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Maisons d'écrivains
23 mars 2008

Comtesse de Ségur - Les Nouettes

Biographie de la Comtesse de Ségur.

 

"La modeste et douce bienveillance est une vertu qui donne plus d'amis que la richesse et plus de crédit que le pouvoir".

 

Comtesse_de_S_gurSophie Rostopchine 3ème de cinq enfants, naquit le ler août 1799 à St-Petersbourg au Palais de l'Ermitage, où était logé son père Fiodor Rostopchine, favori du Tsar Paul 1er, qui l'avait anobli et avait accepté d'être le parrain de sa fille.  Elle passa toute son enfance en Russie où son père fut lieutenant-général puis ministre des Affaires étrangères.

Quand Paul ler, devenu fou, fut assassiné en 1801, avec la complicité de son fils Alexandre ler, le comte Rostopchine se retira dans ses terres de Voronovo, à 60 verstes de Moscou, dans un empire de 40.000 hectares, 20.000 moutons, 1000 vaches, 200 chevaux et 4000 serfs.  Rentré en faveur, il fut nommé par Alexandre ler, en 1812, Gouverneur de Moscou, après avoir été Grand Chambellan.  Quelques mois plus tard, il prit la décision d'incendier la ville, le surlendemain de l'installation de Napoléon ler au Kremlin.  Sophie fut très impressionnée par cet incendie et l'exode qui s'en suivit.  On retrouvera, d'ailleurs, plusieurs épisodes d'incendies dans son oeuvre romancée.

La décision d'incendier Moscou fut fortement reprochée au Comte Rostopchine, en particulier par les propriétaires des plus belles demeures.  Sa situation devint si inconfortable qu'il préféra en 1814 s'exiler en Pologne, puis en Allemagne et en Italie et enfin en France en 1 817. Il s'installa à Paris où sa femme, ses 3 filles et son dernier fils le rejoignirent à l'Hôtel Ney, Avenue Gabriel.

C'est dans le salon de Madame Swetchine, russe convertie au catholicisme, que les Rostopchine connurent Madame de Staël, Juliette Récamier, Chateaubriand et Benjamin Constant.  Madame Swetchine qui avait connu les Ségur en Russie, présenta Eugène de Ségur à Sophie.  Il en résulta un mariage de raison le 14 juillet 1819, les Rostopchine apportaient 1a fortune et les Ségur le Titre.

L'arrière grand-père d'Eugène avait été maréchal et ministre de la guerre de Louis XVI et le grand-père ambassadeur auprès de Catherine II.  L'oncle, ancien aide de camp de Napoléon ler, était historien et académicien.

La mère de Sophie, née Catherine Protassov, ancienne demoiselle d'honneur de Catherine II, s'était convertie au catholicisme en 1807 et avait fait de Sophie une catholique à l'âge de 13 ans ce fut la seule parmi ses enfants.  Sophie fut tyrannisée par sa mère qui lui refusait les vêtements chauds et nourriture suffisante, alors que les autres enfants paraissaient mieux traités.  Le père, à l’inverse, adorait sa fille qui lui rendait bien.

La mère d'Eugène, née d'Aguesseau, était veuve depuis peu d'Octave de Ségur, dépressif, qui venait de mettre fin à ses jours en se jetant d'un pont dans la Seine, après une fugue d'un an.

Le jeune couple s'installa à l'Hôtel de Ségur, 48 rue de Varenne, où la mésentente régna vite entre belle-mère et belle fille, doublement étrangère, d'où leur départ dans un hôtel particulier, rue des Capucines, où Sophie prit son indépendance.  La jeune Comtesse S'ennuie dans le milieu aristocratique du Faubourg Saint-Germain et entre en conflit avec son mari volage, désargenté et désœuvré. Il ne deviendra en effet Pair de France qu'en 1830, avec l'arrivée de Louis-Philippe.

Les seuls soutiens de Sophie sont le grand-père Louis-Philippe de Ségur et l’oncle historien qui ne mourra qu'à 93 ans, une année avant elle.

En 1822, le Comte Rostopchine acheta le château des Nouettes, près de l'Aigle dans l'Orne, et l’offrit à sa fille.  le Comte mourut 3 ans plus tard, tandis que son épouse lui survivra plus de 30 ans.  elle ne reviendra en France que durant quelques mois en 1838.

Sophie mit au monde huit enfants, d'abord quatre garçons puis quatre filles.

Le cas de la comtesse de Ségur montre qu’une vocation très tardive d’écrivain peut être particulièrement réussie : elle a en effet écrit son premier livre à cinquante-huit ans.

On raconte que la comtesse de Ségur a commencé à se consacrer à la littérature pour enfants quand elle a écrit les contes qu’elle racontait à ses petits-enfants et qu’elle les a regroupés pour former ce qui s’appelle aujourd’hui "Les nouveaux contes de fées". Lors d’une réception, elle lut quelques passages à Louis Veuillot pour calmer l’atmosphère qui était devenue tendue. C’est ce dernier qui réussira à faire publier l’œuvre chez Hachette.

Dans son écriture la Comtesse s'avère à la fois bonne psychologue et moraliste. Elle crée des personnages de confidentes (les bonnes surtout) de raisonneuses et de bouffons, ses portraits d'enfants sont particulièrement réussis. Les portraits d'adultes sont humoristiques, cruels ou caricaturaux. L'auteur réalise une véritable fresque de la société du Second Empire. Elle a le goût de la fête et nous décrit les noces de campagne, les dîners, les visites des châtelains voisins, les goûters, les parties de pêche et les courses d'ânes. Elle est aussi moraliste  et prône une morale chrétienne (la charité, la foi en Dieu omniprésent, l'espérance en un monde meilleur, l'obéissance aux commandements de Dieu) d'où le souci de l'éducation des enfants sans rigueur exagérée et sans contrainte, en obtenant leur adhésion.

La Comtesse a trouvé chez Louis Hachette un grand éditeur et fut le meilleur auteur de la Bibliothèque Rose. De grands dessinateurs et graveurs illustrèrent avec talent ses ouvrages, le plus connu étant Gustave Doré.

Sophie fait preuve d'une énergie à toute épreuve, véritable chef de clan gérant son domaine normand, enseignant elle-même ses filles et les aidant ensuite dans leur vie de mères de famille.  C'est aussi une femme d'affaires, discutant pied à pied avec ses éditeurs, d'abord Louis Hachette, puis son gendre et successeur Emile Templier, réclamant des avances d'argent pour chaque nouveau livre et obtenant des augmentations de plus en plus substantielles.  Elle a besoin d'argent pour assurer son train de vie et réussira à obtenir son émancipation financière, chose rare à l'époque. les rapports avec ses éditeurs ne sont pas seulement d'ordre financiers.  En effet, elle doit lutter pour que ses écrits ne soient pas dénaturés, refusant d'adoucir certains passages qui ne sont, pour elle, que l'image de la vie.  Elle ne réussit pas toujours : c'est ainsi quelle a dû situer en Angleterre "Le Bon petit diable", car le climat des pensionnats n'était pas "politiquement correct" pour la maison Hachette

Polyglotte, parlant cinq langues depuis l'âge de 6 ans, la Comtesse a présenté souvent un comportement hystérique avec crises de nerfs et longues phases d'aphonies, l'obligeant à correspondre avec son entourage a l'aide de sa célèbre ardoise. durant plusieurs épisodes de graves dépressionsse situant entre 1836 et 1849.

En 1872, Sophie vend les Nouettes qui après plusieurs changements de propriétaires, deviendra un Institut médico-éducatif.  Elle se retire à Paris, rue Casimir Perier, où elle mourut en 1874 à 75 ans.  Elle fut enterrée dans le Morbihan, à Pluneret, près de son avant dernière fille Henriette, habitant le château de Kermadio, tandis que son cœur était déposé à la chapelle des visitandines.

 

 

Les Nouettes sa demeure.

 

 

 

nouettes01Après son mariage, Sophie de Ségur habite à Paris, rue de Varenne, mais ne s'y plaît guère. Heureusement, elle séjourne parfois chez des amis, dans la campagne ornaise, à Chandai près d'Aube. C'est alors qu'on lui signale une propriété à vendre, les Nouettes à Aube. Son père s'en porte acquéreur en juin 1821 pour la somme de 80 000 francs, et lui en fait cadeau.

D'une superficie de 72 hectares, le domaine comprend, une maison d'habitation sympathique, accueillante, avec cour et jardin de maître. Il y a aussi les maisonnettes du concierge et du jardinier, ainsi qu'une ferme, des prairies et des bois. Le parc est planté d'arbres vénérables. Retrouvant l'atmosphère du domaine de Voronovo en Russie, où elle a grandi, l'éxilée de la rue de Varenne récupère du même coup son entrain.

Elle s'attacha avec passion à son domaine, au point d'y passer le plus de temps possible, pendant que son mari n'était que trop heureux de retrouver Paris. Bientôt la grande maison résonne des rires et des cris des huit enfants Ségur. On y invite la famille, les amis, puis les gendres et les belles filles. L'hospitalité des Nouettes, à l'image de la maîtresse des lieux, est spontannée, génreuse et attentionnée.

Depuis 1930, propriété du département de l'Orne, le château des Nouettes abrite aujourd'hui un Institut médico-éducatif. Il ne se visite que sur autorisation spéciale. C'est l'ancien presbytère, à l'ombre de l'église d'Aube, qui abrite le musée consacré à la Comtesse de Ségur, mis en place par l'Association des Amis de la Comtesse de Ségur, dont font partie les déscendants de  la Comtesse. Chaque année, en dehors des salles permanentes du musée, une exposition est consacrée à la présentation d'un roman de la Comtesse. Le musée lui même, est entièrement structuré autour de ses oeuvres. Une première salle est consacrée à ses origines russes qu'elle a elle-même évoquées dans l'un des ses livres les plus connus : "les Malheurs de Sophie". On peut y voir des portraits de sa famille et des objets caractéristiques de la vie russe de cette époque. La 2ème salle est dévolue à la famille de l'écrivain qui a aussi été sa grande source d'inspiration 8 enfants et beaucoup de petits-enfants. Trois autres salles servent de cadres à des expositions temporaires. Tout est mis en oeuvre afin de découvrir (ou plus sûrement re-découvrir) l'univers poétique et enfantin de l'écrivain. 

 

 

 

 

 

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La Comtesse de Ségur, une femme d'exception.

 

Procurez vous des ouvrages de la Comtesse de Ségur

 

 LOCALISATION DE LA MAISON  :

 

 

 

 

 

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24 mars 2008

Maurice Carême - La Maison Blanche

Biographie de Maurice Carême.

 

 

 

Maurice_Careme"Son balai d'or à la main / Le soleil lavait le monde / à grande eau le matin".

 

 

Maurice Carême est né le 12 mai 1899, rue des Fontaines, à Wavre, dans une famille modeste. Son père, Joseph, est peintre en bâtiment, sa mère, Henriette Art, tient une petite boutique où les gens humbles du quartier viennent faire leurs menus achats. Une sœur aînée, Joséphine, est morte âgée d’un jour en 1898; une autre sœur, Germaine, naîtra en 1901; deux frères: Georges, en 1904; Marcel, en 1907. Ce dernier mourra à l’âge de huit mois.

Maurice Carême passe à Wavre une enfance campagnarde si heureuse qu’elle sera une des sources d’inspiration de son œuvre. Il fait des études primaires et secondaires dans sa ville natale.

En 1914, il écrit ses premiers poèmes, inspirés par une amie d’enfance, Bertha Detry, dont il s’est épris. Élève brillant, il obtient, la même année, une bourse d’études et entre à l’École normale primaire de Tirlemont. Son professeur, Julien Kuypers, l’encourage à écrire et lui révèle la poésie française du début du XXe siècle. C’est à Tirlemont également que Maurice Carême découvre les grands poètes de Flandre.

Il est nommé instituteur en septembre 1918 à Anderlecht-Bruxelles. Il quitte Wavre pour s’installer dans la banlieue bruxelloise. L’année suivante, il dirige une revue littéraire, Nos Jeunes, qu’il rebaptise en 1920 La Revue indépendante. Il noue alors ses premiers contacts littéraires et artistiques (avec Edmond Vandercammen en 1920 et, en 1921/1922, avec le peintre Félix De Boeck). Il épouse en 1924 une institutrice, Andrée Gobron (Caprine), originaire de Dison.

Son premier recueil de poèmes, "63 illustrations pour un jeu de l’oie" paraît en décembre 1925. Entre 1925 et 1930, il est fasciné par les mouvements surréalistes et futuristes. Il publie, en 1926, "Hôtel bourgeois" en 1930, "Chansons pour Caprine" où se découvrent les reflets d’une vie sentimentale assez douloureuse, puis, en 1932, "Reflets d’hélices". Mais, au moment de cette publication (sans doute la plus marquée par les écoles littéraires de l’époque) il a déjà pris ses distances vis-à-vis d’elle.

Il a fait, en 1930, une découverte qui va s’avérer essentielle pour toute sa démarche poétique (voire romanesque) celle de la poésie écrite par les enfants. C’est, pour Maurice Carême, une remise en question fondamentale au cours de laquelle il revient à une grande simplicité de ton. Il publie d’ailleurs deux essais consacrés à ces textes d’enfants dont il fut l’éveilleur : en 1933, "Poèmes de gosses" et, en 1936, "Proses d’enfants".

Il fut avec Géo Norge, Pierre Bourgeois, Georges Linze, Claire et Yvan Goll, André Salmon, Edmond Vandercammen,et  René Verboom,  l’un des fondateurs du Journal des Poètes, en 1931. En 1933, il termine des études de déclamation au Conservatoire de Bruxelles, dans la classe de Madeleine Renaud-Thévenet. Il obtient un Premier prix. La même année, il fait construire, avenue Nellie Melba, à Anderlecht, la Maison blanche, à l’image des maisons anciennes de son Brabant. Elle deviendra, en 1975, le siège de la Fondation Maurice Carême et le Musée Maurice Carême, en 1978.

Le recueil "Mère" paraît en 1935. La simplicité profonde des vers lui vaut d’être remarqué par de nombreux critiques littéraires parisiens, dont celui du Mercure de France. L’œuvre reçoit, en 1938, le Prix Triennal de poésie en Belgique et inspire à Darius Milhaud sa "Cantate de l’enfant et de la mère" (Première mondiale au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, le 18 mai 1938).

En 1943, Maurice Carême quitte l’enseignement pour se consacrer entièrement à la littérature. Il se lie la même année avec Jeannine Burny pour laquelle il écrit "La bien-aimée" en 1965. Secrétaire du poète jusqu’à la mort de celui-ci, elle préside à présent la Fondation Maurice Carême.

De nombreuses œuvres paraissent et sont couronnées par des prix littéraires en Belgique et à l’étranger : Prix Victor Rossel (1948), Prix de l’Académie française (1949 et 1954), Prix international Syracuse (1950), Prix populiste de poésie (1951), Médaille de la Ville de Sienne (1956), Prix Félix Denayer (1957), Prix de la poésie religieuse (1958), Prix du Président de la République française (1961), Prix de la Province de Brabant (1964), Prix de la traduction néerlandaise (1967), Grand Prix international de poésie (France, 1968), Prix européen (Italie, 1976) etc.

Les années 1950-1951 sont marquées pour Maurice Carême par une nouvelle remise en question de son art. Il tente d’allier la simplicité complexe de ses vers à la magie de l’image.

À la Pentecôte 1954, Maurice Carême fait un premier séjour à l’abbaye d’Orval. C’est le début d’une période d’intense créativité, doublée d’une patiente mise au point de l’œuvre, qui ne s’interrompra qu’avec la mort. À Orval, il écrit "Heure de grâce" qui paraît en 1957. Maurice Carême approfondit la lecture des grands mystiques, des philosophes, des sages de l’Inde, de la Chine, se penche sur le Zen, reprend les œuvres de Teilhard de Chardin, de Rabindranath Tagore. Il fera dix-sept séjours à Orval de 1954 à 1970, mais il écrit aussi dans le Brabant (particulièrement dans la région wavrienne, son lieu privilégié d’inspiration), le long de la Mer du Nord (à Coxyde, dans l’appartement du peintre Henri-Victor Wolvens, et à Heyst).

Le 9 mai 1972, il est nommé Prince en poésie à Paris. Pendant les six années qui lui restent à vivre, il part écrire durant l’été en France, publie quatorze recueils de poèmes, un roman fantastique : "Médua", un choix de traductions des poètes de Flandre. Trois anthologies de ses poèmes paraissent, plusieurs disques lui sont consacrés.

Il crée le 4 décembre 1975 la Fondation Maurice Carême, établissement d’utilité publique. Il meurt le 13 janvier 1978 à Anderlecht laissant onze œuvres inédites parmi les plus graves qu’il ait écrites.

L’œuvre de Maurice Carême comprend plus de quatre-vingts recueils de poèmes, contes, romans, nouvelles, essais, traductions. De nombreuses anthologies de ses poèmes ont été publiées. Des essais, des disques, des films lui sont consacrés. L’œuvre, couronnée par de nombreux prix littéraires, est traduite dans le monde entier et mise en musique par plus de deux cents artistes. Un colloque consacré à son œuvre et réunissant des personnalités littéraires, artistiques et universitaires de Belgique, de Bulgarie, de l’Équateur, de France, de Hongrie, du Japon, de Pologne, de Roumanie, s’est tenu à Bruxelles, en novembre 1985, sous l’égide de la Commission française de la Culture de l’Agglomération de Bruxelles et de la Fondation Maurice Carême.

 

 

La Maison Blanche sa demeure.

 

 

mauricemaisonLa Maison blanche (Musée Maurice Carême) a été bâtie en 1933 dans le style des anciennes maisons brabançonnes par Maurice Carême qui y vécut jusqu'à sa mort en janvier 1978.

Le musée a gardé, intact, le cadre de vie du poète. Ses nombreuses oeuvres d'art (peintures, dessins, sculptures) sont liées à la personnalité et aux ouvrages littéraires de Maurice Carême. La bibliothèque personnelle du poète présente la collection privée la plus riche en poésie de Belgique et couvre le monde entier. Elle n'a cessé d'être actualisée.

Une salle d'archives met à la disposition des chercheurs et des universitaires un prestigieux éventail de manuscrits et de documents relatifs à l'oeuvre de Maurice Carême dont il est possible d'obtenir des photocopies.

Les visites guidées projettent l'aspect exceptionnel du lieu. En effet, le Musée Maurice Carême est l'unique maison d'écrivain bruxelloise qui conserve non seulement le cadre de vie, mais tous les manuscrits, les documents, la bibliothèque personnels du poète. Les visites sont éclairées d'anecdotes qui mettent en lumière les rapports exceptionnels que Maurice Carême entretenait avec "ses"  peintres et expliquent la genèse des dessins qui illustrent les recueils. Elles sont complétées par des présentations de l'oeuvre carémienne et sont illustrées de poèmes et de textes. Des films sur Maurice Carême et un montage audiovisuel réalisé avec la voix du poète et des extraits d'interviews de celui-ci sont projetés. Ces documents sont particulièrement éclairants de la richesse de l'oeuvre et de l'humanisme du grand poète belge dont la simplicité s'avère significativement profonde.

En outre, tout dans la Maison Blanche garde l'empreinte de l'esthète que fut Maurice Carême. La beauté des meubles anciens, les multiples objets en porcelaine de Bruxelles, de Namur, de Tournai, les cuivres, les sulfures, les verres de jadis ajoutent au charme du lieu.

 

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26 mars 2008

Pierre de Ronsard - Prieuré Saint Cosme

 

Biographie Pierre de Ronsard.

 

 

 

ronsard"Heureux qui plus rien ne désire".

 

Pierre de Ronsard, fils de famille aristocratique, parent de Bayard et de la reine Elisabeth d’Angleterre, est né le 11 septembre 1524 dans le château de la Possonnière, à Couture-sur-Loir près de Vendôme. Il est le fils et sixième enfant de Louys de Ronsard - chevalier et "maistre d’hostel des enfants de France" - et de Jeanne Chaudrier. Louis de Ronsard s’est battu, sous Louis XII et François 1er, notamment aux côtés de Bayard et a pris part aux guerres d’Italie. Il est élevé par un père admiratif de l’Italie qui avait rapporté d’Italie le goût des beaux-arts et écrivait des vers. Son père l’inscrit au collège de Navarre en 1533.

Son père fit jouer ses relations pour le faire entrer (à l’âge de douze ans) comme page à la cour de France auprès de nombreux personnages de l’aristocratie. Là , il se montre très doué pour les exercices physiques, l’équitation, ou l’escrime et devient l’un des pages les plus séduisants de la cour de France.

En 1536, il prend en premier lieu son service auprès du dauphin François qui meurt trois jour plus tard, il assistera en compagnie de son père, au décès et à l’autopsie du dauphin, puis après entre au service du page du troisième fils de François 1er, Charles d’Orléans et en 1537, attaché à Madeleine de France, il l’accompagne en Ecosse après son mariage avec Jacques V d’Écosse. Elle meurt peu après de phtisie en juillet 1537. Il reste en Écosse puis prend le chemin du retour vers la France en passant par l’Angleterre et la Flandre, pour revenir de nouveau dans la compagnie du Duc d’Orléans en 1538.

Il séjourne en Allemagne en 1540, pendant trois mois, avec son cousin humaniste et diplomate Lazare de Baïf. Puis il se rend dans le Piémont en compagnie de Guillaume du Bellay, seigneur de Langey. En 1542, suite à une grosse fièvre, une surdité précoce le fait renoncer à la carrière militaire. De retour à la Possonnière, il fait la connaissance de Paul Duc qui lui fera découvrir Virgile et Horace. C’est là que Ronsard commence à imiter, certes sans grande réussite, ces deux hommes illustres en écrivant des vers en latin. C’est ainsi qu’il décide de tenter d’écrire en français, et ce malgré la volonté de son père qui voudrait l’inscrire à l’université de Paris au cours de la faculté de décrets. Il se découvre alors une vocation pour la poésie.

En 1543, Pierre de Ronsard et son père séjournent quelques temps au Mans lors des obsèques de Guillaume du Bellay. C’est à cette occasion que Ronsard rencontre pour la première fois son cousin Joachim du Bellay et Jacques Peletier du Mans, le secrétaire de l’évêque René du Bellay. En mars, il reçoit la tonsure de clerc (il ne sera cependant pas ordonné prêtre) afin de pouvoir percevoir une source de revenu, celui des ecclésiastiques.

Le 6 juin 1544, le père de Ronsard décède. Il décide alors de partir chez Lazare de Baïf.

En 1545, la mère de Ronsard décède. Peu de temps après, en avril, il fait la rencontre d’une jeune fille de treize ans, Cassandre Salviati dans une fête à la cour de Blois. Aussitôt rencontrée, aussitôt disparue, la jeune Cassandre va devenir "l’être inaccessible". Cette dernière épousera en 1546, Jean de Peigné, seigneur de Pray. Elle sera à Ronsard, ce que Laure a été à Pétrarque, et va lui permettre de célébrer l’amour platonique.

Entre temps, Ronsard devient admiratif des oeuvres littéraires de Clément Marot et se donne comme défi de devenir l’égal de ce dernier en réalisant la version française des Odes Épicuriennes d’Horace. Cette même année, il demande l’avis à Jacques Peletier du Mans sur ses essais d’odes horaciennes. Ses débuts sont prometteurs. D’ailleurs, la première ode parue de Ronsard intitulée "L’Ode à Peletier du Mans" se trouve dans l’ouvrage de cet ami.

En novembre 1547, Ronsard s’inscrit à l’Université en compagnie de Joachim du Bellay. Il y suit alors,et ce pendant plus de cinq ans, l’enseignement de Jean Dinemandi dit Dorat, poète et humaniste mais aussi le principal du collège. Il décide de créer avec son ami et quelques autres jeunes poètes un groupe : la Pléiade. Il s’agit de Joachim du Bellay (1522-1560), Etienne Jodelle (1532-1573), Jacques Peletier du Mans (1517-1582), Pontus de Tyard (1525-1605), Dorat (1508-1588), Jean Antoine de Baïf (1532-1589) et Rémi Belleau (1528-1577). Leur objectif est de soutenir le français contre ses détracteurs, enrichir son vocabulaire et son style et composer des œuvres inspirées des auteurs grecs et latins. Il se retrouve très vite le premier de son école. Rien n’aurait pu laisser prévoir quelques années plus tôt son talent pour les lettres et la poésie. Cette année, c’est aussi la disparition de Lazare de Baïf.

En 1549, Ronsard compose "les Amours de Cassandre", recueil de sonnets et publie "l’Epithalame d’Antoine de Bourbon", "Jeanne de Navarre" et "l’Hymne de France". En avril , paraît sous la plume de du Bellay, la célèbre Défense et illustration de la langue française qui constitue le manifeste du groupe de la "Brigade" .
En 1550 , Ronsard publie les Quatre premiers livres des "Odes" et "Ode à la paix" qui le hissent au premier rang des poètes de l’époque. Les Odes sont consacrées à des thèmes très divers, parmi lesquels l’amour du pays natal tient une large place. Une nouveauté y apparaît : la recherche systématique de la régularité des strophes, qui permet de les chanter sur le même air, les exigences musicales conduiront à construire les rimes, dans chaque strophe, selon le même modèle. Marguerite de France puis le roi Charles IX se prennent d’enthousiasme pour ce "Prince des Poètes", tel qu’il s’autoproclame. Pendant deux décennies, Ronsard va jouir d’une grande renommée.

En 1551, commencent quelques discussions houleuses à la Cour entre partisans de Ronsard et de Mellin de Saint-Gelais.

En 1552, Ronsard côtoie les proches du roi : Marguerite (sa sœur), Jean de Morel (son maître d’hôtel), Jean de Brinon (son conseiller), Michel de l’Hospital (son futur chancelier). Son ouvrage "Les Amours" est publié avec le "Cinquième livre des Odes". Les sonnets des "Amours" sont ouvertement influencés par Pétrarque. Les "Odes", que l’auteur veut totalement novatrices du point de vue poétique, tout en utilisant à loisir la mythologie antique, obtiennent un grand succès et font de lui le plus en vue des nouveaux poètes et le chef de file de la Brigade.

En 1553, la Brigade fête le succès de la "Cléopâtre captive" de Jodelle. Michel de l’Hospital arrive, non sans effort, à réconcilier Ronsard et Mellin de Saint-Gelais. A l’automne, arrive l’épidémie de peste sur Paris. Ronsard quitte alors précipitamment cette ville pour la région de Meaux.
En 1554, il publie "Bocages". En 1555, Ronsard s’éprend de Marie Dupin. Cette jeune paysanne le fera renoncer aux complications pétrarquistes que lui inspirait Cassandre. Pour elle, il composera "des poèmes simples et clairs", et publie "les Hymnes", "des Meslanges", et "de la Continuation des Amours".

 

En 1565, il obtient une aumônerie puis un canonicat (prieuré de Saint-Cosme, près de Tours).

De 1569 à 1572, il se lance dans un projet gigantesque, "La Franciade", une Eneïde à la française qui tournera court et se soldera par un échec. "La Franciade" est une épopée savante où Ronsard imagine qu’Astyanax, fils d’Hector, échappé au massacre de Troie, est venu sous le nom de Francion fonder la ville de Paris et le royaume de France. En 1574, à la mort de Charles IX, Ronsard abandonne "la Franciade". Il connaît la disgrâce. Le nouveau roi, l’efféminé Henri III et ses "mignons" le remplace par le jeune poète précieux Philippe Desportes (1546-1606), mais lui laisse sa pension.

En 1578, il rencontre Hélène de Surgères , une des filles d’honneur de la Cour de Catherine de Médicis. Elle vient de perdre dans la guerre civile, Jacques de La Rivière, capitaine, dont elle était éprise. La reine Catherine de Médicis invite le poète à la consoler. Ronsard publie : "Sonnets pour Hélène ", dédiés à "cette beauté aussi remarquable par son esprit que par sa vertu".


Ronsard passe l’été et l’automne 1585 à Croix-Val. Il meurt le 27 décembre dans son prieuré de Saint-Cosme-en-l’Isle près de Tours. Son enterrement eut lieu en janvier 1586. À Paris, le 24 février, des funérailles solennelles et exceptionnelles témoigneront de sa célébrité, un Requiem fut exécuté de son ami Jacques Maudui, et sa mémoire recevra un hommage officiel, au collège de Boncourt.

Peu de temps après sa mort, Ronsard tombe en disgrâce. Malherbes (1555- 1628) le condamne pour la luxuriance de sa langue, les Classiques n’y trouvent rien de ce qu’ils aiment : la mesure, la raison, la rigueur et le bon goût, le Grand Arnauld parlera de ses "pitoyables poésies", Voltaire le jugera "barbare", Ronsard sera redécouvert par Sainte-Beuve et célébré par les Romantiques. C’est qu’il aura fallu deux siècles pour retrouver une telle sincérité du lyrisme. Encore cette réhabilitation n’est-elle pas unanime. Michelet lui consacre, dans son Histoire de France, quelques pages cruelles : "Il tapait comme un sourd sur la pauvre langue française". Mais, dégagée de ses références érudites, mythologiques et courtisanes, la poésie de Ronsard reste aussi jeune, aussi éternelle que ce qu’elle chante le mieux : l’amour et la nature.

 

 

Le Prieuré Saint Cosme sa demeure.

 

 

 

 

 

Prieure_Saint_CosmeBâtis à partir du début du XIème siècle jusqu'au XVème siècle, sur une ancienne île de la Loire, le prieuré de Saint-Cosme et son église s'entourent d'un parc composé de neuf jardins dans lesquels la rose est reine, rendant hommage à l'auteur de "Ode à Cassandre" avec son célèbre sonnet "Mignonne allons voir si la rose, Qui ce matin avait déclose, Sa robe de pourpre au soleil ..."

Ronsard, accueilli par la communauté des moines qui vivait là, devint prieur des lieux de 1565 jusqu'à sa mort en 1585. Lui qui partageait sa vie entre la poésie, les promenades, les prières et le jardinage avait trouvé dans cette propriété un lieu paisible, source d'inspiration.

Le prieuré fut construit à l'emplacement d'un oratoire aux XIème et XIIème siècles. Plus tard, sous Louis XI, l'église est à son tour édifiée et une nouvelle maison du prieur est érigée. Occupé par la communauté des chanoines depuis sa fondation jusqu'au XVIIIème siècle, ce site est un lieu de passage pour les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle.

Le prieuré connaît la prospérité pendant des centaines d'années puis, son déclin entraîne la suppression canonique par l'Archevêque de Tours en 1742. En 1744, les moines quittent le prieuré, l'église sert alors de carrière de pierre. Par la suite, le site devient la résidence de l'archevêque de Tours puis de l'intendant de Cluzel. En 1791, le domaine est mis en vente et est morcelé. Les maraîchers investissent les lieux : habitations, étables et granges dénaturent le site tout en le préservant d'autres détériorations.

Il faut attendre 1925 pour que le président de la Sauvegarde de l'Art Français, avec l'aide de mécènes américains, achète des parcelles de terrain et entame des fouilles permettant la découverte du corps de Pierre de Ronsard. Mais en 1944, les bombardements endommagent une partie du prieuré. En 1946, les fouilles et restaurations reprennent pour se terminer en 1951, date à laquelle le Conseil général d'Indre-et-Loire devient propriétaire des lieux.

Du prieuré, bombardé en 1944, ne subsistent que quelques vestiges dont le superbe réfectoire abritant sa chaire romane et le logis du prieur, ancienne habitation de Pierre de Ronsard. Dehors, au milieu des vestiges de l'église, le prince des poètes, de son tombeau, veille sur le lieu.

La visite permet de découvrir l'architecture et les jardins du prieuré mais surtout de donner une autre dimension aux écrits du poète.

Le prieuré Saint-Cosme possède un grand parc associant les jardins utilitaires du Moyen-âge et des jardins d'agrément de la Renaissance. La rose est maîtresse des lieux. 200 variétés se mêlent à une superbe collection d'iris mais aussi de pivoines, de lavandes, de lys, d'arbustes divers et variés.

Au milieu des ruines de l'église, un arc gothique, le chevet, les chapiteaux romans de la fin du XIème siècle et le tombeau de Ronsard ont résisté aux bombardements de la deuxième guerre mondiale.

En revanche, le réfectoire, construit dans la première moitié du XIIème siècle, fut en partie touché puis restauré. À l'intérieur, la chaire du lecteur est bien conservée et à côté, se trouve "l'hôtellerie", datant du XIIIème siècle, qui abrite aujourd'hui la bibliothèque des Amis de Ronsard.

La visite de la maison du prieur, construite à la fin du XVème siècle sur des fondations plus anciennes permet d'entrer dans l'intimité du poète. Le rez-de-chaussée est composé de deux salles, l'une avec un musée et une maquette de l'ensemble des bâtiments, l'autre offrant une reconstitution de l'histoire du lieu. Le premier étage est réservé aux appartements de Ronsard, c'est à dire sa chambre et le cabinet qu'il utilisait pour écrire ses œuvres. C'est ici que Ronsard, âgé de 61 ans, a dicté ses derniers vers et s'est éteint.

Ce voyage dans l'univers intime de Ronsard aidera les visiteurs à comprendre le parcours du poète, ses œuvres et les raisons qui l'ont amené à se retirer au prieuré Saint-Cosme pendant près de 20 ans.

 

 

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7 avril 2008

Jules Barbey d'Aurevilly - Saint Sauveur le Vicomte

Biographie de Jules Barbey d'Aurevilly.

 

 

Barbey_d_Aurevilly"Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes".

 

Jules Amédee Barbey d’Aurevilly naît le 2. novembre 1808, lors d’une partie de whist à l’hôtel particulier de son grand-oncle le chevalier de Montressel à Saint Sauveur-le-Vicomte. L’aîné de quatre frères, il est élevé dans un milieu familial austère, où seuls le salon de sa grand-mère et les contes normands de la servante Jeanne Roussel frappent l’imagination du jeune Jules, le romancier s’en souviendra plus tard. A dix-neuf ans, il part à Paris pour terminer ses études secondaires au Collège Stanislas, où il rencontre le poète Maurice de Guérin, avec qui il se lie d’une grande amitié qui sera brisée en 1839 par la mort de ce dernier.

Reçu bachelier, Jules Barbey  poursuit ses études à la Faculté de droit de Caen. C’est là en 1832 qu’il fait ses premiers pas dans le journalisme avec la Revue de Caen, fondée avec son cousin et le bibliothécaire Trébutien. L’amitié entre Jules Barbey et Trébutien dure, à une intérruption près, jusqu’en 1858, et donne lieu à une importante correspondance littéraire. Dans la Revue de Caen, il publie "Léa", sa première nouvelle. "Le Cachet d’onyx", écrit à la même époque suite à sa déception amoureuse auprès de Louise Cantru des Costils, ne paraîtra que plus tard.

En août 1833, ayant achevé ses études de droit, il s’installe à Paris grâce à l’héritage du chevalier de Montressel. Il écrit beaucoup, mais ne parvient pas à se faire éditer. Vers 1836, l’évolution politique de Jules Barbey le décide à adopter la particule nobiliaire d’Aurevilly dont sa famille dispose. Reçu dans des salons tels que celui de Madame de Fayet et celui de Madame de Vallon, Jules Barbey d'Aurevilly brille par l’esprit de sa conversation. A l’époque où son frère Ernest se marie et son frère Léon prend la robe,  lui, se façonne un personnage de dandy, inspiré du modèle anglais incarné par Lord Byron et surtout par George Brummell, à qui il consacrera une étude publiée par Trébutien en 1844.

L'écrivain collabore à plusieurs revues, telles que le Nouvelliste et le Globe, et pendant un an, il est rédacteur de la Revue du monde Catholique. Paraissent dans divers périodiques "l’Amour impossible", "la Bague d’Annibal", "les Prophètes du Passé", et "le Dessous de cartes d’une partie de whist", la première "Diabolique". Dès sa publication en feuilleton, "Une vieille maîtresse" connaît un succès et suscite une polémique qui tous deux étonnent l’écrivain, désormais, il connaîtra rarement l’un sans l’autre.

En 1851, Jules Barbey d'Aurevilly fait la rencontre de la Baronne de Bouglon, qu’il surnomme son "Ange blanc". Le dandy s’adoucit sous son influence, se réconciliant avec ses parents ainsi qu’avec la pratique religieuse. Le mariage projeté n’aura jamais lieu, mais jusque dans ses vieux jours, Barbey démultipliera les déclarations d’amour à son "éternelle fiancée".

"L’Ensorcelée", publiée en 1852, affirme de nouveau le caractère régionaliste du romancier. En 1860 parait le premier volume des "Œuvres et des Hommes", la série dans laquelle seront édités, pendant près de cinquante ans, les 1.300 articles de critique historique, politique et littéraire écrits par Jules Barbey d'Aurevilly. "Le Chevalier Des Touches", préparé depuis dix ans sur la demande de Madame de Bouglon, paraît en volume en 1864, suivi de près "d’Un Prêtre Marié", qui attirera la colère de l’Eglise.

La mort, en 1868, de Théophile Barbey, père de Jules, met au jour des dettes qui aboutissent à la vente des propriétés familiales à Saint Sauveur-le-Vicomte. Si Barbey, vieillissant, retourne plus souvent dans son pays natal, il préfère désormais séjourner à Valognes.

L’édition des "Diaboliques" en 1874 entraîne l’auteur dans un procès pour outrage à la morale publique. Le procès qui, selon Barbey, est un prétexte à "faire payer au Romancier la rigueur du Critique", terminera en un non-lieu, mais Jules Barbey d'Aurevilly attendra huit ans avant de rééditer l’Œuvre.

A près de soixante-dix ans, Barbey est toujours le causeur étincelant, le dandy superbe d’antan et accueille dans son modeste appartement parisien de jeunes admirateurs tels que Léon Bloy et François Coppée. S’il est moins solitaire qu’autrefois, il se montre néanmoins soucieux d’éloigner ceux qui cherchent uniquement à profiter de la renommée dont il dispose maintenant.

En 1879, il rencontre Louise Read, qui deviendra sa secrétaire et qui se consacrera à l’écrivain dans les dernières années de sa vie. C’est elle, légataire universelle de Barbey, qui mènera à terme la publication des "Œuvres et des Hommes". L’année 1882 voit la publication de la dernière Œuvre romanesque de l'écrivain, "Une Histoire sans nom". "Ce qui ne meurt" pas, publié en 1883, représente la version définitive de "Germaine", écrit en 1835.

Jules Barbey d'Aurevilly, dont la santé s’affaiblit depuis quelques années, s’éteint à Paris le 23 avril 1889, suite à une grave hémorragie. Il a 80 ans.

 

 

Saint Sauveur le Vicomte son musée.

 

 

 

Musee_BarbeyA la mort de Jules Barbey d'Aurevilly en 1889, Louise Read, sa secrétaire, reste en contact avec les amis de l'écrivain normand disparu et conserve son appartement au 25 rue Rousselet à Paris.

En 1909, Louise Read et Georges Lecomte, devenu Président de la Société des gens de Lettres, prennent l'initiative de constituer un Comité pour ériger un monument à la mémoire de Jules Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Un buste en bronze réalisé par Auguste Rodin et soutenu par un piédestal en granit dessiné par l'architect Nénot est inauguré le 28 novembre 1909 en présence de Frédéric Masson, membre de l'Académie Française. Un autre buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Louis Alix sera inauguré à Valognes en 1938.

Au début des années 1920, le propriétaire de l'appartement de la rue Rousselet à Paris donne congé à Louise Read et elle se trouve dans l'impossibilité de conserver plus longtemps les manuscrits, le mobilier et tous les souvenirs de Jules Barbey d'Aurevilly. Elle s'adresse alors à Pierre Le Marinel, maire de Saint-Sauveur-le-Vicomte et en fait don à la Ville. Un musée est constitué en 1925. Ce premier musée aménagé à l'étage d'un bâtiment qui se trouve dans la cour basse du Vieux Château est confié à Louis Yver qui sera le premier conservateur du musée. Constitué de deux pièces, ce musée est conçu comme une maison d'écrivain et reprend l'agencement de l'appartement parisien.
L'inauguration du musée donne lieu le 28 juin 1925 à des cérémonies où Henri Bordeaux, représentant de l'Académie Française, célébre "le Walter Scott normand".

L'année suivante, le 23 avril 1926, les cendres de Barbey d'Aurevilly sont transférées du cimetière Montparnasse au pied du Vieux Château à Saint Sauveur le Vicomte dans un petit cimetière où repose Léon Barbey d'Aurevilly, le frère de Jules.

 

Le 1er août 1937, une plaque commémorative est apposée sur la façade de la maison natale de Jules Barbey d'Aurevilly, place du Fruitier. L'inauguration de cette plaque se fera en présence de Georges Lecomte, membre de l'Académie Française et de Léo Larguier de l'Académie Goncourt.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le baron Jean de Beaulieu, fondateur de la Société Barbey d'Aurevilly, intervient auprès des autorités allemandes pour éviter la fonte du buste de Barbey d'Aurevilly. Dans les mois qui précédent le débarquement de 1944, le vieux Château devient un lieu d'hébergement pour les prisonniers russes et le musée est réquisitionné par l'occupant. Le maire de l'époque, Ernest Legrand déplace alors les collections du musée dans les combles d'un des immeubles de l'Hospice, bâtiment accolé au donjon et qui ne sera pas épargné par les bombardements. Il ne restera pas grand chose des collections du musée : le mobilier est broyé, les portraits détruits à l'exception de celui de Théophile Barbey, le père de l'écrivain, retrouvé intact. Pierre Leberruyer, manifestant très tôt son intérêt pour la cause aurevillienne, sauvera des décombres des valises contenant des livres, des manuscrits et quelques vêtements et petits objets. Ainsi, les deux volumes reliés des lettres autographes de Barbey d'Aurevilly à Louise Read, les copies manuscrites de la correspondance avec Trébutien et des ouvrages portant des dédicaces de la main de Barbey d'Aurevilly sont sauvés de la destruction.

En 1951, Monsieur Seguin, bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale, est chargé par la Direction des Musées de France de dresser un inventaire de ce qui reste des collections. Puis, en 1953, Auguste Cousin, successeur d'Ernest Legrand, forme un Comité en vue de reconstituer un second musée Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

Après une interruption de douze années, le musée Barbey d'Aurevilly rouvre ses portes le 22 avril 1956 au logis Robessard. L'inauguration est présidée par Henri Larrieu, préfet de la Manche en présence d'éminents représentants des Lettres, en particulier de Jacques de Lacretelle de l'Académie Française. A l'occasion de cette inauguration, Louis Beuve déclame une Ode à Barbey d'Aurevilly en patois normand.

A partir de cette époque apparaît le souci de valoriser le patrimoine touché par les destructions de la guerre. Une attention particulière est portée aux sites aurevilliens et les différents conservateurs qui se succèdent au musée, notamment Roger Marie et Pierre Leberruyer, expriment leur volonté d'enrichir les collections du musée. Louis Yver fait ainsi don au musée de quelques pièces encore en sa possession. En 1959, le buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Zacharie Astruc, pièce de collection du Louvre, est mis en dépôt au musée Barbey d'Aurevilly. En 1961, le précieux manuscrit des "Disjecta Membra" entre au Musée. En 1963, 77 lettres autographes inédites de Barbey d'Aurevilly à Hector de Saint-Maur sont acquises. En 1966, la copie du portrait de Barbey d'Aurevilly réalisé par Emile Lévy et dont l'original est conservé au Musée de Versailles intègre les collections du musée.

En 1989, lors de la commémoration du Centenaire de la mort de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée est transféré. En effet, la maison familiale de l'écrivain est acquise à la fin des années 1980. Le 3ème et actuel musée ouvre donc ses portes au 1er étage de la maison familiale située au 64 rue Bottin Desylles à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

En 2008, à l'occasion du Bicentenaire de la naissance de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée double son espace d'exposition en récupérant le rez-de-chaussée de la maison familiale utilisé jusqu'en 2007 par la Communauté de communes. Les collections sont en cours de numérisation aux Archives départementales de la Manche à Saint-Lô et le musée fermé pour travaux de rénovation et réaménagement complet proposera à partir de juin 2008 une interprétation originale de la vie et des oeuvres de Barbey d'Aurevilly tout en respectant l'historique du musée. 

 

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Crédit photographique : certaines images utilisées pour illustrer ce billet sont la propriété du blog Photograff réalisé par Miss Yves.

 

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9 avril 2008

George Bernard Shaw - Shaw's Corner

 

Biographie de George Bernard Shaw.

 

 

George_Bernard_Shaw"L'alcool est un anesthésique qui permet de supporter l'opération de la vie".

 

 

 George Bernard Shaw (né le 26 juillet 1856 à Dublin et décédé le 2 novembre 1950 à Ayot Saint Lawrence) fut un critique musical et dramatique irlandais, essayiste, scénariste, et auteur célèbre de pièces de théâtre. Un Irlandais acerbe et provocateur, pacifiste et anticonformiste, il obtint le prix Nobel de littérature en 1925. 


Né à Dublin dans une famille protestante le 26 juillet 1856, George Bernard Shaw acquiert une culture littéraire et musicale étendue. À l'âge de vingt ans, il rejoint à Londres sa mère, séparée de son père alcoolique, et s'intéresse à l'économie politique et au socialisme. Il adopte un régime végétarien à l'âge de 25 ans sous l'influence de son ami Shelley.La lecture de Karl Marx est pour lui une véritable révélation. À côté de son activité de militant politique, il devient critique d'art et de musique, puis critique dramatique et écrit de nombreux essais.

Après avoir tenté en vain de publier cinq romans, George Bernard Shaw s'intéresse à partir de 1892 au théâtre pour lequel il écrit plus de cinquante pièces. Il développe alors un style où sa verve humoristique, mieux mise en valeur, va faire de lui  un maître incontesté du théâtre anglophone. Dans ses premières pièces, très engagées mais peu jouées, George Bernard Shaw s'attaque aux abus sociaux. La pièce "Le Héros et le Soldat", produite en 1894 aux États-Unis, marque le début de sa notoriété internationale.

Atteint de maladie et de surmenage, George Bernard Shaw réduit son activité politique à partir de 1898. Ses succès et son mariage, la même année, mettent fin à sa vie de bohème. Sans jamais cesser de s'intéresser à la politique et aux questions sociales, il se consacre désormais entièrement à ses œuvres, pièces à thèse, où il tourne en ridicule le conformisme social. Son talent et sa renommée sont récompensés par le prix Nobel de littérature en 1925. Resté toujours très actif tout au long de sa vie, il meurt des suites d'une chute à l'âge de 94 ans.

Le comique de ses pièces va de pair avec la rigueur logique des idées qu'il développe. Ses préfaces parfois volumineuses sont de véritables essais où il développe ses thèmes favoris (art, pacifisme, idées politiques, conceptions philosophiques et religieuses) et propose des solutions pour remédier aux maux qu'il dénonce dans ses pièces. Son œuvre est celle d'un révolutionnaire et d'un réformateur visant à détruire le capitalisme pour lui substituer un socialisme éclairé et plus élevé. "Pygmalion" (1912) et "Sainte Jeanne" (1923), œuvres de sa maturité, sont souvent considérées comme ses chefs-d'œuvre. Ayant voyagé en URSS, il en nie les travers et se fait un ardent promoteur de Staline.

Provocateur et anticonformiste, George Bernard Shaw dénonce le puritanisme étroit, la hiérarchie religieuse et l'hypocrisie des conventions de la religion ("Disciple du diable", 1896 et "Le Vrai Blanco Posnet", 1909). Dans "Androclès et le lion" (1912), il étudie les motivations religieuses et spirituelles de l'homme. S'inspirant des enseignements de Charles Darwin, il fonde sa philosophie sur l'évolution, force encore mystérieuse, qu'il appelle "Force de la vie", puissance imparfaite qui cherche à atteindre la perfection (préface de "En remontant à Mathusalem", 1920). Il s'oppose avec vigueur à la personnification de toute divinité.
Sa correspondance inspira une pièce de théâtre que l'on nomma "Cher menteur" (Dear Liar).

 

 

Shaw's Corner sa maison.

 

 

Shaw_s_CornerCette grande maison de briques rouges, isolée, construite en 1902 était à l'origine la nouvelle cure de la petite ville d'Ayot Saint Lawrence. L'Eglise d'Angleterre (Church of England) a par la suite décidé que cette maison était bien trop grande pour cette minuscule paroisse et l'a cédé en location à Charlotte et George Bernard Shaw en 1906. En 192O ils ont pu l'acquérir ainsi que les terres avoisinantes pour la somme de £6220.

Guère intéressés par les biens matériels, les Shaw n'ont que peu changé l'intérieur de la maison. La cuisine a été aménagée peu de temps après leur acquisition de la maison, les autres faits notables sont l'installation d'un générateur électrique afin que toute la maison puisse être alimentée, la construction d'un grand garage et d'une serre chauffée.

La maison avait été construite par des artisans locaux, plus grande que la moyenne des maisons de l'époque, elle avait été conçue pour être entretenue avec l'aide d'un nombreux personnel, avec une grande cuisine, un office, une réserve à charbon, une arrière cuisine, le tout formant un "domaine" séparé du reste de la maison par une porte donnant sur le hall d'entrée.

On trouve dans cette maison de nombreux effets personnels et de souvenirs littéraires évoquant la vie de Charlotte et George Bernard Shaw. Mari et femme faisaient chambre à part, la chambre de Charlotte a été transformée en musée. Dans la chambre de George Bernard Shaw on peut voir un portrait de Gandhi et la représentation d'un autel portatif, l'armoire et la commode contiennent toujours les habits de l'écrivain ainsi que des chaussures. Rien n'a changé depuis son départ, on peut toujours voir à la fenêtre la moustiquaire qui le protégeait des attaques nocturnes, il dormait toujours la fenêtre ouverte. Les nombreux volumes des oeuvres de Shakespeare ainsi que la Bible sont toujours dans la bibliothèque à côté de la fenêtre.

La grande baignoire était un luxe pour l'époque, L'écrivain y prenait un bain tous les jours, excepté pendant la deuxième guerre mondiale où ce bain était hebdomadaire, afin d'économiser l'eau. Charlotte quant à elle, continuait d'utiliser un nécessaire de toilette, rangé sous son lit, avec des brocs à eau chaude amenés tous les jours par sa domestique.

George Bernard Shaw est mort dans la salle à manger, ses cendres ont été mélangées à celle de Charlotte et répandues dans le jardin. Le calendrier indique le jour de sa mort. Une porte donne sur la terrasse ou il aimait recevoir ses amis. L'écrivain passait beaucoup de temps dans cette pièce, il restait attablé deux ou trois heures après le repas, regardant son abondante correspondance et décidant l'ordre dans lequel il allait répondre à toutes ces missives. Ses repas étaient composés de soupes, oeufs, lait, miel, fromage, crème et jus de citron. Le soir après le repas, il écoutait, toujours dans cette pièce, les concerts à la radio sur la BBC, toujours à l'affût d'une fausse note.

Le salon lui était vraiment la pièce de Charlotte, au dessus de la cheminée on peut voir son portrait réalisé par Sartorio à Rome en 1895.

La cuisine et l'arrière cuisine étaient plutôt le domaine des domestiques, les Shaw n'y seraient pas souvent allés. On y trouve un puits, qui, lorsque la maison fut électrifiée, reçut un moteur qui pompait l'eau dans les réservoirs situés sur les toits. Madame Higgs, la cuisinière, préparait donc dans cette pièce les repas végétariens de l'écrivain.

George Bernard Shaw avait adopté ce mode de vie en 1881, inspiré par son ami Shelley, mais aussi le manque d'argent, peu disposé à être une tombe vivante pour des animaux assassinés, il pensait aussi ainsi favoriser l'économie mondiale.

C'est dans le bureau que l'écrivain travaillait, on y trouve un ensemble complet des oeuvres de William Morris, des photographies de ses amis, et une collection d'outils montrant l'intérêt que l'écrivain portait aux gadgets.

Dans le hall d'entrée on peut admirer une collection des célèbres chapeaux de l'écrivain, il utilisait parait-il, des chapeaux de laine de feutre l'été et des chapeaux de paille l'hiver. Il y a là aussi, un piano sur lequel il aimait jouer et chanter de vieux opéras italiens, son épouse Charlotte aimait l'écouter lorsqu'elle se tenait dans sa chambre à l'étage.

 

Le jardin était principalement un lieu de relaxation et de promenade, avec un endroit particulier pour la coupe de bois. Charlotte et George Bernard avaient l'habitude d'y faire une promenade d'environ un mile, en cercle, et à chaque passage ils déposaient une petite pierre dans ce qui est devenu un énorme tas de pierres. En 1920 l'écrivain a agrandi ce jardin en rachetant d'autres terrains, le portant ainsi à 3,5 acres. Tout au fond de ce jardin se trouve "la hutte d'écriture" construite sur roulettes pour pouvoir être déplacée et ainsi profiter de la vue ou pour en améliorer la luminosité intérieure. Ces huttes étaient à la mode au début du XXème siècle. Au fil du temps, celle de l'écrivain a été raccordée au système électrique de la maison, une ligne téléphonique entre la hutte et la maison a même été installée. C'est là que bon nombre de ses œuvres ont été écrites. Quand il travaillait dans cet endroit et qu'un visiteur intempestif venait le solliciter à la maison, les domestiques pouvaient répondre sans mentir : "Monsieur est dehors" ce qui avait pour effet de faire partir les inopportuns. Une fois cependant il a été interrompu par son amie Nancy Astor en ces termes : "Sortez de là vieil imbécile, vous avez écrit assez de non sens dans votre vie". Il emportait avec lui toujours un réveil pour lui rappeler le moment du déjeuner, jusqu'à sa mort il s'y est rendu chaque jour pour y travailler.

 

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17 juin 2008

Joachim du Bellay - Chateau de La Turmelière

 

Biographie de Joachim du Bellay.

 

 

 

Joachim_du_Bellay"Et ne vaut-il pas mieux quelque orage endurer, Que d'avoir toujours peur de la mer importune ? Par la bonne fortune on se trouve abusé, Par la fortune adverse on devient plus rusé".

 

Joachim du Bellay est né près de Liré, en Anjou, sans doute en 1522, au sein d'une famille de notables provinciaux de grand renom. C'est à Poitiers, où il fut envoyé pour étudier le droit, qu'il commença à s'intéresser à la poésie, il se lia d'ailleurs à cette époque avec des poètes tels que Jean de La Péruse, Jacques Peletier du Mans, tous deux futurs membres de la Pléiade, mais surtout avec Pierre de Ronsard, dont il fit la connaissance en 1547, et qui devait devenir son meilleur ami en même temps que son plus grand rival en matière de poésie et de renommée.

Avec ce dernier, en effet, il gagna Paris et fut introduit au collège de Coqueret, où il rencontra encore Jean Antoine de Baïf. Ce collège du Quartier latin était alors dominé par la personnalité de son proviseur, Jean Dinemandi, dit Dorat, fervent admirateur des Anciens, grecs et romains, et qui devait rejoindre plus tard le groupe de la Pléiade à l'invitation de Ronsard. Du Bellay se trouva bientôt admis dans un cercle restreint de lettrés dont la principale occupation était l'étude des auteurs grecs et latins et des poètes italiens. Ce cercle, baptisé d'abord "La Brigade", puis "La Pléiade", exposa pour la première fois une véritable théorie littéraire après la publication de l'Art poétique (1548) de Thomas Sébillet, qui préconisait l'usage aussi bien des formes médiévales françaises que des formes antiques.

En réponse à Sébillet, avec lequel en réalité le désaccord était mince, du Bellay rédigea une sorte d'art poétique intitulé "Défense et Illustration de la langue française" (1549), généralement considéré comme le manifeste de "la Pléiade". Le poète y préconise, contre les défenseurs du latin, l'usage de la langue française en poésie. Il appelle en outre de ses vœux l'enrichissement du vocabulaire par la création de termes nouveaux (abréviations de termes existants, création de mots composés, réactivation du sens des racines anciennes, etc.). Les emprunts à d'autres langues, régionales ou étrangères (grecque et latine notamment), sont également conseillés, à condition que les mots choisis soient adaptés en français. Du Bellay recommande aussi d'abandonner les formes poétiques médiévales employées jusqu'à Clément Marot et préconise l'imitation des genres en usage dans l'Antiquité, tels que l'élégie, le sonnet, l'épopée ou l'ode lyrique, mais aussi la comédie et la tragédie.

L'art du poète, tel que le définit du Bellay, consiste donc à se consacrer à l'imitation des Anciens, tout en respectant certaines règles de versification spécifiquement françaises, son but ne doit pas être de distraire seulement, mais de célébrer des valeurs éternelles et de chanter les louanges des grands hommes, qui se trouvent ainsi voués à l'immortalité grâce à la beauté de ses vers.

L'importance de ce texte fondateur dépasse les limites du XVIe siècle puisque son influence reste sensible dans la poésie contemporaine malgré les révolutions littéraires successives.

Du Bellay mit en application ses théories dans l'ensemble de son œuvre poétique. Il publia en 1549 un recueil de sonnets amoureux, "l'Olive", dont l'inspiratrice reste à ce jour mystérieuse. Dans sa première édition, l'ouvrage regroupait cinquante poèmes, mais il fut considérablement étoffé en 1550 sous le titre "l'Olive augmentée" (cent quinze sonnets). Le succès du sonnet en France doit sans doute beaucoup à cet ouvrage élégant et raffiné, qui mêle sonnets originaux et sonnets imités des canzoniere de Pétrarque.

Dans la même veine et à la même époque, du Bellay écrivit également des "Vers lyriques" (1549) à l'imitation d'Horace.

De 1553 à 1557, du Bellay vécut à Rome, pour y remplir la fonction de secrétaire auprès de son oncle le cardinal Jean du Bellay. Ce séjour au pays d'Horace et de Pétrarque le séduisit d'abord, puis le déprima profondément. D'une santé fragile, isolé par la surdité dont il était atteint, et surtout nostalgique de son Anjou natal, il ne put apprécier la beauté de Rome sans amertume : le spectacle des ruines le plongea dans une sombre méditation sur le déclin de toute chose, qui lui inspira le recueil "les Antiquités de Rome", publié à son retour en France, en 1558, sous le titre complet de : "le Premier Livre des Antiquités de Rome, contenant une description générale de sa grandeur et comme une déploration de sa ruine".

Ce recueil de 32 sonnets, d'une tonalité grave et presque solennelle, reprend un motif traditionnel de la poésie consacrée à Rome, puisqu'il chante la gloire passée de la Rome antique, contrastant violemment, aux yeux du poète, avec la Rome dans laquelle il évolue, celle des papes, où il ne voit que luxure, bassesse et compromission. Du Bellay sut pourtant renouveler ce thème, en élargissant l'objet de sa déploration à la disparition fatale de toute chose créée, ce qui donne lieu à une méditation sincère et émouvante sur le temps destructeur et sur la vanité de l'existence.

À Rome, il composa aussi ses célèbres "Regrets", qu'il publia en France la même année que "les Antiquités", ce recueil lyrique, qui regroupe 191 sonnets, présente un tableau émouvant des états d'âme du poète, en particulier sa nostalgie profonde de la France et de la campagne angevine.

Comparés aux "Antiquités de Rome", "les Regrets" sont, aux yeux de leur auteur, un projet poétique plus modeste, car plus intime : ce n'est plus Rome qui occupe ici le devant de la scène, mais sa mélancolie et ses regrets, saisis au jour le jour. Composés dans une langue simple qui délaisse les artifices de la rhétorique et le style élevé, les sonnets du poète exilé représentent aujourd'hui encore la part la plus lue et la plus appréciée de l'œuvre de du Bellay.

Du Bellay publia aussi, à son retour en France, d'autres recueils d'une tonalité plus légère, tels ses "Poemata" en latin (1558), "les Divers Jeux rustiques" (1558), ou le satirique "Poète courtisan" (1559), tout en se consacrant à des travaux de traduction ou d'imitation des Antiques, qui font de lui l'un des plus éminents spécialistes de son temps en la matière.

Enfin, dès son retour il est frappé par de graves ennuis domestiques et doit lutter pour sauver sa maison des créanciers. Sourd, tourmenté, découragé, vieilli avant l'âge, il meurt dans la nuit du premier janvier 1560, à l'âge de 37 ans.

Resté de son vivant dans l'ombre de son ami Ronsard, du Bellay se distingue nettement de lui par son inspiration plus sincère, intime et pessimiste.

 

 

 

Le Château de La Turmelière sa demeure.

 

 

 

La_TurmeliereAu fond d'un vaste parc romantique s'élève un château massif construit à la fin du XIXe siècle. Derrière cet édifice, un peu en contrebas et dissimulés par les arbres, s'élève les restes imposants d'un château médiéval. Ces ruines sont celles de la demeure natale de Joachim du Bellay.

Le château primitif date du XIIIe siècle. Il fut restauré au XVe siècle par Perceval Chabot, aïeul de la mère de Joachim du Bellay. La Turmelière est alors une place forte, située au confins de l'Anjou où les Seigneurs de Liré se retranchaient en cas de guerre. La position du bâtiment, entre des coteaux escarpés et la Loire, le rendait quasiment imprenable.

L'arrière grand-père du poète, Jean du Bellay (1400-1480) s'y installe en 1472.

Son grand-père Eustache du Bellay, est également seigneur de Gizeux, autre résidence familiale des du Bellay, situé à l'autre bout de l'Anjou, au nord de Bourgueil.

En 1504 Jean du Bellay, père de Joachim, épouse Renée Chabot, l'héritière de la Turmelière et de Liré, qui entrent dans le patrimoine des Du Bellay.

Joachim du Bellay est né à la Turmelière vers 1522-1525. Il y passera toute sa jeunesse et il est certain que les paysages de bocage qui entourent le château ont pu inspirer au poète son attachement à la douceur angevine… La Turmelière demeure possession des du Bellay jusqu'en 1562, date à laquelle décède, sans descendance, Claude du Bellay, neveu de Joachim, mort deux ans plus tôt. Le domaine revient alors à la sœur du poète Catherine, mariée à Christophe du Breil. Jusqu'en 1643 les du Breil sont maîtres de la Turmelière.

Aujourd'hui les ruines appartiennent à la commune de Liré. Le château du XIXe est le siége de l'association "la Turmelière" qui accueille de nombreux scolaires, collégiens, lycéens et étudiants ainsi que de nombreux touristes qui viennent découvrir ce lieu chargé d'histoire et de poésie.

A Liré se trouve le Musée Joachim du Bellay. Il est situé dans une maison ayant appartenu aux du Bellay et présente cinq salles dédiées à l’œuvre du poète, à la poésie et à la Renaissance. Un jardin Renaissance lui fait face.

 

 

 

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Musée Joachim du Bellay à Liré.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

  

 

 

 

 

29 juillet 2008

Curzio Malaparte - Capri

Biographie de Curzio Malaparte.

 

 

Malaparte"Un état totalitaire est un état où tout ce qui n'est pas défendu est obligatoire".

 

Kurt Erich Suckert est né à Prato en Toscanne et 1898, de père allemand et de mère lombarde.Très jeune,il est éloigné de ses parents et est élevé par de pauvres paysans. En 1925, il adopte le pseudonyme de Malaparte et renonce à son nom allemand, qui est emprunté au titre d'un pamphlet "I Malaparte et i Bonaparte" de 1869. Il aimait dire à propos de son pseudonyme : "Napoléon s'appelait Bonaparte, et il a mal fini : je m'appelle Malaparte et je finirai bien." Il s'engage dans la première guerre mondiale à 17 ans dans l'armée française pour combattre les allemands.

 

En 1922, il rejoint le parti fasciste. Ecrivain et journaliste, il devient directeur de La Stampa de Turin en 1929 et fonde La Conquista dello Stato, où il adopte une position politique radicale, invitant Mussolini à dissoudre le Parlement et à introduire un syndicalisme total. Lorsque Mussolini, après l'affaire Mattéotti, essaie de trouver des compromis aussi bien avec les fascistes extrémistes qu'avec l'opinion publique scandalisée, Malaparte maintient dans un premier temps sa position radicale, du côté des Squadristi, comme Farinacci, ensuite, dès que celui-ci perd son poste, remplacé par Turati, il l'attaque dans La Conquista dello Stato. Dans cette même période il publie : "Viva Caporetto" et "La rivolta dei santi maladetti" (la révolte des saints maudits) en 1921, ces oeuvres sont censurées. Puis "L'Europa vivente" en 1923 et "Italia Barbara" en 1925.

 

En 1931, il est à Paris, il écrit en cachette "Technique du coup d'Etat" ouvrage interdit en Italie jusqu'en 1948. Il est envoyé au "Confino" dans l'île de Lipari. Huit mois après, sous la protection de Galeazzo Ciano, il peut être transféré à Versilia, la plage la plus VIP de l'Italie fasciste. En 1937, il fonde une revue de propagande fasciste et de culture sensible aux avant gardes "Prospettive". Il écrit des nouvelles "Sangue" en 1937 "Donna come me" en 1940 et il travaille pour Il Corriere della Sera, en particulier comme correspondant à l'étranger, en 1939 il est en Ethiopie. Pendant la deuxième guerre mondiale, il part comme correspondant de guerre, en particulier dans les pays de l'Est.

En 1943, il est arrêté par décision du gouvernement Badoglio et conduit à la prison de Naples par les Américains pour son passé fasciste. Il en sort grâce à des amis puissants. Il entre alors dans la Résistance, pendant quatre mois. Il publie "Kaputt" en 1944, "La Pelle" en 1949.

 

Il est à Paris en 1947, où il monte deux pièces "Du côté de chez Proust" en 1948 et "Das Kapital" en 1949. Dans les années 50, il écrit une rubrique "Battibecco" pour le journal Il Tempo et voyage en Amérique du Sud, en Chine, en Russie et dans l'Europe de la reconstruction. En 1951, il sort son premier film "Il Cristo proibito".

Ultime provocation: en 1957, le poète, sur son lit d'hôpital, à l'aube de son décès, adhère au parti communiste.

 

 

 

Capri  sa demeure.

 

 

Casa_Malaparte"Il y avait à Capri, en la partie la plus sauvage, la plus solitaire, la plus dramatique, en cette partie entièrement tournée vers le midi et l'orient, où l'île, d'humaine, devient féroce, où la nature s'exprime avec une force incomparable et cruelle, un promontoire d'une extraordinaire pureté de lignes, qui déchirait la mer de sa griffe rocheuse. Nul lieu, en Italie, n'offre une telle ampleur d'horizon, une telle profondeur de sentiment. C'est un lieu, certes, propre seulement aux êtres forts, aux libres esprits. Car il est facile de se laisser dominer par la nature, d'en devenir l'esclave, de se laisser déchiqueter par ces crocs délicats et violents, de se faire engloutir par cette nature comme Jonas dans sa baleine."

 

 

 

Extrait de "Ritratto di pietra" (Portrait de pierre) 1940 de Curzio Malaparte.

La Casa Malaparte est une œuvre architecturale moderne de 1937, construite dans un des plus beaux sites géographiques du monde, à flanc de falaise au bord de la Méditerranée, à l'est de Capri en Italie.

La villa a été conçue et construite en 1937 par l'architecte Adalberto Libera suite à la demande de l'écrivain. C'est du moins ce que l'on croyait avant les recherches de Marida Talamona. Il apparaît maintenant que cette demeure est essentiellement due à Malaparte, Libera n'aurait dessiné qu'une ébauche de la maison et servi de prête nom pour obtenir un permis de construire. Dans "Ritratto di piera" Malaparte s'en attribue explicitement la création, et insiste sur ce "portrait essentiel, nu, sans ornement". Le vrai n'est jamais facile à démêler du faux chez Malaparte, mais l'hypothèse est plus que vraisemblable, et semble vérifiée par l'absence du moindre plan achevé dans les papiers de Libera.

Cette villa, paradoxale et provocante, solitaire et offerte au regard, secrète et mythique, est à l'image de son propriétaire. Construite au bord extrême du cap Massullo, à Capri, parallèle au ciel, elle semble à la fois se fondre dans le paysage de roches et insolemment rivaliser avec la mer et les Faraglioni, les rochers qui lui font face à fleur d'eau. L'ocre très rouge des murs, la géométrie des lignes, la pente redoutable de l'escalier en trapèze qui occupe un pan entier et mène à la terrasse, la virgule blanche qui ponctue le toit comme une voile, en font un étrange vaisseau échoué sur le roc, dont les fenêtres s'ouvriraient sur l'éternité.

L'essentiel de la construction a été confié à un maçon de l'île, Arturo Amitriano, aidé par ses deux fils. La correspondance de Malaparte avec cet artisan, atteste du soin constant accordé à ce chantier. En 1942, la maison est achevée. Savinio, le frère du peintre Chirico, dessine les meubles en choisissant la lyre comme motif central. Toute en longueur, construite sur deux niveaux, la maison s'articule autour d'un immense atrium dallé, dont les baies dessinent le paysage naturel comme de gigantesques tableaux hyperréalistes. A l'avant, la chambre de la Favorite et sa salle de bain en marbre vert, et, symétriquement, celle du maître des lieux. Malaparte y vient de préférence l'hiver, quand la mer monte à l'assaut de la pierre.

La maison fut longtemps abandonnée après la mort de Curzio Malaparte. Très endommagée par le temps et par le vandalisme, elle perdit même son somptueux poêle en céramique avant de faire l'objet d'un long et coûteux programme de restauration dans les années 1980-1990.

La villa fut laissée en héritage par l'écrivain à la République populaire de Chine. Le legs fut contesté par la famille de Malaparte, et après des années de procédure, ceux ci ont obtenu gain de cause. Grâce à l'obstination du petit-neveu de Malaparte, Niccolo Rositani, et au soutien de mécènes privés, une fondation a pu être créée afin de sauver la Casa Malaparte de l'abandon, mais aussi des promoteurs qui voulaient en faire une pizzeria.

De nombreux industriels italiens ont participé à la préservation de cette architecture exceptionnelle, la façade a déjà retrouvé son allure originale.

Ce parallélépipède de maçonnerie rouge entaillé par un monumental escalier en pyramide inversée est implanté sur une falaise abrupte, 32 mètres au-dessus de la Méditerranée, dominant le golfe de Salerne. L'accès à la propriété n'est possible qu'à pied depuis Capri ou bien par la mer grâce à un escalier taillé dans le rocher.

Trop volumineux pour quitter l'édifice, la majeure partie du mobilier original est toujours dans la villa. La baignoire de marbre de la chambre de la maîtresse de l'écrivain est toujours fonctionnelle. Sa chambre et son bureau bibliothèque sont également intacts.

La villa est devenue un lieu d'étude pour les architectes et les amateurs du monde entier. Divers évènements culturels se tiennent également sur le site. Pas question pour les héritiers d'en faire un musée, cette maison doit selon eux, rester un lieu privé et créatif.

C'est aussi en ces lieux que fut tourné "Le Mépris" de Jean Luc Godard, d'après un roman d'Alberto Moravia qui fut l'un des hôtes de Malaparte à Capri.

 

 

 

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La Casa Malaparte dans Le Mépris.

Curzio Malaparte.

 

 

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4 août 2008

Stephane Mallarmé - Vulaines sur Seine

Biographie de Stephane Mallarmé.

 

 

 

Mallarme"Ce n'est pas avec des idées qu'on fait des vers, c'est avec des mots".

 

 

Stéphane Mallarmé naît le 18 mars 1842 à Paris au sein d’une famille de fonctionnaires dévoués depuis plusieurs générations au service de l’État. Numa Mallarmé est ainsi sous-chef à l’Administration de l’Enregistrement et des Domaines. Le 14 juin 1841, il épouse Élisabeth Desmolins, dont le père est employé dans son service. Le couple aura deux enfants. La sœur de Stéphane, prénommée Maria, naît le 25 mars 1844. Avec le décès accidentel de leur mère, le 2 août 1847, au retour d’un voyage en Italie, les deux enfants sont élevés par leurs grands-parents maternels.

En 1852, Stéphane Mallarmé entre à Auteuil dans une pension religieuse. Il se sent alors marginalisé dans l’institution, fréquentée par les fils de famille. Quelques années plus tard, le 15 avril 1856, l’adolescent est inscrit au Lycée de Sens, ville où réside son père. Il effectuera toute sa scolarité secondaire dans l’établissement. En dehors de ses cours, qui ne le passionnent guère, Stéphane Mallarmé rédige quelques vers. Pendant l’été 1859, il écrit ainsi un long poème en deux parties, "Sa fosse est creusée, Sa fosse est fermée", réminiscence d’une disparition qui le marque profondément, celle de sa sœur Maria au mois d’août 1857.

Enfin reçu bachelier, le 8 novembre 1860, Mallarmé, suivant en cela le cursus familial, entre en tant que surnuméraire à l’Enregistrement, à Sens. Toujours épris de littérature, le jeune homme s’imprègne à cette époque de l’œuvre poétique de Théophile Gautier et surtout des "Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire. Dans les années qui suivent, Mallarmé se lie d’amitié avec un jeune professeur de littérature, Emmanuel des Essarts, nommé récemment au Lycée de Sens. Celui-ci le distrait par sa conversation de cette morne et pesante vie de fonctionnaire provincial.

Alors qu’il commence à publier quelques-unes de ses œuvres dans de modestes revues littéraires, Mallarmé fait la connaissance d’une jeune allemande, Maria Gehard, demoiselle de compagnie dans une riche famille de la bourgeoisie locale. Ensemble, les deux amants effectuent plusieurs séjours en Angleterre, en 1862 puis en 1863, se mariant bientôt dans la capitale londonienne, le 10 août de cette dernière année. Le 17 septembre suivant, Mallarmé obtient son certificat d’aptitude à l’enseignement de l’anglais. Au mois de novembre 1863, il est alors nommé au Lycée de Tournon, en Ardèche, où le couple s’installe, au 19 de la rue Bourbon. Une fille, Geneviève, naît quelques temps plus tard, le 19 novembre 1864.

L’enseignant poursuit son activité littéraire. En 1864, chez des amis communs, il fait bientôt la connaissance de Frédéric Mistral puis de Villiers de l’Isle-Adam. Mallarmé, chahuté pendant la journée par ses élèves, se réfugie le soir venu dans l’écriture. Il s’emploie ainsi à la rédaction "d’Hérodiade". Le 12 mai 1866, le Parnasse contemporain publie dix de ses poèmes. Nommé au Lycée de Besançon puis à Avignon où il fréquente les représentants du Félibrige, Stéphane Mallarmé entame à cette époque une correspondance avec Paul Verlaine. C’est alors que le poète connaît des problèmes de santé. Son état neurasthénique rend bientôt nécessaire une mise en congé de longue durée qu’il sollicite auprès de ses supérieurs le 20 janvier 1870.

Installé maintenant à Paris, au 3 de la rue Vivienne, Hôtel des Étrangers, Mallarmé est contraint après quelques mois de repos de reprendre son métier de professeur d’anglais. Le 25 octobre 1871, il est nommé chargé de cours au Lycée Fontanes (actuel Lycée Condorcet). Résidant à présent dans la capitale, le poète ne se mêle que peu à la vie littéraire. Il fait néanmoins la rencontre d’Arthur Rimbaud, que lui présente son ami Verlaine, puis d‘Émile Zola. De nombreux autres écrivains lui témoignent également leur soutien, parmi lesquels Leconte de l’Isle, José Maria de Heredia, Théodore de Banville ou Catulle Mendés. Après sept années de silence, Mallarmé se remet alors à la poésie pendant l’été 1873.

L’année suivante, au mois de septembre, il lance une revue, La Dernière Mode, gazette du monde, qui connaîtra neuf livraisons jusqu’au mois de janvier 1874. Le 15 mars 1875, les Mallarmé s’installent au 87, rue de Rome. En 1876 paraît une édition de "L’Après midi d’un faune", qu’avait refusé deux ans plus tôt l’éditeur Lemerre. Le poète travaille également à traduire les œuvres d’Edgar Allan Poe. Celles-ci paraissent, dans La République des Lettres notamment. Mallarmé est affecté par le décès, le 6 octobre 1879, de son fils Anatole âgé de huit ans. Et au Lycée Fontanes, les rapports d’inspection se font de plus en plus durs à son encontre. En 1880 cependant, commencent les "mardis" de la rue de Rome, des soirées au cours desquelles l’écrivain reçoit chez lui d’autres poètes.

Stéphane Mallarmé se trouve désormais investi d’une nouvelle notoriété. Paul Verlaine lui consacre un chapitre dans son étude sur "Les Poètes maudits", qui prend place dans les colonnes de la revue Lutèce à la fin de l’année 1883. Au mois de septembre 1884, paraît "A Rebours", un roman de Joris-Karl Huysmans, dont le héros, des Esseintes, professe une grande admiration pour Mallarmé. Le 6 août 1885, c’est en malmenant l’œuvre de l’écrivain que le critique Paul Bourde s’en prend aux auteurs dits "décadents" (bientôt nommé "symbolistes" à l’invitation de Jean Moréas), dans un article publié dans le journal Le Temps. Au cours de ces années, Mallarmé, le poète "incompréhensible" fait la connaissance de l’actrice (et courtisane) Méry Laurent, dont il devient bientôt l’intime.

D’avril à octobre 1887, est publié un recueil de ses poèmes, sobrement intitulé "Poésies", qui offre au public un large choix de ses textes. Stéphane Mallarmé occupe maintenant une place importante dans le monde des lettres. Il complète son activité d’écrivain en donnant à La Revue indépendante des articles de critique. Ses "mardis" sont maintenant fréquentés, outre la présence des symbolistes, par les poètes de la jeune génération, Pierre Louys, Paul Valéry ou André Gide entre autres. En 1891, Mallarmé fait paraître "Pages", un volume où est rassemblée la quasi-totalité de ses poèmes en prose. Il préside maintenant à de nombreuses manifestations littéraires, au banquet de La Plume qui réunit les écrivains en vogue notamment.

L’année suivante, le 1er octobre, Mallarmé reçoit enfin à son domicile son arrêté de mise à la retraite. Celle-ci est vécue comme une délivrance par l’enseignant. En 1894, paraît un recueil de morceaux choisis, "Vers et Proses". Le 22 décembre de la même année a lieu à la Société nationale de musique la première audition du "Prélude à l’après-midi d’un faune", mis en musique par Claude Debussy. Le 27 janvier 1896 enfin, Stéphane Mallarmé est élu prince des poètes. L’année suivante voie la sortie en librairie de "Divagations", qui rassemble l’essentiel de ses articles de critique.

Le 8 septembre 1898, le poète est soudain pris par un accès de suffocation. Le lendemain matin, Stéphane Mallarmé décède à Valvins d’un spasme de la glotte. Son corps est inhumé au cimetière de Samoreau, en Seine-et-Marne.

 

 

 

Sa maison à Vulaines sur Seine.

 

 

 

 

VulainesC'est à quelques kilomètres de Fontainebleau, au Pont de Valvins, sur la commune de Vulaines que se trouve le musée départemental Stéphane Mallarmé. Il a ouvert ses portes au public en 1992.

Professeur d'anglais enseignant à Paris à partir de 1871, Stéphane Mallarmé découvre cette maison en 1874. Il la loue pour y séjourner régulièrement à Pâques, l'été et à la Toussaint... Très attaché à ce lieu, il effectue même d'importants travaux après sa retraite en 1893, afin de s'y installer définitivement. Il y meurt le 9 septembre 1898. Inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1946, la maison reste la propriété des héritiers du poète jusqu'en 1985, date à laquelle elle est achetée, avec son mobilier et sa bibliothèque, par le Département de Seine-et-Marne.

Entièrement rénovée par l'architecte Bruno Donzet, la maison comporte aujourd'hui deux espaces ouverts au public : au premier étage, on visite les appartements de Mallarmé, sa chambre, avec sa bibliothèque anglaise, différents objets et photographies, son châle, et la vue sur la Seine à laquelle il tenait tant. La salle à manger montre la "table des mardis littéraires", autour de laquelle s'assirent des artistes célèbres, ainsi que la pendule de Saxe. La chambre de Madame Mallarmé, le cabinet japonais du poète, complètent cette atmosphère intime et sereine.

Au rez-de-chaussée, une bibliothèque et des expositions temporaires. Lieu de mémoire rassemblant des souvenirs du grand poète symboliste, ce musée restitue l'atmosphère et l'ambiance qui régnaient à son époque. Les décors, les lumières et les meubles sont ceux de Mallarmé et les pièces dans lesquelles il vécut ont été reconstituées à l'identique ainsi que son jardin, conçu à partir des tracés au sol,  qui comprend un espace consacré aux fleurs (nombreuses variétés de roses, clématites,...)et un verger de plein vent. L'on peut s'y reposer et en rapporter, en septembre, des pommes.
Outre l'univers de Mallarmé, ce musée présente les oeuvres de ses amis peintres et sculpteurs ainsi que des expositions temporaires.

 

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7 août 2008

Sir Arthur Conan Doyle - South Norwood London et Crowborough Sussex

Biographie de Sir Arthur Conan Doyle.

 

 

 

Arthur_Conan_Doyle"Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité".

 

Arthur Conan Doyle naît le 22 mai 1859, à Édimbourg. Il est le troisième enfant d'une famille qui se composera de neuf frères et sœurs. Son père, Charles Doyle, est un fonctionnaire, fils lui-même d’un célèbre caricaturiste. Quant à Mary Fooley, sa mère, elle est issue de la famille irlandaise des Percy du Northumberland, descendante des Plantagenêt. Le couple réside au 11, Picardy Place et leur fils aîné Arthur est baptisé, suivant leurs convictions, dans la religion catholique. En 1868, celui-ci entre d’ailleurs au collège de Hodder dans le Lancashire, tenu par les jésuites.

Après deux années passées au sein de l’institution, il est admis à la Public School de Stonyhurst. Dès cette époque, Arthur Conan Doyle se rend déjà populaire auprès de ses camarades en rédigeant le journal de l’école, une publication non officielle… En 1875, il part pour Feldkrich, en Autriche, et parfait ainsi son allemand toujours dans un collège jésuite. De retour en Écosse l’année suivante, Conan Doyle poursuit ses études à la faculté de médecine de sa ville natale. Quelques-uns de ses textes sont alors publiés dans des revues locales.

A présent diplômé, il est cependant contraint d’aider financièrement sa mère et sa famille, que les habitudes de son père alcoolique, ont mis dans la gêne. Arthur Conan Doyle s’embarque en qualité de médecin sur un navire baleinier. A bord du Hope, le jeune homme parcourt les mers arctiques, du mois de février au mois de septembre 1880. Il renouvelle l’expérience, cette fois-ci sur le steamer Mayumba, qui part pour l’Afrique Occidentale au mois d’octobre 1881.

De retour au printemps de l’année suivante, Conan Doyle pratique la médecine en Angleterre, à Plymouth, en compagnie d’un collègue. Une association de très courte durée, puisqu’il s’installe dès le mois de juin, à Southsea, près de Portsmouth. Près de Bush Villas, à Elm Grove, Arthur Conan Doyle officie désormais dans son cabinet d'ophtalmologie.

Le 6 Août 1885, il se marie à l’âge de vingt-six ans avec Louise Hawkins, la sœur de l'un de ses rares patients. Le couple aura deux enfants, Mary Louise, qui naît en 1889, puis Kingsley en 1892. L’année suivante, persévérant dans ses activités littéraires, Conan Doyle écrit rapidement au printemps "A Study in scarlet" (Une étude en rouge), la première des cinquante-six nouvelles et quatre romans, mettant en scène Sherlock Holmes. Après sa parution dans une revue, le Beeton's Christmas Annual, il en vend les droits pour la somme dérisoire de 25 £. L’ouvrage est alors publié en volumes au mois de juillet 1888. Et plusieurs critiques relèvent certains caractères propres au récit qui feront le succès de l’œuvre de Conan Doyle. Bien servi par l'ingéniosité de l’intrigue, la personnalité de Sherlock Holmes, ses qualités de raisonnement déductif notamment, lui donne son originalité par rapport aux productions de l’époque. L’illustre détective, qui doit beaucoup au Dupin d’Edgar Poe, a d’ailleurs été inspiré à son créateur par le souvenir de l’un de ses professeurs, le Dr Joseph Bel, un chirurgien de la faculté de médecine d'Édimbourg, qui aimait à étonner ses étudiants par de fulgurantes déductions.

Après avoir séjourné quelques mois à Vienne, pour parfaire ses connaissances médicales, il rentre en Angleterre et s'installe sur Montague Place à Londres. En 1891, Conan Doyle ouvre un nouveau cabinet au 2, Devonshire Place. Cette année là, au mois de juillet, commencent les parutions des aventures de Sherlock Holmes, dans le Strand Magazine. A partir du 14 octobre 1892, le public peut également les lire en volume. Après l'énorme succès des premières six nouvelles fournies au Strand Magazine, le directeur de la revue, Greenhough Smith, souhaite en commander d'autres à son auteur. Mais ce dernier refuse. Pour décourager Smith, il lui demande 50 £ par titres, une somme énorme pour l'époque. Conan Doyle cependant est pris à son propre piège, puisque la direction de la revue lui accorde la somme demandée. Il doit alors s'exécuter et choisit d'abandonner la médecine pour se consacrer désormais entièrement à l'écriture. L’année suivante, au mois de décembre, un second volume des enquêtes du génial détective, "The Memoirs of Sherlock Holmes" paraît. L’écrivain cependant accuse à présent son héros d’accaparer ses pensées et son inspiration. Dans l’une de ces dernières nouvelles, intitulée "The final problem", il se décide ainsi à mettre en scène la mort de Sherlock Holmes, entraîné en Suisse au fond d’un gouffre par le professeur Moriarty. Au mois de décembre 1892 en effet, les Doyle s'installent en Suisse, à Davos Platz en Suisse, pour soigner la tuberculose de Madame. Les chutes de Reichenbach lui fournissent le cadre de la mort de son héros qui l'excède. Malgré les lettres de lecteurs qui le supplient, le menacent et l'insultent, ainsi que les protestations de sa mère, Conan Doyle refuse de ressusciter Sherlock Holmes. Dans les rues de Londres, on voit alors certains Anglais porter un brassard noir, en signe de deuil.



En 1894, il se rend aux Etats-Unis pour une série de conférences, et est reçu par Rudyard Kipling. Au cours de l'automne 1895, l’écrivain fait un séjour de plusieurs mois au Caire, destiné à améliorer la santé de sa femme Louise. De retour en Angleterre, ils s’installent à Hindhead, dans le Surrey. Sa pièce "Waterloo" est jouée au Lyceum de Londres, avec l'acteur Henry Irving . Au mois de février de l’année suivante, Conan Doyle se lance dans l'écriture de romans historiques et publie "The Exploits of Brigadier Gerard", le premier d’une série de récits d’aventures, parmi lesquels "The Tragedy of the Korosko" qui paraît au mois de février 1898.

Il participe comme médecin à la campagne du Soudan en 1898. En octobre 1900, l'écrivain se présente aux élections législatives à Edimbourg et défend la cause du maintien de l'Irlande au sein du Royaume-Uni. C'est un échec. Puis, dès le mois de mars 1900, Arthur Conan Doyle est en Afrique australe pendant la guerre des Boers. Cependant, ne pouvant participer en soldat au conflit qui oppose la Grande-Bretagne aux Républiques africaines d'Orange et du Transvaal, il dirige à Bloemfontein, la capitale de l'État d'Orange, un hôpital de cinquante lits, installé à ses propres frais, jusqu'au mois d’août 1901. De retour en Angleterre, Arthur Conan Doyle rédige un court pamphlet, "The War in Southern Africa : Causes and Conducts", publié au mois de janvier 1902. Dans ce texte, le célèbre écrivain se fait le défenseur de la cause britannique en Afrique du Sud, injustement diffamée selon lui sur la scène internationale. Ces prises de positions lui valent bientôt de se voir accordé le titre de chevalier (Knigth of Grace of the Order of St-John of Jerusalem). Il se fera désormais appelé Sir Arthur Conan Doyle.

La même année, a lieu la résurrection de son héros fétiche dans "The Hound of the Baskerville" (Le Chien des Baskerville) qui paraît au mois de mars. Cependant, l'action se déroulant avant le décès du grand détective, il faut attendre encore trois années pour voir publier "The Return of Sherlock Holmes". Doyle a en effet besoin d'argent pour financer la construction de sa nouvelle maison. Il se laisse alors convaincre par un éditeur américain qui lui propose de ressusciter Sherlock Holmes, pour 5000 $ la nouvelle, plus les droits d'auteur. Entre septembre 1903 et mars 1927, trente-trois nouvelles verront le jour. Le succès est fulgurant, ce qui agace d'autant plus l'écrivain, qui entre dans des colères effroyables lorsqu'il reçoit, de plus en plus souvent, du courrier adressé à Sherlock Holmes.

Sa femme Louise s'éteint le 4 juillet 1906 et l’écrivain en est profondément affecté. Après le décès de sa femme,  Doyle intervient dans l'affaire Edalji, prenant la défense de ce jeune notaire d'origine indienne qui a été condamné à sept ans de prison pour avoir envoyé des lettres anonymes et mutilé du bétail. Doyle réussit à prouver son innocence et le fait libérer.

Conan Doyle se remarie le 18 septembre 1907 avec Jean Leckie, dont il était épris depuis 1897. L’année précédente, l’écrivain avait participé sans succès aux élections organisées dans le district d’Havick, en tant que candidat du parti unioniste. En 1908, avec sa nouvelle épouse, il s'installe à Crowborough dans le Sussex. Le couple aura trois enfants : Denis qui naît en 1909, Adrian l’année suivante et Jean Lean en 1912. Arthur Conan Doyle poursuit son engagement politique, en devenant en 1909 le président de l’Association pour la réforme de la loi sur le divorce, une fonction qu’il occupera jusqu’en 1919. La même année, à la suite de la médiatisation des crimes coloniaux commis au Congo belge par les administrateurs, Conan Doyle prend fait et cause pour les opprimés. Il publie "Le crime du Congo", envoie plusieurs articles aux journaux et correspond avec le président des Etats-Unis et l'empereur d'Allemagne. Au mois d’octobre 1912, il crée un nouveau personnage, le professeur Challenger, dans son roman "The lost World" (Le Monde perdu). Ce dernier, qui lui est également inspiré par l'un de ses anciens maîtres de faculté, le professeur Rutherford, réapparaît dès l’année suivante avec "The poison Belt" (La Ceinture empoisonnée), publié au mois d’août.

Du mois de mai au mois de juillet 1914, l’écrivain est en Amérique du Nord, aux États-Unis puis au Canada. En Angleterre, il constitue une unité locale de volontaires, la future Crowborough Company of the 6th Royal Sussex Volunteer Regiment, où il sert comme deuxième classe. Doyle souhaite combattre sur le front, ce qui lui est refusé en raison de son âge. Il publie alors un pamphlet de ralliement, "To Arms !" et écrit au jour le jour l'histoire du conflit,  grâce aux informations qui lui sont transmises directement par des généraux anglais. "The British campaign in France and Flanders", commencée en 1915, est achevée cinq ans plus tard. La visite des fronts anglais, italiens et français, où il rencontre Clemenceau, lui donne la matière d'un nouveau reportage, "A Visit to three Fronts", qui est publié au mois d’août 1916. Les atrocités commises pendant la Grande Guerre sont aussi à l’origine d’une profonde crise morale chez Conan Doyle. Ayant très tôt abandonné ses convictions religieuses, l’écrivain, depuis longtemps agnostique, fait paraître "The New Revelation", au mois d’avril 1918. Et la mort de son fils aîné peu de temps après le renforce dans ces nouvelles orientations. Pendant la décennie qui suit, Conan Doyle parcourra le monde afin de propager le Spiritisme. En 1926, il publie également "History of Spiritualisms", une Histoire du spiritisme.



Le 7 juillet 1930 au matin, Sir Arthur Conan Doyle décède d'une crise cardiaque dans sa villa de Crowborough.

 

 

 

Sa maison 12 Tennison Road, London.

 

 

 

12_Tennison_RoadLe 12 Tennison Road se trouve dans le quartier de South Norwood, au sud de Londres. C'est ici qu'Arthur Conan Doyle s'installa avec sa famille,en 1892, quand il décida d'arrêter définitivement l'exercice de la médecine, et de se consacrer pleinement à l'écriture.

Au mois de juillet de cette même année, commencent les parutions des aventures de Sherlock Holmes dans le Strand Magazine.

Conan Doyle vécu avec sa famille dans cette maison de 1891 à 1894, 21 histoires de Holmes ont été écrites en ce lieu, notamment "The Adventure of the Norwood Builder". Ce bâtiment de trois niveaux sur un sous sol, est de construction traditionnelle en briques, avec des tuiles décoratives sur la façade ainsi que du bois sculpté, le jardin est d'environ 70 mètres de long.

En 1891, South Norwood, était un secteur très tranquille, semi rural, attenant à la ville de Croydon. Tennison Road faisait face aux champs. Conan Doyle, son épouse Louise, leur fille Mary Louise, née en 1892, les deux plus jeunes soeurs de Conan Doyle, Connie et Lottie, ainsi que leur femme de charge Mrs Hawkins, ont pleinement profité de ce cadre bucolique. De longues promenades à vélo dans la campagne environnante, des parties de tennis sur la pelouse de la maison. Ces joies domestiques ont été racontées dans une nouvelle "Beyond the city" un conte romantique.

Cette maison a reçu de nombreux visiteurs, dont beaucoup de littéraires. C'est ici que Conan Doyle écrivit une opérette avec James Matthew Barrie (l'auteur de Peter Pan). Son ami Jerome K Jerome venait souvent.

En 1893, sa plus jeune soeur Connie (Constance), s'est mariée avec Ernest William Hornung , l'auteur des aventures de Arthur Raffles, gentleman cambrioleur, dont la première aventure parait dans le Cassell's Magazine.

C'est aussi dans cette maison qu'il commença à fréquenter Bram Stoker (auteur de Dracula), qui était alors administrateur du Lyceum Theater de Londres.

C'est aussi à cette époque que Conan Doyle se familiarise avec le spiritisme, en rejoignant "The Institut for Psychic Research" en 1891, ce qui changera à jamais sa vie.

En 1894, Louise est reconnue atteinte de tuberculose, la famille part pour la Suisse, à Davos, laissant Mrs Hawkins en charge de la maison. Ils ne sont jamais revenus à Norwood et ont construit à leur retour une maison dans le Surrey afin de s'éloigner de la pollution de Londres.

 

 

 

 

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Sa maison à Crowborough.

 

 

 

ScreenHunter_01_JulCrowborough est une petite ville rurale, située dans le Sussex, à proximité de Brighton, Eastbourne et Londres.

En 1906 sa femme Louise s'éteint le 4 juillet..Le 18 septembre 1907, Sir Arthur se remarie avec Jean Leckie, dont il était amoureux depuis 1897, mais avec qui il n'entretenait qu'une relation amicale, par respect pour sa femme.

Ils s'installent à Crowborough, au manoir de Windlesham, où Jean lui donne trois enfants, Denis, Adrian et Jean Lean.

D'importants travaux avaient été effectués avant l'arrivée de la famille Conan Doyle, la surface habitable du manoir avait été doublée et ce sur des instructions très précises de Sir Arthur.

En 1914, l'écrivain constitue une unité locale de volontaires, la future Crowborough Company of the 6th Royal Sussex Volunteer Regiment, qui fut plus tard remplacé par un corps officiel.

A Windlesham, de nombreuses personnalités littéraires sont venues partager les joies domestiques de la famille Conan Doyle : George Bernard Shaw, Rudyard Kipling, James Barrie, PD Wodehouse. Sir Arthur écrivit de nombreuses enquêtes de Sherlock Holmes, mais aussi "Le monde perdu" et "La ceinture empoisonnée".

Pendant toutes ces années Conan Doyle ne se ménage pas, et voyage beaucoup. En 1929, exténué, il est victime d'une crise cardiaque et passe les semaines qui suivent alité. Il se remet peu à peu, mais le 7 juillet 1930, à l'aube, une ultime crise cardiaque le terrasse.

Le 11 juillet, par une journée agréable et ensoleillée, Sir Arthur Conan Doyle a été enterré dans le parc de Windlesham, près de la cabane de jardin qui avait été transformée pour lui en salle d'écriture. Plus de deux cent amis, collègues, personnes du cru, et membres de la famille ont assisté à la cérémonie. Madame Jean Conan Doyle a continué à vivre dans le manoir jusqu'à sa mort le 27 juin 1940, elle a été enterrée aux côtés de son mari.

En 1955, le domaine a été vendu, les restes de Sir Arthur et de sa femme ont été transportés à  All Saints Church, Minstead, New Forest, dans le Hampshire, où ils y sont encore.

Crowborough est fière de posséder une statue grandeur nature de l'écrivain. De nos jours le manoir de Windlesham est une maison de repos pour personnes âgées.

 

 

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27 août 2008

Auguste Comte - Paris

Biographie d'Auguste Comte.

 

Auguste_Comte"Tout est relatif, et cela seul est absolu".

Auguste Comte naît le 19 janvier 1798, à Montpellier, dans une famille monarchiste et catholique. Son père, fondé de pouvoir à la recette municipale, consciencieux et terne, n’aura guère d’influence. D’un frère, tôt expatrié et disparu, d’une sœur insignifiante, il ne dira presque rien, en revanche, il vénère sa mère, Rosalie Boyer.

Comte effectue d’excellentes études. Dès l’âge de seize ans, il est admis, premier sur la liste du Midi, à l’École polytechnique. C’est durant sa scolarité secondaire que l’étudiant perd la foi, jugée incompatible avec la science qu’il découvre. Auguste Comte s’éloigne en même temps des idées royalistes sans pour autant se rallier à Napoléon. Il se rapproche même à l’époque des idées révolutionnaires. En avril 1816, l’École polytechnique est fermée pour cause de jacobinisme. Comte rentre alors à Montpellier où il suit quelques cours de la faculté de médecine. Il retourne à Paris où il devient répétiteur de mathématiques.

En août 1817, Auguste Comte devient le secrétaire de Saint-Simon et collabore bientôt à la revue L’Industrie. De nombreux opuscules sont également rédigés par les deux hommes. La pensée de Comte s’élabore à cette époque. Considérant le désordre de la société industrielle qui s’édifie, l’égarement des esprits, la misère du prolétariat, Comte envisage une réforme. À la société théologique et militaire doit succéder une société scientifique et industrielle. À la foi doit se substituer la science, aux prêtres les savants, aux hommes de guerre les entrepreneurs. L’entente de Comte avec Saint-Simon est courte : un conflit d’auteurs les brouille à l’automne 1824.

C’est alors qu’Auguste Comte épouse Caroline Massin en 1825, une soi-disant blanchisseuse, en réalité une prostituée. Caroline Massin fugue. Comte en est très affecté. Il est probable que cet épisode soit la raison de sa crise mentale et de sa tentative de suicide qui interrompent son "Cours de philosophie positive". Il pardonne encore une seconde incartade mais, ne pardonne pas la troisième. Le couple se sépare en 1842.

Après son mariage, à partir du mois de novembre 1829, Auguste Comte s’efforce de gagner sa vie en ouvrant un cours libre de philosophie, rue Saint-Jacques. En 1831, il demande, en vain, la chaire d’analyse à l’École polytechnique. L’année suivante, cependant, l’institution l’accueille en tant que répétiteur d’analyse et de mécanique avant qu’il ne devienne, en 1836, examinateur à l’entrée de l’école. Quelques années plus tôt, en 1833, François Guizot a refusé la création en sa faveur d’une chaire d’histoire des sciences au Collège de France. On invoque contre lui ses "opinions républicaines", pourtant à tel point marginales qu’il ne se reconnaît pas dans le parti républicain. En 1844, Auguste Comte perd son poste d’examinateur et demeure sans ressources.

C’est pourtant durant cette période agitée et malheureuse que s’exerce son activité créatrice. De 1826 à 1844 en effet, il professe le "Cours de philosophie positive"  devant un auditoire variable, mais toujours brillant, composé entre autres, d’Alexander de Humboldt, de Lazare Hippolyte Carnot, Henri de Blainville, Louis Poinsot, Émile Littré, John Stuart Mill… L’admiration qui entoure l’orateur contraste avec l’hostilité officielle.

En octobre 1844, Auguste Comte fait la rencontre d’une femme de lettres, Clotilde de Vaux. Celle-ci est la sœur d’un de ses élèves et vit séparée de son mari. Phtisique, elle attend peu de l’avenir. Clotilde est âgée d’une quinzaine d’années de moins que le philosophe qui en tombe éperdument amoureux. Elle ne lui accorde qu’une liaison platonique. Les visites d’Auguste Comte sont pourtant mal reçues par la famille, qui les juge compromettantes. C’est néanmoins sous les yeux du philosophe qu’elle meurt, le 5 avril 1846 Après sa mort, la passion de Comte se transforme en véritable culte religieux. Clotilde de Vaux devient le principal des trois anges gardiens de la religion positiviste, la sainte majeure, une déesse mère. Le second ange est la mère de Comte tandis que le troisième est Sophie, sa servante, que Comte adopta. Ainsi mère, épouse et fille sont transposées sur le plan spirituel.

Pendant cette période, Auguste Comte publie un "Traité élémentaire de géométrie analytique" , un "Discours sur l’esprit positif ", préambule au "Traité philosophique d’astronomie populaire"  (1843), reprenant un cours gratuit professé à la mairie du IIIème arrondissement depuis 1831 et qui durera jusqu’en 1848. Enfin, de 1844 à 1847, paraissent les quatre tomes du "Cours de philosophie positive". Ces ouvrages précisent ainsi sa pensée. Pour Auguste Comte, la science se révèle comme le seul type de croyance efficace. En conséquence, elle est le fondement de la réforme sociale. Cependant toute vérité doit être prouvée. Et si seul un petit nombre d’hommes est susceptible de comprendre les démonstrations scientifiques, cela est sans importance car la science fournira même aux ignorants une foi suffisante pour établir un nouvel ordre social.

Depuis 1845, Comte survit grâce à l’argent que lui versent ses disciples. Cette gêne financière ne ralentit pourtant pas son activité. En 1847, il annonce la fondation de la religion de l’humanité. Avec la science, les croyances théologiques se trouvent désormais privées de sens. Cependant les hommes ont besoin d’un objet d’amour plus haut qu’eux-mêmes, ils ont besoin du pouvoir spirituel, bref, il leur faut une religion Pour Comte, la solution est d’adorer l’humanité elle-même. A Dieu, Comte substitue ainsi l’humanité Les grands hommes reçoivent l’immortalité subjective qui se substitue à l’immortalité de l’âme ou à la résurrection, impossibles à croire. Ils sont honorés après leur mort et, éventuellement, célébrés dans le culte. Auguste Comte annonce la paix et l’harmonie parfaites pour le XXème siècle.

En 1848, il fonde la Société positiviste et publie le "Discours sur l’ensemble du positivisme". Comte enseigne sa doctrine sociale qui suscite de nombreuses réticences. Selon lui, le pouvoir doit régler la vie intérieure des hommes pour les amener à vivre en commun. Dans la société positive, celui-ci devra à la fois justifier la société industrielle et ramener les puissants aux sentiments d’égalité et de solidarité.

Comte publie alors énormément : les quatre tomes du "Système de politique positive, ou Traité de sociologie instituant la religion de l’humanité"  paraissent de 1851 à 1854, le "Catéchisme positiviste, ou Sommaire Exposition de la religion universelle" en 1852, "l’Appel aux conservateurs" en 1855, le premier volume de "Synthèse subjective, ou Système universel des conceptions propres à l’état normal de l’humanité", en 1856. Cette dernière œuvre restera d’ailleurs inachevée.

Auguste Comte croit au succès de sa mission. Peu amical à l’égard de la Seconde République, très hostile à la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence, il se rallie pourtant, au mois de décembre 1851, au coup d’État. Comte y voit sans doute un espoir de rationalisation de la société. En 1856, il propose une alliance au général des jésuites. Comte est persuadé de prêcher la religion positive à Notre-Dame en 1860 ! Le 5 septembre 1857, Comte meurt d’un cancer gastrique alors que sa religion ne rencontre finalement qu’un succès restreint et inégal.

 

 

Paris sa demeure.

 

 

rue_monsieur_le_princeDe 1841 jusqu'à sa mort, Auguste Comte vécut au deuxième étage du 10 rue Monsieur le Prince dans le 6ème arrondissement de Paris. C’est là qu’il recevait Clotilde de Vaux.

L’appartement a été restauré et reconstitué tel qu’il était à la mort d’Auguste Comte. Il se compose de cinq pièces (salle à manger, salon, cabinet de travail, salle de cours, chambre) et d’un vestibule. Ses affaires personnelles et quelques lettres manuscrites sont exposées dans les vitrines à l’entrée. Ce travail de restauration a été fait, dans les années 1960, par Paulo Carneiro, ambassadeur brésilien à l’Unesco.

La salle à manger, le salon et le cabinet de travail sont trois pièces en enfilade, parquetées, éclairées par la rue par deux grandes croisées à espagnolette, avec des volets intérieurs. Une cheminée en marbre noir et marbre Sainte Anne, surmontée d'une grande glace avec des bordures dorées se trouve dans chaque pièce.

Dans le salon, un portrait de Clotilde, fait par le peintre et sculpteur Etex, a été suspendu juste au-dessus du fauteuil en bois d'acajou sur lequel elle s'asseyait lors de sa visite hebdomadaire. L'étoffe de soie cerise qui recouvre le siège est usée contrairement au reste du meublé (canapé, chaises, fauteuils, tabourets de pieds). Disciples et successeurs n'ont pas voulu toucher à cet objet devenu sacré C'est en souvenir de Clotilde de Vaux, morte 16 mois après leur rencontre, qu'Auguste Comte conçoit et met en place une religion dont le culte est l'Humanité elle-même. Dans ce salon, du temps d'Auguste Comte et de Pierre Laffitte, eurent lieu les sacrements de la religion de l'humanité : baptême, mariage, initiation, présentation….

C'est sur ce bureau en bois, recouvert de basane, que Comte conçut son deuxième grand ouvrage "Le Traité de sociologie instituant la religion de l'Humanité" ou "Système de politique positive", en quatre volumes. Auguste Comte écrivait devant une glace et se disait "inspiré par ses trois anges" : Rosalie Boyer (sa mère), Clotilde de Vaux (son amie) et Sophie Bliaux (sa bonne).

La Révolution de 1848 et la fin de la monarchie ont exercé sur la pensée politique de Comte une action stimulante d'une grande puissance. Ce moment historique lui paraît opportun pour l'action politique et sociale. Il fonde alors l'Association libre pour l'instruction positive du peuple dans tout l'occident européen. Cette association prendra le nom de Société positiviste en 1848 et sera destinée à l'enseignement des classes populaires. C'est dans cette pièce qu'Auguste Comte recevait les membres de cette Société.

 

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5 octobre 2008

Charles Darwin - Down House

Biographie de Charles Darwin.

 

Charles_Darwin"Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements".

 

Cinquième enfant d’une riche famille anglaise, Charles Robert Darwin naît le 12 février 1809 à Shrewsbury, dans l’Ouest de l’Angleterre. Très tôt, il manifeste déjà un grand intérêt pour la nature. L’enfant aime la chasse, la pêche et collectionne les insectes. Charles Darwin est également passionné par les livres d’histoires naturelles qu’il dévore. Aussi son père, un médecin réputé, l’envoie faire des études de médecine à Édimbourg dans le but de le détourner d’une carrière de naturaliste qu’il juge sans aucun avenir.

A 16 ans, le jeune étudiant trouve la médecine ennuyeuse et décide donc, malgré des notes satisfaisantes de quitter l’Université avant l’obtention de son diplôme. Il rejoint alors le Christ’s College de Cambridge afin de devenir pasteur anglican. A cette époque la plupart des naturalistes sont des hommes d’Église. C’est là que Charles Darwin rencontre le géologue Adam Sedgwick ainsi que le révérend John Henslow, un professeur de botanique dont il devient le protégé.

En 1831, il obtient sa licence. La même année, Henslow le recommande au capitaine Robert Fritz Roy qui se prépare à embarquer sur le Beagle pour une expédition de circumnavigation. La mission de l’équipage consiste à cartographier le littoral sud américain ainsi que les côtes de Patagonie encore mal connues. En décembre 1831, le navire quitte l’Angleterre avec Charles Darwin à son bord.

Le naturaliste profite de ce voyage pour amasser un grand nombre d’observations et pour récupérer des milliers de spécimens de végétaux et d’animaux vivants ou fossiles. Charles Darwin s’étonne alors de la distribution géographique des espèces qu’il observe, aux îles Galapagos notamment, et des relations qui les unissent. Il étudie ainsi les treize sortes de pinsons vivant sur l’île qui, quoique identiques en apparence, semblent former des espèces distinctes. Les ornithologues le confirmeront d’ailleurs par la suite. La croisière se prolonge jusqu’en octobre 1836. Quand le Beagle quitte enfin les Galapagos, Darwin vient de lire les "Principes de géologie" rédigés quelques années auparavant par Sir Charles Lyell, un géologue britannique qui conteste le catastrophisme. Ce dernier ne remet pourtant pas en cause la fixité des espèces. Charles Darwin, lui, voit plus loin. Il doute maintenant de la position de l’Église et pense ainsi que les espèces se modifient.

Revenu en Angleterre, il rédige en 1837 son premier carnet sur l’origine des espèces. Au début des années 1840, l’homme de sciences a déjà établi les grandes lignes de sa théorie sur l’évolution par la sélection naturelle. D’une santé chancelante cependant, il vit grâce à un héritage familial conséquent, qui le laisse à l’abri du besoin. Agoraphobe et atteint d’un défaut de prononciation, Charles Darwin sort peu de chez lui, se contentant d’entretenir une correspondance fournie avec Lyell et Henslow. Ses lettres ainsi que les spécimens envoyés lors du voyage sur le Beagle l’ont fait connaître, aussi n’est-il pas coupé de la communauté scientifique. Pourtant, même s’il poursuit ses recherches, Charles Darwin repousse de jour en jour la publication de ses œuvres.

En 1844 le naturaliste écrit un long essai sur l’origine des espèces et la sélection naturelle. Conscient de l’importance de ses travaux, il demande ensuite à sa femme de publier l’ouvrage s’il mourait avant d’avoir signé un traité complet sur le sujet. En effet Charles Darwin hésite à publier ses idées, redoutant la polémique que celles-ci pourraient provoquer. Lyell le prévient par courrier qu’il ferait pourtant mieux de le faire avant qu’un autre scientifique ne le devance. Au mois de juin 1856, c’est le choc. Darwin reçoit le manuscrit d’un jeune naturaliste, Alfred Wallace, qui fait état d’une théorie de la sélection naturelle résumant parfaitement ses propres idées. Le 1er juillet 1858, Sir Charles présente bientôt ce texte en même temps que des extraits de l’essai inédit de son ami Darwin à la Société linnéenne de Londres. Ceci pousse l’homme de sciences à achever à la hâte "Sur l’origine des espèces", un ouvrage qu’il présente au public le 24 décembre 1859. Celui-ci connaît un succès immédiat.

Dans ses écrits, Charles Darwin s’oppose au fixisme (les espèces présentes en 1859 ont toujours été là ) et au créationnisme (les espèces ont été créées par Dieu au cours de la Genèse). Il avance ainsi qu’il existe une parenté entre les espèces actuelles, qui sont issues d’ancêtres communs, et qu’il y a évolution du monde vivant. Le naturaliste reprend par là même les idées professées en 1809 par Lamarck dans "La philosophie zoologique", avec cependant une certaine originalité. L’illustre savant proposait en effet que l’animal lui-même était la cause de la diversification : par son propre comportement, il se transforme et transmet sa transformation à ses descendants.

Charles Darwin pense que le moteur de l’évolution est extérieur à l’animal. Selon lui, il existe une pression de sélection, due à l’environnement, une lutte pour la vie qui entraîne une compétition entre les jeunes d’une même espèce. Les survivants donnent alors naissance à la génération suivante, un peu mieux adaptée à son milieu. L’évolution agit donc graduellement et elle est orientée vers la survie du plus apte. Aussi le terme "d’évolution" devient synonyme de "progrès". Par son travail, Darwin améliore la définition de l’espèce, en parlant de caractères spécifiques ou nouveaux et de caractères génériques ou ancestraux.

Les réactions provoquées par la diffusion de ses théories viennent rapidement. On demande ainsi au scientifique de prouver ce qu’il avance mais c’est pour lui chose impossible. Il parle bientôt de "caractères héritables " ce qui amène des ambiguïtés dans son discours. Il faudra en fait attendre l’année 1866 et la publication des travaux de Johann Mendel pour confirmer sa théorie. Au cours de ces années, Charles Darwin poursuit ses études sur le vivant. Il publie en 1862 "La fécondation des Orchidées" puis "Variation des animaux et des plantes domestiques" en 1868. En 1871, l’homme de sciences rencontre une opposition encore plus importante à ses idées quand il fait paraître "La lignée humaine". Dans cet ouvrage en effet, Darwin place alors l’Homme au niveau de l’animal et va jusqu’à dire que ce dernier descend du singe. Les milieux ecclésiastiques notamment sont profondément choqués. L’Église pourtant admettra à la fin du siècle, sous le pontificat de Léon XIII, qu’il n’y a pas de contradiction fondamentale entre le concept d’évolution et les théories bibliques.

"L’expression des émotions chez l’Homme et les animaux"
paraît en 1872. Viennent ensuite "Les plantes insectivores" en 1875 puis "Les îles volcaniques" en 1876. Avec son fils, Francis, Charles Darwin réalise à cette époque les premières expériences sur le phototropisme, c’est à dire sur la croissance des végétaux conditionnée par la lumière. Ensemble; ils observent une plantule de graminée, qui se plie ou demeure statique, en fonction de la lumière que celle-ci reçoit au niveau de l’apex de son coléoptile, autrement dit la gaine qui entoure la pousse de la plantule. C’est la première fois que l’on met en évidence la notion de messager ou d’hormone végétale. Les travaux des Darwin, père et fils, sont publiés dans "Le mouvement chez les plantes" en 1880. En 1881, Charles Darwin écrit ensuite "La formation de l’humus végétal par l’action des vers de terre".

Jusqu’à sa mort, survenue le 19 avril 1882, le scientifique développe ses thèses, s’attachant à leur donner une base scientifique solide en trouvant une origine naturelle à la diversité du vivant. Depuis lors, lorsque l’on parle d’évolution, il y a "l’avant" et "l’après" Darwin.

Down House sa maison.

 

 

 

Down_HouseDown House est située à Downe dans le district londonien de Bromley, une banlieue à 22,8 km au sud-est de Charing Cross. C'est dans cette demeure que Darwin travailla sur sa théorie de l'évolution par la sélection naturelle. Le lieu est maintenant devenu un musée en son honneur.

A l'origine, Down House était une ferme construite en 1650 puis agrandie en 1778.

Darwin décide de quitter Londres pour la banlieue lors des émeutes de travailleurs, achetant la maison pour £2,200 au Révérend James Drummond, qui lui en avait demandé £2,500. Ils y emménagent le 14 septembre 1842. La famille Darwin est alors composée de Charles, de sa femme Emma et de leurs deux enfants William Erasmus (né en 1839) et Anne (née en 1841). Emma était alors enceinte de Mary Eleanor, qui naît le 23 septembre mais décède moins d'un mois plus tard le 18 octobre.

Les autres enfants de Darwin naîtront dans cette maison : Etty (né en 1843), George (né en 1845), Bessy (née en 1847), Francis (né en 1848), Leonard (né en 1850), Horace (né en 1851) et enfin Charles Waring Darwin (1856 – 1858). Beaucoup d'entre eux deviendront illustres par leur propre travail.

Les Darwin modifient et agrandissent la maison de différentes manières. Le 24 mars 1843, les travaux débutent par la construction d'une large baie vitrée sur la façade. Une nouvelle salle de réception est ajoutée en 1858, avec en même temps une extension au niveau de l'entrée principale. L'ancienne salle de réception est transformée en salle à manger, et l'ancienne salle à manger en salle de billard. En 1872 une véranda est installée à côté de la salle de réception. En 1877, un nouveau bureau, un hall d'entrée et un porche de style Georgien sont ajoutés et l'ancien bureau où Darwin avait écrit "The Origin" est transformé en fumoir.

Charles Darwin meurt dans cette maison le 19 avril 1882, à l'âge de 73 ans, après y avoir vécu et travaillé pendant 40 ans.

En 1907, une école privée pour fille est établie dans la maison par Miss Olive Willis (1877-1953), mais est déplacée en 1922.

La maison est rachetée en 1927 par Sir George Buckston Browne (1850-1945), chirurgien, qui la présente à la British Association for the Advancement of Science avec une demande de création d'une fondation pour assurer sa préservation en tant que mémorial en l'honneur de Darwin. Down House devient un muséum le 7 juin 1929.

La fondation Buckston Browne s'avère insuffisante pour assurer les dépenses de maintenance. En octobre 1953, la British Association fait alors don de la maison au Royal College of Surgeons of England, qui gère la Surgical Research Station, située juste à côté. En 1962 Sir Hedley Atkins (1905-1983), plus tard président du Royal College of Surgeons, s'installe dans la maison avec sa femme et assure le rôle de conservateur de musée honoraire.

Down House est racheté en 1996 par l'organisation gouvernementale English Heritage, grâce à une aide du Wellcome Trust. Elle est restaurée avec des fonds levés par le Natural History Museum et par un don de l'Heritage Lottery Fund. Elle rouvre ses portes au public en avril 1998 et est désormais ouverte du premier mercredi de février jusqu'au dernier dimanche avant Noël.

Down House et ses alentours ont été proposé par le  Department for Culture, Media and Sport, pour être classé au patrimoine mondial, la décision est attendue pour 2009.

 

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Down House.

Complete works of Charles Darwin.

Charles Darwin.

Darwin at home.

 

Procurez vous des ouvrages de Charles Darwin

 

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27 octobre 2008

Harriet Beecher Stowe - Hartford

Biographie de Harriet Beecher Stowe.

 

 

Harriet_Beecher_Stowe"Les larmes les plus amères que l'on verse sur les tombes viennent des mots que l'on n'a pas dits, des choses que l'on n'a pas faites".

 

Harriet Beecher naît le 14 juin 1811 à Litchfield, dans l’État du Connecticut. Elle est la dernière née d’une famille qui compte sept enfants. Son père, Lyman Beecher, qui devient veuf de manière précoce, est pasteur de l'Église Congréganiste de la tradition de Jonathan Edwards. Il est d’ailleurs réputé à l’époque pour ses talents de prédicateur. C’est peut être ce qui explique que les frères de la jeune fille suivront la même voie. Celle-ci est élève, puis professeur de littérature biblique au Hartford Female Seminary jusqu'en 1832, un établissement fondé par sa sœur aînée Catherine. L’année suivante et forte de ses premières expériences pédagogiques, Harriet Beecher publie un ouvrage de géographie à l’usage des enfants. La famille Beecher s'installe ensuite à Cincinnati, dans l'Ohio, où Lyman Beecher assure la présidence du Lane Theological Seminary.

En 1836, Harriet Beecher se marie avec Calvin Stowe, pasteur et professeur de littérature biblique au sein de l’institution. Le couple aura sept enfants ; quatre décéderont dans des circonstances tragiques. Marqué par le puritanisme de la Nouvelle-Angleterre qui a fait son éducation, Harriet Beecher-Stowe mène une existence austère, scandée par ces drames familiaux. Sa correspondance est ainsi marquée de la monotonie de cette vie quotidienne. Dotée d’une solide culture classique, celle-ci s’occupe à composer des récits publiés dans les journaux locaux. Cette activité littéraire apporte en outre un appoint financier substantiel aux revenus de son mari et améliore d’autant l’ordinaire de la famille Stowe. En 1843, est ainsi publié en volume "The Mayflower, or Sketches and Characters among the Descendants of the Pilgrims".

A l’époque, Cincinnati, qui est située à proximité du Sud esclavagiste, est une première étape importante pour les esclaves en fuite. La ville n’est séparée du Kentucky, où perdure la traite, que par le fleuve Ohio. Cependant, avec le vote du Compromis Clay par le Congrès, le 18 septembre 1850, une loi qui se destine notamment à freiner le "marronnage", les habitants de la ville doivent à présent dénoncer ou livrer les fugitifs aux autorités. Au sein même de la communauté calviniste, on s’interroge sur leur sort. Certaines situations sont autant de dilemmes moraux. Au delà, se pose la grande question : faut-il abolir l’esclavage ? En 1850, Harriet Beecher-Stowe et son mari, nommé professeur à Bowdoin College, s'installent à Brunswick, dans l’état du Maine. Ce départ de Cincinnati ne les éloigne aucunement du problème de l’esclavage. Car de leur nouvelle habitation où ils ont trouvé refuge, de nombreux esclaves Noirs gagneront le Canada et la liberté.

Harriet Beecher-Stowe prend d’ailleurs publiquement position en rédigeant "Uncle Tom’ Cabin, or Life among the Lowly". Ce texte est présenté au Dr Bailey, le directeur du National Era, une feuille anti-esclavagiste de Washington. Celui-ci accepte de le publier dans les colonnes de son journal et offre même 300 $ à son auteur. Livré en quarante feuilletons à partir du mois de juin 1851, ce roman demeure confidentiel au milieu du lectorat habituel de l’hebdomadaire. Il suscite cependant l’attention de J. P. Jewett, un éditeur de Boston, qui en assure l’impression en deux volumes, le 10 mars 1852. "La Case de l'oncle Tom" connaît alors un succès prodigieux. 3.000 ouvrages sont vendus le premier jour. Traduit rapidement en une vingtaine de langues, il est édité à 305.000 exemplaires aux États-Unis la première année, à plus de deux millions et demi au-delà. Si ce triomphe commercial s’appuie sur l’esprit du temps, il permet néanmoins une plus grande diffusion des thèses abolitionnistes, grâce aux "Tom Shows" notamment. Ces spectacles de théâtre, où sont mis en scènes des épisodes du roman Harriet Beecher-Stowe, jouent sur la sensibilité du public en forçant le grotesque et la violence du récit. En Angleterre, des éditions populaires à six pence proposent également le texte à la lecture d’un public nombreux.

Dans son "Oncle Tom", Harriet Beecher-Stowe fait voler en éclat le mythe de la bonté de certains maîtres, les planteurs, et de la condition appréciable de leurs esclaves. En 1853, alors que l’on met en doute la vraisemblance de certaines scènes de son roman, elle donne "A Key to Uncle Tom's Cabin", une série de documents sur l'esclavage qui justifie son discours. La même année, le couple séjourne pour la première fois en Europe, grâce notamment aux énormes droits d’auteur que touche Harriet Beecher-Stowe. A deux autres reprises, celle qui est devenue une militante de l’anti-esclavagisme, admirée ou décriée, reviendra sur le "vieux continent", en 1856 et 1859. En 1856, elle donne une suite à son roman avec "Dred, a Tale of the Great Dismal Swamp".

Quelques années plus tard, en 1862, Harriet Beecher-Stowe est reçue par Abraham Lincoln, lecteur attentif de ses œuvres. A la Maison Blanche, le président des États-Unis félicite alors l’écrivain, affirmant à l’assemblée qu’elle était "the little lady who made this big war" (autrement dit : "Voici la petite femme qui a commencé une grande guerre"). Élu au mois de novembre 1860, ce dernier mène en effet depuis deux années la lutte meurtrière contre les États du Sud qui avaient fait sécession. Nord et Sud s’opposent en particulier à propos de ce que l’on a baptisé "l’institution spéciale", l’esclavage des Noirs. En 1862, le Nord abolitionniste est en passe de mettre un terme à cette guerre civile qui déchire la jeune nation. Le 31 janvier 1865, quelques mois avant la reddition sudiste à Appomattox, est voté le treizième amendement à la Constitution qui abolit l'esclavage sur l'ensemble du territoire américain.

A cette époque, Harriet Beecher-Stowe est devenue une écrivain prolixe. Elle rédige un ouvrage par an. En 1859, "The Mister's Wooing" et "The Pearl of Orr's Island", publié trois années plus tard, sont deux œuvres qui évoquent la Nouvelle-Angleterre. "Agnes of Sorrerrto" a pour cadre l'Italie. Dans les années qui suivent, dominent toujours des romans : "Oldtown Folks" en 1869, "Fireside Scories" en 1871, "Poganuc People" en 1878. La plupart de ces textes sont auparavant édité en feuilletons dans quelques-uns des journaux de l’époque, comme The Atlantic Monthly, The Christian Union ou The New York Independant. Enfin, un essai intitulé "The True Story of Lord Byron's Life" qui est à l’origine d’un grand scandale. Harriet Beecher-Stowe entend dans ce texte établir qu'il y avait eu inceste entre le poète, à qui elle voue une profonde admiration, et sa sœur…

L’écrivain est décédée le 1er juillet 1896, à l’âge de quatre-vingt cinq ans.

 

 

Sa maison à Hartford.

 

2834431527_6120b23552C'est en 1873 qu'Harriet Beecher Stowe fait l'acquisition du cottage en briques peintes de Forest Road à Hartford. Cette demeure victorienne est l'une des plus modestes du quartier, en effet à l'époque toutes les demeures de Nook Farm étaient grandioses. C'est ici qu'elle a vécu jusqu'à sa mort en 1896, dans cette maison qui comprenait tout de même dix sept chambres et plusieurs salles de réceptions, avec son mari Calvin, Stowe un ancien professeur de littérature biblique et leurs jumelles Eliza et Harriet.

A l'époque, la renommée de l'écrivain n'est plus à faire, au cours de la dernière moitié du 19ème siècle, elle était l'auteur américain le plus lu en Europe et en Asie. Ses œuvres ont été traduites en plus que soixante langues.

Un an plus tard, en 1874, Samuel Clemens, mieux connu sous le nom de Mark Twain, et sa famille ont emménagé dans une vaste maison située juste en face, une simple pelouse séparait les deux demeures. C'est dans cette maison que Mark Twain a écrit ses livres les plus célèbres (Tom Sawyer et Huckleberry Finn). Les Clemens étaient une génération plus jeune que les Stowe, en fait Samuel Clemens avait le même âge que les jumelles Harriet et Eliza; Ils sont rapidement devenus amis et se fréquentaient régulièrement.

La demeure appartient au Stowe Center qui a pour mission de préserver la maison et de promouvoir les collections ainsi que d'inciter les personnes à suivre son engagement en faveur de la justice sociale, en effectuant des changements positifs.

Le rez-de-chaussée de la demeure comprend un salon avant, qui était réservé aux manifestations officielles et aux réceptions, et un salon arrière réservé aux activités familiales et qui servait pour la lecture, les jeux ou pour y prendre le thé.

L'ameublement de la maison toute entière est un mélange de styles étalés sur plusieurs siècles, avec une prédominance pour le style victorien. De nombreuses œuvres d'art décorent la maison, telles que la copie de la Madone de Raphaël ou bien encore la reproduction de la Vénus de Milo, ces œuvres sont des souvenirs de voyages en Europe, rapportés par les Stowe. Des huiles et des aquarelles peintes par Harriet, témoignent de sa passion pour l'art et de son sens artistique.

La cuisine possède une cuisinière à gaz de trois feux, ainsi qu'une grande table où la famille prenait ses repas, un vaisselier orné de sculptures d'oiseux et de fruits complète cette pièce. Il faut préciser que la cuisine tout en pin, étagères, boîtes de rangement, portes et tours de fenêtre, était au goût de l'époque et avait été recommandée par Harriet et sa sœur Catherine dans un ouvrage qu'elles avaient fait paraître en 1869 "The American Woman's Home".

Au deuxième étage se trouvent les chambres et une salle de bain ainsi qu'un salon comportant des meubles décorés par Harriet.

Là encore on peut voir de nombreuses reproductions acquises pendant les voyages de la famille dans le Maine, la Floride ou même en Ecosse. Dans la chambre des Stowe, une curiosité, un terrarium rempli de fougères et de mousses.

Harriet Beecher Stowe aimait les fleurs et les jardins, pour lui rendre hommage le Stowe Center a crée 8 jardins différents où il fait bon flâner et où des visites guidées sont organisées :

Le Woodland Garden

The Blue Cottage Garden

The Wildflower Meadow Garden

The Formal Color Coordinated Garden

The High Victorian Texture Garden

The Antique Rose Garden

The Pink & Red Cottage Garden

The Yellow & Orange Garden

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Harriet Beecher Stowe Center.

 

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28 mars 2008

Roger Martin du Gard - Le Tertre

Biographie de Roger Martin du Gard.

 

 

 

Roger_Martin_du_Gard"La vie serait impossible si l'on se souvenait, le tout est de choisir ce qu'on doit oublier".

 

Roger Martin du Gard est né à Neuilly sur Seine le 23 mars 1881. Il fut élève au lycée Condorcet. Issu d'une famille aisée d'avocats et de magistrats, il peut consacrer sa vie à la littérature. Il a une vocation précoce d'écrivain, dont il a pris conscience en lisant le roman de Léon Tolstoï, "Guerre et Paix". Pour attendre d'affirmer sa vocation de romancier, il entreprend des études de lettres mais échoue à la licence. Il décide alors de tenter le concours de l'École des Chartes et obtient avec succès le diplôme d’archiviste paléographe en présentant une thèse sur l'abbaye de Jumièges. Il se marie avec Hélène Foucault, en 1906. Et en 1907, il aura une fille: Christiane.

La publication de son roman "Jean Barois" en 1913 lui permettra de se lier d'amitié avec André Gide et Jacques Copeau. Dans l'étonnant "roman dossier" qu'est "Jean Barois", Roger Martin du Gard ne cherche pas à démontrer. Il n'émet aucun jugement, il ne condamne pas, il n’absout pas : il décrit avec une volonté d'objectivité l'évolution de la religion contemporaine, comme la séparation de l'Eglise et de l'État en 1905. Avec ses documents authentiques ou fictifs qui s'y trouvent insérés, la seconde partie constitue aussi la première représentation littéraire de l'Affaire Dreyfus et du procès Zola qui lui est lié.

Pour le théâtre il écrit, entre autres, "Le Testament du père Leleu", farce paysanne(1913), qui semble avoir inspiré Puccini pour la composition de son opéra "Gianni Schicchi". La mise en scène de cette farce par Jacques Copeau qui venait alors d'ouvrir le théâtre du Vieux Colombier marque le début d'une amitié très forte, grâce à laquelle Martin du Gard envisage la réalisation de pièces satiriques dans le cadre d'une Comédie nouvelle dont il développe une première vision. Ces perspectives ne connaissent pas un aboutissement. En raison des refus successifs qu'oppose Jacques Copeau aux propositions et essais de Roger Martin du Gard, celui-ci revient alors vers le roman.

Après la Première Guerre mondiale, en effet, Roger Martin du Gard conçoit le projet d'un long roman fleuve dont le sujet initial s'intitule "deux frères". De fait, le roman en huit volumes ensuite intitulé "Les Thibault" va l'occuper des années 1920 à 1940, date de publication du dernier volume, "Epilogue". À travers l'histoire de Jacques et Antoine Thibault qui sont liés à la famille de Fontanin, le romancier fait le portrait d'une classe sociale, la bourgeoisie parisienne, catholique, protestante, universitaire, mais aussi en révolte dans le cas de Jacques Thibault, apprenti écrivain qui découvre le socialisme. Conçu comme une conclusion à une œuvre dont la réalisation menaçait de durer trop longtemps, les deux derniers volumes sont consacrés à la disparition des deux héros et mettent l'accent sur la Première Guerre mondiale. "L'Eté 1914" décrit la marche à la guerre que ne peuvent empêcher ni les socialistes, ni les autres groupes pacifistes : révolutionnaire de cœur, Jacques Thibault ne saura que se sacrifier en lançant sur les tranchées un appel à la fraternisation des soldats allemands et français. Racontant la lente agonie d'Antoine Thibault gazé pendant le conflit, "Epilogue" évoque la "marche à la paix" et s'interroge sur les propositions du président Wilson qui aboutiront à la création de la SDN.

En 1930 paraìt "Confidence africaine" une histoire d'inceste. Ce livre joue un rôle dans le roman de Katherine Pancol "Un homme à distance" (Albin Michel 2002).

C'est en 1937, juste après la publication de "L'Eté 1914", que Roger Martin du Gard se voit attribuer le prix Nobel de littérature. Il passe ensuite une majeure partie de la guerre 1939-1945 à Nice, où il prépare un roman resté inachevé, les "Souvenirs du lieutenant-colonel de Maumort", qui sera publié à titre posthume dans une édition procurée par André Daspre.

Soutenue par l'engagement d'un groupe d'admirateurs, la publication de ses œuvres posthumes complexifie sa figure d'écrivain. De nombreux textes posthumes vont faire apparaître Martin du Gard comme un styliste spontané, attentif aux autres, parfois jovial. Commencé pendant la Première Guerre mondiale, son "Journal " décrit une vie familiale parfois difficile, raconte les réussites de l'amitié, fait la revue critique des textes contemporains et permet d'approcher la vie littéraire de l'époque : précédé de  il a été publié par C. Sicard sous la forme de trois gros volumes. Ce sont également les joies de l'amitié ainsi que les aléas de la vie littéraire autour de la "Nouvelle Revue française"que mettent en lumière les très nombreuses lettres regroupées désormais dans de très intéressants volumes de correspondances (avec André Gide, avec Jacques Copeau, avec Eugène Dabit, avec Georges Duhamel, avec Jean Tardieu, à côté d'une "Correspondance générale" en dix volumes.

Des nouvelles figurent aussi parmi les posthumes ("La Noyade" intégré au volume du "Lieutenant-colonel de Maumort", "Genre motus") : elles s'inscrivent dans la continuité de celles que l'écrivain avait publiées de son vivant ("Confidence africaine").

Publiés peu après la mort d'André Gide, les "souvenirs sur André Gide" évoquent une des amitiés les plus importantes et enrichissantes qu'a connues cet admirateur de Tolstoï, de Flaubert et de Montaigne.

 

 

 

Le château du Tertre sa demeure.

 

 

 

chateau_du_tertreCe château du 17e siècle, en pierres et briques, construit sous Louis XIII et agrandi sous le 1er Empire , a été remis en état au début du 20e siècle par Roger Martin du Gard, à qui il appartient depuis 1925. Il est situé sur les communes de Sérigny et de Saint Martin du Vieux Bellême.

Anne Véronique de Coppet, petite fille de Roger Martin du Gard, habite aujourd’hui le Château du Tertre, à la lisière de la forêt de Bellême, où l’auteur des "Thibault" vécut de 1925 à 1940. Ces années furent celles de la grande époque littéraire où Martin du Gard écrivit l’essentiel de son oeuvre. Le Tertre fut pour l'auteur un lieu voué au travail, à la méditation et à l'hospitalité. Il y accueillit nombre de ses pairs tels que Gide, Malraux, Schlumberger... C’est cette mémoire et cette atmosphère de travail qui régnèrent au château que s’efforce aujourd’hui de conserver Anne Véronique de Coppet.


"L’ouverture de la maison et l’accès aux dix mille ouvrages de la bibliothèque correspondent à l’idée que Roger Martin du Gard se faisait du devenir de cette maison, qu’il considérait comme une partie de son oeuvre", déclare-t-elle. Ce voeu de l’écrivain est donc respecté puisque, loin d’être devenu un musée, le Château du Tertre accueille aujourd’hui musiciens, gens de théâtre, étudiants et chercheurs qui travaillent sur le monde littéraire de l’entre deux guerres. Les visiteurs curieux de retrouver le souvenir de l’écrivain sont également reçus.

Un très beau parc du 17ème siècle a été remodelé en partie et prolongé vers 1800 par un parc à l' anglaise (composition du paysage et décor d'inspiration maçonnique). A partir de 1926, Roger Martin du Gard a ouvert des perspectives et des vues panoramiques sur Bellême et a renforcé les points sensibles par l' apport de statues antiques.

 

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Site officiel de Roger Martin du Gard.

 

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

1 décembre 2008

Alfred de Musset - Manoir de Bonaventure et Rue du Mont Thabor

Biographie d'Alfred de Musset.

 

Alfred_de_Musset"Crois tu qu'on oublie autant qu'on le souhaite ?"

 

 

Alfred de Musset naît à Paris le 11 décembre 1810. Son père est un littérateur, devenu célèbre grâce à ses travaux sur Jean-Jacques Rousseau, à l’édition des œuvres du philosophe genevois. En compagnie de son frère Paul, l’enfant est confié dès 1817 aux soins d’un précepteur avant d’entrer deux années plus tard comme externe au Collège Henri IV. L’adolescent rédige alors des vers et conclut brillamment ses études secondaires en obtenant en 1827 le deuxième prix de dissertation latine au Concours général. Il refuse cependant d’entrer à l’École polytechnique malgré les injonctions de ses parents. Musset s’interroge au sujet de son avenir, abandonnant successivement des études de droit puis de médecine.

Au mois d’avril 1829 et sur les conseils de son père, il s’emploie dans une entreprise de fabrication d’appareils de chauffage à destination des armées. Il songe alors à entrer en littérature et fait la rencontre de Victor Hugo, le chef de file de la jeune génération romantique. Au mois de décembre de la même année paraissent d’ailleurs les "Contes d’Espagne et d’Italie". Au soir du réveillon de Noël, Musset fait ensuite la lecture de ses poèmes dans le salon familial et en présence d’Alfred de Vigny, de Charles Augustin Sainte-Beuve et de Prosper Mérimée.

Les années qui suivent confirment cette vocation. En 1830, commence une collaboration avec le journal Le Temps. Alfred de Musset livre quelques articles de critique à la rédaction du périodique. La même année cependant, deux de ses pièces de théâtre connaissent un destin médiocre. "La Quittance du diable" ne peut être jouée au Théâtre des Nouveautés et, le 1er décembre à l’Odéon, c’est l’échec que connaît "La Nuit vénitienne". Dépité, Musset fait alors le choix de s’éloigner de la "ménagerie", ne concevant désormais ses œuvres que pour la lecture. Au mois de décembre 1832 paraissent ainsi "Un Spectacle dans un fauteuil" qui contient "Namouna" et "A quoi rêvent les jeunes filles". Sans grand succès là encore auprès du public.

En 1833, Musset entre à La Revue des Deux-Mondes. La même année est publié "Andréa Del Sarto", le 1er avril, puis "Les Caprices de Marianne" le 15 mai suivant et enfin "Lorenzaccio" le 18 juillet. L’écrivain mène une vie très mondaine. C’est à cette époque qu’il fait la rencontre d’Eugène Delacroix et surtout de George Sand. Au mois de juillet, celle-ci devient sa maîtresse et, le 12 décembre, les deux amants partent ensemble pour un voyage romantique à destination de l’Italie. En compagnie de Stendhal, ils descendent la vallée du Rhône en bateau avant de s’installer, le 1er janvier de l’année suivante, à l’Alberto Reale Danieli à Venise. Musset tombe alors gravement malade. Remis, il quitte enfin Venise en compagnie de George Sand après un séjour idyllique et passionné.

De retour à Paris, l’écrivain publie "On de badine pas avec l’amour" le 1er juillet 1834. La fin de l’année est alors faite de ruptures et de réconciliations entre celui-ci et sa maîtresse. George Sand entretient d’ailleurs une liaison avec un autre amant, le médecin italien Pagello qui avait soigné Musset à Venise. La rupture est inévitable. L’année suivante est particulièrement féconde pour l’écrivain. Le 1er février 1836 paraît "La Confession d’un enfant du siècle" puis "Il ne faut jurer de rien" le 1er juillet suivant. Musset se lie alors avec Aimée Dalton. Le 19 octobre 1837, le duc d’Orléans que l’écrivain avait connu au cours de ses études au Collège Henri IV le fait nommer bibliothécaire du ministère de l’Intérieur. Cet emploi permet à Musset de toucher une confortable pension de 3.000 francs par an.

Le poète poursuit son activité dans la presse parisienne. Il fait bientôt l’éloge de la comédienne Rachel qui débute alors à la Comédie Française au mois de novembre 1838. Au mois de juillet 1840 paraissent chez l’éditeur Charpentier des Poésies complètes et des Comédies et Proverbes. Musset multiplie les productions littéraires, celles-ci paraissant toujours dans La Revue des Deux Mondes : Une Soirée perdue le 1er août de la même année, "le Rhin allemand" le 6 juin 1841, "Histoire d’un merle blanc" le 14 octobre 1842.

Après une grave crise en 1840, sa santé s’altère. Pendant l’automne 1843, Alfred de Musset effectue un séjour à la maison d’arrêt de la Garde nationale pour n’avoir pas pris sa faction. Il est atteint d’une pleurésie en 1844. Nommé Chevalier de la Légion d’honneur le 24 avril 1845, l’écrivain renoue l’année suivante avec le succès théâtral. Sa pièce, "Un Caprice", est jouée à la Comédie française. L’actrice Madame Allan s’illustre dans le premier rôle. Celle-ci sera bientôt l’amante de Musset. La même année paraît "Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée", le 7 avril. Cependant, quelques temps plus tard, l’écrivain perd son emploi, les Journées de Février marquant la chute de la Monarchie de Juillet.

Sous la Seconde République, les pièces de Musset continuent à être jouées sur les scènes parisiennes : "Louison" au mois de février 1848 au Théâtre Français, "Le Chandelier" au mois de juin 1850. Enfin le 14 juin 1851, "Les Caprices de Marianne" est créé à la Comédie Française, à l’initiative de Bulloz, ancien directeur de La Revue des Deux-Mondes devenu administrateur de l’institution. Auréolé par ce nouveau succès, l’écrivain est enfin élu à l’Académie française, le 12 février 1852 et après trois tentatives. Installé au n°6 de la rue du Mont Thabor, Musset est nommé au mois de mars 1853 bibliothécaire du ministère de l’Instruction publique.

Dans les années qui suivent, il effectue de longs séjours au Croisic en 1854 puis au Havre l’année suivante pour des raisons de santé. Son état s’aggrave d’ailleurs rapidement. Alfred de Musset décède le 2 mai 1857. Après des obsèques à l’église Saint Roch le surlendemain, l’écrivain est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

 

 

 

 

Le manoir de Bonaventure sa demeure.

 

Après avoir traversé les siècles accompagné de son cortège de légendes et d’ombres illustres, le manoir de Bonaventure demeure, malgré les outrages que le temps- et parfois les hommes- lui ont infligés, l’un des hauts–lieux de la vallée du Loir. Dans un cadre paisible et verdoyant, au confluent du Loir et du ruisseau du Boulon, le site est aussi un lieu de passage puisque la route de Montoire à Vendôme et une des anciennes voies de Paris à Tours croisent tout près de là au Gué du Loir.

L’origine du nom du lieu est mystérieuse et, faute de document antérieur au 16ème siècle, c’est sur la légende qu’il faut s’appuyer. S’agit-il du nom de la chapelle dédiée à saint Bonaventure, mort en 1274 et qui séjourna chez les moines Cordeliers de Vendôme ? Est-ce une allusion à l’heureuse traversée du Gué pendant la guerre de Cent Ans qui fit de cette zone une frontière entre possession anglaise et française ? Encore ne serait-on oublier le jeu de mot plaisant (Bonne aventure) dont Molière s’inspira pour la chanson galante que fredonne Alceste dans "le Misanthrope" :

"si le roi m’avait donné
Paris sa grand-ville
Et qu’il me fallut quitter
L’amour de ma vie,
Je dirais au roi Henri :
Reprenez votre Paris ;
J’aime mieux ma vie, au gué
J’aime mieux ma vie"

Heureusement, l’archéologie et l’histoire lèvent le voile sur le mystère et éclairent de leurs précisions le flou de la tradition. Les fouilles actuelles ont mis à jour de très anciennes fondations sur lesquelles s’élevait au XIIIè siècle une maison religieuse appartenant aux Templiers de Vendôme, puis après 1312 aux Cordeliers dont Bonaventure était le grand saint. Au début du XVème siècle, les Cordeliers, pour observer la règle de pauvreté, doivent abandonner la Bonaventure qui échoit à des laïques. En 1533, le manoir est la possession de Nicolas Girard de Salmet, seigneur attaché au service d’Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, père du futur Henri IV.

La tradition veut que la Bonaventure ait alors été le théâtre de réjouissance auxquelles aurait participé Pierre de Ronsard, venu en voisin de son manoir de la Possonnière, à Couture-sur-Loir, c’est à cette époque qu’aurait vu le jour le refrain "La Bonne Aventure au Gué".

Ce seizième siècle voit l’édifice s’enrichir d’un bâtiment Renaissance qui coiffe le bâtiment des Templiers et d’une chapelle Renaissance sur l’emplacement de celle des Templiers. L’enceinte d’origine est complétée par des fossés et un pont-levis, avec l’autorisation de celui qui allait devenir "le bon Roi Henri", Henri de Navarre, duc de Vendôme, en 1579.

En 1537, la Bonaventure change de propriétaire, à l’occasion du mariage de Marie, fille de Nicolas Girard de Salmet avec Claude de Musset. Elle restera propriété de la famille de Musset pendant 3 siècles, malgré deux interruptions(de 1699 à 1707 puis de 1786 à 1802).

En 1809, le domaine revient à Victor Donatien de Musset – Patay, propriétaire du domaine de la Vaudurière à Lunay, et père du poète Alfred de Musset qui, sous la restauration, y fait de fréquents séjours.Mais en 1833, dernier héritier des seigneurs de La Bonnaventure, il vend le manoir familial où sont nés tous les siens.

En 1847, la Bonaventure passe à la famille de Sachy de Fourdrinoy, puis en 1869 à la famille Memme dont le dernier possesseur, Robert, meurt en 1969. C’est à cette date que la Bonaventure est achetée par ses actuels propriétaires, la famille Magnant.

Après avoir traversé le XVIIème siècle en conservant son aspect médiéval et ses aménagements intérieurs, le bâtiment fut transformé et endommagé à la fin du XVIIIème siècle : sculptures rasées, meneaux de fenêtres brisés, vitrages au plomb supprimés, cheminées démolies, fenêtres murées. Le XIXème siècle accéléra la déchéance avec la destruction des linteaux des fenêtres et de leur décoration, la disparition d’une tour d’angle du bâtiment et d’une tour du portail. Le pigeonnier fut transformé en maison d’habitation puis en étable. Lorsque le manoir fut racheté en 1969, il était au bord de la ruine.

Classé monument historique en 1966, la Bonaventure est livrée en 1970 aux mains des ouvriers. D’abord orienté vers l’arrêt de la destruction et le sauvetage des bâtiments encore debout, l’essentiel du gros œuvre a été réalisé en dix ans, et grâce à l’acharnement de ses propriétaires, la Bonaventure est désormais sauvée.

 

 

 

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La rue du Mont Thabor.

 

Numéro 6, dernière adresse de Musset.

Il avait quitté le numéro 11 de la rue Rumfort en octobre 1852 pour venir s'y installer.

 

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4 mai 2009

Paul Féval - Rennes

Biographie de Paul Féval.

 

1347"Qui que tu sois, ta main gardera ma marque. Je te reconnaîtrai. Et si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi".

 

Paul-Henri-Corentin Féval naît le 29 septembre 1816, à Rennes, dans l'hôtel de Blossac, une demeure cossue édifiée au siècle précédent. Son père, originaire de Troyes et conseiller à la Cour d'Appel, est membre de la petite magistrature locale. La famille Féval, nombreuse – Paul a trois sœurs et deux frères – connaît la gène quand le père de Paul décède en 1827. A l’âge de dix ans, l’enfant entre au collège royal de la ville, en tant que qu’interne et boursier, sa mère bénéficiant même à l’occasion des libéralités de la Dauphine.

Suivant les idées familiales - sa mère, Jeanne-Joséphine-Renée Le Baron, est de noblesse bretonne - Paul Féval affirme au Lycée ses sympathies légitimistes. En 1830, lors de la révolution de Juillet, il arbore ainsi la cocarde blanche, contrairement aux idées républicaines en cours. Retiré du lycée, Paul Féval fait alors retraite chez un oncle maternel, au château de Cournon, près de Redon, un lieu qu’il connaît bien pour y avoir passé de nombreux séjours durant ses années d’enfance.

Enfin Bachelier en 1833, le jeune homme s'inscrit à la Faculté de Droit. Licencié trois années plus tard, il entre dans la magistrature. Inscrit au barreau, Paul Féval prête serment en qualité d'avocat. La première affaire qu'il plaide cependant, le cas d'un voleur de poules, dénommé Planchon, le couvre de ridicule, ce dernier décidant de prendre sa propre défense devant les bégaiements de Féval. Ces débuts maladroits l'incitent à monter à Paris au mois d’août 1837.

Il s’installe chez un oncle banquier et devient son commis, un emploi qui ne lui convient guère. Jusqu'en 1843, Paul Féval va mener une existence tourmentée, connaître la misère et exercer toutes sortes de petits métiers : secrétaire d'un couple d'écrivains, amis de sa famille, les Duverdieux, inspecteur dans une compagnie d'affichage, correcteur d'épreuves au Nouvelliste, employé d'un spéculateur immobilier peu scrupuleux qu’il croquera dans "Madame Gil Blas".

Dès cette époque cependant, Paul Féval s’essaie à la littérature, rédigeant quelques textes dans La Législature, Le Parisien, La Quotidienne, La Lecture. En 1841, "Le Club des phoques", son premier texte publié, le fait remarquer par un patron de presse, Anténor Joly, directeur de L'Epoque. Ce dernier, au moment où naît la vogue du roman-feuilleton, lui demande d’achever l'oeuvre d'un auteur anglais, "Les Aventures d'un émigré". Après un court séjour à Londres, Paul Féval rédige, sous le pseudonyme de Sir Francis Trolopp, un ouvrage pittoresque sur le modèle du succès d’Eugène Sue, "Les Mystères de Londres", qui paraît en feuilletons dans L'Epoque en 1843.

Après une vingtaine de réédition, Paul Féval, désormais célèbre, adopte le train de vie d’un dandy. Il se fait journaliste et fonde un périodique au mois de février 1848. Dans les colonnes du Bon sens du peuple et des honnêtes gens, il milite alors pour l'instauration de l'instruction primaire, gratuite et obligatoire. Plus tard, les événements se précipitant dans la capitale, l’écrivain se demandera alors s’il n’a pas contribué à réveiller la conscience populaire et donc amené la révolution dans la rue. Le conservateur qu’il demeure ne peut supporter cette coupable interrogation.

Dans les années qui suivent, l’écrivain s’essaie à tous les genres littéraires : le roman historique ("Le Bossu" en 1857), le roman policier ("Les Compagnons du silence" en 1857, "Jean Diable" en 1863), le roman fantastique ("Les Revenants" en 1853, "Le Chevalier ténèbre" en 1862) et même le roman régionaliste et bretonnant ("La Forêt de Rennes" en 1851, "Le Loup blanc" en 1856). Il s’oblige ainsi à se mettre régulièrement à sa table de travail pour fournir aux quotidiens parisiens deux à trois œuvres romanesques dans l’année. Un travail harassant digne de Balzac.

Ces excès de labeur, des déboires amoureux, tout se conjugue pour précipiter Paul Féval vers une dépression nerveuse. Bientôt guéri, l’écrivain se marie à la propre fille de son médecin, Marie Pénoyée. Il a trente-huit ans et la jeune femme vingt-quatre. Le couple Féval aura huit enfants, dont Paul-Auguste-Jean-Nicolas Féval, né en 1860, qui continuera l’œuvre de son père. Celui-ci est un auteur en vogue sous le Second Empire, ce qui le conduit au château de Compiègne. Invité en compagnie d’autres familiers de la cour impériale, Mérimée et Offenbach notamment, il est bientôt convié aux réunions littéraires et artistiques de l'Impératrice Eugénie.

Paul Féval est même chargé d'un "Rapport sur le progrès des lettres" en France, publié par l'Imprimerie impériale en 1868. Mais l’écrivain populaire ne sera jamais élu à l'Académie française. Il préside à cinq reprises aux destinées de la Société des Gens de Lettres, à trois reprises à celles de la Société des Auteurs dramatiques. Chevalier de l'Ordre de la Légion d'honneur en 1865, sous l'Empire, l’écrivain sera promu officier quatre années plus tard.

En 1870, l’écrivain est mobilisé en tant que capitaine de la Garde nationale, à Rennes. Ceci le tient éloigné des événements parisiens, le siège de la capitale par les Prussiens comme la Commune. Pendant l’année terrible, il pêche à la ligne, se consacre à l’avancement de son immense cycle romanesque, "Les Habits noirs", quatorze volumes faisant pièce à "Rocambole". Le succès aidant, il est à la tête d'une coquette fortune qu'il va perdre en 1875 dans le gouffre de l'Empire ottoman.

Ruiné, il est fortement influencé à cette période de sa vie par sa femme, fervente catholique, et se convertit, allant jusqu'à vouloir racheter et expurger ses romans pour qu'ils puissent être lus par des enfants. Il s'ensuit un procès avec Dentu, l'un de ses éditeurs, procès qu'il perd. Le romancier entreprend même la rédaction de brochures destinées à l'édification spirituelle, fait construire chez lui un oratoire, participe financièrement à l’élévation du Sacré-Cœur. En 1880, alors qu'il a reconstitué sa fortune, il connaît un nouveau désastre financier. Son voisin, censé faire fructifier ses économies, s'est enfui avec elles.

Ses amis écrivains s'émeuvent de sa situation. Un comité d'aide, composé notamment d’Alphonse Daudet, Alexandre Dumas fils, Charles Gounod, Hector Malot, Victorien Sardou, et présidé par Edmond About, de l'Académie française, recueille des souscriptions. Sa femme meurt en 1884 et la santé de l’écrivain décline. Atteint de crises d'hémiplégie, il se retire chez les frères de Saint Jean de Dieu, à Paris, et meurt le 8 mars 1887. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint François Xavier et il est inhumé au cimetière de Montparnasse. De son œuvre, le cinéma au siècle suivant, réssucite "le Bossu" qui devient un grand succès populaire.



Sa maison à Rennes.

 

Paul_Feval_RennesEn 1728, La Bourdonnaye de Blossac, président à mortier au parlement de Bretagne, fait édifier un hôtel particulier sur une parcelle en L qui jouxte l'hôtel de Brie, construit en 1624.

Le mur qui le sépare de la rue est dans son parti médian percé d'un portail à deux vantaux sculptés et comprend une imposte percée d'une ouverture ovale au monogramme du propriétaire. Bordé par deux pilastres à chapiteau ionique, il est surmonté d'un fronton triangulé dans lequel sont inscrites les armes et la couronne du marquis L. G. de La Bourdonnaye de Blossac.

L'hôtel particulier est placé entre la cour flanquée du porche et le jardin. La parcelle en L fait que la façade est alignée sur cour et sur jardin. Une grille de fer séparait autrefois ces deux fonctions.

La première bâtisse est rythmée par le granit au rez-de-chaussée, le tuffeau à l'étage et un toit à la Mansart. Elle compte sept travées. La seconde, toute en tuffeau, comporte un avant-corps central et deux ailes comptant neuf travées également réparties. Le travail en bossage du calcaire, en chaînage d'angle du pavillon médian, se retrouve aux extrémités des deux ailes. Sur les balcons du premier niveau, figure le monogramme du maître des lieux.

C'est le 30 septembre 1816 au second étage de cet hôtel, rue du Four du Chapitre à Rennes, que naît Paul Féval. Son père est conseiller à la Cour Royale de la ville, mais cette charge ne procure pas des revenus suffisants pour faire vivre une femme et cinq enfants, d’autant plus que Féval-père décède en 1827.

À la suite d'une première expérience peu encourageante comme avocat, il avait été diplômé à Rennes en 1836, il part pour Paris l'année suivante. A partir de ce moment là, on lui connaît de nombreuses adresses, mais aucune à l'heure actuelle, n'est restée en l'état ou accueille un musée en sa mémoire. Citons en quelques unes : rue de la Cerisaie, près de la Bastille, 138 rue du Faubourg Saint-Denis (1854), le 7 rue d’Orléans à Saint-Cloud (1858), le 69 boulevard Beaumarchais (1860), le 80 rue Saint-Maur (1863), nn 1868, il emménage 88 avenue des Ternes, puis 129 rue Marcadet. En 1870, il s’exile à Rennes. Six ans plus tard, mal remis de la défaite de 1870, de deux échecs à l’Académie Française, d’une baisse de popularité et d’une débâcle financière qui met sa famille aux abois, il broie du noir et se relève en se reconvertissant haut et fort à la religion catholique. Ses dernières années, à partir de 1882, se déroulent dans la maladie. Il est accueilli aux Incurables, chez les frères Saint-Jean de Dieu, 19 rue Oudinot à Paris, où il meurt le 8 mars 1887.

"Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi... " La fameuse réplique du Bossu résonne encore dans nos imaginaires d'enfant. C'est que le roman de cape et d'épée, dix fois porté à l'écran par d'illustres réalisateurs, a traversé son siècle et demi sans défaillir. N'oublions pas que Paul Féval qui fut plus lu que Balzac de son vivant et le rival incontesté d'Alexandre Dumas, est encore abonné au box-office.

 

 

 

 

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Merci à Terres d'écrivains, pour les adresses de Paul Féval à Paris.

 

 

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18 janvier 2009

Robert Frost - Ripton Vermont

Biographie de Robert Frost.

 

 

Robert_Frost"Le bonheur compense en intensité ce qui lui manque en durée". 

 

Les meilleurs critiques américains s'accordent à reconnaître que Robert Frost occupe, aux côtés de T. S. Eliot, une place centrale dans la poésie américaine du XXe siècle. On lui reproche parfois le caractère exclusivement champêtre de son œuvre, qui semble condamner toute notre civilisation. Il n'en est pas moins poète, parce qu'il a tenté de communiquer avec sincérité, d'une manière à la fois lyrique et impersonnelle, l'émerveillement qu'il éprouvait à vivre.

 

Il est le seul poète américain à obtenir quatre fois le prix Pulitzer.

 

Ce poète de la Nouvelle-Angleterre est né à San Francisco, le 26 mars 1874, et a passé en Californie les dix premières années de sa vie. À la mort de son père, journaliste politique passionné, il fut ramené par sa mère, qui était institutrice, dans la Nouvelle-Angleterre de ses ancêtres. Il y fit de très bonnes études secondaires et, après avoir enseigné pendant quelque temps dans une école primaire, il suivit des cours de latin, de grec et de philosophie à l'université Harvard. Il en partit sans diplôme au bout de deux ans et essaya alors, sans grand succès, de gagner sa vie comme fermier. Il lui fallut redevenir instituteur, mais sa vocation, depuis son adolescence, était d'être poète. Aussi, en 1912, à trente-huit ans, las d'enseigner, de végéter et d'être incompris dans son pays, il rompit avec son passé et s'installa en Angleterre avec sa femme et ses quatre enfants, dans une petite ferme du Buckinghamshire, puis dans le Gloucestershire. Pour la première fois de sa vie, il y rencontra des poètes tels que Lascelles Abercrombie, W. W. Gibson, Rupert Brooke, Edward Thomas. Encouragé par eux, il publia en 1913 à Londres son premier recueil, "A Boy's Will" (Ce que veut un garçon), qui fut très favorablement accueilli par les critiques anglais. L'année suivante, "North of Boston" (Au nord de Boston) eut encore plus de succès que le précédent recueil.

 

La guerre ayant dispersé ses amis anglais, il rentra aux États-Unis au début de 1915. Il en était parti inconnu, faisant même figure de raté aux yeux des siens. Il y revenait célèbre. "North of Boston" était presque devenu un best-seller. Tout autre aurait été grisé et se serait fait une situation à New York : Frost acheta une ferme à Franconia dans le New Hampshire, puis plus tard à Ripton dans le Vermont. Enfin, il partageait son temps entre ses fermes et les universités où on l'invitait à venir lire ses poèmes ou donner des cours de littérature, ce qu'il fit très régulièrement à Amherst et occasionnellement à Dartmouth et à Harvard. Il n'enseignait pas vraiment : sa fonction était de faire sentir aux étudiants ce qu'est la poésie. Il se définissait lui-même comme "une sorte de radiateur poétique" et comme "un professeur d'oisiveté".

 

Son éditeur aurait aimé qu'il lui remît chaque année le manuscrit d'un nouveau livre ; mais Frost ne voulait pas être une "usine d'automobiles" et il se contenta de faire paraître un recueil tous les cinq ou six ans : "Mountain Interval" (Entre les monts), 1916, dont le titre évoque sa ferme de Franconia, New Hampshire (1923), "West-Running Brook" (Le Ruisseau qui coule vers l'ouest), 1928, "A Witness Tree" (Un arbre témoin), 1942, "A Masque of Reason" (Masque de la raison), 1945, où il fait dialoguer Dieu, Job et Satan, et qui sera suivi de "A Masque of Mercy" (Masque de la miséricorde), 1947, où il met en scène un libraire, Jonas et saint Paul, enfin "Steeple-Bush" (1947), du nom d'une fleur de Nouvelle-Angleterre qui ressemble à la reine-des-prés. Aux poèmes lyriques et narratifs de ses débuts, qui répondaient à des émotions réellement ressenties, succédèrent peu à peu des œuvres composées et souvent spirituelles. Ce qui ne l'empêche pas d'être inspiré jusqu'au bout, comme en témoigne son dernier recueil, "In the Clearing" (Dans la clairière), 1962.

 

Poète limpide, apparemment sans mystère, il fut populaire et très fêté. Il devint en quelque sorte le poète lauréat des États-Unis, et, lorsqu'il mourut à Boston, le 29 janvier 1963, il était au comble de la gloire.

 

Poète de la Nouvelle-Angleterre, et non pas de tous les États-Unis, il a chanté la vie rude de cette région, les hivers interminables et la solitude oppressante des fermes perdues dans la montagne, mais aussi le soudain réveil de la nature au printemps et les joies que procurent les travaux des champs. Sans tomber cependant dans le régionalisme : il s'est lui-même proclamé "universalist"; son sujet n'est pas le fermier de Nouvelle-Angleterre, mais l'homme face au monde. Ses poèmes sont des métaphores, ou des "synecdoques", disait-il. Chacun d'eux est "une partie prise pour le tout", un fragment du puzzle universel dont le poète essaie de reconstituer le dessin.

 

Il n'écrivait pas par jeu, mais pour voir plus clair en lui-même et dans le chaos du monde. "Tout poème clarifie quelque chose". Par "clarifier", il entendait "faire prendre conscience" d'horizons infinis sans donner pour autant dans le mysticisme ou la sentimentalité. Il ne s'apitoie jamais sur l'homme ni ne se lamente sur son insignifiance. Mais son stoïcisme n'exclut pas l'angoisse. Pour lui, comme pour les plus désespérés des poètes, la vie peut-être débouche sur le néant ou l'absurde plutôt que sur Dieu et l'harmonie, mais ironie et humour à tout moment freinent ses envolées lyriques et l'empêchent de sombrer dans le désespoir. Toute son œuvre mériterait le titre d'un de ses poèmes : "Feu et Glace". Un feu caché y couve ; la glace de son scepticisme ne l'empêche pas de promener sur le monde un regard curieux et de décrire avec amour le décor dans lequel évoluent ces étranges créatures qu'on appelle les hommes et qui ne savent pas très bien ce qu'elles font là. Ses poèmes commencent par l'émotion (begin in delight) et s'achèvent par la sagesse (end in wisdom).

 

Homer Noble Farm sa maison à Ripton dans le Vermont.

 

 

 

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Robert Frost a acheté cette ferme un an avant le décès de sa femme en 1938, afin d'avoir un pied à terre dans le Vermont car il enseignait la poésie à la "Bread Loaf School of English of Middlebury College".

La propriété est composée d'un large corps de ferme et d'une grange.

 

De nos jours, la propriété appartient au Middlebury College, le corps de ferme est utilisé par les enseignants.

 

Robert Frost utilisait la petite grange située sur une petite colline un peu à l'écart du bâtiment principal. C'est là qu'il écrivait. Il aimait aussi recevoir dans cette grange, ses amis et ses admirateurs pour de longues discussions qui finissaient tard dans la nuit. Plusieurs de ses amis, dont Peter Stanlis, Reginald Cook et Larry Thompson, ont mentionné cette grange dans leurs écrits.

 

De nos jours, cet endroit fragile, n'est ouvert que pour de grandes occasions.

 

Les conférences de la Bread Loaf Writter's qui ont commencé dans les années 20, ont toujours lieu de nos jours. En 1999, à l'occasion du 125ème anniversaire du poète, un grand rassemblement d'universitaires, d'amis de Robert Frost a eu lieu pendant trois jours à la Homer Noble Farm.

 

Ce lieu de mémoire a été saccagé le 31 décembre 2007 :

 

 

"Le sergent Lee Hodsen a déclaré qu'une cinquantaine de personnes devait se trouver sur les lieux durant cette soirée improvisée.

 

Ayant fracturé un carreau pour entrer, tables et chaises ont été brisées pour faire le ménage par le chaos. Appareils ménagers, plats, meubles en osier et buffets ont subi également les foudres des jeunes frigorifiés, qui auront mis le feu à tout ce bois pour se réchauffer, le bâtiment n'étant pas chauffé.

 

Autre détail fort agréable, des bouteilles de bière et des canettes vides, autant que des gobelets en plastiques jonchaient le sol. On appréciera leur degré d'alcoolémie en notant qu'ils ont vomi dans le salon...

 

Aucune arrestation à ce jour, même si la traque s'est organisée. Les dégâts n'ont de fait été constatés que plusieurs jours après par un randonneur. Il a ensuite averti la police de Middlebury College, chargée de la surveillance du site".

Le 18 janvier 2008, vingt-huit personnes ont été interpellées et reconnues coupable d'avoir participé à ce saccage.

 

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Dégats causés par une surpise partie sauvage le 31 décembre 2007

 

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The Friends of Robert Frost.

Une promenade avec Robert Frost (1955).

 

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9 février 2009

Dylan Thomas - Laugharne

Biographie de Dylan Thomas.

 

Dylan_Thomas"Un alcoolique est quelqu'un que tu n'aimes pas et qui boit autant que toi".

 

 

 

 

 

Dylan Marlais Thomas, né à Swansea (pays de Galles), le 27 octobre 1914 fut un écrivain précoce mais ne connut qu'une assez brève carrière.

Au cours de ses études (1925-1931) au lycée de sa ville natale, où son père enseignait l'anglais, il compose déjà d'habiles poèmes. Certains d'entre eux (et ce sera aussi le cas pour quelques autres jusqu'en 1934) sont écrits en collaboration, notamment avec Daniel Jones, les deux "mystificateurs" composant alternativement vers pairs et impairs.

La période suivante, qui le voit travailler pour le South Wales Daily Post et tenir des rôles au Swansea Little Theatre, est riche en activité poétique : après quelques pièces qui paraissent dans le New English Weekly et le Sunday Referee, elle culmine avec la publication en décembre 1934 du recueil "Eighteen Poems". En 1936, année de l'exposition surréaliste de Londres, à laquelle il participe, Thomas fait paraître la nouvelle série des "Twenty-Five Poems".

En 1937, il se marie avec Caitlin MacNamara (1913-1994) et aura trois enfants avec elle, malgré une relation houleuse et entachée par des écarts conjugaux, Caitlin étant proche du peintre Augustus John. Un premier garçon nommé Llewelyn naît en janvier 1939 (décédé en 2000), puis une fille en mars 1943, prénommée Aeronwy, et enfin un autre garçon, Colm Garan, naît en juillet 1949.

A la veille de la guerre (août 1939) il donne "La Carte du Tendre" (The Map of Love), qui comprend une quinzaine de poèmes et sept petites œuvres en prose (dont celle à laquelle le volume doit son titre), et, en avril 1940, "Portrait de l'artiste en jeune chien" (Portrait of the Artist as a Young Dog), dans lequel il évoque des souvenirs marquants de son enfance.

Réformé, il écrit de 1940 à 1944 plusieurs scénarios de films documentaires, et apporte de 1945 à 1950 sa collaboration à la B.B.C. Après la publication, en 1946, du recueil de poèmes "Morts et entrées" (Deaths and Entrances), il s'oriente davantage vers la prose et la production d'œuvres dramatiques : scénario d'un long métrage, "Le Docteur et les démons" (The Doctor and the Devils, 1953), et une pièce "vocale", le célèbre "Au bois lacté" (Under Milk Wood-A Play for Voices) qui paraîtra en volume après sa mort, en 1954.

Il se fait aussi lecteur de poèmes, c'est au cours de son quatrième voyage aux États-Unis, où il rencontrait à ce titre un très vif succès, qu'il meurt quelques jours après son trente-neuvième anniversaire.

Dylan Thomas aimait se vanter de sa consommation d’alcool. Durant un accident survenu le 3 novembre 1953, il retourna au Chelsea Hotel de New York et déclara: "I've had 18 straight whiskies, I think this is a record" (j’ai bu 18 whisky, je pense que c’est un record). Six jours plus tard, pendant sa tournée promotionnelle new-yorkaise à la White Horse Tavern, de Greenwich Village (Manhattan), il s’évanouit après avoir trop bu.

Un peu plus tard, Thomas s'éteint au St Vincent Hospital de New York. La cause première fut une pneumonie, accompagnée d'une faiblesse du foie et d'une hypertension intra-crânienne (souvent causée par un hématome ou un œdème cérébral, mais aussi par une défaillance du foie) en causes aggravantes. D’après Jack Heliker, ses derniers mots ont été : "After 39 years, this is all I've done" (Après 39 ans, c’est tout ce que j’ai fait). À la suite de sa mort, son corps fut rapatrié au Pays de Galles pour être enterré à Laugharne, ville qu’il appréciait. En 1994, sa femme Caitlin fut mise en terre à ses côtés.

En dehors des œuvres poétiques rassemblées en 1952 (Collected Poems), on notera, en publication posthume : "Très tôt un matin" (Quite Early one Morning, 1954), qui réunit diverses causeries faites à la B.B.C.,  "Une vue de la mer" (A Prospect of the Sea, 1955), où l'on trouve de brèves histoires et des essais que l'auteur souhaitait conserver et qui constitue pour une part un complément à l'autobiographie du "Portrait", quant au curieux "Aventures dans le commerce des peaux" (Adventures in the Skin Trade, 1955), dont certains passages avaient paru séparément en 1941 et en 1953, c'est une fantaisie romanesque, demeurée inachevée, qui mêle constamment rêve et réalité.

Dylan Thomas est unanimement reconnu comme l’un des plus brillants poètes du XXe siècle de langue anglaise, on le considère comme le leader de la littérature anglo-galloise. Son univers vif et fantastique était un rejet des conventions de son siècle. À l’inverse de ses contemporains qui tendaient vers des sujets politiques et sociaux, Thomas exprimait ses émotions avec passion et cela se ressent dans son style, à la fois intime et lyrique.

 

Sa maison à Laugharne.

 

 

 

 

 

Boat_House_LaugharneEn 1934 Dylan Thomas en compagnie du poète Glyn Jones, visite Laugharne et tombe sous le charme de cette ville côtière du Pays de Galles. Il l'a décrite comme "la ville la plus étrange du Pays de Galles". Située au sud du pays, cette tranquille bourgade, d'expression anglaise, donc isolée en terre galloise, était réputée pour l'exenticité de ses habitants. Parmi eux un célèbre passeur sourd-muet et un original ayant converti une Rolls en "Fish & chips" ambulant.

C'est aussi dans cette ville qu'il retrouva Caitlin, sa future femme, en juillet 1936. A cette époque celle-ci était la compagne du peintre Augustus John. Caitlin et Dylan s'étaient rencontrés au début de l'année et il en était tombé aussitôt amoureux. Il va sans dire que l'arrivée du poète n'enchanta guère le peintre. C'est pourtant bien Dylan que Caitlin épousera en 1937, c'est sans doute aussi pour ces raisons que Laugharne était chère à leurs coeurs.

Cette ville "intemporelle, douce et séduisante" devint par la suite, plus par hasard que par choix profond, le lieu de résidence du couple. En 1938, Richard Hugues, un habitant de Laugharne que le poète comptait parmi ses amis, leur a trouvé un logement à prix abordable. Cette maison appellée Eros, située rue Gosport était modeste mais convenait parfaitement aux besoins du couple.

Le couple est très vite devenu un sujet de curiosité pour les habitants de Laugharne, Paul Ferris écrit dans sa biographie du poète "les voisins jettaient des coups d'oeil à travers les rideaux dans l'espoir d'apercevoir la jeune Madame Thomas en robe d'intérieur pourpre, ou bien observaient son mari, qui était supposé être un écrivain où quelque chose dans le genre, trottiner jusqu'en bas de la colline pour aller chercher de l'eau à la fontaine publique vêtu de son pyjama et d'un pardessus".

Trois mois après leur installation à Eros, ils ont déménagé pour Sea View, une maison plus spacieuse mais tout autant spartiate. Pendant que Caitlin attendait leur premier enfant, Dylan travaillait sur son troisième volume de poésie "La Carte du Tendre", mais les dettes et l'incertitude, alliés au besoin de stabilité du à la naissance de leur fils, ont fait qu'en mai 1940 ils ont quitté Sea View et Laugharne.

Ils y sont retournés en 1949, lorsque Margaret Taylor, épouse de l'éminent historien AJP Taylor, et bienfaitrice de Dylan a acheté pour eux Boathouse pour la somme de 3000 £. Le poète adorait cette maison avec une vue imprenable sur la mer au spectacle toujours renouvelé. A cette époque, Caitlin attendait leur troisième enfant qui devait naître en juillet.

Boathouse fut la dernière demeure du poète. Après son décès à New York, son corps fut rapatrié en Grande Bretagne, il repose dans le cimetière de St Martin's Church, où son épouse le rejoint en 1994.

La maison est devenue un lieu de pélerinage pour tous les admirateurs du poète. En 2003, elle a été transformée en musée et on peut voir les pièces comme au temps de Dylan, lorsqu'il y habitait et y écrivait ses oeuvres, avec une multitude de papiers, jonchant même le sol.

Non loin de la maison se trouve la mairie de Laugharne avec son horloge et sa girouette, image que l'on retrouve dans sa célèbre pièce "Au bois lacté" :

"We are not wholly bad or good
Who live our lives under Milk Wood,
And Thou, I know, will be the first
To see our best side, nor our worst"

"Nous ne sommes pas totalement mauvais ou bon
Nous qui vivons nos vies au bois lacté,
Et toi, je le sais, tu seras le premier
Qui verra notre côté le meilleur, et non le pire"

 

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Dylan Thomas sur le site d'Esprits Nomades.

Dylan Thomas : Site officiel.

The Dylan Thomas Boathouse, Laugharne.

 

The life of Dylan Thomas.

 

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4 octobre 2009

John Ruskin - Brantwood House

 

Biographie de John Ruskin.

 

 

john_ruskin"L'art est beau quand la main, la tête et le coeur travaillent ensemble".

John Ruskin (8 février 1819 - 20 janvier 1900) est un écrivain, poète, peintre et critique d'art britannique, issu d’une famille d’origine écossaise. Son père, M. John James Ruskin, Écossais d’origine, était à la tête d’une importante maison de vins à Londres. Après des débuts assez difficiles dans la vie, il jouissait d’une large aisance qui devint bientôt une véritable richesse, car, à sa mort, il laissa à son fils une fortune de cinq millions. Il avait épousé sa cousine, Margaret Cox, une de ces presbytériennes à la fois, sévère pour elle et pour les autres. Elle se consacra à son fils avec un entier dévouement, mais sa tendresse maternelle n’influait pas le moins du monde sur l’austérité de son caractère. "Elle semblait n’avoir jamais eu l’idée de faire plaisir à un enfant, en quoi que ce soit", dit Mrs Ritchie Thackeray en parlant d’elle. Le petit enfant recevait régulièrement le fouet chaque fois qu’il était capricieux ou importun, ou même lorsqu’il tombait dans l’escalier. Ceci pour lui apprendre l’adresse.

Il ne lui était pas non plus permis de posséder des jouets. Un jour, cependant, une bonne tante lui avait fait cadeau d’un polichinelle accompagné de sa femme, car en Angleterre ce célèbre personnage ne se présente guère sans son épouse, Juddy. Ces deux pantins étaient articulés, dorés, superbes. Mrs Ruskin fut bien forcée de les accepter, mais lorsque la généreuse parente ne fut plus là, elle déclara à son fils "qu’il n’avait pas besoin de cela ", et l’enfant ne revit plus son beau jouet.

Naturellement, les bonbons n’étaient pas non plus admis. Le jardin de ses parents, racontait Ruskin plus tard, était pour lui un paradis terrestre, avec cette différence que aucun animal n’y était soumis à l’homme et que tous les fruits y étaient défendus, ces fruits, disait-il, "d’une magnifique abondance, vert tendre, ambre doux, pourpre velouté, courbant les branches épineuses ; grappes de perles et pendeloques de rubis qu’on découvrait avec joie sous les larges feuilles qui ressemblent à de la vigne". Lorsqu’on permettait au petit garçon d’en goûter, cette permission se limitait à un seul grain de groseille.

Comme il arrive souvent en pareil cas, et quelquefois au détriment de la tranquillité des parents, l’enfant, privé de jeux, s’en faisait avec ce qui l’entourait, et peut-être ce système contribua-t-il à développer sa faculté d’observation. Il se faisait des spectacles de tout, du mouvement de l’eau courante, des formes changeantes des nuages, des différences de nuances du feuillage dans le jardin.

Cette disposition était, du reste, un don de famille. Tout négociant de vin qu’il fût, M. John James Ruskin était artiste en même temps ; il peignait à l’aquarelle, s’enflammait, s’enthousiasmait. Il aimait beaucoup les voyages, et l’austère Mrs Ruskin partageait ce goût. Tout petit, John accompagnait ses parents dans de longues excursions que l’on faisait dans une petite voiture conduite par M. Ruskin ; l’enfant était devant, assis entre son père et sa mère sur un petit portemanteau, sa bonne derrière.

 

Vers sa dixième année,  ses parents l’emmenèrent dans de véritables et beaux voyages. La vue des montagnes surtout le jetait dans de véritables extases. L’on dit que, lorsque, petit enfant, son portrait avait été fait par James Northcote, on lui avait demandé ce qu’il voulait qu’on lui donnât comme fond de tableau et qu’il avait répondu : "Des collines bleues".

À quatorze ans, il décrit en vers ses sensations à l’approche de ses collines bien-aimées : "Un frisson d’étranges délices le fait trembler lorsqu’il les voit s’élever à l’horizon, comme un nuage d’été".

Ce fut à Schaffhouse, vers cette époque, qu’il éprouva en voyant les Alpes pour la première fois une impression si forte qu’elle lui parut une véritable révélation du beau et une invitation irrésistible à le faire aimer de ses semblables :

"Le soleil allait se coucher lorsque nous atteignîmes une sorte de jardin-promenade fort au-dessus du Rhin, racontait le poète, encore ému, bien des années plus tard. Il était placé de façon à commander toute la campagne, au Sud et à l’Ouest. Nous regardions ce paysage, aux ondulations basses bleuissant dans le lointain, comme nous aurions regardé un de nos horizons du Molvem dans le Worcestershire ou de Dorking dans Kent lorsque soudainement... voyez... là-bas !

Aucun de nous n’eut un seul instant l’idée de les prendre pour des nuages. Leurs contours étaient clairs comme du cristal, elles se dessinaient en s’effilant sur le fond pur du ciel, et le soleil couchant les colorait déjà en rose. Les murs de l’Eden perdu ne nous auraient pas semblé plus beaux, s’ils nous étaient apparus, ni les murailles de la mort sacrée plus imposantes... Alors, dans la parfaite santé de la vie et le feu du cœur, ne désirant rien être autre que l’enfant que j’étais, ne rien avoir de plus que ce que j’avais, connaissant la douleur suffisamment pour considérer la vie comme sérieuse, mais pas assez pour relâcher les liens qui m’attachaient à elle, ayant assez de science unie à mes impressions pour que la vue des Alpes me fût non seulement la révélation de la beauté de la terre, mais aussi l’accès à la première page de son volume, je redescendis de la terrasse de Schaffhouse avec ma destinée fixée en tout ce qu’elle devait avoir de sacré et d’utile".

Il s’enthousiasmait d’un enthousiasme si intense, qu’il arrivait à communiquer à ses disciples ce qu’il sentait, comme par une force magnétique, même quand sa parole, souvent obscure, laissait sa pensée vague et à demi voilée.

Il devait rester fidèle à cette vocation de "poète du beau" telle qu’il l’avait conçue. En attendant, cet enfant rêveur était loin d’être un oisif. Bien que sa santé, déjà délicate, l’ait pendant longtemps empêché de suivre les cours d’une école quelconque, il travaillait beaucoup à la maison, soit avec sa mère, qui lui donnait des leçons avec une régularité parfaite, soit avec divers professeurs.

À partir de 1828, il put jouir de la société d’une petite cousine, Marie Richardson, que M. et Mrs Ruskin avaient recueillie après la mort de sa mère et qu’ils traitaient en fille. À cinq ans, il était déjà un dévoreur de livres ; à six, il commençait à en fabriquer lui-même.

Il les écrivait en lettres d’imprimerie et avait l’ambition de se faire lui-même toute une bibliothèque.

Sa première œuvre fut une imitation de "Harry et Lucy", un des plus célèbres d’entre les ouvrages d’éducation de Miss Edgeworth. Dans celui de John, il se trouve une maman qui fait toujours de la morale, un papa qui aime la littérature, qui sont exactement le portrait des parents de l’auteur.

Il écrivait aussi le récit de ses voyages. Généralement, ses œuvres enfantines étaient destinées à être offertes à son père le jour d’un anniversaire, ou comme cadeau de nouvel an.

John avait seize ans lorsque son père, qui depuis longtemps lui faisait apprendre le dessin, trouva qu’il avait fait assez de progrès pour qu’on pût l’admettre à "la promotion à la botte de couleurs", comme il disait, et peignant lui-même à l’aquarelle, il procura à son fils les leçons d’un excellent maître de ce genre. John n’en profita que peu de temps, il fit pour développer ce nouveau talent ce qu’il avait fait déjà pour la lecture et l’écriture et trouva qu’il arrivait mieux à son but en travaillant lui-même, guidé par son propre instinct, qu’en suivant les méthodes ordinaires d’enseignement.

Il travailla donc seul, avec les grands maîtres pour modèles. De cette époque date son enthousiasme pour le peintre Turner. C’est aussi à ce moment que se place le travail qui fut comme le germe des "Modern-Painters" (Peintres modernes), un des ouvrages qui ont le plus contribué à sa réputation.

Ruskin se sentait en pleine sympathie avec Turner, parce que le principal mérite de celui-ci était de suivre la nature qu’il aimait tant. À ce moment, une revue, le "Blackwood’s Magazine", se permit une critique assez vive sur un tableau du maître bien-aimé. Ruskin avait alors dix-sept ans.  Il écrivit immédiatement à l’éditeur du Blackwood une véhémente réfutation, dans laquelle il analyse le tableau attaqué avec une richesse d’imagination qui ne le cède qu’à celle du style. Mais avant tout, il jugea convenable de soumettre cette lettre au principal intéressé et l’envoya à Turner avec un billet courtois, dans lequel il lui demandait la permission de publier son travail.

Turner remercia et refusa, exprimant son dédain pour l’attaque anonyme dont il avait été l’objet. C’était un homme au caractère réservé qui, "dans les premiers temps de sa vie, était quelquefois de bonne humeur", disait plus tard Ruskin en parlant de son peintre préféré, et il ne chercha même pas à voir son jeune défenseur, dont il ne fit la connaissance que longtemps après.

Mais le travail du jeune homme lui restait : repris bien des années plus tard, sous le titre de "Turner et les Anciens", il devait former le premier chapitre des "Peintres Modernes", longue suite d’études et de préceptes sur la peinture dont les cinq volumes ne furent terminés qu’en 1860.

En attendant, John était entré à Oxford et y faisait de brillantes études. Sa famille l’aurait volontiers vu se destiner à l’Église anglicane, et sa mère, nous dit un biographe, espérait le voir évêque. Mais les goûts et les aptitudes du jeune homme ne paraissaient guère le porter vers cette carrière.

John Ruskin avait beaucoup désiré épouser la fille de l’un des associés de son père, M. Domeck. Celle-ci était Française et catholique. Une telle union fut jugée impossible. Le chagrin qu’en éprouva John eut une influence néfaste sur son tempérament déjà faible. Il ne fallut pas moins de deux ans de soins, un long voyage et la vue de ses chères montagnes pour le rétablir, mais sa santé était décidément compromise, et pour toujours. La consomption, dont il venait de ressentir une si terrible atteinte, devait le menacer encore plus d’une fois. Une pénible affection de l’épine dorsale donna aussi de vives inquiétudes et finit par courber légèrement sa grande taille. Enfin, dans l’âge mûr, de graves fièvres cérébrales vinrent à différentes reprises ébranler son organisme.

Dans de telles circonstances, il ne pouvait être question pour John d’entrer ni dans l’Église, ni dans le commerce, et, malgré tout, on est stupéfait devant l’énumération de tout ce qu’il a pu faire.

De quinze à vingt ans, il avait publié, dans le "Magazine of Natural History", des articles scientifiques signés : Kata Phusin (selon la nature). Depuis, entre ses nombreux voyages, installé avec ses parents à la campagne, dans la jolie maison de Herne-Hill, outre les cinq volumes des "Peintres modernes" et une prodigieuse quantité d’études et d’articles de revues qu’il nous est impossible d’énumérer, il compose "The Stones of Venice" (Les pierres de Venise) et "The seven lamps or laws of the Architecture" (Les sept lampes ou lois de l’architecture).

Aux livres et aux articles de revues, Ruskin joignait l’enseignement oral. Il avait quarante ans lorsque les cinq volumes des "Peintres modernes" furent terminés. Depuis, il ne parla plus exclusivement d’art et de science. Il ne les abandonna pas, mais il les éleva en quelque sorte et les fit servir à l’enseignement de sa morale, prêchant le culte du beau et ce que nous pourrions appeler la pratique de l’admiration, de celle de la nature surtout, les prêchant à tous dans des conférences où l’on s’étouffait, pour lesquelles on oubliait l’heure des repas, celle des affaires et même, dit-on, celle du cricket !

Plus d’une fois, sans doute, des esprits élevés y trouvèrent la satisfaction de leur besoin d’idéal et une direction pour des facultés non employées. D’ailleurs, Ruskin était un conférencier merveilleux ; son ton, grave au début, s’animait rapidement ; son geste illustrait en quelque sorte sa parole. Les images hardies et charmantes qu’il employait en abondance, la couleur si riche de son style et surtout son enthousiasme communicatif, tout cela devait éblouir le grand nombre de ses auditeurs et les faire passer sur les défauts de son enseignement.

Ce culte du beau pour lequel il se passionnait et passionnait aussi les autres, il le prêchait encore dans des articles de journaux, des lettres adressées à toutes les classes de la société, aux femmes, aux ouvriers. Conférences, études et lettres ont été réunies en volumes, sous des titres poétiques, un peu recherchés et imprécis, tels que la "Couronne d’oliviers sauvages", Sésames et lis", Courants et marées", "Fors clavigera"(la Clé du sort). Ce dernier recueil s’adresse aux ouvriers et traite d’économie sociale.

Égalitaire à sa manière, Ruskin aurait désiré une plus juste rétribution des biens de ce monde, mais sans secousses et sans violences.

Malheureusement, ses systèmes ne sont guère que des utopies. Faute de mieux, il voulait au moins faire profiter chacun des jouissances élevées que Dieu place autour de nous et que peu savent apprécier. Ce résultat, il l’attendait surtout de l’éducation ; il aurait voulu, disait-il, "que le petit berger apprît à jouir de la beauté de la nature au milieu de laquelle il vivait, jusqu’au dessin délicat des feuilles et à la finesse merveilleuse de la mousse".

Non content de parler et d’écrire pour la diffusion de ces idées, Ruskin payait largement de sa personne et de sa fortune. Il occupa pendant de longues années la chaire des beaux-arts fondée à l’Université d’Oxford par M. Slade. Ne trouvant pas cet enseignement suffisant, il fonda à côté, de ses propres deniers, une école de dessin et organisa une superbe collection d’œuvres des maîtres dont les élèves pussent s’inspirer.

Il ne lui suffisait pas de l’impression produite par l’apparition des "Peintres modernes" sur ses contemporains éclairés, dont beaucoup avaient pu dire, avec Miss Brontë : "Ce livre semble m’avoir donné de nouveaux yeux".  Il ne lui suffisait pas non plus d’avoir formé, parmi les architectes et les peintres, de nombreux et fervents disciples, d’avoir donné une forte impulsion au préraphaélitisme et contribué à faire revivre le goût du gothique en Angleterre. Après avoir répété la nécessité de faire pénétrer le sens artistique dans les masses, "pour que chaque ouvrier fasse artistement son métier d’ouvrier", il se mit à l’œuvre lui-même et donna deux fois par semaine, pendant quatre ans, des leçons de dessin dans une école d’adultes, s’occupant avec patience de ses grands élèves. Pour le peuple aussi, il fonda le musée de Sheffield, qui porte son nom, et où les ouvriers purent venir se reposer des laideurs de l’usine en admirant les vitrines pleines de pierres curieuses et brillantes, les planches représentant tous les oiseaux connus, les superbes missels enluminés et les spécimens des plus belles architectures du monde.

Mais le grand rêve de Ruskin, c’était de "proscrire la laideur de la vie". Il aurait voulu supprimer l’affaiblissement et le mal physique, non seulement parce qu’ils produisent la douleur, mais parce qu’ils effacent des joues des enfants et des jeunes filles les belles couleurs de la santé. Les machines, y compris les chemins de fer, lui inspiraient une horreur un peu puérile, mais sincère et vive, comme tout ce qu’il ressentait. Il aurait voulu revenir à l’ancien temps, où l’on n’utilisait pas d’autres moteurs que l’eau et le vent. Pour réaliser ce rêve industriel et essayer ses plans de réforme sociale, il fonda la "St-Georges’ Guild".

 

"Nous allons essayer de rendre quelque petit coin de notre territoire anglais beau, paisible et fécond. Nous n’y aurons pas d’engin à vapeur, ni de chemin de fer ; nous n’y aurons pas de créatures sans volonté ou sans pensée. Là, il n’y aura de malheureux que les malades et d’oisifs que les morts. Nous n’y proclamerons pas la liberté, mais une prompte obéissance à la loi et aux autorités désignées ; ni l’égalité, mais la mise en lumière de toute supériorité que nous pourrons trouver et la réprobation de toute infériorité.

... Nous aurons abondance de fleurs et de légumes dans nos jardins, quantité de blé et d’herbe dans nos champs, et peu de briques. Nous aurons un peu de musique et de poésie.

... Peut-être même une sagesse, sans calcul et sans convoitise".

 

Pour fonder ce demi-paradis terrestre, il acheta une ferme, quelques amis de la Guild donnèrent des terres. On dit que c’étaient des landes ou des rochers qu’ils ne pouvaient cultiver, mais ce doit être une calomnie. Seulement, lorsqu’il eut ces territoires, il s’aperçut qu’aucun des membres de la Guild ne s'y connaissait en l’agriculture, si bien que Ruskin se décida à s’adresser à des communistes et à leur prêter son terrain pour y expérimenter leurs idées sociales, à condition qu’ils y essayeraient aussi ses idées esthétiques.

Un rendez-vous fut pris entre le maître et ses nouveaux associés et fixé à Sheffield. Ruskin y arriva en chaise de poste, avec de superbes postillons, pour ne pas contribuer à enrichir ces affreux chemins de fer. Ils ne parvinrent pas à une entente parfaite. Cependant, Ruskin confia solennellement ses terrains aux communistes, remonta dans sa chaise de poste et disparut avec ses éclatants postillons.

Par malheur, les communistes n’étaient pas non plus d’experts cultivateurs. Ils prirent un fermier, comme l’aurait fait le bourgeois le plus terre-à-terre, et, la ferme ne réussissant pas, on établit à sa place une inesthétique guinguette.

Ainsi finit un des beaux rêves de Ruskin. Mais, son prestige ne paraît pas avoir été ébranlé.

Il est vrai que le poète trouva une revanche sur le terrain industriel. Il avait appris que dans les campagnes du Westmoreland on abandonnait les industries locales, on ne tissait plus à la main, on ne filait plus avec la quenouille à la forme élégante, ni avec le joli rouet d’autrefois, qui se prêtaient à de si gracieuses attitudes et faisaient de si bon fil. Un admirateur de Ruskin, qui habitait le pays, finit cependant par découvrir un rouet caché chez une vieille dame. Il rétablit le filage à la main, sous le patronage du maître. La mode s’en mêla, et le linge Raskin fait à lui seul vivre presque tout le village de Langsdale.

Plus heureuse encore fut la restauration du filage de la laine, entreprise aussi par Ruskin et ses disciples dans l’île de Man, où l’on trouve une race spéciale de moutons noirs. Une usine pour le tissage fut établie au moulin de Laxey. Elle était mue par des chutes d’eau, car la "St-Georges’ Guild" acceptait les forces naturelles. Les pauvres femmes de l’île ne furent plus obligées de demander au malsain travail des mines le pain quotidien, et l’industrie du homespun de Laxey prospère encore de nos jours.

En parlant des œuvres philanthropiques de Ruskin, nous ne devons pas oublier qu’en 1870 il fut un des premiers promoteurs des "Funds for food", œuvre qui avait pour but de procurer des secours aux victimes du siège de Paris.

Du reste, les cinq millions que lui avait laissés son père furent entièrement dépensés en fondations destinées à soutenir les beaux-arts et en charités. Vers la fin de sa vie, Ruskin vivait du produit de ses œuvres, lequel était considérable, il est vrai.

La bienfaisance active de Ruskin devait compenser pour lui la privation de bien des joies de famille. Il avait épousé, en 1848, une jeune fille choisie par ses parents avec les meilleures intentions et qui, malheureusement, n’avait avec lui aucune ressemblance d’esprit ni de caractère. Après six ans de vie commune, elle le quitta et fit dissoudre légalement leur union.

Ruskin garda toujours un silence chevaleresque sur des torts qui, tout son entourage en était convaincu, ne pouvaient être de son côté.

Depuis, il vécut avec son père et sa mère jusqu’à la fin de leur vie. Sa cousine Marie était morte jeune, mais il avait trouvé une seconde fois une sœur d’adoption dans une autre cousine, Miss Johanna Agnew, devenue plus tard Mrs Arthur Severn. Elle et son mari entourèrent le poète d’affection après la mort de ses parents, et lorsque, en 1894, la vieillesse l’empêcha complètement de continuer ses travaux, qu’il n’y eut plus pour lui que la vie et les soins de la famille, ce furent eux qui les lui donnèrent jusqu’à ce que le maître s’éteignît doucement dans la chère maison qu’il s’était organisée au bord du lac de Coniston.

Dans sa retraite, l’affection de ses disciples et de ses amis l’avait suivi. Nul peut-être n’en a eu de plus nombreux que lui. Il se les attirait par son extraordinaire puissance de sympathie et les méritait par la vivacité de sa bienveillance. Et cependant sa terrible franchise et la véhémence avec laquelle il exprimait ses indignations lui firent plus d’un ennemi et blessèrent plus d’un ami.

L’on raconte qu’il écrivait une fois à un peintre, sur les œuvres duquel il venait de publier une critique énergique, qu’il espérait que cela n’amènerait aucun changement dans leur amitié, celui-ci répondit :

"Cher Ruskin, la première fois que je vous rencontrerai, je vous renverserai d’un coup de poing, mais j’espère que cela n’amènera aucun changement dans notre amitié".

Moins favorisé encore fut un pauvre clergyman qui, s’étant endetté pour bâtir une église, imaginait de demander des secours à Ruskin. Il n’obtint qu’une réponse foudroyante :

"Pourquoi faites-vous des dettes ? Mourez de faim et allez au ciel, mais n’empruntez pas ! De toutes les églises que l’on bâtit idiotement, celles en fer, comme la vôtre, sont les plus absurdes... Croyez néanmoins que, tout en disant cela, je suis toujours votre dévoué serviteur".

Le clergyman en détresse ne répondit pas à Ruskin qu’à la première occasion il l’assommerait tout en restant son serviteur dévoué. Plus pratique, il vendit cette terrible lettre comme autographe pour dix livres.

On parle encore d’une pauvre dame qui avait prié Ruskin de présider un Congrès féministe et qui en reçut cette réponse, pleine de franchise, mais dénuée de courtoisie :

"Vous êtes toutes également sottes en de telles matières".

L’histoire ne dit pas ce qu’elle répondit, mais, pour l’honneur du féminisme, nous aimons à croire qu’elle ne resta pas bouche close.

Peu à peu gagné par des crises de folie, il mourut à Coniston Lake, près de Brantwood, laissant une autobiographie inachevée, Praeterita (1885-1889). Après sa mort, Marcel Proust donne des traductions de ses livres, en particulier la "Bible d'Amiens", et rédige sa biographie.

 

Brantwood House, Lac de Coniston.

 

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Située dans le plus grand parc national d'Angleterre, dans le Lake District, la ville de Coniston abrite le domaine de Brantwood.

Brant est un mot d'origine scandinave signifiant "colline", la maison est en effet sise sur un promontoire boisé surplombant le lac de Coniston. Bien avant que la maison soit érigée, le site au 18ème siècle était bien connu des promeneurs en tant que "point de vue remarquable".

La maison a été construite à la fin du 18ème siècle par Thomas Woodville et comportait six à huit pièces. Plusieurs propriétaires se succédèrent jusqu'à Josiah Hudson, père de Charles Hudson qui fut un prêtre anglican renommé ainsi qu'un des tout premiers alpinistes d'Angleterre, en fit l'acquisition en 1833 et agrandit la maison et les terrains allentours.

En 1852, William James Linton (poète, réformateur social et graveur sur bois victorien), devient le propriétaire cette demeure. Entre 1858 et 1864, Linton vit à Londres et loue le domaine à  Gerald Massey, poète et Egyptologue réputé. Linton récupère sa maison, y séjourne trois ans puis part pour les Etats Unis. En 1871 il vend sa propriété à John Ruskin qui signa sans jamais être venu la voir. Avant de venir y vivre l'année suivante, Ruskin y fait quelques travaux, comme l'addition d'une tourelle, un bâtiment pour son valet et sa famille et des aménagements dans le jardin.

Au début de son installation, Ruskin organisait trois fois par semaine (chaque soir un sujet différent) des "conférences" que l'on nommerait de nos jours "séminaires" sur l'Art, la Littérature et la Sociologie. Quand il était absent, un de ses anciens élèves, Richard Hosken, le remplaçait.

Ruskin a rempli sa demeure d'oeuvres d'art, notamment de peintures de Gainsborough, Turner et des Pre-Raphaelites, ainsi qu'une vaste collection de minéraux, poteries et coquillages.

Ruskin a accueilli en sa demeure sa petite cousine Joan Agnew, qui avait grandi avec lui, son mari Arthur Severn, ainsi que toute sa petite famille.

William Gershom Collingwood, peintre, archéologue et traducteur des Sagas Nordiques, était un visiteur assidu de Brantwood.

En 1878, une nouvelle salle à manger a été établie dans l'aile sud de la maison. Un second étage fut construit en 1890, pour la famille Severn, de même qu'un studio à l'arrière de la maison pour l'usage personnel d'Arthur Severn. C'est aussi à cette époque que d'autres terrains furent acquis.

A la mort de John Ruskin en 1900, la famille Severn hérite du domaine et de ses biens. Dans le testament de Ruskin, il était stipulé expressément que la maison devait être ouverte 30 jours par an aux visiteurs, pour que ceux-ci puissent admirer les oeuvres d'art s'y trouvant. Malheureusement, Arthur Severn n'a pas honoré ce souhait, et a vendu rapidement les plus belles oeuvres.

A la mort d'Arthur Severn, en 1931, le domaine et ses biens furent vendus aux enchères. La maison fut sauvée par John Howard Whitehouse, fondateur de la "Bembridge School" et de la "Birmingham Ruskin Society". Il y établit en 1951 le "Brantwood Trust" afin de perpétuer la mémoire et les collections de John Ruskin.

 

De nos jours, seules quelques pièces sont ouvertes au public. La salle de réception où se trouve le secrétaire de Ruskin, sa bibliothèque, sa collection de coquillages. La papier peint est une copie d'une création de Ruskin, on peut également admirer un de ses dessins représentant le porche nord de la cathédrale St Marc à Venise. Dans le bureau de Ruskin se trouve un tableau de Samuel Prout. La salle à manger construite en 1878 possède une vue sans pareil sur le lac et les montagnes de Coniston. On peut y voir un portrait de Ruskin à l'âge de trois ans peint par  James Northcote. Dans l'ancienne salle à manger, se trouvent des dessins de Ruskin. Enfin, à l'étage, dans la tourelle, la chambre de Ruskin.

Ruskin avait aménagé ses jardins de façon à y expérimenter diverses formes de cultures et de drainages, on y trouve toute une série de collines et de sentiers. Après sa mort, de nombreux arbustes ornementaux ainsi que des arbres ont été plantés. Puis, le tout à été laissé à l'abandon jusque dans les années 1980, puis reconstitué. Le domaine s'étend sur plus de 250 acres et comporte un accès au lac, des pâturages, un bois de chênes et de la lande.

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Brantwood.

 

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19 juillet 2011

Marguerite Yourcenar - Le Mont Noir

Biographie de Marguerite Yourcenar.

 

screenshot_53"Le silence est fait de paroles que l'on n'a pas dites".

Marguerite Yourcenar est née le 8 juin 1903, avenue Louise, à Bruxelles. Sa mère, Fernande, était belge, son père Michel de Crayencour, français, né à Lille, descendait d'une famille de petite noblesse. Fernande mourut 10 jours après la naissance de son enfant.

Michel revint dans la propriété de campagne de ses parents, un château louis-philippard de dix-huit pièces, à deux pas de la frontière belge, le Mont-Noir, détruit par les bombardements de la Grande Guerre. Une bonne s'occupa de Marguerite mais le grand mérite de ce père sera de ne jamais s'être séparé de sa fille, lui qui avait un goût si prononcé pour l'ailleurs, les voyages, la nouveauté.

Nous connaissons quelques miettes de l'enfance de Marguerite. Elle ne fréquenta aucune école. Des institutrices se succédaient à la maison. Elle passa plusieurs hivers dans le Midi de la France où séjournait son père attiré à Monaco par le tropisme du jeu, la compagnie des jolies femmes, autant d'occasions pour dilapider au fil des ans et jusqu'à la ruine, le bel héritage parental.

Michel de Crayencour et sa fille passèrent la première année de la Grande Guerre à Londres, où l'adolescente apprit promptement l'anglais puis ils s'établirent quelque temps à Paris. Marguerite y poursuivit ses études sous le magister de précepteurs intermittents. La visite des musées, d'églises de confessions différentes, la fréquentation des meilleures salles de spectacles comblaient la curiosité précoce de Marguerite et orientaient ses goûts. À Nice, elle obtint la première partie du baccalauréat latin grec qui restera son seul bagage universitaire. Dès l'âge de 16 ans, elle compose des poèmes reniés plus tard. Par jeu elle fabrique avec son père, l'anagramme qui deviendra son nom légal en 1947, Yourcenar. L'initiale Y, symbole d'un arbre aux bras ouverts ne fut pas pour elle, comme le philosophe autrichien Rudolf Kassner le lui fit remarquer plus tard, le moindre prix de ce pseudonyme. Elle lit beaucoup, fréquemment avec son père, fin lettré. Leur choix se portait sur des ouvrages appartenant à la littérature universelle. Michel de Crayencour mourut en 1929 à Lausanne (Suisse) peu avant la parution du premier roman de sa fille, Alexis ou le traité du vain combat. Et de 1929 à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Marguerite Yourcenar livrée à elle-même voyage beaucoup à travers l'Europe. Ces pérégrinations n'excluent pas le travail littéraire. En 1931, elle compose un roman, La Nouvelle Eurydice, une pièce de théâtre, Le Dialogue dans le Marécage, et quelques poèmes. En 1933, Denier du rêve et La Mort conduit l'attelage, recueil de trois nouvelles qui, détachées et complétées, deviendront les chefs-d'œuvre de l'avenir.

Un jeune critique et romancier, son contemporain, André Fraigneau, ne resta pas indifférent à ces premières productions. La jeune femme de lettres de son côté, s'éprit d'un amour fou pour son thuriféraire, passion qui ne fut pas payée de retour. Sous le couvert de mythes empruntés à l'Antiquité mais modernisés, interrompus par de brèves confidences personnelles, le drame de cet amour refusé devint le sujet d'un recueil poétique émouvant, Feux.

Peu après cet échec sentimental, Marguerite Yourcenar se lia d'amitié avec le poète grec André Embiricos, compagnon de voyages dans l'archipel balkanique. Elle composa alors la superbe série des Nouvelles orientales chaudement accueillies par la critique.

Et en 1937, à Paris, se place une rencontre déterminante pour la vie de Marguerite Yourcenar, celle d'une universitaire américaine de son âge, Grace Frick. Après quelques voyages en Europe, les deux amies se séparent. Grace rentre aux États-Unis tandis que Marguerite compose à Capri, Le Coup de Grâce, roman au titre ambivalent. Sous prétexte de raconter l'histoire tragique de deux jeunes gens pris dans la tourmente des guerres baltiques au début du XXème siècle, le titre et le contenu de l'ouvrage pourraient suggérer la fin des amours passés et l'apparition de Grace dans la vie affective de la romancière.

À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Grace Frick invite Marguerite Yourcenar désemparée à se rendre aux États-Unis. Celle-ci s'embarque pour un séjour de six mois qui se prolongera pour devenir toute une vie. En 1942, les deux amies découvrent sur la côte de l'État du Maine au nord-est des États-Unis, l'île des Monts-Déserts où la nature est très belle. Elles y acquièrent une modeste maison en bois toute blanche qu'elles agrandissent, aménagent avec goût et baptisent Petite Plaisance. C'est là, dans cette "cellule de la connaissance de soi" maçonnée de livres (on en a dénombré près de 7000) que la romancière a composé le reste de son œuvre, autrement dit ses chefs-d'œuvre.

Ce n'était pas une entrée en solitude. La porte était ouverte à de nombreux amis. Le voisin le plus proche disait : "Discuter avec Madame, c'était comme ouvrir une encyclopédie". Madame travaillait beaucoup sans assiduité toutefois. Elle s'interrompait pour pétrir le pain, balayer le seuil, après les nuits de grand vent ramasser le bois mort. Le climat subpolaire de l'île poussait les deux occupantes à quitter leur gîte pendant l'hiver. Elles parcouraient l'Europe des pays scandinaves aux îles Canaries, de l'Angleterre à Leningrad. Marguerite Yourcenar donnait des conférences et engrangeait à chaque déplacement des connaissances utiles pour ses œuvres en gestation.

Rôdant à travers le monde, elle justifiait la question posée par Zénon, le protagoniste de L'Œuvre au noir : "Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait au moins le tour de sa prison ?" Hélas ! Un mal incurable frappa son amie qui pendant vingt ans lutta avec un héroïsme acharné, contre le cancer qui la rongeait. Les dernières années de souffrance de la malade, Marguerite Yourcenar condamnée à la claustration écrivit, résignée : "On voyage toujours, on voyage avec la terre". Grace Frick mourut le 18 novembre 1979, manquant de peu la consécration de son amie, l'élection à l'Académie française.

Pendant ces années de compagnonnage, la romancière libérée de toute préoccupation terre à terre, élabora ses deux grands chefs-d'œuvre, longtemps mûris, souvent repris, Mémoires d'Hadrien paru en 1951 et L'Œuvre au Noir en 1968, au moment de la grande crise universitaire et sociale qui secouait la France, des Essais dont le plus important s'intitule : Sous bénéfice d'inventaire, des traductions, hommages rendus les unes à la poésie des Noirs américains, sous le titre Negro Spirituals, les autres à la poésie grecque du septième siècle avant J.C. au sixième siècle de notre ère, La Couronne et la Lyre ainsi que les deux premiers volumes de sa chronique familiale, Le Labyrinthe du monde.

Jean d'Ormesson fut l'artisan principal de l'élection révolutionnaire d'une femme à l'Académie française. Très lié à Roger Caillois, grand admirateur des œuvres de Yourcenar, il proposa tout naturellement celle-ci au fauteuil de celui-là. La lutte pour l'élection fut rude. On reprochait pêle-mêle à la candidate d'être une femme, d'être laide, d'avoir trop lu, d'avoir la nationalité américaine, de mépriser les Juifs, de refuser la visite traditionnelle aux Académiciens cependant pas obligatoire, arguments plus ou moins fallacieux. La cérémonie d'investiture le 27 janvier 1981, fut solennelle; le discours de la récipiendaire d'une haute et brillante tenue.

L'académicienne ne fréquenta guère les bancs de son Académie. Immédiatement reprise par la soif des voyages elle se rendit au Kenya, en Inde avec un jeune et nouveau compagnon, Jerry Wilson, dont la disparition en 1986, laissa un vide irréparable dans l'existence de la romancière désormais lasse et seule. Elle termine en 1982 la rédaction de son dernier livre, Un homme obscur, beau roman testamentaire où l'on retrouve Marguerite Yourcenar célébrant la flore et la faune, l'amour, gloire éphémère, lumière dans la vie, et une fois encore exprimant l'angoisse d'un homme près de mourir.

Elle ne parvient pas à mener à son terme le dernier volume de sa trilogie familiale. Quoi ?L'Éternité, titre emprunté à une poésie de Rimbaud qui répondait à sa propre interrogation :

                     C'est la mer mêlée au soleil.

 

Marguerite Yourcenar est décédée le 17 décembre 1987 des suites d'un accident cérébral. Ses cendres serrées dans deux étoles blanches puis enveloppées dans le châle qu'elle portait le jour de sa réception à l'Académie française reposent à côté de celles de Grace Frick au cimetière de Somesville, non loin de Petite Plaisance.

Le 16 janvier suivant, se déroula une cérémonie à la mémoire de la défunte en l'église de l'Union Church à Northeast Harbor. On y lut des textes choisis par ses soins dont un poème d’une religieuse bouddhiste du XIXème siècle :

Soixante-six fois mes yeux ont contemplé les scènes changeantes de l’automne
J’ai assez parlé du clair de lune 
Ne me demandez plus rien 
Mais prêtez l’oreille aux voix des pins et des cèdres quand le vent se tait. 

 Puis Walter Kaiser, ami et dernier traducteur de la romancière, prononça un hommage funéraire à la mémoire de celle qui  :

"savait que le destin de l’homme  est inexorablement tragique et que, comme le chante Job,  l’homme, né de la femme, a la vie courte, mais des tourments à satiété. Elle savait aussi, comme Pindare, que l’homme n’est que l’ombre furtive d’un rêve et comme Hamlet, qu’il n’est qu’une transitoire quintessence de poussière. Elle savait les empires éphémères, les amours fugitives, la terre elle-même périssable. (…). Elle pensait avec Keats que ce monde est une vallée où se forge l’âme, où notre intelligence ne devient âme que dans la brûlante alchimie des douleurs et des maux."

 

Lire l'œuvre de Marguerite Yourcenar, c'est se familiariser avec une méditation approfondie sur la condition humaine, méditation servie par un style d'une perfection exemplaire.

 

Le Mont Noir sa demeure.

 

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Le Mont Noir est une colline de 152 mètres d'altitude située dans les monts des Flandres à la frontière franco-belge. Il tire son nom de la présence d'une forte concentration de pins noirs dans le bois qui culmine cette colline. Trois communes se partagent le Mont Noir, deux en France (Saint-Jans-Cappel et Boeschepe) et une en Belgique (Westouter). Situé à l'emplacement d'un ancien poste-frontière, le fait d'être à cheval sur deux pays a été un facteur important du développement de l'endroit, en raison des différences entre les taxes belges et françaises : de nombreux commerces, hébergements, restaurants et même un casino s'y sont d'abord installés, suivis par des infrastructures de loisirs. 

Quelques mois après le décès de sa mère (en 1903), Marguerite de Crayencour (alors âgée de 6 mois) rejoint le Mont-Noir avec son père, dans la propriété de sa grand-mère paternelle. Elle y passe toute son enfance, jusqu’à la vente du château familial en 1912. Elle mène une vie campagnarde et aisée, entourée d’un immense parc, d’animaux et se lie avec les "gens de maison", tout en étant "la petite fille du château". Son père veille à son éducation. L’hiver se passe à Lille, dans une autre propriété de la grand-mère.

"Je dois pourtant beaucoup au Mont-Noir. J’y ai les plus anciens souvenirs que je puisse réussir à dater, […] je lui dois, ce qui compte beaucoup pour moi, ma première familiarité avec les bêtes et les plantes ; j’y ai entrevu ce qu’était la routine journalière de la vie à la campagne d’autrefois, et mon intimité, si facile pour un enfant, avec les gens de maison, presque tous originaires de Saint-Jans-Cappel ou de villages voisins […]. Les Gilles Rombaut, les vieilles Greete, les Josse Kassel et autres personnages populaires de L’Œuvre au Noir sont souvent pour une part inspirés de lointains souvenirs de ce temps-là. En ce qui me concerne, j’ai toujours regretté que mon père ait vendu cette propriété […]. S’il l’avait gardée, […] ç’aurait été quelque chose que de posséder ce pan de colline sous un très beau ciel".

Cette citation, extraite de la lettre écrite à Daniel Ribet par Marguerite Yourcenar le 25 janvier 1975, souligne l’importance du Mont Noir dans la vie et l’œuvre de Marguerite Yourcenar. Le Mont Noir est l’un des trois monts des Flandres de France. À flanc de cette colline, en 1824, le bisaïeul de Marguerite Yourcenar avait fait construire un château qui fut habité par la famille de Crayencour jusqu’à sa vente en 1912. Détruit en 1917 lors des bombardements, le château ne fut jamais reconstruit. Sur le Mont-Noir, seul subsiste aujourd’hui le pavillon du garde et les écuries qui ont été transformées en Centre de Résidence d’Écrivains Européens "Villa Marguerite Yourcenar".

Suite aux vœux de Marguerite Yourcenar, l’emplacement du domaine est aujourd’hui un parc naturel au sein duquel il est possible d’admirer la floraison des jacinthes en mai, le sous-bois aux oiseaux, la grotte que l’auteur, enfant, fleurissait ; ainsi que les arbres, l’étang et les rhododendrons qui ont entouré les premières années de Marguerite Yourcenar dépeintes dans Archives du Nord

Le Musée Marguerite Yourcenar a été créé en 1985 à Saint-Jans-Cappel à l’initiative de Louis Sonneville, instituteur du village, pour rappeler que Marguerite Yourcenar a passé son enfance au Mont-Noir. Ce musée communal, ensuite associé à la Fondation Marguerite Yourcenar, a étendu sa vocation à la préservation du patrimoine littéraire et naturel chérit par l’auteur. Le château des Cleenewerk de Crayencour, au sommet du Mont Noir, dépendait administrativement du village de Saint-Jans. Le musée est géré par l’association des Amis du Musée de Marguerite Yourcenar qui promeut le développement culturel et garantit la pérennité du musée. Le Musée de Saint-Jans-Cappel et le CIDMY travaillent en étroite collaboration afin de permettre au public de connaître la vie et l’œuvre de Marguerite Yourcenar. Le musée offre la possibilité d’accéder à une exposition permanente sur l’enfance de l’auteur et son parcours d’écrivain ; une pièce reconstitue un concentré de "Petite Plaisance". Une vidéo retraçant le parcours de Marguerite Yourcenar y est proposée aux visiteurs ainsi que des promenades de groupes sur le "Sentier des Jacinthes".

"Ici, il y a comme en Hollande, comme dans la Flandre belge, je dirais même dans le Danemark, ces immenses paysages plats avec de grands ciels, où les nuages changent sans cesse l'immensité du ciel, l'humilité et la modestie, et en même temps, la solidité des constructions humaines paysannes, la beauté des arbres, la beauté des grandes rangées d'arbres dessinant, en quelque sorte, la ligne de l'horizon et la beauté d'une atmosphère qui change sans cesse, comme dans certains tableaux du XVIIè siècle, qui ont merveilleusement senti cette beauté particulière du Nord. " Seul obstacle naturel - et, à chaque siècle, obstacle stratégique aussi - sur ces terres basses, surgit la quadruple vague de ces monts de Flandre "qu'ailleurs on appellerait des collines".  

 On entre à pied dans le parc en contournant le "joli pavillon de concierge" mentionné par l'affiche de la mise en vente du château, où habitait Marie Joye, la fille des gardiens. La petite fille du château, que les habitants de Saint-Jans-Cappel appelaient au début du siècle - et que certains évoquent encore ainsi aujourd'hui- "T Meisje van't Kasteel", était sa compagne de jeux. Elles se reverront avec bonheur en 1954, en 1968, en 1980…

 En contrebas, la bergerie abritait alors "un gros mouton tout blanc qu'on savonnait chaque samedi dans la cuve de la buanderie" (Quoi ? L'Eternité). Ce bâtiment est en briques rouges, matériau caractéristique de la région et qui fut utilisé pour le château, bien sûr, mais aussi pour les dépendances encore visibles aujourd'hui : le pavillon de concierge, les écuries, le chalet aux chèvres, le chalet aux roses. Derrière le mur, on peut encore emprunter l'allée qu'évoque Marguerite lorsqu'elle retrace le matin joyeux d'une journée de septembre 1866 qui s'achève en tragédie, puisque Gabrielle, la sœur aînée de Michel de Crayencour, y a trouvé la mort : "la petite cavalcade s'ébranle gaiement le long de l'allée de rhododendrons qui mène à la grille" (Archives du Nord). Au-dessus des écuries, une petite clairière : surplombant le théâtre de verdure, le mur de fondation de l'ancien château des Crayencour se devine plus qu'il ne se voit. "Noémi, Michel, Marguerite, Azélie, Barbe, le vieux cocher Achille, le chauffeur César qui réussissait auprès des femmes, … c'était ici. Azélie, la garde experte en puériculture, que Michel a engagée quand sa jeune femme décida de rentrer à Bruxelles accoucher dans le voisinage de ses sœurs, a consenti à venir passer l'été au Mont-Noir pour former Barbe, naguère femme de chambre de la morte, maintenant promue au rang de bonne d'enfant. ces deux personnes, servies par les autres gens de maison, logent avec la petite dans la grande chambre ovale de la tour, fantaisie gothique de ce château louis-philippard " (Quoi ? L'Eternité).

Une lettre qu'adresse Marguerite Yourcenar, le 23 décembre 1980, à son ami de Saint-Jans-Cappel, Louis Sonneville, fait part de l'émotion ressentie après avoir passé quelques heures sur ce Mont-Noir où elle gambadait, petite fille : "dites à Monsieur et Madame Dufour (en 1980, ils étaient propriétaires de la villa édifiée au-dessus des anciennes écuries du château) que l'un des plus beaux moments de la journée a été celui où j'ai pu considérer un peu longuement, d'une fenêtre de leur chambre à coucher, le paysage presque identique à celui que je regardais de ma chambre d'enfant. Le temps était aboli" ; un paysage dessiné comme ceux des albums de Croy avec, au premier plan, un verger, au second plan des prés et des bois, le village de Saint-Jans-Cappel et, à l'arrière-plan, le beffroi de Bailleul, des champs, des terrils du pays minier, les collines d'Artois.

Non loin, se dressent deux édicules : vers le bas, un joli kiosque de briques et de tuiles, le chalet aux chèvres, vers le haut, un surprenant cabinet d'aisance à deux entrées -celle des maîtres et celle des domestiques-, poétiquement baptisé le chalet aux roses, qui porte la date de 1858.

 

"Le Mont Noir dont j'ai une connaissance intime puisque c'est sur lui que j'ai vécu enfant".
(Archives du Nord)

" Mais que voudrais-je revoir ? Peut-être les jacinthes du Mont Noir ou les violettes du Connecticut au printemps ".
(Les yeux ouverts) 

 

 

 

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Site du Musée Marguerite Yourcenar.

 

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1 août 2008

William Butler Yeats - Thoor Ballylee

Biographie de William Butler Yeats.

 

 

 

William_Butler_Yeats"Dans les rêves commence la responsabilité".

 

Fils du peintre John Butler Yeats, William Butler Yeats, est un poète irlandais, né le 13 juin 1865 à Sandymount (Dublin) et mort le 28 janvier 1939 à Roquebrune-Cap-Martin, en France. Yeats est l'un des instigateurs du renouveau de la littérature irlandaise et co-fondateur de l'Abbey Theatre.

Ses premières œuvres aspiraient à une richesse romantique, ce que retrace son recueil publié en 1893 "Crépuscule celtique", mais la quarantaine venant, inspiré par sa relation avec les poètes modernistes comme Ezra Pound et en lien avec son implication dans le nationalisme irlandais, il évolua vers un style moderne sans concession. Yeats fut aussi un sénateur de l'État libre d'Irlande (Seanad Éireann).


Quand Yeats avait deux ans, sa famille déménagea d'abord de Sandymount, Comté de Dublin, au Comté de Sligo, puis à Londres pour permettre à son père John de poursuivre sa carrière d'artiste. Les enfants Yeats furent éduqués à la maison. Leur mère, nostalgique de Sligo, leur racontait des histoires et des contes de leur comté d'origine.

En 1877, il entre à la Godolphin School pour quatre ans et n'y brille pas particulièrement. C'est là que s'éveille son nationalisme irlandais. Pour des raisons financières, la famille retourne à Dublin vers la fin des années 1880, d'abord dans le centre de la ville puis dans la banlieue de Howth.

En octobre 1881, Yeats termine intègre la Erasmus Smith High School de Dublin. L'atelier de son père est situé non loin et il passe une grande partie de son temps à fréquenter de nombreux artistes et écrivains de la ville. Il reste dans cette école jusqu'en décembre 1883.

C'est pendant cette période qu'il commence à écrire des poèmes et en 1885, ses premiers poèmes, ainsi qu'un essai titré "La poésie de Sir Samuel Ferguson", sont publiés dans la Dublin University Review. De 1884 à 1886, il étudie à la Metropolitan School of Art (actuellement le National College of Art and Design).



Déjà avant d'écrire de la poésie, Yeats associait celle-ci à des idées religieuses.

La poésie de Yeats à cette période est largement imprégnée de mythes et de folklore irlandais mais aussi de la diction des vers pré-raphaélites. C'est Percy Bysshe Shelley qui exerce alors sur lui la plus grande influence et cela demeurera ainsi tout au long de sa vie.


En 1889, Yeats rencontre Maud Gonne, une jeune héritière qui commençait alors à se consacrer au mouvement nationaliste irlandais. Maud Gonne aimait le poème de Yeats "The Isle of Statues".

Deux ans plus tard, Yeats lui propose une vie commune, mais elle refuse. Et ainsi trois fois par la suite en 1899, 1900 et 1901. Elle épouse finalement en 1903 le nationaliste catholique John MacBride. Cette même année Yeats séjourne quelques temps en Amérique et y rencontre Olivia Shakespeare.

En 1896, il est présenté à Lady Gregory par leur ami commun Edward Martyn. Lady Gregory encourage le nationalisme de Yeats et le persuade de continuer à écrire des pièces de théâtre. Bien qu'influencé par le Symbolisme français, Yeats se concentre sur des textes d'inspiration irlandaise, ce penchant est renforcé par l'émergence d'une nouvelle génération d'auteurs irlandais.

Avec Lady Gregory, Martyn et d'autres écrivains parmi lesquels J M Synge, Sean O'Casey, et Padraic Colum, Yeats fonde le mouvement littéraire connu sous le nom de Irish Literary Revival (ou encore Celtic Revival).

Ce groupe acquiert une propriété à Dublin où ils ouvrent l'Abbey Theatre le 27 décembre 1904. La pièce de Yeats "Cathleen Ni Houlihan" et celle de Lady Gregory, "Spreading the News", sont données lors de la soirée d'ouverture. Yeats continuera à s'occuper de ce théâtre jusqu'à sa mort, à la fois comme membre du comité de direction et comme dramaturge.

Contemporain de Wilde, il oscille longtemps entre le Londres décadent de la fin du XIXe siècle et l'Irlande en pleine ébullition indépendantiste. Ses premières poésies se caractérisent par un usage marqué de symboles repris de traditions diverses (irlandaise, kabbale, catholicisme, grecque et romaine). Les œuvres de la maturité forment une véritable cosmogonie. William Butler Yeats conçoit son œuvre comme un tout organique. Chaque poème correspond à une pièce du système général, sensé expliquer l'univers dans son entier. Ce travail aboutit à une trame élaborée, principalement inspirée par une passion pour l'occulte et des souvenirs de la mythologie de Blake. Cependant, les figures bibliques de Blake sont remplacées, chez Yeats, par des motifs tels que la Grande Roue, symbole de toutes les phases de l'Histoire et de toutes les incarnations de l'homme. Ce canevas fournit au poète une imagerie riche, regorgeant de sens symboliques.


William Butler Yeats reçoit le Prix Nobel de littérature en 1923. Le Comité Nobel qualifie alors son œuvre de  "poésie toujours inspirée, dont la forme hautement artistique exprime l'esprit d'une nation entière".

Cependant ses chefs-d'œuvre, "La Tour" (1928) et "L'Escalier en spirale" (1933), sont postérieurs à cette reconnaissance suprême.

 

 

 

Thoor Ballylee sa maison.

 

 

 

2366846734_6613a412dbEn 1917, William Butler Yeats fit l'acquisition de cette tour fortifiée du 16ème siècle, afin de se rapprocher de Coole Park, résidence de Lady Gregory, avec qui il fonda l'Abey Theater de Dublin.

Cette maison forte qui servit onze ans de résidence d'été à William Butler Yeats sa femme et ses deux enfants, est un symbole très présent dans son oeuvre poétique, comme en témoigne l'inscription sur le mur qui fait face à la route.

Il passa le plus clair de ses étés à réaménager les 4 étages de la tour. Il dut l'abandonner en 1928. En 1964, la Kiltartan Society entreprit la restauration du bâtiment, avec le cottage de meunier et la roue de moulin attenants.

Cette tour était un ancien château normand, construit par la famille de Burgo au 16ème siècle. Elle comporte quatre étages, d'une pièce chacun, reliés par un escalier de pierre en spirale, construit dans l'épaisseur du mur externe massif. Chaque étage possède une fenêtre donnant sur la rivière attenante. Sur le toit, une terrasse, que l'on peut atteindre par un escalier très raide partant du dernier étage.

Ce donjon, qui inspira nombre de ses oeuvres, fut restauré en 1961 et inauguré, en même temps que le musée en 1965, l'année du centenaire de la naissance du poète. On peut y voir une collection très intéressante rassemblant les premières éditions des oeuvres de William Butler Yeats, ainsi que des objets, des meubles et des photographies ayant appartenu à la famille.

Ne pas oublier de passer voir à Coole Park, l'arbre aux autographes, où les plus grands auteurs irlandais ont gravé leurs initiales (W. B. Yeats, G. B. Shaw, J.M. Synge, S. O'Casey...)

 

 

 

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Vie et oeuvre de William Butler Yeats : Exposition à la National Library of Ireland.

 

 

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24 décembre 2009

Charles Dickens - Londres

Biographie de Charles Dickens.

 

dickens1"Si j'avais le pouvoir d'oublier, j'oublierais. Toute mémoire humaine est chargée de chagrins et de troubles."

 

Charles Dickens naît le 7 février 1812 à Landsport, à proximité de Portsmouth. Son père, John Dickens, issu d'une famille de domestiques, est employé dans l'administration de l'Amirauté, tout comme son beau-père. En 1816, il est nommé à Chatham, près de Rochester, puis à Londres en 1822. L’enfance de son fils Charles est rythmée par les déménagements successifs des Dickens, qui se fixent à Camden Town, un faubourg ouvrier du Nord de la capitale. Ceux-ci connaissent des difficultés financières et l’enfant doit interrompre ses études en 1823. Son père s’est en effet endetté. Il passe même quelques semaines à la prison de Marshalsea en 1824, tandis que Charles, du mois de février au mois de septembre, doit travailler dans une fabrique de cirage. Cette expérience du monde du travail issu de la Révolution industrielle le marquera pour le restant de sa vie. Il est ensuite placé dans une pension, la Wellington House Academy.

Au mois de mai 1827, l’adolescent trouve à s’employer au service d’un avoué, Edward Blackmore de Gray's Inn. Là également, dans l’étude de l’homme de loi, il mémorise quelques scènes qui l’inspireront par la suite. Dès l’année suivante cependant, Charles Dickens est engagé par le Collège des Docteurs en tant que sténographe, un art qu’il a appris en autodidacte au cours des années passées. Il fréquente en effet avec assiduité les salles de lecture pendant son temps libre. En 1831, Dickens fait son entrée dans le monde de la presse écrite. Divers journaux londoniens, comme The Mirror of Parliament ou True Sun, l’emploient afin de prendre en notes les débats parlementaires à la Chambre. A la même époque, le banquier Beadnells envoie sa fille Maria, dont Charles Dickens était tombé amoureux, achever ses études en France. Ce départ sonne la fin de leur liaison, socialement mal assortie. Au mois d’août 1834, le jeune homme devient journaliste auprès de l’Evening Chronicle.

Cependant, il se fait avant tout remarquer en publiant des récits humoristiques dans les pages du quotidien, sous le pseudonyme de " Boz ". Ces scènes de la vie urbaine, rédigées sur le mode grotesque ou satirique, connaissent un énorme succès populaire. Présenté au directeur du journal, Georges Hogarth, et à sa famille, Charles Dickens tombe amoureux de sa fille aînée, Catherine. Une promesse secrète de fiançailles lie bientôt les deux jeunes gens. La notoriété lui vient alors de la parution, à partir du mois d’avril 1836, des Pickwick Papers. La même année, le 2 avril, il épouse enfin Catherine Hogarth, dont il héberge la jeune sœur Mary à son domicile de Furnival’s Inn, à Holborn. La mort de celle-ci, âgée de seize ans à peine, le 7 mai 1837, affecte profondément Dickens qui l’idolâtrait. Jusqu’en 1852, dix naissances rythmeront la vie du couple, qui s’installe à présent au 48, Dougty Street.

Charles Dickens accepte bientôt le poste de rédacteur en chef du Benthley’s Miscellany, une revue littéraire mensuelle. Celle-ci fait paraître "Oliver Twist", son premier roman, dans ses pages, avant qu’il ne soit publié en volume au mois de novembre 1838. Avec cette première œuvre, l’écrivain montre notamment les effets néfastes de la Poor Law (loi sur les pauvres), qui vient d’être réformée en 1834. Il rédige ensuite "Nicolas Nickleby". Par la suite, ses textes seront publiés dans L’Horloge de Maître Humphrey, un hebdomadaire lancé par Dickens, dont le premier numéro est en vente le 4 avril 1840. Ainsi, en est-il pour "The Old Curiosity Shop" (Le Magasin d’antiquités) quelques mois plus tard et "Barnaby Rudge" en 1841. Au cours de ces années, l’écrivain accède à la célébrité auprès du public anglais. Ses écrits lui assurent de confortables revenus, comme en témoigne l’installation des Dickens près de Regent Park, au 1, Devonshire Terrace, York Gate.

Pendant l’été 1841, Charles Dickens effectue un premier voyage en Écosse. L’année suivante, il est reçu avec enthousiasme aux États-Unis, où il rencontre Edgar Poe, puis au Canada. L’écrivain se fait l’avocat du copyright, le droit d’auteur alors peu respecté outre-Atlantique. Cependant la publication de ses "Notes américaines" à son retour, puis celle de "Martin Chuzzlewit" en 1843, un nouveau roman où il critique le matérialisme américain, susciteront de vives réactions chez ses anciens hôtes. Dès cette époque et jusqu’en 1848, Charles Dickens rédige des "Contes de Noël". Se succèdent ainsi : "A Christmas Carol" (Le Carillon de Noël), "The Chimes", "The Cricket on the Hearth" (Le Grillon du foyer), "The Battle off the Life" (La Bataille de la Vie), "The Haunted Man". L’homme de lettres, fêté par ses contemporains, séjourne fréquemment en Italie, en Suisse et en France, où il rencontre les grands écrivains de l'époque.

Débordant toujours d’activité, Dickens crée une troupe de théâtre en 1845. L’année suivante, il fonde un journal, le Daily News, qui paraît à partir du 21 janvier. Ses préoccupations sociales l’amènent à soutenir également l’initiative d’Angela Burdett-Coutts, qui aide dans son institut d’Urania Cottage les prostituées à commencer une nouvelle vie. Après "Dombey and Son" en 1848 commence la parution de "David Copperfield", un roman qui compte comme toujours quelques épisodes autobiographiques. L’écrivain lance également Household Words. Cet hebdomadaire, dont le premier numéro paraît le 30 mars 1850, obtient un grand succès auprès du public. "Bleak House" en 1852, puis "Hard Times" en 1854, deux œuvres où la critique du capitalisme se fait plus virulente, paraissent dans ses pages. En 1851, les Dickens s’installent à Tavistock House. Pendant l’été 1853, ainsi que l’année suivante, l’écrivain effectue un séjour en famille sur la côte française, à Boulogne-sur-Mer. Au mois de mars 1856, il fait l’acquisition d’une maison de campagne à Gad’s Hill Place, près de Rochester. Ceci permet aux couples et à leurs enfants de s’éloigner de Londres.

Au cours de l’été 1857, c’est à Gad’s Hill que l’écrivain reçoit la visite d’Hans Christian Andersen, qui l’admire. Peu après, il fait la rencontre d’Ellen Ternan, une jeune actrice qui a rejoint sa compagnie de théâtre. Celle-ci joue à cette époque à Manchester The Frozen Deep, une pièce écrite en collaboration avec Wilkie Collins. En 1858, Charles Dickens se sépare de sa femme. L’événement a un tel retentissement qu’il doit s’expliquer publiquement sur leur incompatibilité d’humeur. En 1853, paraît "A Child’s History of England" (Histoire d'Angleterre à l'usage des enfants). La même année, Dickens commence à organiser des lectures publiques de ses œuvres. Au mois de décembre, il donne ainsi rendez-vous à ses lecteurs à Birmingham. Cette initiative, qui se fera de plus en plus fréquente, rencontre un immense succès, tant en Angleterre qu'à l’étranger, aux États-Unis notamment, où l’écrivain se rend de nouveau en 1868.

Toujours à son travail d’écriture, Charles Dickens achève "Little Dorrit" en 1855. Quatre années plus tard, son périodique, qui est une réussite artistique et commerciale, change de titre : Household Words (" Paroles familières ") devient ainsi All the Year Around (Tout le long de l’année). Dès le 15 novembre 1859, "A Tale of Two Cities" (Histoire de deux villes) commence à paraître en feuilletons dans ses colonnes. Viennent ensuite "Great Expectations" (Grandes Espérances) l’année suivante puis "Our Mutual Friend" (L’ami commun) en 1864. L’année suivante, au retour d’un de ses fréquents voyages à Paris en compagnie d’Ellen Ternan, Dickens échappe à la mort lors d'un grave accident ferroviaire à Staplehurst, le 9 juin. L’écrivain en demeure choqué pendant quelques temps. S’il poursuit inlassablement ses lectures publiques, devenues payantes en 1858, sa santé se dégrade à présent et ces séances doivent être fréquemment interrompues en 1869, sur l’avis des médecins.

Épuisé, il entame néanmoins un nouveau roman, "The Mystery of Edwin Drood"qui restera inachevé. Contraint de se reposer dans sa propriété de Gad' s Hill, Charles Dickens décède le 9 juin 1870. Il repose à l’abbaye de Westminster, dans le " coin des poètes ".

 

 

Sa maison à Londres.

 

23_DecAu 48 Doughty Street, dans le quartier de Bloomsbury à Londres, se trouve le musée Charles Dickens. Ce musée, qui a ouvert ses portes en 1925, se trouve dans la seule maison encore debout de nos jours où l'écrivain a séjourné de 1837 à 1839. Sur quatre étages, les visiteurs peuvent admirer des peintures, des éditions rares, des manuscrits et des meubles originaux ayant appartenu à la famille Dickens, ainsi que de nombreux articles retraçant la vie de l'une des personnalités les plus populaires et les plus aimées de l'ère victorienne.

Charles Dickens et sa famille ont vécu au 48 Doughty Street, d'avril 1837, exactement un an après son mariage avec Catherine à décembre 1839. Ce qui correspond à une période de grande prospérité pour le jeune nouvelliste. La parution des "Pickwick Papers" était un tel succès que c'est grâce aux rentrées d'argent que le couple pu quitter Furnival’s Inn, à Holborn et s'installer à Bloomsbury.

A cette époque, Doughty Street était une rue privée, isolée aux deux extrémités par des portes gardées. Il ne vécut que deux ans et demi en ces lieux, période très courte par rapport à ses autres domiciles, mais c'est durant cette période qu'il écrivit et publia certains de ses plus célèbres travaux, tels que "The Pickwick Papers", "Oliver Twist" et "Nicholas Nickelby". Ce fut une période extrémement active et productive pour lui.

La famille de Dickens augmentait avec sa renommée ; après la naissance de son troisième enfant, il devint nécessaire de rechercher un logement plus spacieux, c'est ainsi qu'ils déménagèrent pour le 1 Devonshire Terrace à Regents Park,  demeure qui fut détruite en 1959. La maison de Doughty Street, quant à elle, faillit disparaître en 1923, mais fut sauvée par l'association "the Dickens Fellowship" créée en 1902, qui a soulevé l'hypothèque et racheté la propriété. La maison fut rénovée et le musée Charles Dickens créé. Notons que de son vivant Charles Dickens avait été l'un des principaux instigateurs de la création du musée Shakespeare à Stratford upon Avon.

Dans tous les livres de Dickens, Londres occupe une part importante de l'oeuvre. On découvre au fil des histoires des descriptions remarquablement vivantes des vieilles auberges, de la Tamise, de la City et de l'East End. Dickens travaillait étroitement avec les artistes qui illustraient ses livres, leur donnait un résumé général de ses histoires dès le départ, et approuvait les dessins, s'assurant que les personnages et les décors apparaissaient tels qu'il se les représentait.

Le "Grand Londres" comptait une population de seulement 2,2 millions de personnes en 1841 (contre 7 millions aujourd'hui), et la vie quotidienne était très difficile pour la majorité des habitants. L'espérance de vie pour le Londonien moyen à l'époque de Dickens n'était que de 37 ans et un grand nombre de choses que nous tenons à présent pour acquises, comme de l'eau pure, étaient une rareté. L'air de Londres était très pollué et tout était noir de suie, sauf les immeubles les plus récents. Les rues étaient inondées de boue et d'eaux usées et les piétons devaient faire attention aux pickpockets qui vivaient de leurs larcins.

D'après le Dr Florian Schweizer, du London's Dickens Museum : "Si un Londonien d'aujourd'hui pouvait remonter dans le temps jusqu'à l'époque victorienne, il aurait l'impression que ses cinq sens sont littéralement pris d'assaut. Londres était bruyante, sombre et malodorante, la saleté était repoussante et il régnait une extrême pauvreté dans les quartiers qui sont maintenant les plus à la mode."

Aux yeux d'un visiteur venu d'une petite ville ou de la campagne, le Londres de Dickens serait apparu comme un immense chantier de construction. La City, jusqu'alors quartier résidentiel, était en train de devenir un centre bancaire et financier, et ses anciens résidents se déplaçaient vers les banlieues, faisant chaque jour le trajet vers le centre, les transports en commun avaient fait leur apparition.

La gare ferroviaire de Paddington avait déjà été construite, mais il n'y avait pas encore de métro, et les gares importantes de Waterloo et de King's Cross n'existaient pas.

Buckingham Palace et Trafalgar Square existaient, et la colonne de Nelson fut érigée l'année où parut "A Christmas Carol", mais les quatre lions de bronze qui sont au pied ne seraient sculptés et coulés que plus tard, tout comme la statue d'Eros à Piccadilly. Le Royal Albert Hall n'existait pas (il fut bâti en l'honneur du mari très aimé de la reine Victoria, le prince Albert, après la mort de celui-ci, pour devenir un centre des arts et des sciences, grâce aux recettes de la Grande Exposition de Crystal Palace qu'Albert avait organisée en 1851). Tower Bridge non plus n'existait pas.

La tour de l'horloge qui abrite Big Ben était en construction, tout comme le palais de Westminster, les bâtiments originaux ayant été détruits par le feu en 1834. Le musée de cire de Madame Tussaud, qui est encore aujourd'hui l'une des attractions touristiques les plus populaires de la ville, a ouvert ses portes en 1835 à l'emplacement actuel, dans Baker Street. Dickens vécut tout près de là et se rendait fréquemment au musée.

A l'époque de Dickens, les rues de Londres étaient éclairées au gaz, par des réverbères, et des centaines d'allumeurs de réverbères sillonnaient la ville pour les allumer à la tombée de la nuit.

Il n'y avait pas de voiture du temps de Dickens, et pour les riches, la façon la plus rapide de se déplacer était à cheval ou en voiture à cheval. On estime aux environs de 250 000 le nombre de chevaux travaillant dans la ville au milieu du XIXe siècle. Le célèbre métro de Londres, l'Underground, fit de timides débuts en 1863 avec l'ouverture d'une ligne longue de six kilomètres reliant Paddington à Farringdon Street. Les trains de cette ligne souterraine étaient tous à vapeur.

Les riches de l'époque victorienne se reposaient sur des domestiques - femmes de chambre, majordomes, bonnes d'enfant, jardiniers et cuisiniers - pour subvenir à leurs moindres besoins, et il y avait environ 120 000 domestiques à Londres à l'époque de Dickens. Les hommes employés dans les ateliers et fabriques de la ville travaillaient dans des conditions difficiles et souvent dangereuses, parfois pendant douze heures d'affilée. Les enfants travaillaient eux aussi, dès l'âge de cinq ans, nettoyant les cheminées, faisant les commissions, balayant les rues, cirant les chaussures, et vendant des allumettes ou des fleurs. Dickens lui-même travailla dans une fabrique de cirage quand il avait douze ans, alors que son père était en prison pour dettes.

Ce n'est qu'en 1870 que l'école est devenue obligatoire pour les enfants de cinq à douze ans. On utilisait alors des ardoises pour écrire, et les leçons se concentraient essentiellement sur les bases de la lecture, de l'écriture et de l'arithmétique. Les professeurs pouvaient punir les enfants qui n'apprenaient pas bien leurs leçons en les obligeant à porter un bonnet de cancre en classe. Ils pouvaient aussi recevoir des coups de canne. Les enfants attendaient avec impatience leurs deux semaines de congés à Noël, une semaine à Pâques et trois à quatre semaines en juillet et août.

La Metropolitan Police, la police métropolitaine de Londres, fait son apparition dans les rues en 1829. Ses 3000 membres devaient porter l'uniforme bleu et le haut-de-forme en toutes circonstances, même lorsqu'ils n'étaient pas en service. Les pendaisons publiques étaient encore chose courante à l'époque de Dickens et l'auteur lui-même a assisté à une pendaison dans une prison de Londres en 1849. Il a écrit par la suite plusieurs lettres au Times en réclamant l'abolition de tels spectacles publics.

Au moment où Dickens écrivit Un chant de Noël, les restaurants étaient encore rares à Londres et n'étaient accessibles qu'aux riches. Les moins nantis préparaient leurs repas chez eux sur un foyer ouvert. Le "range" (fourneau), ancêtre victorien de la cuisinière moderne, n'a été inventé que dans les années 1840 et est resté un article de luxe pendant plusieurs années. Les Londoniens les plus pauvres vivaient souvent dans des maisons ne possédant aucune installation pour cuisiner et devaient acheter leurs repas dans les échoppes et les magasins ou aux vendeurs ambulants. Certains commerçants peu scrupuleux mélangeaient de la sciure de bois, des cendres, de la craie ou même de la poudre d'os à la nourriture qu'ils vendaient.

Le lait était un plaisir rare pour la plupart des Londoniens parce qu'il n'existait aucun moyen de le conserver au frais et avant le développement du chemin de fer, il était impossible d'en livrer en ville tous les jours. Même le thé était cher parce qu'il était lourdement taxé. Il n'est donc pas surprenant que nombre de Londoniens du XIXe siècle se soient tournés vers l'alcool. Le gin et la bière étaient très bon marché et il a été calculé qu'il y avait un pub ou un magasin vendant de l'alcool tous les cent mètres dans la plupart des rues de Londres.

Les Victoriens ne comptaient que sur eux-mêmes pour se divertir. On jouait beaucoup à des jeux de cartes comme le whist ou le bridge, aux échecs et au backgammon, et à des jeux de salon comme les charades ou le Blindman's Buff (colin-maillard). Les enfants jouaient aux billes, à la toupie, au cerceau ou à la poupée. La lecture était aussi très populaire, et Dickens a écrit certains des plus grands best-sellers de son époque.

Dans les années 1840, on avait abandonné les modes flamboyantes de la génération précédente et on portait souvent des vêtements de couleur sombre, en partie à cause de la suie omniprésente. Les riches faisaient faire leurs vêtements par des tailleurs ou des couturières. Tous les autres achetaient leurs habits dans des boutiques d'occasion. Le premier costume en prêt-à-porter ne sera disponible qu'au milieu des années 1850.

La meilleure source d'information sur la vie à Londres à l'époque de Dickens reste l'œuvre elle-même de ce grand écrivain. Très souvent, Dickens allait faire de grandes promenades à pied,  pouvant aller jusqu'à 15 ou 20 kilomètres, dans les rues de la ville, et il racontait ensuite ce qu'il avait vu et entendu dans ses livres.

 

 

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16 février 2011

Fenelon - Sainte-Mondane

Biographie de Fenelon

 

1406"L'ennui, qui dévore les autres hommes au milieu même des délices, est inconnu à ceux qui savent s'occuper par quelque lecture. Heureux ceux qui aiment lire".

 

Fénelon, né le 6 août 1651 au château de Fénelon à Sainte-Mondane, était issu d'une famille noble du Périgord, ancienne mais appauvrie. Plusieurs des ancêtres de Fénelon s'étaient occupés de politique, et sur plusieurs générations certains avaient servi comme évêques de Sarlat. Comme il était un cadet, le deuxième des quatorze enfants que son père, Pons de Salignac, comte de La Mothe-Fénelon, avait eu de deux mariages (dont trois enfants de son mariage avec Louise de La Cropte), il fut destiné de bonne heure à une carrière ecclésiastique.

Dans son enfance Fénelon reçut l'enseignement d'un tuteur au château de Fénelon, qui lui donna une solide connaissance du grec ancien et des classiques. En 1667, à l'âge de douze ans, on l'envoya à l'université de Cahors où il étudia la rhétorique et la philosophie. Quand le jeune homme exprima son attirance pour une carrière dans l'Église, son oncle, le marquis Antoine de Fénelon (un ami de Jean-Jacques Olier et de saint Vincent de Paul) l'envoya étudier au collège du Plessis, dont les étudiants en théologie recevaient le même enseignement que ceux de la Sorbonne. Il s'y lia avec Louis Antoine de Noailles, qui plus tard devint cardinal et archevêque de Paris. Fénelon montra un tel talent au collège du Plessis qu'il y prêcha avec succès dès l'âge de quinze ans.

Après avoir, à partir de 1672, étudié au séminaire Saint-Sulpice, également proche des jésuites et qu'il eut en tant que jeune prêtre attiré l’attention sur lui par de belles prédications, il fut nommé en 1678 par l'archevêque de Paris directeur de l’Institut des Nouvelles Catholiques, un internat parisien consacré à la rééducation de jeunes filles de bonne famille dont les parents, d’abord protestants, avaient été convertis au catholicisme.

Ses fonctions l'inspirèrent et dès 1681 il consigna son expérience pédagogique dans son Traité de l'éducation des filles (qui ne fut publié qu’en 1687). À la fin de 1685, après la révocation de l'Édit de Nantes de 1598, sur la recommandation de Bossuet, Louis XIV lui confia la direction d'une mission. Pendant ces années-là il faisait partie du cercle qui entourait Bossuet, le fougueux porte-parole de l’épiscopat français. En 1688 il fut présenté à Madame de Maintenon, épouse morganatique de Louis XIV. Celle-ci sympathisait à l’époque avec Madame Guyon, femme mystique et pieuse, et avec son quiétisme. Elle l’impressionna profondément quand ils firent connaissance .

Saint-Simon le décrit ainsi :
"Plus cocquet que toutes les femmes, mais en solide, et non a misères, sa passion étoit de plaire, et il avoit autant de soin de captiver les valets que les maîtres, et les plus petites gens que les personnages. Il avoit pour cela des talents faits exprès: une douceur, une insinuation, des grâces naturelles et qui couloient de source, un esprit facile, ingénieux, fleuri, agréable, dont il tenoit, pour ainsi dire, le robinet pour en verser la qualité et la quantité exactement convenable à chaque chose et à chaque personne; il se proportionnoit et se faisoit tout à tous. "

Dans l’été 1689, sur la proposition de Madame de Maintenon dont il était entre temps devenu le conseiller spirituel, il fut nommé précepteur du duc de Bourgogne, âgé de sept ans, petit-fils de Louis XIV et son éventuel héritier. Il sut enseigner à son élève toutes les vertus d'un chrétien et d'un prince, et lui inspira pour sa personne une affection qui ne se démentit jamais.

Il acquit ainsi une position influente à la cour et fut admis à l’Académie française (1693) comme les autres précepteurs princiers. Cependant, il fut écarté de l'éducation princière d'abord par un éloignement temporaire à l'archevêché de Cambrai (1695)avant d'être disgrâcié. Il fut alors nommé "le Cygne de Cambrai".

Pour son élève royal (qui cependant devait mourir en 1712 sans être devenu roi, pas plus que son père mort l’année précédente), Fénelon écrivit plusieurs œuvres amusantes et en même temps instructives : d'abord une suite de fables, les Aventures d'Astinoüs et les Dialogues des morts modernes, mais surtout, en 1694-1696, un roman éducatif d'aventures et de voyages Les Aventures de Télémaque, fils d'Ulysse.

Dans ce roman à la fois pseudo-historique et utopique, il conduit le jeune Télémaque, fils d’Ulysse, flanqué de son précepteur Mentor (manifestement le porte-parole de Fénelon) à travers différents États de l’Antiquité, qui la plupart du temps, par la faute des mauvais conseillers qui entourent les dirigeants, connaissent des problèmes semblables à ceux de la France des années 1690, plongée dans des guerres qui l’appauvrissent, problèmes qui cependant peuvent se résoudre (au moins dans le roman) grâce aux conseils de Mentor par le moyen d’une entente pacifique avec les voisins, de réformes économiques qui permettraient la croissance, et surtout de la promotion de l'agriculture et l’arrêt de la production d’objets de luxe.

Le plus grand adversaire de Fénelon à la cour fut Bossuet, qui l’avait d’abord soutenu. Déjà en 1694 il s’était opposé à lui dans l’affaire du quiétisme, querelle théologique, et en 1697 il avait essayé de le faire condamner par le Pape pour son Explication des maximes des saints sur la vie intérieure, où il prenait la défense de Madame Guyon (celle-ci avait fini par être presque considérée comme une ennemie publique, au point qu’elle avait été arrêtée en 1698).

Fénelon se soumit avec humilité et abjura publiquement ses erreurs. À partir de 1698 Télémaque commença à circuler à la cour sous forme de copies, et on y vit tout de suite une critique à peine voilée contre la manière autoritaire du gouvernement de Louis XIV, contre sa politique étrangère agressive et belliqueuse et contre sa politique économique mercantiliste, orientée vers l'exportation. Cet ouvrage, que Fénelon n'avait pas voulu rendre public, lui avait été soustrait par un domestique infidèle.

Au début de 1699, Fénelon perdit son poste de précepteur et quand, en avril, son Télémaque fut publié (d'abord anonymement et sans son autorisation), Louis XIV y vit une satire de son règne, arrêta l'impression et disgracia l'auteur : Fénelon fut banni de la cour.

Vers 1700, il habita alors quelque temps en Belgique dans une demeure, longtemps appelée "la Belle Maison", se trouvant aux limites des communes de Pâturages et d’Eugies, puis il se retira dans son archevêché de Cambrai où, cessant toute activité en théologie et en politique, il essaya de se conduire de façon exemplaire, conformément aux enseignements de son personnage de Mentor (qui, dans le roman, n’était autre que Minerve alias Athéna, déesse de la Sagesse qui s’était ainsi déguisée). Retiré dans son diocèse, Fénelon ne s'occupa que du bonheur de ses fidèles; il prit soin lui-même de l'instruction religieuse du peuple et des enfants, et se fit universellement chérir par sa bienfaisance.

Pendant le cruel hiver de 1709, il se dépouilla de tout pour nourrir l'armée française qui campait près de lui. La réputation de ses vertus attira à Cambrai nombre d'étrangers de distinction, entre autres Andrew Michael Ramsay qu'il convertit et qui ne le quitta plus. Il mourut en 1715 à l'âge de 64 ans.

Un chapitre des mémoires de Saint-Simon est consacré à sa mort, en des termes plutôt élogieux.

Dans la France des XVIIIe et XIXe siècles, Télémaque fut un des livres pour les jeunes les plus lus (Aragon et Sartre l'avaient lu dans leur jeunesse). On le considère parfois comme un précurseur de l'esprit des Lumières.

On lui doit un assez grand nombre d'ouvrages, dont quelques-uns sont perdus, Louis XIV ayant fait brûler, à la mort du duc de Bourgogne, plusieurs de ses écrits qui se trouvaient dans les papiers du prince.

 

Sa demeure : le château de Sainte Mondane

 

 

1407Le château de Fénelon, situé sur les hauteurs de Sainte-Mondane d’où il surplombe toute la vallée de la Dordogne, allie élégance et puissance défensive et constitue assurément une étape obligée pour les amoureux de vieilles pierres et de meubles anciens ou tout simplement pour ceux qui cherchent un endroit apaisant.

 

Apaisant et paisible, le château de Fénelon l’est aujourd'hui, mais ça n’a pas toujours été le cas – la guerre de Cent Ans est passée par là : en 1360, conséquence du traité de Brétigny, les seigneurs de Fénelon, qui possédaient Sainte-Mondane et d’autres terres alentour depuis l’an mil, deviennent vassaux du roi d’Angleterre Edouard III. Peu de temps après, en 1375, les Français s’en emparent, mais il faut attendre 1445 pour que la seigneurie de Fénelon devienne la pleine propriété des Salignac. La Révolution transforme le château en métairie et on y élève des vers à soie. Ce n’est qu’au XIXe siècle que le calme revient lorsque les Maleville reprennent le château et le restaurent.

Cependant, ce qui distingue Fénelon des autres châteaux du Quercy ou du Périgord, ce n’est pas tant son histoire, commune à beaucoup, que son architecture originale. Tout d’abord signalons que l’endroit a été tôt fréquenté : en effet, le puits du château, d’une profondeur remarquable de 90 mètres, a été creusé dans le roc à l’époque mérovingienne (vers le VIIe siècle). Tout le château s’est ensuite bâti autour du puits de sorte qu’il occupe aujoud’hui la cour intérieure.


Le château lui-même est ceint de doubles remparts : une fois franchie la première muraille, garnie de larges créneaux et de meurtrières, l’assaillant se trouvait face à une deuxième enceinte qu’il devait entièrement contourner en s’exposant aux tirs ennemis (la porte d’accès est à l’opposé de celle du premier rempart). S’il parvenait à forcer le passage de la seconde enceinte, l’attaquant se trouvait au pied du château, plus découvert que jamais sur cette vaste esplanade, et devait à nouveau contourner les murs du château pour enfin se trouver face à l’escalier d’accès. On voit que la tâche n’était pas aisée.

Mais si le nom de Fénelon est célèbre aujourd’hui, c’est, plus encore qu’à cette double enceinte, grâce à la naissance de l’archevêque de Cambrai François de Salignac de la Mothe Fénelon ici-même en 1651, plus connu simplement sous son nom d’écrivain : Fénelon. La visite du château nous conduit donc à travers les appartements du grand homme ; toutefois seule sa chambre conserve ses meubles, chaque autre pièce illustrant la mode d’un siècle passé : antichambre aux boiseries d’époque Louis XIII et meublée Louis XIV (XVIIe siècle), chambre Louis XIV, salon Louis XV, une autre chambre Louis XVI (XVIIIe) et enfin une dernière au mobilier Empire avec pattes de lion et motifs égyptiens (début XIXe).

On verra aussi un cabinet de curiosités, petite pièce capharnaüm où s’entassent toutes sortes d’objets auxquels le propriétaire attribue des vertus légendaires : dent de géant, morceau du cheval de Troie, tapis de Pénélope, sabot de centaure, etc. Ces cabinets de curiosités ont connu une grande vogue aux XVIe et XVIIe siècles parmi les nobles et la bourgeoisie, et ce n’est qu’avec les Lumières que leur succès s’estompera.

Non moins curieuse est la chapelle, dont l’abside épouse une tour toute guerrière, et surtout dont la nef a été tronquée de manière à aménager une terrasse à l’étage supérieur : la beauté de la vue sur la vallée l’a emporté sur le souvenir du baptême de l’archevêque de Cambrai. Signalons encore la superbe salle d’armes (avec deux lourdes lances de joute, et moult couleuvrines, hallebardes et épées, dont une dont la garde seule pourrait servir de massue et une autre qui porte ciselée dans sa lame l’inscription fougueusement évangélique : "Soli deo gloria", c’est-à-dire "À dieu seul la gloire") ainsi que les magnifiques cuisines au superbe sol en pisé et à la belle cheminée en anse de panier, qui regorgent d’ustensiles traditionnels en étain et cuivre.

 

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31 janvier 2011

Blaise de Monluc - Château d'Estillac et Château de Monluc

Biographie de Blaise de Monluc

 

1408"Un homme en vaut cent, et cent n'en valent pas un."

 

Blaise de Montesquiou de Lasseran de Massecomme , seigneur de Monluc, dit Blaise de Monluc, né entre 1500 et 1502 à Saint-Puy, dans le Gers et mort le 26 juillet 1577 à Estillac. Principalement connu pour ses Commentaires, ce capitaine, fidèle serviteur de la monarchie, s'illustra pendant les guerres d'Italie et les guerres de religion. Après avoir servi successivement sous les rois François Ier de Valois, son fils Henri II, et les fils de ce dernier, François II, Charles IX et Henri III, il fut élevé à la dignité de maréchal de France par ce dernier.

Il était le fils aîné de François de Monluc, qui possédait plusieurs modestes seigneuries en Armagnac et en Agenais, et de Françoise de Mondenard, dame d'Estillac, où elle possédait un château. Il était l'aîné de cinq sœurs et de six frères. Le plus connu était Jean de Monluc, évêque de Valence. Joachim de Monluc, dit le Jeune Montluc, frère de Blaise, était seigneur de Lioux et de Longueville. Sa sœur, Anne de Lasseran-Massencôme, dame de l'Isle, a épousé François de Gélas, seigneur de Léberon et d'Ambres, et a eu deux fils, Antoine de Gélas de Léberon qui a participé aux combats de son oncle et Charles de Léberon qui a succédé à son oncle Jean de Monluc comme évêque de Valence et de Die.

Les Monluc étaient une branche cadette des Montesquiou, très vieille famille gasconne. Mais le père de Blaise était relativement désargenté et le jeune garçon eut une enfance toute campagnarde, sans guère de luxe et de confort. Accoutumé tôt aux exercices physiques, il ne reçut qu'une faible instruction, qui se borna aux rudiments, et plus tard il le regretta. Par relations, il fut admis comme page à la cour du duc Antoine de Lorraine, prince brillant qui combattit aux côtés de Louis XII contre les Vénitiens. Le duc, époux de Renée de Bourbon-Montpensier, tenait à Nancy une cour qui parut somptueuse à Blaise de Monluc, que l'on surnommait alors "Blaizot" ou "le page gascon". Il y acquit une certaine éducation, améliorant en outre sa connaissance de l'équitation et de l'escrime. Trop jeune pour suivre le duc de Lorraine en Italie en 1515, Blaise de Monluc dut rester à Nancy où il fut attaché au service de la duchesse. Hors de page à 14 ans, selon la coutume, il tint d'abord garnison à Nancy. Mais désireux d'entamer une véritable carrière militaire, il quitta la Lorraine, retourna à Saint-Puy visiter ses parents qui lui donnèrent quelques secours, et se rendit à Milan où Lautrec et Lescun venaient de réprimer une émeute. Il y trouva ses deux oncles maternels, qui le firent entrer comme archer dans la compagnie de Lescun. La reprise de la guerre entre François Ier, et Charles Quint, en 1521, inaugure le début de la carrière militaire de Monluc.

Comme tous les jeunes nobles de son temps désireux de se distinguer avec panache dans le métier des armes, il suivit avec intérêt les fameuses guerres d'Italie, que par un euphémisme coquet l'on nomme "Voyages en Italie" . Dès qu’il fut en âge de porter les armes, il partit guerroyer.

 


Le rude apprentissage qu'il subit lors de la désastreuse campagne de 1522, marquée par la défaite de La Bicoque, lui fut utile. Sa compagnie revenue en Gascogne, il fut fait enseigne d'une compagnie de gens de pied et manifesta des talents de tacticien qui lui valurent les compliments du maréchal de Lautrec lors d'une campagne (combats de Saint-Jean-de-Luz relatés dans ses Commentaires) contre les Espagnols, en 1523. Homme d'armes en 1525 à la bataille de Pavie, il fut fait prisonnier sur le champ de bataille, mais trop pauvre pour être rançonnable, il fut relâché. Dès 1527, il participa en Italie à une campagne de Lautrec au cours de laquelle il fut blessé à deux reprises. Il participa au siège de Naples en 1528, mais la peste décima les troupes, qui durent se retirer. La mort de Lautrec et la déroute de l'armée française obligèrent Monluc à rentrer en Gascogne. Plusieurs années passèrent pendant lesquelles il fut seulement gendarme dans la compagnie du roi de Navarre. En 1534, la création par François Ier de légions nationales lui permit de devenir lieutenant d'une compagnie languedocienne. En 1536, Monluc contribua à la mise en déroute de l'armée de Charles Quint, qui avait envahi la Provence et assiégeait Marseille. Il fit notamment détruire une partie des moulins de la région marseillaise que les impériaux avaient réquisitionnés pour s'approvisionner en farine. Charles Quint dut enfin se retirer piteusement de Provence, ses puissantes troupes ayant été décimées par les épidémies de dysenterie et la malnutrition (les Français avaient pratiqué la politique de la terre brûlée en détruisant les récoltes et en empoisonnant de nombreux points d'eau).

 

Recommandé à Anne de Montmorency l'année suivante, Monluc reçut le commandement d'une compagnie de la garde du dauphin, futur Henri II, puis rejoignit l'armée du roi en Italie. Après avoir alterné séjours à la cour et campagnes militaires en Artois, dans le Roussillon, en Dauphiné et en Piémont, Blaise de Monluc joua un rôle important dans la bataille victorieuse de Cérisoles, en 1544. Le comte d'Enghien, frère d'Antoine de Bourbon, qui commandait en chef, le fit chevalier sur le champ de bataille. L'année suivante, il participa au siège de Boulogne,où il fut nommé maître de camp, ainsi qu'à plusieurs opérations autour de Calais.

 

Entre chaque campagne, il revint en Gascogne panser quelques blessures reçues au cours des combats : il en reçues de fort sévères. D’un premier mariage en 1526 avec Antoinette Isalguier, sont nés quatre garçons et trois filles. Une deuxième union, en 1564, lui apporta trois filles dont l'une sera religieuse. Or, faveurs et disgrâces royales lui étaient souvent acquises, les unes en fonction de ses mérites, les autres en raison de son tempérament bouillant, de son propre aveu "fort colère", que tempère à l'occasion la diplomatie de son frère cadet Jean, évêque de Valence, esprit fin et brillant ayant choisi la daplomatie plutôt que la carrière des armes.

 

A la mort de François Ier, en 1547, Blaise de Monluc fut d'abord désavoué par Henri II pour avoir pris le parti de La Châtaigneraie lors du célèbre duel qui opposa ce dernier au baron de Jarnac. Mais dès 1548, il fut promu maître de camp et gouverneur de Moncalieri, en Piémont. Bon administrateur, il multiplia les faits d'armes avec le comte de Brissac, lieutenant général du roi en Piémont. Grièvement blessé lors de la prise de Chieri, en 1551, il défendit Bene, Ceva et Caselle l'année suivante. Devenu familier du duc François de Guise, il fut également fait gentilhomme de la chambre du roi en 1553, ce qui lui permit de se rapprocher d'Henri II. Quand les Espagnols assiégèrent Sienne, en janvier 1554, le roi y envoya aussitôt Monluc comme gouverneur. La défense de Sienne, qui dura de juillet 1554 à avril 1555, fut l'un des faits les plus glorieux de sa carrière, malgré l'échec final. Malade et sans secours, il tint longtemps tête aux Espagnols qui durent pour ce siège mobiliser de nombreuses troupes qui lui rendirent les honneurs à sa capitulation. A son retour, Blaise de Monluc fut accueilli en triomphe par Henri II qui le reçut dans l'Ordre de Saint-Michel. Vite retourné à la vie militaire, Monluc prit Volpiano aux Espagnols et défendit Rome en 1556. En 1556 et 1557, il eut pour mission de défendre la petite république de Montalcino, créée par une grande partie des Siennois qui avaient préféré s'exiler à Montalcino plutôt que de subir à Sienne le joug espagnol. Henri II le fit peu après colonel général des gens de pied. En cette qualité de chef de l'infanterie, il participa au siège de Thionville, en juin 1558, et poursuivit avec les Guise une campagne qu'interrompit la trêve de Cercamp le 17 octobre 1558. La conclusion des traités du Cateau-Cambrésis, qui sacrifiait l'Italie, et la mort accidentelle de Henri II en 1559 furent durement ressenties par Blaise de Monluc.

 

Dans la période qui suivit la mort de Henri II, Monluc eut en Gascogne une attitude attentiste. Il assista aux débuts de la propagation de la Réforme dans le Sud-Ouest et fut scandalisé par la désobéissance des huguenots au roi, désobéissance accompagnée de mots de mépris envers la monarchie et les catholiques. Les réformés cherchèrent d'abord à l'acheter. Mais devant l'intransigeance de Monluc, et redoutant que ses compétences de chef de guerre ne se retournent un jour contre eux, ils cherchèrent à l'assassiner.

 

Dès 1561, il prêta main-forte au lieutenant-général de Guyenne, Charles de Coucis, seigneur de Burie. Il fut chargé officiellement par la reine de lever des troupes pour renforcer les défenses en Guyenne, région particulièrement troublée. La campagne de 1562 fut la plus terrible de la vie de Monluc. De son propre aveu, il dut malgré lui "user non seulement de rigueur, mais de cruauté". Accompagné de deux bourreaux, il procéda à de nombreuses exécutions. Il ne se cachait pas de la terreur qu'il inspirait chez les huguenots, seul moyen selon lui de faire pression sur eux : "on pouvoit cognoistre par là où j'estois passé, car par les arbres, sur les chemins, on en trouvoit les enseignes. Un pendu estonnoit plus que cent tuez". De grands excès furent commis des deux côtés : Monluc rivalisait de violence avec le capitaine protestant Symphorien de Duras. Les villes et villages pris étaient généralement livrés au pillage de la soldatesque, moyen efficace et peu coûteux de motiver des troupes qui étaient chichement soldées. Destructions, pillages, viols et exécutions sommaires furent pratiqués dans les deux camps. Monluc défit Duras à Targon le 15 juillet, puis avec Burie à Vergt le 9 octobre 1562. Il ne fut pas récompensé pour son action, obtenant seulement de partager la lieutenance de Guyenne avec Burie.

En 1563, fut signée la paix d'Amboise dont les conditions mécontentèrent Monluc et de nombreux catholiques. Il participa à la formation des ligues de gentilshommes catholiques dans le sud-ouest, ce qui lui valut d'être désavoué par la reine, qui lui demanda de les dissoudre. En 1565, la mort de Burie lui permit de devenir seul lieutenant-général et de récupérer le titre de vice-amiral de Guyenne. Dès 1563, Blaise de Monluc avoua ne pouvoir appliquer la politique royale de conciliation et offrit sa démission à deux reprises,sans succès.

Blaise de Monluc entra à nouveau en guerre dès la fin de septembre 1567, averti des préparatifs d'un soulèvement protestant en Guyenne. Avec la même énergie que par le passé, il conserva de nombreuses villes au roi, ceci avec de faibles forces. Il reçut l'ordre de reprendre La Rochelle,qui lui paraissait peu exécutable, la monarchie n'ayant pas mis à sa disposition les fonds nécessaires pour lever suffisamment de troupes. Il prit cependant l'île de Ré en mars 1568, quelques jours avant la paix de Longjumeau, le 23 mars 1568.

Après une courte trêve, la troisième guerre de religion fut une lourde épreuve pour Monluc, qui ne put s'opposer à la marche d'une armée protestante menée par Montgomery venue du Dauphiné et de Provence au secours de La Rochelle et de l'Aunis. De violents dissentiments l'opposèrent à Henri Ier de Montmorency, comte de Damville, fils du connétable Anne de Montmorency et gouverneur du Languedoc, auquel il reprocha un manque de volonté à combattre les réformés, voire de mener double jeu. Monluc infligea néanmoins des échecs à Montgomery, qui venait de faire une dure campagne en Béarn et en Navarre. En septembre 1569, Monluc marcha sur Mont-de-Marsan, place protestante devant laquelle les catholiques avaient échoué à plusieurs reprises. Ayant réussi à s'emparer de la ville, il ordonna le massacre de la garnison pour venger la mort de nombreux catholiques qui avaient été exécutés lors de la prise de Navarrenx par les protestants. En juillet 1570, il eut le nez et les joues arrachés par un coup d'arquebuse alors qu'il montait à l'assaut lors de la prise de Rabastens-de-Bigorre. Cette terrible blessure, qui ne guérit jamais tout à fait, l'obligea à porter un masque de cuir jusqu'à sa mort, afin de cacher son visage mutilé, et mit un terme à ses exploits militaires.

La paix de Saint-Germain, signée le 8 août 1570, fut suivie pour Monluc de grands déboires. La monarchie s'engageait alors dans une politique de réconciliation avec les protestants. Le vieux capitaine, haï de tous les protestants, en fit les frais et Charles IX le sacrifia sur l'autel de la politique : la lieutenance de Guyenne lui fut retirée, sans doute sous l'influence des Montmorency, dont il s'était attiré l'inimitié, et une vérification de ses comptes fut engagée par ses ennemis. On l'accusait d'avoir pillé les caisses de l'État, prélevé sur les fonds destinés à la levée des troupes et à l'entretien de la guerre et de s'être approprié les biens de certains huguenots. Le duc d'Anjou, futur Henri III, qui avait, pendant la campagne de 1569, écouté ses avis avec référence et avait un peu de sympathie pour Monluc, intervint pour que le procès sur ses comptes se terminât de manière favorable pour lui. Dans sa retraite, Monluc avait commencé, avec l'aide de secrétaires, à rédiger ses Commentaires, qu'il dédia au duc d'Anjou, héritier du trône de France en cas de décès de son frère Charles IX. D'abord entreprise pour se défendre des accusations portées contre lui, la rédaction de ses mémoires devint ensuite pour Monluc une façon de conseiller les capitaines des générations futures et de justifier certaines de ses actions. S'il s'appuya avant tout sur sa mémoire légendaire pour relater sa carrière, Monluc consulta également les ouvrages historiques de son temps ainsi que les archives. Riches en détails concrets et en conseils pratiques, les Commentaires sont loués dès leur parution, le roi de Navarre et futur Henri IV n'hésitant pas à les qualifier de "Bréviaire du soldat". Appelé par le duc d'Anjou au début de 1573 pour le conseiller lors du siège de La Rochelle, il prit place dans son état-major.

En septembre 1574, Monluc se rendit à Lyon pour l'arrivée de Henri III qui, suite au décès de son frère Charles IX, venait juste d'abandonner son éphémère trône de Pologne pour monter sur celui de France. Le nouveau roi, qui appréciait Monluc, consacra la carrière de celui-ci en l'élevant à la dignité de maréchal de France. L'année suivante, Blaise de Monluc abandonna tout commandement militaire après avoir mené le siège de Gensac et tenté en vain pendant trois semaines de s'emparer du château de Madaillan (à une dizaine de kilomètres au nord d'Agen). Définitivement retiré, partageant désormais son existence entre son hôtel particulier d'Agen et le château d'Estillac, Monluc acheva la rédaction de ses Commentaires et mourut le 26 août 1577.

 

Sa demeure, le château d'Estillac

 

 

1409

Le château dont les éléments les plus anciens datent du XIIIe siècle siècle, appartint à Blaise de Monluc et à ses frères et sœur par héritage de ses oncles en 1544 et il a racheté progressivement leurs parts. De ses guerres en Italie il a rapporté la construction bastionnée. Il entreprend, probablement en 1570 (une lettre de Monluc datée de 1567 indique qu'il fait venir du bois pour construire son château, mais a dû commencer les travaux après la mort de sa première femme), de modifier le château pour le mettre en défense pendant les troubles des guerres de religion. Il a augmenté les défenses du château en ajoutant des bastions protégeant l'entrée. Il avait prévu de construire une chapelle dans le bastion pour y être enterré et il a fait construire un monument funéraire qui se trouve à l'extérieur du château.

Le château a un plan trapézoïdal très fermé donnant à la cour intérieure un plan presque triangulaire. Les travaux ont englobé les anciens bâtiments. Les ailes et les bastions sud et est reprennent un plan qui a été introduit par les ingénieurs militaires italiens et dont on peut voir la première mise en pratique en France à Navarrenx, que Fabricio Siciliano a fortifié pour Henri d'Albret. Les défenses de l'entrée comme les parties hautes du bastion ont dû être démolies en 1793.

Blaise Monluc s'y retira en 1575 pour écrire ses Commentaires mais il mourut en 1577 à Condom dont son fils était évêque ; il a été enterré dans la cathédrale. Sa famille a conservé le château jusqu'en 1753, date à laquelle il fut vendu à René-Louis de Montadouin. Lui-même céda le château à François-Louis de Brondeau d'Urtières, en 1787. Depuis le château est resté dans la même famille.

Ce château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 5 mars 1958.

 

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Sa demeure natale : le château de Monluc

 

 

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L'endroit où se situe le château est fréquenté depuis l’époque néolithique. Plusieurs outils de pierre polie façonnés à cette époque ont été trouvés sous la terrasse qui sera plus tard la Haute cour du château fort.

Les Gaulois en ont fait un oppidum et le nom de Saint-Puy vient du latin summum podium (le point culminant). Le nom de leur tribu, les GARITES, donnera plus tard son nom au Comté qui aura sa capitale au Saint-Puy : le Comté de GAURE

Quant à la maison, c’est une des plus anciennes de la Gascogne puisqu’elle est citée dans l’Histoire des Gaules avant 929. Elle a depuis ce moment toujours été habitée.

Après les invasions barbares, au cours du règne des Mérovingiens puis des Carolingiens, un premier donjon en bois est construit, puis en pierre. Une ville va se former petit à petit autour du château fort et sur le flanc de la colline.

Saint-Puy (ou Sempuy) devient la capitale du comté de Gaure.

Avant 929, Saint Puy appartient au Duc de Gascogne. En 929 partage est fait entre ses 3 petits-fils : le 1er a le Comté d’Armagnac avec Lectoure, le 2ème a le Fezensac avec Vic-Fezensac et le 3ème, le Comte Frédelon a le Comté de Gaure avec Saint-Puy.

En 1272, sous le règne de Géraud de Casaubon, Comte de Gaure, le château et la ville sont assiégés, brûlés en partie par le Comte d’Armagnac (Lectoure), et ensuite restaurés sur l’ordre du Roi de France, Philippe le Hardi.

A cette époque il y a une garnison anglaise à Saint-Puy car du 12ème au 15éme siècle, nous sommes dans la mouvance du Roi d’Angleterre.

En 1425 le roi Charles VII (le roi de Jeanne d’Arc) donne le comté de Gaure à son cousin Charles d’Albret. Celui-ci, sans doute en 1470, offre le château avec quelques terres à son fidèle "Maistre d’Hostel" : Pierre de Lasseran-Massencome, Seigneur de Monluc, arrière grand-père de Blaise de Monluc.

Blaise de Monluc (1500-1577) grand guerrier sera nommé Maréchal de France. Chargé par le Roi de pacifier la Gascogne pendant les troubles religieux, il dictera ses mémoires qu’il appellera "Commentaires".

Au 17ème siècle, les fortifications de la ville et du château seront démantelés, certainement sur l’ordre de Louis XIV.

En 1720, les héritiers de Monluc vendent au Comte de Morlan, dont une petite fille, Gabrielle-Minette épousera Victor Lassus, un membre de la famille du propriétaire actuel, à la fin du 18ème siècle.

Le domaine ayant été vendu en 1900, René Lassus le rachète en 1961 pour y développer son domaine viticole.

 

 

les Romains qui développent la culture de la vigne et les communications, apportant du même coup la richesse à cette région qui allait devenir la GASCOGNE. Un peu plus tard, passent les Sarrazins qui amènent avec eux l'alambic.

 

Le décor est planté, les éléments sont en place pour permettre à l'esprit inventif des Gascons de s'exprimer pleinement.

Ajoutons que les Anglais, occupants repoussés du pays gascon au 14° siècle, voient d'un très mauvais oeil le commerce des marchands Hollandais avec leurs anciens domaines et vous avez la naissance de l'Armagnac. En effet, les bateaux Hollandais n'étaient autorisés à franchir l'étape de Bordeaux, toujours Anglais, et à remonter la Garonne pour venir charger les vins du Haut-Pays Gascon qu'à partir du printemps suivant la récolte. Il était alors déjà trop tard pour bon nombre des vins de cette époque, qui, plus ou moins bien stockés, n'avaient pas la patience d'attendre de longs mois et se trouvaient abîmés à l'arrivée des marchands Hollandais. Ceux-ci eurent alors l'idée de faire distiller une partie de ces vins pour incorporer l'alcool obtenu aux vins restants. Ce vinage avait pour effet de garantir une bonne conservation des vins.

Quelque vigneron distrait oublia-t-il un peu de cette eau-de-vie au fond d'un fût de chêne? Nul ne le sait avec certitude. Mais quoiqu'il en soit, à partir de cette époque on se mit, en Armagnac, à distiller du vin pour produire un alcool de bouche. C'était, au 15° siècle, une grande originalité, puisque jusqu'alors, l'alcool était réservé aux médecins, aux parfumeurs et aux alchimistes.

Les siècles passant, la renommée de l'Armagnac et des Gascons grandit peu à peu, tandis que les villages médiévaux comme Saint-Puy, perchés sur leurs collines à l'écart des routes et des rivières, commençaient à perdre de leur influence et s'endormaient. Cependant, le génie créatif des Gascons, bien vivant lui, fut transmis de génération en génération. Il n'est donc pas surprenant que les vignerons locaux et, parmi eux, l'arrière grand-père de René Lassus, aient toujours pensé à expédier leurs vins hors de leur région: ils ne faisaient que suivre en cela une tradition séculaire. Et les viticulteurs gascons qui, à la fin du siècle dernier, vendaient leurs vins en Champagne ne s'y étaient pas trompés: terroir et qualité des vins de nos côteaux se prêtent admirablement à l'élaboration de vins vifs, secs et de race. C'est ainsi que René Lassus, approfondissant tout naturellement la démarche de son aïeul, eut l'idée de champagniser les vins de son vignoble tout en continuant à en distiller une partie. Le Château de Saint-Puy est en Ténarèze, une des régions fortes de l'Armagnac et la distillation a toujours tenu une grande place dans l'activité de ses vignerons. La juxtaposition de l'esprit inventif des Gascons et de leur admirable eau-de-vie devait, on l'imagine, entraîner le foisonnement de recettes familiales dont certaines étaient tout à fait originales. L'idée du Cocktail POUSSE-RAPIERE ne vint pas autrement et René Lassus, améliorant la recette familiale, associa la liqueur d'Armagnac au Brut qu'il produisait en méthode traditionnelle champenoise pour créer le Cocktail POUSSE-RAPIERE que nous connaissons. Le succès, jamais démenti, de ce Cocktail tient au fait que les deux composants sont élaborés, dès l'origine, dans le souci de réaliser un mélange équilibré. Le vin et la liqueur sont faits l'un pour l'autre, à partir du même terroir, du même vignoble et leur mariage est le plus heureux, le plus harmonieux et le plus naturel qui soit.

 

 

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9 janvier 2011

John Milton - Chalfont St Giles

Biographie de John Milton

 

1434"Celui qui tue un homme tue un être raisonnable créé à la ressemblance de Dieu, mais celui qui détruit un bon livre anéantit la raison elle-même"

 

Le père de John Milton est un notaire puritain qui écrit des madrigaux pour la reine Elizabeth Ire. Il s’installe à Londres aux alentours de 1583, pour avoir caché son protestantisme car son propre père, Richard Milton, riche propriétaire du comté d’Oxford et dévot catholique, l’a déshérité. Vers 1600, le père du poète épouse Sara Jeffrey et John Milton naît le 9 décembre 1608 à Cheapside, Londres.

John Milton commence à écrire dès l’âge de dix ans. Puis, il débute ses études à l’école de St Paul's à Londres. À cette époque, Milton se destine au ministère du culte anglican et pour cela, il se montre très assidu dans ses études. Il est admis le 12 février 1625 au Christ’s College de Cambridge. Cette période à Cambridge, de 1625 à 1632, est plutôt tumultueuse. Il s'avère en profond désaccord avec son directeur d’étude William Chappel, peut-être pour avoir été fouetté par lui. Milton est temporairement révoqué durant un trimestre, de janvier à mars 1626. À son retour, le 19 avril 1626, il se voit attribuer un nouveau directeur d’études qu’il garde jusqu’à la fin de ses années d’université. Il obtient son diplôme "cum laude", c'est-à-dire avec les félicitations du jury, le 3 juillet 1632. Durant cette période, Milton écrit plusieurs poèmes en latin et des lettres en prose, et donne des cours d’hébreu au théologien américain Roger Williams en échange de cours de néerlandais.

Manifestement, les expériences de Milton à Cambridge n’ont pas été particulièrement fructueuses et ont contribué pour une bonne part à ses vues sur l’éducation. Après l’obtention de son diplôme, John Milton va vivre pendant six ans, de 1632 à 1638, dans la maison de ses parents à Hammersmith, puis à Horton dans une retraite studieuse. Il approfondit ses connaissances en grec et en latin, mais aussi en hébreu, en français, en espagnol, en italien et en vieil anglais, et dans des disciplines anciennes ou modernes comme la théologie, la philosophie, l’histoire, la politique, les lettres, la science, pour préparer sa future carrière de poète. Il acquiert ainsi une formidable érudition et rédige plusieurs œuvres importantes en prose comme en poésie. Il publie son premier poème en 1632. C’est durant cette période que Milton va progressivement abandonner son projet de prêtrise et que s'affirme sa vocation de poète.

Après la mort de sa mère en avril 1637, Milton envisage, comme il est alors d’usage chez les jeunes gens de bonne famille, de partir en voyage sur le continent, en France et en Italie, puis de retourner à Londres pour continuer ses études et donner des cours privés. Il embarque donc pour la France au début de l’année 1638, passe par Paris et Nice, puis arrive en Italie où il visite de nombreuses villes, Gènes, Pise, Florence, Sienne, Rome, Naples, Venise... Il rencontre nombre de personnalités célèbres et d'influence, dont le cardinal Francesco Barberini, mais aussi l’astronome Galilée dont la condamnation renforce l’attachement que Milton porte aux libertés religieuses de son pays. Milton, informé des prémices de la guerre civile qui gronde en Grande-Bretagne, se décide à rentrer en passant d’abord par Genève.

À son retour, Milton devient le professeur privé de ses neveux mais aussi de plusieurs enfants de la haute noblesse. Il écrit d’ailleurs un traité sur l’éducation en 1644. Parallèlement à cette activité, immergé dans la controverse religieuse, il rédige cinq pamphlets contre la hiérarchie de l’Église qui le font connaître et attirent sur lui l’ire des défenseurs du clergé.

En mai ou en juin 1642, John Milton se marie avec Mary Powell dont le père est débiteur de John Milton senior. La différence d’âge (16 et 33 ans), le caractère sévère et introverti de Milton, les opinions royalistes de la famille Powell sont autant de facteurs qui peuvent expliquer la fuite de Mary après seulement un mois de mariage. Celle-ci profite, en effet, d’une visite chez ses parents pour ne plus revenir au domicile conjugal. Milton va alors écrire The Doctrine and Discipline of Divorce (La doctrine et la discipline du divorce) où il défend la légalisation et la moralité du divorce, ce qui lui attire les foudres de nombre de ses contemporains (la loi anglaise sur le mariage, inchangée ou presque depuis le Moyen Âge catholique, n’acceptant le divorce que pour stérilité). Face à la virulence de ses détracteurs et contre la censure qui s’applique à ses pamphlets, il écrit Areopagitica : A speech of Mr John Milton for the liberty of unlicensed printing to the Parliament of England ( Aeropagitica : Discours de Mr John Milton au Parlement de l'Angleterre pour la liberté de libre publication) qui s’attaque à une loi autorisant la censure instituée un an plus tôt. Mary et John se réconcilient en 1645 et la famille Powell emménage tout entière chez le couple. Mary donne le jour à quatre enfants : Anne, Mary, John (mort à l'âge de 15 mois) et Deborah. Malgré leur première séparation, l'entente semble avoir règné dans la famille. Mary, cependant, décède prématurément à l'âge de 26 ans en 1652. C’est à cette époque aussi qu’apparaissent chez Milton les premiers signes d’une faiblesse oculaire due sans doute à un glaucome qui le rendra progressivement aveugle.

La victoire parlementaire et le procès du roi Charles Ier à la fin de l’année 1648 et au début de l’année 1649 donnent à Milton l’espoir de voir émerger une plus grande liberté. Il apporte son soutien à un régime parlementaire et argumente en défaveur du roi dans The Tenure of Kings and Magistrates (Le mandat des rois et des magistrats). Cette œuvre en prose ne prône pas ouvertement le régicide mais le soutient implicitement. Sa réputation politique et son érudition le font connaître du parlement qui le nomme, le 15 mars 1649, Secrétaire d’État aux langues étrangères. Il est chargé des relations épistolaires avec les puissances étrangères et du compte-rendu des communications relatives à ce ministère au parlement. Plus tard, il est également conduit à exercer des fonctions de censeur.

Son poste est important dans la mesure où la jeune République tient à se faire reconnaître diplomatiquement en Europe. Milton a aussi la charge de rédiger des ouvrages de propagande en faveur du régime. Le premier écrit sur commande est Eikonoklastes de 1649 qui répond à un ouvrage en faveur du roi, "Eikon Basilike", dont la popularité croissante inquiète le Conseil d’État. Une autre commande, Pro Populo Anglicano Defensio (Pour la défense du peuple anglais), écrite en 1651, est rédigée en réponse à l’ouvrage de Claude Saumaise publié par la famille royale en exil, Defensio regia pro carolo I. Ces ouvrages déclenchent de nombreuses réactions en Europe et les défenseurs de la Maison des Stuart n’hésitent pas à affirmer que la cécité qui touche Milton est une punition divine due à ses prises de position et à son mode de vie dissolu.

Sa cécité le contraint à progressivement diminuer son activité et l’importance de son poste s'en trouve réduite. Pour l'aider dans ses travaux, il bénéficie désormais d’assistants dont le jeune poète Andrew Marvell. John Milton reste en poste jusqu’à la fin de l’année 1659, après la mort d’Oliver Cromwell et la démission de son fils Richard. Face à la dégradation de la situation politique et à l’émergence d’une tendance au retour à la monarchie, il écrit plusieurs ouvrages pour défendre la cause de la liberté et dénoncer les dangers d’un État religieux.

À la Restauration, malgré l’autodafé que subissent ses livres, Milton n’est, dans un premier temps, pas inquiété. En octobre 1660, cependant, il est arrêté et emprisonné à la Tour de Londres où il reste jusqu’au 15 décembre. Ses amis, dont Andrew Marvell, alors membre du Parlement, interviennent pour obtenir sa libération.

Sa seconde femme, Katherine Woodcock, épousée en 1656, et leur fille meurent toutes deux au début de l’année 1658. Milton vit alors seul avec les trois filles de son premier mariage jusqu’en février 1663 où il se marie avec Elisabeth Minshull. En 1662, son notaire ayant fait faillite, il perd tous ses biens. Milton va vivre ses dernières années dans un certain dénuement, consacrant son temps à une retraite vouée à l’étude, à la dévotion et à la rédaction de ses œuvres les plus célèbres. Milton voit sa santé s'altérer mais reste intellectuellement actif. Il reçoit encore la visite de divers dignitaires étrangers, d’amis et de connaissances, mais ces rencontres s’espacent de plus en plus. Il se fait faire la lecture et dicte ses œuvres à ses assistants dont ses deux plus jeunes filles, Mary et Deborah.

Son chef d’œuvre, le poème épique Paradise Lost (Le Paradis perdu) est publié en 1667 mais ne rencontre pas immédiatement le succès ; il faut attendre 1688, une dizaine d’années après la mort de Milton, pour que le poème soit largement reconnu. Il publie également en 1670, son History of Britain (Histoire de la Grande-Bretagne) puis en 1671 Paradise Regained (Le Paradis retrouvé) et encore Samson Agonistes, toutes, des œuvres poétiques majeures. En 1674, paraît la seconde édition de Paradise Lost en douze livres. John Milton meurt le 8 novembre de cette même année.

À cause de sa cécité, Milton s'est astreint à mémoriser de vastes pans de ses œuvres pour en poursuivre l'agencement et aussi les réciter. C'est là une prouesse qu'il est possible de mesurer à l'aune de leur complexité.

Malgré l’étendue de l’érudition de Milton, certaines influences cruciales sur sa création poétique peuvent être décelées. La Bible en a constitué le premier matériau, en particulier la Genèse, le livre de Job, les psaumes, le Nouveau Testament, ce dernier pour les Sonnets. Des poètes comme Homère, Virgile ou Lucain, l’historien Salluste apparaissent aussi en filigrane dans ses vers. De plus, si la culture classique de Milton reste prépondérante, on retrouve chez lui des traces de ses contemporains, Edmund Spenser, Sir Philip Sidney, John Donne et William Shakespeare. Certains commentateurs ont émis l'idée qu’il cherchait à revivifier dans les conversations d’Adam et Ève les figures de style employées par des poètes chevaliers tels que John Wilmot, comte de Rochester et Sir John Suckling.

La carrière littéraire de Milton a éclipsé la poésie des XVIIIe siècle et XIXe siècles, si bien qu’on l’a souvent préféré à tous les grands poètes anglais, y compris Shakespeare. On peut citer l'épopée de Lucy Hutchinson sur la chute de l’humanité, Ordre et désordre, et l’opéra de John Dryden, L’état d’innocence et la chute de l’homme, comme exemples de son influence immédiate dans le champ culturel.

Le projet inégalé du Paradis perdu dresse le portrait de Dieu justifiant ses actes. Le poème dépeint aussi la création de l'univers, de la terre, et de l'humanité ; il exprime l'origine du péché, la mort et le Mal, imagine des évènements dans le royaume des cieux, le jardin d'Eden et l'histoire sainte d'Israël ; il aborde et discute les idées politiques de tyrannie, liberté et justice ; il défend les idées théologiques de Milton sur la prédestination, le libre arbitre et le salut.

L'influence de Milton sur le romantisme a été très profonde. John Keats, cependant, trouvait le joug de son style trop difficile à porter. Il ajoutait que le Paradis perdu était une belle et grandiose curiosité. Il s'est lui-même essayé au genre dans Hyperion, mais sans vraiment réussir à trouver un ton épique original. Plus tard dans le siècle, George Eliot et Thomas Hardy se sont eux aussi inspirés de l'exemple miltonien. En revanche, le siècle dernier, sensible aux critiques exprimées par T.S. Eliot et Ezra Pound, a vu temporairement régresser l'intérêt porté à Milton.

La carrière de Milton a eu un impact sur le monde moderne dans d'autres domaines, en particulier celui de la langue. Comme Rabelais ou les poètes de la Pléiade en France, Milton a forgé de nombreux mots : le Paradis perdu est truffé de néologismes comme dreary, pandæmonium, acclaim, rebuff, self-esteem, unaided, impassive, enslaved, jubilant, serried, solaced, satanic qui sont restés dans la langue anglaise. Enfin, les écrits républicains de Milton, en particulier l'Areopagitica, ont été consultés pendant l’élaboration de la Constitution des États-Unis d'Amérique.

En tout, John Milton a composé vingt-trois sonnets. Ce sont des moments d'exception, dans lesquels il exprime ses impressions et ses sentiments sur des événements précis, historiques ou personnels. Ainsi, le premier est consacré à chanter le rossignol (O Nightingale), comme l'ont fait la plupart des poètes anglais, William Shakespeare, John Keats, en particulier. Le VIIe commente son entrée dans l'âge adulte (On his Being Arrived at the age of 23). Le XIe et le XIIe dénoncent la critique de certaines de ses œuvres (On the Detraction Which Followed Upon My Writing Certain Treatises) . Neuf s'adressent à des personnalités ou des amis, dont deux à des femmes. Parmi eux, un, le XIVe, sert de mémorial (On the Religious Memory of Mrs. Catherine Thomson). Le XVIIIe concerne un massacre récent dans le Piémont (On the Late Massacre in Piemont). Le XXIIe est adressé à un ami, comme lui affligé de cécité (To Mr. Cyriack Skinner Upon His Blindness). Les plus personnels sont le XIXe (On His Blindness) et le XXIIIe consacré à la vision de sa femme décédée (Methought I Saw my late Espousèd Saint) , connu aussi sous le titre On His Deceased Wife. Un, le XVIe, s'adresse à Oliver Cromwell, chef de la révolution puritaine du Commonwealth.

John Milton fait partie des premiers partisans de la liberté de la presse dans le royaume britannique au XVIIe siècle, et il est aussi considéré comme un des précurseurs du libéralisme. Il a écrit un manifeste intitulé Pour la liberté d’imprimer sans autorisation ni censure (Areopagitica), où il exprime ses premières distances avec le gouvernement en vigueur.

 

On His Blindness


When I consider how my light is spent
Ere half my days, in this dark world and wide,
And that one talent which is death to hide,
Lodged with me useless, though my soul more bent

To serve therewith my Maker, and present
My true account, lest he, returning, chide:
Doth God exact day labour, light denied?
I fondly ask. But Patience, to prevent

That murmur, soon replies: God doth not need
Either man's work or his own gifts. Who best
Bear his mild yoke, they serve him best. His state

Is kingly; thousands at his bidding speed
And post o'er land and ocean without rest;
They also serve who only stand and wait.

 

 

Sur sa cécité


À mesurer que ma lumière s'est épuisée
Avant le midi de mes jours, dans l'obscurité du vaste monde,
Et que mon précieux talent, voué à la mort s'il demeure enfoui,
Est vainement niché en moi, alors que mon âme penche encore plus

À s'en servir pour mon créateur et lui présenter
Le compte qui est mien, de peur qu’il ne me tance à son retour :
Dieu exige-t-il le labeur quotidien, quand la lumière est refusée ?
Questionné-je sottement. Mais Patience, pour prévenir

Ma fâcheuse récrimination, aussitôt répond :  Dieu n’a nul besoin
De la tâche de l'homme ou de ses offrandes. Qui mieux
Supportent son aimable joug, mieux le servent. Son état

Est souverain ; des milliers sont-ils qui à son appel se lancent
Et se hâtent par la terre et les océans sans répit.
Ils le servent aussi qui debout savent attendre.

 

 

Milton's Cottage à Chalfont St Giles

 

1477

 

Milton's Cottage, demeure du poète et parlementaire Milton, est située à Chalfont st Giles dans le Buckinghamshire en Angleterre.

C'est en 1665 que Milton et sa troisième femme Elisabeth Minshull, ainsi que ses trois filles nées de son premier mariage, vont emménager dans ce cottage pour échapper à la Grande Peste de Londres (1665 - 1666).

Bien que la famille n'ait vécu que moins d'un an dans cette maison, elle est importante à double titre. En effet c'est la seule maison encore existante de nos jours où Milton a séjourné et c'est aussi ici que le poète a terminé son oeuvre la plus réputée Paradise Lost et les graines de Paradise Regained ont aussi été semées dans cette demeure. Thomas Eldwood, ami de la famille, aimait à appeler ce cottage "that pretty box in St. Giles" (la jolie petite boîte de St Giles).

De nos jours, le rez-de-chaussée de ce cottage est devenu un Musée dédié à Milton et à ses oeuvres. Les quatre pièces que comporte ce musée renferment la plus grande collection au monde concernant Milton avec entre autres de très nombreuses premières éditions datant du XVIIe siècle, de recueil de poésie et de prose.

La visite du Musée explique de façon très claire la remarquable carrière de ce génie aveugle, ses pensées et la nature divers de ses travaux nous montrent bien pourquoi il a eu un tel rayonnement.

Les jardins du cottage sont aussi ouverts au public, ils sont de pure tradition anglaise.

C'est la Reine Victoria qui en 1887, avait ouvert une liste de souscription pour l'achat de la maison. Depuis, c'est une tradition,  chaque membre de la famille royale vient visiter cette demeure.

 

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27 septembre 2011

Victor Hugo - Villequier

Biographie de Victor Hugo

victor_hugo_1853"Que reste-t-il de la vie, excepté d'avoir aimé ?"

 

Victor Hugo est né le 26 février 1802, à Besançon. Il est le dernier fils d’un général d’Empire, le comte Léopold Hugo. Sa mère, née Sophie Trébuchet, élève seule ses trois enfants à Paris, son mari s’éloignant au gré de ses obligations militaires, en Corse puis à l’île d’Elbe en 1803. Victor et ses frères passent leur enfance à lire et à se cultiver grâce aux bons soins maternels, notamment au parc des Feuillantines près duquel la famille Hugo s’est installée au mois de mai 1809. Celle-ci doit cependant quitter la France et suivre en Italie en 1808 le comte Léopold Hugo, nommé gouverneur d'Avellino par le roi Joseph Bonaparte, puis en Espagne en 1811.

Avec la chute de l’Empire, Léopold Hugo est de retour à Paris. Victor et son frère Eugène sont alors retirés à leur mère, séparée de fait depuis quelques années d’avec son mari, et placés à la pension Cordier. Selon les vœux paternels, ils se destinent à intégrer l’École Polytechnique. En 1816, Victor entre ainsi au Lycée Louis le Grand, délaissant parfois ses études pour rédiger des vers. Il obtient en 1818 une distinction en sciences physiques au Concours général. La même année, une procédure de divorce prononce enfin la séparation de corps et de biens des époux Hugo.

Encouragé par sa mère chez laquelle il peut enfin résider, Victor s’adonne alors aux lettres avec l’ambition de réussir. "Je serai Chateaubriand ou rien", écrit-il à l’âge de quatorze ans sur un cahier d’écolier. En 1817, il reçoit les encouragements de l’Académie Française, qui a remarqué l’un de ses poèmes. En 1819, le Lys d’or lui est décerné pour la rédaction d’une ode d’inspiration royaliste : le jeune homme milite pour le rétablissement de la statue d’Henri IV... Ce prix est la plus haute récompense décernée par l’Académie des Jeux floraux de Toulouse.

Au mois de juin 1822, Victor Hugo publie son premier volume intitulé "Odes et Poésies diverses". Cette œuvre le fait remarquer des cercles royalistes. Louis XVIII lui attribue une pension de mille francs, obtenue à la demande de la duchesse de Berry. Les années qui suivent sont très prolifiques pour l’écrivain. Les recueils de poèmes, "Nouvelles Odes" en 1824, "Ballades" en 1826, ainsi que les romans, "Han d’Islande" en 1823 et "Bug Jargal" en 1826 se succèdent. Charles X, le nouveau souverain, le fait chevalier de la Légion d’honneur en 1825, alors qu'il n'est âgé que de vingt-trois ans. La même année, l'écrivain pensionné et membre de la Société royale des bonnes lettres, assiste d'ailleurs au sacre du roi, qui a lieu le 29 mai en la cathédrale de Reims. Une ode rédigée pour l’occasion par le poète, chantre de l’alliance du trône et de l’autel, lui vaut un service de table en Sèvres ainsi qu’une entrevue avec le nouveau monarque.

Après le décès de sa mère hostile au projet de son fils, Hugo se marie le 12 octobre 1822 à Adèle Foucher, une amie d’enfance dont il s’est épris. L’écrivain est bientôt le père de quatre enfants. Se consacrant à son travail d’homme de Lettres, il se détourne peu à peu de ses obligations familiales et conjugales, s’éloignant de sa femme. Celle-ci se lie alors à son ami Charles Augustin de Sainte-Beuve, qui devient davantage qu’un consolateur amical auprès de la jeune épouse, à partir de 1830. Quelques années plus tard, en 1833, l'écrivain fait la connaissance de Juliette Drouet, une comédienne du Théâtre de la Porte Saint-Martin qu’il ne quittera plus.

"Poète du parti ultra" suivant le mot de Stendhal, ses convictions politiques évoluent au cours de ces années. Dès 1824, il fréquente le salon de Charles Nodier, à l’Arsenal où celui-ci est bibliothécaire, et se rapproche de l’opposition libérale. La mort de son père en 1828 réveille également son intérêt pour le passé napoléonien dont il découvre la grandeur. L'écrivain se prononcera d’ailleurs en faveur du retour en France de Louis-Napoléon Bonaparte, en d’autres temps, en 1847. Au mois de février 1827, le poète compose son ode "A la Colonne de la place Vendôme", un monument symbole de la gloire de l’Empereur des Français, fondu dans le bronze des canons pris aux armées prussiennes en 1806. Le 13 août 1829, Charles X fait interdire la représentation de sa pièce de théâtre "Marion Delorme" pour atteinte à la majesté royale. Victor Hugo refuse l’offre d’une pension royale de quatre mille francs, qui est censée le dédommager, et rompt alors avec le régime en place.

Son œuvre littéraire évolue également. Le drame de "Cromwell" en 1827 puis le recueil des "Orientales" au mois de janvier 1829 et leurs retentissantes préfaces en dessinent la nouvelle orientation. L’écrivain réclame d’avantage de liberté dans l’art et dans la création. Ceci est le prétexte de la bataille littéraire qui accueille la représentation du drame "Hernani", dont la première a lieu le 25 février 1830 au Théâtre-Français. Victor Hugo se présente alors comme le chef de file de la jeune génération romantique en animant le Cénacle, un cercle qui se réunit dans son appartement de la rue Notre Dame des Champs où se rencontrent les écrivains et les artistes de la jeune génération romantique. Parmi ceux-ci : Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Gérard de Nerval, Eugène Delacroix… Le 23 novembre 1832, la censure royale s'exerce de nouveau à propos de sa nouvelle pièce de théâtre, "Le Roi s'amuse", représentée la veille sur la scène du Théâtre-Français.

Hugo est désormais un auteur à succès et s’illustre avec les poèmes publiés dans "Les Feuilles d’automne" en novembre 1831, "Les Chants du crépuscule" en 1835, "Les Voix intérieures" au mois de juin 1837 ainsi que dans "Les Rayons et les Ombres" en 1840. Ces recueils d'inspiration lyrique lui permettent de rivaliser auprès du public avec Alphonse de Lamartine, tandis que les représentations au théâtre de ses drames comme "Lucrèce Borgia", dont la première a lieu le 2 février 1833 à la Porte Saint-Martin, ou "Ruy Blas", en 1838 et avec Frédérick Lemaître dans le rôle titre, lui assurent de confortables revenus. Victor Hugo montre également ses préoccupations humanitaires dans "Le Dernier Jour d’un condamné" au mois de février 1829, puis "Claude Gueux" en juillet 1834, où il se fait le défenseur de l’abolition de la peine de mort. Une voix puissante et inspirée, mais trop isolée dans le siècle. Un nouveau roman, "Notre-Dame de Paris", publié le 16 mars 1831, connaît également un grand succès d’édition. Ce drame passionnel qui se noue autour de la personne d'Esméralda, cette redécouverte d’un passé médiéval mythifié et placé en toile de fond en font l’une des œuvres emblématiques du mouvement romantique. Le 7 janvier 1841, Hugo est enfin élu à l’Académie Française, après quatre échecs retentissants. C’est pour l'écrivain la consécration de sa gloire littéraire.

A cette époque, Victor Hugo entreprend également quelques voyages en compagnie de Juliette Drouet. Les deux amants visitent ensemble la Bretagne et la Normandie en 1836, puis la Belgique en 1837, l’Alsace et la Provence en 1839 et enfin les bords du Rhin l’année suivante. En 1842, l'écrivain publie à cette occasion un recueil de texte intitulé "Le Rhin", des impressions de voyage étoffées de quelques réflexions de circonstances. Laissant en effet de côté les polémiques qui opposent les milieux littéraires français et allemands, ce texte se conçoit comme un véritable programme de politique étrangère pour la France de la Monarchie de Juillet. Victor Hugo est ainsi favorable à l'unité allemande, celle-ci devant selon les vues de l'écrivain se réaliser au sein d'une Europe fédérale dont l'artère serait le Rhin, un axe franco-allemand.

Grâce à ses droits d’auteur, Hugo vit désormais avec de confortables revenus. Sa nouvelle demeure, située au 6 de la Place Royale (actuelle Place des Vosges) où il s’est installé au mois d'octobre 1832, est un lieu chic et mondain. Négociant habilement la publication de ses œuvres complètes, il vit dans l’aisance. A la différence de François-René de Chateaubriand, Hugo n’éprouve aucun regret pour le régime défunt, celui de la Restauration. Répondant à une commande du nouveau gouvernement, n’a t-il pas rédigé un "Hymne aux morts de juillet" en1831, exécuté au Panthéon lors de la célébration des "Trois Glorieuses" ?

A partir de 1837, l’écrivain est l’hôte assidu du duc d’Orléans, héritier du trône. Il se rapproche ainsi de la cour et se rallie bientôt à la Monarchie de Juillet. Le 13 avril 1845, le roi Louis-Philippe Ier le nomme Pair de France ce qui lui permet alors de siéger à la Chambre. Cependant, une nouvelle liaison avec une jeune femme mariée, Léonie d’Aunet, fait scandale. Les deux amants sont en effet surpris, le 5 juillet suivant, en flagrant délit d’adultère. Le prestige du notable en est éclaboussé, la jeune femme effectuera quant à elle deux mois de détention dans l'infamante prison de Saint-Lazare.

L’année 1843 amène de profonds bouleversement dans son existence. L’échec de sa nouvelle pièce de théâtre, "Les Burgraves", et surtout le décès accidentel de sa fille aînée Léopoldine, le 4 septembre, qui se noie avec son mari dans la Seine à Villequier, le touchent profondément. Au mois de novembre 1845, celui qui est un observateur attentif de la vie du peuple lors de ses promenades parisiennes entame un nouveau roman, qui devrait s’intituler "Les Misères". Victor Hugo noircit pendant cette période des centaines de feuilles de papier, autant de textes qui seront publiés par la suite, pendant ses années d'exil ainsi qu'au soir de sa vie.

Éloigné des problèmes politiques malgré ses fréquentations, la révolution de 1848 est pour l'écrivain une nouvelle commotion. Après avoir tenté de faire proclamer la régence de la duchesse d’Orléans, haranguant les ouvriers parisiens en armes place de la Bastille, le 24 février, il se rallie rapidement à la Seconde République. Le 2 mars suivant, Victor Hugo prononce d'ailleurs un vibrant discours Place des Vosges à l’occasion de la plantation d’un arbre de la liberté. Il appelle alors à vive voix l'avènement de la "République universelle". Le 4 juin 1848, lors d’élection complémentaire, l'écrivain est désigné comme député de Paris à l’Assemblée Constituante puis, le 13 mai 1849, à l’Assemblée Nationale avec l’appui des conservateurs. Au Palais-Bourbon, Hugo, prenant place sur les bancs de l’Assemblée, s’installe à droite.

Au cours des "Journées de Juin" pendant lesquelles le pouvoir réprime une insurrection populaire, à l'origine de laquelle se trouve la fermeture des Ateliers nationaux, le représentant du peuple, qui avait appelé à faire disparaître ces ateliers de charité quelques jours plus tôt, fait partie des soixante délégués chargés de tenir l'Assemblée au courant de la situation. Il préside également au mois d'août de la même année le Congrès de la paix qui se tient à Paris. Victor Hugo prononce à cette occasion un discours pacifiste qui connaît un grand retentissement en Europe. Fondateur d’un journal d’opinion, "L’Événement", avec ses deux fils et avec l'aide d'Émile de Girardin le 31 juillet 1848, il fait campagne pour l’élection à la présidence de la République de Louis-Napoléon Bonaparte. L’écrivain est alors le fervent partisan d’une démocratie libérale et sociale.

Cependant la vision qu’a Victor Hugo de sa mission d’homme politique a évolué au cours des derniers mois. Si le notable est toujours aussi effrayé par la violence utilisée par les agitateurs socialistes, par Adolphe Blanqui ou Armand Barbès notamment, il montre de plus en plus ses préoccupations humanitaires, s’inquiétant de la condition du peuple. Victor Hugo rompt bientôt avec la majorité conservatrice en prononçant des discours dénonçant la misère, le 9 juillet 1849, puis critiquant la loi Falloux, le 15 janvier 1850, ainsi que le vote de restrictions à la pratique du suffrage universel, le 20 mai suivant. "L’Événement" est d'ailleurs interdit au mois de septembre 1851.

Victor Hugo participe à l’opposition républicaine par le coup d’État du 2 décembre. Avec quelques autres députés républicains, il tente de former un comité de résistance, de soulever le peuple des faubourgs de la capitale après avoir lancé un appel à l'armée. En vain. Placé le 9 janvier 1852 sur la liste des proscrits et désormais interdit de séjour en France, il s’est exilé à Bruxelles depuis le 11 décembre précédent, voyageant muni d'un passeport au nom de Jacques-Firmin Lanvin. Les deux décennies de règne de Napoléon III seront pour l’écrivain et l’homme politique des années d’opposition et d’éloignement. Cet exil devient volontaire, après son refus de l’amnistie offerte par l’Empereur avec le décret du 16 août 1859.

Victor Hugo réside alors à proximité de la France, dans les îles Anglo-Normandes de la Manche. Dans sa villa de Marine-Terrace à Jersey, il s’initie aux "tables parlantes" grâce à Delphine de Girardin, épouse de l’homme de presse. Cependant, le 27 octobre 1855, l'écrivain est expulsé par les autorités après avoir protesté contre la visite de l'Empereur Napoléon III en Angleterre. Installé à Guernesey, il fait l’acquisition de Hauteville-House en 1856. Souffrant de la gorge et du froid, le proscrit se laisse pousser la barbe à partir de 1861. Dans les années qui suivent, sa famille s'éloigne de plus en plus fréquemment, afin notamment de s'occuper du devenir de ses contrats d'auteur. Sa femme, malade, le quitte bientôt et décède le 27 août 1868 à Bruxelles.

L'exilé rappelle régulièrement aux sujets de l'Empereur son existence. Membre du Comité de résistance au coup d'État, Victor Hugo fait entendre sa voix au moment de l'organisation d'un plébiscite le 21 novembre 1852 et destiné au rétablissement de la dignité impériale dans la personne de Louis-Napoléon Bonaparte. Il rédige pour l'occasion une lettre de protestation. L'année suivante, le 21 novembre 1853, l’écrivain fait également paraître "Les Châtiments", un pamphlet dirigé contre Napoléon III qu’il a précédemment surnommé "Napoléon-le-Petit". Son œuvre s’enrichit ensuite de romans qui constituent de véritables épopées humaines. "Les Misérables" publiés en 1862 sont un immense succès littéraire. Suivent "Les Travailleurs de la mer" en 1866 puis "L’Homme qui rit" en 1869. En 1859, un recueil de poèmes, "La Légende des siècles", qui vient après "Les Contemplations", s’inscrit dans cette veine d’inspiration.

Après la défaite de Sedan et la proclamation de la République, le 4 septembre 1870, Victor Hugo est de retour à Paris. Symbole vivant de la résistance républicaine au Second Empire, l'écrivain est accueilli en héros par la foule des Parisiens à la gare du Nord. Son "Appel aux Allemands", un texte maladroit et décalé, publié le 9 septembre suivant, n’ayant eu que peu d’effets sur les troupes ennemies, celles-ci entament un siège en règle de la capitale. Hugo participe alors à l’effort collectif de défense en distribuant les dividendes de ses droits d’auteur.

Élu député de la gauche républicaine dans la capitale le 8 février 1871, en seconde position après Louis Blanc mais devant Léon Gambetta, il démissionne quelques semaines plus tard, le 8 mars, peu satisfait de la volonté de restauration monarchique que montre l’Assemblée qui siège à Bordeaux. Victor Hugo n’approuve ni la paix signée le 1er mars 1871 ni l’accueil réservé à l'italien Giuseppe Garibaldi, celui-ci ayant pris part aux combats contre la Prusse aux côtés des Français. Se désolidarisant de l'aventure de la Commune, l'écrivain accueille néanmoins publiquement chez lui à Bruxelles, où il réside depuis le 22 mars, les communards réfugiés pendant la répression versaillaise.

Expulsé de Belgique, Victor Hugo se rend alors à Vianden au Luxembourg voisin. Il évoque bientôt les événements dramatiques de ces derniers mois dans "L’Année terrible", publiée en 1872. Le 7 janvier de la même année, l'écrivain est battu lors d'une élection législative partielle. Il lui faudra attendre quatre années et le 30 janvier 1876 pour retrouver sous la Troisième République un siège de parlementaire, en étant élu sénateur de Paris. Il milite alors au sein de l'assemblée pour l'amnistie des communards, celle-ci intervenant le 11 juillet 1880.

Entre temps, Hugo fait éditer de nouvelles œuvres. 1874 voit la parution de son dernier roman, "Quatre-vingt treize", dédié à la Révolution française et à la Convention. Des textes écrits le plus souvent pendant les années d’exil à Guernesey paraissent également : "L’Art d’être grand-père" au mois de mai 1877, "La Pitié suprême" en 1879, "Torquemada" en 1882, "L’Archipel de la Manche" au mois d’octobre 1883.

Cependant la santé du patriarche se détériore. Une congestion cérébrale qui le terrasse le 28 juin 1878 le laisse diminué. L'écrivain délaissera maintenant l'écriture, se contentant de mettre en forme et de publier ses productions inédites. En 1881, le nouveau régime "installé" fête son entrée dans sa quatre-vingtième année, ce qui donne lieu à une grande célébration populaire, le 27 février. L'avenue d'Eylau, dans la partie où il est installé depuis 1879, porte dorénavant son nom. Juliette Drouet décède le 11 mai 1883, Victor Hugo le 22 mai 1885 à 13 h 27 minutes, des suites d’une congestion pulmonaire.

La Troisième République lui offre alors des funérailles nationales. Celles-ci se déroulent le 1er juin suivant et sont l’occasion d’un vaste rassemblement populaire autour d’une des gloires nationales. La veille de l’événement, un immense catafalque stationné sous l’Arc-de-Triomphe permet à la foule de venir se recueillir pendant la nuit auprès du grand homme. Le corbillard des pauvres, que celui-ci a demandé dans son testament rédigé le 2 août 1883, s’élance enfin, suivi par un interminable cortège composé de deux millions d'admirateurs et de badauds. Il conduit le corps de Victor Hugo au Panthéon.

 

Villequier la maison de Léopoldine. 

 

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 Le 4 septembre 1843, la fille aînée de Victor Hugo, Léopoldine, qui vient d'avoir 19 ans, se noie avec son mari, Charles Vacquerie, entre Caudebec et Villequier. Ils essayaient un canot neuf et rentraient vers la propriété des parents de Charles. Les Vacquerie, riches armateurs havrais, descendants de pilotes, venaient de se faire construire sur la terre de leurs ancêtres "au pied d'une montagne chargée d'arbres, une maison de briques couverte de pampres verts", celle-ci domine les habitations de ce village situé sur la rive droite de la Seine.

Comment la fille du plus grand poète français du XIXème siècle est-elle venue chercher un époux en Normandie où ce jeune ménage trouva la mort six mois après son mariage ?

Pour le comprendre, il faut se rappeler l'extraordinaire ascendant exercé sur la jeunesse par le chef de file des Romantiques, Victor Hugo, depuis la célèbre bataille d'Hernani en 1830.

 

 

La famille Vacquerie comptait trois enfants :

- Marie Arsène (Madame Lefèvre), qui seule aura une descendance

- Charles, le futur époux de Léopoldine

- Auguste, si brillant au Collège Royal de Rouen que les émissaires de la pension Favart de Paris, vinrent solliciter de son père l'honneur de le compter parmi leurs élèves. Les collégiens suivaient les cours du Lycée Charlemagne. Mais pour Auguste, "Paris, c'était surtout Hugo".

 Aussi vint-il en 1837 demander à celui-ci l'autorisation de faire jouer Hernani pour la Saint Charlemagne. Bientôt suivi de son inséparable ami, Paul Meurice, Auguste entra très vite dans l'intimité du Maître, puis de sa famille, et bien entendu il s'éprit de la fille aînée du poète. Nous en retrouvons l'écho dans les vers de l'Album que Léopoldine, comme toute jeune fille romantique, présentait à ses amis : "Votre jeune beauté me tient".

 Auguste n'eut donc de cesse que sa mère invitât à Villequier Madame Hugo et ses quatre enfants, à venir y faire un séjour l'été 1839. Pour la famille Vacquerie, c'était un honneur un peu redoutable. La correspondance qui a été conservée en témoigne. Mais, ô surprise, Léopoldine préféra Charles à Auguste, et le pauvre de s'épancher plus tard : "Ainsi, c'était pour lui que tu venais au monde".

 

La propriété, dont le jardin au XIXème siècle descendait jusqu'à la Seine, demeura dans la famille Vacquerie jusqu'en 1951. Madame Pierre Lefèvre-Vacquerie vendit alors, à la commune de Villequier, le terrain des anciennes écuries et bibliothèques, qui, bombardées le 29 août 1944, ont fini par être démolies pour faire place aux parkings actuels, tandis que le Conseil Général de la Seine Inférieure, sous l'impulsion du Président André Marie et de Maurice Collet, Maire de Caudebec, votait l'achat de la maison pour y installer un musée Victor Hugo.

Monsieur Robert Flavigny, architecte et conservateur des Musées Départementaux, remit en état le pauvre immeuble qui avait terriblement souffert de la guerre et acheta des éditions rares, des autographes et des dessins de Victor Hugo.

La maison Vacquerie fut inaugurée par le Préfet, Monsieur Robert Hirsch le 15 novembre 1959. Hélas, quinze jours après l'inauguration, le remarquable conservateur mourait. Mais cela n'arrêta pas, comme on aurait pu le craindre, le développement de la nouvelle institution.

En effet, Madame André Gaveau, née Lefèvre-Vacquerie, manifesta immédiatement sa bienveillance au jeune musée en renouvelant, de 1959 à 1976, à 17 reprises, des donations de mobilier et d'oeuvres jadis conservées dans la maison de campagne de son enfance, sculptures, peintures, dessins et autographes inédits, sans parler de l'Album de Léopoldine. Grâce à elle, la salle à manger, le salon, le billard et les chambres s'animèrent, la maison était redevenue vivante.

 Mais sans le drame du 4 septembre 1843, il n'aurait pu être question d'y créer un musée. Il convenait donc qu'on y trouvât d'abord l'évocation de Léopoldine. C'est ce que comprit immédiatement Pierre Georgel, lorsqu'il franchit pour la première fois le seuil de la maison Vacquerie en 1966. L'année suivante était organisée la première exposition qui lançait le musée :  "Léopoldine Hugo, une jeune fille romantique". Cette manifestation fut doublement bénéfique. D'une part le catalogue de Pierre Georgel demeure le meilleur travail concernant la fille aînée de Victor Hugo, et d'autre part plusieurs prêteurs, notamment, se muèrent, eux aussi, en donateurs. Ainsi le musée s'enorgueillit-il de pièces ayant appartenu jadis à Victor Hugo, à son beau frère, Paul Foucher, et à ses disciples Paul Meurice et Auguste Vacquerie.

 

Dès l'entrée, le visiteur comprend que Léopoldine est le personnage premier de la maison : de sa naissance à sa survie dans l'oeuvre de son père, principalement dans les "Contemplations", ces "mémoires d'une âme" comme Victor Hugo les définit lui même.

 Léopoldine vint au monde le 28 août 1824, après la mort du premier enfant qui n'avait pas vécu, "grosse fille aussi vivace que notre pauvre Léopold était débile" écrit le jour même de sa naissance le poète à son père, le Général Hugo.

 De sa vie, nous savons tout ou presque, grâce aux lettres conservées à Villequier chez les Lefèvre-Vacquerie. Ils en ont fait au jeune musée le don royal. Ces 134 lettres représentent plus de la moitié de la correspondance de Léopoldine actuellement connue et publiée en 1976 par Pierre Georgel.

Ce sont d'abord celles de la petite enfance, adressées à Louise Bertin, la fille du fondateur du journal des Débats. La famille Hugo séjournait souvent dans la propriété de leurs amis au château des Roches, paradis pour les quatre enfants.

"Quelquefois je voyais de la colline en face,Mes quatre enfants jouer, tableau que rien n'efface ! Et j'entendais leurs chants. Emu je contemplais ces aubes de moi même Qui se levaient là bas dans la douceur suprême Des vallons et des champs"

 

Les années heureuses sont ainsi chantées dans maints poèmes des Contemplations dont la quatrième partie, Pauca meae, est consacrée à sa fille aînée.

 

"Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe."

 

"Elle était pâle, et pourtant rose,
Petite avec de grands cheveux.
Elle disait souvent : je n'ose,
Et ne disait jamais : je veux.

Le soir, elle prenait ma Bible
Pour y faire épeler sa soeur,
Et, comme une lampe paisible,
Elle éclairait ce jeune coeur."

 

Mais le temps des jeux est passé. Léopoldine, qui ne professait guère de goût pour l'école, va bientôt obtenir l'autorisation de travailler chez elle. Depuis 1832, la famille habite un hôtel particulier, place Royale (devenue place des Vosges) où s'est installé l'actuel musée Victor Hugo.

Son Cahier de dictées où alternent des textes de Victor Hugo avec ceux de Sainte Beuve, ainsi que Paul et Virgine de Bernardin de Saint-Pierre, dédicacé par celui-ci à la petite fille, sont conservés à Villequier.

En 1836 elle fait sa première communion à Fourqueux. Châtillon peint la cérémonie, si sa célèbre toile est exposée dans le musée de la place des Vosges, le dessin de l'église par André Durand et son cachet de confirmation appartiennent au musée Villequier.

 

Cependant le moment vient où l'enfant devient une jeune fille. Elle commence à s'intéresser à la vie parisienne, c'est Mademoiselle Hugo qui sort, va à l'Opéra, au bal chez Madame Charles Nodier. Elle assiste aux pièces de son père à la Comédie Française, à son entrée sous la Coupole en 1841.

Tout cela, elle le raconte dans ses lettres à sa tante et amie, Julie Foucher (jeune soeur de Madame Hugo), mais presque sa contemporaine. Julie qui avait perdu sa mère était pensionnaire à la Légion d'Honneur à Saint Denis, où elle ne s'amusait guère. Léopoldine qui a bon coeur, essaie de l'en faire sortir le plus souvent possible et pense lui faire plaisir par le récit de ses mondanités.

Mais les effusions de tendresse les plus grandes sont entre le père et la fille. En 1837, il lui écrit d'Etaples près de Boulogne :

"J'ai cueilli pour toi cette fleur dans la dune. Et puis mon ange, j'ai tracé ton nom sur le sable, Didi. La vague de la haute mer l'effacera cette nuit, mais ce que rien n'effacera, c'est l'amour que ton père a pour toi".

Elle, de son côté, lui fait part de ses découvertes et de ses émerveillements.

Quand, répondant à l'invitation d'Auguste Vacquerie, Madame Victor Hugo et ses quatre enfants découvrent la Normandie en 1839, nous trouvons sous la plume de Léopoldine ces notations vibrantes :

"J'éprouve le besoin de te parler de toutes les merveilles que j'ai vues. Tu les a comprises si complètement toi, que tu comprendras bien aussi l'admiration que j'ai ressentie. Toutes les rives de la Seine sont si belles que pendant la traversée nous n'avons pas eu un instant d'ennui... Nous avons ensuite admiré Rouen et ses belles églises, sa cathédrale surtout que j'aurais visitée complètement. Je t'ai remercié dans le fond de mon coeur, mon père chéri, car c'est toi qui nous a appris à apprécier et à jouir des belles choses. La Seine borde le jardin de Monsieur Vacquerie. C'est une bien charmante maison que celle-ci, elle le serait bien d'avantage si tu l'habitais avec nous."

Victor Hugo effectuait alors son voyage annuel avec sa maîtresse Juliette Drouet.

C'est lors de ce séjour de près d'un mois, que naquirent les amours de  Léopoldine et du frère aîné d'Auguste, Charles. Amours encouragés secrètement par Adèle, mais d'abord cachés à Victor et peu appréciés de lui ensuite. On peut supposer que cette alliance provinciale semblait au grand homme indigne de sa fille et surtout de lui, et puis elle vient d'avoir tout juste 15 ans.

A Villequier, Lépoldine fait donc la connaissance de sa future belle famille que nous pouvons évoquer grâce aux peintures et dessins, oeuvres de jeunes artistes romantiques, amis d'Auguste et des Hugo, Châtillon, Louis Boulanger, David d'Angers..

Victor Hugo retardait donc le plus possible l'échéance, pour lui terrible, du mariage de sa fille. Auguste, généreusement, pressait les siens de faire une situation à Charles dans l'affaire familiale, pour ne pas donner prétexte aux atermoiements du poète. La date du 15 février 1843 fut finalement retenue. Mais le mariage eut lieu dans l'intimité, la famille Vacquerie étant en grand deuil (Marie Arsène venait de perdre un de ses jumeaux Paul Léon et son mari Nicolas). La cérémonie eut lieu à 9 heures du matin dans la chapelle des catéchismes de Saint Paul - Saint Louis, église paroissiale de la Place Royale, et le soir un dîner groupa une vingtaine de convives.

Victor Hugo avait composé pendant la messe le poème qu'il envoya à sa fille le lendemain, poème conservé chez les Vacquerie et donné par Jean Lefèvre-Vacquerie au musée en 1967 :

 

"Aime celui qui t’aime, et sois heureuse en lui.
— Adieu ! — sois son trésor, ô toi qui fus le nôtre !
Va, mon enfant béni, d’une famille à l’autre.
Emporte le bonheur et laisse-nous l’ennui !

Ici, l’on te retient ; là-bas, on te désire.
Fille, épouse, ange, enfant, fais ton double devoir.
Donne-nous un regret, donne-leur un espoir,
 Sors avec une larme ! entre avec un sourire !"

 

De l'existence brillante et facile que menait à Paris, Mademoiselle Hugo, Madame Charles Vacquerie passe sans transition au Havre où elle connaît l'ennuyeuse oisiveté de la vie provinciale à cette époque.

Le jeune ménage dispose d'une simple chambre chez Madame Lefèvre, il faut faire des économies. Comme il y a des domestiques, Léopoldine n'a rien à faire dans la maison, et les Vacquerie étant en grand deuil, on ne peut guère sortir...

 

Son occupation principale consiste donc à écrire quotidiennement à sa mère de longues missives, elle lui parle de "son bonheur si longtemps attendu", lui réitère les témoignages de sa touchante affection, et lui conte par le menu ses recherches d'une maison, afin qu'avec ses frères et sa soeur elle vienne passer l'été près d'elle. Quant à Victor Hugo, il se contentera de venir embrasser sa fille avant de partir pour l'Espagne avec Juliette Drouet.

Lorsqu'Adèle et ses enfants sont là, on ne se quitte plus guère... Cependant le jeune ménage est invité à aller passer quelques jours de septembre chez Madame Vacquerie mère à Villequier.

Les promenades en bateau à voile étaient une des grandes attractions de ces séjours au bord de la Seine. Il s'agissait, ce lundi 4 septembre, d'essayer un canot neuf de l'oncle Vacquerie qui s'en allait à Caudebec pour traiter une affaire notariale.

L'aller se passa sans encombres. Mais ce canot était mal gréé. Au retour, le notaire peu confiant sans doute dans les talents de navigateur de Pierre Vacquerie, se fit débarquer avant Villequier.

Soudain, dans la courbe du fleuve, au lieu dit "le dos d'âne" sous une rafale de vent, la barque chavira, les pierres dont on l'avait lestée malencontreusement à Caudebec roulèrent toutes du même côté, les quatre passagers (l'oncle Pierre, son jeune fils Artus, Charles et Léopoldine) tombèrent à l'eau.

Charles excellent nageur, essaya désespérément de sauver sa femme empêtrée dans les voiles, mais n'y parvenant pas, se laissa couler avec elle, cependant que Madame Vacquerie mère, des jumelles à la main, inquiète du retard excessif, scrutait en vain l'horizon, comme l'a conté au Journal Le Figaro en 1885, Austreberthe Souday, l'ancienne servante de Madame Vacquerie.

Ce naufrage qui avait fait d'un seul coup quatre morts, sema la consternation dans le village. Les jeunes époux furent enterrés dans un même cercueil.

Prévenue par la lettre bouleversée et bouleversante de Madame Vacquerie, Adèle s'enfuit directement chez son père Pierre Foucher, avec sa seconde fille en attendant le retour de son mari parti depuis deux mois.

C'est dans le café de l'Europe à Rochefort, que celui-ci fut foudroyé par la nouvelle en ouvrant le journal Le Siècle, le 9 septembre, donc cinq jours après le drame. Il mettra encore trois autres journées pour regagner Paris, par Orléans où l'on hissera la diligence sur le train.

Le seul faire part connu à l'heure actuelle appartient au musée de Villequier.

 

Sa douleur, et parfois son remords, s'épanchèrent les années suivantes dans les vers des Contemplations.

 

Oh ! je fus comme fou dans le premier moment, 
Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement.
Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance,
Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance,
Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé ?
Je voulais me briser le front sur le pavé ;
Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,
Je fixais mes regards sur cette chose horrible,
Et je n'y croyais pas, et je m'écriais : Non ! --
Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le coeur le désespoir se lève ? --
Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve,
Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté,
Que je l'entendais rire en la chambre à côté,
Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte,
Et que j'allais la voir entrer par cette porte !

Oh ! que de fois j'ai dit : Silence ! elle a parlé !
Tenez ! voici le bruit de sa main sur la clé !
Attendez! elle vient ! laissez-moi, que j'écoute !
Car elle est quelque part dans la maison sans doute !

 

 

Il est temps que je me repose ;
Je suis terrassé par le sort.
Ne me parlez pas d'autre chose
Que des ténèbres où l'on dort !

 

Mais l'année suivante, la première et la dernière strophe de Demain dès l'aube, respirent un certain apaisement :

 

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

 

Le plus célèbre est sans contredit le long poème intitulé "A Villequier"

 

Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,
Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ;
Maintenant que je suis sous les branches des arbres,
Et que je puis songer à la beauté des cieux ;

......

Maintenant que je puis, assis au bord des ondes,
Emu par ce superbe et tranquille horizon,
Examiner en moi les vérités profondes
Et regarder les fleurs qui sont dans le gazon ;

......

Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ;
Je vous porte, apaisé,
Les morceaux de ce cœur tout plein de votre gloire
Que vous avez brisé ;

......

 

Victor Hugo voudra célébrer plus tard en un long poème, ce gendre héroïque qu'il avait jadis méprisé :

 

Il ne sera pas dit que ce jeune homme, ô deuil !
Se sera de ses mains ouvert l'affreux cercueil
Où séjourne l'ombre abhorrée,
Hélas ! et qu'il aura lui-même dans la mort
De ses jours généreux, encor pleins jusqu'au bord,
Renversé la coupe dorée,

Et que sa mère, pâle et perdant la raison,
Aura vu rapporter au seuil de sa maison,
Sous un suaire aux plis funèbres,
Ce fils, naguère encor pareil au jour qui naît,
Maintenant blème et froid, tel que la mort venait
De le faire pour les ténèbres ;

Il ne sera pas dit qu'il sera mort ainsi,
Qu'il aura, coeur profond et par l'amour saisi,
Donné sa vie à ma colombe,
Et qu'il l'aura suivie au lieu morne et voilé,
Sans que la voix du père à genoux ait parlé
A cet âme dans cette tombe !

 

Le triste voyage de Victor Hugo et de Juliette s'inscrivait dans une tradition vieille de dix ans. Il avait fait la connaissance de cette ravissante actrice en 1833, lorsqu'elle tenait le petit rôle de la Princesse Negroni dans Lucrèce Borgia. Adèle, attirée par Sainte Beuve, s'étant éloignée de son mari, Victor se consola avec Juliette qui devait se révéler une des plus fidèles et des plus nobles amoureuses de l'humanité. Pour lui, elle quitta le riche Prince Demidoff, et accepta une vie de recluse, dans l'ombre de la famille Hugo. La seule compensation aux exigences tyranniques du poète était ce grand voyage estival où durant plusieurs semaines consécutives "allant de patache en coucou" ils visitaient en détail une région nouvelle.

Cette Normandie qui lui avait enlevé sa fille, Victor Hugo lui reste particulièrement attaché. L'auteur dramatique s'est tu depuis la chute des Burgraves qui avait coïncidé avec la mort de Léopoldine. Malgré, ou à cause de ces épreuves, les années qu'il vit jusqu'à la Révolution de 1848 sont très agitées sentimentalement et actives politiquement. Dans le domaine personnel, c'est le scandale du flagrant délit d'adultère avec Madame Biard en 1845. Celle-ci est incarcérée, le poète, lui, grâce à sa nomination toute récente de pair de France, échappe à l'emprisonnement.

En 1846, soit trois ans après la mort de Léopoldine, Victor Hugo vient se recueillir sur sa tombe à Villequier où sa femme a pris l'habitude de venir chaque automne depuis 1844. Tandis que le ménage Hugo loge chez ses amis Vacquerie, Juliette se cache à l'hôtel du Commerce à Caudebec , mais elle rejoindra deux fois son bien aimé sur la tombe de la chère Didine à laquelle elle était si attachée. Les deux amants associaient son souvenir à celui de Claire, la fille que Juliette avait eue avec le sculpteur James Pradier, et qui elle aussi était morte à 20 ans en 1846.

 

Quoi donc ! la vôtre aussi ! la vôtre suit la mienne !
O mère au coeur profond, mère, vous avez beau
Laisser la porte ouverte afin qu'elle revienne,
Cette pierre là-bas dans l'herbe est un tombeau !

La mienne disparut dans les flots qui se mêlent ;
Alors, ce fut ton tour, Claire, et tu t'envolas.
Est-ce donc que là-haut dans l'ombre elles s'appellent,
Qu'elles s'en vont ainsi l'une après l'autre, hélas ?

......

 

Quel âge hier ? Vingt ans. Et quel âge aujourd'hui ?
L'éternité. Ce front pendant une heure a lui.
Elle avait les doux chants et les grâces superbes ;
Elle semblait porter de radieuses gerbes ;
Rien qu'à la voir passer, on lui disait: Merci !
Qu'est-ce donc que la vie, hélas ! pour mettre ainsi
Les êtres les plus purs et les meilleurs en fuite ?
Et, moi, je l'avais vue encor toute petite.
Elle me disait vous, et je lui disais tu.

.....

 

Puis ce seront après la Révolution de 1848, les trois années de troubles politiques auxquels il est mêlé. Elu député de Paris, avec 86 965 voix alors que Louis Bonaparte n'en avait eues que 84 420. Mais les évènements s'aggravent, Victor Hugo est pourchassé et sa famille quitte l'appartement de la place Royale, envahi par les émeutiers.

Lors du coup d'état du 2 décembre 1851, il échoue dans sa tentative de soulèvement du peuple de Paris contre le Prince Président. Recherché par la police, il doit son salut à Juliette qui lui procure un passeport pour la Belgique et il passe la frontière déguisé en ouvrier. L'exil commençait, il devait durer autant que le Second Empire, soit dix huit ans.

 

 

 

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Reportage sur différentes villégiatures de Victor Hugo Partie I

Reportage sur différentes villégiatures de Victor Hugo Partie II 

 

Je tiens à remercier particulièrement les auteurs de ces blogs qui m'ont permi très gentiment d'utiliser certaines de leurs photographies. Bonne visite dans leur univers.

- Bonheur de lire 

- La mère de la mule 

 

 

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