée dans le relief, elle ne perturbe pas la ligne d'horizon. Elle aussi a été bâtie pour les parents et amis de l’actrice. A l'intérieur, c'est Lysiane, la petite fille chérie de Sarah Bernhardt, qui prend la parole pour guider le visiteur. Un texte librement composé à partir du livre de souvenirs de Lysiane, publié en 1945, ainsi que de ceux du compositeur Reynaldo Hahn, grand ami de Sarah Bernhard, et dit par Fanny Ardant.

Douze scènes composent un petit spectacle, qui témoigne de la vie de la divine à Belle-Ile, du coup de foudre de 1894 jusqu'à la vente en 1922, quelques mois avant sa mort, avec notamment l'arrivée en grande pompe chaque mois de juin : après plusieurs heures de train et de traversée, l'équipée débarquait à Palais ou directement à la pointe des Poulains. Sarah, sa robe blanche et son grand chapeau ; près d'elle, son secrétaire, Georges Pitou ; sa dame de compagnie Suzanne Seylor ; ses amis, artistes, peintres ; sa famille bien sûr. Dans ses bagages, des compagnons des plus étranges : un singe, un boa, et le crocodile qui dévora Hamlet, l'un des chiens et finit empaillé au-dessus de sa chambre.

 

La vie à Belle-Ile est douce et animée. On y pêche, on y cuisine, on se dore au soleil. On reçoit, beaucoup. Des invités prestigieux, parmi lesquels le roi Édouard VII d'Angleterre. Excentrique, elle fit creuser des bassins et apporter des grenouilles du continent pour les entendre croasser à la nuit tombée. Mais ne croyez pas que Sarah Bernhardt et les siens s'isolent des Belle-Ilois. La "Bonne dame de Penhoët", comme l'appelle affectueusement la population, est sensible aux difficultés des habitants. Elle finance même une boulangerie coopérative.

 

En 1944, les Allemands raseront le manoir de Penhoët qu'elle avait acquis. Les uns disent que c'est parce qu'il constituait un point stratégique par rapport à la poche de Lorient. Les autres penchent plutôt pour une vengeance, car la dame affichait sa germanophobie et se prétendait juive, bien qu'ayant été baptisée dans la religion catholique.

 

La tragédienne, qui a marqué l'histoire du théâtre par ses interprétations et sa forte personnalité, aimait "venir chaque année dans cette île pittoresque, goûter tout le charme de sa beauté sauvage et grandiose". Elle y puisait, "sous son ciel vivifiant et reposant, de nouvelles forces artistiques". Malgré la souffrance et l'amputation d'une jambe, en 1915.

 

 

 

La visite terminée, on ouvre la porte. Dans le cadre s'encastre le phare des Poulains.

 

Le sentier conduit jusqu'au fortin, ce bâtiment dont Sarah Bernhardt s'éprit et où elle fit entrer la lumière en creusant de vastes baies et qu'elle transforma en une chaleureuse résidence. "Le fort de Belle-Ile fut un des endroits les plus exquis de mon existence. Et un des plus confortables, moralement parlant", disait-elle. Vestibule, salon, bureau, chambres, l'intimité des lieux a été minutieusement recréée, à partir de neuf photos seulement. "Sarah Bernhardt a inventé la notion de star, avec son excentricité, ses colères, ses caprices, sa générosité, mais aussi l'attention portée à la maîtrise de son image, les tournées internationales", commente Guy Brun.

 

Du fort, le chemin des Poulains mène jusqu'au phare blanc. La route a été remplacée par un chemin, et les zones dégradées par le piétinement ont été revégétalisées. "Les graines sont venues d'elles-mêmes", précise Denis Bredin. "Aujourd'hui, armérie, oeillet maritime et bruyère colorent à nouveau les falaises". Autour du phare, la cabane du gardien et la boutique de souvenirs ont été rasées, la ligne électrique enlevée au profit de panneaux photovoltaïques. Le site a retrouvé sa pureté, le visiteur peut s'adonner à une contemplation ventée. Car pour expliquer sa passion pour la pointe des Poulains, Sarah Bernhardt la décrivait ainsi: "De l'horizon à perte de vue, et du ciel à perte de vue".

 

Elle voulait reposer dans sa chère île, face à la mer comme Chateaubriand sur son Grand Bé, mais c'est au Père Lachaise qu'elle est enterrée depuis 1923. Mais sans nul doute son âme flotte à jamais sur Belle-Ile et la pointe des Poulains.

 

 

 

 

 

 

 

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Un grand merci à mon ami Oggy pour les photographies de ce lieu remarquable !

 

 

 

Musée Sarah Bernhardt.

La pointe des Poulains.

La jambe de Sarah Bernhardt.

 

 

Sarah Bernhardt, surnommée "la voix d'or" par Victor Hugo, ou "la divine" mais aussi "la scandaleuse", considérée par beaucoup comme une des plus grandes tragédiennes française du XIXème siècle fut la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle le terme de "Monstre sacré".

George Sand, femme de lettres française, a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont ell
e a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu'elle adopte dès 1829 et dont elle lance aussi la mode. Malgré de nombreux détracteurs elle était au centre de la vie intellectuelle de son époque, accueillant au domaine de Nohant ou à Palaiseau des personnalités aussi différentes que Liszt, Chopin, Marie d'Agoult, Balzac, Flaubert, Delacroix, et Victor Hugo, conseillant les uns, encourageant les autres.


Imaginez une relation épistolaire entre ces deux femmes, où l'on suit avec bonheur l'évolution de leur amitié où chacune livre, parfois avec émotion, souvent avec humour, ses états d'âme.

C'est ce qu'a fait Maguy Gallet Villechange, dans cette double biographie maquillée en correspondance, extrêmement fidèle et parfaitement documentée.

Un splendide hommage à deux artistes talentueuses, mais surtout à deux femmes pleines de vie.

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Livre disponible à la vente sur le site de la "Société des écrivains" ou en librairie.

 

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12 avril 2009

Alexandre Pouchkine - Moscou

Biographie d'Alexandre Pouchkine.

 

Alexandre_Pouchkine"Il suffit d'un lexique pour contenir tous les mots. Mais à la pensée, il faut l'infini."

 

Alexandre Serguéiévitch Pouchkine naît le 26 mai 1799 à Moscou. Son père, officier de la Garde impériale, est issu d’une très ancienne famille de l’aristocratie russe, tandis que sa mère, Nadéjda Osiipovna, elle aussi de noble extraction, est la petite fille d’Abraham Hannibal, le "nègre de Pierre le Grand", ramené d'Abyssinie à la cour du Tzar. Dès 1808, l’enfant est confié à des précepteurs d’origine étrangère, suivant les pratiques alors en vogue. Il dévore également les volumes de la bibliothèque familiale et s’initie ainsi à la culture française, dont le prestige est encore immense. Au mois d’octobre 1811, Pouchkine est admis au Lycée impérial de Tzarshoie-Sélo. L’établissement avait été récemment créé dans le but de former la jeunesse aristocratique pour le service de l’État. Parallèlement à ses études, le jeune homme rédige des vers, déjà fort remarqués. Ainsi, "A un Ami poète" est publié dans la revue Le Messager de l’Europe, le 4 juillet 1814. Et l'année suivante, le 8 janvier, dans la salle des fêtes du Lycée, le poète Derjavine s'écriera en entendant quelques vers prononcés par le jeune homme : "Je ne suis pas mort... ".

Au mois de mai 1817, il quitte le Lycée à l'âge de dix-huit ans et obtient un poste de secrétaire de collège au Ministère des Affaires étrangères. A Saint-Pétersbourg, le jeune homme mène une vie dissipée. Dès l’année suivante, Alexandre Pouchkine fréquente également la société littéraire L’Arzamas, avant d’adhérer en 1819 au cercle de La Lampe verte. Au mois de juillet 1826 est publié son poème "Rouslan et Ludmila", à l’origine en Russie d’une "querelle entre Anciens et Modernes". Déjà la richesse de ses vers le distingue parmi ses contemporains. Ses amitiés cependant l’amènent à se rapprocher de sympathisants du mouvement libéral, futurs "décembristes". Quelques-uns de ses poèmes d'ailleurs, au contenu frondeur et qui s'échangent sous le manteau, le placent à présent sous la surveillance de la police. Le 6 mai 1820, il est ainsi interrogé par le général Miloradovitch, gouverneur de Saint-Pétersbourg. Grâce à de solides relations - l'appui précieux de l'écrivain Vasili Joukowski notamment - et à l’intervention de ses amis auprès du Tzar, Pouchkine évite le placement en détention et est exilé dans les provinces du Sud de la Russie, auprès du général Inzov.

Pendant l’été suivant, celui-ci l'autorise à voyager dans le Caucase et en Crimée avec la famille du général Radievsky. Le poète est ensuite à Kichinov, du mois de septembre 1820 au mois d’avril 1821, puis effectue un nouveau séjour cette fois-ci en Bessarabie, à Odessa également. Il s’occupe toujours à versifier, publiant "Le Prisonnier du Caucase" au mois d’août 1822, puis "La Fontaine de Bakhtchisarai" au mois de mars 1824. Mais l’éloignement de la société pétersbourgeoise lui pèse de plus en plus et les relations se dégradent avec les autorités chargées de sa surveillance. En exil, Alexandre Pouchkine multiplie les aventures amoureuses et les conquêtes féminines. Amalia Riznitch, la femme d’un riche négociant de Kichiniov, tout d'abord. Il a ensuite une liaison avec Elisa Vorontzov, l’épouse du gouverneur avec lequel les relations s'enveniment… Après que Pouchkine eut donné sa démission, le 8 juin 1824, le Tzar décide de son retour vers la Russie. Le 9 août, le poète, décidément bien encombrant, arrive sous escorte à la propriété familiale de Mikhailovskoie, non loin de Pskov, où il est désormais placé sous l'étroite surveillance de la police et des autorités religieuses. Dans une lettre à un de ses amis, n'a t-il pas osé douté de l'immortalité de l'âme ?

Alexandre Pouchkine, reclus forcé, travaille alors à l’écriture. Commence à cette époque la publication "d’Eugène Onéguine", qui s’échelonnera jusqu’en 1833. Il prend bientôt connaissance des événements de Saint Pétersbourg, le complot des "décembristes", ces jeunes officiers de la haute noblesse qui ont tenté de renverser le régime au moment difficile de la succession d’Alexandre Ier. Le règne du nouveau souverain commence donc par une violente répression, qui touche aussi des amis de Pouchkine. Et celui-ci, bien qu’éloigné de la capitale, s’empresse de détruire certains documents de sa correspondance, nombre d’entre eux pouvant le compromettre. Le 8 juillet 1826, le poète est reçu au Kremlin par Nicolas Ier. Celui-ci lui rend sa liberté de mouvement, mais lui déclare en même temps qu’il sera désormais son censeur, chacune de ses œuvres devant être soumis à l’agrément impérial avant leur impression. Aussi Pouchkine reste t-il placé sous la surveillance du comte Benkendorf, chef de la police impériale.

En 1827, est publié "Les Tziganes", suivi de "Poltava", un poème épique à la gloire de Pierre le Grand, au mois d’octobre de l’année suivante. Le poète, fêté par la Russie, séjourne à Moscou ou à Saint-Pétersbourg. Il mène une vie brillante et mondaine ; buvant, jouant et courtisant. Pendant l’été 1829, il effectue un voyage au Caucase, se dispensant de l’autorisation de son chien de garde. A son retour et avec l’aide de quelques amis, il lance La Gazette littéraire au mois de janvier 1830. La même année, est publié "Boris Godounov", au mois de décembre. Sa demande ayant enfin été acceptée par la mère de l'intéressée, le poète se marie le 18 février 1831 avec Nathalie Gontcharova, une jeune fille âgée de seize ans. Dès le mois de mai suivant cependant, afin de s’éloigner des tracasseries familiales, les jeunes époux s’installent à Tzarshoie-Sélo. Une fille, Marie, naît le19 mai 1832, puis un fils, prénommé Alexandre, au mois de mai de l’année suivante, Grégoire, le 16 mai 1835, et enfin Nathalie, le 23 mai 1836.

Revenu en grâce auprès du pouvoir, Pouchkine est à présent réintégré à son poste dans l’administration impériale. Le 30 décembre 1833, Nicolas Ier le nomme gentilhomme de la Chambre, ce qui contraint néanmoins le poète à paraître lors des fêtes et autres réceptions officielles. Le Tzar en effet souhaite voir auprès de lui Nathalie Pouchkine, à la beauté angélique. Poursuivant son activité littéraire, un volume de ses poésies paraît au mois d’octobre 1831, année où Alexandre Pouchkine fait la rencontre d’un de ses jeunes admirateurs, Nicolas Gogol. En 1834, ce sont "Les Récits de Belkine" qui sont publiées, un recueil de nouvelles parmi lesquelles figurent "La Dame de Pique", ainsi que "l’Histoire de la révolte de Pougatchev", puis "La Fille du capitaine", un roman historique, en 1836. Cette dernière œuvre est d’ailleurs éditée dans la quatrième livraison de la revue Le Contemporain, fondée par l’écrivain.

Pouchkine s’inquiète de plus en plus des assiduités du baron Georges Dantès, un Français émigré, fils adoptif de l’ambassadeur des Pays-Bas à Saint-Pétersbourg, le baron de Heeckeren, auprès de sa femme. D’autant plus que des rumeurs circulent à ce sujet dans la capitale. Le 10 janvier 1837, l'importun, admis à servir en tant qu'officier dans la garde russe, épouse Catherine Gontcharova, la propre sœur de Nathalie. Cependant, l’écrivain accuse celui qui est devenu son beau-frère de continuer ses agissements. Le 25 janvier suivant, le baron Dantès provoque alors Pouchkine en duel. La confrontation a lieu le lendemain et, à treize heures, le poète national est profondément blessé à l’aine d’une balle tirée par son adversaire. Transporté à son domicile, il doit subir le défilé de ses amis et de curieux, avant de décéder dans de terribles souffrances, le 29 janvier 1837. A l’aube disparaît alors Alexandre Serguéiévitch Pouchkine, à l’âge de trente-huit ans.

 

Sa maison rue Arbat à Moscou.

 

ScreenHunter_32_AprL'ancienne Rue Arbat est une rue piétonne pittoresque située dans l'enceinte de la ceinture des jardins de Moscou. De nos jours, c'est l'une des rues les plus touristiques de la ville, avec ses divertissements et ses boutiques de souvenirs. Il faut distinguer le Vieil Arbat du Nouvel Arbat, tout proche, construit dans les années 1960, sous le nom d'Avenue Kalinine et bordée de gratte-ciels soviétiques faits de béton, d'acier et de verre.

On trouve mention de l’Arbat pour la première fois en 1493, en tant que route menant du Kremlin de Moscou à Smolensk. L’origine du nom est Tatars et signifie banlieue (tout comme Rabat). Pendant les XVIe et XVIIe siècles, le voisinage était orné de belles églises, notamment celle mise en scène dans la célèbre peinture de Vassili Polenov A Courtyard in Moscow (Une cour à Moscou) (1878).

Au XVIIIe siècle, l’Arbat commença à être considérée par la noblesse russe comme l’endroit le plus prestigieux pour s’établir à Moscou. La rue fut pratiquement intégralement détruite par le grand incendie qui ravagea la ville pendant l’occupation napoléonienne en 1812 et dut être reconstruite.

Alexandre Pouchkine logea un moment dans l’une des demeures, et une statue le représentant avec sa femme Natalie trône devant cette maison. Une autre personnalité originaire de cette rue est l’écrivain Andreï Biély, dont beaucoup de romans mettent en scène des portraits impressionnistes de cette zone patriarcale.

Au XXe siècle la rue se plia à quelques rénovations limitées en styles Art nouveau et Constructivisme russe. Le monument le plus original en la matière est probablement la demeure Melnikov. Le débouché de la rue sur la ceinture des jardins fut flanqué du flamboyant gratte-ciel en forme de gâteau de mariage abritant le Ministère des Affaires Etrangères. A cette même période, on démolit la plupart des églises de l’Arbat, y compris celle de St Nicolas, pourtant considérée comme un exemple typique de style Godounov.

L’Arbat est à présent décoré par de grands lampadaires qui furent installés en 1986. On y trouve plusieurs statues, l’une de la Princesse Turandot devant le Théâtre Vakhtangov et une autre du poète et chanteur de l’ère soviétique Boulat Okoudjava, qui écrivit plusieurs chants poignants au sujet de l’Arbat.

Pendant la Perestroïka, la rue fut le lieu de rassemblement pour les mouvements de jeunesse (comme les Hippies ou les Punks), ainsi que pour les musiciens ou artistes de rue. Le mur de Viktor Tsoi dans l’une des rues adjacentes de l’Arbat demeure une curiosité, vestige de ces années turbulentes. De nos jours, les jeunes russes se rassemblent régulièrement sur l’Arbat pour chanter les chansons de Tsoi et d’autres chanteurs russes.

Faisant face à une célèbre statue du sculpteur Alexandre Boulgakov, datant de 1999 et représentant Pouchkine et sa femme Nathalie, la jolie maison bleue turquoise est celle que le jeune couple fraîchement marié (Nathalie était moscovite), habita en 1829. Ils y passèrent une longue lune de miel de quelques mois qui se solda par un déménagement précipité. En effet, Pouchkine avait plusieurs vices dont le jeu, où malheureusement il perdit beaucoup. Faute d'argent il quitta ladite maison et s'en repartit pour Saint-Pétersbourg.

 

Par la suite la maison fut occupée par le non moins célèbre Modeste Tchaikovski, le frère de l'illustre compositeur Piotr Tchaikovski. Ce dernier y passa même un Noël.

 

Enfin, comme il se devait, la maison fut transformée en plusieurs appartements communautaires dans les années soixante.

 

À la fin de la période soviétique, et après une bonne rénovation, la maison se transforma en musée littéraire Pouchkine. Les nostalgiques seront très déçus car il s'agit de la seule maison dans laquelle Pouchkine n'a malheureusement écrit aucun livre.

 

La maison sur deux étages est élégante, mais aucun meuble de l'époque de Pouchkine n'a survécu... Il est cependant émouvant de tomber sur certaines lettres d'amour de Pouchkine écrites dans un français parfait à sa future femme Nathalie. Les nombreuses gravures de Cadolle de Moscou au XIXème siècle sont également intéressantes.

 

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12 avril 2009

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26 mars 2009

Lewis Carroll - Oxford

Biographie de Lewis Carroll.

 

Lewis_Carroll"S'il est impossible de ne pas penser à quelque chose, il reste encore possible de penser à autre chose".

 

Charles Lutwidge Dodgson naît le 27 janvier 1832, à Daresbury, un village situé à proximité de la petite ville de Warrington, dans le Lancashire. Tout comme lui, ses onze frères et sœurs sont gauchers et souffrent de bégaiement. Son père, le Révérend Dodgson, est pasteur de la paroisse. En 1843, il est nommé recteur de Croft, dans le Yorkshire. L’année suivante, à la fin de l’été, Charles est scolarisé à l’école de Richmond. Mais, c’est davantage à la public school de Rugby, où il est inscrit le 27 janvier 1846, que l’enfant souffre du regard des autres. Dans l’établissement en effet, au delà de son handicap personnel, les brimades des plus grandes sont monnaie courante. Pendant ses vacances, Charles Dodgson s'amuse à composer des revues littéraires, qui demeurent manuscrites et confidentielles. En 1845, il rédige ainsi "Useful and instructive Poetry" (Poésie instructive et utile). D’autres productions suivront dans les années qui suivent : "The Rectory Magazine" (La Revue du presbytère), "La Comète", "Le Bouton de rose", "L'Étoile", "Le Feu follet", "The Rectory Umbrella" (Le Parapluie du presbytère)et "Micmac"

Le 23 mai 1850, l’adolescent s'inscrit à Christ Church, une des sections de la prestigieuse Université d'Oxford. Sa mère meurt peu après. En 1853, l’étudiant méritant obtient une bourse d'études. Dès l’année suivante d’ailleurs, au mois de décembre, Charles Dodgson se voit décerner le diplôme de Bachelor of Arts. En octobre 1855, il est ensuite nommé Master of the House, à l'occasion de la nomination d’un nouveau doyen de la faculté, le Dr Liddell. A ce titre, il donne des leçons particulières aux étudiants, auxquelles s'ajoutent quotidiennement trois heures et demie de cours à l'Université. La même année, au mois de février, lui est également attribuée la charge de sous-bibliothécaire. C’est ainsi qu’il fait la connaissance des trois filles du doyen - Lorina, Alice et Edith -, dont le jardin communique avec la bibliothèque où Charles Dodgson est employé. En 1857 enfin, il est nommé maître ès lettres par le vice-chancelier et occupe à présent la fonction de lecturer de mathématiques à l’Université.

Peu à peu, le professeur se rapproche des trois petites filles, avec lesquelles il entretient des relations amicales. Charles Dodgson apprécie en effet le contact des enfants, en compagnie desquels il ne se sent pas en état d’infériorité. Son bégaiement disparaît alors. Il prend ainsi l'habitude de les emmener en promenades ou en pique-niques, à pied ou en barque, le long de la Tamise. Tout ceci avec la bénédiction de leur père. Au cours de ces années, Charles Dodgson commence à collaborer avec des revues littéraires, "The Comic Times" ou "The Train" notamment. Il sent bientôt venir le besoin de prendre un pseudonyme pour publier ses poèmes et c’est avec l’assentiment d’Edmund Yates, l’éditeur de "The Train", qu’il fait le choix de Lewis Carroll pour nom de plume. Et bientôt Charles Dodgson fait la connaissance de quelques-uns des écrivains en vue comme Alfred Tennyson, John Ruskin ou William Thackeray. Il se passionne également pour la photographie, un art qu’il a découvert pendant l’été 1855 et qui en est à ses balbutiements au milieu du siècle. Le professeur se fait artiste à l’occasion et apprécie ainsi de prendre les petites filles de ses amis pour modèle de ses clichés. Au mois de décembre 1861, ses préoccupations spirituelles l’amènent à recevoir une ordination, celle du diaconat. Cependant, à la même époque, il est également un membre enthousiaste de la Société Psychique, un cercle d’initiés qui se préoccupent d’ésotérisme…

Le 4 juillet 1862, Charles Dodgson note dans le journal qu’il tient quotidiennement : "Remonté la rivière (l'Isis) jusqu'à Godston avec les trois petites Liddell : nous avons pris le thé au bord de l'eau et n'avons pas regagné Christ Church avant huit heures et demie. A cette occasion je leur ai raconté une histoire fantastique intitulée "Les Aventures d'Alice sous terre", que j'ai entrepris d'écrire pour Alice". Il s’exécute alors, agrémentant même le texte de quelques dessins au trait de sa main. Au mois de juin 1864, Dodgson lui donne son titre définitif: "Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles". Dès l’année suivante, la maison d'édition Macmillan accepte de publier "Alice's Adventures in Wonderland", mais son auteur est réticent. Il doute en effet du succès de l’œuvre. Celle-ci est néanmoins éditée au mois de juillet 1865, avec les illustrations de John Tenniel, célèbre caricaturiste du journal humoristique Punch. Deux années plus tard, Lewis Carroll rédige une suite à son "Alice". Dans "Through the Looking-Glass" (De l'autre côté du Miroir), la magie du conte pour enfants est toujours présente, mais le ton adopté par l’écrivain se fait plus mélancolique. A cette époque en effet, Charles Dodgson s’est brouillé avec les parents de sa jeune amie, Alice Liddell, qui est maintenant âgée de seize ans. L’ouvrage est publié au mois de décembre 1871, au moment de Noël donc, et il obtient le même succès que le précédent.

Au cours de l’été 1867, l’écrivain effectue un long voyage sur le continent, qui le mène jusqu'en Russie. Son père décède l’année suivante et il en est fort affecté. Par la suite, Charles Dodgson s'occupe avec attention de sa famille. Il installe notamment ses sœurs près de lui, à Guildford, dans le Surey, dès le 1er septembre 1868. Dans les années qui suivent, l’écrivain publie d’autres ouvrages : "Phantasmagoria and other Poems" en 1869, "The Hunting of the Snark" (La Chasse au Snark) au mois de mars 1876, toujours sous le pseudonyme de Lewis Carroll. Dodgson prend également part à la polémique qui naît au sein de l’université d’Oxford à propos des projets architecturaux du doyen Liddell. En 1872,il publie ainsi sans nom d’auteur un pamphlet intitulé "The New Belfry Of Christ Church", puis l’année suivante "Vision of the Three T'S" et enfin "Notes by an Oxford Chiel" en 1874. Charles Dodgson se consacre également à des travaux de recherches en mathématiques, dans le domaine de la logique formelle notamment. Paraît ainsi "Euclid and his modern rivals" en 1879 .

A partir de 1877, Charles Dodgson passe ses vacances d'été à Eastbourne, une plage qu'il fréquentera désormais chaque année durant le mois d'août. Il fait également la rencontre de Gertrude Chattaway, une enfant qui deviendra l'une de ses meilleures amies. Auprès de l'artiste Gertrude Thomson, l’écrivain commence à prendre goût au dessin de nus enfantins. En 1880 cependant, il abandonne brutalement la photographie, qui était son passe-temps favori. De plus en plus de clichés représentaient des enfants dévêtus... Et peut être commence t-il à sentir autour de lui la désapprobation des parents de ses jeunes modèles. L’année suivante, Charles Dodgson renonce à son enseignement à Christ Church, commencé vingt-six ans plus tôt. Néanmoins, il demeure dans les murs de l’université d’Oxford, étant élu par ses collègues "Curator of the Common Room", responsable du club du collège autrement dit. Il restera à ce poste jusqu’en 1891. A partir de 1886, Dodgson donne des cours de logique au Lady Margaret Hall, un des collèges pour jeunes filles de l'université.

L’année précédente, paraissait une nouvelle œuvre de Lewis Carroll, "A Tangled Tale". En 1887, "The Game of Logic", une autre de ses publications scientifique se destine cette fois-ci à la vulgarisation. Commencent également à paraître ses "Curiosa mathematica". Il achève également "Sylvie and Bruno", un ouvrage commencé vingt ans auparavant, et publié en 1889, accompagné par les illustrations de Harry Furniss. Deux années plus tard, Charles Dodgson revoit enfin après une très longue séparation, Alice Liddell, devenue Mrs. Hargreaves. L’écrivain s’intéresse à présent aux jeux de langage, un art qui lui permet de concilier ses deux grandes passions intellectuelles, les mathématiques et la création littéraire. En 1893, il publie ainsi "Syzygies and Lanrick". Enfin le 8 novembre 1897, Dodgson décide de renvoyer, avec la mention "Inconnu", toutes les lettres adressées à "Lewis Carroll, Christ Church". Pendant toute sa vie d’enseignant à Oxford en effet, chacun savait que derrière le professeur respecté de mathématiques se cachait l’auteur d’Alice et le créateur de contes pour enfants. C’est d’ailleurs sous le nom de Lewis Carroll qu’il se présentait à la plage ou dans le train aux petites filles, leur offrant au passage un volume de son roman.

L’année suivante, un banal coup de froid dégénère en bronchite. Charles Dodgson, alias Lewis Carroll, décède le 14 janvier 1898 à Guildford, à l'âge de 66 ans.

 

 

Christ Church, Oxford, sa demeure.

 

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L'Université d'Oxford est la plus ancienne université anglaise. La date de sa fondation n'est pas connue précisément. Les traces les plus anciennes d'une activité d'enseignement à Oxford datent de 1096. L'Université a en fait vraiment commencé à se développer à partir de 1167, lorsque Henri II d'Angleterre interdit aux étudiants anglais de suivre les cours de l'université de Paris.

Elle accueille un peu plus de 18 000 étudiants, qui sont répartis dans 39 Collèges et 7 Private Halls (fondations religieuses).  La plupart d'entre eux sont installés dans de beaux bâtiments anciens au cœur de la ville ancienne
d'Oxford.

Christ Church est l'un des plus grands collèges d'Oxford. Il fut fondé par le Cardinal Thomas Wolsey en 1524 et fut appelé "Cardinal's College". En 1546, le Roi Henry VIII réorganisa le Collège et établit l'ancienne église du monastère en cathédrale du nouveau diocèse d'Oxford. Cette nouvelle institution comprenant la cathédrale et le collège universitaire fut rebaptisé Christ Church.

Le Tom Quad, situé au centre de l'université, est la plus grande cour carrée d'Oxford. Un ancien étudiant, Sir Christopher Wren, fut désigné pour dessiner une nouvelle tour en 1682, laquelle abrite l'une des plus grandes cloches d'Angleterre : The Great Tom.

Christ Church a accueilli bon nombre d'étudiants célèbres : le philosophe John Locke, les écrivains W.H. Auden et Charles Dodgson (Lewis Carroll), le scénariste Richard Curtis, le compositeur Howard Goodall, ... et a formé 13 Premiers Ministres britanniques.

Le 4 juillet 1862 est une grande date dans l’histoire de la littérature anglaise. C’est à la suite des événements de cette journée mémorable que Lewis Carroll écrivit "Alice au pays des merveilles". Il était alors professeur à Christ Church. Le doyen de ce collège d’Oxford, Mr. Liddell, avait trois petites filles : Lorina, Alice et Edith. Nous savons qu’elles étaient ravissantes, et Lewis Carroll ne manquait pas une occasion de se promener ou de bavarder un peu avec ses petites amies, dont Alice, sa préférée. Lui qui bégayait avec les grandes personnes n’éprouvait plus de difficulté de parole avec les enfants.

Ce 4 Juillet donc, Lewis Carroll, en barque, remonta la Tamise avec les petites Liddell. C’était une après-midi ensoleillée, ils prirent le thé sur les bords de l’eau et Lewis Carroll, très inspiré, raconta les histoires qui donnèrent plus tard Alice au pays des merveilles. Quand ils rentrèrent, tard dans la soirée (nous savons par le Journal de Carroll, qu’il était huit heures un quart), Alice demanda "Oh ! Mr. Dodgson, j’aimerais tant que vous écriviez pour moi les Aventures d’Alice ". Lewis Carroll invita les petites filles à venir chez lui pour leur montrer des photographies, et ce n’est qu’à neuf heures du soir qu’il les ramena chez elles. Mais il avait promis d’écrire Alice au pays des merveilles, et si l’on en croit son oncle, Mr. Collingwood, sa mémoire était si bonne qu’il écrivit presque mot pour mot ce qu’il avait raconté. C’est aussi l’opinion qu’exprima Alice Liddell elle-même, bien des années plus tard. Trois ans après ce 4 juillet, jour pour jour, Lewis Carroll offrait à Alice le premier exemplaire des "Aventures d’Alice au pays des merveilles".

C’est un livre qui a fait beaucoup écrire. Le succès d’une oeuvre est toujours un mystère et les esprits critiques sont attirés par les mystères. En fait, la réalité n’est pas absente de ces merveilleuses aventures. Par exemple, le modèle du Chapelier était un personnage connu à Christ Church College, c’était un certain Theophilus Carter, et Tenniel, pour son illustration, le fit, dit-on, ressemblant. Ce prétendu Chapelier qui éprouve des difficultés avec le Temps inventa un réveille-matin qui fut exposé au Crystal Palace en 1851, mais malheureusement la sonnerie ne fonctionnait pas toujours à l’heure voulue. Il se pourrait que la Reine Rouge ne soit qu’une projection de la gouvernante des petites Liddell. La chatte Dinah était la chatte des Liddell et la chérie d’Alice. Il y a d’autres références à la vie quotidienne telle qu’elle se déroulait à Christ Church dans les deux livres de Lewis Carroll.

En Angleterre, on cite Carroll aussi souvent que Shakespeare ou la Bible. Un poète, Walter de la Mare a écrit : "Alice au Pays des merveilles est l’un des très rares livres qui peuvent être lus avec un égal plaisir par les grandes personnes et les enfants. . . Bien plus, il nous fait accéder à une région de l’esprit jusqu’alors inexplorée... pour une fois et dans un même moment, le temps, le lieu et l’aimée se virent réunis".

 

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Site officiel de Christ Church.

Photographies de Christ Church.

Alice à Oxford.

 

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23 février 2009

Henrik Ibsen - Oslo

Biographie d'Henrik Ibsen.

 

Henrik_Ibsen"Il y a ceux qu'on aime et ceux avec qui on se plait".

 

Le 20 mars 1828, Henrik Johan Ibsen naît à Skien, en Norvège, dans la "maison Stockmann". Il est le fils de Knud Plesner Ibsen et de Marichen Altenburg, l'aîné d’une famille de cinq enfants. Les Ibsen sont membres de la bourgeoisie locale. Son père cependant, marchand de son état, fait faillite en 1835, ce qui contraint les siens à déménager à Venstop, après que les biens de la famille ont été vendus aux enchères. Le 3 janvier 1844, Henrik Ibsen quitte ses parents et gagne Grimstad. Là, il s’emploie en tant qu’apprenti chez le pharmacien Jens Aarup Reimann, demeurant à ses cotés six années durant. En 1846, le 9 octobre, un enfant naît des suites d’une liaison entre le jeune homme et Else Sophie Jensdatter, une domestique de la maison Reimann. Dans les années qui suivent, il s’essaie à la littérature, rédigeant quelques vers, mais aussi une pièce de théâtre, "Catilina". A Christiania en 1850, Ibsen, malgré ses lacunes en grec et en arithmétique, obtient son baccalauréat.

La même année voit la toute première représentation d'un spectacle écrit par Ibsen, la pièce en un acte, "Le Tertre des guerriers", au Christiania Theater, le 26 septembre, sous le pseudonyme de Brynjolf Bjarme. L’étudiant qu’il est devenu se préoccupe quelques temps de politique et adhère au syndicalisme naissant. A Bergen et grâce à Ole Bull, un violoniste norvégien, Ibsen est engagé par le Théâtre norvégien (Det Norske Theater) de Bergen comme assistant metteur en scène. C’est pourquoi, en 1852, il est envoyé au Danemark, puis en Allemagne étudier l’art de la scénographie. A son retour, il fait jouer, à Bergen, "La Nuit de la Saint-Jean" (Sancthansnatten),qui est un échec, puis "Dame Inger d'Østeraad" en 1855, "La Fête à Solhoug" l’année suivante, "Olaf Liljekrans" enfin, ces deux dernières œuvres s’inspirant des Ballades populaires norvégiennes de Brostrup Landstad. Au cours de l’été 1857, l’auteur dramatique se voit
offrir un poste de directeur artistique par le Théâtre de Christiania.

Le 18 juin 1858, Henrik Ibsen épouse Susanna Thoresen, belle-fille de Magdalene Thoresen, un écrivain alors réputé. Ensemble, les jeunes époux s’installent à Christiania (l’actuel Oslo). Un fils, prénommé
Sigurd, naît le 23 décembre 1859. Après avoir fait jouer "Les Guerriers à Helgeland", l’écrivain fonde la Société norvégienne chargée de développer la diffusion de la culture locale. Les années qui suivent sont cependant difficiles pour lui. Sa gestion du Théâtre de Christiania est en effet très critiquée. Celui-ci doit d’ailleurs fermer ses portes en 1862. Entre-temps, Ibsen demande, en vain, au gouvernement de lui octroyer les subsides nécessaires à financer un voyage à l’étranger, afin de s'initier aux techniques théâtrales dans les grandes capitales européennes. Les périodes de doute, de dépression se succèdent alors. A tel point que le dramaturge songe au suicide.

En 1862, il rédige "La Comédie de l'amour" et part pour un périple dans le Gudbrandsdal et l'Ouest de la Norvège, en quête d'éléments littéraires issus de la mémoire populaire. Le folkloriste, qui vit à présent dans le dénuement, publie l’année suivante les "Prétendants à la Couronne", qui sera joué à Christiania avec un très grand succès. Celui qui s’est voué à célébrer la culture nordique doit s’expatrier, faute d’une plus large reconnaissance de son talent. Le 5 avril1864, Ibsen part ainsi pour un long voyage qui durera vingt-sept années. A Copenhague, puis à Lübeck, Berlin, Vienne, il est enfin à Rome, bientôt rejoint par sa femme et leur fils. En 1866, l’écrivain publie "Brand", un drame destiné à être lu, très inspiré de la philosophie de Kierkegaard. L’ouvrage est un succès. A tel point que le gouvernement norvégien attribue à son auteur une subvention annuelle. Celui-ci est désormais à l'abri du besoin. L’année suivante, le 14 novembre, après quelques voyages au cœur de l'Italie, Ibsen publie "Peer Gynt". Cette pièce, en cinq actes, à peu près injouable donc, lui assure cette fois-ci une renommée définitive. A sa demande, le compositeur Edvard Grieg la mettra en musique.

En 1868, Ibsen et les siens s’installent à Dresde. L’année suivante, en Suède, l’écrivain reçoit une décoration des mains du roi Charles XV, avant d’être invité à représenter son pays lors de l’ouverture du canal de Suez. Au mois de septembre de la même année, il publie "L’Union des jeunes" (Des unges Forbund), une comédie en prose qui se déroule dans le monde contemporain. Un tournant dans son œuvre. De retour d’Egypte, Ibsen se réinstalle à Dresde. L’année 1871 est celle de la publication de son unique recueil de vers, "Poèmes" (Digte). Après avoir été décoré par le Danemark, c’est au tour de la Norvège, sa patrie, de lui accorder une distinction. Ibsen est fait chevalier de l’ordre de saint Olaf en 1873, alors qu’il fait partie, à Vienne, du jury de l’Exposition internationale d’art. Cette reconnaissance internationale lui vaut également d’être traduit en langue étrangère. Brand peut désormais être lu en allemand.

Après avoir fait paraître "Empereur et Galiléen" (composé de La Chute de César et de L’Empereur Julien), une pièce construite autour du dualisme liberté, nécessité, l’écrivain est de retour en Norvège, l’espace d’un court séjour à Christiania. L’année suivante, il se réinstalle à Munich, où le théâtre de la Cour donne une représentation des "Guerriers à Helgeland". Enfin, une de ses œuvres est jouée hors de Scandinavie. Après les "Soutiens de la société" en 1877, "Une Maison de poupée" est publié le 4 décembre 1879, puis joué pour la première fois au Théâtre royal de Copenhague, le 21 décembre suivant. Installé à Rome jusqu’en 1885, Ibsen rédige "Les Revenants" en 1881, un autre de ses chefs d’œuvre, "Un Ennemi du peuple" en 1882, "Le Canard sauvage" en 1884. Enfin, après onze années d’exil, en 1885 donc, le fils prodigue revient en Norvège, l’espace d’un été. Suivent "Rosmersholm" en 1886, "La Dame de la mer" en 1888…

A présent la notoriété d’Ibsen est internationale et sa gloire littéraire définitivement assise. Ses pièces sont jouées partout en Europe, à Londres, à Bruxelles, à Paris, à Berlin, et aux Etats-Unis. 1891, "Hedda Gabler", 1892 le Constructeur Solness, le Petit Eyolf en 1894… Entre temps, les Ibsen sont de retour, définitivement, en Norvège, leur Mère-Patrie, et s’installent à Christiania. En 1898, l’année de ses soixante-dix ans, Ibsen est fêté un peu partout dans le monde. En Norvège et en Allemagne, une édition complète de ses œuvres est entreprise. Au delà, ses pièces sont jouées et appréciées. L’année suivante est celle de la publication de "Quand nous, morts, nous réveillerons", la dernière œuvre du dramaturge. En 1900, puis en 1901, Ibsen subit une attaque d’apoplexie. L’écrivain, à présent, ne peut plus pratiquer sont art et décède le 23 mai 1906.

 

 

Oslo sa ville.

 

A Oslo, l'ombre d'Ibsen est facile à attraper ! Il suffit de marcher en plein centre, dans cette ville rectiligne dont les reliefs et les façades colorées brouillent la rigueur géométrique. Quand il était enfin devenu l'idole de ses compatriotes, Ibsen faisait deux fois par jour la même promenade, à midi et à 18 heures. Il habitait à l'ouest du château royal et de son parc, (il avait la clef du château, le roi lui en avait remis un double), autour desquels se noue tout le centre de la cité. De là il descendait pour atteindre la rue Karl-Johan, qui relie le château au Parlement, et marchait jusqu'au Grand Café du Grand Hôtel. Il prenait place derrière la vitre donnant sur la rue, buvait un alcool puis repartait par le même chemin.

 

La large artère qui forme avec une rue parallèle une avenue boisée en son centre n'a guère changé et s'allonge parmi les immeubles blanc et jaune. Au Grand Café, la table d'Ibsen est mise en évidence et conserve sur son plateau de bois un verre prêt à être servi et un haut-de-forme posé sur un journal d'époque. Un carton indique que la place est "réservée à Henrik Ibsen". On peut s'y faire photographier, mais pas s'y installer. Dans la même rue, le beau Théâtre national se campe sur ses arches et ses colonnes. Ibsen l'a connu, il a même vu naître les deux statues vert-de-grisées qui se dressent à sa proue : la sienne et celle de son ami et rival, Bjornstjerne Bjornson, les deux gloires du théâtre norvégien. Il n'aimait guère son effigie. En effet, raide dans son manteau sombre, il a l'air maussade et bougon.

 

Dans le centre d'Oslo, les trajets se font en quelques enjambées. Presque tout est à la portée du marcheur le plus paresseux : le joli port dont le fer à cheval place quelques voiliers anciens et des navires modernes sur une eau très bleue, les Galeries nationales, où "Le Cri" de Munch (qui fit des dessins pour Ibsen) est accroché entre un Picasso et un Gauguin. Pour l'appartement de l'écrivain, devenu musée, il suffit d'avoir l'allant très relatif d'Ibsen, qui, tout descendant de Viking qu'il soit, était petit et peu sportif. On monte à la gauche du château et, au-dessus d'un restaurant italien, l'Ibsen-Museet ouvre ses portes et sa longue enfilade de pièces. Très récemment restauré, il a retrouvé son encombrement d'origine : les bourgeois d'alors aimaient les cadres innombrables, les meubles massifs, les rideaux lourds. La traversée du bureau de l'écrivain est un moment poignant : alors que la décoration vise au grandiose, la table de travail est de dimension modeste, très humble.

 

A sa droite, Ibsen avait suspendu un grand portrait de Strindberg, dont le peintre Christian Krogh avait dégagé l'aspect brutal et presque halluciné. Strindberg, son jeune et grand rival suédois, qui ne cessait de le défier par ses pièces et ses déclarations belliqueuses. Ibsen observait tous les jours les yeux fous de l'ennemi et trouvait dans ce duel mental les forces qui lui permettaient de repousser les blessures de l'âge.

 

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16 février 2009

Jules Michelet - Château de Vascoeuil

Biographie de Jules Michelet.

 

Jules_Michelet"Le plus difficile n’est pas de monter, mais en montant de rester soi."

 

Jules Michelet naît le 22 août 1798 à Paris, dans une chapelle du quartier Saint-Denis, transformée sous la Terreur en maison de rapport. L’immeuble est également occupé par l’atelier de son père, un modeste imprimeur. Ce dernier est mis en difficulté par les lois qui régissent le régime de la presse sous le Consulat. Son fils Jules, comme toute la famille, doit aider l’artisan dans son travail, avant que ce dernier ne soit définitivement ruiné en 1800. Il abandonne alors son métier et subvient aux besoins des siens en offrant ses services de comptable aux commerçants du voisinage. Les Michelet se sont à présent installés près du Jardin des Plantes. Leur fils passera ainsi une partie de son enfance auprès des artisans et autres gens du peuple.

Jules Michelet effectue ses études à l’institution Briand, puis au collège Charlemagne. Remarqué par ses professeurs, il remporte un prix de discours français au concours général en 1816, avant d’être reçu au Baccalauréat l’année suivante. En 1819, après quelques années passées à la Sorbonne, Michelet obtient le titre de docteur ès lettres, après avoir soutenu avec succès ses deux thèses - l'une porte sur les "Vies parallèles" de Plutarque, l'autre sur "L'Idée de l'infini d'après Locke". Le 21 septembre 1821, il est également lauréat de l’agrégation de Lettres.

Après être entré comme professeur à l'institution Briand, Michelet est appelé à enseigner l'histoire au collège Sainte-Barbe. En 1824, il compose un "Tableau chronologique de l'histoire moderne" à destination de ses élèves, tandis qu’est issu de ses cours un "Précis d'histoire moderne", publié en 1829. La même année, Jules Michelet épouse Pauline Rousseau, de sept ans son aînée. Le couple, dans lequel ne règne qu’une entente de façade, aura deux enfants. A cette époque, l’historien hésite encore au sujet de sa vocation. En effet, il se sent également attiré par la philosophie et fait d’ailleurs paraître une traduction de la "Philosophie de l'histoire" de Vico.

A partir de 1827, Michelet occupe la chaire de philosophie et d'histoire de l'École Normale, rétablie depuis peu à l’initiative de Monseigneur Frayssinous, ministre de l’Instruction et des Cultes, sous l’appellation "d’École préparatoire". Ce n’est qu’en 1829 qu’il se consacre à l'enseignement de l'histoire ancienne au collège Sainte-Barbe. Son cours, qui traite de la République, est publié en 1831. Entre temps, au printemps 1830, l’historien effectue son premier voyage en Italie, avant qu’éclate la révolution qui va jeter de nouveau le roi Charles X sur les chemins de l’exil. Ce dernier, qui avait eu vent de la réputation de Jules Michelet, lui avait confié l’éducation de la fille de la duchesse de Berry.

L’historien est distingué par le nouveau pouvoir en place. S’il a pu un temps passer pour un conservateur, un ultra - Michelet a été baptisé en 1816 - , il appartient à l’époque à la mouvance libérale. Aussi la Monarchie de Juillet le confirme dans son poste à l'École Normale, lui confiant la chaire d’histoire du Moyen Age et des Temps modernes. En 1831, il est également nommé chef de section aux Archives nationales. Au milieu de cette immense collection de documents, Jules Michelet dispose alors d’un trésor qu’il ne va cesser de parcourir, délaissant parfois son enseignement. Il publie en 1833 un "Précis de l'histoire de France", ainsi que les deux premiers volumes de sa grande "Histoire de France", dont la rédaction a commencé en 1831. Celle-ci s’arrêtera à la fin du XVème siècle, avec le règne de Louis XI.

Si le deuxième tome s’ouvre avec le "Tableau de la France", une préface écrite dans un style flamboyant, l’historien éprouve quelques difficultés à penser le devenir du peuple français, et donc les siècles de la monarchie absolutiste comme les décennies de la période révolutionnaire. En 1834 et 1835, Michelet supplée à la Sorbonne François Guizot, appelé à des responsabilités ministérielles. L’entente entre les deux hommes dure peu de temps, le républicanisme du premier inquiétant le second. L’historien voyage beaucoup. Il est ainsi en Angleterre, dans le Sud-Ouest de la France, en Flandre, en Allemagne, en Suisse et dans le Nord de l'Italie. Les notes prises au cours de ces différents séjours seront réunies en volume en 1894 sous le titre de "Sur les chemins de l'Europe". Les "Mémoires" de Luther, traduites par ses soins, paraissent également en 1835, "Le Moyen-Age" de 1833 à 1844, "Les Origines du droit français" deux années plus tard, les "Actes du procès des Templiers", de 1841 à 1851.

Jules Michelet voue son existence à l’histoire, réglant strictement son emploi du temps journalier. Tôt levé, il consacre sa matinée à l’écriture, avant de se rendre aux archives à partir de 11 heures. En milieu d’après-midi, l’historien quitte ses vieux papiers et ses dossiers afin de rendre visite à ses amis et ses relations. Sa femme décède en 1839. L’année précédente, c’est la consécration pour l’homme de science. Le 13 février, il est en effet nommé au Collège de France, à la chaire d’histoire et de morale. Michelet trouve alors sous la coupole une tribune à la mesure de son éloquence et de son engagement. L’historien milite pour la cause libérale et démocratique. "Le Peuple" paraît en 1846, suivi l’année suivante par le premier volume de sa monumentale "Histoire de la Révolution". L’ensemble sera achevé en 1853 et tranche par rapport aux écrits contemporains, notamment ceux d’Alphonse de Lamartine ou de Louis Blanc, sur cet événement fondateur. La jeunesse estudiantine lit avec passion cet ouvrage qui exalte l’harmonie sociale.

L’année 1848 ouvre une période agitée pour l’historien, qui bientôt mettra un terme à sa carrière universitaire. Au Collège de France, Michelet critique à présent le gouvernement, qu’ébranle la Campagne des Banquets. François Guizot suspend son cours le 2 janvier. Ce dernier est rétabli le 6 mars, quelques jours après l’avènement de la Seconde République, avant d’être de nouveau interrompu l’année suivante, quand le nouveau régime prend un tour plus conservateur. La révolution de 1848 est en effet saluée par Michelet comme un événement libérateur et son cours, public, demeure un foyer d’agitation. Avec "Pologne et Russie", en 1851, l’historien fustige la réaction. Aussi est-il révoqué le 12 avril 1852, peu après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Ayant refusé de prêter serment au Second Empire, l’historien doit également quitter les Archives.

En 1848, Michelet entame une correspondance avec une jeune institutrice, Mademoiselle Athanaïs Mialaret, de trente années sa cadette. Celle-ci réside à Vienne. Leur rencontre aboutit en 1850 à un mariage qui lui procurera le bonheur domestique. Ce n'est qu'en 1855 que Michelet reprend son "Histoire de France". Il la poursuit jusqu'en 1789 avec les onze volumes qui paraissent de 1855 à 1867. Son épouse,qui écrit elle aussi, le pousse à revenir aux études de sciences naturelles qui l'avaient attiré dans sa jeunesse. "L'Oiseau" en 1856, "L'Insecte" en 1859, "La Mer" en 1861, "La Montagne" en 1868 témoignent de son attachement pour la nature. Avec "L'Amour" en 1858, "La Femme" en 1859, "Nos Fils" en 1869, Michelet se préoccupe également de philosophie morale. En rédigeant "La Sorcière", qui paraît en 1862, Jules Michelet fait de nouveau œuvre d’historien, une histoire cependant mêlée de psychologie et de visions personnelles.

En 1869 d’ailleurs, son éditeur souhaitant réimprimer l’ensemble des dix-sept tomes de son "Histoire de France", Jules Michelet rédige pour l’occasion une préface pour l’ouvrage, entre le 22 février et le 12 septembre. Jugeant a posteriori son œuvre, l’historien affirme ainsi avoir eu l’intention de se démarquer de ses contemporains. Michelet en effet ambitionne de faire une histoire totale, à la différence de ses confrères trop attachés selon lui à reconstituer ou à interpréter les événements politiques. En écrivain passionné, il tente d’expliquer le mouvement profond des sociétés et des siècles dans un style lyrique. Ses textes, qui s'appuient sur une documentation abondante et de première main, ne sont cependant pas sans parti pris idéologique. Ainsi, influencé par le mouvement romantique, c’est un Moyen-Age foisonnant qu’il nous décrit, avant que ne domine une vision plus sombre à partir de 1855, à l’époque où le républicain doit subir le régime honni.

La guerre de 1870 face à la Prusse, l'invasion du territoire national par l’ennemi, les atrocités commises pendant la Commune parisienne et sa répression par les Versaillais frappent au cœur le patriote. Avec "La France devant l'Europe", un opuscule, Michelet proteste contre le Traité de Francfort qui impose la perte de l'Alsace et de la Lorraine. En 1872, il entreprend de poursuivre son grand œuvre et entame une "Histoire du XIXème siècle". Celle-ci demeurera inachevée. L’historien décède le 9 février 1874 à Hyères. L’année suivante, son épouse se chargera de la publication de ses souvenirs sous le titre de "Ma Jeunesse et mon journal".

 

Sa demeure le château de Vascoeuil.

 

 

Chateau_de_vascoeuilVascoeuil (prononcez Vacoeuil), petit village à l'orée de la forêt de Lyons dans l'Eure, est réputé pour son château devenu l'un des plus vivants centres d'art contemporain de Normandie.

Modeste dans ses proportions, le château de Vascoeuil n'en demeure pas moins élégant et charmant. Bâti du XIVème au XVIIème siècle, il comporte des salles magnifiquement restaurées où des expositions d'artistes contemporains se renouvellent sans cesse.

Le domaine de Vascœuil appartenait au duché de Longueville jusqu'en 1694. À cette date, le dernier duc étant mort sans descendance, le roi de France s'appropria ses terres. Le fief de Vascœuil appartint jusqu'en 1505 à la puissante famille de La Haye, puis fut vendu au marchand rouennais Guillaume Le Gras.

La tour du château accueillit en son temps le cabinet de travail de l'historien Jules Michelet. Une dépendance du domaine du XVIIIème siècle abrite aujourd'hui un musée qui lui est consacré.

L'historien fut victime de la censure du Second Empire en raison de ses positions libérales. Son cours professé au Collège de France fut supprimé dès 1851, soit un an avant la proclamation de l'Empire, puis, il perdit son poste aux Archives nationales pour avoir refuser de prêter serment à Napoléon III en 1853. Michelet se retira alors de la vie publique pour se consacrer à son travail d'historien.

Pendant plus de vingt ans, Michelet fit de fréquents séjours au château de Vascoeuil qui appartenait à la mère d'un de ses élèves au Collège de France, Alfred Poullain-Dumesnil. Epris de cette femme, il fut reçut dans cette demeure des XVe, XVIe et XVIIe siècles en 1840. Elle décéda en 1842, mais Michelet continua à se rendre à Vascoeuil : sa fille issue d'un premier mariage et Alfred étaient tombés amoureux l'un de l'autre. L'union fut célébrée en 1843. C'est ici que Michelet conçut le plan de sa gigantesque "Histoire de France" qui parut dans son intégralité en 1869. Il trouvait une inspiration certaine dans la contemplation des murailles médiévales du château, mais le spectacle de la nature et la chaleureuse atmosphère familiale influençèrent également son oeuvre naturaliste ("La Mer", "l'Oiseau").

Le Château de Vascoueil présente aujourd'hui son cabinet de travail, restitué à l'identique, au sommet de la tour. Un musée a été inauguré en 1989 afin de rappeler les séjours de l'historien. Il présente des portraits et des bustes de Michelet, des photos de lui par Nadar, des souvenirs de l'écrivain et de sa famille mais aussi de leurs hôtes célèbres, Béranger, Lamennais, Edgard Quinet. Outre le musée Michelet, le château de Vascoeuil accueille un important centre d'Art contemporain organisant régulièrement des expositions.

La promenade culturelle se poursuit dans le parc et le jardin à la française où l'on peut saluer plus d'une cinquantaine de bronzes, marbres, céramiques et mosaïques du XXème siècle, œuvres de Dali, Braque, Volti, Vasarely, Cocteau, Chemiakin…

 

 

 

 

 

 

 

 

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Château de Vascoeuil.

 

 

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