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Maisons d'écrivains
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1 décembre 2008

Alfred de Musset - Manoir de Bonaventure et Rue du Mont Thabor

Biographie d'Alfred de Musset.

 

Alfred_de_Musset"Crois tu qu'on oublie autant qu'on le souhaite ?"

 

 

Alfred de Musset naît à Paris le 11 décembre 1810. Son père est un littérateur, devenu célèbre grâce à ses travaux sur Jean-Jacques Rousseau, à l’édition des œuvres du philosophe genevois. En compagnie de son frère Paul, l’enfant est confié dès 1817 aux soins d’un précepteur avant d’entrer deux années plus tard comme externe au Collège Henri IV. L’adolescent rédige alors des vers et conclut brillamment ses études secondaires en obtenant en 1827 le deuxième prix de dissertation latine au Concours général. Il refuse cependant d’entrer à l’École polytechnique malgré les injonctions de ses parents. Musset s’interroge au sujet de son avenir, abandonnant successivement des études de droit puis de médecine.

Au mois d’avril 1829 et sur les conseils de son père, il s’emploie dans une entreprise de fabrication d’appareils de chauffage à destination des armées. Il songe alors à entrer en littérature et fait la rencontre de Victor Hugo, le chef de file de la jeune génération romantique. Au mois de décembre de la même année paraissent d’ailleurs les "Contes d’Espagne et d’Italie". Au soir du réveillon de Noël, Musset fait ensuite la lecture de ses poèmes dans le salon familial et en présence d’Alfred de Vigny, de Charles Augustin Sainte-Beuve et de Prosper Mérimée.

Les années qui suivent confirment cette vocation. En 1830, commence une collaboration avec le journal Le Temps. Alfred de Musset livre quelques articles de critique à la rédaction du périodique. La même année cependant, deux de ses pièces de théâtre connaissent un destin médiocre. "La Quittance du diable" ne peut être jouée au Théâtre des Nouveautés et, le 1er décembre à l’Odéon, c’est l’échec que connaît "La Nuit vénitienne". Dépité, Musset fait alors le choix de s’éloigner de la "ménagerie", ne concevant désormais ses œuvres que pour la lecture. Au mois de décembre 1832 paraissent ainsi "Un Spectacle dans un fauteuil" qui contient "Namouna" et "A quoi rêvent les jeunes filles". Sans grand succès là encore auprès du public.

En 1833, Musset entre à La Revue des Deux-Mondes. La même année est publié "Andréa Del Sarto", le 1er avril, puis "Les Caprices de Marianne" le 15 mai suivant et enfin "Lorenzaccio" le 18 juillet. L’écrivain mène une vie très mondaine. C’est à cette époque qu’il fait la rencontre d’Eugène Delacroix et surtout de George Sand. Au mois de juillet, celle-ci devient sa maîtresse et, le 12 décembre, les deux amants partent ensemble pour un voyage romantique à destination de l’Italie. En compagnie de Stendhal, ils descendent la vallée du Rhône en bateau avant de s’installer, le 1er janvier de l’année suivante, à l’Alberto Reale Danieli à Venise. Musset tombe alors gravement malade. Remis, il quitte enfin Venise en compagnie de George Sand après un séjour idyllique et passionné.

De retour à Paris, l’écrivain publie "On de badine pas avec l’amour" le 1er juillet 1834. La fin de l’année est alors faite de ruptures et de réconciliations entre celui-ci et sa maîtresse. George Sand entretient d’ailleurs une liaison avec un autre amant, le médecin italien Pagello qui avait soigné Musset à Venise. La rupture est inévitable. L’année suivante est particulièrement féconde pour l’écrivain. Le 1er février 1836 paraît "La Confession d’un enfant du siècle" puis "Il ne faut jurer de rien" le 1er juillet suivant. Musset se lie alors avec Aimée Dalton. Le 19 octobre 1837, le duc d’Orléans que l’écrivain avait connu au cours de ses études au Collège Henri IV le fait nommer bibliothécaire du ministère de l’Intérieur. Cet emploi permet à Musset de toucher une confortable pension de 3.000 francs par an.

Le poète poursuit son activité dans la presse parisienne. Il fait bientôt l’éloge de la comédienne Rachel qui débute alors à la Comédie Française au mois de novembre 1838. Au mois de juillet 1840 paraissent chez l’éditeur Charpentier des Poésies complètes et des Comédies et Proverbes. Musset multiplie les productions littéraires, celles-ci paraissant toujours dans La Revue des Deux Mondes : Une Soirée perdue le 1er août de la même année, "le Rhin allemand" le 6 juin 1841, "Histoire d’un merle blanc" le 14 octobre 1842.

Après une grave crise en 1840, sa santé s’altère. Pendant l’automne 1843, Alfred de Musset effectue un séjour à la maison d’arrêt de la Garde nationale pour n’avoir pas pris sa faction. Il est atteint d’une pleurésie en 1844. Nommé Chevalier de la Légion d’honneur le 24 avril 1845, l’écrivain renoue l’année suivante avec le succès théâtral. Sa pièce, "Un Caprice", est jouée à la Comédie française. L’actrice Madame Allan s’illustre dans le premier rôle. Celle-ci sera bientôt l’amante de Musset. La même année paraît "Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée", le 7 avril. Cependant, quelques temps plus tard, l’écrivain perd son emploi, les Journées de Février marquant la chute de la Monarchie de Juillet.

Sous la Seconde République, les pièces de Musset continuent à être jouées sur les scènes parisiennes : "Louison" au mois de février 1848 au Théâtre Français, "Le Chandelier" au mois de juin 1850. Enfin le 14 juin 1851, "Les Caprices de Marianne" est créé à la Comédie Française, à l’initiative de Bulloz, ancien directeur de La Revue des Deux-Mondes devenu administrateur de l’institution. Auréolé par ce nouveau succès, l’écrivain est enfin élu à l’Académie française, le 12 février 1852 et après trois tentatives. Installé au n°6 de la rue du Mont Thabor, Musset est nommé au mois de mars 1853 bibliothécaire du ministère de l’Instruction publique.

Dans les années qui suivent, il effectue de longs séjours au Croisic en 1854 puis au Havre l’année suivante pour des raisons de santé. Son état s’aggrave d’ailleurs rapidement. Alfred de Musset décède le 2 mai 1857. Après des obsèques à l’église Saint Roch le surlendemain, l’écrivain est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

 

 

 

 

Le manoir de Bonaventure sa demeure.

 

Après avoir traversé les siècles accompagné de son cortège de légendes et d’ombres illustres, le manoir de Bonaventure demeure, malgré les outrages que le temps- et parfois les hommes- lui ont infligés, l’un des hauts–lieux de la vallée du Loir. Dans un cadre paisible et verdoyant, au confluent du Loir et du ruisseau du Boulon, le site est aussi un lieu de passage puisque la route de Montoire à Vendôme et une des anciennes voies de Paris à Tours croisent tout près de là au Gué du Loir.

L’origine du nom du lieu est mystérieuse et, faute de document antérieur au 16ème siècle, c’est sur la légende qu’il faut s’appuyer. S’agit-il du nom de la chapelle dédiée à saint Bonaventure, mort en 1274 et qui séjourna chez les moines Cordeliers de Vendôme ? Est-ce une allusion à l’heureuse traversée du Gué pendant la guerre de Cent Ans qui fit de cette zone une frontière entre possession anglaise et française ? Encore ne serait-on oublier le jeu de mot plaisant (Bonne aventure) dont Molière s’inspira pour la chanson galante que fredonne Alceste dans "le Misanthrope" :

"si le roi m’avait donné
Paris sa grand-ville
Et qu’il me fallut quitter
L’amour de ma vie,
Je dirais au roi Henri :
Reprenez votre Paris ;
J’aime mieux ma vie, au gué
J’aime mieux ma vie"

Heureusement, l’archéologie et l’histoire lèvent le voile sur le mystère et éclairent de leurs précisions le flou de la tradition. Les fouilles actuelles ont mis à jour de très anciennes fondations sur lesquelles s’élevait au XIIIè siècle une maison religieuse appartenant aux Templiers de Vendôme, puis après 1312 aux Cordeliers dont Bonaventure était le grand saint. Au début du XVème siècle, les Cordeliers, pour observer la règle de pauvreté, doivent abandonner la Bonaventure qui échoit à des laïques. En 1533, le manoir est la possession de Nicolas Girard de Salmet, seigneur attaché au service d’Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, père du futur Henri IV.

La tradition veut que la Bonaventure ait alors été le théâtre de réjouissance auxquelles aurait participé Pierre de Ronsard, venu en voisin de son manoir de la Possonnière, à Couture-sur-Loir, c’est à cette époque qu’aurait vu le jour le refrain "La Bonne Aventure au Gué".

Ce seizième siècle voit l’édifice s’enrichir d’un bâtiment Renaissance qui coiffe le bâtiment des Templiers et d’une chapelle Renaissance sur l’emplacement de celle des Templiers. L’enceinte d’origine est complétée par des fossés et un pont-levis, avec l’autorisation de celui qui allait devenir "le bon Roi Henri", Henri de Navarre, duc de Vendôme, en 1579.

En 1537, la Bonaventure change de propriétaire, à l’occasion du mariage de Marie, fille de Nicolas Girard de Salmet avec Claude de Musset. Elle restera propriété de la famille de Musset pendant 3 siècles, malgré deux interruptions(de 1699 à 1707 puis de 1786 à 1802).

En 1809, le domaine revient à Victor Donatien de Musset – Patay, propriétaire du domaine de la Vaudurière à Lunay, et père du poète Alfred de Musset qui, sous la restauration, y fait de fréquents séjours.Mais en 1833, dernier héritier des seigneurs de La Bonnaventure, il vend le manoir familial où sont nés tous les siens.

En 1847, la Bonaventure passe à la famille de Sachy de Fourdrinoy, puis en 1869 à la famille Memme dont le dernier possesseur, Robert, meurt en 1969. C’est à cette date que la Bonaventure est achetée par ses actuels propriétaires, la famille Magnant.

Après avoir traversé le XVIIème siècle en conservant son aspect médiéval et ses aménagements intérieurs, le bâtiment fut transformé et endommagé à la fin du XVIIIème siècle : sculptures rasées, meneaux de fenêtres brisés, vitrages au plomb supprimés, cheminées démolies, fenêtres murées. Le XIXème siècle accéléra la déchéance avec la destruction des linteaux des fenêtres et de leur décoration, la disparition d’une tour d’angle du bâtiment et d’une tour du portail. Le pigeonnier fut transformé en maison d’habitation puis en étable. Lorsque le manoir fut racheté en 1969, il était au bord de la ruine.

Classé monument historique en 1966, la Bonaventure est livrée en 1970 aux mains des ouvriers. D’abord orienté vers l’arrêt de la destruction et le sauvetage des bâtiments encore debout, l’essentiel du gros œuvre a été réalisé en dix ans, et grâce à l’acharnement de ses propriétaires, la Bonaventure est désormais sauvée.

 

 

 

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La rue du Mont Thabor.

 

Numéro 6, dernière adresse de Musset.

Il avait quitté le numéro 11 de la rue Rumfort en octobre 1852 pour venir s'y installer.

 

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28 mars 2008

Roger Martin du Gard - Le Tertre

Biographie de Roger Martin du Gard.

 

 

 

Roger_Martin_du_Gard"La vie serait impossible si l'on se souvenait, le tout est de choisir ce qu'on doit oublier".

 

Roger Martin du Gard est né à Neuilly sur Seine le 23 mars 1881. Il fut élève au lycée Condorcet. Issu d'une famille aisée d'avocats et de magistrats, il peut consacrer sa vie à la littérature. Il a une vocation précoce d'écrivain, dont il a pris conscience en lisant le roman de Léon Tolstoï, "Guerre et Paix". Pour attendre d'affirmer sa vocation de romancier, il entreprend des études de lettres mais échoue à la licence. Il décide alors de tenter le concours de l'École des Chartes et obtient avec succès le diplôme d’archiviste paléographe en présentant une thèse sur l'abbaye de Jumièges. Il se marie avec Hélène Foucault, en 1906. Et en 1907, il aura une fille: Christiane.

La publication de son roman "Jean Barois" en 1913 lui permettra de se lier d'amitié avec André Gide et Jacques Copeau. Dans l'étonnant "roman dossier" qu'est "Jean Barois", Roger Martin du Gard ne cherche pas à démontrer. Il n'émet aucun jugement, il ne condamne pas, il n’absout pas : il décrit avec une volonté d'objectivité l'évolution de la religion contemporaine, comme la séparation de l'Eglise et de l'État en 1905. Avec ses documents authentiques ou fictifs qui s'y trouvent insérés, la seconde partie constitue aussi la première représentation littéraire de l'Affaire Dreyfus et du procès Zola qui lui est lié.

Pour le théâtre il écrit, entre autres, "Le Testament du père Leleu", farce paysanne(1913), qui semble avoir inspiré Puccini pour la composition de son opéra "Gianni Schicchi". La mise en scène de cette farce par Jacques Copeau qui venait alors d'ouvrir le théâtre du Vieux Colombier marque le début d'une amitié très forte, grâce à laquelle Martin du Gard envisage la réalisation de pièces satiriques dans le cadre d'une Comédie nouvelle dont il développe une première vision. Ces perspectives ne connaissent pas un aboutissement. En raison des refus successifs qu'oppose Jacques Copeau aux propositions et essais de Roger Martin du Gard, celui-ci revient alors vers le roman.

Après la Première Guerre mondiale, en effet, Roger Martin du Gard conçoit le projet d'un long roman fleuve dont le sujet initial s'intitule "deux frères". De fait, le roman en huit volumes ensuite intitulé "Les Thibault" va l'occuper des années 1920 à 1940, date de publication du dernier volume, "Epilogue". À travers l'histoire de Jacques et Antoine Thibault qui sont liés à la famille de Fontanin, le romancier fait le portrait d'une classe sociale, la bourgeoisie parisienne, catholique, protestante, universitaire, mais aussi en révolte dans le cas de Jacques Thibault, apprenti écrivain qui découvre le socialisme. Conçu comme une conclusion à une œuvre dont la réalisation menaçait de durer trop longtemps, les deux derniers volumes sont consacrés à la disparition des deux héros et mettent l'accent sur la Première Guerre mondiale. "L'Eté 1914" décrit la marche à la guerre que ne peuvent empêcher ni les socialistes, ni les autres groupes pacifistes : révolutionnaire de cœur, Jacques Thibault ne saura que se sacrifier en lançant sur les tranchées un appel à la fraternisation des soldats allemands et français. Racontant la lente agonie d'Antoine Thibault gazé pendant le conflit, "Epilogue" évoque la "marche à la paix" et s'interroge sur les propositions du président Wilson qui aboutiront à la création de la SDN.

En 1930 paraìt "Confidence africaine" une histoire d'inceste. Ce livre joue un rôle dans le roman de Katherine Pancol "Un homme à distance" (Albin Michel 2002).

C'est en 1937, juste après la publication de "L'Eté 1914", que Roger Martin du Gard se voit attribuer le prix Nobel de littérature. Il passe ensuite une majeure partie de la guerre 1939-1945 à Nice, où il prépare un roman resté inachevé, les "Souvenirs du lieutenant-colonel de Maumort", qui sera publié à titre posthume dans une édition procurée par André Daspre.

Soutenue par l'engagement d'un groupe d'admirateurs, la publication de ses œuvres posthumes complexifie sa figure d'écrivain. De nombreux textes posthumes vont faire apparaître Martin du Gard comme un styliste spontané, attentif aux autres, parfois jovial. Commencé pendant la Première Guerre mondiale, son "Journal " décrit une vie familiale parfois difficile, raconte les réussites de l'amitié, fait la revue critique des textes contemporains et permet d'approcher la vie littéraire de l'époque : précédé de  il a été publié par C. Sicard sous la forme de trois gros volumes. Ce sont également les joies de l'amitié ainsi que les aléas de la vie littéraire autour de la "Nouvelle Revue française"que mettent en lumière les très nombreuses lettres regroupées désormais dans de très intéressants volumes de correspondances (avec André Gide, avec Jacques Copeau, avec Eugène Dabit, avec Georges Duhamel, avec Jean Tardieu, à côté d'une "Correspondance générale" en dix volumes.

Des nouvelles figurent aussi parmi les posthumes ("La Noyade" intégré au volume du "Lieutenant-colonel de Maumort", "Genre motus") : elles s'inscrivent dans la continuité de celles que l'écrivain avait publiées de son vivant ("Confidence africaine").

Publiés peu après la mort d'André Gide, les "souvenirs sur André Gide" évoquent une des amitiés les plus importantes et enrichissantes qu'a connues cet admirateur de Tolstoï, de Flaubert et de Montaigne.

 

 

 

Le château du Tertre sa demeure.

 

 

 

chateau_du_tertreCe château du 17e siècle, en pierres et briques, construit sous Louis XIII et agrandi sous le 1er Empire , a été remis en état au début du 20e siècle par Roger Martin du Gard, à qui il appartient depuis 1925. Il est situé sur les communes de Sérigny et de Saint Martin du Vieux Bellême.

Anne Véronique de Coppet, petite fille de Roger Martin du Gard, habite aujourd’hui le Château du Tertre, à la lisière de la forêt de Bellême, où l’auteur des "Thibault" vécut de 1925 à 1940. Ces années furent celles de la grande époque littéraire où Martin du Gard écrivit l’essentiel de son oeuvre. Le Tertre fut pour l'auteur un lieu voué au travail, à la méditation et à l'hospitalité. Il y accueillit nombre de ses pairs tels que Gide, Malraux, Schlumberger... C’est cette mémoire et cette atmosphère de travail qui régnèrent au château que s’efforce aujourd’hui de conserver Anne Véronique de Coppet.


"L’ouverture de la maison et l’accès aux dix mille ouvrages de la bibliothèque correspondent à l’idée que Roger Martin du Gard se faisait du devenir de cette maison, qu’il considérait comme une partie de son oeuvre", déclare-t-elle. Ce voeu de l’écrivain est donc respecté puisque, loin d’être devenu un musée, le Château du Tertre accueille aujourd’hui musiciens, gens de théâtre, étudiants et chercheurs qui travaillent sur le monde littéraire de l’entre deux guerres. Les visiteurs curieux de retrouver le souvenir de l’écrivain sont également reçus.

Un très beau parc du 17ème siècle a été remodelé en partie et prolongé vers 1800 par un parc à l' anglaise (composition du paysage et décor d'inspiration maçonnique). A partir de 1926, Roger Martin du Gard a ouvert des perspectives et des vues panoramiques sur Bellême et a renforcé les points sensibles par l' apport de statues antiques.

 

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Site officiel de Roger Martin du Gard.

 

 

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27 octobre 2008

Harriet Beecher Stowe - Hartford

Biographie de Harriet Beecher Stowe.

 

 

Harriet_Beecher_Stowe"Les larmes les plus amères que l'on verse sur les tombes viennent des mots que l'on n'a pas dits, des choses que l'on n'a pas faites".

 

Harriet Beecher naît le 14 juin 1811 à Litchfield, dans l’État du Connecticut. Elle est la dernière née d’une famille qui compte sept enfants. Son père, Lyman Beecher, qui devient veuf de manière précoce, est pasteur de l'Église Congréganiste de la tradition de Jonathan Edwards. Il est d’ailleurs réputé à l’époque pour ses talents de prédicateur. C’est peut être ce qui explique que les frères de la jeune fille suivront la même voie. Celle-ci est élève, puis professeur de littérature biblique au Hartford Female Seminary jusqu'en 1832, un établissement fondé par sa sœur aînée Catherine. L’année suivante et forte de ses premières expériences pédagogiques, Harriet Beecher publie un ouvrage de géographie à l’usage des enfants. La famille Beecher s'installe ensuite à Cincinnati, dans l'Ohio, où Lyman Beecher assure la présidence du Lane Theological Seminary.

En 1836, Harriet Beecher se marie avec Calvin Stowe, pasteur et professeur de littérature biblique au sein de l’institution. Le couple aura sept enfants ; quatre décéderont dans des circonstances tragiques. Marqué par le puritanisme de la Nouvelle-Angleterre qui a fait son éducation, Harriet Beecher-Stowe mène une existence austère, scandée par ces drames familiaux. Sa correspondance est ainsi marquée de la monotonie de cette vie quotidienne. Dotée d’une solide culture classique, celle-ci s’occupe à composer des récits publiés dans les journaux locaux. Cette activité littéraire apporte en outre un appoint financier substantiel aux revenus de son mari et améliore d’autant l’ordinaire de la famille Stowe. En 1843, est ainsi publié en volume "The Mayflower, or Sketches and Characters among the Descendants of the Pilgrims".

A l’époque, Cincinnati, qui est située à proximité du Sud esclavagiste, est une première étape importante pour les esclaves en fuite. La ville n’est séparée du Kentucky, où perdure la traite, que par le fleuve Ohio. Cependant, avec le vote du Compromis Clay par le Congrès, le 18 septembre 1850, une loi qui se destine notamment à freiner le "marronnage", les habitants de la ville doivent à présent dénoncer ou livrer les fugitifs aux autorités. Au sein même de la communauté calviniste, on s’interroge sur leur sort. Certaines situations sont autant de dilemmes moraux. Au delà, se pose la grande question : faut-il abolir l’esclavage ? En 1850, Harriet Beecher-Stowe et son mari, nommé professeur à Bowdoin College, s'installent à Brunswick, dans l’état du Maine. Ce départ de Cincinnati ne les éloigne aucunement du problème de l’esclavage. Car de leur nouvelle habitation où ils ont trouvé refuge, de nombreux esclaves Noirs gagneront le Canada et la liberté.

Harriet Beecher-Stowe prend d’ailleurs publiquement position en rédigeant "Uncle Tom’ Cabin, or Life among the Lowly". Ce texte est présenté au Dr Bailey, le directeur du National Era, une feuille anti-esclavagiste de Washington. Celui-ci accepte de le publier dans les colonnes de son journal et offre même 300 $ à son auteur. Livré en quarante feuilletons à partir du mois de juin 1851, ce roman demeure confidentiel au milieu du lectorat habituel de l’hebdomadaire. Il suscite cependant l’attention de J. P. Jewett, un éditeur de Boston, qui en assure l’impression en deux volumes, le 10 mars 1852. "La Case de l'oncle Tom" connaît alors un succès prodigieux. 3.000 ouvrages sont vendus le premier jour. Traduit rapidement en une vingtaine de langues, il est édité à 305.000 exemplaires aux États-Unis la première année, à plus de deux millions et demi au-delà. Si ce triomphe commercial s’appuie sur l’esprit du temps, il permet néanmoins une plus grande diffusion des thèses abolitionnistes, grâce aux "Tom Shows" notamment. Ces spectacles de théâtre, où sont mis en scènes des épisodes du roman Harriet Beecher-Stowe, jouent sur la sensibilité du public en forçant le grotesque et la violence du récit. En Angleterre, des éditions populaires à six pence proposent également le texte à la lecture d’un public nombreux.

Dans son "Oncle Tom", Harriet Beecher-Stowe fait voler en éclat le mythe de la bonté de certains maîtres, les planteurs, et de la condition appréciable de leurs esclaves. En 1853, alors que l’on met en doute la vraisemblance de certaines scènes de son roman, elle donne "A Key to Uncle Tom's Cabin", une série de documents sur l'esclavage qui justifie son discours. La même année, le couple séjourne pour la première fois en Europe, grâce notamment aux énormes droits d’auteur que touche Harriet Beecher-Stowe. A deux autres reprises, celle qui est devenue une militante de l’anti-esclavagisme, admirée ou décriée, reviendra sur le "vieux continent", en 1856 et 1859. En 1856, elle donne une suite à son roman avec "Dred, a Tale of the Great Dismal Swamp".

Quelques années plus tard, en 1862, Harriet Beecher-Stowe est reçue par Abraham Lincoln, lecteur attentif de ses œuvres. A la Maison Blanche, le président des États-Unis félicite alors l’écrivain, affirmant à l’assemblée qu’elle était "the little lady who made this big war" (autrement dit : "Voici la petite femme qui a commencé une grande guerre"). Élu au mois de novembre 1860, ce dernier mène en effet depuis deux années la lutte meurtrière contre les États du Sud qui avaient fait sécession. Nord et Sud s’opposent en particulier à propos de ce que l’on a baptisé "l’institution spéciale", l’esclavage des Noirs. En 1862, le Nord abolitionniste est en passe de mettre un terme à cette guerre civile qui déchire la jeune nation. Le 31 janvier 1865, quelques mois avant la reddition sudiste à Appomattox, est voté le treizième amendement à la Constitution qui abolit l'esclavage sur l'ensemble du territoire américain.

A cette époque, Harriet Beecher-Stowe est devenue une écrivain prolixe. Elle rédige un ouvrage par an. En 1859, "The Mister's Wooing" et "The Pearl of Orr's Island", publié trois années plus tard, sont deux œuvres qui évoquent la Nouvelle-Angleterre. "Agnes of Sorrerrto" a pour cadre l'Italie. Dans les années qui suivent, dominent toujours des romans : "Oldtown Folks" en 1869, "Fireside Scories" en 1871, "Poganuc People" en 1878. La plupart de ces textes sont auparavant édité en feuilletons dans quelques-uns des journaux de l’époque, comme The Atlantic Monthly, The Christian Union ou The New York Independant. Enfin, un essai intitulé "The True Story of Lord Byron's Life" qui est à l’origine d’un grand scandale. Harriet Beecher-Stowe entend dans ce texte établir qu'il y avait eu inceste entre le poète, à qui elle voue une profonde admiration, et sa sœur…

L’écrivain est décédée le 1er juillet 1896, à l’âge de quatre-vingt cinq ans.

 

 

Sa maison à Hartford.

 

2834431527_6120b23552C'est en 1873 qu'Harriet Beecher Stowe fait l'acquisition du cottage en briques peintes de Forest Road à Hartford. Cette demeure victorienne est l'une des plus modestes du quartier, en effet à l'époque toutes les demeures de Nook Farm étaient grandioses. C'est ici qu'elle a vécu jusqu'à sa mort en 1896, dans cette maison qui comprenait tout de même dix sept chambres et plusieurs salles de réceptions, avec son mari Calvin, Stowe un ancien professeur de littérature biblique et leurs jumelles Eliza et Harriet.

A l'époque, la renommée de l'écrivain n'est plus à faire, au cours de la dernière moitié du 19ème siècle, elle était l'auteur américain le plus lu en Europe et en Asie. Ses œuvres ont été traduites en plus que soixante langues.

Un an plus tard, en 1874, Samuel Clemens, mieux connu sous le nom de Mark Twain, et sa famille ont emménagé dans une vaste maison située juste en face, une simple pelouse séparait les deux demeures. C'est dans cette maison que Mark Twain a écrit ses livres les plus célèbres (Tom Sawyer et Huckleberry Finn). Les Clemens étaient une génération plus jeune que les Stowe, en fait Samuel Clemens avait le même âge que les jumelles Harriet et Eliza; Ils sont rapidement devenus amis et se fréquentaient régulièrement.

La demeure appartient au Stowe Center qui a pour mission de préserver la maison et de promouvoir les collections ainsi que d'inciter les personnes à suivre son engagement en faveur de la justice sociale, en effectuant des changements positifs.

Le rez-de-chaussée de la demeure comprend un salon avant, qui était réservé aux manifestations officielles et aux réceptions, et un salon arrière réservé aux activités familiales et qui servait pour la lecture, les jeux ou pour y prendre le thé.

L'ameublement de la maison toute entière est un mélange de styles étalés sur plusieurs siècles, avec une prédominance pour le style victorien. De nombreuses œuvres d'art décorent la maison, telles que la copie de la Madone de Raphaël ou bien encore la reproduction de la Vénus de Milo, ces œuvres sont des souvenirs de voyages en Europe, rapportés par les Stowe. Des huiles et des aquarelles peintes par Harriet, témoignent de sa passion pour l'art et de son sens artistique.

La cuisine possède une cuisinière à gaz de trois feux, ainsi qu'une grande table où la famille prenait ses repas, un vaisselier orné de sculptures d'oiseux et de fruits complète cette pièce. Il faut préciser que la cuisine tout en pin, étagères, boîtes de rangement, portes et tours de fenêtre, était au goût de l'époque et avait été recommandée par Harriet et sa sœur Catherine dans un ouvrage qu'elles avaient fait paraître en 1869 "The American Woman's Home".

Au deuxième étage se trouvent les chambres et une salle de bain ainsi qu'un salon comportant des meubles décorés par Harriet.

Là encore on peut voir de nombreuses reproductions acquises pendant les voyages de la famille dans le Maine, la Floride ou même en Ecosse. Dans la chambre des Stowe, une curiosité, un terrarium rempli de fougères et de mousses.

Harriet Beecher Stowe aimait les fleurs et les jardins, pour lui rendre hommage le Stowe Center a crée 8 jardins différents où il fait bon flâner et où des visites guidées sont organisées :

Le Woodland Garden

The Blue Cottage Garden

The Wildflower Meadow Garden

The Formal Color Coordinated Garden

The High Victorian Texture Garden

The Antique Rose Garden

The Pink & Red Cottage Garden

The Yellow & Orange Garden

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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5 octobre 2008

Charles Darwin - Down House

Biographie de Charles Darwin.

 

Charles_Darwin"Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements".

 

Cinquième enfant d’une riche famille anglaise, Charles Robert Darwin naît le 12 février 1809 à Shrewsbury, dans l’Ouest de l’Angleterre. Très tôt, il manifeste déjà un grand intérêt pour la nature. L’enfant aime la chasse, la pêche et collectionne les insectes. Charles Darwin est également passionné par les livres d’histoires naturelles qu’il dévore. Aussi son père, un médecin réputé, l’envoie faire des études de médecine à Édimbourg dans le but de le détourner d’une carrière de naturaliste qu’il juge sans aucun avenir.

A 16 ans, le jeune étudiant trouve la médecine ennuyeuse et décide donc, malgré des notes satisfaisantes de quitter l’Université avant l’obtention de son diplôme. Il rejoint alors le Christ’s College de Cambridge afin de devenir pasteur anglican. A cette époque la plupart des naturalistes sont des hommes d’Église. C’est là que Charles Darwin rencontre le géologue Adam Sedgwick ainsi que le révérend John Henslow, un professeur de botanique dont il devient le protégé.

En 1831, il obtient sa licence. La même année, Henslow le recommande au capitaine Robert Fritz Roy qui se prépare à embarquer sur le Beagle pour une expédition de circumnavigation. La mission de l’équipage consiste à cartographier le littoral sud américain ainsi que les côtes de Patagonie encore mal connues. En décembre 1831, le navire quitte l’Angleterre avec Charles Darwin à son bord.

Le naturaliste profite de ce voyage pour amasser un grand nombre d’observations et pour récupérer des milliers de spécimens de végétaux et d’animaux vivants ou fossiles. Charles Darwin s’étonne alors de la distribution géographique des espèces qu’il observe, aux îles Galapagos notamment, et des relations qui les unissent. Il étudie ainsi les treize sortes de pinsons vivant sur l’île qui, quoique identiques en apparence, semblent former des espèces distinctes. Les ornithologues le confirmeront d’ailleurs par la suite. La croisière se prolonge jusqu’en octobre 1836. Quand le Beagle quitte enfin les Galapagos, Darwin vient de lire les "Principes de géologie" rédigés quelques années auparavant par Sir Charles Lyell, un géologue britannique qui conteste le catastrophisme. Ce dernier ne remet pourtant pas en cause la fixité des espèces. Charles Darwin, lui, voit plus loin. Il doute maintenant de la position de l’Église et pense ainsi que les espèces se modifient.

Revenu en Angleterre, il rédige en 1837 son premier carnet sur l’origine des espèces. Au début des années 1840, l’homme de sciences a déjà établi les grandes lignes de sa théorie sur l’évolution par la sélection naturelle. D’une santé chancelante cependant, il vit grâce à un héritage familial conséquent, qui le laisse à l’abri du besoin. Agoraphobe et atteint d’un défaut de prononciation, Charles Darwin sort peu de chez lui, se contentant d’entretenir une correspondance fournie avec Lyell et Henslow. Ses lettres ainsi que les spécimens envoyés lors du voyage sur le Beagle l’ont fait connaître, aussi n’est-il pas coupé de la communauté scientifique. Pourtant, même s’il poursuit ses recherches, Charles Darwin repousse de jour en jour la publication de ses œuvres.

En 1844 le naturaliste écrit un long essai sur l’origine des espèces et la sélection naturelle. Conscient de l’importance de ses travaux, il demande ensuite à sa femme de publier l’ouvrage s’il mourait avant d’avoir signé un traité complet sur le sujet. En effet Charles Darwin hésite à publier ses idées, redoutant la polémique que celles-ci pourraient provoquer. Lyell le prévient par courrier qu’il ferait pourtant mieux de le faire avant qu’un autre scientifique ne le devance. Au mois de juin 1856, c’est le choc. Darwin reçoit le manuscrit d’un jeune naturaliste, Alfred Wallace, qui fait état d’une théorie de la sélection naturelle résumant parfaitement ses propres idées. Le 1er juillet 1858, Sir Charles présente bientôt ce texte en même temps que des extraits de l’essai inédit de son ami Darwin à la Société linnéenne de Londres. Ceci pousse l’homme de sciences à achever à la hâte "Sur l’origine des espèces", un ouvrage qu’il présente au public le 24 décembre 1859. Celui-ci connaît un succès immédiat.

Dans ses écrits, Charles Darwin s’oppose au fixisme (les espèces présentes en 1859 ont toujours été là ) et au créationnisme (les espèces ont été créées par Dieu au cours de la Genèse). Il avance ainsi qu’il existe une parenté entre les espèces actuelles, qui sont issues d’ancêtres communs, et qu’il y a évolution du monde vivant. Le naturaliste reprend par là même les idées professées en 1809 par Lamarck dans "La philosophie zoologique", avec cependant une certaine originalité. L’illustre savant proposait en effet que l’animal lui-même était la cause de la diversification : par son propre comportement, il se transforme et transmet sa transformation à ses descendants.

Charles Darwin pense que le moteur de l’évolution est extérieur à l’animal. Selon lui, il existe une pression de sélection, due à l’environnement, une lutte pour la vie qui entraîne une compétition entre les jeunes d’une même espèce. Les survivants donnent alors naissance à la génération suivante, un peu mieux adaptée à son milieu. L’évolution agit donc graduellement et elle est orientée vers la survie du plus apte. Aussi le terme "d’évolution" devient synonyme de "progrès". Par son travail, Darwin améliore la définition de l’espèce, en parlant de caractères spécifiques ou nouveaux et de caractères génériques ou ancestraux.

Les réactions provoquées par la diffusion de ses théories viennent rapidement. On demande ainsi au scientifique de prouver ce qu’il avance mais c’est pour lui chose impossible. Il parle bientôt de "caractères héritables " ce qui amène des ambiguïtés dans son discours. Il faudra en fait attendre l’année 1866 et la publication des travaux de Johann Mendel pour confirmer sa théorie. Au cours de ces années, Charles Darwin poursuit ses études sur le vivant. Il publie en 1862 "La fécondation des Orchidées" puis "Variation des animaux et des plantes domestiques" en 1868. En 1871, l’homme de sciences rencontre une opposition encore plus importante à ses idées quand il fait paraître "La lignée humaine". Dans cet ouvrage en effet, Darwin place alors l’Homme au niveau de l’animal et va jusqu’à dire que ce dernier descend du singe. Les milieux ecclésiastiques notamment sont profondément choqués. L’Église pourtant admettra à la fin du siècle, sous le pontificat de Léon XIII, qu’il n’y a pas de contradiction fondamentale entre le concept d’évolution et les théories bibliques.

"L’expression des émotions chez l’Homme et les animaux"
paraît en 1872. Viennent ensuite "Les plantes insectivores" en 1875 puis "Les îles volcaniques" en 1876. Avec son fils, Francis, Charles Darwin réalise à cette époque les premières expériences sur le phototropisme, c’est à dire sur la croissance des végétaux conditionnée par la lumière. Ensemble; ils observent une plantule de graminée, qui se plie ou demeure statique, en fonction de la lumière que celle-ci reçoit au niveau de l’apex de son coléoptile, autrement dit la gaine qui entoure la pousse de la plantule. C’est la première fois que l’on met en évidence la notion de messager ou d’hormone végétale. Les travaux des Darwin, père et fils, sont publiés dans "Le mouvement chez les plantes" en 1880. En 1881, Charles Darwin écrit ensuite "La formation de l’humus végétal par l’action des vers de terre".

Jusqu’à sa mort, survenue le 19 avril 1882, le scientifique développe ses thèses, s’attachant à leur donner une base scientifique solide en trouvant une origine naturelle à la diversité du vivant. Depuis lors, lorsque l’on parle d’évolution, il y a "l’avant" et "l’après" Darwin.

Down House sa maison.

 

 

 

Down_HouseDown House est située à Downe dans le district londonien de Bromley, une banlieue à 22,8 km au sud-est de Charing Cross. C'est dans cette demeure que Darwin travailla sur sa théorie de l'évolution par la sélection naturelle. Le lieu est maintenant devenu un musée en son honneur.

A l'origine, Down House était une ferme construite en 1650 puis agrandie en 1778.

Darwin décide de quitter Londres pour la banlieue lors des émeutes de travailleurs, achetant la maison pour £2,200 au Révérend James Drummond, qui lui en avait demandé £2,500. Ils y emménagent le 14 septembre 1842. La famille Darwin est alors composée de Charles, de sa femme Emma et de leurs deux enfants William Erasmus (né en 1839) et Anne (née en 1841). Emma était alors enceinte de Mary Eleanor, qui naît le 23 septembre mais décède moins d'un mois plus tard le 18 octobre.

Les autres enfants de Darwin naîtront dans cette maison : Etty (né en 1843), George (né en 1845), Bessy (née en 1847), Francis (né en 1848), Leonard (né en 1850), Horace (né en 1851) et enfin Charles Waring Darwin (1856 – 1858). Beaucoup d'entre eux deviendront illustres par leur propre travail.

Les Darwin modifient et agrandissent la maison de différentes manières. Le 24 mars 1843, les travaux débutent par la construction d'une large baie vitrée sur la façade. Une nouvelle salle de réception est ajoutée en 1858, avec en même temps une extension au niveau de l'entrée principale. L'ancienne salle de réception est transformée en salle à manger, et l'ancienne salle à manger en salle de billard. En 1872 une véranda est installée à côté de la salle de réception. En 1877, un nouveau bureau, un hall d'entrée et un porche de style Georgien sont ajoutés et l'ancien bureau où Darwin avait écrit "The Origin" est transformé en fumoir.

Charles Darwin meurt dans cette maison le 19 avril 1882, à l'âge de 73 ans, après y avoir vécu et travaillé pendant 40 ans.

En 1907, une école privée pour fille est établie dans la maison par Miss Olive Willis (1877-1953), mais est déplacée en 1922.

La maison est rachetée en 1927 par Sir George Buckston Browne (1850-1945), chirurgien, qui la présente à la British Association for the Advancement of Science avec une demande de création d'une fondation pour assurer sa préservation en tant que mémorial en l'honneur de Darwin. Down House devient un muséum le 7 juin 1929.

La fondation Buckston Browne s'avère insuffisante pour assurer les dépenses de maintenance. En octobre 1953, la British Association fait alors don de la maison au Royal College of Surgeons of England, qui gère la Surgical Research Station, située juste à côté. En 1962 Sir Hedley Atkins (1905-1983), plus tard président du Royal College of Surgeons, s'installe dans la maison avec sa femme et assure le rôle de conservateur de musée honoraire.

Down House est racheté en 1996 par l'organisation gouvernementale English Heritage, grâce à une aide du Wellcome Trust. Elle est restaurée avec des fonds levés par le Natural History Museum et par un don de l'Heritage Lottery Fund. Elle rouvre ses portes au public en avril 1998 et est désormais ouverte du premier mercredi de février jusqu'au dernier dimanche avant Noël.

Down House et ses alentours ont été proposé par le  Department for Culture, Media and Sport, pour être classé au patrimoine mondial, la décision est attendue pour 2009.

 

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Down House.

Complete works of Charles Darwin.

Charles Darwin.

Darwin at home.

 

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27 août 2008

Auguste Comte - Paris

Biographie d'Auguste Comte.

 

Auguste_Comte"Tout est relatif, et cela seul est absolu".

Auguste Comte naît le 19 janvier 1798, à Montpellier, dans une famille monarchiste et catholique. Son père, fondé de pouvoir à la recette municipale, consciencieux et terne, n’aura guère d’influence. D’un frère, tôt expatrié et disparu, d’une sœur insignifiante, il ne dira presque rien, en revanche, il vénère sa mère, Rosalie Boyer.

Comte effectue d’excellentes études. Dès l’âge de seize ans, il est admis, premier sur la liste du Midi, à l’École polytechnique. C’est durant sa scolarité secondaire que l’étudiant perd la foi, jugée incompatible avec la science qu’il découvre. Auguste Comte s’éloigne en même temps des idées royalistes sans pour autant se rallier à Napoléon. Il se rapproche même à l’époque des idées révolutionnaires. En avril 1816, l’École polytechnique est fermée pour cause de jacobinisme. Comte rentre alors à Montpellier où il suit quelques cours de la faculté de médecine. Il retourne à Paris où il devient répétiteur de mathématiques.

En août 1817, Auguste Comte devient le secrétaire de Saint-Simon et collabore bientôt à la revue L’Industrie. De nombreux opuscules sont également rédigés par les deux hommes. La pensée de Comte s’élabore à cette époque. Considérant le désordre de la société industrielle qui s’édifie, l’égarement des esprits, la misère du prolétariat, Comte envisage une réforme. À la société théologique et militaire doit succéder une société scientifique et industrielle. À la foi doit se substituer la science, aux prêtres les savants, aux hommes de guerre les entrepreneurs. L’entente de Comte avec Saint-Simon est courte : un conflit d’auteurs les brouille à l’automne 1824.

C’est alors qu’Auguste Comte épouse Caroline Massin en 1825, une soi-disant blanchisseuse, en réalité une prostituée. Caroline Massin fugue. Comte en est très affecté. Il est probable que cet épisode soit la raison de sa crise mentale et de sa tentative de suicide qui interrompent son "Cours de philosophie positive". Il pardonne encore une seconde incartade mais, ne pardonne pas la troisième. Le couple se sépare en 1842.

Après son mariage, à partir du mois de novembre 1829, Auguste Comte s’efforce de gagner sa vie en ouvrant un cours libre de philosophie, rue Saint-Jacques. En 1831, il demande, en vain, la chaire d’analyse à l’École polytechnique. L’année suivante, cependant, l’institution l’accueille en tant que répétiteur d’analyse et de mécanique avant qu’il ne devienne, en 1836, examinateur à l’entrée de l’école. Quelques années plus tôt, en 1833, François Guizot a refusé la création en sa faveur d’une chaire d’histoire des sciences au Collège de France. On invoque contre lui ses "opinions républicaines", pourtant à tel point marginales qu’il ne se reconnaît pas dans le parti républicain. En 1844, Auguste Comte perd son poste d’examinateur et demeure sans ressources.

C’est pourtant durant cette période agitée et malheureuse que s’exerce son activité créatrice. De 1826 à 1844 en effet, il professe le "Cours de philosophie positive"  devant un auditoire variable, mais toujours brillant, composé entre autres, d’Alexander de Humboldt, de Lazare Hippolyte Carnot, Henri de Blainville, Louis Poinsot, Émile Littré, John Stuart Mill… L’admiration qui entoure l’orateur contraste avec l’hostilité officielle.

En octobre 1844, Auguste Comte fait la rencontre d’une femme de lettres, Clotilde de Vaux. Celle-ci est la sœur d’un de ses élèves et vit séparée de son mari. Phtisique, elle attend peu de l’avenir. Clotilde est âgée d’une quinzaine d’années de moins que le philosophe qui en tombe éperdument amoureux. Elle ne lui accorde qu’une liaison platonique. Les visites d’Auguste Comte sont pourtant mal reçues par la famille, qui les juge compromettantes. C’est néanmoins sous les yeux du philosophe qu’elle meurt, le 5 avril 1846 Après sa mort, la passion de Comte se transforme en véritable culte religieux. Clotilde de Vaux devient le principal des trois anges gardiens de la religion positiviste, la sainte majeure, une déesse mère. Le second ange est la mère de Comte tandis que le troisième est Sophie, sa servante, que Comte adopta. Ainsi mère, épouse et fille sont transposées sur le plan spirituel.

Pendant cette période, Auguste Comte publie un "Traité élémentaire de géométrie analytique" , un "Discours sur l’esprit positif ", préambule au "Traité philosophique d’astronomie populaire"  (1843), reprenant un cours gratuit professé à la mairie du IIIème arrondissement depuis 1831 et qui durera jusqu’en 1848. Enfin, de 1844 à 1847, paraissent les quatre tomes du "Cours de philosophie positive". Ces ouvrages précisent ainsi sa pensée. Pour Auguste Comte, la science se révèle comme le seul type de croyance efficace. En conséquence, elle est le fondement de la réforme sociale. Cependant toute vérité doit être prouvée. Et si seul un petit nombre d’hommes est susceptible de comprendre les démonstrations scientifiques, cela est sans importance car la science fournira même aux ignorants une foi suffisante pour établir un nouvel ordre social.

Depuis 1845, Comte survit grâce à l’argent que lui versent ses disciples. Cette gêne financière ne ralentit pourtant pas son activité. En 1847, il annonce la fondation de la religion de l’humanité. Avec la science, les croyances théologiques se trouvent désormais privées de sens. Cependant les hommes ont besoin d’un objet d’amour plus haut qu’eux-mêmes, ils ont besoin du pouvoir spirituel, bref, il leur faut une religion Pour Comte, la solution est d’adorer l’humanité elle-même. A Dieu, Comte substitue ainsi l’humanité Les grands hommes reçoivent l’immortalité subjective qui se substitue à l’immortalité de l’âme ou à la résurrection, impossibles à croire. Ils sont honorés après leur mort et, éventuellement, célébrés dans le culte. Auguste Comte annonce la paix et l’harmonie parfaites pour le XXème siècle.

En 1848, il fonde la Société positiviste et publie le "Discours sur l’ensemble du positivisme". Comte enseigne sa doctrine sociale qui suscite de nombreuses réticences. Selon lui, le pouvoir doit régler la vie intérieure des hommes pour les amener à vivre en commun. Dans la société positive, celui-ci devra à la fois justifier la société industrielle et ramener les puissants aux sentiments d’égalité et de solidarité.

Comte publie alors énormément : les quatre tomes du "Système de politique positive, ou Traité de sociologie instituant la religion de l’humanité"  paraissent de 1851 à 1854, le "Catéchisme positiviste, ou Sommaire Exposition de la religion universelle" en 1852, "l’Appel aux conservateurs" en 1855, le premier volume de "Synthèse subjective, ou Système universel des conceptions propres à l’état normal de l’humanité", en 1856. Cette dernière œuvre restera d’ailleurs inachevée.

Auguste Comte croit au succès de sa mission. Peu amical à l’égard de la Seconde République, très hostile à la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence, il se rallie pourtant, au mois de décembre 1851, au coup d’État. Comte y voit sans doute un espoir de rationalisation de la société. En 1856, il propose une alliance au général des jésuites. Comte est persuadé de prêcher la religion positive à Notre-Dame en 1860 ! Le 5 septembre 1857, Comte meurt d’un cancer gastrique alors que sa religion ne rencontre finalement qu’un succès restreint et inégal.

 

 

Paris sa demeure.

 

 

rue_monsieur_le_princeDe 1841 jusqu'à sa mort, Auguste Comte vécut au deuxième étage du 10 rue Monsieur le Prince dans le 6ème arrondissement de Paris. C’est là qu’il recevait Clotilde de Vaux.

L’appartement a été restauré et reconstitué tel qu’il était à la mort d’Auguste Comte. Il se compose de cinq pièces (salle à manger, salon, cabinet de travail, salle de cours, chambre) et d’un vestibule. Ses affaires personnelles et quelques lettres manuscrites sont exposées dans les vitrines à l’entrée. Ce travail de restauration a été fait, dans les années 1960, par Paulo Carneiro, ambassadeur brésilien à l’Unesco.

La salle à manger, le salon et le cabinet de travail sont trois pièces en enfilade, parquetées, éclairées par la rue par deux grandes croisées à espagnolette, avec des volets intérieurs. Une cheminée en marbre noir et marbre Sainte Anne, surmontée d'une grande glace avec des bordures dorées se trouve dans chaque pièce.

Dans le salon, un portrait de Clotilde, fait par le peintre et sculpteur Etex, a été suspendu juste au-dessus du fauteuil en bois d'acajou sur lequel elle s'asseyait lors de sa visite hebdomadaire. L'étoffe de soie cerise qui recouvre le siège est usée contrairement au reste du meublé (canapé, chaises, fauteuils, tabourets de pieds). Disciples et successeurs n'ont pas voulu toucher à cet objet devenu sacré C'est en souvenir de Clotilde de Vaux, morte 16 mois après leur rencontre, qu'Auguste Comte conçoit et met en place une religion dont le culte est l'Humanité elle-même. Dans ce salon, du temps d'Auguste Comte et de Pierre Laffitte, eurent lieu les sacrements de la religion de l'humanité : baptême, mariage, initiation, présentation….

C'est sur ce bureau en bois, recouvert de basane, que Comte conçut son deuxième grand ouvrage "Le Traité de sociologie instituant la religion de l'Humanité" ou "Système de politique positive", en quatre volumes. Auguste Comte écrivait devant une glace et se disait "inspiré par ses trois anges" : Rosalie Boyer (sa mère), Clotilde de Vaux (son amie) et Sophie Bliaux (sa bonne).

La Révolution de 1848 et la fin de la monarchie ont exercé sur la pensée politique de Comte une action stimulante d'une grande puissance. Ce moment historique lui paraît opportun pour l'action politique et sociale. Il fonde alors l'Association libre pour l'instruction positive du peuple dans tout l'occident européen. Cette association prendra le nom de Société positiviste en 1848 et sera destinée à l'enseignement des classes populaires. C'est dans cette pièce qu'Auguste Comte recevait les membres de cette Société.

 

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7 août 2008

Sir Arthur Conan Doyle - South Norwood London et Crowborough Sussex

Biographie de Sir Arthur Conan Doyle.

 

 

 

Arthur_Conan_Doyle"Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité".

 

Arthur Conan Doyle naît le 22 mai 1859, à Édimbourg. Il est le troisième enfant d'une famille qui se composera de neuf frères et sœurs. Son père, Charles Doyle, est un fonctionnaire, fils lui-même d’un célèbre caricaturiste. Quant à Mary Fooley, sa mère, elle est issue de la famille irlandaise des Percy du Northumberland, descendante des Plantagenêt. Le couple réside au 11, Picardy Place et leur fils aîné Arthur est baptisé, suivant leurs convictions, dans la religion catholique. En 1868, celui-ci entre d’ailleurs au collège de Hodder dans le Lancashire, tenu par les jésuites.

Après deux années passées au sein de l’institution, il est admis à la Public School de Stonyhurst. Dès cette époque, Arthur Conan Doyle se rend déjà populaire auprès de ses camarades en rédigeant le journal de l’école, une publication non officielle… En 1875, il part pour Feldkrich, en Autriche, et parfait ainsi son allemand toujours dans un collège jésuite. De retour en Écosse l’année suivante, Conan Doyle poursuit ses études à la faculté de médecine de sa ville natale. Quelques-uns de ses textes sont alors publiés dans des revues locales.

A présent diplômé, il est cependant contraint d’aider financièrement sa mère et sa famille, que les habitudes de son père alcoolique, ont mis dans la gêne. Arthur Conan Doyle s’embarque en qualité de médecin sur un navire baleinier. A bord du Hope, le jeune homme parcourt les mers arctiques, du mois de février au mois de septembre 1880. Il renouvelle l’expérience, cette fois-ci sur le steamer Mayumba, qui part pour l’Afrique Occidentale au mois d’octobre 1881.

De retour au printemps de l’année suivante, Conan Doyle pratique la médecine en Angleterre, à Plymouth, en compagnie d’un collègue. Une association de très courte durée, puisqu’il s’installe dès le mois de juin, à Southsea, près de Portsmouth. Près de Bush Villas, à Elm Grove, Arthur Conan Doyle officie désormais dans son cabinet d'ophtalmologie.

Le 6 Août 1885, il se marie à l’âge de vingt-six ans avec Louise Hawkins, la sœur de l'un de ses rares patients. Le couple aura deux enfants, Mary Louise, qui naît en 1889, puis Kingsley en 1892. L’année suivante, persévérant dans ses activités littéraires, Conan Doyle écrit rapidement au printemps "A Study in scarlet" (Une étude en rouge), la première des cinquante-six nouvelles et quatre romans, mettant en scène Sherlock Holmes. Après sa parution dans une revue, le Beeton's Christmas Annual, il en vend les droits pour la somme dérisoire de 25 £. L’ouvrage est alors publié en volumes au mois de juillet 1888. Et plusieurs critiques relèvent certains caractères propres au récit qui feront le succès de l’œuvre de Conan Doyle. Bien servi par l'ingéniosité de l’intrigue, la personnalité de Sherlock Holmes, ses qualités de raisonnement déductif notamment, lui donne son originalité par rapport aux productions de l’époque. L’illustre détective, qui doit beaucoup au Dupin d’Edgar Poe, a d’ailleurs été inspiré à son créateur par le souvenir de l’un de ses professeurs, le Dr Joseph Bel, un chirurgien de la faculté de médecine d'Édimbourg, qui aimait à étonner ses étudiants par de fulgurantes déductions.

Après avoir séjourné quelques mois à Vienne, pour parfaire ses connaissances médicales, il rentre en Angleterre et s'installe sur Montague Place à Londres. En 1891, Conan Doyle ouvre un nouveau cabinet au 2, Devonshire Place. Cette année là, au mois de juillet, commencent les parutions des aventures de Sherlock Holmes, dans le Strand Magazine. A partir du 14 octobre 1892, le public peut également les lire en volume. Après l'énorme succès des premières six nouvelles fournies au Strand Magazine, le directeur de la revue, Greenhough Smith, souhaite en commander d'autres à son auteur. Mais ce dernier refuse. Pour décourager Smith, il lui demande 50 £ par titres, une somme énorme pour l'époque. Conan Doyle cependant est pris à son propre piège, puisque la direction de la revue lui accorde la somme demandée. Il doit alors s'exécuter et choisit d'abandonner la médecine pour se consacrer désormais entièrement à l'écriture. L’année suivante, au mois de décembre, un second volume des enquêtes du génial détective, "The Memoirs of Sherlock Holmes" paraît. L’écrivain cependant accuse à présent son héros d’accaparer ses pensées et son inspiration. Dans l’une de ces dernières nouvelles, intitulée "The final problem", il se décide ainsi à mettre en scène la mort de Sherlock Holmes, entraîné en Suisse au fond d’un gouffre par le professeur Moriarty. Au mois de décembre 1892 en effet, les Doyle s'installent en Suisse, à Davos Platz en Suisse, pour soigner la tuberculose de Madame. Les chutes de Reichenbach lui fournissent le cadre de la mort de son héros qui l'excède. Malgré les lettres de lecteurs qui le supplient, le menacent et l'insultent, ainsi que les protestations de sa mère, Conan Doyle refuse de ressusciter Sherlock Holmes. Dans les rues de Londres, on voit alors certains Anglais porter un brassard noir, en signe de deuil.



En 1894, il se rend aux Etats-Unis pour une série de conférences, et est reçu par Rudyard Kipling. Au cours de l'automne 1895, l’écrivain fait un séjour de plusieurs mois au Caire, destiné à améliorer la santé de sa femme Louise. De retour en Angleterre, ils s’installent à Hindhead, dans le Surrey. Sa pièce "Waterloo" est jouée au Lyceum de Londres, avec l'acteur Henry Irving . Au mois de février de l’année suivante, Conan Doyle se lance dans l'écriture de romans historiques et publie "The Exploits of Brigadier Gerard", le premier d’une série de récits d’aventures, parmi lesquels "The Tragedy of the Korosko" qui paraît au mois de février 1898.

Il participe comme médecin à la campagne du Soudan en 1898. En octobre 1900, l'écrivain se présente aux élections législatives à Edimbourg et défend la cause du maintien de l'Irlande au sein du Royaume-Uni. C'est un échec. Puis, dès le mois de mars 1900, Arthur Conan Doyle est en Afrique australe pendant la guerre des Boers. Cependant, ne pouvant participer en soldat au conflit qui oppose la Grande-Bretagne aux Républiques africaines d'Orange et du Transvaal, il dirige à Bloemfontein, la capitale de l'État d'Orange, un hôpital de cinquante lits, installé à ses propres frais, jusqu'au mois d’août 1901. De retour en Angleterre, Arthur Conan Doyle rédige un court pamphlet, "The War in Southern Africa : Causes and Conducts", publié au mois de janvier 1902. Dans ce texte, le célèbre écrivain se fait le défenseur de la cause britannique en Afrique du Sud, injustement diffamée selon lui sur la scène internationale. Ces prises de positions lui valent bientôt de se voir accordé le titre de chevalier (Knigth of Grace of the Order of St-John of Jerusalem). Il se fera désormais appelé Sir Arthur Conan Doyle.

La même année, a lieu la résurrection de son héros fétiche dans "The Hound of the Baskerville" (Le Chien des Baskerville) qui paraît au mois de mars. Cependant, l'action se déroulant avant le décès du grand détective, il faut attendre encore trois années pour voir publier "The Return of Sherlock Holmes". Doyle a en effet besoin d'argent pour financer la construction de sa nouvelle maison. Il se laisse alors convaincre par un éditeur américain qui lui propose de ressusciter Sherlock Holmes, pour 5000 $ la nouvelle, plus les droits d'auteur. Entre septembre 1903 et mars 1927, trente-trois nouvelles verront le jour. Le succès est fulgurant, ce qui agace d'autant plus l'écrivain, qui entre dans des colères effroyables lorsqu'il reçoit, de plus en plus souvent, du courrier adressé à Sherlock Holmes.

Sa femme Louise s'éteint le 4 juillet 1906 et l’écrivain en est profondément affecté. Après le décès de sa femme,  Doyle intervient dans l'affaire Edalji, prenant la défense de ce jeune notaire d'origine indienne qui a été condamné à sept ans de prison pour avoir envoyé des lettres anonymes et mutilé du bétail. Doyle réussit à prouver son innocence et le fait libérer.

Conan Doyle se remarie le 18 septembre 1907 avec Jean Leckie, dont il était épris depuis 1897. L’année précédente, l’écrivain avait participé sans succès aux élections organisées dans le district d’Havick, en tant que candidat du parti unioniste. En 1908, avec sa nouvelle épouse, il s'installe à Crowborough dans le Sussex. Le couple aura trois enfants : Denis qui naît en 1909, Adrian l’année suivante et Jean Lean en 1912. Arthur Conan Doyle poursuit son engagement politique, en devenant en 1909 le président de l’Association pour la réforme de la loi sur le divorce, une fonction qu’il occupera jusqu’en 1919. La même année, à la suite de la médiatisation des crimes coloniaux commis au Congo belge par les administrateurs, Conan Doyle prend fait et cause pour les opprimés. Il publie "Le crime du Congo", envoie plusieurs articles aux journaux et correspond avec le président des Etats-Unis et l'empereur d'Allemagne. Au mois d’octobre 1912, il crée un nouveau personnage, le professeur Challenger, dans son roman "The lost World" (Le Monde perdu). Ce dernier, qui lui est également inspiré par l'un de ses anciens maîtres de faculté, le professeur Rutherford, réapparaît dès l’année suivante avec "The poison Belt" (La Ceinture empoisonnée), publié au mois d’août.

Du mois de mai au mois de juillet 1914, l’écrivain est en Amérique du Nord, aux États-Unis puis au Canada. En Angleterre, il constitue une unité locale de volontaires, la future Crowborough Company of the 6th Royal Sussex Volunteer Regiment, où il sert comme deuxième classe. Doyle souhaite combattre sur le front, ce qui lui est refusé en raison de son âge. Il publie alors un pamphlet de ralliement, "To Arms !" et écrit au jour le jour l'histoire du conflit,  grâce aux informations qui lui sont transmises directement par des généraux anglais. "The British campaign in France and Flanders", commencée en 1915, est achevée cinq ans plus tard. La visite des fronts anglais, italiens et français, où il rencontre Clemenceau, lui donne la matière d'un nouveau reportage, "A Visit to three Fronts", qui est publié au mois d’août 1916. Les atrocités commises pendant la Grande Guerre sont aussi à l’origine d’une profonde crise morale chez Conan Doyle. Ayant très tôt abandonné ses convictions religieuses, l’écrivain, depuis longtemps agnostique, fait paraître "The New Revelation", au mois d’avril 1918. Et la mort de son fils aîné peu de temps après le renforce dans ces nouvelles orientations. Pendant la décennie qui suit, Conan Doyle parcourra le monde afin de propager le Spiritisme. En 1926, il publie également "History of Spiritualisms", une Histoire du spiritisme.



Le 7 juillet 1930 au matin, Sir Arthur Conan Doyle décède d'une crise cardiaque dans sa villa de Crowborough.

 

 

 

Sa maison 12 Tennison Road, London.

 

 

 

12_Tennison_RoadLe 12 Tennison Road se trouve dans le quartier de South Norwood, au sud de Londres. C'est ici qu'Arthur Conan Doyle s'installa avec sa famille,en 1892, quand il décida d'arrêter définitivement l'exercice de la médecine, et de se consacrer pleinement à l'écriture.

Au mois de juillet de cette même année, commencent les parutions des aventures de Sherlock Holmes dans le Strand Magazine.

Conan Doyle vécu avec sa famille dans cette maison de 1891 à 1894, 21 histoires de Holmes ont été écrites en ce lieu, notamment "The Adventure of the Norwood Builder". Ce bâtiment de trois niveaux sur un sous sol, est de construction traditionnelle en briques, avec des tuiles décoratives sur la façade ainsi que du bois sculpté, le jardin est d'environ 70 mètres de long.

En 1891, South Norwood, était un secteur très tranquille, semi rural, attenant à la ville de Croydon. Tennison Road faisait face aux champs. Conan Doyle, son épouse Louise, leur fille Mary Louise, née en 1892, les deux plus jeunes soeurs de Conan Doyle, Connie et Lottie, ainsi que leur femme de charge Mrs Hawkins, ont pleinement profité de ce cadre bucolique. De longues promenades à vélo dans la campagne environnante, des parties de tennis sur la pelouse de la maison. Ces joies domestiques ont été racontées dans une nouvelle "Beyond the city" un conte romantique.

Cette maison a reçu de nombreux visiteurs, dont beaucoup de littéraires. C'est ici que Conan Doyle écrivit une opérette avec James Matthew Barrie (l'auteur de Peter Pan). Son ami Jerome K Jerome venait souvent.

En 1893, sa plus jeune soeur Connie (Constance), s'est mariée avec Ernest William Hornung , l'auteur des aventures de Arthur Raffles, gentleman cambrioleur, dont la première aventure parait dans le Cassell's Magazine.

C'est aussi dans cette maison qu'il commença à fréquenter Bram Stoker (auteur de Dracula), qui était alors administrateur du Lyceum Theater de Londres.

C'est aussi à cette époque que Conan Doyle se familiarise avec le spiritisme, en rejoignant "The Institut for Psychic Research" en 1891, ce qui changera à jamais sa vie.

En 1894, Louise est reconnue atteinte de tuberculose, la famille part pour la Suisse, à Davos, laissant Mrs Hawkins en charge de la maison. Ils ne sont jamais revenus à Norwood et ont construit à leur retour une maison dans le Surrey afin de s'éloigner de la pollution de Londres.

 

 

 

 

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Sa maison à Crowborough.

 

 

 

ScreenHunter_01_JulCrowborough est une petite ville rurale, située dans le Sussex, à proximité de Brighton, Eastbourne et Londres.

En 1906 sa femme Louise s'éteint le 4 juillet..Le 18 septembre 1907, Sir Arthur se remarie avec Jean Leckie, dont il était amoureux depuis 1897, mais avec qui il n'entretenait qu'une relation amicale, par respect pour sa femme.

Ils s'installent à Crowborough, au manoir de Windlesham, où Jean lui donne trois enfants, Denis, Adrian et Jean Lean.

D'importants travaux avaient été effectués avant l'arrivée de la famille Conan Doyle, la surface habitable du manoir avait été doublée et ce sur des instructions très précises de Sir Arthur.

En 1914, l'écrivain constitue une unité locale de volontaires, la future Crowborough Company of the 6th Royal Sussex Volunteer Regiment, qui fut plus tard remplacé par un corps officiel.

A Windlesham, de nombreuses personnalités littéraires sont venues partager les joies domestiques de la famille Conan Doyle : George Bernard Shaw, Rudyard Kipling, James Barrie, PD Wodehouse. Sir Arthur écrivit de nombreuses enquêtes de Sherlock Holmes, mais aussi "Le monde perdu" et "La ceinture empoisonnée".

Pendant toutes ces années Conan Doyle ne se ménage pas, et voyage beaucoup. En 1929, exténué, il est victime d'une crise cardiaque et passe les semaines qui suivent alité. Il se remet peu à peu, mais le 7 juillet 1930, à l'aube, une ultime crise cardiaque le terrasse.

Le 11 juillet, par une journée agréable et ensoleillée, Sir Arthur Conan Doyle a été enterré dans le parc de Windlesham, près de la cabane de jardin qui avait été transformée pour lui en salle d'écriture. Plus de deux cent amis, collègues, personnes du cru, et membres de la famille ont assisté à la cérémonie. Madame Jean Conan Doyle a continué à vivre dans le manoir jusqu'à sa mort le 27 juin 1940, elle a été enterrée aux côtés de son mari.

En 1955, le domaine a été vendu, les restes de Sir Arthur et de sa femme ont été transportés à  All Saints Church, Minstead, New Forest, dans le Hampshire, où ils y sont encore.

Crowborough est fière de posséder une statue grandeur nature de l'écrivain. De nos jours le manoir de Windlesham est une maison de repos pour personnes âgées.

 

 

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4 août 2008

Stephane Mallarmé - Vulaines sur Seine

Biographie de Stephane Mallarmé.

 

 

 

Mallarme"Ce n'est pas avec des idées qu'on fait des vers, c'est avec des mots".

 

 

Stéphane Mallarmé naît le 18 mars 1842 à Paris au sein d’une famille de fonctionnaires dévoués depuis plusieurs générations au service de l’État. Numa Mallarmé est ainsi sous-chef à l’Administration de l’Enregistrement et des Domaines. Le 14 juin 1841, il épouse Élisabeth Desmolins, dont le père est employé dans son service. Le couple aura deux enfants. La sœur de Stéphane, prénommée Maria, naît le 25 mars 1844. Avec le décès accidentel de leur mère, le 2 août 1847, au retour d’un voyage en Italie, les deux enfants sont élevés par leurs grands-parents maternels.

En 1852, Stéphane Mallarmé entre à Auteuil dans une pension religieuse. Il se sent alors marginalisé dans l’institution, fréquentée par les fils de famille. Quelques années plus tard, le 15 avril 1856, l’adolescent est inscrit au Lycée de Sens, ville où réside son père. Il effectuera toute sa scolarité secondaire dans l’établissement. En dehors de ses cours, qui ne le passionnent guère, Stéphane Mallarmé rédige quelques vers. Pendant l’été 1859, il écrit ainsi un long poème en deux parties, "Sa fosse est creusée, Sa fosse est fermée", réminiscence d’une disparition qui le marque profondément, celle de sa sœur Maria au mois d’août 1857.

Enfin reçu bachelier, le 8 novembre 1860, Mallarmé, suivant en cela le cursus familial, entre en tant que surnuméraire à l’Enregistrement, à Sens. Toujours épris de littérature, le jeune homme s’imprègne à cette époque de l’œuvre poétique de Théophile Gautier et surtout des "Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire. Dans les années qui suivent, Mallarmé se lie d’amitié avec un jeune professeur de littérature, Emmanuel des Essarts, nommé récemment au Lycée de Sens. Celui-ci le distrait par sa conversation de cette morne et pesante vie de fonctionnaire provincial.

Alors qu’il commence à publier quelques-unes de ses œuvres dans de modestes revues littéraires, Mallarmé fait la connaissance d’une jeune allemande, Maria Gehard, demoiselle de compagnie dans une riche famille de la bourgeoisie locale. Ensemble, les deux amants effectuent plusieurs séjours en Angleterre, en 1862 puis en 1863, se mariant bientôt dans la capitale londonienne, le 10 août de cette dernière année. Le 17 septembre suivant, Mallarmé obtient son certificat d’aptitude à l’enseignement de l’anglais. Au mois de novembre 1863, il est alors nommé au Lycée de Tournon, en Ardèche, où le couple s’installe, au 19 de la rue Bourbon. Une fille, Geneviève, naît quelques temps plus tard, le 19 novembre 1864.

L’enseignant poursuit son activité littéraire. En 1864, chez des amis communs, il fait bientôt la connaissance de Frédéric Mistral puis de Villiers de l’Isle-Adam. Mallarmé, chahuté pendant la journée par ses élèves, se réfugie le soir venu dans l’écriture. Il s’emploie ainsi à la rédaction "d’Hérodiade". Le 12 mai 1866, le Parnasse contemporain publie dix de ses poèmes. Nommé au Lycée de Besançon puis à Avignon où il fréquente les représentants du Félibrige, Stéphane Mallarmé entame à cette époque une correspondance avec Paul Verlaine. C’est alors que le poète connaît des problèmes de santé. Son état neurasthénique rend bientôt nécessaire une mise en congé de longue durée qu’il sollicite auprès de ses supérieurs le 20 janvier 1870.

Installé maintenant à Paris, au 3 de la rue Vivienne, Hôtel des Étrangers, Mallarmé est contraint après quelques mois de repos de reprendre son métier de professeur d’anglais. Le 25 octobre 1871, il est nommé chargé de cours au Lycée Fontanes (actuel Lycée Condorcet). Résidant à présent dans la capitale, le poète ne se mêle que peu à la vie littéraire. Il fait néanmoins la rencontre d’Arthur Rimbaud, que lui présente son ami Verlaine, puis d‘Émile Zola. De nombreux autres écrivains lui témoignent également leur soutien, parmi lesquels Leconte de l’Isle, José Maria de Heredia, Théodore de Banville ou Catulle Mendés. Après sept années de silence, Mallarmé se remet alors à la poésie pendant l’été 1873.

L’année suivante, au mois de septembre, il lance une revue, La Dernière Mode, gazette du monde, qui connaîtra neuf livraisons jusqu’au mois de janvier 1874. Le 15 mars 1875, les Mallarmé s’installent au 87, rue de Rome. En 1876 paraît une édition de "L’Après midi d’un faune", qu’avait refusé deux ans plus tôt l’éditeur Lemerre. Le poète travaille également à traduire les œuvres d’Edgar Allan Poe. Celles-ci paraissent, dans La République des Lettres notamment. Mallarmé est affecté par le décès, le 6 octobre 1879, de son fils Anatole âgé de huit ans. Et au Lycée Fontanes, les rapports d’inspection se font de plus en plus durs à son encontre. En 1880 cependant, commencent les "mardis" de la rue de Rome, des soirées au cours desquelles l’écrivain reçoit chez lui d’autres poètes.

Stéphane Mallarmé se trouve désormais investi d’une nouvelle notoriété. Paul Verlaine lui consacre un chapitre dans son étude sur "Les Poètes maudits", qui prend place dans les colonnes de la revue Lutèce à la fin de l’année 1883. Au mois de septembre 1884, paraît "A Rebours", un roman de Joris-Karl Huysmans, dont le héros, des Esseintes, professe une grande admiration pour Mallarmé. Le 6 août 1885, c’est en malmenant l’œuvre de l’écrivain que le critique Paul Bourde s’en prend aux auteurs dits "décadents" (bientôt nommé "symbolistes" à l’invitation de Jean Moréas), dans un article publié dans le journal Le Temps. Au cours de ces années, Mallarmé, le poète "incompréhensible" fait la connaissance de l’actrice (et courtisane) Méry Laurent, dont il devient bientôt l’intime.

D’avril à octobre 1887, est publié un recueil de ses poèmes, sobrement intitulé "Poésies", qui offre au public un large choix de ses textes. Stéphane Mallarmé occupe maintenant une place importante dans le monde des lettres. Il complète son activité d’écrivain en donnant à La Revue indépendante des articles de critique. Ses "mardis" sont maintenant fréquentés, outre la présence des symbolistes, par les poètes de la jeune génération, Pierre Louys, Paul Valéry ou André Gide entre autres. En 1891, Mallarmé fait paraître "Pages", un volume où est rassemblée la quasi-totalité de ses poèmes en prose. Il préside maintenant à de nombreuses manifestations littéraires, au banquet de La Plume qui réunit les écrivains en vogue notamment.

L’année suivante, le 1er octobre, Mallarmé reçoit enfin à son domicile son arrêté de mise à la retraite. Celle-ci est vécue comme une délivrance par l’enseignant. En 1894, paraît un recueil de morceaux choisis, "Vers et Proses". Le 22 décembre de la même année a lieu à la Société nationale de musique la première audition du "Prélude à l’après-midi d’un faune", mis en musique par Claude Debussy. Le 27 janvier 1896 enfin, Stéphane Mallarmé est élu prince des poètes. L’année suivante voie la sortie en librairie de "Divagations", qui rassemble l’essentiel de ses articles de critique.

Le 8 septembre 1898, le poète est soudain pris par un accès de suffocation. Le lendemain matin, Stéphane Mallarmé décède à Valvins d’un spasme de la glotte. Son corps est inhumé au cimetière de Samoreau, en Seine-et-Marne.

 

 

 

Sa maison à Vulaines sur Seine.

 

 

 

 

VulainesC'est à quelques kilomètres de Fontainebleau, au Pont de Valvins, sur la commune de Vulaines que se trouve le musée départemental Stéphane Mallarmé. Il a ouvert ses portes au public en 1992.

Professeur d'anglais enseignant à Paris à partir de 1871, Stéphane Mallarmé découvre cette maison en 1874. Il la loue pour y séjourner régulièrement à Pâques, l'été et à la Toussaint... Très attaché à ce lieu, il effectue même d'importants travaux après sa retraite en 1893, afin de s'y installer définitivement. Il y meurt le 9 septembre 1898. Inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1946, la maison reste la propriété des héritiers du poète jusqu'en 1985, date à laquelle elle est achetée, avec son mobilier et sa bibliothèque, par le Département de Seine-et-Marne.

Entièrement rénovée par l'architecte Bruno Donzet, la maison comporte aujourd'hui deux espaces ouverts au public : au premier étage, on visite les appartements de Mallarmé, sa chambre, avec sa bibliothèque anglaise, différents objets et photographies, son châle, et la vue sur la Seine à laquelle il tenait tant. La salle à manger montre la "table des mardis littéraires", autour de laquelle s'assirent des artistes célèbres, ainsi que la pendule de Saxe. La chambre de Madame Mallarmé, le cabinet japonais du poète, complètent cette atmosphère intime et sereine.

Au rez-de-chaussée, une bibliothèque et des expositions temporaires. Lieu de mémoire rassemblant des souvenirs du grand poète symboliste, ce musée restitue l'atmosphère et l'ambiance qui régnaient à son époque. Les décors, les lumières et les meubles sont ceux de Mallarmé et les pièces dans lesquelles il vécut ont été reconstituées à l'identique ainsi que son jardin, conçu à partir des tracés au sol,  qui comprend un espace consacré aux fleurs (nombreuses variétés de roses, clématites,...)et un verger de plein vent. L'on peut s'y reposer et en rapporter, en septembre, des pommes.
Outre l'univers de Mallarmé, ce musée présente les oeuvres de ses amis peintres et sculpteurs ainsi que des expositions temporaires.

 

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29 juillet 2008

Curzio Malaparte - Capri

Biographie de Curzio Malaparte.

 

 

Malaparte"Un état totalitaire est un état où tout ce qui n'est pas défendu est obligatoire".

 

Kurt Erich Suckert est né à Prato en Toscanne et 1898, de père allemand et de mère lombarde.Très jeune,il est éloigné de ses parents et est élevé par de pauvres paysans. En 1925, il adopte le pseudonyme de Malaparte et renonce à son nom allemand, qui est emprunté au titre d'un pamphlet "I Malaparte et i Bonaparte" de 1869. Il aimait dire à propos de son pseudonyme : "Napoléon s'appelait Bonaparte, et il a mal fini : je m'appelle Malaparte et je finirai bien." Il s'engage dans la première guerre mondiale à 17 ans dans l'armée française pour combattre les allemands.

 

En 1922, il rejoint le parti fasciste. Ecrivain et journaliste, il devient directeur de La Stampa de Turin en 1929 et fonde La Conquista dello Stato, où il adopte une position politique radicale, invitant Mussolini à dissoudre le Parlement et à introduire un syndicalisme total. Lorsque Mussolini, après l'affaire Mattéotti, essaie de trouver des compromis aussi bien avec les fascistes extrémistes qu'avec l'opinion publique scandalisée, Malaparte maintient dans un premier temps sa position radicale, du côté des Squadristi, comme Farinacci, ensuite, dès que celui-ci perd son poste, remplacé par Turati, il l'attaque dans La Conquista dello Stato. Dans cette même période il publie : "Viva Caporetto" et "La rivolta dei santi maladetti" (la révolte des saints maudits) en 1921, ces oeuvres sont censurées. Puis "L'Europa vivente" en 1923 et "Italia Barbara" en 1925.

 

En 1931, il est à Paris, il écrit en cachette "Technique du coup d'Etat" ouvrage interdit en Italie jusqu'en 1948. Il est envoyé au "Confino" dans l'île de Lipari. Huit mois après, sous la protection de Galeazzo Ciano, il peut être transféré à Versilia, la plage la plus VIP de l'Italie fasciste. En 1937, il fonde une revue de propagande fasciste et de culture sensible aux avant gardes "Prospettive". Il écrit des nouvelles "Sangue" en 1937 "Donna come me" en 1940 et il travaille pour Il Corriere della Sera, en particulier comme correspondant à l'étranger, en 1939 il est en Ethiopie. Pendant la deuxième guerre mondiale, il part comme correspondant de guerre, en particulier dans les pays de l'Est.

En 1943, il est arrêté par décision du gouvernement Badoglio et conduit à la prison de Naples par les Américains pour son passé fasciste. Il en sort grâce à des amis puissants. Il entre alors dans la Résistance, pendant quatre mois. Il publie "Kaputt" en 1944, "La Pelle" en 1949.

 

Il est à Paris en 1947, où il monte deux pièces "Du côté de chez Proust" en 1948 et "Das Kapital" en 1949. Dans les années 50, il écrit une rubrique "Battibecco" pour le journal Il Tempo et voyage en Amérique du Sud, en Chine, en Russie et dans l'Europe de la reconstruction. En 1951, il sort son premier film "Il Cristo proibito".

Ultime provocation: en 1957, le poète, sur son lit d'hôpital, à l'aube de son décès, adhère au parti communiste.

 

 

 

Capri  sa demeure.

 

 

Casa_Malaparte"Il y avait à Capri, en la partie la plus sauvage, la plus solitaire, la plus dramatique, en cette partie entièrement tournée vers le midi et l'orient, où l'île, d'humaine, devient féroce, où la nature s'exprime avec une force incomparable et cruelle, un promontoire d'une extraordinaire pureté de lignes, qui déchirait la mer de sa griffe rocheuse. Nul lieu, en Italie, n'offre une telle ampleur d'horizon, une telle profondeur de sentiment. C'est un lieu, certes, propre seulement aux êtres forts, aux libres esprits. Car il est facile de se laisser dominer par la nature, d'en devenir l'esclave, de se laisser déchiqueter par ces crocs délicats et violents, de se faire engloutir par cette nature comme Jonas dans sa baleine."

 

 

 

Extrait de "Ritratto di pietra" (Portrait de pierre) 1940 de Curzio Malaparte.

La Casa Malaparte est une œuvre architecturale moderne de 1937, construite dans un des plus beaux sites géographiques du monde, à flanc de falaise au bord de la Méditerranée, à l'est de Capri en Italie.

La villa a été conçue et construite en 1937 par l'architecte Adalberto Libera suite à la demande de l'écrivain. C'est du moins ce que l'on croyait avant les recherches de Marida Talamona. Il apparaît maintenant que cette demeure est essentiellement due à Malaparte, Libera n'aurait dessiné qu'une ébauche de la maison et servi de prête nom pour obtenir un permis de construire. Dans "Ritratto di piera" Malaparte s'en attribue explicitement la création, et insiste sur ce "portrait essentiel, nu, sans ornement". Le vrai n'est jamais facile à démêler du faux chez Malaparte, mais l'hypothèse est plus que vraisemblable, et semble vérifiée par l'absence du moindre plan achevé dans les papiers de Libera.

Cette villa, paradoxale et provocante, solitaire et offerte au regard, secrète et mythique, est à l'image de son propriétaire. Construite au bord extrême du cap Massullo, à Capri, parallèle au ciel, elle semble à la fois se fondre dans le paysage de roches et insolemment rivaliser avec la mer et les Faraglioni, les rochers qui lui font face à fleur d'eau. L'ocre très rouge des murs, la géométrie des lignes, la pente redoutable de l'escalier en trapèze qui occupe un pan entier et mène à la terrasse, la virgule blanche qui ponctue le toit comme une voile, en font un étrange vaisseau échoué sur le roc, dont les fenêtres s'ouvriraient sur l'éternité.

L'essentiel de la construction a été confié à un maçon de l'île, Arturo Amitriano, aidé par ses deux fils. La correspondance de Malaparte avec cet artisan, atteste du soin constant accordé à ce chantier. En 1942, la maison est achevée. Savinio, le frère du peintre Chirico, dessine les meubles en choisissant la lyre comme motif central. Toute en longueur, construite sur deux niveaux, la maison s'articule autour d'un immense atrium dallé, dont les baies dessinent le paysage naturel comme de gigantesques tableaux hyperréalistes. A l'avant, la chambre de la Favorite et sa salle de bain en marbre vert, et, symétriquement, celle du maître des lieux. Malaparte y vient de préférence l'hiver, quand la mer monte à l'assaut de la pierre.

La maison fut longtemps abandonnée après la mort de Curzio Malaparte. Très endommagée par le temps et par le vandalisme, elle perdit même son somptueux poêle en céramique avant de faire l'objet d'un long et coûteux programme de restauration dans les années 1980-1990.

La villa fut laissée en héritage par l'écrivain à la République populaire de Chine. Le legs fut contesté par la famille de Malaparte, et après des années de procédure, ceux ci ont obtenu gain de cause. Grâce à l'obstination du petit-neveu de Malaparte, Niccolo Rositani, et au soutien de mécènes privés, une fondation a pu être créée afin de sauver la Casa Malaparte de l'abandon, mais aussi des promoteurs qui voulaient en faire une pizzeria.

De nombreux industriels italiens ont participé à la préservation de cette architecture exceptionnelle, la façade a déjà retrouvé son allure originale.

Ce parallélépipède de maçonnerie rouge entaillé par un monumental escalier en pyramide inversée est implanté sur une falaise abrupte, 32 mètres au-dessus de la Méditerranée, dominant le golfe de Salerne. L'accès à la propriété n'est possible qu'à pied depuis Capri ou bien par la mer grâce à un escalier taillé dans le rocher.

Trop volumineux pour quitter l'édifice, la majeure partie du mobilier original est toujours dans la villa. La baignoire de marbre de la chambre de la maîtresse de l'écrivain est toujours fonctionnelle. Sa chambre et son bureau bibliothèque sont également intacts.

La villa est devenue un lieu d'étude pour les architectes et les amateurs du monde entier. Divers évènements culturels se tiennent également sur le site. Pas question pour les héritiers d'en faire un musée, cette maison doit selon eux, rester un lieu privé et créatif.

C'est aussi en ces lieux que fut tourné "Le Mépris" de Jean Luc Godard, d'après un roman d'Alberto Moravia qui fut l'un des hôtes de Malaparte à Capri.

 

 

 

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La Casa Malaparte dans Le Mépris.

Curzio Malaparte.

 

 

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17 juin 2008

Joachim du Bellay - Chateau de La Turmelière

 

Biographie de Joachim du Bellay.

 

 

 

Joachim_du_Bellay"Et ne vaut-il pas mieux quelque orage endurer, Que d'avoir toujours peur de la mer importune ? Par la bonne fortune on se trouve abusé, Par la fortune adverse on devient plus rusé".

 

Joachim du Bellay est né près de Liré, en Anjou, sans doute en 1522, au sein d'une famille de notables provinciaux de grand renom. C'est à Poitiers, où il fut envoyé pour étudier le droit, qu'il commença à s'intéresser à la poésie, il se lia d'ailleurs à cette époque avec des poètes tels que Jean de La Péruse, Jacques Peletier du Mans, tous deux futurs membres de la Pléiade, mais surtout avec Pierre de Ronsard, dont il fit la connaissance en 1547, et qui devait devenir son meilleur ami en même temps que son plus grand rival en matière de poésie et de renommée.

Avec ce dernier, en effet, il gagna Paris et fut introduit au collège de Coqueret, où il rencontra encore Jean Antoine de Baïf. Ce collège du Quartier latin était alors dominé par la personnalité de son proviseur, Jean Dinemandi, dit Dorat, fervent admirateur des Anciens, grecs et romains, et qui devait rejoindre plus tard le groupe de la Pléiade à l'invitation de Ronsard. Du Bellay se trouva bientôt admis dans un cercle restreint de lettrés dont la principale occupation était l'étude des auteurs grecs et latins et des poètes italiens. Ce cercle, baptisé d'abord "La Brigade", puis "La Pléiade", exposa pour la première fois une véritable théorie littéraire après la publication de l'Art poétique (1548) de Thomas Sébillet, qui préconisait l'usage aussi bien des formes médiévales françaises que des formes antiques.

En réponse à Sébillet, avec lequel en réalité le désaccord était mince, du Bellay rédigea une sorte d'art poétique intitulé "Défense et Illustration de la langue française" (1549), généralement considéré comme le manifeste de "la Pléiade". Le poète y préconise, contre les défenseurs du latin, l'usage de la langue française en poésie. Il appelle en outre de ses vœux l'enrichissement du vocabulaire par la création de termes nouveaux (abréviations de termes existants, création de mots composés, réactivation du sens des racines anciennes, etc.). Les emprunts à d'autres langues, régionales ou étrangères (grecque et latine notamment), sont également conseillés, à condition que les mots choisis soient adaptés en français. Du Bellay recommande aussi d'abandonner les formes poétiques médiévales employées jusqu'à Clément Marot et préconise l'imitation des genres en usage dans l'Antiquité, tels que l'élégie, le sonnet, l'épopée ou l'ode lyrique, mais aussi la comédie et la tragédie.

L'art du poète, tel que le définit du Bellay, consiste donc à se consacrer à l'imitation des Anciens, tout en respectant certaines règles de versification spécifiquement françaises, son but ne doit pas être de distraire seulement, mais de célébrer des valeurs éternelles et de chanter les louanges des grands hommes, qui se trouvent ainsi voués à l'immortalité grâce à la beauté de ses vers.

L'importance de ce texte fondateur dépasse les limites du XVIe siècle puisque son influence reste sensible dans la poésie contemporaine malgré les révolutions littéraires successives.

Du Bellay mit en application ses théories dans l'ensemble de son œuvre poétique. Il publia en 1549 un recueil de sonnets amoureux, "l'Olive", dont l'inspiratrice reste à ce jour mystérieuse. Dans sa première édition, l'ouvrage regroupait cinquante poèmes, mais il fut considérablement étoffé en 1550 sous le titre "l'Olive augmentée" (cent quinze sonnets). Le succès du sonnet en France doit sans doute beaucoup à cet ouvrage élégant et raffiné, qui mêle sonnets originaux et sonnets imités des canzoniere de Pétrarque.

Dans la même veine et à la même époque, du Bellay écrivit également des "Vers lyriques" (1549) à l'imitation d'Horace.

De 1553 à 1557, du Bellay vécut à Rome, pour y remplir la fonction de secrétaire auprès de son oncle le cardinal Jean du Bellay. Ce séjour au pays d'Horace et de Pétrarque le séduisit d'abord, puis le déprima profondément. D'une santé fragile, isolé par la surdité dont il était atteint, et surtout nostalgique de son Anjou natal, il ne put apprécier la beauté de Rome sans amertume : le spectacle des ruines le plongea dans une sombre méditation sur le déclin de toute chose, qui lui inspira le recueil "les Antiquités de Rome", publié à son retour en France, en 1558, sous le titre complet de : "le Premier Livre des Antiquités de Rome, contenant une description générale de sa grandeur et comme une déploration de sa ruine".

Ce recueil de 32 sonnets, d'une tonalité grave et presque solennelle, reprend un motif traditionnel de la poésie consacrée à Rome, puisqu'il chante la gloire passée de la Rome antique, contrastant violemment, aux yeux du poète, avec la Rome dans laquelle il évolue, celle des papes, où il ne voit que luxure, bassesse et compromission. Du Bellay sut pourtant renouveler ce thème, en élargissant l'objet de sa déploration à la disparition fatale de toute chose créée, ce qui donne lieu à une méditation sincère et émouvante sur le temps destructeur et sur la vanité de l'existence.

À Rome, il composa aussi ses célèbres "Regrets", qu'il publia en France la même année que "les Antiquités", ce recueil lyrique, qui regroupe 191 sonnets, présente un tableau émouvant des états d'âme du poète, en particulier sa nostalgie profonde de la France et de la campagne angevine.

Comparés aux "Antiquités de Rome", "les Regrets" sont, aux yeux de leur auteur, un projet poétique plus modeste, car plus intime : ce n'est plus Rome qui occupe ici le devant de la scène, mais sa mélancolie et ses regrets, saisis au jour le jour. Composés dans une langue simple qui délaisse les artifices de la rhétorique et le style élevé, les sonnets du poète exilé représentent aujourd'hui encore la part la plus lue et la plus appréciée de l'œuvre de du Bellay.

Du Bellay publia aussi, à son retour en France, d'autres recueils d'une tonalité plus légère, tels ses "Poemata" en latin (1558), "les Divers Jeux rustiques" (1558), ou le satirique "Poète courtisan" (1559), tout en se consacrant à des travaux de traduction ou d'imitation des Antiques, qui font de lui l'un des plus éminents spécialistes de son temps en la matière.

Enfin, dès son retour il est frappé par de graves ennuis domestiques et doit lutter pour sauver sa maison des créanciers. Sourd, tourmenté, découragé, vieilli avant l'âge, il meurt dans la nuit du premier janvier 1560, à l'âge de 37 ans.

Resté de son vivant dans l'ombre de son ami Ronsard, du Bellay se distingue nettement de lui par son inspiration plus sincère, intime et pessimiste.

 

 

 

Le Château de La Turmelière sa demeure.

 

 

 

La_TurmeliereAu fond d'un vaste parc romantique s'élève un château massif construit à la fin du XIXe siècle. Derrière cet édifice, un peu en contrebas et dissimulés par les arbres, s'élève les restes imposants d'un château médiéval. Ces ruines sont celles de la demeure natale de Joachim du Bellay.

Le château primitif date du XIIIe siècle. Il fut restauré au XVe siècle par Perceval Chabot, aïeul de la mère de Joachim du Bellay. La Turmelière est alors une place forte, située au confins de l'Anjou où les Seigneurs de Liré se retranchaient en cas de guerre. La position du bâtiment, entre des coteaux escarpés et la Loire, le rendait quasiment imprenable.

L'arrière grand-père du poète, Jean du Bellay (1400-1480) s'y installe en 1472.

Son grand-père Eustache du Bellay, est également seigneur de Gizeux, autre résidence familiale des du Bellay, situé à l'autre bout de l'Anjou, au nord de Bourgueil.

En 1504 Jean du Bellay, père de Joachim, épouse Renée Chabot, l'héritière de la Turmelière et de Liré, qui entrent dans le patrimoine des Du Bellay.

Joachim du Bellay est né à la Turmelière vers 1522-1525. Il y passera toute sa jeunesse et il est certain que les paysages de bocage qui entourent le château ont pu inspirer au poète son attachement à la douceur angevine… La Turmelière demeure possession des du Bellay jusqu'en 1562, date à laquelle décède, sans descendance, Claude du Bellay, neveu de Joachim, mort deux ans plus tôt. Le domaine revient alors à la sœur du poète Catherine, mariée à Christophe du Breil. Jusqu'en 1643 les du Breil sont maîtres de la Turmelière.

Aujourd'hui les ruines appartiennent à la commune de Liré. Le château du XIXe est le siége de l'association "la Turmelière" qui accueille de nombreux scolaires, collégiens, lycéens et étudiants ainsi que de nombreux touristes qui viennent découvrir ce lieu chargé d'histoire et de poésie.

A Liré se trouve le Musée Joachim du Bellay. Il est situé dans une maison ayant appartenu aux du Bellay et présente cinq salles dédiées à l’œuvre du poète, à la poésie et à la Renaissance. Un jardin Renaissance lui fait face.

 

 

 

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Musée Joachim du Bellay à Liré.

 

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9 avril 2008

George Bernard Shaw - Shaw's Corner

 

Biographie de George Bernard Shaw.

 

 

George_Bernard_Shaw"L'alcool est un anesthésique qui permet de supporter l'opération de la vie".

 

 

 George Bernard Shaw (né le 26 juillet 1856 à Dublin et décédé le 2 novembre 1950 à Ayot Saint Lawrence) fut un critique musical et dramatique irlandais, essayiste, scénariste, et auteur célèbre de pièces de théâtre. Un Irlandais acerbe et provocateur, pacifiste et anticonformiste, il obtint le prix Nobel de littérature en 1925. 


Né à Dublin dans une famille protestante le 26 juillet 1856, George Bernard Shaw acquiert une culture littéraire et musicale étendue. À l'âge de vingt ans, il rejoint à Londres sa mère, séparée de son père alcoolique, et s'intéresse à l'économie politique et au socialisme. Il adopte un régime végétarien à l'âge de 25 ans sous l'influence de son ami Shelley.La lecture de Karl Marx est pour lui une véritable révélation. À côté de son activité de militant politique, il devient critique d'art et de musique, puis critique dramatique et écrit de nombreux essais.

Après avoir tenté en vain de publier cinq romans, George Bernard Shaw s'intéresse à partir de 1892 au théâtre pour lequel il écrit plus de cinquante pièces. Il développe alors un style où sa verve humoristique, mieux mise en valeur, va faire de lui  un maître incontesté du théâtre anglophone. Dans ses premières pièces, très engagées mais peu jouées, George Bernard Shaw s'attaque aux abus sociaux. La pièce "Le Héros et le Soldat", produite en 1894 aux États-Unis, marque le début de sa notoriété internationale.

Atteint de maladie et de surmenage, George Bernard Shaw réduit son activité politique à partir de 1898. Ses succès et son mariage, la même année, mettent fin à sa vie de bohème. Sans jamais cesser de s'intéresser à la politique et aux questions sociales, il se consacre désormais entièrement à ses œuvres, pièces à thèse, où il tourne en ridicule le conformisme social. Son talent et sa renommée sont récompensés par le prix Nobel de littérature en 1925. Resté toujours très actif tout au long de sa vie, il meurt des suites d'une chute à l'âge de 94 ans.

Le comique de ses pièces va de pair avec la rigueur logique des idées qu'il développe. Ses préfaces parfois volumineuses sont de véritables essais où il développe ses thèmes favoris (art, pacifisme, idées politiques, conceptions philosophiques et religieuses) et propose des solutions pour remédier aux maux qu'il dénonce dans ses pièces. Son œuvre est celle d'un révolutionnaire et d'un réformateur visant à détruire le capitalisme pour lui substituer un socialisme éclairé et plus élevé. "Pygmalion" (1912) et "Sainte Jeanne" (1923), œuvres de sa maturité, sont souvent considérées comme ses chefs-d'œuvre. Ayant voyagé en URSS, il en nie les travers et se fait un ardent promoteur de Staline.

Provocateur et anticonformiste, George Bernard Shaw dénonce le puritanisme étroit, la hiérarchie religieuse et l'hypocrisie des conventions de la religion ("Disciple du diable", 1896 et "Le Vrai Blanco Posnet", 1909). Dans "Androclès et le lion" (1912), il étudie les motivations religieuses et spirituelles de l'homme. S'inspirant des enseignements de Charles Darwin, il fonde sa philosophie sur l'évolution, force encore mystérieuse, qu'il appelle "Force de la vie", puissance imparfaite qui cherche à atteindre la perfection (préface de "En remontant à Mathusalem", 1920). Il s'oppose avec vigueur à la personnification de toute divinité.
Sa correspondance inspira une pièce de théâtre que l'on nomma "Cher menteur" (Dear Liar).

 

 

Shaw's Corner sa maison.

 

 

Shaw_s_CornerCette grande maison de briques rouges, isolée, construite en 1902 était à l'origine la nouvelle cure de la petite ville d'Ayot Saint Lawrence. L'Eglise d'Angleterre (Church of England) a par la suite décidé que cette maison était bien trop grande pour cette minuscule paroisse et l'a cédé en location à Charlotte et George Bernard Shaw en 1906. En 192O ils ont pu l'acquérir ainsi que les terres avoisinantes pour la somme de £6220.

Guère intéressés par les biens matériels, les Shaw n'ont que peu changé l'intérieur de la maison. La cuisine a été aménagée peu de temps après leur acquisition de la maison, les autres faits notables sont l'installation d'un générateur électrique afin que toute la maison puisse être alimentée, la construction d'un grand garage et d'une serre chauffée.

La maison avait été construite par des artisans locaux, plus grande que la moyenne des maisons de l'époque, elle avait été conçue pour être entretenue avec l'aide d'un nombreux personnel, avec une grande cuisine, un office, une réserve à charbon, une arrière cuisine, le tout formant un "domaine" séparé du reste de la maison par une porte donnant sur le hall d'entrée.

On trouve dans cette maison de nombreux effets personnels et de souvenirs littéraires évoquant la vie de Charlotte et George Bernard Shaw. Mari et femme faisaient chambre à part, la chambre de Charlotte a été transformée en musée. Dans la chambre de George Bernard Shaw on peut voir un portrait de Gandhi et la représentation d'un autel portatif, l'armoire et la commode contiennent toujours les habits de l'écrivain ainsi que des chaussures. Rien n'a changé depuis son départ, on peut toujours voir à la fenêtre la moustiquaire qui le protégeait des attaques nocturnes, il dormait toujours la fenêtre ouverte. Les nombreux volumes des oeuvres de Shakespeare ainsi que la Bible sont toujours dans la bibliothèque à côté de la fenêtre.

La grande baignoire était un luxe pour l'époque, L'écrivain y prenait un bain tous les jours, excepté pendant la deuxième guerre mondiale où ce bain était hebdomadaire, afin d'économiser l'eau. Charlotte quant à elle, continuait d'utiliser un nécessaire de toilette, rangé sous son lit, avec des brocs à eau chaude amenés tous les jours par sa domestique.

George Bernard Shaw est mort dans la salle à manger, ses cendres ont été mélangées à celle de Charlotte et répandues dans le jardin. Le calendrier indique le jour de sa mort. Une porte donne sur la terrasse ou il aimait recevoir ses amis. L'écrivain passait beaucoup de temps dans cette pièce, il restait attablé deux ou trois heures après le repas, regardant son abondante correspondance et décidant l'ordre dans lequel il allait répondre à toutes ces missives. Ses repas étaient composés de soupes, oeufs, lait, miel, fromage, crème et jus de citron. Le soir après le repas, il écoutait, toujours dans cette pièce, les concerts à la radio sur la BBC, toujours à l'affût d'une fausse note.

Le salon lui était vraiment la pièce de Charlotte, au dessus de la cheminée on peut voir son portrait réalisé par Sartorio à Rome en 1895.

La cuisine et l'arrière cuisine étaient plutôt le domaine des domestiques, les Shaw n'y seraient pas souvent allés. On y trouve un puits, qui, lorsque la maison fut électrifiée, reçut un moteur qui pompait l'eau dans les réservoirs situés sur les toits. Madame Higgs, la cuisinière, préparait donc dans cette pièce les repas végétariens de l'écrivain.

George Bernard Shaw avait adopté ce mode de vie en 1881, inspiré par son ami Shelley, mais aussi le manque d'argent, peu disposé à être une tombe vivante pour des animaux assassinés, il pensait aussi ainsi favoriser l'économie mondiale.

C'est dans le bureau que l'écrivain travaillait, on y trouve un ensemble complet des oeuvres de William Morris, des photographies de ses amis, et une collection d'outils montrant l'intérêt que l'écrivain portait aux gadgets.

Dans le hall d'entrée on peut admirer une collection des célèbres chapeaux de l'écrivain, il utilisait parait-il, des chapeaux de laine de feutre l'été et des chapeaux de paille l'hiver. Il y a là aussi, un piano sur lequel il aimait jouer et chanter de vieux opéras italiens, son épouse Charlotte aimait l'écouter lorsqu'elle se tenait dans sa chambre à l'étage.

 

Le jardin était principalement un lieu de relaxation et de promenade, avec un endroit particulier pour la coupe de bois. Charlotte et George Bernard avaient l'habitude d'y faire une promenade d'environ un mile, en cercle, et à chaque passage ils déposaient une petite pierre dans ce qui est devenu un énorme tas de pierres. En 1920 l'écrivain a agrandi ce jardin en rachetant d'autres terrains, le portant ainsi à 3,5 acres. Tout au fond de ce jardin se trouve "la hutte d'écriture" construite sur roulettes pour pouvoir être déplacée et ainsi profiter de la vue ou pour en améliorer la luminosité intérieure. Ces huttes étaient à la mode au début du XXème siècle. Au fil du temps, celle de l'écrivain a été raccordée au système électrique de la maison, une ligne téléphonique entre la hutte et la maison a même été installée. C'est là que bon nombre de ses œuvres ont été écrites. Quand il travaillait dans cet endroit et qu'un visiteur intempestif venait le solliciter à la maison, les domestiques pouvaient répondre sans mentir : "Monsieur est dehors" ce qui avait pour effet de faire partir les inopportuns. Une fois cependant il a été interrompu par son amie Nancy Astor en ces termes : "Sortez de là vieil imbécile, vous avez écrit assez de non sens dans votre vie". Il emportait avec lui toujours un réveil pour lui rappeler le moment du déjeuner, jusqu'à sa mort il s'y est rendu chaque jour pour y travailler.

 

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7 avril 2008

Jules Barbey d'Aurevilly - Saint Sauveur le Vicomte

Biographie de Jules Barbey d'Aurevilly.

 

 

Barbey_d_Aurevilly"Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes".

 

Jules Amédee Barbey d’Aurevilly naît le 2. novembre 1808, lors d’une partie de whist à l’hôtel particulier de son grand-oncle le chevalier de Montressel à Saint Sauveur-le-Vicomte. L’aîné de quatre frères, il est élevé dans un milieu familial austère, où seuls le salon de sa grand-mère et les contes normands de la servante Jeanne Roussel frappent l’imagination du jeune Jules, le romancier s’en souviendra plus tard. A dix-neuf ans, il part à Paris pour terminer ses études secondaires au Collège Stanislas, où il rencontre le poète Maurice de Guérin, avec qui il se lie d’une grande amitié qui sera brisée en 1839 par la mort de ce dernier.

Reçu bachelier, Jules Barbey  poursuit ses études à la Faculté de droit de Caen. C’est là en 1832 qu’il fait ses premiers pas dans le journalisme avec la Revue de Caen, fondée avec son cousin et le bibliothécaire Trébutien. L’amitié entre Jules Barbey et Trébutien dure, à une intérruption près, jusqu’en 1858, et donne lieu à une importante correspondance littéraire. Dans la Revue de Caen, il publie "Léa", sa première nouvelle. "Le Cachet d’onyx", écrit à la même époque suite à sa déception amoureuse auprès de Louise Cantru des Costils, ne paraîtra que plus tard.

En août 1833, ayant achevé ses études de droit, il s’installe à Paris grâce à l’héritage du chevalier de Montressel. Il écrit beaucoup, mais ne parvient pas à se faire éditer. Vers 1836, l’évolution politique de Jules Barbey le décide à adopter la particule nobiliaire d’Aurevilly dont sa famille dispose. Reçu dans des salons tels que celui de Madame de Fayet et celui de Madame de Vallon, Jules Barbey d'Aurevilly brille par l’esprit de sa conversation. A l’époque où son frère Ernest se marie et son frère Léon prend la robe,  lui, se façonne un personnage de dandy, inspiré du modèle anglais incarné par Lord Byron et surtout par George Brummell, à qui il consacrera une étude publiée par Trébutien en 1844.

L'écrivain collabore à plusieurs revues, telles que le Nouvelliste et le Globe, et pendant un an, il est rédacteur de la Revue du monde Catholique. Paraissent dans divers périodiques "l’Amour impossible", "la Bague d’Annibal", "les Prophètes du Passé", et "le Dessous de cartes d’une partie de whist", la première "Diabolique". Dès sa publication en feuilleton, "Une vieille maîtresse" connaît un succès et suscite une polémique qui tous deux étonnent l’écrivain, désormais, il connaîtra rarement l’un sans l’autre.

En 1851, Jules Barbey d'Aurevilly fait la rencontre de la Baronne de Bouglon, qu’il surnomme son "Ange blanc". Le dandy s’adoucit sous son influence, se réconciliant avec ses parents ainsi qu’avec la pratique religieuse. Le mariage projeté n’aura jamais lieu, mais jusque dans ses vieux jours, Barbey démultipliera les déclarations d’amour à son "éternelle fiancée".

"L’Ensorcelée", publiée en 1852, affirme de nouveau le caractère régionaliste du romancier. En 1860 parait le premier volume des "Œuvres et des Hommes", la série dans laquelle seront édités, pendant près de cinquante ans, les 1.300 articles de critique historique, politique et littéraire écrits par Jules Barbey d'Aurevilly. "Le Chevalier Des Touches", préparé depuis dix ans sur la demande de Madame de Bouglon, paraît en volume en 1864, suivi de près "d’Un Prêtre Marié", qui attirera la colère de l’Eglise.

La mort, en 1868, de Théophile Barbey, père de Jules, met au jour des dettes qui aboutissent à la vente des propriétés familiales à Saint Sauveur-le-Vicomte. Si Barbey, vieillissant, retourne plus souvent dans son pays natal, il préfère désormais séjourner à Valognes.

L’édition des "Diaboliques" en 1874 entraîne l’auteur dans un procès pour outrage à la morale publique. Le procès qui, selon Barbey, est un prétexte à "faire payer au Romancier la rigueur du Critique", terminera en un non-lieu, mais Jules Barbey d'Aurevilly attendra huit ans avant de rééditer l’Œuvre.

A près de soixante-dix ans, Barbey est toujours le causeur étincelant, le dandy superbe d’antan et accueille dans son modeste appartement parisien de jeunes admirateurs tels que Léon Bloy et François Coppée. S’il est moins solitaire qu’autrefois, il se montre néanmoins soucieux d’éloigner ceux qui cherchent uniquement à profiter de la renommée dont il dispose maintenant.

En 1879, il rencontre Louise Read, qui deviendra sa secrétaire et qui se consacrera à l’écrivain dans les dernières années de sa vie. C’est elle, légataire universelle de Barbey, qui mènera à terme la publication des "Œuvres et des Hommes". L’année 1882 voit la publication de la dernière Œuvre romanesque de l'écrivain, "Une Histoire sans nom". "Ce qui ne meurt" pas, publié en 1883, représente la version définitive de "Germaine", écrit en 1835.

Jules Barbey d'Aurevilly, dont la santé s’affaiblit depuis quelques années, s’éteint à Paris le 23 avril 1889, suite à une grave hémorragie. Il a 80 ans.

 

 

Saint Sauveur le Vicomte son musée.

 

 

 

Musee_BarbeyA la mort de Jules Barbey d'Aurevilly en 1889, Louise Read, sa secrétaire, reste en contact avec les amis de l'écrivain normand disparu et conserve son appartement au 25 rue Rousselet à Paris.

En 1909, Louise Read et Georges Lecomte, devenu Président de la Société des gens de Lettres, prennent l'initiative de constituer un Comité pour ériger un monument à la mémoire de Jules Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Un buste en bronze réalisé par Auguste Rodin et soutenu par un piédestal en granit dessiné par l'architect Nénot est inauguré le 28 novembre 1909 en présence de Frédéric Masson, membre de l'Académie Française. Un autre buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Louis Alix sera inauguré à Valognes en 1938.

Au début des années 1920, le propriétaire de l'appartement de la rue Rousselet à Paris donne congé à Louise Read et elle se trouve dans l'impossibilité de conserver plus longtemps les manuscrits, le mobilier et tous les souvenirs de Jules Barbey d'Aurevilly. Elle s'adresse alors à Pierre Le Marinel, maire de Saint-Sauveur-le-Vicomte et en fait don à la Ville. Un musée est constitué en 1925. Ce premier musée aménagé à l'étage d'un bâtiment qui se trouve dans la cour basse du Vieux Château est confié à Louis Yver qui sera le premier conservateur du musée. Constitué de deux pièces, ce musée est conçu comme une maison d'écrivain et reprend l'agencement de l'appartement parisien.
L'inauguration du musée donne lieu le 28 juin 1925 à des cérémonies où Henri Bordeaux, représentant de l'Académie Française, célébre "le Walter Scott normand".

L'année suivante, le 23 avril 1926, les cendres de Barbey d'Aurevilly sont transférées du cimetière Montparnasse au pied du Vieux Château à Saint Sauveur le Vicomte dans un petit cimetière où repose Léon Barbey d'Aurevilly, le frère de Jules.

 

Le 1er août 1937, une plaque commémorative est apposée sur la façade de la maison natale de Jules Barbey d'Aurevilly, place du Fruitier. L'inauguration de cette plaque se fera en présence de Georges Lecomte, membre de l'Académie Française et de Léo Larguier de l'Académie Goncourt.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le baron Jean de Beaulieu, fondateur de la Société Barbey d'Aurevilly, intervient auprès des autorités allemandes pour éviter la fonte du buste de Barbey d'Aurevilly. Dans les mois qui précédent le débarquement de 1944, le vieux Château devient un lieu d'hébergement pour les prisonniers russes et le musée est réquisitionné par l'occupant. Le maire de l'époque, Ernest Legrand déplace alors les collections du musée dans les combles d'un des immeubles de l'Hospice, bâtiment accolé au donjon et qui ne sera pas épargné par les bombardements. Il ne restera pas grand chose des collections du musée : le mobilier est broyé, les portraits détruits à l'exception de celui de Théophile Barbey, le père de l'écrivain, retrouvé intact. Pierre Leberruyer, manifestant très tôt son intérêt pour la cause aurevillienne, sauvera des décombres des valises contenant des livres, des manuscrits et quelques vêtements et petits objets. Ainsi, les deux volumes reliés des lettres autographes de Barbey d'Aurevilly à Louise Read, les copies manuscrites de la correspondance avec Trébutien et des ouvrages portant des dédicaces de la main de Barbey d'Aurevilly sont sauvés de la destruction.

En 1951, Monsieur Seguin, bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale, est chargé par la Direction des Musées de France de dresser un inventaire de ce qui reste des collections. Puis, en 1953, Auguste Cousin, successeur d'Ernest Legrand, forme un Comité en vue de reconstituer un second musée Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

Après une interruption de douze années, le musée Barbey d'Aurevilly rouvre ses portes le 22 avril 1956 au logis Robessard. L'inauguration est présidée par Henri Larrieu, préfet de la Manche en présence d'éminents représentants des Lettres, en particulier de Jacques de Lacretelle de l'Académie Française. A l'occasion de cette inauguration, Louis Beuve déclame une Ode à Barbey d'Aurevilly en patois normand.

A partir de cette époque apparaît le souci de valoriser le patrimoine touché par les destructions de la guerre. Une attention particulière est portée aux sites aurevilliens et les différents conservateurs qui se succèdent au musée, notamment Roger Marie et Pierre Leberruyer, expriment leur volonté d'enrichir les collections du musée. Louis Yver fait ainsi don au musée de quelques pièces encore en sa possession. En 1959, le buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Zacharie Astruc, pièce de collection du Louvre, est mis en dépôt au musée Barbey d'Aurevilly. En 1961, le précieux manuscrit des "Disjecta Membra" entre au Musée. En 1963, 77 lettres autographes inédites de Barbey d'Aurevilly à Hector de Saint-Maur sont acquises. En 1966, la copie du portrait de Barbey d'Aurevilly réalisé par Emile Lévy et dont l'original est conservé au Musée de Versailles intègre les collections du musée.

En 1989, lors de la commémoration du Centenaire de la mort de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée est transféré. En effet, la maison familiale de l'écrivain est acquise à la fin des années 1980. Le 3ème et actuel musée ouvre donc ses portes au 1er étage de la maison familiale située au 64 rue Bottin Desylles à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

En 2008, à l'occasion du Bicentenaire de la naissance de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée double son espace d'exposition en récupérant le rez-de-chaussée de la maison familiale utilisé jusqu'en 2007 par la Communauté de communes. Les collections sont en cours de numérisation aux Archives départementales de la Manche à Saint-Lô et le musée fermé pour travaux de rénovation et réaménagement complet proposera à partir de juin 2008 une interprétation originale de la vie et des oeuvres de Barbey d'Aurevilly tout en respectant l'historique du musée. 

 

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Crédit photographique : certaines images utilisées pour illustrer ce billet sont la propriété du blog Photograff réalisé par Miss Yves.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON  :

 

 

 

 

 

26 mars 2008

Pierre de Ronsard - Prieuré Saint Cosme

 

Biographie Pierre de Ronsard.

 

 

 

ronsard"Heureux qui plus rien ne désire".

 

Pierre de Ronsard, fils de famille aristocratique, parent de Bayard et de la reine Elisabeth d’Angleterre, est né le 11 septembre 1524 dans le château de la Possonnière, à Couture-sur-Loir près de Vendôme. Il est le fils et sixième enfant de Louys de Ronsard - chevalier et "maistre d’hostel des enfants de France" - et de Jeanne Chaudrier. Louis de Ronsard s’est battu, sous Louis XII et François 1er, notamment aux côtés de Bayard et a pris part aux guerres d’Italie. Il est élevé par un père admiratif de l’Italie qui avait rapporté d’Italie le goût des beaux-arts et écrivait des vers. Son père l’inscrit au collège de Navarre en 1533.

Son père fit jouer ses relations pour le faire entrer (à l’âge de douze ans) comme page à la cour de France auprès de nombreux personnages de l’aristocratie. Là , il se montre très doué pour les exercices physiques, l’équitation, ou l’escrime et devient l’un des pages les plus séduisants de la cour de France.

En 1536, il prend en premier lieu son service auprès du dauphin François qui meurt trois jour plus tard, il assistera en compagnie de son père, au décès et à l’autopsie du dauphin, puis après entre au service du page du troisième fils de François 1er, Charles d’Orléans et en 1537, attaché à Madeleine de France, il l’accompagne en Ecosse après son mariage avec Jacques V d’Écosse. Elle meurt peu après de phtisie en juillet 1537. Il reste en Écosse puis prend le chemin du retour vers la France en passant par l’Angleterre et la Flandre, pour revenir de nouveau dans la compagnie du Duc d’Orléans en 1538.

Il séjourne en Allemagne en 1540, pendant trois mois, avec son cousin humaniste et diplomate Lazare de Baïf. Puis il se rend dans le Piémont en compagnie de Guillaume du Bellay, seigneur de Langey. En 1542, suite à une grosse fièvre, une surdité précoce le fait renoncer à la carrière militaire. De retour à la Possonnière, il fait la connaissance de Paul Duc qui lui fera découvrir Virgile et Horace. C’est là que Ronsard commence à imiter, certes sans grande réussite, ces deux hommes illustres en écrivant des vers en latin. C’est ainsi qu’il décide de tenter d’écrire en français, et ce malgré la volonté de son père qui voudrait l’inscrire à l’université de Paris au cours de la faculté de décrets. Il se découvre alors une vocation pour la poésie.

En 1543, Pierre de Ronsard et son père séjournent quelques temps au Mans lors des obsèques de Guillaume du Bellay. C’est à cette occasion que Ronsard rencontre pour la première fois son cousin Joachim du Bellay et Jacques Peletier du Mans, le secrétaire de l’évêque René du Bellay. En mars, il reçoit la tonsure de clerc (il ne sera cependant pas ordonné prêtre) afin de pouvoir percevoir une source de revenu, celui des ecclésiastiques.

Le 6 juin 1544, le père de Ronsard décède. Il décide alors de partir chez Lazare de Baïf.

En 1545, la mère de Ronsard décède. Peu de temps après, en avril, il fait la rencontre d’une jeune fille de treize ans, Cassandre Salviati dans une fête à la cour de Blois. Aussitôt rencontrée, aussitôt disparue, la jeune Cassandre va devenir "l’être inaccessible". Cette dernière épousera en 1546, Jean de Peigné, seigneur de Pray. Elle sera à Ronsard, ce que Laure a été à Pétrarque, et va lui permettre de célébrer l’amour platonique.

Entre temps, Ronsard devient admiratif des oeuvres littéraires de Clément Marot et se donne comme défi de devenir l’égal de ce dernier en réalisant la version française des Odes Épicuriennes d’Horace. Cette même année, il demande l’avis à Jacques Peletier du Mans sur ses essais d’odes horaciennes. Ses débuts sont prometteurs. D’ailleurs, la première ode parue de Ronsard intitulée "L’Ode à Peletier du Mans" se trouve dans l’ouvrage de cet ami.

En novembre 1547, Ronsard s’inscrit à l’Université en compagnie de Joachim du Bellay. Il y suit alors,et ce pendant plus de cinq ans, l’enseignement de Jean Dinemandi dit Dorat, poète et humaniste mais aussi le principal du collège. Il décide de créer avec son ami et quelques autres jeunes poètes un groupe : la Pléiade. Il s’agit de Joachim du Bellay (1522-1560), Etienne Jodelle (1532-1573), Jacques Peletier du Mans (1517-1582), Pontus de Tyard (1525-1605), Dorat (1508-1588), Jean Antoine de Baïf (1532-1589) et Rémi Belleau (1528-1577). Leur objectif est de soutenir le français contre ses détracteurs, enrichir son vocabulaire et son style et composer des œuvres inspirées des auteurs grecs et latins. Il se retrouve très vite le premier de son école. Rien n’aurait pu laisser prévoir quelques années plus tôt son talent pour les lettres et la poésie. Cette année, c’est aussi la disparition de Lazare de Baïf.

En 1549, Ronsard compose "les Amours de Cassandre", recueil de sonnets et publie "l’Epithalame d’Antoine de Bourbon", "Jeanne de Navarre" et "l’Hymne de France". En avril , paraît sous la plume de du Bellay, la célèbre Défense et illustration de la langue française qui constitue le manifeste du groupe de la "Brigade" .
En 1550 , Ronsard publie les Quatre premiers livres des "Odes" et "Ode à la paix" qui le hissent au premier rang des poètes de l’époque. Les Odes sont consacrées à des thèmes très divers, parmi lesquels l’amour du pays natal tient une large place. Une nouveauté y apparaît : la recherche systématique de la régularité des strophes, qui permet de les chanter sur le même air, les exigences musicales conduiront à construire les rimes, dans chaque strophe, selon le même modèle. Marguerite de France puis le roi Charles IX se prennent d’enthousiasme pour ce "Prince des Poètes", tel qu’il s’autoproclame. Pendant deux décennies, Ronsard va jouir d’une grande renommée.

En 1551, commencent quelques discussions houleuses à la Cour entre partisans de Ronsard et de Mellin de Saint-Gelais.

En 1552, Ronsard côtoie les proches du roi : Marguerite (sa sœur), Jean de Morel (son maître d’hôtel), Jean de Brinon (son conseiller), Michel de l’Hospital (son futur chancelier). Son ouvrage "Les Amours" est publié avec le "Cinquième livre des Odes". Les sonnets des "Amours" sont ouvertement influencés par Pétrarque. Les "Odes", que l’auteur veut totalement novatrices du point de vue poétique, tout en utilisant à loisir la mythologie antique, obtiennent un grand succès et font de lui le plus en vue des nouveaux poètes et le chef de file de la Brigade.

En 1553, la Brigade fête le succès de la "Cléopâtre captive" de Jodelle. Michel de l’Hospital arrive, non sans effort, à réconcilier Ronsard et Mellin de Saint-Gelais. A l’automne, arrive l’épidémie de peste sur Paris. Ronsard quitte alors précipitamment cette ville pour la région de Meaux.
En 1554, il publie "Bocages". En 1555, Ronsard s’éprend de Marie Dupin. Cette jeune paysanne le fera renoncer aux complications pétrarquistes que lui inspirait Cassandre. Pour elle, il composera "des poèmes simples et clairs", et publie "les Hymnes", "des Meslanges", et "de la Continuation des Amours".

 

En 1565, il obtient une aumônerie puis un canonicat (prieuré de Saint-Cosme, près de Tours).

De 1569 à 1572, il se lance dans un projet gigantesque, "La Franciade", une Eneïde à la française qui tournera court et se soldera par un échec. "La Franciade" est une épopée savante où Ronsard imagine qu’Astyanax, fils d’Hector, échappé au massacre de Troie, est venu sous le nom de Francion fonder la ville de Paris et le royaume de France. En 1574, à la mort de Charles IX, Ronsard abandonne "la Franciade". Il connaît la disgrâce. Le nouveau roi, l’efféminé Henri III et ses "mignons" le remplace par le jeune poète précieux Philippe Desportes (1546-1606), mais lui laisse sa pension.

En 1578, il rencontre Hélène de Surgères , une des filles d’honneur de la Cour de Catherine de Médicis. Elle vient de perdre dans la guerre civile, Jacques de La Rivière, capitaine, dont elle était éprise. La reine Catherine de Médicis invite le poète à la consoler. Ronsard publie : "Sonnets pour Hélène ", dédiés à "cette beauté aussi remarquable par son esprit que par sa vertu".


Ronsard passe l’été et l’automne 1585 à Croix-Val. Il meurt le 27 décembre dans son prieuré de Saint-Cosme-en-l’Isle près de Tours. Son enterrement eut lieu en janvier 1586. À Paris, le 24 février, des funérailles solennelles et exceptionnelles témoigneront de sa célébrité, un Requiem fut exécuté de son ami Jacques Maudui, et sa mémoire recevra un hommage officiel, au collège de Boncourt.

Peu de temps après sa mort, Ronsard tombe en disgrâce. Malherbes (1555- 1628) le condamne pour la luxuriance de sa langue, les Classiques n’y trouvent rien de ce qu’ils aiment : la mesure, la raison, la rigueur et le bon goût, le Grand Arnauld parlera de ses "pitoyables poésies", Voltaire le jugera "barbare", Ronsard sera redécouvert par Sainte-Beuve et célébré par les Romantiques. C’est qu’il aura fallu deux siècles pour retrouver une telle sincérité du lyrisme. Encore cette réhabilitation n’est-elle pas unanime. Michelet lui consacre, dans son Histoire de France, quelques pages cruelles : "Il tapait comme un sourd sur la pauvre langue française". Mais, dégagée de ses références érudites, mythologiques et courtisanes, la poésie de Ronsard reste aussi jeune, aussi éternelle que ce qu’elle chante le mieux : l’amour et la nature.

 

 

Le Prieuré Saint Cosme sa demeure.

 

 

 

 

 

Prieure_Saint_CosmeBâtis à partir du début du XIème siècle jusqu'au XVème siècle, sur une ancienne île de la Loire, le prieuré de Saint-Cosme et son église s'entourent d'un parc composé de neuf jardins dans lesquels la rose est reine, rendant hommage à l'auteur de "Ode à Cassandre" avec son célèbre sonnet "Mignonne allons voir si la rose, Qui ce matin avait déclose, Sa robe de pourpre au soleil ..."

Ronsard, accueilli par la communauté des moines qui vivait là, devint prieur des lieux de 1565 jusqu'à sa mort en 1585. Lui qui partageait sa vie entre la poésie, les promenades, les prières et le jardinage avait trouvé dans cette propriété un lieu paisible, source d'inspiration.

Le prieuré fut construit à l'emplacement d'un oratoire aux XIème et XIIème siècles. Plus tard, sous Louis XI, l'église est à son tour édifiée et une nouvelle maison du prieur est érigée. Occupé par la communauté des chanoines depuis sa fondation jusqu'au XVIIIème siècle, ce site est un lieu de passage pour les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle.

Le prieuré connaît la prospérité pendant des centaines d'années puis, son déclin entraîne la suppression canonique par l'Archevêque de Tours en 1742. En 1744, les moines quittent le prieuré, l'église sert alors de carrière de pierre. Par la suite, le site devient la résidence de l'archevêque de Tours puis de l'intendant de Cluzel. En 1791, le domaine est mis en vente et est morcelé. Les maraîchers investissent les lieux : habitations, étables et granges dénaturent le site tout en le préservant d'autres détériorations.

Il faut attendre 1925 pour que le président de la Sauvegarde de l'Art Français, avec l'aide de mécènes américains, achète des parcelles de terrain et entame des fouilles permettant la découverte du corps de Pierre de Ronsard. Mais en 1944, les bombardements endommagent une partie du prieuré. En 1946, les fouilles et restaurations reprennent pour se terminer en 1951, date à laquelle le Conseil général d'Indre-et-Loire devient propriétaire des lieux.

Du prieuré, bombardé en 1944, ne subsistent que quelques vestiges dont le superbe réfectoire abritant sa chaire romane et le logis du prieur, ancienne habitation de Pierre de Ronsard. Dehors, au milieu des vestiges de l'église, le prince des poètes, de son tombeau, veille sur le lieu.

La visite permet de découvrir l'architecture et les jardins du prieuré mais surtout de donner une autre dimension aux écrits du poète.

Le prieuré Saint-Cosme possède un grand parc associant les jardins utilitaires du Moyen-âge et des jardins d'agrément de la Renaissance. La rose est maîtresse des lieux. 200 variétés se mêlent à une superbe collection d'iris mais aussi de pivoines, de lavandes, de lys, d'arbustes divers et variés.

Au milieu des ruines de l'église, un arc gothique, le chevet, les chapiteaux romans de la fin du XIème siècle et le tombeau de Ronsard ont résisté aux bombardements de la deuxième guerre mondiale.

En revanche, le réfectoire, construit dans la première moitié du XIIème siècle, fut en partie touché puis restauré. À l'intérieur, la chaire du lecteur est bien conservée et à côté, se trouve "l'hôtellerie", datant du XIIIème siècle, qui abrite aujourd'hui la bibliothèque des Amis de Ronsard.

La visite de la maison du prieur, construite à la fin du XVème siècle sur des fondations plus anciennes permet d'entrer dans l'intimité du poète. Le rez-de-chaussée est composé de deux salles, l'une avec un musée et une maquette de l'ensemble des bâtiments, l'autre offrant une reconstitution de l'histoire du lieu. Le premier étage est réservé aux appartements de Ronsard, c'est à dire sa chambre et le cabinet qu'il utilisait pour écrire ses œuvres. C'est ici que Ronsard, âgé de 61 ans, a dicté ses derniers vers et s'est éteint.

Ce voyage dans l'univers intime de Ronsard aidera les visiteurs à comprendre le parcours du poète, ses œuvres et les raisons qui l'ont amené à se retirer au prieuré Saint-Cosme pendant près de 20 ans.

 

 

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24 mars 2008

Maurice Carême - La Maison Blanche

Biographie de Maurice Carême.

 

 

 

Maurice_Careme"Son balai d'or à la main / Le soleil lavait le monde / à grande eau le matin".

 

 

Maurice Carême est né le 12 mai 1899, rue des Fontaines, à Wavre, dans une famille modeste. Son père, Joseph, est peintre en bâtiment, sa mère, Henriette Art, tient une petite boutique où les gens humbles du quartier viennent faire leurs menus achats. Une sœur aînée, Joséphine, est morte âgée d’un jour en 1898; une autre sœur, Germaine, naîtra en 1901; deux frères: Georges, en 1904; Marcel, en 1907. Ce dernier mourra à l’âge de huit mois.

Maurice Carême passe à Wavre une enfance campagnarde si heureuse qu’elle sera une des sources d’inspiration de son œuvre. Il fait des études primaires et secondaires dans sa ville natale.

En 1914, il écrit ses premiers poèmes, inspirés par une amie d’enfance, Bertha Detry, dont il s’est épris. Élève brillant, il obtient, la même année, une bourse d’études et entre à l’École normale primaire de Tirlemont. Son professeur, Julien Kuypers, l’encourage à écrire et lui révèle la poésie française du début du XXe siècle. C’est à Tirlemont également que Maurice Carême découvre les grands poètes de Flandre.

Il est nommé instituteur en septembre 1918 à Anderlecht-Bruxelles. Il quitte Wavre pour s’installer dans la banlieue bruxelloise. L’année suivante, il dirige une revue littéraire, Nos Jeunes, qu’il rebaptise en 1920 La Revue indépendante. Il noue alors ses premiers contacts littéraires et artistiques (avec Edmond Vandercammen en 1920 et, en 1921/1922, avec le peintre Félix De Boeck). Il épouse en 1924 une institutrice, Andrée Gobron (Caprine), originaire de Dison.

Son premier recueil de poèmes, "63 illustrations pour un jeu de l’oie" paraît en décembre 1925. Entre 1925 et 1930, il est fasciné par les mouvements surréalistes et futuristes. Il publie, en 1926, "Hôtel bourgeois" en 1930, "Chansons pour Caprine" où se découvrent les reflets d’une vie sentimentale assez douloureuse, puis, en 1932, "Reflets d’hélices". Mais, au moment de cette publication (sans doute la plus marquée par les écoles littéraires de l’époque) il a déjà pris ses distances vis-à-vis d’elle.

Il a fait, en 1930, une découverte qui va s’avérer essentielle pour toute sa démarche poétique (voire romanesque) celle de la poésie écrite par les enfants. C’est, pour Maurice Carême, une remise en question fondamentale au cours de laquelle il revient à une grande simplicité de ton. Il publie d’ailleurs deux essais consacrés à ces textes d’enfants dont il fut l’éveilleur : en 1933, "Poèmes de gosses" et, en 1936, "Proses d’enfants".

Il fut avec Géo Norge, Pierre Bourgeois, Georges Linze, Claire et Yvan Goll, André Salmon, Edmond Vandercammen,et  René Verboom,  l’un des fondateurs du Journal des Poètes, en 1931. En 1933, il termine des études de déclamation au Conservatoire de Bruxelles, dans la classe de Madeleine Renaud-Thévenet. Il obtient un Premier prix. La même année, il fait construire, avenue Nellie Melba, à Anderlecht, la Maison blanche, à l’image des maisons anciennes de son Brabant. Elle deviendra, en 1975, le siège de la Fondation Maurice Carême et le Musée Maurice Carême, en 1978.

Le recueil "Mère" paraît en 1935. La simplicité profonde des vers lui vaut d’être remarqué par de nombreux critiques littéraires parisiens, dont celui du Mercure de France. L’œuvre reçoit, en 1938, le Prix Triennal de poésie en Belgique et inspire à Darius Milhaud sa "Cantate de l’enfant et de la mère" (Première mondiale au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, le 18 mai 1938).

En 1943, Maurice Carême quitte l’enseignement pour se consacrer entièrement à la littérature. Il se lie la même année avec Jeannine Burny pour laquelle il écrit "La bien-aimée" en 1965. Secrétaire du poète jusqu’à la mort de celui-ci, elle préside à présent la Fondation Maurice Carême.

De nombreuses œuvres paraissent et sont couronnées par des prix littéraires en Belgique et à l’étranger : Prix Victor Rossel (1948), Prix de l’Académie française (1949 et 1954), Prix international Syracuse (1950), Prix populiste de poésie (1951), Médaille de la Ville de Sienne (1956), Prix Félix Denayer (1957), Prix de la poésie religieuse (1958), Prix du Président de la République française (1961), Prix de la Province de Brabant (1964), Prix de la traduction néerlandaise (1967), Grand Prix international de poésie (France, 1968), Prix européen (Italie, 1976) etc.

Les années 1950-1951 sont marquées pour Maurice Carême par une nouvelle remise en question de son art. Il tente d’allier la simplicité complexe de ses vers à la magie de l’image.

À la Pentecôte 1954, Maurice Carême fait un premier séjour à l’abbaye d’Orval. C’est le début d’une période d’intense créativité, doublée d’une patiente mise au point de l’œuvre, qui ne s’interrompra qu’avec la mort. À Orval, il écrit "Heure de grâce" qui paraît en 1957. Maurice Carême approfondit la lecture des grands mystiques, des philosophes, des sages de l’Inde, de la Chine, se penche sur le Zen, reprend les œuvres de Teilhard de Chardin, de Rabindranath Tagore. Il fera dix-sept séjours à Orval de 1954 à 1970, mais il écrit aussi dans le Brabant (particulièrement dans la région wavrienne, son lieu privilégié d’inspiration), le long de la Mer du Nord (à Coxyde, dans l’appartement du peintre Henri-Victor Wolvens, et à Heyst).

Le 9 mai 1972, il est nommé Prince en poésie à Paris. Pendant les six années qui lui restent à vivre, il part écrire durant l’été en France, publie quatorze recueils de poèmes, un roman fantastique : "Médua", un choix de traductions des poètes de Flandre. Trois anthologies de ses poèmes paraissent, plusieurs disques lui sont consacrés.

Il crée le 4 décembre 1975 la Fondation Maurice Carême, établissement d’utilité publique. Il meurt le 13 janvier 1978 à Anderlecht laissant onze œuvres inédites parmi les plus graves qu’il ait écrites.

L’œuvre de Maurice Carême comprend plus de quatre-vingts recueils de poèmes, contes, romans, nouvelles, essais, traductions. De nombreuses anthologies de ses poèmes ont été publiées. Des essais, des disques, des films lui sont consacrés. L’œuvre, couronnée par de nombreux prix littéraires, est traduite dans le monde entier et mise en musique par plus de deux cents artistes. Un colloque consacré à son œuvre et réunissant des personnalités littéraires, artistiques et universitaires de Belgique, de Bulgarie, de l’Équateur, de France, de Hongrie, du Japon, de Pologne, de Roumanie, s’est tenu à Bruxelles, en novembre 1985, sous l’égide de la Commission française de la Culture de l’Agglomération de Bruxelles et de la Fondation Maurice Carême.

 

 

La Maison Blanche sa demeure.

 

 

mauricemaisonLa Maison blanche (Musée Maurice Carême) a été bâtie en 1933 dans le style des anciennes maisons brabançonnes par Maurice Carême qui y vécut jusqu'à sa mort en janvier 1978.

Le musée a gardé, intact, le cadre de vie du poète. Ses nombreuses oeuvres d'art (peintures, dessins, sculptures) sont liées à la personnalité et aux ouvrages littéraires de Maurice Carême. La bibliothèque personnelle du poète présente la collection privée la plus riche en poésie de Belgique et couvre le monde entier. Elle n'a cessé d'être actualisée.

Une salle d'archives met à la disposition des chercheurs et des universitaires un prestigieux éventail de manuscrits et de documents relatifs à l'oeuvre de Maurice Carême dont il est possible d'obtenir des photocopies.

Les visites guidées projettent l'aspect exceptionnel du lieu. En effet, le Musée Maurice Carême est l'unique maison d'écrivain bruxelloise qui conserve non seulement le cadre de vie, mais tous les manuscrits, les documents, la bibliothèque personnels du poète. Les visites sont éclairées d'anecdotes qui mettent en lumière les rapports exceptionnels que Maurice Carême entretenait avec "ses"  peintres et expliquent la genèse des dessins qui illustrent les recueils. Elles sont complétées par des présentations de l'oeuvre carémienne et sont illustrées de poèmes et de textes. Des films sur Maurice Carême et un montage audiovisuel réalisé avec la voix du poète et des extraits d'interviews de celui-ci sont projetés. Ces documents sont particulièrement éclairants de la richesse de l'oeuvre et de l'humanisme du grand poète belge dont la simplicité s'avère significativement profonde.

En outre, tout dans la Maison Blanche garde l'empreinte de l'esthète que fut Maurice Carême. La beauté des meubles anciens, les multiples objets en porcelaine de Bruxelles, de Namur, de Tournai, les cuivres, les sulfures, les verres de jadis ajoutent au charme du lieu.

 

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23 mars 2008

Comtesse de Ségur - Les Nouettes

Biographie de la Comtesse de Ségur.

 

"La modeste et douce bienveillance est une vertu qui donne plus d'amis que la richesse et plus de crédit que le pouvoir".

 

Comtesse_de_S_gurSophie Rostopchine 3ème de cinq enfants, naquit le ler août 1799 à St-Petersbourg au Palais de l'Ermitage, où était logé son père Fiodor Rostopchine, favori du Tsar Paul 1er, qui l'avait anobli et avait accepté d'être le parrain de sa fille.  Elle passa toute son enfance en Russie où son père fut lieutenant-général puis ministre des Affaires étrangères.

Quand Paul ler, devenu fou, fut assassiné en 1801, avec la complicité de son fils Alexandre ler, le comte Rostopchine se retira dans ses terres de Voronovo, à 60 verstes de Moscou, dans un empire de 40.000 hectares, 20.000 moutons, 1000 vaches, 200 chevaux et 4000 serfs.  Rentré en faveur, il fut nommé par Alexandre ler, en 1812, Gouverneur de Moscou, après avoir été Grand Chambellan.  Quelques mois plus tard, il prit la décision d'incendier la ville, le surlendemain de l'installation de Napoléon ler au Kremlin.  Sophie fut très impressionnée par cet incendie et l'exode qui s'en suivit.  On retrouvera, d'ailleurs, plusieurs épisodes d'incendies dans son oeuvre romancée.

La décision d'incendier Moscou fut fortement reprochée au Comte Rostopchine, en particulier par les propriétaires des plus belles demeures.  Sa situation devint si inconfortable qu'il préféra en 1814 s'exiler en Pologne, puis en Allemagne et en Italie et enfin en France en 1 817. Il s'installa à Paris où sa femme, ses 3 filles et son dernier fils le rejoignirent à l'Hôtel Ney, Avenue Gabriel.

C'est dans le salon de Madame Swetchine, russe convertie au catholicisme, que les Rostopchine connurent Madame de Staël, Juliette Récamier, Chateaubriand et Benjamin Constant.  Madame Swetchine qui avait connu les Ségur en Russie, présenta Eugène de Ségur à Sophie.  Il en résulta un mariage de raison le 14 juillet 1819, les Rostopchine apportaient 1a fortune et les Ségur le Titre.

L'arrière grand-père d'Eugène avait été maréchal et ministre de la guerre de Louis XVI et le grand-père ambassadeur auprès de Catherine II.  L'oncle, ancien aide de camp de Napoléon ler, était historien et académicien.

La mère de Sophie, née Catherine Protassov, ancienne demoiselle d'honneur de Catherine II, s'était convertie au catholicisme en 1807 et avait fait de Sophie une catholique à l'âge de 13 ans ce fut la seule parmi ses enfants.  Sophie fut tyrannisée par sa mère qui lui refusait les vêtements chauds et nourriture suffisante, alors que les autres enfants paraissaient mieux traités.  Le père, à l’inverse, adorait sa fille qui lui rendait bien.

La mère d'Eugène, née d'Aguesseau, était veuve depuis peu d'Octave de Ségur, dépressif, qui venait de mettre fin à ses jours en se jetant d'un pont dans la Seine, après une fugue d'un an.

Le jeune couple s'installa à l'Hôtel de Ségur, 48 rue de Varenne, où la mésentente régna vite entre belle-mère et belle fille, doublement étrangère, d'où leur départ dans un hôtel particulier, rue des Capucines, où Sophie prit son indépendance.  La jeune Comtesse S'ennuie dans le milieu aristocratique du Faubourg Saint-Germain et entre en conflit avec son mari volage, désargenté et désœuvré. Il ne deviendra en effet Pair de France qu'en 1830, avec l'arrivée de Louis-Philippe.

Les seuls soutiens de Sophie sont le grand-père Louis-Philippe de Ségur et l’oncle historien qui ne mourra qu'à 93 ans, une année avant elle.

En 1822, le Comte Rostopchine acheta le château des Nouettes, près de l'Aigle dans l'Orne, et l’offrit à sa fille.  le Comte mourut 3 ans plus tard, tandis que son épouse lui survivra plus de 30 ans.  elle ne reviendra en France que durant quelques mois en 1838.

Sophie mit au monde huit enfants, d'abord quatre garçons puis quatre filles.

Le cas de la comtesse de Ségur montre qu’une vocation très tardive d’écrivain peut être particulièrement réussie : elle a en effet écrit son premier livre à cinquante-huit ans.

On raconte que la comtesse de Ségur a commencé à se consacrer à la littérature pour enfants quand elle a écrit les contes qu’elle racontait à ses petits-enfants et qu’elle les a regroupés pour former ce qui s’appelle aujourd’hui "Les nouveaux contes de fées". Lors d’une réception, elle lut quelques passages à Louis Veuillot pour calmer l’atmosphère qui était devenue tendue. C’est ce dernier qui réussira à faire publier l’œuvre chez Hachette.

Dans son écriture la Comtesse s'avère à la fois bonne psychologue et moraliste. Elle crée des personnages de confidentes (les bonnes surtout) de raisonneuses et de bouffons, ses portraits d'enfants sont particulièrement réussis. Les portraits d'adultes sont humoristiques, cruels ou caricaturaux. L'auteur réalise une véritable fresque de la société du Second Empire. Elle a le goût de la fête et nous décrit les noces de campagne, les dîners, les visites des châtelains voisins, les goûters, les parties de pêche et les courses d'ânes. Elle est aussi moraliste  et prône une morale chrétienne (la charité, la foi en Dieu omniprésent, l'espérance en un monde meilleur, l'obéissance aux commandements de Dieu) d'où le souci de l'éducation des enfants sans rigueur exagérée et sans contrainte, en obtenant leur adhésion.

La Comtesse a trouvé chez Louis Hachette un grand éditeur et fut le meilleur auteur de la Bibliothèque Rose. De grands dessinateurs et graveurs illustrèrent avec talent ses ouvrages, le plus connu étant Gustave Doré.

Sophie fait preuve d'une énergie à toute épreuve, véritable chef de clan gérant son domaine normand, enseignant elle-même ses filles et les aidant ensuite dans leur vie de mères de famille.  C'est aussi une femme d'affaires, discutant pied à pied avec ses éditeurs, d'abord Louis Hachette, puis son gendre et successeur Emile Templier, réclamant des avances d'argent pour chaque nouveau livre et obtenant des augmentations de plus en plus substantielles.  Elle a besoin d'argent pour assurer son train de vie et réussira à obtenir son émancipation financière, chose rare à l'époque. les rapports avec ses éditeurs ne sont pas seulement d'ordre financiers.  En effet, elle doit lutter pour que ses écrits ne soient pas dénaturés, refusant d'adoucir certains passages qui ne sont, pour elle, que l'image de la vie.  Elle ne réussit pas toujours : c'est ainsi quelle a dû situer en Angleterre "Le Bon petit diable", car le climat des pensionnats n'était pas "politiquement correct" pour la maison Hachette

Polyglotte, parlant cinq langues depuis l'âge de 6 ans, la Comtesse a présenté souvent un comportement hystérique avec crises de nerfs et longues phases d'aphonies, l'obligeant à correspondre avec son entourage a l'aide de sa célèbre ardoise. durant plusieurs épisodes de graves dépressionsse situant entre 1836 et 1849.

En 1872, Sophie vend les Nouettes qui après plusieurs changements de propriétaires, deviendra un Institut médico-éducatif.  Elle se retire à Paris, rue Casimir Perier, où elle mourut en 1874 à 75 ans.  Elle fut enterrée dans le Morbihan, à Pluneret, près de son avant dernière fille Henriette, habitant le château de Kermadio, tandis que son cœur était déposé à la chapelle des visitandines.

 

 

Les Nouettes sa demeure.

 

 

 

nouettes01Après son mariage, Sophie de Ségur habite à Paris, rue de Varenne, mais ne s'y plaît guère. Heureusement, elle séjourne parfois chez des amis, dans la campagne ornaise, à Chandai près d'Aube. C'est alors qu'on lui signale une propriété à vendre, les Nouettes à Aube. Son père s'en porte acquéreur en juin 1821 pour la somme de 80 000 francs, et lui en fait cadeau.

D'une superficie de 72 hectares, le domaine comprend, une maison d'habitation sympathique, accueillante, avec cour et jardin de maître. Il y a aussi les maisonnettes du concierge et du jardinier, ainsi qu'une ferme, des prairies et des bois. Le parc est planté d'arbres vénérables. Retrouvant l'atmosphère du domaine de Voronovo en Russie, où elle a grandi, l'éxilée de la rue de Varenne récupère du même coup son entrain.

Elle s'attacha avec passion à son domaine, au point d'y passer le plus de temps possible, pendant que son mari n'était que trop heureux de retrouver Paris. Bientôt la grande maison résonne des rires et des cris des huit enfants Ségur. On y invite la famille, les amis, puis les gendres et les belles filles. L'hospitalité des Nouettes, à l'image de la maîtresse des lieux, est spontannée, génreuse et attentionnée.

Depuis 1930, propriété du département de l'Orne, le château des Nouettes abrite aujourd'hui un Institut médico-éducatif. Il ne se visite que sur autorisation spéciale. C'est l'ancien presbytère, à l'ombre de l'église d'Aube, qui abrite le musée consacré à la Comtesse de Ségur, mis en place par l'Association des Amis de la Comtesse de Ségur, dont font partie les déscendants de  la Comtesse. Chaque année, en dehors des salles permanentes du musée, une exposition est consacrée à la présentation d'un roman de la Comtesse. Le musée lui même, est entièrement structuré autour de ses oeuvres. Une première salle est consacrée à ses origines russes qu'elle a elle-même évoquées dans l'un des ses livres les plus connus : "les Malheurs de Sophie". On peut y voir des portraits de sa famille et des objets caractéristiques de la vie russe de cette époque. La 2ème salle est dévolue à la famille de l'écrivain qui a aussi été sa grande source d'inspiration 8 enfants et beaucoup de petits-enfants. Trois autres salles servent de cadres à des expositions temporaires. Tout est mis en oeuvre afin de découvrir (ou plus sûrement re-découvrir) l'univers poétique et enfantin de l'écrivain. 

 

 

 

 

 

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La Comtesse de Ségur, une femme d'exception.

 

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20 mars 2008

Boris Vian - Cité Véron Paris

Biographie de Boris Vian.

 

 

 

"Je ne sais pas ce qui est beau, mais je sais ce que j'aime et je trouve ça suffisant".

 

 

Boris_VianBoris Vian, figure mythique du Paris d'après-guerre, a marqué la vie intellectuelle et artistique française d'une empreinte singulière. Cet écrivain, auteur, chanteur et musicien, disparu prématurément, laissa derrière lui une oeuvre moderne et insolite, véritable patrimoine dont les générations suivantes n'ont cessé de s'inspirer. Boris Vian naît dans la région parisienne à Ville-d'Avray le 10 mars 1920. Cadet de sa famille, il grandit au milieu de trois frères et soeurs : Lélio, Alain et Ninon. Ses parents, Paul et Yvonne, élèvent leurs enfants dans une atmosphère joyeuse où culture et raffinement tiennent une large place. Paul Vian, rentier, enseigne à sa petite famille le respect des libertés et la méfiance de l'Eglise et de l'Armée. En 1929, la crise financière touche la famille qui quitte la villa les Fauvettes pour s'installer dans l'appartement du portier. Handicapé par une santé fragile, Boris est instruit à domicile par une institutrice particulière.

C'est ainsi que très tôt, il sait lire et écrire. A 10 ans, les classiques de la littérature française n'ont plus de secret pour lui. A 12 ans, il connaît ses premiers problèmes cardiaques. Il ne cessera d'en souffrir. Adolescent, Boris est élève au lycée de Sèvres, au lycée Hoche de Versailles puis à Condorcet à Paris. Il prépare des études classiques caractérisées par l'étude des langues latine et grecque. Parallèlement, il apprend seul l'anglais. Brillant et cultivé, il passe un premier baccalauréat à 15 ans, puis un second lorsqu'il en a 17.

Non seulement le jeune Boris maîtrise la langue française, la littérature et la manipulation des mots, mais il se passionne dès ses 16 ans pour la musique et en particulier le jazz, forme musicale encore peu écoutée en France. Il acquiert très vite une connaissance pointue du genre et devient membre du Hot Club de France. Il se met alors à la trompette à 17 ans. A la veille de la Guerre, Boris est un jeune homme qui partage son temps entre l'écriture, la musique et l'organisation de soirées mémorables dont il est un des piliers avec ses frères. Parfois jusqu'à 400 personnes se pressent dans la salle de bal construite au fond du jardin de la villa de Ville-d'Avray. Célèbre pour son sens de la fête et son goût du canular, il est maître es-réjouissances en tous genres.

En 1939, il évite la mobilisation en raison de sa santé défaillante et intègre l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures à Angoulême, où elle a déménagé pour cause de guerre. Il en ressort en 42 bardé du diplôme d'ingénieur, section métallurgie. En 1939, Boris rencontre une jeune femme nommée Monette avec laquelle il se fiance. En 40, la famille Vian quitte Paris et s'installe en Gironde. C'est là, à Capbreton, qu'au cours de l'été 1940, Boris fait la connaissance de celle qui va devenir sa première épouse, Michèle Léglise, également réfugiée dans les Landes avec sa famille. Ils se marient le 3 juillet 1941 et auront deux enfants, Patrick en 42 et Carole en 48. Ce même été, il fait aussi la connaissance de Jacques Loustalot, dit ''le Major''. Ce jeune homme de 15 ans frappe Vian par son comportement délirant et excentrique. Les deux hommes deviennent très proches jusqu'au décès accidentel du Major en 48.

Parallèlement à ses activités d'ingénieur, Boris Vian commence à écrire son premier ouvrage en 41, ''Les cents sonnets'', ouvrage qui ne sera pas édité avant 1984. Passionné par la culture de l'absurde, par l'exploration des exercices intellectuels les plus surréalistes, Vian développe des activités variées comme le Cercle Legâteux, déjà créé avant-guerre. Ce club d'amis permet à ses adhérents entre autres de jouer aux échecs, de tourner des courts métrages et même de mettre au point des modèles réduits au sein de ''La Section volante, déchaînée, sociale et cosmique de la science aérotechnique''. Aussi sérieux que loufoque, ce cercle permet aussi à certains de s'adonner à la pratique fort ludique des bouts-rimés sous la houlette de Vian lui-même. Tout est bon pour réunir les amis, s'amuser tout en s'adonnant à chaque fois à un exercice intellectuel. Vian ne cesse de créer et d'imaginer.

Tout juste diplômé, il intègre l'AFNOR, association française de normalisation, dans la section verrerie. Cette entreprise des plus sérieuses, lui inspirera de nombreux écrits. Il en démissionnera en 1946. En 1942, il écrit ''Troubles dans les Andains'' qui sera également publié très tardivement, en 1966 seulement. C'est à cette époque qu'il devient trompettiste dans l'orchestre du clarinettiste Claude Abadie, qui est alors rebaptisé orchestre Abadie-Vian. Boris y retrouve Alain et Lélio, respectivement batteur et guitariste. Ensemble, ils participeront à de nombreux concours et tournois d'amateurs de jazz.

Vers 1944, Vian publie ses premiers textes sous des pseudonymes tels Bison Ravi (anagramme de Boris Vian) ou Hugo Hochebuisson. Sous le nom de Bison Ravi, il écrit un poème qui évoque l'interdiction du jazz américain par les Allemands. A cette époque, il se lance aussi dans l'écriture de ses premières chansons comme ''Au bon vieux temps'', texte écrit sur une musique d'un de ses amis, Johnny Sabrou. Mais cette activité, qui prendra toute son ampleur dans les années 50, est encore marginale dans son travail.

En 1945, il signe un contrat chez Gallimard pour son roman ''Vercoquin et Plancton''. 1946 est l'année de parution de son plus célèbre roman, ''L'Ecume des jours''. C'est à ce moment-là qu'il rencontre le couple Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, piliers du gotha littéraire de Saint-Germain-des-Prés. Quelques mois après ''L'Ecume des jours'', Vian publie ''J'irai cracher sur vos tombes'', pastiche des romans noirs américains. Il le signe Vernon Sullivan et fait alors passer Vian pour le traducteur. L'ouvrage fait scandale par son contenu un tantinet iconoclaste. Mais c'est un best-seller dès 1947. Idem avec ''Les morts ont tous la même peau'' en 1947 et ''Et on tuera tous les affreux'' en 1948. Scandale et réussite.

La Guerre terminée, la vie reprend de plus belle et en particulier, la vie artistique et culturelle. Des lieux s'ouvrent, le jazz envahit la capitale, les plus jeunes générations se lancent dans une fête permanente, fête à laquelle Vian participe activement. Il monte une chorale en 1947 qu'il nomme ''La petite chorale de Saint-Germain-des-Pieds''. Parmi les nouveaux lieux à la mode, on compte Le Tabou, 33 rue Dauphine, au coeur de Saint-Germain-des-Prés. Cette boîte de jazz minuscule devient vite un point incontournable du Paris qui bouge dans les années d'après-guerre. Boris et Alain Vian l'animent avec leur orchestre. L'histoire laisse même entendre que Boris en aurait écrit ''l'hymne'' : ''Ah ! Si j'avais un franc cinquante''. On y croise Juliette Gréco, égérie de Saint-Germain et future star de la chanson, ainsi que la jeunesse existentialiste du moment. Boris doit malheureusement cesser la trompette à la même époque pour raisons de santé. En revanche, il demeure plus que jamais une sommité en matière de jazz et intègre la rédaction du magazine Jazz Hot en 1946. Pendant plus de 10 ans, il rédigera pour eux une revue de presse et de nombreux articles.

A la fin des années 40, Vian laisse le Tabou au profit d'une autre cave de jazz, le Club Saint-Germain-des-Prés, à deux pas de là, rue Saint Benoît. Il y reçoit de célèbres jazzmen américains dont Duke Ellington, Charlie Parker ou Miles Davis. Multipliant à l'infini ses activités, Vian écrit à cette époque ses premiers spectacles de cabaret. Il se met également à la traduction de romans noirs dont ceux de Raymond Chandler dans la série ''Série noire'', chez Gallimard. En 1949, parallèlement à Jazz Hot, il devient rédacteur en chef de Jazz News. De plus en plus, il partage son temps entre ses diverses occupations et délaisse son emploi à l'Office professionnel des industries et commerces du papier et du carton.

Peu de domaines littéraires échappent à Vian. S'il a commencé à écrire des chansons des années auparavant, 1949 marque son premier succès en la matière avec le titre ''C'est le be-bop'' interprété par un jeune chanteur fou de jazz, Henri Salvador, sur une musique du pianiste de jazz Jack Diéval. Avec ce dernier, Vian collaborera jusqu'au tout début des années 50. En revanche, Vian et Salvador se retrouveront au cours des années 50 pour produire des dizaines de succès.

Au début des années 50, Vian se consacre beaucoup au théâtre. En 1950, est monté ''L'Equarrissage pour tous'' dont le rythme textuel est très musical et très syncopé. Plus que jamais, Vian joue avec les mots et les transforme en autant de notes au sein d'un ballet vocal. La même année, il écrit d'ailleurs sa première comédie musicale, ''Gialiano''. En 1951, il écrit ''Le goûter des généraux'' qui ne sera pas joué avant les années 60. Puis en 1952, Vian connaît le succès avec ''Cinémassacre ou les cinquante ans du septième art'' puis ''Paris varie ou Fluctuat nec mergitur'' en fin d'année.

Séparé de Michèle, il s'installe en 1951 avec une jeune danseuse allemande, Ursula Kubler. Ils se marient en 1954. Son rythme d'écriture ne cesse de s'accélérer. De plus, les soucis d'argent le poussent à traduire à tour de bras pour Gallimard. Après le théâtre, le roman, la poésie et la chanson, Boris Vian s'emballe pour un nouveau genre littéraire, la science-fiction, style encore méconnu en Europe. Cette découverte lui inspirera une chanson quelques années plus tard, ''la Java martienne''.

En 1952, Boris Vian intègre le Collège de pataphysique en tant qu'Equarisseur de première classe. Sous ces appellations à la signification obscure, se cache un cercle de gens étudiant la pataphysique, science du virtuel et des solutions imaginaires, concept mis à jour à la fin du XIXème siècle par l'écrivain Alfred Jarry. Quelques mois plus tard, Vian y est nommé Satrape, puis l'année suivante, Promoteur insigne de l'Ordre de la Grande Gidouille, échelons divers et prestigieux de cette assemblée qui compte parmi ses membres des noms tels que Raymond Queneau, Eugène Ionesco ou Jacques Prévert. Boris consacrera beaucoup de temps au Collège jusqu'à la fin de ses jours.

A partir de 1954, Boris Vian commence à consacrer beaucoup de temps à la chanson. Le début de la guerre d'Indochine lui inspire en particulier un titre aujourd'hui mythique, ''le Déserteur'', manifeste anti-militariste. Fort d'un répertoire déjà solide, le producteur Jacques Canetti l'engage en 1955 dans son cabaret, les Trois Baudets, ainsi que sur la scène de La Fontaine des Quatre Saisons. Il y rencontre un certain succès qui lui vaut d'enregistrer son premier disque en avril. Sous le titre ''Chansons possibles et impossibles'', Vian y reprend les titres de son tour de chant. L'album, tiré à 1000 exemplaires, est censuré à cause de la chanson ''le Déserteur'' dont le propos est jugé scandaleux par beaucoup. Le scandale surgira également au cours de la tournée que Boris Vian donne tout au long de l'été. Certains concerts donnent lieu à de violentes réactions du public.

Après le jazz, le roman noir, la science fiction, Vian insuffle à son travail un nouveau style venu d'Amérique et encore marginal en France, le rock'n'roll. Sur des musiques composées par Alain Goraguer, Michel Legrand et Henri Salvador, Vian écrit des textes souvent drôles et brillants. A partir de 1956, il enregistre de nombreux disques chez Philips, en tant qu'interprète mais aussi que réalisateur. C'est ainsi qu'on découvre de célèbres titres tels que ''Rock'n'roll Mops'' par Henry Salvador ou ''Fais-moi mal Johnny'' par Magali Noël. Outre le rock, Boris s'inspire de styles musicaux les plus divers dont la java que jusque-là, personne n'avait sorti de son image populaire. Cela donnera des titres tels que ''la Java des bombes atomiques'', ''la Java des chaussettes à clous'', ''la Java javanaise'' ou ''Java mondaine''. Sous des dehors très drôles, Vian cache parfois des textes engagés et contestataires. Il sait à merveille allier les deux.

De plus en plus renommé pour la singularité de ses chansons, de nombreux chanteurs font appel à lui dont Renée Lebas et Mouloudji qui impose la chanson ''Le Déserteur''. En dépit de graves oedèmes pulmonaires qui se multiplient, Vian ne cesse guère ses multiples activités. Il écrit des livrets d'opéra (''Fiesta'' en 1958 sur une musique de Darius Milhaud), des commentaires de films documentaires (''la Joconde'' en 1957), joue dans des films (''Un amour de poche'' de Pierre Kast), traduit des pièces de théâtre (August Strindberg) et devient directeur artistique pour Philips en 1957, puis pour les disques Fontana l'année suivante.

Il écrit de plus en plus de chansons dont beaucoup restent des perles du répertoire : ''J'suis snob'', ''les Joyeux bouchers'', ''On n'est pas là pour se faire engueuler'' ou ''Je bois''. En outre, en1958, il finit d'écrire ''En avant la zizique.'', spectacle inspiré de son expérience dans les maisons de disques. En cette grande époque de la chanson ''littéraire'' - on chante Prévert, Aragon, Queneau et même Sartre -, le travail de Vian est vivement remarqué.

Très fatigué, Boris Vian essaie de se reposer plus fréquemment. Mais ses activités nombreuses ne lui laissent pas de répit. En 1959, il connaît beaucoup de difficultés avec l'adaptation cinématographique de ''J'irai cracher sur vos tombes'', projet dont il sera finalement écarté. En avril, il fait une ultime apparition au cinéma dans ''les Liaisons dangereuses'' de Roger Vadim, avec Jeanne Moreau.

Après Philips et Fontana, c'est chez Barclay que Boris Vian devient directeur artistique. Mais il n'aura guère le temps d'y inscrire sa patte. Le 11 juin 1959, Boris et Ursula donnent une grande fête chez eux, cité Véron, pour fêter le nouveau chef du Collège de pataphysique. Quelques jours plus tard, le 23 juin, il assiste au visionnage du film ''J'irai cracher sur vos tombes'' mais meurt dès les premières images de cette adaptation dans laquelle il ne se reconnaissait pas.

Il laisse un vide énorme dans la vie artistique de l'époque. Mais son empreinte ne cesse de se confirmer depuis. Ses chansons ont été maintes fois interprétées par des artistes aussi divers que Jacques Higelin, Serge Reggiani, Mouloudji, Catherine Sauvage, les Frères Jacques, Yves Montand, Bernard Lavilliers ou même Maurice Chevalier qui en 1957, a repris l'inoubliable ''Pan Pan poireau pomme de terre''. De fort nombreux disques et coffrets posthumes furent publiés depuis sa mort. Enfin régulièrement, des spectacles reprenant ses titres sont montés en France dont ''En avant la zizique'', joué en août 1999 à Paris.

Certains de ses ouvrages sont des classiques de la littérature française, étudiés dans les écoles et analysés dans les facultés. Par son sens de l'humour mêlé de désespoir, son goût de l'absurde, d'une certaine irrévérence et ses choix frondeurs, Boris Vian est devenu une figure révérée par les plus jeunes générations. Son oeuvre est le résultat d'une totale ouverture d'esprit et d'une pensée libre. Sa modernité n'est plus à démontrer.

 

 

La Cité Véron sa maison.

 

 

IMG_0045Au niveau du 94 bd de Clichy, dans le XVIIIème arrondissement de Paris, s'échappe une impasse privée longue de 80 mètres, signalée par une belle enseigne émaillée. La cité fut rendue célèbre dès 1953, avec l'arrivée de Jacques Prévert et Boris Vian. Elle abrita leur créativité et fut le berceau de quelques unes des plus belles pages françaises. Lotie de petits pavillons et de jardinets, elle abrite aussi le " Vaudou " 1er temple de vaudou haïtien européen.

L'appartement de Boris Vian est constitué d'anciennes loges du Moulin-Rouge.jadis dévolues, dit-on, à Mistinguett. Ursula, la veuve de l'écrivain, veille sur la mémoire des lieux.

Boris Vian est décédé le 23 juin 1959, d'une crise cardiaque, près d'un demi siècle plus tard rien n'a changé dans ce petit appartement de trente mètres carrés qui constitue l'une de ses plus étonnantes créations, lorsque l'on pénètre dans cet appartement, on a l'impression qu'il vient tout juste de sortir faire un tour et qu'il ne va pas tarder..

Ingénieur de formation, l'auteur de "L'écume des jours" va tout bâtir de ses mains, "J'ai joué les Corbusier en petit",dira-t-il. Pendant des mois, il dessine, scie, cloue, pose bibliothèques, tiroirs, parquet, un escalier vers la chambrette ou un double lit superposé permettant à Ursula, danseuse, de se glisser dans le lit du haut, au milieu de la nuit, sans le réveiller... Une ingénieuse poulie permet de se passer livres et petits mots d'une couche à l'autre. Comme il était très grand et se cognait partout, il était particulièrement attentif à l'organisation de l'espace. On peut encore voir la chaise sur laquelle il écrivait, spécialement conçue pour y glisser ses longues jambes. Mais le bricoleur sait aussi se faire surréaliste: lorsqu'il s'aperçoit que la nouvelle baignoire est trop longue, il abat une cloison et prend son bain la tête dans la chambre et les pieds dans la salle de bains... La télévision, elle, a l'écran résolument dirigé vers le mur. Des piles de 78 tours de jazz New Orleans côtoient des éditions illustrées de Baudelaire, un crâne humain fait face à deux de ses rares toiles futuristes.

Cité Véron, Boris Vian fut un bricoleur heureux mais un romancier amer. Les échecs de "L'écume des jours" et de "L'automne à Pékin" l'avaient profondément atteint.

Le 6 bis cité Véron devient vite un rendez-vous du monde de la musique et des lettres: on y croise Raymond Queneau et Georges Delerue, Miles Davis et Max Ernst, Henri Salvador et Yves Gibeau... Le soir, apéritifs aidant, les amis débordent joyeusement sur l'immense terrasse qui vient buter sur l'arrière des ailes du Moulin-Rouge. Le terrain de jeu préféré de Patrick Vian et de Minette Prévert. Car l'auteur de "Paroles" est le voisin direct des Vian.

Une profonde amitié va lier le poète et le trompettiste, renforcée par les célébrations potaches du Collège de Pataphysique. Le 11 juin 1959, cité Véron, Henri Salvador est promu "satrape", l'un des nombreux titres honorifiques du facétieux collège. L'immense terrasse est même rebaptisée "terrasse des Trois-Satrapes", en l'honneur de Boris Vian, Jacques Prévert et... Ergé, le chien de ce dernier. Ionesco, Queneau et Siné assistent à l'événement. On boit, on rit, on est heureux comme des collégiens. Douze jours plus tard, l'auteur de "L'écume des jours" claque la porte du 6 bis, cité Véron, pour la dernière fois.

 

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Entretien avec ursula Vian.

Fond'action Boris Vian.

 

 

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25 juillet 2008

Victor Hugo - Place des Vosges Paris

Biographie de Victor Hugo.

 

 

 

victorhugo1"Le plus grand ennui c'est d'exister sans vivre".

 

Victor Hugo est né le 26 février 1802, à Besançon. Il est le dernier fils d’un général d’Empire, le comte Léopold Hugo. Sa mère, née Sophie Trébuchet, élève seule ses trois enfants à Paris, son mari s’éloignant au gré de ses obligations militaires, en Corse puis à l’île d’Elbe en 1803. Victor et ses frères passent leur enfance à lire et à se cultiver grâce aux bons soins maternels, notamment au parc des Feuillantines près duquel la famille Hugo s’est installée au mois de mai 1809. Celle-ci doit cependant quitter la France et suivre en Italie en 1808 le comte Léopold Hugo, nommé gouverneur d'Avellino par le roi Joseph Bonaparte, puis en Espagne en 1811.

Avec la chute de l’Empire, Léopold Hugo est de retour à Paris. Victor et son frère Eugène sont alors retirés à leur mère, séparée de fait depuis quelques années d’avec son mari, et placés à la pension Cordier. Selon les vœux paternels, ils se destinent à intégrer l’École Polytechnique. En 1816, Victor entre ainsi au Lycée Louis le Grand, délaissant parfois ses études pour rédiger des vers. Il obtient en 1818 une distinction en sciences physiques au Concours général. La même année, une procédure de divorce prononce enfin la séparation de corps et de biens des époux Hugo.

Encouragé par sa mère chez laquelle il peut enfin résider, Victor s’adonne alors aux lettres avec l’ambition de réussir. "Je serai Chateaubriand ou rien", écrit-il à l’âge de quatorze ans sur un cahier d’écolier. En 1817, il reçoit les encouragements de l’Académie Française, qui a remarqué l’un de ses poèmes. En 1819, le Lys d’or lui est décerné pour la rédaction d’une ode d’inspiration royaliste : le jeune homme milite pour le rétablissement de la statue d’Henri IV... Ce prix est la plus haute récompense décernée par l’Académie des Jeux floraux de Toulouse.

Au mois de juin 1822, Victor Hugo publie son premier volume intitulé "Odes et Poésies diverses". Cette œuvre le fait remarquer des cercles royalistes. Louis XVIII lui attribue une pension de mille francs, obtenue à la demande de la duchesse de Berry. Les années qui suivent sont très prolifiques pour l’écrivain. Les recueils de poèmes, "Nouvelles Odes" en 1824, "Ballades" en 1826, ainsi que les romans, "Han d’Islande" en 1823 et "Bug Jargal" en 1826 se succèdent. Charles X, le nouveau souverain, le fait chevalier de la Légion d’honneur en 1825, alors qu'il n'est âgé que de vingt-trois ans. La même année, l'écrivain pensionné et membre de la Société royale des bonnes lettres, assiste d'ailleurs au sacre du roi, qui a lieu le 29 mai en la cathédrale de Reims. Une ode rédigée pour l’occasion par le poète, chantre de l’alliance du trône et de l’autel, lui vaut un service de table en Sèvres ainsi qu’une entrevue avec le nouveau monarque.

Après le décès de sa mère hostile au projet de son fils, Hugo se marie le 12 octobre 1822 à Adèle Foucher, une amie d’enfance dont il s’est épris. L’écrivain est bientôt le père de quatre enfants. Se consacrant à son travail d’homme de Lettres, il se détourne peu à peu de ses obligations familiales et conjugales, s’éloignant de sa femme. Celle-ci se lie alors à son ami Charles Augustin de Sainte-Beuve, qui devient davantage qu’un consolateur amical auprès de la jeune épouse, à partir de 1830. Quelques années plus tard, en 1833, l'écrivain fait la connaissance de Juliette Drouet, une comédienne du Théâtre de la Porte Saint-Martin qu’il ne quittera plus.

"Poète du parti ultra" suivant le mot de Stendhal, ses convictions politiques évoluent au cours de ces années. Dès 1824, il fréquente le salon de Charles Nodier, à l’Arsenal où celui-ci est bibliothécaire, et se rapproche de l’opposition libérale. La mort de son père en 1828 réveille également son intérêt pour le passé napoléonien dont il découvre la grandeur. L'écrivain se prononcera d’ailleurs en faveur du retour en France de Louis-Napoléon Bonaparte, en d’autres temps, en 1847. Au mois de février 1827, le poète compose son ode "A la Colonne de la place Vendôme", un monument symbole de la gloire de l’Empereur des Français, fondu dans le bronze des canons pris aux armées prussiennes en 1806. Le 13 août 1829, Charles X fait interdire la représentation de sa pièce de théâtre "Marion Delorme" pour atteinte à la majesté royale. Victor Hugo refuse l’offre d’une pension royale de quatre mille francs, qui est censée le dédommager, et rompt alors avec le régime en place.

Son œuvre littéraire évolue également. Le drame de "Cromwell" en 1827 puis le recueil des "Orientales" au mois de janvier 1829 et leurs retentissantes préfaces en dessinent la nouvelle orientation. L’écrivain réclame d’avantage de liberté dans l’art et dans la création. Ceci est le prétexte de la bataille littéraire qui accueille la représentation du drame "Hernani", dont la première a lieu le 25 février 1830 au Théâtre-Français. Victor Hugo se présente alors comme le chef de file de la jeune génération romantique en animant le Cénacle, un cercle qui se réunit dans son appartement de la rue Notre Dame des Champs où se rencontrent les écrivains et les artistes de la jeune génération romantique. Parmi ceux-ci : Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Gérard de Nerval, Eugène Delacroix… Le 23 novembre 1832, la censure royale s'exerce de nouveau à propos de sa nouvelle pièce de théâtre, "Le Roi s'amuse", représentée la veille sur la scène du Théâtre-Français.

Hugo est désormais un auteur à succès et s’illustre avec les poèmes publiés dans "Les Feuilles d’automne" en novembre 1831, "Les Chants du crépuscule" en 1835, "Les Voix intérieures" au mois de juin 1837 ainsi que dans "Les Rayons et les Ombres" en 1840. Ces recueils d'inspiration lyrique lui permettent de rivaliser auprès du public avec Alphonse de Lamartine, tandis que les représentations au théâtre de ses drames comme "Lucrèce Borgia", dont la première a lieu le 2 février 1833 à la Porte Saint-Martin, ou "Ruy Blas", en 1838 et avec Frédérick Lemaître dans le rôle titre, lui assurent de confortables revenus. Victor Hugo montre également ses préoccupations humanitaires dans "Le Dernier Jour d’un condamné" au mois de février 1829, puis "Claude Gueux" en juillet 1834, où il se fait le défenseur de l’abolition de la peine de mort. Une voix puissante et inspirée, mais trop isolée dans le siècle. Un nouveau roman, "Notre-Dame de Paris", publié le 16 mars 1831, connaît également un grand succès d’édition. Ce drame passionnel qui se noue autour de la personne d'Esméralda, cette redécouverte d’un passé médiéval mythifié et placé en toile de fond en font l’une des œuvres emblématiques du mouvement romantique. Le 7 janvier 1841, Hugo est enfin élu à l’Académie Française, après quatre échecs retentissants. C’est pour l'écrivain la consécration de sa gloire littéraire.

A cette époque, Victor Hugo entreprend également quelques voyages en compagnie de Juliette Drouet. Les deux amants visitent ensemble la Bretagne et la Normandie en 1836, puis la Belgique en 1837, l’Alsace et la Provence en 1839 et enfin les bords du Rhin l’année suivante. En 1842, l'écrivain publie à cette occasion un recueil de texte intitulé "Le Rhin", des impressions de voyage étoffées de quelques réflexions de circonstances. Laissant en effet de côté les polémiques qui opposent les milieux littéraires français et allemands, ce texte se conçoit comme un véritable programme de politique étrangère pour la France de la Monarchie de Juillet. Victor Hugo est ainsi favorable à l'unité allemande, celle-ci devant selon les vues de l'écrivain se réaliser au sein d'une Europe fédérale dont l'artère serait le Rhin, un axe franco-allemand.

Grâce à ses droits d’auteur, Hugo vit désormais avec de confortables revenus. Sa nouvelle demeure, située au 6 de la Place Royale (actuelle Place des Vosges) où il s’est installé au mois d'octobre 1832, est un lieu chic et mondain. Négociant habilement la publication de ses œuvres complètes, il vit dans l’aisance. A la différence de François-René de Chateaubriand, Hugo n’éprouve aucun regret pour le régime défunt, celui de la Restauration. Répondant à une commande du nouveau gouvernement, n’a t-il pas rédigé un "Hymne aux morts de juillet" en1831, exécuté au Panthéon lors de la célébration des "Trois Glorieuses" ?

A partir de 1837, l’écrivain est l’hôte assidu du duc d’Orléans, héritier du trône. Il se rapproche ainsi de la cour et se rallie bientôt à la Monarchie de Juillet. Le 13 avril 1845, le roi Louis-Philippe Ier le nomme Pair de France ce qui lui permet alors de siéger à la Chambre. Cependant, une nouvelle liaison avec une jeune femme mariée, Léonie d’Aunet, fait scandale. Les deux amants sont en effet surpris, le 5 juillet suivant, en flagrant délit d’adultère. Le prestige du notable en est éclaboussé, la jeune femme effectuera quant à elle deux mois de détention dans l'infamante prison de Saint-Lazare.

L’année 1843 amène de profonds bouleversement dans son existence. L’échec de sa nouvelle pièce de théâtre, "Les Burgraves", et surtout le décès accidentel de sa fille aînée Léopoldine, le 4 septembre, qui se noie avec son mari dans la Seine à Villequier, le touchent profondément. Au mois de novembre 1845, celui qui est un observateur attentif de la vie du peuple lors de ses promenades parisiennes entame un nouveau roman, qui devrait s’intituler "Les Misères". Victor Hugo noircit pendant cette période des centaines de feuilles de papier, autant de textes qui seront publiés par la suite, pendant ses années d'exil ainsi qu'au soir de sa vie.

Éloigné des problèmes politiques malgré ses fréquentations, la révolution de 1848 est pour l'écrivain une nouvelle commotion. Après avoir tenté de faire proclamer la régence de la duchesse d’Orléans, haranguant les ouvriers parisiens en armes place de la Bastille, le 24 février, il se rallie rapidement à la Seconde République. Le 2 mars suivant, Victor Hugo prononce d'ailleurs un vibrant discours Place des Vosges à l’occasion de la plantation d’un arbre de la liberté. Il appelle alors à vive voix l'avènement de la "République universelle". Le 4 juin 1848, lors d’élection complémentaire, l'écrivain est désigné comme député de Paris à l’Assemblée Constituante puis, le 13 mai 1849, à l’Assemblée Nationale avec l’appui des conservateurs. Au Palais-Bourbon, Hugo, prenant place sur les bancs de l’Assemblée, s’installe à droite.

Au cours des "Journées de Juin" pendant lesquelles le pouvoir réprime une insurrection populaire, à l'origine de laquelle se trouve la fermeture des Ateliers nationaux, le représentant du peuple, qui avait appelé à faire disparaître ces ateliers de charité quelques jours plus tôt, fait partie des soixante délégués chargés de tenir l'Assemblée au courant de la situation. Il préside également au mois d'août de la même année le Congrès de la paix qui se tient à Paris. Victor Hugo prononce à cette occasion un discours pacifiste qui connaît un grand retentissement en Europe. Fondateur d’un journal d’opinion, "L’Événement", avec ses deux fils et avec l'aide d'Émile de Girardin le 31 juillet 1848, il fait campagne pour l’élection à la présidence de la République de Louis-Napoléon Bonaparte. L’écrivain est alors le fervent partisan d’une démocratie libérale et sociale.

Cependant la vision qu’a Victor Hugo de sa mission d’homme politique a évolué au cours des derniers mois. Si le notable est toujours aussi effrayé par la violence utilisée par les agitateurs socialistes, par Adolphe Blanqui ou Armand Barbès notamment, il montre de plus en plus ses préoccupations humanitaires, s’inquiétant de la condition du peuple. Victor Hugo rompt bientôt avec la majorité conservatrice en prononçant des discours dénonçant la misère, le 9 juillet 1849, puis critiquant la loi Falloux, le 15 janvier 1850, ainsi que le vote de restrictions à la pratique du suffrage universel, le 20 mai suivant. "L’Événement" est d'ailleurs interdit au mois de septembre 1851.

Victor Hugo participe à l’opposition républicaine par le coup d’État du 2 décembre. Avec quelques autres députés républicains, il tente de former un comité de résistance, de soulever le peuple des faubourgs de la capitale après avoir lancé un appel à l'armée. En vain. Placé le 9 janvier 1852 sur la liste des proscrits et désormais interdit de séjour en France, il s’est exilé à Bruxelles depuis le 11 décembre précédent, voyageant muni d'un passeport au nom de Jacques-Firmin Lanvin. Les deux décennies de règne de Napoléon III seront pour l’écrivain et l’homme politique des années d’opposition et d’éloignement. Cet exil devient volontaire, après son refus de l’amnistie offerte par l’Empereur avec le décret du 16 août 1859.

Victor Hugo réside alors à proximité de la France, dans les îles Anglo-Normandes de la Manche. Dans sa villa de Marine-Terrace à Jersey, il s’initie aux "tables parlantes" grâce à Delphine de Girardin, épouse de l’homme de presse. Cependant, le 27 octobre 1855, l'écrivain est expulsé par les autorités après avoir protesté contre la visite de l'Empereur Napoléon III en Angleterre. Installé à Guernesey, il fait l’acquisition de Hauteville-House en 1856. Souffrant de la gorge et du froid, le proscrit se laisse pousser la barbe à partir de 1861. Dans les années qui suivent, sa famille s'éloigne de plus en plus fréquemment, afin notamment de s'occuper du devenir de ses contrats d'auteur. Sa femme, malade, le quitte bientôt et décède le 27 août 1868 à Bruxelles.

L'exilé rappelle régulièrement aux sujets de l'Empereur son existence. Membre du Comité de résistance au coup d'État, Victor Hugo fait entendre sa voix au moment de l'organisation d'un plébiscite le 21 novembre 1852 et destiné au rétablissement de la dignité impériale dans la personne de Louis-Napoléon Bonaparte. Il rédige pour l'occasion une lettre de protestation. L'année suivante, le 21 novembre 1853, l’écrivain fait également paraître "Les Châtiments", un pamphlet dirigé contre Napoléon III qu’il a précédemment surnommé "Napoléon-le-Petit". Son œuvre s’enrichit ensuite de romans qui constituent de véritables épopées humaines. "Les Misérables" publiés en 1862 sont un immense succès littéraire. Suivent "Les Travailleurs de la mer" en 1866 puis "L’Homme qui rit" en 1869. En 1859, un recueil de poèmes, "La Légende des siècles", qui vient après "Les Contemplations", s’inscrit dans cette veine d’inspiration.

Après la défaite de Sedan et la proclamation de la République, le 4 septembre 1870, Victor Hugo est de retour à Paris. Symbole vivant de la résistance républicaine au Second Empire, l'écrivain est accueilli en héros par la foule des Parisiens à la gare du Nord. Son "Appel aux Allemands", un texte maladroit et décalé, publié le 9 septembre suivant, n’ayant eu que peu d’effets sur les troupes ennemies, celles-ci entament un siège en règle de la capitale. Hugo participe alors à l’effort collectif de défense en distribuant les dividendes de ses droits d’auteur.

Élu député de la gauche républicaine dans la capitale le 8 février 1871, en seconde position après Louis Blanc mais devant Léon Gambetta, il démissionne quelques semaines plus tard, le 8 mars, peu satisfait de la volonté de restauration monarchique que montre l’Assemblée qui siège à Bordeaux. Victor Hugo n’approuve ni la paix signée le 1er mars 1871 ni l’accueil réservé à l'italien Giuseppe Garibaldi, celui-ci ayant pris part aux combats contre la Prusse aux côtés des Français. Se désolidarisant de l'aventure de la Commune, l'écrivain accueille néanmoins publiquement chez lui à Bruxelles, où il réside depuis le 22 mars, les communards réfugiés pendant la répression versaillaise.

Expulsé de Belgique, Victor Hugo se rend alors à Vianden au Luxembourg voisin. Il évoque bientôt les événements dramatiques de ces derniers mois dans "L’Année terrible", publiée en 1872. Le 7 janvier de la même année, l'écrivain est battu lors d'une élection législative partielle. Il lui faudra attendre quatre années et le 30 janvier 1876 pour retrouver sous la Troisième République un siège de parlementaire, en étant élu sénateur de Paris. Il milite alors au sein de l'assemblée pour l'amnistie des communards, celle-ci intervenant le 11 juillet 1880.

Entre temps, Hugo fait éditer de nouvelles œuvres. 1874 voit la parution de son dernier roman, "Quatre-vingt treize", dédié à la Révolution française et à la Convention. Des textes écrits le plus souvent pendant les années d’exil à Guernesey paraissent également : "L’Art d’être grand-père" au mois de mai 1877, "La Pitié suprême" en 1879, "Torquemada" en 1882, "L’Archipel de la Manche" au mois d’octobre 1883.

Cependant la santé du patriarche se détériore. Une congestion cérébrale qui le terrasse le 28 juin 1878 le laisse diminué. L'écrivain délaissera maintenant l'écriture, se contentant de mettre en forme et de publier ses productions inédites. En 1881, le nouveau régime "installé" fête son entrée dans sa quatre-vingtième année, ce qui donne lieu à une grande célébration populaire, le 27 février. L'avenue d'Eylau, dans la partie où il est installé depuis 1879, porte dorénavant son nom. Juliette Drouet décède le 11 mai 1883, Victor Hugo le 22 mai 1885 à 13 h 27 minutes, des suites d’une congestion pulmonaire.

La Troisième République lui offre alors des funérailles nationales. Celles-ci se déroulent le 1er juin suivant et sont l’occasion d’un vaste rassemblement populaire autour d’une des gloires nationales. La veille de l’événement, un immense catafalque stationné sous l’Arc-de-Triomphe permet à la foule de venir se recueillir pendant la nuit auprès du grand homme. Le corbillard des pauvres, que celui-ci a demandé dans son testament rédigé le 2 août 1883, s’élance enfin, suivi par un interminable cortège composé de deux millions d'admirateurs et de badauds. Il conduit le corps de Victor Hugo au Panthéon.

 

 

Place des Vosges sa demeure.

 

 

Rohan_GuemeneEn 1832, Victor Hugo s'installe au 6 Place Royale pour une longue période, résidant en ce lieu durant seize ans. Le tumulte provoqué dans Paris par le scandale de la "bataille d'Hernani" avait poussé son propriétaire à lui demander de quitter en 1830 la maison de Notre Dame des Champs qu'il habitait depuis trois années. Après avoir vécu deux ans rue Jean Goujon, il louera l'appartement de la Place Royale situé dans l'hôtel de Rohan Guémené.

Certains de ses amis lui feront le reproche de s'excentrer, de s'éloigner des quartiers des artistes de la Nouvelle Athènes. Les motivations de son choix restent obscures, si ce n'est la proximité de son ami Théophile Gautier et surtout celle de l'Arsenal où Charles Nodier tenait ses réunions, entourés de jeunes écrivains et poètes.

Son salon où se réunissait depuis plusieurs années le cénacle romantique continue à être très fréquenté, les artistes ont suivi, et Théodore de Banville vante la douceur des soirées de la Place Royale : "En été, surtout, c'était ravissant; la grande porte de l'appartement restait ouverte, le parfum des fleurs et des feuillages entrait par les fenêtres et la soirée avait lieu sur la Place Royale en même temps que dans les salons, car les jeunes gens allaient fumer leur cigarette dans les allées, autour de Louis le Chaste, puis tout de suite remontaient grisés de nuit et d'azur, dans l'éblouissement des flambeaux et des danses pareilles à des choeurs de déesses".

La demeure est cossue, décorée des oeuvres des amis peintres ou sculpteurs, Boulanger, Châtillon, David d'Angers. Mais ces oeuvres représentent Hugo lui même ou des membres de sa famille, ou encore illustrent des scènes de poèmes. L'intérieur bourgeois n'est pas celui d'un collectionneur ou d'un dandy comme celui de Théophile Gautier. Peut être Hugo est il trop soucieux de son oeuvre pour laisser place à celle d'un autre artiste dans sa propre demeure, si ce n'est pour témoigner encore de lui même au travers de portraits de ses proches ou d'illustrations de sa propre création. Mais cet appartement est aussi le lieu auquel sont associés l'ascension sociale, un certain embourgeoisement et la tragique disparition de Léopoldine.

En cette année 1832, Hugo est le chef incontesté de l'école romantique, sa plume est depuis longtemps reconnue, son avis recherché en littérature comme en politique. Pourtant son parcours n'a pas été rectiligne. Ses convictions restent incertaines, ayant subi des influences diverses et souvent contradictoires, mais aussi le poids des événements.

 

Le musée de la place des Vosges fut fondé en 1902, année du centenaire de la naissance de Victor Hugo, à l'initiative de Paul Meurice (1818-1905), ami de longue date, ardent défenseur de Hugo et de son oeuvre, et grâce à l'importante donation qu'il fit alors à la Ville de Paris. Premier musée monographique et littéraire, la Maison de Victor Hugo recèle le fonds d'oeuvres graphiques et de manuscrits de Victor Hugo le plus important avec celui de la Bibliothèque nationale de France: éditions originales de l'écrivain, peintures et sculptures lui rendant hommage, estampes, photographies, caricatures et pièces de mobilier.

L'hôtel, parmi les plus beaux de la place Royale (aujourd'hui place des Vosges), fut construit par Isaac Arnauld, conseiller du roi et intendant des Finances, à qui l'emplacement avait été cédé en juin 1605, lors du lotissement du parc des Tournelles, à l'époque de la conception de la place. Vendu en 1612 au marquis de Lavardin et en 1621 à Pierre Jacquet, seigneur de Tigery, l'hôtel devint la propriété de Louis de Rohan, prince de Guémenée et resta dans cette illustre famille jusqu'en 1784.

Deux balcons, aujourd'hui disparus, furent édifiés en 1785, au premier et au deuxième étage. En 1797, l'hôtel passa aux mains de la famille Péan de Saint-Gilles puis fut cédé par ses descendants en 1873 à la Ville de Paris. Une école y fut alors transférée.

L'hôtel se composait d'un corps de logis sur la place et de deux ailes en retour portant dix croisées de façade chacune et donnant sur la cour. Celle-ci, bordée d'écuries et de remises, communiquait avec l'impasse Guéménée. De nouveaux aménagements intérieurs furent effectués pendant la deuxième moitié du XIXème siècle.

Victor Hugo loua de 1832 à 1848 un appartement d'environ 280m² au deuxième étage de l'Hôtel de Rohan-Guémenée. Les lieux ont connu jusqu'à l'inauguration du musée, en 1903, de nombreux changements. Si la surface est restée inchangée, les espaces ont été redistribués et les couloirs supprimés, ainsi que le balcon qui donnait sur la place. En juin 1852, alors que le poète proscrit s'était réfugié à Bruxelles depuis le 12 décembre 1851, son mobilier fut mis aux enchères et ses biens dispersés. Certains furent alors achetés par des amis, Paul Meurice avant tout. Ce sont ceux-là qui aujourd'hui permettent, avec ceux que Victor Hugo avait emportés en exil, de reconstituer l'atmosphère de ses lieux de vie.

En effet, adoptant un parti chronologique, la visite propose aujourd'hui une évocation des trois grandes étapes de la vie de l'écrivain, telles qu'il les avait lui même définies dans "Actes et Paroles" : Avant l'exil, Pendant l'exil, Depuis l'exil.

L'antichambre : à l'époque où Victor Hugo résidait place Royale, cette pièce était l'antichambre de son appartement avec une même petite fenêtre d'angle donnant sur la place et un même dallage en pierre de liais. Cette salle évoque aujourd'hui la famille, l'enfance et la jeunesse de l'écrivain, ses lieux de vie, ses fiançailles avec Adèle Foucher, les premières années de leur mariage et la naissance de leurs enfants.

Le salon rouge : la deuxième salle restitue l'atmosphère du salon de la place Royale, qui se trouvait à l'emplacement de l'actuel salon chinois. Les murs tendus de damas rouge, les consoles dorées et la glace de Venise évoquent le décor de l'époque ; certaines oeuvres se trouvaient alors dans le salon : le portrait d'Adèle Hugo par Louis Boulanger, ainsi que celui de Victor Hugo et de son fils Victor par Auguste Châtillon. Ces tableaux orneront plus tard le billard de Hauteville House à Guernesey. Figure aussi le portrait de leur fils Victor par Charles de Champmartin vers 1834. La coiffeuse à décor laqué provient de la chambre de Madame Hugo à Hauteville House. Comme Le Feu du ciel de Louis Boulanger, le buste du poète sculpté par David d'Angers se trouvait en bonne place dans le salon de la place Royale. Le buste en marbre, dédicacé et signé par l'artiste, est daté de 1838.

Le souvenir de Léopoldine, décédée en 1843, est toujours évoqué. Un dessin de Madame Hugo, daté d'avril 1837, la représente lisant. Il est accompagné d'un petit échantillon de la robe qu'elle porte sur le tableau d'Auguste de Châtillon, Léopoldine au livre d'heures.
Victor Hugo plaça plus tard ce morceau d'étoffe en écrivant Robe de Didine. 1834. V.H. ainsi que les deux vers : "Oh ! la belle petite robe Qu'elle avait, vous rappelez-vous" ? (Les Contemplations, IV, VI)

Auguste Châtillon, ami de la famille, réalise en 1835 le portrait de Léopoldine au livre d'heures. Le tableau porte en haut à droite les dates 28 août 1824 (naissance de Léopoldine), 28 août 1835 (date probable de l'achèvement de l'oeuvre). En 1836, Léopoldine fait sa Première Communion dans l'église de Fourqueux, entourée de ses proches, de son grand-père Pierre Foucher, de Théophile Gautier et d'Auguste Châtillon qui peint la scène : sur cette oeuvre, on aperçoit Victor Hugo, la tête penchée. Le tableau sera placé, durant l'exil, dans la chambre de Madame Hugo à Guernesey. D'autres souvenirs de Léopoldine sont parfois présentés dans les vitrines : son châle de cachemire, ses gants de peau accompagnés de leur pochette, son rond de serviette marqué Didine, sa petite boîte à onguent et son porte-aiguilles en velours brodé.

Un coffre de bois gravé et peint par Victor Hugo porte les initiales du second fils du poète, François-Victor. En 1849, alors qu'il collabore au journal L'Evénement, Victor adopte le prénom de François-Victor afin d'éviter toute confusion avec son père. La tradition veut que Louis Napoléon Bonaparte, venu en octobre 1848 solliciter rue de la Tour-d'Auvergne l'appui de Victor Hugo pour sa candidature à la présidence de la République, se soit assis sur ce coffre.
    
Une toile de Charles de Champmartin (vers 1827) nous présente Juliette Drouet que Victor Hugo rencontre en 1833 lors des répétitions de sa pièce 'Lucrèce Borgia'.

Le salon chinois d'Hauteville Fairy : le Salon Chinois occupe actuellement l'emplacement du grand salon de Victor Hugo de 1832 à 1848.
      
Après le coup d'Etat de Napoléon III, le 2 décembre 1851, auquel s'est opposé l'écrivain, ce dernier, proscrit, quitte la France pour la Belgique le 11 décembre, muni d'un faux passeport. Une longue période d'exil commence.
Victor Hugo et sa famille, ainsi que Juliette Drouet, s'établissent tout d'abord à Jersey en août 1852 puis à Guernesey en novembre 1855 (Iles Anglo-Normandes). Le succès éditorial que connaît le recueil de poèmes  "Les Contemplations", en 1856, permet à Victor Hugo d'acheter une maison qu'il baptise Hauteville House.
Juliette Drouet emménage dans la même rue, dans une maison appelée Hauteville Fairy. Le décor d'inspiration chinoise est une partie du décor original provenant de la demeure de Juliette Drouet.
      
Vendu par Louis Koch, neveu et héritier de Juliette Drouet, à Paul Meurice qui en a fait don au musée lors de sa fondation, ce décor a pu être remonté grâce à des photographies anciennes. Celles-ci montrent de petites pièces et les agendas de Victor Hugo nous révèlent que ces pièces étaient éclairées au gaz. Il faut donc imaginer des pièces modestes et relativement peu éclairées, donnant ainsi une impression d'intimité, le décor très chargé saturant l'espace.
      
L'élaboration et la mise en place du décor à Hauteville Fairy commença en juillet 1863 et s'acheva le 14 juin 1864. La correspondance de Juliette Drouet avec Victor Hugo en donne quelques échos au cours de l'été 1863. Entièrement conçu par Victor Hugo, le décor se déployait dans le salon et la chambre de Hauteville Fairy et peut-être dans une troisième pièce. Il se compose de panneaux décoratifs peints et dorés, à motifs de personnages, d'animaux et de fleurs où les initiales du poète et celles de Juliette Drouet se mêlent en plusieurs endroits, quelquefois agrémentées d'un papillon évoquant le poème "La pauvre fleur disait au papillon céleste" (Les Chants du crépuscule, XXVII). Des caissons garnis d'assiettes ornent également une cheminée qui porte un miroir de Venise et des figures en porcelaine, à la lumière d'un lustre chinois.

La salle à manger d'inspiration médiévale : cette salle réunit plusieurs meubles que l'on retrouve sur les photographies anciennes de la chambre de Juliette Drouet à Hauteville Fairy. Aux murs, deux dessins du poète illustrent la genèse du travail de l'écrivain décorateur. Ces dessins sont autant de projets de meubles totalement composites que Victor Hugo concevait à partir des nombreux coffres et éléments de bois sculptés, qu'il achetait lors de ses pérégrinations sur l'île, et dont la réalisation était confiée à un artisan nommé Mauger, aidé de trois ouvriers.

Un bahut montre comment Victor Hugo laissait son imagination prendre le pas sur le côté fonctionnel : le meuble se compose d'un coffre orné de divinités marines, d'une sorte de petit tabernacle et d'un buffet dont les deux tiroirs ont perdu toute utilité. Un buste de Victor Hugo en porcelaine exécuté par Louis-Joseph Leboeuf, qui apparaît sur une photographie de Hauteville Fairy exposée dans la salle, est une copie du buste exécuté par le sculpteur lors d'un séjour à Guernesey en 1864.

Le grand meuble garni d'un miroir a lui aussi été réalisé à partir d'éléments hétérogènes. Les panneaux supérieurs évoquent les stalles sculptées du Moyen Age. Comme à Hauteville Fairy, ce meuble est surmonté des bustes de plâtre de Juliette et de sa fille Claire Pradier, exécutés par Victor Vilain.
Claire, née en 1826 et dont le père était le sculpteur James Pradier (1792-1852), mourut en 1846. Victor Hugo l'associa au souvenir de Léopoldine et lui consacra plusieurs poèmes des "Contemplations".

 

Les motifs floraux qui ornent le troisième bahut rappellent ceux fréquemment utilisés à Hauteville House. Les armes de Victor Hugo sont apposées sur deux de ces meubles. Sur un banc apparaît l'inscription VIVE AMA, évoquant les nombreuses devises, souvent latines, que Victor Hugo apposa en de nombreux endroits à Hauteville House.

Salle 5 les photographies de l'exil : cette salle occupe l'emplacement d'un cabinet de travail dépendant semble-t-il de la chambre attribuée à Léopoldine puis à ses frères. Les photographies réalisées par Victor Hugo, ses fils et Auguste Vacquerie, durant l'exil à Jersey, sont souvent présentées dans cette salle.

Victor Hugo et les siens passèrent un peu plus de trois ans à Jersey (d'août 1852 à octobre 1855) où ils louèrent une maison, Marine Terrace. Un petit atelier photographique fut aménagé dans un coin de la serre. Victor Hugo et sa famille, le cercle des proscrits de Jersey, paysages et objets constituent l'essentiel des sujets. Adèle Hugo écrit dans son Journal qu'une galerie de portraits photographiques ornait les murs de la salle à manger de Marine Terrace. On estime à environ 350 les images produites entre 1853 et 1854, et l'on dénombre une soixantaine de portraits du poète.

Victor Hugo ayant montré tout au long de sa vie une très grande curiosité d'esprit, on ne s'étonnera pas de son intérêt immédiat pour la photographie. Toutefois, selon le témoignage de Madame Hugo, il ne semble pas qu'il ait lui même utilisé les appareils photographiques. En revanche, le poète intervenait dans le choix des sujets et bien entendu dans la mise en scène de ses portraits. Cette technique très nouvelle va servir admirablement les ambitions politiques de l'écrivain et sa littérature de combat.

Aux murs, quatre médaillons de terre cuite, représentant Victor Hugo, sa femme Adèle, Charles et François-Victor, qui furent exécutés par Victor Vilain lors de son séjour à Guernesey en 1860. La "table aux quatre encriers" évoque les actions sociales menées par les époux Hugo à Guernesey. En 1860, Madame Hugo organise une vente de charité au profit des enfants pauvres de Guernesey. Elle demande à Victor Hugo, George Sand, Alexandre Dumas et Alphonse de Lamartine de lui faire don de leur encrier.
Lamartine envoie une petite boîte de verre qui avait contenu la poudre facilitant le séchage de l'encre et George Sand ajoute un briquet. Chacun accompagne son envoi d'un autographe. Le plateau à tiroirs comportant ces différents objets qui fut alors exécuté ne trouva aucun acquéreur et Victor Hugo l'acheta.

 

 

 

 

 

Le salon du retour d'exil : le 5 septembre 1870, après la défaite de Sedan, Victor Hugo rentre en France après dix-neuf années d'exil. Il s'installe en avril 1874 dans un appartement 21, rue de Clichy, puis en novembre 1878, il emménage avec Juliette Drouet dans un hôtel particulier, aujourd'hui disparu, 130, avenue d'Eylau (à l'emplacement de l'actuel 124 de l'avenue Victor Hugo). Il y restera jusqu'à sa mort.

 

 

 

Le mobilier présenté dans cette salle et le lustre de Murano aux couleurs de la République, proviennent du salon de cet hôtel. Le portrait de Victor Hugo peint par Léon Bonnat est une copie exécutée par Daniel Saubes, sous la direction de l'artiste, à la demande de Paul Meurice pour l'inauguration du musée. Le poète, assis de face, s'appuie du bras gauche sur un exemplaire d'Homère posé sur une table. Un autre tableau peint par Charles Voillemot en 1879, représente les petits enfants de Victor Hugo, Georges et Jeanne, tenant "L'Art d'être grand-père", publié en 1877. Ce sont eux qui offriront à la Ville de Paris l'ensemble du mobilier qui garnissait la chambre de Victor Hugo, avenue d'Eylau, dans laquelle le poète décéda le 22 mai 1885

 

L'un des miroirs, dont le cadre est l'une des compositions décoratives de Victor Hugo, orné d'oiseaux et de fleurs, a été réalisé à Guernesey, peu de temps avant son retour en France. On peut encore y lire quelques vers destinés à Georges.

 

Des photographies de Victor Hugo par Nadar (1878), Charlot (1884) ou Gallot (1885) montrent le poète vers la fin de sa vie. Le buste de bronze exécuté par Auguste Rodin, souvent présenté dans cette salle, est l'une des nombreuses commandes adressées par Paul Meurice à des artistes à l'ouverture du musée.

 

 

 

 

 

La chambre de Victor Hugo : Elle occupe l'emplacement d'une partie de l'ancien cabinet de travail de Victor Hugo et de sa chambre, à l'époque où il résidait place Royale. La chambre de l'hôtel de l'avenue d'Eylau, où Victor Hugo a demeuré de 1878 à sa mort est ici reconstituée grâce à ses petits-enfants Georges et Jeanne qui ont fait don du mobilier et des objets composant cette pièce en 1903 pour l'inauguration du musée.

 

Grâce aux illustrations figurant dans la presse de l'époque et à la description qu'en donne Georges Hugo dans son livre de souvenirs : "Mon Grand-père", publié à Paris en 1902, la reconstitution est très fidèle.

 

La Justice de plâtre doré que mentionne Georges Hugo est en réalité une statue de la République tenant un glaive et appuyée sur une stèle, exécutée en 1878 par Auguste Clésinger (mari de Solange, fille de George Sand) qui l'offrit à Victor Hugo pour son anniversaire, le 26 février 1879. Sur la commode, un vase de Sèvres à fond bleu sur lequel se déroule un décor peint par Fragonard, illustrant Le Joueur de Jean-François Regnard, fut offert à Victor Hugo qui entrait dans sa quatre-vingtième année, le soir du 25 février 1881, par Jules Ferry, président du Conseil, au nom du gouvernement. Enfin, on peut voir la table conçue par l'écrivain à partir de deux tables superposées et sur laquelle il écrivait debout.

 

Victor Hugo a vécu dans cette dernière demeure avec Juliette Drouet, non loin de ses petits-enfants qui habitaient l'hôtel voisin. Juliette Drouet s'est éteinte le 11 mai 1883 et repose auprès de sa fille, Claire Pradier, au cimetière de Saint-Mandé.

En 1882, le quatre-vingtième anniversaire de Victor Hugo fut l'occasion d'un grand hommage populaire et officiel. La même année, la Ville de Paris donna à la partie de l'avenue d'Eylau, où il résidait, le nom d'avenue Victor Hugo.

 

A l'annonce du décès de l'écrivain le 22 mai 1885, le gouvernement décida des funérailles nationales et le Panthéon (encore église sous Napoléon III) revint alors à la laïcité. Le 1er juin 1885, deux millions de personnes suivirent le cortège. Rarement écrivain français aura autant contribué à forger sa propre légende de son vivant et aura reçu de la nation une reconnaissance officielle. La IIIe République, en s'emparant du personnage et de son mythe, en construisant une autre légende, léguera à la postérité une image, républicaine et nationale de l'écrivain, qui est encore aujourd'hui dans la mémoire collective.

 

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10 août 2008

Honoré de Balzac - Château de Saché

Biographie de Honoré de Balzac.

 

 

 

Balzac"Il faut toujours bien faire ce qu'on fait, même une folie".

 

 

Fils de Bernard François Balssa, administrateur de l'hospice de Tours, et de Anne Charlotte Sallambier, Honoré de Balzac est l'aîné de trois enfants (Laure, Laurence et Henry). Laure est de loin sa préférée. Il y a entre lui et sa sœur Laure Surville une complicité, une affection réciproque qui ne se démentit jamais. Elle lui apportera son soutien à de nombreuses reprises : elle écrit avec lui, et en 1858, elle publie la biographie de son frère.

De 1807 à 1813, Honoré est pensionnaire au collège des oratoriens de Vendôme puis externe au collège de Tours jusqu'en 1814, avant de rejoindre cette même année, la pension Lepitre, située rue de Turenne à Paris, puis en 1815 l'institution de l'abbé Ganser, rue de Thorigny. Les élèves de ces deux institutions du quartier du Marais suivaient en fait les cours du lycée Charlemagne. Le père de Balzac, Bernard François, ayant été nommé directeur des vivres pour la Première division militaire à Paris, la famille s'installe rue du Temple, dans le Marais, qui est le quartier d'origine de la famille (celui de la grand mère Sallambier).

Le 4 novembre 1816, Honoré de Balzac s'inscrit en droit afin d'obtenir le diplôme de bachelier trois ans plus tard, en 1819. En même temps, il prend des leçons particulières et suit les cours à la Sorbonne. Toutefois, son père jugeant qu'il fallait associer le droit pratique à l'enseignement théorique, Honoré passe ses trois ans de droit chez un avoué, ami des Balzac, Jean-Baptiste Guillonnet-Merville, homme cultivé qui avait le goût des lettres. Le jeune homme exercera le métier de clerc de notaire dans cette étude où Jules Janin était déjà saute-ruisseau. Il utilisera cette expérience pour créer le personnage de Maître Derville et l'ambiance chahuteuse des saute-ruisseaux d'une étude d'avoué dans "le Colonel Chabert". Une plaque rue du Temple à Paris témoigne de son passage chez cet avoué, dans un immeuble du quartier du Marais.

C'est en fréquentant la Sorbonne que le jeune Balzac s'éprend aussi de philosophie. Comme il affirme une vocation littéraire, sa famille le loge dans une mansarde et lui laisse deux ans pour écrire : Balzac s'efforce de rédiger une tragédie en vers, dont le résultat, "Cromwell", se révèle décevant. L'ouvrage est médiocre et ses facultés ne s'épanouissent pas dans la tragédie.

Il se tourne vers une autre voie, celle du roman. Après deux tentatives maladroites mais proches de sa vision future, il se conforme au goût de l'époque et publie des romans d'aventure, qu'il rédige en collaboration et caché sous un pseudonyme. Cette besogne n'est guère palpitante mais forge déjà son . En 1822, il devient l'amant de Laure de Berny, "La Dilecta", qui l'encourage, le conseille, lui prodigue sa tendresse et lui fait apprécier le goût et les mœurs de l'Ancien Régime. Début 1825, toujours méconnu mais désireux de gloire, Balzac s'associe à un libraire et achète une imprimerie : il fréquente ainsi les milieux de l'édition, de la librairie, dont il dressera d'ailleurs une satire féroce et précise dans "Illusions perdues". Son affaire se révèle un immense échec financier : il croule sous une dette s'élevant à cent mille francs. Rembourser cette somme sera pour lui un souci perpétuel.

Après cette faillite, Balzac revient à l'écriture, pour y connaître enfin le succès : en 1829, il offre au public la "Physiologie du mariage", considérée comme une "étude analytique", et le roman politico-militaire "les Chouans". Ces réussites sont les premières d'une longue série, jalonnée d'œuvres nombreuses et denses : la production de Balzac est l'une des plus prolifiques de la littérature française. Il continue de voyager et de fréquenter les salons, notamment celui de la duchesse d'Abrantès, avec laquelle il avait commencé une orageuse liaison en 1825 et à qui il tenait lieu également de conseiller et de correcteur littéraire. La dédicace de "la Femme abandonnée" s'adresse à elle.

En 1832, intéressé par une carrière politique, il fait connaître ses opinions monarchistes et catholiques et repose sa doctrine sociale sur l'autorité politique et religieuse. En janvier 1833, il commence sa correspondance avec la comtesse Hańska, une admiratrice polonaise. Il ira la voir plusieurs fois, en Suisse, en Saxe et même en Russie. Sa correspondance avec elle s'échelonne sur dix-sept ans, réunie après sa mort sous le titre "Lettres à l'étrangère".

De 1830 à 1835, il publie de nombreux romans : "la Peau de chagrin" (1831), "Louis Lambert" (1832), "Séraphîta" (1835), "la Recherche de l'absolu" (1834, 1839, 1845), qu'il considère comme des romans philosophiques. Dans "le Médecin de campagne" (1833), il expose un système économique et social. "Gobseck" (1830), "la Femme de trente ans" (1831), "le Colonel Chabert" (1832-35), "le Curé de Tours" (1832) inaugurent la catégorie "études de mœurs" de son œuvre. Dans cette même voie, il approfondit encore le réalisme de ses peintures et dessine de puissants portraits de types humains. Avec "Eugénie Grandet" (1833) et "le Père Goriot" (1834-1835), il offre consécutivement deux récits, plus tard élevés au rang de classiques. Il reprend en décembre 1835 la revue la Chronique de Paris, dont la publication est suspendue six mois plus tard : ses dettes sont encore alourdies par ce désastre, mais cela n'a aucune répercussion sur son activité littéraire.

"Le Père Goriot" marque d'ailleurs le retour de protagonistes déjà connus : Balzac va désormais lier entre eux les récits, en employant plusieurs fois les mêmes figures, creusant leur personnalité. Cette récurrence de personnages l'amène à penser la composition d'une œuvre cyclique "faisant concurrence à l'état civil". Il rêve d'un ensemble bien organisé, segmenté en études, qui serait la réplique de sa société. Il veut embrasser du regard toute son époque et l'enfermer dans sa "Comédie humaine". Toutefois, en 1837, le titre qu'il envisage est plus austère : "Études sociales".

Il continue l'élaboration de son récit, taillant les pierres qui formeront son édifice : il publie "le Lys dans la vallée" (1835-1836), "Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau" (1837), "la Maison Nucingen" (1838), "le Curé de village", "Béatrix" (1839), "Ursule Mirouët" (1841).

La rédaction d'"Illusions perdues" s'étend de 1837 à 1843.

En 1838, avec notamment Victor Hugo, Alexandre Dumas et George Sand, il fonde la Société des gens de lettres (actuellement sise en l'Hôtel de Massa, rue Saint-Jacques à Paris), association d'auteurs destinée à défendre le droit moral, les intérêts patrimoniaux et juridiques des auteurs de l'écrit. Il en deviendra le président en 1839.

En 1842, "les Études sociales" deviennent "la Comédie humaine". Les publications continuent, à un rythme régulier.

En 1847 et 1848, Balzac séjourne en Ukraine chez la comtesse Hańska. De plus en plus souffrant, Honoré de Balzac épouse Mme Hańska à Berditchev le 14 mai 1850 et les époux s'installent à Paris le 21 mai. Il meurt le 18 août 1850 à 23 heures 30, trois mois plus tard, éreinté par les efforts prodigieux déployés au cours de sa vie. Son œuvre, si abondante et si dense, exigeait un travail vorace. La rumeur voudrait qu'il eût appelé à son chevet d'agonisant Horace Bianchon, le grand médecin de "La Comédie humaine" : il avait ressenti si intensément les histoires qu'il forgeait que la réalité se confondait à la fiction. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 48), où Victor Hugo prononça un discours en forme d'oraison funèbre.

En 1855, Mme de Balzac publie "les Paysans" (écrit en 1844 et inachevé). En 1854, Charles Rabou complète et publie "le Député d'Arcis" (écrit en 1847 et inachevé) et "les Petits bourgeois" (inachevé). En 1877 sont publiées ses œuvres complètes, en 24 volumes.

 

 

 

 

Le Château de Saché sa demeure.

 

ScreenHunter_08_JulLe Château de Saché a été édifié au XVIème siècle. Les remaniements opérés de la Renaissance au XVIIIème siècle confèrent à la demeure un style et un charme singuliers.

Honoré de Balzac était Tourangeau de naissance et sa région marqua profondément son oeuvre.

De 1830 à 1837, années les plus prolifiques de sa carrière, l'auteur de "La Comédie humaine" y trouve, chez Jean de Margonne, le refuge idéal pour échapper à ses créanciers et à la vie parisienne. Ce dernier aurait été l'amant de sa mère et se serait pris d'affection pour Honoré ou bien, autre version, Honoré estimant que Monsieur de Margonne "lui devait bien ça"

Vingt-trois heures de diligence le mènent depuis la capitale jusqu'à Tours, puis une vingtaine de kilomètres, parfois parcourus à pied lorsque les finances sont basses, jusqu'à Saché ou l'écrivain y passe de longs séjours. Dans sa petite chambre, qu'il appelait sa "cellule de moine", une table, une chaise, une cheminée lui suffisent, ainsi qu'une cafetière pour pouvoir continuer à rédiger très tard dans la nuit.

Ce bourreau de travail y crée "Le Père Goriot", "Les Illusions perdues" et "La Recherche de l'Absolu". Saché, les châteaux voisins et la vallée de l'Indre donnent le cadre du célèbre "Lys de la vallée".

"A Saché, je suis libre et heureux comme un moine dans son monastère... Le ciel est si pur, les chênes si beaux, le calme si vaste !"

Le musée est inauguré en 1951 et présente des lettres, des manuscrits annotés et nous replonge dans l'ambiance Balzacienne. Le grand salon conserve son papier peint "aux lions" de 1803 qu'a connu Balzac. Une imprimerie du XIXème est aussi présentée, premier métier de l'écrivain (Balzac fut un temps libraire et propriétaire d'une imprimerie, échec cuisant dont la dette le poursuivra toute sa vie...), ainsi que la genèse de la fameuse statue par Rodin. Un parc de trois hectares est le cadre idéal pour saisir les sources d'inspiration de Balzac, il y fleurit lys, pivoines, delphiniums, qui invitent à une promenade romantique.

 

 

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23 juillet 2008

Maxime Gorki - Moscou

Biographie de Maxime Gorki.

 

 

Maxime_Gorky"Les gens ne cessent de chercher, ils veulent toujours trouver mieux".

 

Maxime Gorki est né le 28 mars 1868 à Nijni Novgorod sur la Volga dans un milieu modeste. Il passa les toutes premières années de sa vie à Astrakhan où son père était agent maritime après avoir quitté son atelier d'artisan de Nijni Novgorod, mais l'enfant revint dans sa ville natale quand son père mourut alors que Maxime avait trois ans et que sa mère retourna chez ses parents qui tenaient un petit atelier de teinturerie. Orphelin de mère un peu plus tard, à dix ans, il fut élevé durement par un grand-père violent et une grand-mère excellente conteuse, douce et pieuse : il apprit ainsi à survivre dans un contexte difficile mais pittoresque qu'il évoquera dans le premier volet de son autobiographie "Enfance".

Forcé par son grand-père de quitter l'école à douze ans, il pratiqua plusieurs petits métiers comme cordonnier ou graveur dans la ville de Kazan. Très affecté par la mort de sa grand-mère, il tenta de se suicider en décembre 1887 mais survécut à la balle qu'il s'était tirée près du cœur, celle-ci cependant endommagea gravement son poumon et il souffrit toute sa vie de faiblesse respiratoire. Il entreprit ensuite une très longue errance à pied de plusieurs années dans le sud de l'empire russe et les régions du Caucase, lisant en autodidacte, effectuant différents métiers comme docker ou veilleur de nuit et accumulant des impressions qu'il utilisera plus tard dans ses œuvres : il racontera cette période de formation dans "Mes universités".

A 24 ans, il décida de rentrer dans le rang et devint journaliste pour plusieurs publications de province. Il écrivait sous le pseudonyme de Jehudiel Khlamida, nom évoquant par sa racine grecque le masque et les services secrets, puis il commença à utiliser aussi le pseudonyme de "Gorki" (qui signifie littéralement amer) en 1892 dans un journal de Tiflis : ce nom reflétait sa colère bouillonnante à propos de la vie en Russie et sa détermination à dire l'amère vérité.

Le premier ouvrage de Gorki "Esquisses et récits" parut en 1898 et connut un succès extraordinaire, en Russie et à l'étranger, ce qui lança sa carrière d'écrivain pittoresque et social. Il y décrivait la vie des petites gens en marge de la société (les bossiaks, les va-nu-pieds), révélant leurs difficultés, les humiliations et les brutalités dont ils étaient victimes mais aussi leur profonde humanité. Gorki acquit ainsi la réputation d'être une voix unique issue des couches populaires et l'avocat d'une transformation sociale, politique et culturelle de la Russie, ce qui lui valut d'être apprécié à la fois de l'intelligentsia, il entretiendra des liens de sympathie avec Anton Tchekhov et Léon Tolstoï, et des travailleurs.

Dans le même temps, à partir de 1899, il s'affichait proche du mouvement social-démocrate marxiste naissant et s'opposait publiquement au régime tsariste, d'où de nombreuses arrestations : il sympathisa avec de nombreux révolutionnaires, devenant même l'ami personnel de Lénine après leur rencontre en 1902. Il gagna encore en célébrité quand il démontra la manipulation de la presse par le gouvernement lors de l'affaire Matvei Golovinski, qui fut contraint à l'exil après la dénonciation de Gorki prouvant l'implication de la police secrète, l'Okhrana, dans la rédaction et la publication du "Protocole des sages de Sion". Son élection en 1902 à l'Académie Impériale fut annulée par le tsar Nicolas II, ce qui entraîna par solidarité la démission des académiciens Anton Tchekhov et Vladimir Korolenko.

Les années 1900-1905 montrent un optimisme grandissant dans les écrits de Gorki et ses œuvres les plus déterminantes dans cette période sont une série de pièces de théâtre à thèmes politiques dont la plus célèbre est "Les Bas-fonds", représentée après des difficultés avec la censure en 1902 à Moscou avec un grand succès et montée ensuite dans toute l'Europe et aux États-Unis. Maxime Gorki s'engagea alors davantage dans l'opposition politique et fut même emprisonné brièvement pour cet engament en 1901. Il fut de nouveau incarcéré à la Forteresse Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg durant la révolution avortée de 1905 : il y écrivit sa pièce "Les Enfants du soleil", formellement située durant l'épidémie de choléra de 1862, mais clairement comprise comme représentant les évènements de l'actualité.

Devenu riche par ces activités de romancier, de dramaturge et d'éditeur, il apporta son aide financière au Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) en même temps qu'il soutenait les appels des libéraux pour une réforme des droits civiques et sociaux. La brutale répression de la manifestation des travailleurs demandant une réforme sociale le 9 janvier 1905, évènement connu sous le nom de "Dimanche sanglant" qui marqua le début de la Révolution de 1905, semble avoir joué un rôle décisif dans la radicalisation de Gorki. Il devint alors très proche du courant bolchevique de Lénine sans qu'il soit assuré qu'il adhéra à ce mouvement : ses relations avec les Bolcheviques et Lénine demeureront d'ailleurs difficiles et conflictuelles.

En 1906, les Bolcheviques l'envoyèrent aux États-unis pour lever des fonds de soutien et c'est pendant ce voyage que Gorki commença son célèbre roman "La Mère" (qui paraîtra d’abord en anglais à Londres et finalement en russe en 1907) sur la conversion à l'action révolutionnaire d'une femme du peuple à la suite de l'emprisonnement de son fils. Cette expérience de l'Amérique, où il rencontra Théodore Roosevelt et Mark Twain mais aussi les critiques de la presse qui se scandalisait de la présence à ses côtés de sa maîtresse Moura Budberg et non de sa femme Yekaterina Peshkova, l'amena à approfondir sa condamnation de l'esprit bourgeois et son admiration pour la vitalité du peuple américain.

De 1906 à 1913, Gorki vécut à Capri à la fois pour des raisons de santé et pour échapper à la répression croissante en Russie. Il continua cependant à soutenir les progressistes russes, particulièrement les Bolcheviques, et à écrire des romans et des essais. Il bâtit aussi avec d'autres émigrés bolcheviques comme Bogdanov ou Lounatcharski, un système philosophique controversé intitulé "Construction de Dieu" qui cherchait, en prenant appui sur le mythe de la révolution, à définir une spiritualité socialiste où l'humanité riche de ses passions et de ses certitudes morales accèderait à la délivrance du mal et de la souffrance, et même de la mort. Bien que cette recherche philosophique ait été rejetée par Lénine, Gorki continua à croire que la culture, c'est à dire les préoccupations morales et spirituelles, était plus fondamentale pour la réussite de révolution que les solutions politiques ou économiques. C'est le thème du roman "La Confession", paru en 1908.

Profitant de l'amnistie décrétée pour le 300e anniversaire de la dynastie des Romanov, Gorki revint en Russie en 1913 et poursuivit sa critique sociale en guidant de jeunes écrivains issus du peuple et en écrivant les premières parties de son autobiographie, "Ma vie d'enfant" (1914) et "En gagnant mon pain "(1915-1916).

Durant la Première Guerre mondiale, son appartement de Petrograd fut transformé en salle de réunion bolchevique mais ses relations avec les communistes se dégradèrent. Il écrivit ainsi deux semaines après la Révolution d'octobre : "Lénine et Trotsky n'ont aucune idée de la liberté et des droits de l'homme. Ils sont déjà corrompus par le sale poison du pouvoir ... ". Son journal "Nouvelle vie" fut censuré par les bolcheviques et Gorki écrivit en 1918 une série de critiques du Bolchevisme au pouvoir intitulées "Pensées intimes" qui n'ont été publiées en Russie qu'après la chute de l'Union soviétique. Il y compare Lénine à la fois au tsar pour sa tyrannie inhumaine d'arrestations et de répression de la liberté de penser et à l'anarchiste Serge Netchaïev pour ses pratiques de comploteur. En 1919, une lettre de Lénine le menaça clairement de mort s'il ne changeait pas ses prises de position.

En août 1921, il ne put sauver son ami Nikolaï Goumiliov qui fut fusillé par la Tcheka malgré son intervention auprès de Lénine. En octobre de la même année 1921, Gorki quitta la Russie et séjourna dans différentes villes d'eau en Allemagne et ayant achevé le troisième volet de son autobiographie, "Mes universités" publié en 1923, retourna en Italie pour soigner sa tuberculose : installé à Sorrente en 1924, il resta en contact avec son pays et revint plusieurs fois en URSS après 1929, avant d'accepter la proposition d'un retour définitif que lui fit Staline en 1932 : on discute les raisons de ce retour expliqué par des difficultés financières pour les uns comme Soljenitsyne, ou par ses convictions politiques pour les autres.

Sa visite du camp de travail soviétique des Îles Solovetski, maquillé à cette occasion, le conduisit à écrire un article positif sur le Goulag en 1929, ce qui déclencha des polémiques en Occident : Gorki dira plus tard l'avoir écrit sous la contrainte des censeurs soviétiques. Il fut honoré par le régime qui exploita dans sa propagande son départ de l'Italie fasciste pour retrouver sa patrie soviétique : il reçut la médaille de l'Ordre de Lénine en 1933 et fut élu président de l'Union des écrivains soviétiques en 1934, ce qui lui valut d'être installé à Moscou dans un hôtel particulier qui avait appartenu au richissime Nikolaï Riabouchinski et est devenu le Musée Gorki aujourd'hui, et on lui accorda également une datcha dans la campagne moscovite. Une des artères principales de la capitale, rue Tverskaïa, reçut son nom comme sa ville natale qui retrouvera son nom primitif de Nijni Novgorod en 1991, à la chute de l'URSS. Le plus gros avion du monde construit au milieu des années trente, le Tupolev ANT-20, fut baptisé lui aussi "Maxime Gorki". Cette consécration soviétique est illustrée par de nombreuses photographies où il apparaît aux côtés de Staline et d'autres responsables de premier plan comme Kliment Vorochilov et Viatcheslav Molotov. Par ailleurs, Gorki participa activement à la propagande stalinienne comme dans l'éloge du "Canal de la mer Blanche" à propos duquel, évoquant les bagnards du goulag chargés des travaux, il parle de "réhabilitation réussie des anciens ennemis du prolétariat".

Cependant, Gorki semble avoir été partagé entre sa fidélité au bolchevisme et ses idées sur la liberté indispensable aux artistes. Il était d'ailleurs suspect aux yeux du régime et après l'assassinat de Sergueï Kirov en décembre 1934, le célèbre écrivain a été assigné à résidence à son domicile. La mort soudaine de son fils Maxim Pechkov en mai 1935 et la mort rapide, attribuée à une pneumonie, de Maxime Gorki lui-même le 18 juin 1936 ont fait naître le soupçon d'empoisonnement mais rien n'a jamais pu être prouvé. La presse internationale annonce cette mort le 19 juin comme en témoignent les numéros de L'Humanité et d'Ouest-Éclair en France. Staline et Molotov furent deux des porteurs du cercueil de Gorki lors de ses funérailles qui furent mises en scène comme un événement national et international le 20 juin 1936 sur la Place Rouge à Moscou. André Gide qui commençait son célèbre voyage en URSS y prononça un discours d'hommage.

Maxime Gorki est inhumé dans le cimetière du Kremlin derrière le mausolée de Lénine.

 

 

 

Moscou sa maison.

 

 

 

ScreenHunter_01_JulCet hôtel particulier est le chef-d'œuvre de Féodor Ossipovitch Chekhtel, architecte peu connu en dehors de Russie, mais dont l'œuvre d'importance internationale est parallèle à celle de Frank Lloyd Wright et de Charles Rennie Mackintosh.

 

L'escalier de marbre sculpté tout en courbes est l'un des éléments marquants de cette maison. Sa torchère en bronze, ses vitraux rétro-éclairés et tout son équipement furent dessinés en même temps que les plans de la maison. Une restauration récente a remis en valeur l'éclat de la serrurerie de cuivre et les coloris délicats des motifs Arts Nouveau peints sur les murs et les plafonds. Malheureusement, la façade de brique aux mosaïques naturalistes n'a pas eu la même chance et aurait grandement besoin de réparations.

 

La maison fut commandée en 1900 par Stephan Riabouchinsky,(frère de Dimitri Riabouchinsky) grand mécène des arts d'avant la Révolution et membre de la secte des Vieux Croyants. Les pratiques religieuses de celle-ci ayant déjà été interdites avant 1917 (son fondamentalisme déplaisait à l'église orthodoxe), il avait fait construire une chapelle secrète sous l'avant toit de sa demeure.

 

La résidence Riabouchinsky, dans laquelle vécut l'écrivain Maxime Gorki impressionne autant par son style Art Nouveau que par le luxe de ses détails : escalier principal spectaculaire, boiseries merveilleusement travaillées, ferrures des portes et des fenêtres, vitraux et verrières. Ils montrent la recherche d'un équilibre entre l'utilitaire et le décoratif. Même dans cette maison, d'inspiration essentiellement européenne, le profond désir russe d'harmonie entre l'homme et la nature transparaît. Dans leur recherche d'un nouveau confort, les meilleurs créateurs du XIXe siècle tentèrent d'insuffler davantage de poésie dans la vie quotidienne, comme savaient le faire les paysans dans leur pauvre isba. A la différence de l'opulence exacerbée des palais et des grandes demeures, les maisons bourgeoises russes aspiraient moins à la prétention qu'au charme et à la Gemütlichkeit, manifestant cet idéal profondément ressenti que la beauté peut parfaire l'homme et l'enrichir.

 

L'escalier de marbre crée un lien fluide entre le second niveau et l'étage principal tout en équilibrant le vestibule central. Ses courbes intègrent jusqu'à la marqueterie du parquet. Le vitrail a sans doute été réalisé à Saint-Pétersbourg. La torchère a été dessinée par l'architecte. A l'étage supérieur, un chapiteau en plâtre sculpté met un point final à l'envolée de l'escalier. Dans toute la maison, les couleurs pâles des peintures contrastent fortement avec les tonalités profondes des boiseries. Les portes de chêne vernis de chaque pièce étaient sculptées selon des motifs tous différents. Les poignées en cuivre sont remarquablement délicates et élégantes.

 

L'architecture est une longue variation sur un même thème. Elle s'affirme dès l'entrée, très simplement aménagée, où les boiseries de chêne sont incrustées de cuivre. Le sol aux anneaux concentriques est en mosaïque de marbre et de granit. De lourdes draperies étaient tirées pour se protéger des courants d'air.

 

L'hôtel Riabouchinski est un excellent exemple d'art total associant architecture, peinture, sculpture, arts appliqués dans un même édifice, jusqu'au moindre détail, des façades aux ustensiles de cuisine. L'Art nouveau transforme tout objet en objet d'art, chaque détail devient partie d'un tout, qui ressemble à un organisme vivant.

 

Riabouchinski vécut dans cette maison jusqu'à son départ pour l'Italie lors de la révolution bolchevique. Après la révolution le bâtiment sera nationalisé. En 1918, il est dévolu aux services de visas et de passeports. En 1919, il devient le siège des Editions nationales de l'URSS. Il abrite à partir de 1923 l'Institut de psychanalyse et en 1926, la Société d'échanges culturels internationaux.

 

En 1931, l'hôtel est attribué à Maxime Gorki (les intérieurs ont, à cette époque, été modifiés et les meubles changés). Lorsque Gorki emménage dans cette maison il ne lui reste que 5 ans à vivre et sa carrière d'écrivain est sur le déclin. On y trouve cependant exposés, de nombreuses photos de l'auteur en compagnie de fonctionnaires ambitieux, son chapeau, son manteau et sa canne, ainsi que sa collection de sculptures orientales, de nombreuses lettres et des livres, dont quelques premières éditions.

 

En 1932, une rencontre mémorable entre Staline et les écrivains socialistes a lieu dans la salle à manger, c'est là que le terme de "réalisme socialiste" est inventé. Depuis 1936, c'est le musée Gorki. La femme de Gorki, bien plus jeune que lui, habitera le premier étage de la maison jusque dans les années 1970.

 

 

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12 juillet 2008

Pablo Neruda - La Isla Negra

Biographie de Pablo Neruda.

 

Pablo_Neruda"Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette".

 

Neftali Ricardo Reyes est né en 1904, à Parral (Chili). Il est le fils d'un cheminot et d'une institutrice qui meurt deux mois après sa naissance. Le futur poète passe son enfance à Temuco, en Auracanie, près d'une vaste forêt. C'est là qu'en 1917, il publie son premier article dans le journal local. L'année suivante paraissent ses premières poésies qu'il signera Pablo Neruda à partir de 1920. Ce pseudonyme deviendra son nom légal en 1946. Il l'a choisi en hommage au poète tchèque Jan Neruda (1834-1891).

En 1921 Il s’installe à Santiago où il suit, à l’Institut pédagogique, les cours de préparation au professorat de français. Il publie régulièrement des poèmes ainsi que des articles de critique littéraire pour Claridad. En juin 1924, son premier chef-d'œuvre, "Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée" est publié par les Éditions Nascimento (Santiago).

Très tôt reconnu, il abandonne ses études pour se consacrer à la littérature, avec un penchant marqué pour l'avant-garde de l'époque, André Breton et ses précurseurs  : William Blake, Rimbaud, Lautréamont. Ne bénéficiant pas des revenus qui lui permettraient, comme tout littérateur qui se respecte, de vivre en rentier, il entre dans la "carrière", comme on dit encore à cette époque où la langue internationale est le français, où Neruda excelle.

En 1927, il est nommé consul ad honorem à Rangoon, Birmanie, puis en 1928 consul à Colombo, Ceylan. En 1929 il assiste au Congrès panindien de Calcutta. L'année suivante, il est consul à Batavia (Java), puis à Singapour. En 1932, il retourne au Chili.

Avec Lorca, à travers lui, Neruda établit un pont avec toute la jeune poésie espagnole. Un poste à Barcelone en 1934 puis à Madrid en 1935, le lie durablement avec cette génération. Il reçoit "l'hommage des poètes espagnols", fonde la revue de poésie Caballo Verde, qui publie des poètes des deux continents. C'est là qu'il rencontre Délia, sa deuxième femme, et Rafael Alberti leur trouve à Madrid la fameuse "maison des fleurs", celle dont il refusera de parler à cause du "sang dans les rues". La guerre civile éclate, en effet, l'année suivante. Sa vie bascule. Lorca est assassiné. Neruda écrit alors le fameux "J'explique certaines choses" et "le Chant aux mères des miliciens morts", qui figureront dans "Espagne au coeur", recueil qui sera une des parties de la troisième et dernière "Résidence sur la terre". Ses écrits n'étant pas très diplomatiques, et il est renvoyé.

En 1936, il est relevé de ses fonctions consulaires. Pablo Neruda se rend à Valence, puis à Paris, où il fonde, avec César Vallejo le Groupe hispano-américain d’Aide à l’Espagne. En 1939, Neruda est nommé consul à Paris, chargé de l’immigration au Chili des réfugiés espagnols. Il passe par Montevideo où il assiste au Congrès international des Démocraties, comme délégué de l’Alliance des Intellectuels chiliens.

En 1940, il est de retour au Chili, où il commence "Le chant général". Il voyage ensuite au Mexique, à Cuba, en Colombie… En 1945, Pablo Neruda est élu sénateur des provinces minières du Nord (Tarapaca et Antofagasta), peu après il adhère au Parti communiste. Il écrit "les Hauteurs de Machu-Picchu". En 1947, ses œuvres sont censurées. L'année suivante après son discours "J'accuse", il est déchu de son mandat de sénateur et poursuivi. Il passe dans la clandestinité et fuit le pays en passant la cordillère par les régions australes.

En 1949, il séjourne à Paris, à Moscou et dans divers pays communistes. Il assiste au Congrès latino-américain des Partisans de la Paix, à Mexico, mais, malade, il doit rester plusieurs mois alité. Plusieurs pays organisent des soirées en son honneur et éditent ses poèmes. Pablo Neruda continue ses voyages, il retourne à Paris, se rend en Inde où il rencontre Nehru… Il reçoit, avec Picasso et d’autres artistes, le Prix international de la Paix pour son poème "Que Réveille le bûcheron". Ses œuvres sont traduites dans de très nombreuses langues. En 1950, il voyage dans le bloc soviétique puis se rend de Mongolie en Chine… il tient le rôle de personnage représentatif du communisme mondial. Préoccupé par la question sociale au Chili, où les méfaits du capitalisme sont criants, il ne prête pas attention à la terreur stalinienne.

En 1952, il est de retour au Chili après l'annulation du mandat d'arrêt lancé contre lui en 1948. En 1954, son cinquantième anniversaire est l'occasion d'un hommage particulier. Il continue à voyager dans le monde entier. En 1959, Pablo Neruda commence à construire, à Valparaiso, sa maison "La Sebastiana" où il s'installe en 1962.

En 1969, il est désigné par le Parti communiste comme candidat à la présidentielle. Avec la mise en place de l'Unité populaire (1970), négociée avec le parti socialiste, il s'efface devant Salvador Allende, qu 'il soutient. Pablo Neruda est nommé ambassadeur à Paris par le nouveau président.

En 1971 Neruda reçoit le prix Nobel de Littérature et se rend à New-York pour dénoncer le blocus organisé par les États-Unis visant à mettre en difficulté le gouvernement de gauche.

Le poète est mis en résidence surveillée par les putschistes du 11 septembre 1973. Il meurt 12 jours plus tard, officiellement d'un cancer. Ses maisons de Santiago et d’Isla Negra, sont plusieurs fois perquisitionnées et saccagées. Ses obsèques sont l'occasion d'une grande manifestation d'opposition à la junte qui vient de prendre le pouvoir, des chants jaillissent de la foule, témoignant, par-delà la mort, du pouvoir subversif de la poésie.

En 1974, l’autobiographie de Neruda : "Confieso que he vivido" (Je confesse que j’ai vécu), paraît à titre posthume.

 

 

 

 

 

La Isla Negra sa maison.

 

 

 

Islanegra2A 100 Km de Valparaiso, Isla Negra n'a d'île que le nom, il s'agit en fait d'une petite colline boisée dominant la plage.

Pablo Neruda acheta en 1938 une ruine, qu'il retapa et agrandit au fil du temps pour en faire cette merveilleuse maison. Entièrement de granit et de bois, la maison est largement ouverte vers la mer par de nombreuses baies vitrées.

Du haut de la colline la vue est imprenable sur la plage et l'Océan Pacifique. "Cette maison est mon bateau ancré sur terre".

Pablo Neruda est resté fidèle à son principe architectural favori (tout comme dans sa maison "la Sebastiana" à Valparaiso) il ne bâtit pas "une" maison mais un puzzle d'habitations séparées par des petites portes, des escaliers, des sentiers caillouteux...

Les pièces sont plutôt exiguës, les escaliers étroits, les fenêtres immenses sur la mer... Chez Neruda, on n'entre pas, on embarque !

On y trouve une exceptionnelle collection d'objets insolites, venus du monde entier. Un inventaire à la Prévert, mêlant humour et poésie. De magnifiques figures de proue, des coquillages, des statuettes, des maquettes de bateaux, des instruments nautiques, des carafes colorées, des cartes postales... Dans la cour, face à la mer, un joli bateau de pêche... Et, côté terre, une locomotive à vapeur...

Pablo Neruda a vécu ici les dernières années de sa vie auprès de sa dernière épouse et muse, Matilde Urrutia. Cette maison est une véritable caverne d’Ali Baba, un capharnaüm qui ferait le délice des enfants. "Dans ma maison, sont réunis des jouets petits et grands, sans lesquels je ne pourrais pas vivre", s’amusait à raconter le poète, montrant les multiples objets qu’il collectionnait d’un air enjoué, comme s’il s’excusait de tant de candeur. "L’enfant qui ne joue pas n’est pas un enfant, mais l’homme qui ne joue pas perd pour toujours l’enfant qui vivait en lui. (...) J’ai construit ma maison comme un divertissement et je joue dedans du matin au soir".

Conformément à ses voeux, Pablo Neruda est enterré dans le jardin de sa maison, face à l'océan, aux côtés de sa dernière épouse Matilde.

De nos jours cette maison est devenu un musée et est admirablement conservée.

 

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Pablo Neruda.

La Isla Negra.

 

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4 mars 2008

Oscar Wilde - Londres

 

Biographie d'Oscar Wilde.

 

 

 

Oscar_Wilde"Le monde est un théâtre, mais la pièce est mal distribuée"

 

 

Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde naît à Dublin le 16 octobre 1854 au sein d’une famille irlandaise et de confession catholique. Oscar a un frère aîné, William, et une sœur cadette, Isola, qui décédera prématurément en 1864. Sa mère, née Jane Francesca Agnes Elgree, est une active militante féministe, qui exerce une grande influence sur l’enfant. Elle rédige également des poèmes nationalistes sous le pseudonyme de Speranza. Son père est un chirurgien célèbre, auteur de traités scientifiques qui font autorité et historien de l’Irlande à ses heures.

A partir de 1864, le jeune Oscar étudie à la Public-school de Portora, à Enniskillen. En 1870, une brillante années scolaire lui vaut un prix en grec. Et l’année suivante, il entre, au Trinity College, l’université anglaise de Dublin, grâce à une bourse. Le 17 octobre 1874, Oscar Wilde s’inscrit ensuite au Magdalen College d'Oxford et gagne Londres.

Au sein de la vénérable institution, il se fait alors remarquer par l’excentricité de ses tenues, par ses premiers sonnets également. Wilde assiste aux cours d’histoire de l’art de John Ruskin et de Walter Pater, tandis que ses poèmes sont publiés dans diverses revues irlandaises et anglaises. L’un d’entre-eux, intitulé "Ravenna", obtient le Newdigate Prize en 1878. L’année précédente, Oscar Wilde est en villégiature en Grèce, à Corfou, quant l’université le somme de presser son retour afin de préparer le greats, le diplôme final en humanités. Il s’attarde néanmoins à Rome afin de se recueillir sur la tombe de John Keats. Au mois de novembre 1878, Oscar Wilde achève ses études et devient Bachelor of Arts.

L’année suivante, Wilde s'installe à Londres, puis dans le quartier chic de Chelsea, au 34, Tite Street. Il fréquente assidûment la bonne société où son allure de dandy, mais aussi l’élégance de sa conversation lui assurent le succès et lui ouvrent les portes des salons. Wilde affirme bien haut ses conceptions esthétiques, celles de "l'art pour l'art" dans les expositions, au théâtre. Il acquiert alors une notoriété suffisante dans le milieu artistique de la capitale londonienne pour être brocardé en 1881 par Gilbert et Sullivan dans Patience, un opéra comique. La même année, le jeune irlandais publie un premier recueil de poèmes puis part aux États-Unis effectuer une série de conférences. En 1883, Oscar Wilde est ensuite à Paris, où il fait la connaissance des principaux représentants du monde des lettres et de la peinture. Une pièce de théâtre, Véra, ou les Nihilistes, est créée à New York, sans grand succès. Le 29 mai 1884, il épouse Constance Mary Lloyd, une amie de jeunesse. Celle-ci lui donnera deux fils : Cyril, qui vient au monde en 1885, et Vyvyan, né l’année suivante. A cette époque, Wilde fait aussi la connaissance de Robert Ross, un jeune étudiant de dix-sept ans, qui sera son premier amant.

En 1885, Oscar Wilde devient critique pour un journal de renom, The Pall Mall Gazette. C’est ensuite la direction de The Lady’s World qui lui propose de devenir rédacteur en chef du populaire magazine féminin. Un essai, "The Portrait of Mr. W. H." à propos de l’œuvre de Shakespeare, est publié dans la revue Blackwood's Magazine. Wilde affirme dans ce texte que la plupart des sonnets du grand dramaturge sont en fait adressé à un homme... En 1888, paraissent également ses premières nouvelles réunies dans "The Happy Prince and other tales" (Le Prince heureux et autres contes). Il rédige également deux autres essais, "The Decay of Lying" (Le déclin du mensonge) ainsi que "Pen, Pencil and Poison".

Enfin Oscar Wilde accède à la célébrité grâce au succès de son roman, "The Picture of Dorian Gray" (Le Portrait de Dorian Gray), édité dans les colonnes du Lippincott's Magazine puis en volume au mois de juillet 1891. La critique cependant lui reproche son affiliation au mouvement décadent, que représentent à l’époque en France Paul Bourget et Jorys-Karl Huysmans. L’impudeur qu’il dévoile dans son œuvre choque également l’Angleterre victorienne. Après la publication d’un volume de contes, "Lord Arthur Saville’s Crimes, and Other Stones" (Le Crime de Lord Arthur Saville et autres histoires), l’écrivain poursuit la critique de la société et des mœurs de son temps. Avec des comédies comme "Lady’s Windermere’s Fan" (L'Éventail de Lady Windermere), mise en scène à Londres au mois d'avril 1893 au St. James's Theatre, ou "A Woman with No Importance" (Une femme sans importance). Oscar Wilde renouvelle ainsi le genre. Enfin "Salomé", une tragédie que l’écrivain achève en français et qui devait être jouée par Sarah Bernhardt, est interdite outre-Manche.

En 1894, paraissent les "Phrases and Philosophies for the Use of the Young" (Sentences philosophiques à l'usage de la jeunesse). L’année suivante, après la création d’"An Ideal Husband" (Un Mari idéal) à l’Haymarket Theatre, a lieu la première de "The Importance of Being Earnest" (Il importe d'être constant) le 14 février 1895, une peinture impitoyable de l’aristocratie anglaise. Au cours de la soirée cependant, éclate le scandale qui amène la déchéance de l’écrivain adulé. En effet, Lord Queensberry, un illustre aristocrate écossais, dénonce publiquement la liaison qu’entretient son fils, Alfred Bruce Douglas, "Bosie", avec Oscar Wilde. Une botte de navets à la main, ce dernier s'écrie au milieu des spectateurs que l’écrivain "was posing as a Sodomite".

Celui-ci porte plainte en diffamation contre son accusateur et le tout-Londres se passionne pour l'événement. Il est cependant débouté le 5 avril suivant par la justice anglaise, qui se saisit de l’affaire. Refusant d'écouté les conseils de ses amis qui le somme de s'exiler dans la France voisine, Wilde est bientôt arrêté pour ce qui constitue alors un crime, la loi de 1885 interdisant les relations homosexuelles. Il est jugé, déclaré coupable d’ "actes indécents" et condamné à deux ans de travaux forcés, hard labour, la peine maximale prévue , le 27 mai 1895. Pendant le procès, l'opinion se retourne contre Oscar Wilde, tout comme le public qui le conspue. Le jury, invité par le président du tribunal à ne pas se laisser influencer par les journaux, n'apprécie pas le ton hautain adopté par l'écrivain, l'hédonisme qu'il affiche. C’est finalement la revanche d’un monde que l'artiste n’a cessé de tourner en dérision.

Oscar Wilde est placé en détention à la prison de Pentonville dans un premier temps, puis transféré ensuite à Wandsworth au mois de novembre 1895 et enfin à Reading. Malgré la pétition qui circule en Europe à l'initiative de Georges Bernard Shaw, il n'en sort que le 19 mai 1897, avant d’être de nouveau condamné, cette fois-ci pour banqueroute. L’écrivain perdu de réputation ne peut en effet rembourser les frais de son procès. Sa femme se sépare de lui, sans pour autant réclamer le divorce, mais donnant à ses enfants le nom de Holland. Wilde lui-même se réfugie en Bretagne, à Berneval, sous le nom de Sebastian Melmoth. Il rédige alors "The Ballad of Reading Gaol" (La Ballade de la geôle de Reading), qui paraît à Londres au mois de février 1898. Après avoir rejoint son amant Douglas à Naples au mois d’août suivant, il s’installe à Paris et demeure à l’hôtel d’Alsace, rue des Beaux-Arts. Vivant à présent dans la solitude, Oscar Wilde décède des suites d’une méningite cérébrale, le 30 novembre 1900, après avoir reçu l’absolution des mains d’un prêtre catholique. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

A noter que le "De Profundis", son testament spirituel, à l'origine une lettre écrite en prison à Lord Alfred Douglas, ne sera publié dans une version expurgée que cinq années après son décès, et enfin dans sa totalité en 1962 ! Si André Gide consacre une biographie à Oscar Wilde dès 1910, seule la permissive society permet au sulfureux écrivain de sortir de son purgatoire…

 

"En 1900, ce sont les anonymes, les bonnes gens de la rue des Beaux-Arts, qui suivent le cercueil d’Oscar Wilde jusqu’au Père-Lachaise. Nul écrivain dans le cortège, aucun de ses anciens amis qui appréciaient l’homme et encensaient l’artiste. Cinq ans plus tôt, refusant de fuir en France, comme ses amis le lui demandent, Oscar Wilde affronte la justice de son pays. Un second procès le voit condamné à deux ans de travaux forcés pour corruption de mineurs. Depuis la prison de Reading, ses amis tentent d’alerter l’opinion publique : Wilde est malade,ne mange plus, ne dort plus, ses conditions de détention sont terribles. Stuart Merrill, poète anarchiste installé à Paris et qui connaît Wilde depuis 1890, a l’idée de récolter les signatures des grands noms de la littérature française et de faire parvenir cette pétition à la reine Victoria. La revue Plume coordonne la campagne de soutien à l’auteur du Portrait de Dorian Gray. Émile Zola, Alphonse Daudet, les frères Goncourt, Heredia sont sollicités parmi tant d’autres. Bien peu signeront, chacun y allant de ses bonnes raisons pour ne pas venir en aide à Oscar Wilde. Seuls quelques écrivains isolés, Octave Mirbeau, le plus connu, Henry Bauër, Paul Adam, Hugues Rebell apporteront leur soutien. Octave Mirbeau, l’auteur du Journal d’une femme de chambre, termine ainsi l’article consacré à la défense de Wilde : "Il n’y a que de la pourriture et du fumier, il n’y a que de l’impureté à l’origine de toute vie. Étalée, dans le chemin, sous le soleil, la charogne se gonfle de vie splendide ; les fientes, dans l’herbage desséché, recèlent des réalisations futures, merveilleuses. C’est dans l’infection du pus et le venin du sang corrompu qu’éclosent les formes par qui notre rêve chante et s’enchante. Ne nous demandons pas d’où elles viennent et pourquoi la fleur est si belle qui plonge ses racines dans l’abject purin". Faute de signatures prestigieuses la pétition ne parviendra jamais à Londres.

Les Goncourt la ressentent comme une intimidation certaine, Jules Renard fait du mauvais esprit – "Je veux bien signer la pétition pour Oscar Wilde, à condition qu’il prenne l’engagement d’honneur de ne plus jamais… écrire". Gide est gêné, quand, quelques années plus tard, il croise l’écrivain dans la misère. Quant à Jean Lorrain, il traite par le mépris celui qui a eu le courage d’affronter la justice de son pays. Si l’expression "silence des intellectuels" naît avec l’affaire Dreyfus, elle aurait tout autant convenu pour l’affaire Wilde. Notre histoire commence par une lâcheté".

Article de Tetu.

 

 

 

 

The Beautiful House sa maison à Londres.

 

 

 

 

250654599_0f174e7803Le 29 mai 1884, Constance Lloyd, une jeune femme belle, intelligente, sensible, maîtrisant plusieurs langues européennes et dotée d’un sens aigu de la justice, épouse Oscar Wilde. Ils s’aiment, partagent la même passion pour la littérature et se découvrent un point de vue commun sur l’art et la beauté. Ils s’installent dans la "maison merveilleuse" à la décoration subtile, lumineuse et raffinée qui tranche avec la mode victorienne en vigueur.

Cette maison est le point d'ancrage de sa vie d'adulte, située dans Tite Street cette "House Beautiful" est décorée par l'architecte à la mode Edward Godwin dans le plus pur style esthétique, mâtiné d'influences whitleriennes et japonisantes, située dans Chelsea, quartier de Londres à la fois chic et bohème. Au 16 Tite Street, s'élève la demeure cossue d'un homme rangé en apparence, bien établi dans la société, le mariage et la paternité, la maison prospère, gracieuse et raffinée qui couronne la réussite d'un artiste dont la renommée et la fortune ne cessent de croître. Tite Street est indissociable du bonheur familial de Wilde, de ses fulgurants succès. Quand le malheur le frappera en même temps que la ruine, il en sera chassé comme Adam de l'Eden après la chute.

L'origine du mouvement esthétique était une réaction au poids et à l'image du style victorien, et contre les marchandises produites en série. Ce mouvement a favorisé la notion de l'art dans l'intérêt de l'art, il reposait fortement sur des traditions moyen orientales et orientales, plus particulièrement japonaises.  L'enthousiasme pour la simplicité de la conception orientale s'est exprimé avec un déferlement de porcelaines bleues et blanches de 1870 à 1880 et par la conception géométrique des meubles de Godwin.

L'intérieur esthétique était éclectique, reposant sur différentes cultures et périodes, l'architecture "Queen Ann", les mosaïques mauresques, les draperies de la Renaissance. La "House Beautiful", reflet de cet art nouveau,  comportait des cheminées aux manteaux décorés avec raffinement, de magnifiques collections de porcelaines. Les couleurs principalement utilisées étaient le vert olive, le bleu paon et l'or. Les plumes de paon, les tournesols et les lys étaient utilisés à foison pour les décors des papiers peints, textiles et décors en terracotta, mosaïques et verreries.

Dans la maison de Wilde, la peinture blanche à haute brillance était partout, ce qui contrastait fortement avec les intérieurs victoriens de l'époque plutôt sombres. Seule la bibliothèque, où Wilde écrivait, était de style mauresque et de couleur bleu foncé et or.

Ce courant esthétique s'est propagé rapidement en Angleterre, grâce notamment à la notoriété de Wilde et à sa publicité dans la presse populaire, ainsi que grâce aux catalogues richement illustrés des fournisseurs de meubles, la classe moyenne aisée s'est ruée sur ce courant. Parmi les fournisseurs les plus influents se trouvaient Morris and Co, dont les papiers peints et les textiles ont été particulièrement utilisés dans ces intérieurs artistiques.

A l'heure actuelle, l'intérieur de la "House Beautiful" de Wilde n'existe malheureusement plus. Tout a été dispersé et vendu aux enchères lors de son emprisonnement.

 

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4 juin 2008

George Orwell - Londres

Biographie de George Orwell.

 

 

George_Orwell"Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante".

 

Eric Arthur Blair est né le 25 juin 1903, à Motihari au Bengale, où Richard Walmesley Blair, et son épouse, née Ida Mabel Limouzin sont installés depuis plusieurs années. Son père travaille au département opium du gouvernement indien, et sa mère, beaucoup plus jeune que son mari, élève Marjorie, la sœur aîné d'Eric. En Inde, la vie est agréable, mais la famille ne vit pas dans l'opulence et quand en 1907, Ida rentre avec ses deux enfants en Angleterre, elle laisse sur place son mari qui ne les rejoindra qu'en 1912, au moment de sa retraite.

A leur retour, la famille s'installe à Henley-on-Thames, dans le comté d'Oxford, et Eric est inscrit à Sunnylands, une école anglicane du Sussex qu'il fréquente de 1908 à 1911. Il entre ensuite comme pensionnaire à St Cyprian, une école préparatoire d'Eastbourne où il restera jusqu'en 1916. Les moyens de sa famille restant limités, le gain d'une bourse pour Wellington, puis pour Eton, est providentiel. Eric, qui a publié son premier poème en 1914, est atterré quand il intègre Eton, du peu d'intérêt manifesté par ses condisciples pour la littérature. Il reste à Eton, jusqu'en 1921 et sort 138 eme sur une promotion de 167. Il aura découvert seul pendant cette période, Jonathan Swift, Jack London et autre Sterne.

Son père ne souhaitant pas qu'il poursuive ses études à l'université d'Oxford, il prépare de janvier à juin 1922 à Southwold, les examens pour entrer dans la police impériale indienne. Fin 1922, il rejoint la police indienne à Burma, où il passe 5 longues années solitaires.

A l'issue de cette période, il est revenu du colonialisme et profite d'un séjour en Angleterre pour démissionner et se lancer dans la carrière d'écrivain. Il s'installe dans une petite chambre de Portebello Road, où il partage la vie des plus pauvres tout en apprenant son métier d'écrivain. Il passe également quelques mois à Paris où il travaille comme plongeur tout en accumulant du vécu qu'il utilise pour écrire "Down and out in Paris and London". En février 1929, une pneumonie nécessite son hospitalisation. Quelques mois supplémentaires le conduisent dans une quasi misère et entraînent son retour au domicile familial pour les fêtes de Noël 1929.

Durant plusieurs années, il alterne enseignement, écriture et documentation sur le terrain. "Down and out …" est publié en 1933, en utilisant comme pour "A hanging" paru en 1931, son nom de naissance. A partir de cette date, il adopte le pseudonyme de George Orwell qu'il utilisera dès 1934 pour la publication de "Burmese day" qui relate son expérience indienne. En 1934, il travaille dans une librairie "the booklover's corner" d'Hampstead à Londres, se frotte aux idées socialistes et rencontre Eileen Maud O'Shaughnessy, diplômé d'Oxford et psychologue. En 1936, il travaille dans la boutique du village de Wallington, mène des investigations sur les conditions de vie et de chomage des ouvriers du Lancashire et du Yorkshire qui lui permettront d'écrire "The road to Wigan Pier" et le 9 juin épouse Eileen Maud O'Shaughnessy.

 

 

Dès cette époque, ce qui fera la force d'Orwell est présente dans son œuvre : la recherche de la justice et l'amour de la vérité. La pensée d'Orwell est encore aujourd'hui d'une actualité brûlante, et pose de façon complexe, les dilemmes auxquels nous sommes toujours confrontés. Orwell plaidait pour une société juste, refusant de tout détruire pour la construire et en affirmant la nécessité de limites ordinaires (common decency). Orwell faisait de la politique pour préserver des valeurs non politiques. Il n'hésite pas pour ce faire à pourfendre les baudruches pensantes, qui tel Sartre, cautionnaient des totalitarismes qui au delà des atrocités que l'histoire a retenues, cherchent à détruire la notion de vérité objective en prétendant contrôler aussi bien le passé que l'avenir.

C'est dans cet état d'esprit militant qu'il gagne en décembre 1936, l'Espagne. Il s'enrôle dans les milices du POUM (d'obédience marxiste) où après une brève formation militaire, il est envoyé sur le front près de Saragosse. Il passe deux mois sur place avant d'être blessé à la gorge et d'être rapatrié sur Barcelone qu'il retrouve en proie aux luttes intestines. Il quitte alors l'Espagne au mois de juin, ayant accumulé la matière de ce qu'il intitule "Hommage à la Catalogne" qui paraît en 1938.

A ce moment, il est dans un sanatorium du Kent pour soigner une tuberculose, il passe ensuite sa convalescence au Maroc en septembre. Il regagne l'Angleterre en mars, et alors que la guerre éclate, il perd son père.

Il tente alors de s'engager, mais son état de santé le fait réformer. Installé à Londres, il travaille pour la tribune et commence à écrire "Les animaux de la ferme" qui est, autant que "1984" un chef d'œuvre. Satire du communisme, qu'il ne condamne toutefois pas, ce livre est une fable dans laquelle Orwell démontre de façon implacable que les meilleurs idées, émises au nom de la justice, se pervertissent jusqu'à la tyrannie quand elles sont confrontées au pouvoir et à ses attraits.
Dans la même période, il travaille également à la BBC, en charge de la diffusion sur l'Inde et L'Asie du Sud. Sa mère meurt en 1943.

En 1944, le couple Blair adopte un enfant d'un mois, Horatio Eric Blair, l'année suivante alors que "Les animaux de la ferme" est publié et connaît un certain succès, il est correspondant de guerre à Paris et Cologne. C'est pendant l'un de ses déplacements en Allemagne qu'il apprend le décès de sa femme, le 29 mars, lors d'une intervention chirurgicale sous anesthésie.

Il déménage à plusieurs reprises, fait la connaissance de Sonia Brownell, surnommée "la Venus d'Euston Road " en hommage à sa beauté et commence à écrire "1984" en 1948. Malheureusement à partir de 1947, il passe d'hôpital en sanatorium, sans jamais retrouver une santé correcte ce qui ne manque pas d'affecter son moral.

 

En juin 1949, "1984" est publié, le succès est immense et plus de 400 000 exemplaires sont vendus en moins d'un an. Le thème de "1984" fait aujourd'hui partie du patrimoine littéraire de l'humanité : Ce monde de 1984 où le héros Winston Smith, modeste employé au Ministère de la vérité, réécrit l'histoire pour que Big Brother apparaisse comme un dirigeant qui n'a pas fait d'erreur, où l'individu est nié, la langue (la novlangue) standardisée, l'amour interdit et où Big Brother vous regarde où que vous soyez, est celui d'un totalitarisme qui fait froid dans le dos, mais qui par certains aspects pouvait sembler prophétique à court terme. Terry Gilliam s'est largement inspiré de ce livre pour écrire le scénario de "Brazil", chef d'œuvre absolu du cinéma.

"1984" est un livre essentiel, il importe peu qu'il relève ou non de la science-fiction, tant ce qu'il nous dit, résonne dans nos têtes et nous avertit de ce que peut être une dérive totalitaire. Tout ce qu'utilise Orwell dans son roman, est, malheureusement, possible. Il ne faut pas grand chose pour qu'ici ou là, une des caractéristiques de "1984" cherche à s'épanouir. Orwell nous appelle à un devoir de vigilance.

Son succès lui apporte la sécurité financière, mais pas la guérison. En septembre 1949, il est transféré du comté de Gloucester à l'university college hospital de Londres. C'est là qu'il épouse Sonia Brownell, le 13 octobre. Le 21 janvier, sans avoir quitté l'hôpital, il meurt soudainement d'une hémorragie. Il est incinéré dans le cimetière de All Saints de Sutton Courtney.

 

 

Londres sa maison.

 

 

George Orwell a vécu de nombreuses années à Notting Hill, célèbre quartier de Londres riche et aseptisé (au niveau de Westbourne), mais où l'on trouve aussi la trépidante et populaire Portobello Road. La spécialité de cette très longue rue est la brocante, tout ici rappelle les Indes. Passé Colville Terrace, Portobello se fait plus dense, plus colorée aussi. Les brocanteurs se mélangent aux maraîchers. C'est au numéro 22 que se trouve la maison de l'écrivain. Elle ne se visite pas, seule une plaque rappelle la présence de George Orwell au début du XXème siècle.

 

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Site très complet sur George Orwell.

 

Je vous donne les liens pour un magnifique documentaire réalisé par la BBC sur la vie et l'oeuvre de George Orwell, malheureusement cette émission est en 17 parties, mais elle est excellente !

 

 

 

 

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31 mai 2008

Herman Melville - Arrowhead

Biographie de Herman Melville.

 

 

Herman_Melville"Qu'est ce que la réalité, sinon un impondérable" ?

 

Herman Melville naît à New York, le 1er août 1819. Il est le troisième des huit enfants d’Allan Melville, un négociant d'origine écossaise. Dès 1826, celui-ci connaît des difficultés dans son entreprise, avant de faire faillite quatre années plus tard. Il décède en 1832 et laisse ainsi sans ressources les Melville, installés à présent à Albany.

A l’âge de douze ans, Herman doit interrompre ses études secondaires, commencées à l'Albany Academy en 1830. Afin de gagner sa vie et de subvenir aux besoins de la maisonnée, il exerce divers métiers. Herman Melville est successivement ouvrier agricole, vendeur dans un magasin, instituteur et enfin employé de banque. Il occupe son temps à suivre quelques cours à l’Albany Classical School, devenant même membre de la société littéraire locale. En 1837, les Melville s’installent dans la ville voisine de Lansingburgh.

Deux années plus tard, Melville s’embarque comme garçon de cabine sur un navire marchand en partance pour Liverpool, le St. Lawrence. A son retour l’année suivante, il enseigne quelques mois à Greenbush. A New York, le jeune homme trouve à s’employer chez un avocat, avant de s’engager à New Bedford sur le baleinier Acushnet, en partance pour le Pacifique Sud. Alors qu'il n'est âgé que de vingt-trois ans, débute alors un voyage qui durera cinq années. La chasse à la baleine, qui commence le 3 janvier 1841, mène le navire à Rio de Janeiro, avant qu’il ne franchisse le Cap Horn. Le 9 juillet 1842, l’Acushnet arrive enfin aux îles Marquises, après dix huit mois passés en mer dans des conditions éprouvantes de discipline.

Dans l’archipel, Melville déserte avec un camarade de bord, Toby Green. Il vit alors quatre semaines parmi les indigènes de la tribu des Taipis, avant de s’enfuir à bord d'un baleinier australien, le Lucy Ann. Le 20 septembre 1842, à la suite d’une mutinerie à bord à laquelle il a participé, Melville est débarqué à Tahiti et mis aux arrêts. Jugé et condamné, il est néanmoins engagé comme harponneur sur le Charles & Henry, qui s’apprête à quitter Papeete. Après un voyage de six mois jusqu’à l’archipel des Hawaï, le marin reprend sa liberté à Lahaina, le 2 mai1843. A Honolulu, alors qu’il vient de signer un contrat qui le lie à une maison de commerce britannique, Melville s'engage comme simple matelot sur un navire de guerre de la marine américaine, le United States. A son bord, il arrive enfin à Boston, le 14 octobre 1844.

À son retour aux États-Unis, Melville rejoint sa famille à Lansingburgh. Il s'installe ensuite à New York, auprès de ses frères, et travaille à transposer le récit de ses voyages dans des romans d’aventures. "Taïpi, récit d’un séjour de quatre semaines parmi les indigènes d’une vallée dans les îles Marquises" paraît le 27 février 1846, suivi par "Omoo" l’année suivante. Ces deux ouvrages connaissent un grand succès auprès du public, toujours avide d'exotisme. Fort de cette nouvelle notoriété d’écrivain, Herman Melville est sollicité par les magazines new-yorkais. Il livre des articles de critique dans The Literary World, ainsi que quelques textes satiriques pour le Yankee Doodle.

Le 4 août 1847, Herman Melville épouse Elizabeth Shaw, fille d'un magistrat (chief justice) de Boston. Le couple, établi à New York, aura quatre enfants. Au mois de mars 1849, paraît à Londres "Mardi and a Voyage thither", un troisième roman à la tonalité plus ambitieuse. C’est un échec et les Melville sont maintenant fortement endettés. L’écrivain se met alors à écrire comme un forcené, à la vitesse de 3.000 mots par jour ! Paraissent bientôt deux récits de voyage, "Redburn" en 1849 et "White Jacket" l’année suivante, qui ont à son grand contentement autant de succès que ses deux premiers romans.

De retour d’un voyage en Angleterre au mois de février 1850, le romancier travaille à présent à la rédaction d’une œuvre d’une tout autre ampleur, l'histoire d’une chasse après une baleine blanche, une quête initiatique pour le narrateur qui révèle également toute l’étendue de la monstruosité de l’Homme. Au mois de septembre 1851, Melville fait l’acquisition d’une ferme dans les Berkshires, près de Pittsfield, dans le Massachusetts. A cette époque, il se lie d’amitié avec son illustre voisin, Nathaniel Hawthorne.

Le 18 octobre suivant, paraît enfin "Moby Dick, or the White Whale", qui connaît malheureusement un accueil médiocre. On attend en effet de Melville davantage de légèreté et surtout du rêve, mais celui-ci a choisi d’engager son œuvre dans une autre direction. Au printemps 1852, paraît "Pierre ou les Ambiguïtés", un roman qui traite de l’inceste. Nouvel échec commercial. Fort heureusement, Herman Melville collabore régulièrement au Putnam's Monthly Magazine, à qui il envoie des nouvelles comme "Bartleby the scrivener", "Benito Cereno" ou "Israël Potter". En 1856, certaines d’entre-elles seront réunies en volume dans les "Piazza Tales". L’année suivante, paraît son dernier roman, intitulé "The Confidence Man" (Le Grand Escroc). Cette critique violente du culte de l’argent aux États-Unis s’inscrit dans la lignée de ses œuvres précédentes, toutes marquées par un profond pessimisme.

L’écrivain connaît maintenant des problèmes de santé. Son moral est atteint et ceci décide son beau-père, le juge Shaw, à l’aider à financer un long voyage outre-Atlantique. Après avoir quitté le continent américain, le 11 octobre 1856, Melville gagne l’Écosse et l’Angleterre, avant de faire une croisière en Méditerranée. De retour le 20 mai 1857, suivant l’exemple de Mark Twain ou de Ralph Emerson, il entreprend une grande tournée de conférences à travers le Tennessee, le Wisconsin, jusque Chicago. L’écrivain fait le récit de ses nombreux voyages dans les Mers du Sud et sur le "vieux continent", avant d’abandonner en 1859 devant le peu de succès que connaît l’entreprise.

Au mois d’avril 1860, Herman Melville renonce à un tour du monde, un voyage qu’il devait effectuer en compagnie de son frère Allan, capitaine du Meteor. En 1863, ses difficultés financières l’amènent à céder sa propriété de Pittsfield et regagner New York. Enfin, trois ans plus tard, l’écrivain obtient un poste dans la haute administration, réalisant une ambition vieille d’une quinzaine d’années pour laquelle il avait multiplié les démarches auprès des gouvernements successifs. Ce poste d’inspecteur des douanes au port de New York, qu’il occupera près de vingt années jusqu’à sa démission en 1885, lui apporte enfin la sécurité matérielle.

En 1866, ceci lui permet de publier à compte d'auteur "Battle-Pieces and Aspects of the War", des poèmes qui lui ont été inspirés par la guerre civile. En 1875 et grâce à l’aide financière d‘un de ses oncles, paraît également "Clarel, Poèmes et Pèlerinage en Terre sainte". Viennent ensuite "John Marr et Autres marins" en 1888, ainsi que "Timoléon" en 1891. A présent oublié de ses contemporains, Melville vit reclus dans la solitude. Il travaille encore à un récit de mer, "Billy Budd, gabier de misaine", achevé au printemps 1891. Herman Melville décède le 28 septembre suivant.

 

 

 

Arrowhead sa maison.

 

 

 

ArrowheadAprès avoir parcouru les océans, Herman Melville a vécu de 1850 à 1863 à Arrowhead une ferme dans le Massachusetts, où il a partagé son temps entre les labours et l'écriture.

En 1850, "Moby Dick" était déjà commencé. Melville était alors le chef d'une famille qui s'agrandissait, formée non seulement de sa femme et son fils, mais aussi de sa mère et de ses soeurs. Lassé de Manhattan, de son agitation et de sa vie littéraire incestueuse, Melville décida sur un coup de tête d'acheter cette vieille ferme et ses 83 hectares au sud du bourg de Pittsfield. Il était encore assez jeune et robuste pour s'attaquer au dur travail de la ferme avec confiance. Une autre raison avait motivé cette décision, et pas des moindres : la présence de l'écrivain Nathaniel Hawthorne un peu plus au sud, à Lenox, et donc, dans l'esprit de Melville, tout au moins, la promesse d'une amitié rapidement nouée.

Acheter Arrowhead était, pour Melville, l'aboutissement d'une histoire d'amour avec le Berkshire, commencée dans son enfance. Son oncle Thomas avait une ferme au sud de Pittsfield, et les visites rendues par Melville, lorsqu'il était enfant dans les années 1830 et qu'il se promenait librement à travers champs, bois et collines, figurèrent toujours parmi ses souvenirs les plus heureux.

Arrowhead (pointe de flèche) a été baptisée ainsi par Melville d'après les objets indiens qu'il trouva dans la terre en labourant les champs. Après la confusion des premiers jours d'emménagement, il établit bien vite la routine qu'il suivrait pendant toutes les années suivantes et qu'il décrivit dans l'une des premières lettres adressées à Hawthorne. "Voulez-vous savoir comment je passe mon temps ? Je me lève à huit heures, à peu près, et je vais dans ma grange. Je souhaite le bonjour au cheval et lui sers son petit déjeuner. (Cela me fend le coeur de lui en donner un froid, mais on n'y peut rien.) Puis je rends visite à ma vache, je découpe une citrouille ou deux pour elle et reste à ses côtés pour la regarder manger, car c'est une vision plaisante que de voir une vache bouger ses mâchoires - elle le fait avec tant de douceur et de sainteté. Après mon propre déjeuner, je me rends dans mon bureau et y allume mon feu, puis j'étale mon manuscrit sur la table, j'y jette un rapide coup d'oeil professionnel, et je me mets au travail de bon coeur..."

L'été était toujours le meilleur moment à Arrowhead. Melville aimait les pique-niques, et souvent des visiteurs venaient de New York et des excursions étaient organisées au lac Pontoosuc ou au réservoir de Stockbridge, ou bien encore sur les flancs escarpés du mont Greylock.

Melville, en plus de ses écrits, se consacrait à la ferme, et, à la fin de la journée, il s'écroulait, épuisé, dans un rocking-chair posé sous l'étroit porche qu'il avait construit sur le côté nord de la maison, lieu immortalisé dans "Les Contes de la véranda". "J'ai labouré et semé et cultivé et imprimé et prié", écrivit-il dans une autre lettre à Hawthorne, "et je commence aujourd'hui à aborder une période plus paisible et à profiter de la perspective tranquille des choses depuis une jolie véranda au nord de cette vieille ferme."

Les hivers étaient particulièrement éprouvants pour tout le monde. La famille se trouvait plus isolée et, entre l'incessant travail de la ferme, les déceptions écrasantes quand l'Amérique littéraire commença à ignorer ses livres et la pression de vivre dans une petite maison avec une famille qui ne cessait de s'agrandir (trois des enfants de Melville sont nés à Arrowhead), le Berkshire finit par perdre de son charme. Puis, Hawthorne déménagea en 1851, emportant avec lui beaucoup de l'attrait littéraire de la région. En 1863, écrasé par les soucis financiers et trop malade pour s'occuper de la ferme, Melville ramena sa famille à New York.

Arrowhead fut récupérée par le frère avocat de Melville, Allan, dans le cadre d'un échange de maisons en 1863, et la ferme resta dans la famille jusque dans les années 1920 (Melville lui-même y est retourné pendant ses vieux jours).

En 1975, la Société historique du comté du Berkshire en obtint la propriété et la transforma en lieu de pèlerinage à la mémoire de Melville, tout en créant un centre pour ses activités. La maison est une modeste ferme de la Nouvelle-Angleterre qui semble encore plus petite quand on pense que jusqu'à onze personnes y ont vécu ensemble.

Le rez-de-chaussée est dominé par une cheminée noire et massive, "personnage" principal de "Moi et ma cheminée". ("Certains disent que je suis devenu une espèce de vieux misanthrope moussu, alors que je passe simplement mon temps à surveiller ma vieille cheminée moussue.") En haut se trouve la principale chambre à coucher de la famille, et de l'autre côté d'un couloir étroit se situe le bureau de Melville, où l'on peut lire sur une petite plaque en cuivre : "Dans cette maison, Herman Melville a écrit Moby Dick ou la Baleine en 1850-1851."

Préservée au même titre que la maison, la véranda reconstruite domine le champ de maïs que Melville labourait lui-même. Un sentier montant doucement naît derrière la grange et serpente à travers bois. En s'y promenant un beau jour d'été, il est facile de faire abstraction des habitations envahissantes et d'imaginer ce à quoi cela devait ressembler quand il n'y avait que des prairies alentour. Les invités se tassaient alors dans la charrette et Herman Melville, libéré pour un après-midi entier de ses travaux d'écriture et des corvées de la ferme, bondissait à la place du cocher avec l'agilité d'un marin prêt à prendre le large, même s'il ne s'agissait que des rives tranquilles du lac Pontoosuc.

Arrowhead est l'un des trois lieux de pèlerinage consacrés à Melville dans le Berkshire.

Dans le centre de Pittsfield se trouve le Berkshire Atheneum, dont la salle Melville recèle une collection sans prix de souvenirs de la vie de l'écrivain. On y trouve des raretés comme le bureau sur lequel il écrivit "Billy Budd", une pipe dont il fit l'acquisition lors de son voyage de noces ou, le plus émouvant, le petit insigne officiel qu'il portait lorsqu'il était inspecteur des douanes sur les docks de New York durant les longues années de son éclipse littéraire.

Le troisième lieu qui lui est dédié est très différent. C'est un endroit qui a peu changé depuis l'époque de Melville et où l'on peut littéralement marcher sur ses traces. Monument Mountain est un petit pic escarpé (Sophia Hawthorne le qualifiait de "sphinx sans tête") qui émerge de la vallée de l'Housatonic à Stockbridge, non loin d'Arrowhead. C'est ici que, le 5 août 1850, a eu lieu l'excursion la plus célèbre et la plus courte de l'histoire littéraire américaine, lorsqu'un groupe comprenant Melville, Hawthorne et le poète Oliver Wendell Holmes est monté jusqu'au sommet pour un joyeux pique-nique. C'était la première fois qu'Hawthorne et Melville se rencontraient. Un orage les surprit en haut de la montagne et ils durent s'abriter sous les rochers. L'un des membres de la bande raconta qu'après la pluie Melville "monta à califourchon sur un rocher pointu semblable à un mât de beaupré, et se mit à tirer et à hisser des cordages imaginaires" comme un marin.

Melville a mis la dernière main à "Moby Dick" dans cette maison, devant une fenêtre encadrant le mont Greylock, qui domine les crêtes au nord. La masse du Greylock, le plus haut sommet du Massachusetts, avec 1063 mètres, et sa double bosse suggèrent en été une baleine verte émergeant du brouillard. Cent cinquante ans après la publication du chef-d'oeuvre, il est facile d'imaginer Melville se levant ankylosé après une longue matinée d'écriture, s'arrachant de la grande et implacable oeuvre posée sur son secrétaire, se dirigeant vers la fenêtre, s'étirant, se frottant les yeux, regardant longuement et intensément l'autre grande et implacable oeuvre à l'horizon, pour y trouver un instant de réconfort. Puis, après avoir évalué d'un coup d'oeil le maïs qu'il avait planté au printemps dans le champ du nord de l'exploitation, on le voit retourner à sa table pour continuer à écrire...

 

 

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Site officiel Arrowhead.

 

 

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4 mai 2008

Edgar Allan Poe - Philadelphie

Biographie d'Edgar Allan Poe.

 

 

Edgar_Allan_Poe"Pour être heureux jusqu'à un certain point, il faut que nous ayons souffert jusqu'au même point".

 

 

Edgar Poe naît à Boston le 19 janvier 1809. Il est le fils d’Elysabeth Hopkins, une actrice qui joue dans une obscure compagnie de théâtre, les Charleston Players, qu’a rejoint David Poe, son père, après avoir quitté sa famille. Mariés en 1806, les deux jeunes gens ont eu un premier fils, William Henry, l’année suivante. Rosalie, leur troisième et dernier enfant, naîtra en 1810. David Poe, alcoolique et tuberculeux, est décédé l’année précédente. Son épouse, qui ne joue plus que de manière intermittente avec la troupe, trouve le réconfort et le secours auprès de John et Frances Allan, à Richmond, en Virginie. Le couple charitable, qui n’a pas d’enfants, recueille d’ailleurs Edgar, devenu orphelin après le décès de sa mère le 8 décembre 1811, à l’âge de vingt-quatre ans. L’enfant ne sera jamais officiellement adopté, même s’il porte le nom d’Allan après son baptême, le 7 janvier 1812.

En 1814, Edgar Allan Poe est scolarisé à l’école de Richmond. Dès l’année suivante cependant, pour les besoins de son commerce - il est négociant en tabac - , John Allan emmène sa famille au delà de l’Atlantique, en Angleterre. Au mois de juin 1815, les Allan, qu’accompagne leur fils adoptif, sont à Liverpool. Ce dernier est encore davantage séparé d’avec son frère et sa sœur. Il commence à fuguer. A Londres où il demeure - 31, Southampton Road - , l’enfant est scolarisé à la Manor House School de Stoke Newington que dirige le révérend John Bransby. Il est d’ailleurs élevé dans les préceptes de la religion. Après cinq années passées en Europe, la famille Allan s’en retourne aux États-Unis. Après un court séjour à New York, ils se réinstallent à Richmond au mois de juillet 1820.

Edgar Allan Poe obtient de bons résultats scolaires. Cependant, l’adolescent est de plus en plus irritable et instable, d’autant plus que l’atmosphère dans le couple Allan se fait plus pesante. Les affaires de John Allan périclitent et celui-ci fait de plus en plus d’infidélités à son épouse. La tristesse de Frances, qu’Edgar adore, ne fait qu’accentuer le fossé qui se creuse entre l’enfant adoptif et son beau-père. A la mort de son oncle, John Allan hérite d’une fortune, qui lui permet de faire l’acquisition d’une vaste demeure près de Main Street, au mois de juin 1825. Il souhaite désormais vivre comme un riche bourgeois. Le 14 février 1826, Edgar Poe quitte sa famille adoptive Allan pour Charlottesville où il est inscrit à l’Université.

S’il réussit dans ses études, l’étudiant se distingue également par son genre de vie dissolu. Il s'endette, ce qui indispose John Allan. Celui-ci s’oppose aux relations qu’entretient le jeune homme avec une amie d’enfance, Elmira Royster, et le rappelle bientôt auprès de lui. Edgar Poe se refuse à entrer dans sa maison de commerce et s’enfuit de Richmond. A Boston, est édité son premier ouvrage, "Tamerlane and Others Poems by a Bostonian", influencé par l’œuvre de Lord Byron. Pressé par le besoin d’argent, il prend un engagement de cinq années dans l’armée le 26 mai 1827, sous le nom d’Edgar A. Perry. Son régiment est à Fort Mountrie au mois de novembre suivant, puis à Fort Monroe, toujours en Virginie. Poe est promu sergent-major le 1er janvier 1829. Le mois suivant, il est enfin autorisé à se rendre sur la tombe de Frances Allan, récemment décédée. En décembre, un second volume de poèmes, "All Aaraaf, and Minors Poems", paraît à Baltimore. Celui-ci contient le poème intitulé "To Helen". Après que son beau-père eut accepté d’accorder son soutien financier, Edgar Poe entre à l’école militaire de West Point au mois de juin 1830. Cette vie de caserne le lasse cependant. A force d’excès et de négligence, une cour martiale le condamne puis le renvoie de West Point, le 6 mai 1831.

Après un court séjour à New York où est publié un troisième volume de ses "Poems", Edgar Allan Poe est à Baltimore. Auprès de sa tante, Maria Clemm, il s’investit de plus en plus dans l’écriture et plusieurs de ses textes paraissent dans le Philadelphia Saturday Courier en 1832. L’année suivante, au mois d’octobre, Poe obtient un prix de 50 $ après avoir présenté un de ses contes, intitulé "Manuscrit found in a bottle", au concours organisé par le Baltimore Saturday Visiter. Ceci lui permet d’entrer dans le petit cercle d’écrivains de la ville, dans lequel figure John Pendelton Kenedy. Ce dernier lui permet d’éditer plusieurs de ses textes dans le Southern Literary Messenger dans les années qui suivent. Ceci procure à l’écrivain quelques revenus sans pour autant lui donner un nom dans les milieux du journalisme. En 1835, son directeur Thomas Whites lui propose d’entrer à la rédaction du journal, une proposition que Poe accepte. Le 16 mai 1836, celui-ci se marie, à sa jeune cousine Virginia, qui n’a que treize ans. La même année, Edgar Poe devient éditeur en chef du Messenger, ce qui le place désormais à l’abri de tout soucis financier. A cette époque, le journal prend d’ailleurs un nouveau essor, auquel contribue l’écrivain en livrant de multiples textes : des contes, des articles de critique, des éditoriaux… Il se remet cependant à boire et est licencié au mois de janvier 1837.

Edgar Allan Poe repart alors à New York, avant de s’installer à Philadelphie en 1838. Cette année là, au mois de juillet, "The Narrative of Arthur Gordon Pym" est publié, suivi par "Tales of the Grotesque ans Arabesque" en 1840. A cette époque, l’écrivain collabore au Gentleman’s Magazine ans American Monthly Review puis entre au comité de rédaction du Graham’s Magazine. C’est dans la revue, qui voit rapidement passer le nombre de ses abonnés de 5.000 à 37.000, qu’est publiée au mois d’avril 1847 "Murders in the Rue Morgue". Dans cette nouvelle, apparaît pour la première fois le personnage d’Auguste Dupin, l’infaillible détective français. Le 6 mars 1842, l’écrivain en quête de reconnaissance fait la rencontre de Charles Dickens, en tournée aux États-Unis. Quelques temps plus tard cependant, il quitte la revue pourtant devenue populaire, son salaire n’ayant lui que peu évolué. Poe retourne à la boisson, cherchant dans la fréquentation des tavernes un remède au mal-être qui le dévore. Son épouse Virginia connaît à cette époque ses premières crises d’hémoptysie et l’horizon de son couple s’en assombrit d’autant.

Le style d’Edgar Allan Poe est davantage marqué par le goût du morbide. Quelques-uns des contes qu’il écrit en 1843, tel "Le Corbeau", "Le Chat noir" ou "Le Scarabée d’or", lui assurent cependant une nouvelle notoriété. Sa femme est mourante et l’écrivain se console à l’occasion dans les bras de quelques admiratrices, Mrs Osgood notamment. Il tente de lancer une revue, The Stylus, qui n’a qu’une durée éphémère. Au mois d’avril 1844, la famille Poe arrive à New York. L’écrivain devient le propriétaire du Brodway Journal, mais celui-ci est couvert de dettes et la publication cesse le 3 janvier 1846. Un nouveau recueil de contes, "The Raven and Other Poems", est publié quelques temps auparavant. Tout ceci cependant n’arrange pas les finances de l’écrivain. Celui-ci s’est installé avec son épouse dans un cottage, ou plutôt une masure, de Fordham, une petite ville tranquille de banlieue, au mois de mai 1846. Six mois plus tard, le 30 janvier 1847, Virginia décède de tuberculose. Edgar Poe, qui bénéficie de l’aide charitable de son voisinage et de ses lecteurs, multiplie l’année suivante les lectures publiques et les tournées.

Au mois de novembre 1848, il tombe amoureux de la poétesse Sarah Helen Whitman, mais cette dernière est réticente. C’est que l’écrivain traîne derrière lui une lourde réputation d’alcoolique. Ce dernier doit interrompre ses visites. Il hésite d’ailleurs à se livrer, bénéficiant également des faveurs d’Annie Richmond, une femme mariée. Partagé entre plusieurs passions amoureuses, il boit de plus en plus, absorbe un soir du laudanum et tente ainsi de se suicider. Réfugié à Richmond, il arrive à Baltimore, le 28 septembre 1849. 
Il eut pour finir, cette mort digne des histoires qu'il a écrites, il fut trouvé le 3 octobre 1849, sur un trottoir de Baltimore près de Light Street, sinon ivre, du moins hébété, hospitalisé, il sombra dans le coma quatre jours avant de mourir. Les responsables : la ville était en pleine campagne électorale, et des agents des deux camps la parcouraient, d’un bureau de vote à l’autre, pour faire boire aux naïfs un cocktail d’alcool et de narcotiques afin de les traîner ainsi abasourdis, au bureau de vote. Conduit au Washington College Hospital, Edgar Allan Poe décède le 7 octobre suivant, sans avoir repris connaissance.



Et il faudra attendre deux décennies pour que soit reconnu le génie de l’écrivain maudit. En 1874, paraissent une nouvelle édition de ses poèmes, ainsi qu’une biographie issue des travaux de John Henry Ingram qui le réhabilite. Le 17 novembre de l’année suivante, un mémorial est inauguré en son honneur à Baltimore. Enfin, en 1885, c’est une statue d’Edgar Poe, œuvre de Richard Henry Park, qui est installée au Metropolitan Museum de New York. Tout ceci avant que ne paraissent enfin en 1902 l’édition complète de ses œuvres, permettant par la suite aux psychologues de se saisir du personnage…

En France, l’écrivain américain est connu dès la fin de la Monarchie de Juillet. Le public accède cependant plus commodément à ses textes peu après sa disparition et grâce à Charles Baudelaire. Le poète fait ainsi paraître un essai aux mois de mars et avril 1852 dans La Revue de Paris intitulé "Edgar Poe, sa vie et ses œuvres". Dans cet écrit militant, qui s’ouvre par les mots "il y a des destinées fatales", il fait de Poe un apôtre de l’esprit décadent, un modèle à suivre pour les partisans de "l’Art pour l’Art". Suivant les soins et les choix de ce dernier, trois volumes de contes sont ensuite publiés successivement chez Michel Lévy Frères  : les "Histoires extraordinaires" au mois de mars 1856, les "Nouvelles Histoires extraordinaires" l’année suivante ainsi que les "Histoires grotesques et sérieuses" en 1864.

 

 

Philadelphie sa maison.

 

 

 

Edagr_Poe_PhiladelphieEdgar Allan Poe, son épouse Virginia et sa belle-mère Maria ont loué plusieurs maisons à Philadelphie, mais seule la dernière de ces maisons est encore debout. La maison Spring Garden, où vécut l’auteur en 1843-1844, est aujourd’hui conservée par le Service du Parc national en tant que Site historique national Edgar Allan Poe. Elle se situe entre la 7ème rue et la rue Spring Garden.

De nos jours la visite débute par la maison attenante qui a été convertie en musée, et où l'on trouve de nombreuses photographies et informations sur la vie et les oeuvres d'Edgar Allan Poe, ainsi qu'un admirable documentaire vidéo, retraçant sa vie.

Comme aucune information précise n'est parvenue jusqu'à nous, concernant l'ameublement de cette maison du temps de Poe et de sa famille, les pièces sont vides. On pénêtre en premier dans le salon, immédiatement suivi par la cuisine. Au premier étage se trouve la chambre de l'écrivain et un autre salon. A l'étage supérieur se trouvent la chambre de Virginie son épouse ainsi que la chambre de sa belle-mère, Maria Clemm. Un escalier extérieur permet de rejoindre le porche d'entrée. Il ne faut surtout pas oublier de visiter la cave, qui dit-on, a inspiré la nouvelle du "chat noir". C'est aussi dans cette maison qu'il écrivit la nouvelle "Le Corbeau".

La visite se termine par une magnifique pièce, un salon garni de meubles rouge et or, et où se trouvent toutes les oeuvres d'Edgar Allan Poe que l'on peut feuilleter et lire, ou bien s'installer confortablement et écouter les voix de Christopher Walken, Iggy Pop, Vincent Price, lisant les plus fameux textes de l'écrivain.

 

 

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Le chat noir.

Le corbeau Edgar Allan Poe. 

Le corbeau traduction Charles Baudelaire.

Le corbeau traduction Stéphane Mallarmé.

 

 

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1 mai 2008

Emily Dickinson - Amherst

Biographie d'Emily Dickinson.

 

 

Emily_Dickinson"Prenez-moi tout mais laissez-moi l'extase et je serai plus riche que mes semblables".

 

Considérée aujourd’hui comme l’un des plus grands poètes américains, Emily Dickinson n’eut pas droit à la reconnaissance littéraire de son vivant. Presque absente de la scène littéraire, elle fut également peu présente dans le théâtre de la vie.

Son champ d’expérience fut limité, puisqu’elle ne s’éloigna d’Amherst que pour passer une année au collège de Mount Holyoke à South Hadley ou lors de rares séjours, à Washington ou à Boston. Il semble donc qu’elle n’ait guère quitté le cercle de cette petite communauté puritaine de Nouvelle-Angleterre, ni franchi le seuil de la maison familiale où elle disait tant se plaire – entre son père juriste et homme politique, admiré et craint, et sa mère plus effacée ; entre sa sœur Lavinia, qui ne partit jamais non plus et son frère Austin, installé dans la maison voisine avec sa femme Susan, amie de cœur de la poétesse.

Le choix d’un certain retrait du monde livre un signe essentiel : la mise à distance, l’ironie. Mais, à certains égards, ce retrait fut peut-être moins absolu qu’il n’y paraît : tout en se dérobant au monde, au mariage, elle adressa des lettres passionnées à divers correspondants masculins. La fin de sa vie fut marquée par des deuils répétés (son père en 1874, sa mère en 1882, son neveu Gilbert, mort à l’âge de huit ans en 1883, Otis P. Lord en 1884). Secrète et expansive, grave et moqueuse, discrète mais audacieusement libre, sa personnalité est aussi complexe que l’espace réel de son expérience fut restreint.

La hardiesse de sa pensée et de son écriture inquiétait les éditeurs qui voulaient lui faire remanier ses poèmes, ce qu'elle refusa toujours. Seule Hélène Hunt, poète et romancière, reconnut son génie et l'encouragea. En dehors d'elle, les poèmes d'Emily ne furent lus que par le cercle de famille, élargi à quelques-amis à qui elle les offrait, en guise de fleurs ou de bouquets disait-elle.

 

Ses poèmes reflètent le tumulte de sa vie intérieure, sentimentale et mystique, parsemée d'amours impossibles (une amitié amoureuse avec une camarade de classe qui deviendra sa belle soeur, puis avec deux hommes mariés, dont le dernier était pasteur), constellée d'invocations et de pieds de nez à Dieu. Le style novateur d'Emilie Dickinson a déconcerté et choqué ses contemporains. L'extrême densité de ses poèmes exprime une émotion intense. Passion et spontanéité donnent une écriture concise, elliptique, "explosive et spasmodique", comme elle la décrira elle-même. Par la poésie, elle se fait homme, femme, animal, objet. Tous les moyens lui sont bons pour questionner la vie et donc la mort, cherchant à connaître le monde, elle-même, Dieu, et prêtant à l'écriture des pouvoirs quasi-magiques pour l'aider dans cette quête. "le rivage est plus sûr, mais j'aime me battre avec les flots", écrit elle à 15 ans.

 

 

 

10 décembre 1830, naissance à Amherst (Massachusetts) d’Emily Dickinson, fille d’Edward Dickinson, homme de loi, plusieurs fois membre du Congrès, et d’Emily Norcross. Austin son frère aîné, est né un an auparavant. Lavinia, sa sœur cadette, naîtra en 1833.

De 1840 à 1847 : Études à Amherst College, haut lieu de la culture puritaine, fondé en 1814 par son grand-père, Samuel F. Dickinson.

En 1846, publication en Angleterre des poèmes des Brontë et, l’année suivante, de leurs trois romans : "Jane Eyre", "Wuthering Heights" et "Agnes Grey".

De 1847 à 1848, études à Mount Holyoke Seminary. Refuse de participer au mouvement de renouveau religieux. Emily est retirée de l’institution par son père en août 1848. Publication des "Sonnets portugais", d’Elizabeth Barrett Browning et de "Kavanagh" de Longfellow.
    
1848, début d’amitiés précieuses, notamment avec Benjamin Newton, stagiaire chez son père, qui joue un rôle d’initiateur (il lui enverra en 1850 les poèmes d’Emerson) et Susan Gilbert, sa future belle-sœur et principale destinataire de ses poèmes.
    
Mai 1855 : voyage à Washington et à Philadelphie, où Emily a pu entendre et rencontrer le Révérend Charles Wadsworth. Publication de "Leaves of Grass" de Walt Whitman et "d'Aurora Leigh" poème-roman d’Elizabeth Barrett Browning.
    

1856, mariage de son frère Austin avec Susan Gilbert.
    
1858, Emily se consacre de plus en plus à la poésie et commence à rassembler ses poèmes dans des cahiers cousus.Elle entame une correspondance avec Samuel Bowles, directeur du Springfield Daily Republican et ami de la famille. Première des "Master Letters".

 

1860, visite de Charles Wadsworth à Amherst.
1861, Seconde des "Master Letters".
1862, Troisième des "Master Letters". En avril, départ de Samuel Bowles pour l’Europe, jusqu’en novembre. Le 15 avril, première lettre d’Emily, accompagnée de quatre poèmes, à T.W. Higginson. Le 1er Mai, départ de Charles Wadsworth pour San Francisco, où il est nommé pasteur de l’église du Calvaire. Année d’intense production poétique (366 poèmes, dont certains ont pu cependant avoir été composés plus tôt).

1864, Publication de "Dramatis Persona" de Robert Browning. Fin avril-fin novembre : séjour à Cambridge, près de Boston, chez ses cousines Norcross, pour soigner une maladie des yeux. Ce séjour se renouvellera l’année suivante. Après cette date, Emily ne quittera plus la demeure familiale et se retranchera peu à peu de la société.

 1870, le 16 août : visite de T.W. Higginson à Amherst. En décembre 1873 seconde visite de T.W. Higginson à Amherst.

 1874 - 1875, événements familiaux importants : mort du père d’Emily à Boston (16 juin), attaque de paralysie de sa mère en 1875, naissance de son neveu très aimé, Gilbert, cette même année.

1876, Emily fait la connaissance d’Helen Hunt Jackson, la poétesse américaine la plus célèbre de l’époque : "Vous êtes un grand poète, lui écrit celle-ci en mars, et c’est très dommage... que vous ne veuillez pas chanter tout haut". Quelques mois plus tard, elle l’invite à participer à la No Name Series (anthologie de poètes anonymes) des éditions Roberts Brothers, de Boston.

1877, Amour déclaré pour le juge Otis P. Lord, ami de longue date d’Edward Dickinson. Projet de mariage.
1876, Mort de Samuel Bowles.
1880, Visite imprévue de Charles Wadsworth à Amherst.
1882, Mort de Charles Wadsworth.
Thomas Niles, des Editions Roberts Brothers, presse Emily de publier.
Mabel Todd, femme d’un astronome nommé directeur de l’Observatoire à Amherst, noue avec elle (sans la voir) des relations amicales.
14 novembre mort de la mère d’Emily.
1883, Mort de son neveu très aimé, Gilbert, à l’âge de huit ans.
1884, Mort du juge Otis P. Lord. Emily subit une dépression nerveuse en juin.
Helen Hunt Jackson offre à Emily d’être sa légataire et exécutrice testamentaire, mais meurt l’année suivante.
1885, le 15 mai : mort d’Emily à Amherst.

1890, Publication des "Poèmes" d’Emily Dickinson, par Mabel Loomis Todd et T.W. Higginson, aux éditions Roberts Brothers. Le succès est immédiat : on compte onze rééditions à la fin de 1892.
1894, Publication des "Lettres", par Mabel Loomis Todd, chez le même éditeur.

 

 

 

Amherst sa maison.

 

 

 

Amherst_Emily_Dickinson"La maison est ma définition de Dieu" déclarait Emily Dickinson. Du coup, elle vécut plus de vingt-cinq ans recluse chez elle, à Amherst, dans le Massachusetts. Une demeure devenue un lieu de pèlerinage.

Emily Dickinson incarne une forme d’absolu : l’absence au monde. C’est à  la feuille de papier qu’elle confie son âme, ses enchantements et ses colères, ses visions, ses interrogations, ses certitudes. Nul ou presque n’en saura rien. Soixante-dix ans s’écouleront avant que paraisse une édition complète de ses mille sept cent soixante-quinze poèmes, fondateurs avec ceux de Whitman de la poésie américaine. Et presque un siècle avant la première biographie fiable, celle d’une jeune fille de la bourgeoisie d’Amherst, Massachusetts, qui un jour se retira dans sa maison, puis dans sa chambre, et n’en sortit plus jusqu’à sa mort.

Durant vingt-cinq ans, nul à Amherst ne vit son visage. De temps à autre, pourtant, il lui arrivait de descendre un pain d’épice au bout d’une corde pour les enfants. La demeure de famille cossue de style néoclassique donnait sur la rue. De sa fenêtre, Emily Dickinson pouvait suivre l’animation de Main Street. De l’autre baie, elle apercevait Evergreen, la maison de son frère et de Susan, sa belle-sœur avec qui elle avait noué, quelques années durant, une amitié passionnée. Le monde ne lui est pas indifférent ou étranger. Emily regroupe ses poèmes par paquets de vingt, les coud et les range dans un tiroir.

Quand au matin du 15 mai 1886, Emily rend son dernier soupir dans sa ville natale, aucun habitant d’Amherst n’avait croisé la poétesse depuis vingt cinq ans. Sa disparition prit alors des airs de légende. La mort avait retrouvé la trace de celle qui marchait vers la transparence depuis un quart de siècle. Sa silhouette ne put retenir la moindre poussière d’ombre, même le médecin, venu constater le décès, dut rédiger son acte sur le seuil de la chambre d’où il apercevait une "forme immaculée qui reposait sur un lit".

"Quand ce sera mon tour de recevoir une couronne mortuaire, je veux un bouton d’or". Comme une réponse de la nature au désir d’Emily, le pré derrière la maison accueillait une foule vibrante de taches d'or.

Pour son ultime voyage terrestre, elle passa de sa table d’écriture à sa tombe, (située derrière la maison), respectant ainsi jusqu’au bout, son vœu de ne pas quitter sa demeure. Elle avait cinquante cinq ans... mais doit-on, peut-on donner un âge à une poétesse qui s’entretint durant toute son existence avec l’éternité ?

 

 

 

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Emily Dickinson, une recluse incandescente.

 

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30 avril 2008

Samuel Johnson - Londres

Biographie de Samuel Johnson.

 

 

Samuel_Johnson"Les chaînes de l'habitude sont en général trop peu solides pour être senties, jusqu'à ce qu'elles deviennent trop fortes pour être brisées".

 

Samuel Johnson, ou le Dr Samuel Johnson (comme souvent appelé par ses contemporains), né le 7 septembre 1709 et mort le 13 décembre 1784, est un des principaux auteurs de la littérature anglaise du XVIIIème siècle: poète, essayiste, biographe, lexicographe, il est aussi l'un des plus fins critiques littéraires anglais. Johnson est considéré comme un auteur de génie, aussi bien en prose qu'en vers, et dont les mots d'esprit sont souvent cités.

Fils d'un libraire, Samuel Johnson est né à Lichfield (Staffordshire), où il étudie, jusqu'à son entrée à Pembroke College (Oxford), où il ne reste que treize mois. Bien qu'il soit considéré comme un excellent étudiant, sa condition le force à abandonner ses études sans avoir obtenu de diplôme. En 1731, il crée une école à Lichfield et se lie d'amitié avec l'un de ses élèves, David Garrick, qui devint par la suite un acteur célèbre. Il épouse Elizabeth Porter à trente-cinq ans, veuve de vingt-cinq ans son aînée.

Ayant gagné Londres en 1737 avec David Garrick, il rédigea, de 1741 à 1744, des articles pour le Gentleman's Magazine, publia dans l'anonymat en 1738 son premier grand poème, "Londres", qui connut un succès immédiat et lui valut l'admiration d'Alexander Pope.

Dès 1747, Johnson entreprit le "Dictionnaire de la langue anglaise", qui parut en 1755 et qui établissait les bases de l'étude historique de la langue anglaise. Dans le même temps, il composa "la Vanité des désirs humains" (1749), long poème inspiré de la dixième satire de Juvénal, fonda The Rambler, périodique dans lequel il publia, entre 1750 et 1752, un nombre considérable d'essais sur la littérature, la critique et la morale, puis édita "The Idler" (1758-1760) et donna en 1759 "l'Histoire de Rasselas, prince d'Abyssinie", romance en prose sur la quête du bonheur par un jeune homme, qui inspirera à Beckford son Vathek.

L'immense succès du "Dictionnaire Johnson" le fit considérer comme le censeur de l'Angleterre littéraire et lui valut l'amitié de Reynolds, qui fit son portrait, celle de Boswell qui consigna pendant 21 ans ses conversations et ses activités (Vie de Samuel Johnson, 1791), celle d'Edmund Burke et d'Oliver Goldsmith avec lesquels il se retrouvait dans les salons et les clubs.

Il édita "Shakespeare", en huit volumes, avec des commentaires précis sur les personnages des pièces. Sa dernière œuvre, "Vie des poètes anglais les plus célèbres" (1781), écrite avec "le désir honnête de donner un plaisir utile" mêle indistinctement élements biographiques et critique littéraire.

 

 

Londres sa maison.

 

 

front2La maison du Dr Samuel Johnson est une des rares demeures résidentielles de son époque encore présente à Londres. Construite en 1700, elle était à la fois maison et lieu de travail pour Samuel Johnson. C'est ici qu'il a rédigé son dictionnaire de la langue anglaise.

Totalement restaurée, cette maison comporte des salles lambrissées, un escalier de pin, une collection de meubles d'époque, des copies et de nombreux portraits.

Située au nord de Fleet street, cette maison se trouve dans un labyrinthe de cours et de passages, rappelant le "Londres Historique".

Quand la maison a été rachetée par le parlementaire libéral Cecil Harmsworth en 1911, elle était abandonnée et délabrée.  Harmsworth s'est lancé dans de grands travaux de réhabilitation et a redonné à cette maison son état originel et l'a ouverte au public en 1912. Dans le même temps un cottage a été construit, juste à côté, pour en faire la maison du conservateur.

La ville de Londres a subi des dommages très importants lors de la deuxième guerre mondiale, et la maison du Dr Samuel Johnson a été presque totalement détruite à trois reprises, pendant les bombardements de 1940 - 1941. Cette maison a été sauvée grâce au courage des pompiers auxilliaires, qui l'utilisaient en tant que salle de repos et centre d'art.

De nos jours, la maison est entretenue par le "Samuel Johnson Trust" et l'actuel Lord Harmsworth est le président du conseil d'administration.

 

 

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Biographie détaillée en anglais de Samuel Johnson.

Musée Samuel Johnson à Lichfield dans sa maison natale.

 

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 LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

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