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Maisons d'écrivains
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26 avril 2008

Jean de La Fontaine - Château Thierry

Biographie de Jean de La Fontaine.

 

 

La_Fontaine"Qui mieux que vous sait vos besoins ? Apprendre à se connaître est le premier des soins..."

 

De petite noblesse, Jean naît le 8 juillet 1621 puis est baptisé probablement le même jour à Château-Thierry en Champagne où son père, Charles, exerce la charge de "Maître triennal des eaux et forêts" du duché de Chaûry. Il passe toute son enfance dans cette province, un milieu rural et champêtre dont, dit-on, son œuvre porte la marque. Son père, également Maître des Chasses, avait épousé en 1617 une veuve de bonne maison poitevine, Françoise Pidoux.

Les études de La Fontaine restent mal connues. Probablement les commence-t-il vers 1630, au collège de Château-Thierry, un établissement assez réputé. Cependant, peu enclin à la vie active et aux affaires, sa famille décide vers 1635, de l'envoyer dans un collège parisien, après sa troisième afin de les achever.

A Paris, il y suit des études de théologie. Il est alors âgé de 19 ans. L'Eglise, premier état du royaume, devrait lui assurer la sécurité. Cependant, pas décidé à respecter la discipline monastique de la Congrégation de l'Oratoire où il reste un peu plus d'une année, la perspective de devenir prêtre ne l'enchante plus. Seule la littérature semble vraiment l'intéresser.

Des études faciles de Droit et l'acquisition d'un diplôme de licencié en Droit pour 20 écus, lui donnent le titre "d'avocat en la cour de Parlement". Il s'installe à Paris en 1646 où il mène une vie dissipée dans les salles de jeux et les cabarets. Il y fréquente Tallemant des Réaux. Il fait partie d'une petite académie littéraire et amicale dite la "table ronde". Ces "Palatins" sont Pellison, Furetière, Maucroix, Charpentier, Cassandre. Cette académie littéraire lui offre l'occasion de lire beaucoup, poètes, philosophes grecs et latins, et surtout Malherbe qui lui donne le goût des beaux vers.

Le 10 novembre 1647, sous la pression paternelle il épouse Marie Héricard de la Ferté Milon (14 ans) qui lui apporte une dot de trente mille livres et des immeubles pour une valeur de douze mille livres.  Le 30 octobre 1653, Marie lui donnera un fils, Charles, qu'il délaissera plus tard. Auparavant, en 1652, il achète une charge de maître particulier triennal des eaux et forêts à Château-Thierry pour une valeur de douze mille livres. Plus tard, en 1658, il hérite des deux charges de son père décédé.

Enfin, en 1654, Il décida de se consacrer à la littérature et ouvre un salon littéraire à Paris où il vit avec son épouse. Poussé par quelques amis, il se lance sans succès dans une adaptation en vers d'une comédie "L'eunuque" imitée de Térence. L'accumulation des dettes, les faibles revenus de ses charges ainsi que de lourds droits de succession l'obligent à se chercher un protecteur.

La publication du poème héroïque "l'Adonis" (1658) imité d'Ovide lui vaut l'admiration et la protection de Fouquet (1659) le surintendant du jeune roi Louis XIV. il vit à sa cour à Vaux-le-Vicomte. La Fontaine s'engage à "pensionner" Fouquet en vers. Cette rencontre n'est cependant pas des plus heureuses, puisque le 5 septembre 1661, alors qu'il était en train de composer "le Songe de Vaux", Fouquet est disgracié, arrêté à Nantes et enfermé par le roi.

La Fontaine est donc privé de son protecteur, et poursuivi par la disgrâce royale pour sa fidélité ("Ode au roi pour M. Fouquet" 1662). Il juge alors prudent de s'éloigner de la capitale et part un temps dans le Limousin (vraisemblablement à Limoges).

L'affaire Fouquet s'étant calmée, il retourne dans sa ville natale en 1664, et pour vivre, se place sous la protection du duc de Bouillon (seigneur de Château-Thierry). Par ses "Contes" (1665-66-71) frivoles et libertins voire paillards inspirés notamment d'Aristote, il divertit la duchesse de Bouillon nièce de Mazarin. Pour l'époque, ces écrits font scandales et ne se vendent pas.

Il partage alors son temps entre Paris et Château-Thierry. Ses aventures extra-conjugales ont raison de son mariage. Il se sépare de sa femme et de son fils.

Privé de ressources, il revient à Paris et peut-être par l'entremise de la duchesse de Bouillon, il devient "gentilhomme servant" de Marguerite de Lorraine. Il sert la duchesse douairière d'Orléans, veuve de Gaston d'Orléans, au palais du Luxembourg (le Sénat actuel) pour deux cents livres par an. Charge des plus modestes, mais qui lui vaut d'être anobli. Il est l'un des neuf officiers qui président tour à tour au service de la table.

Cependant, il ne vit pas au Luxembourg où la vie est austère et dévote. Il loge quai des Augustins chez le magistrat Jacques Jannart, oncle de son ex-épouse, ancien collaborateur de Fouquet.

Heureux d'être à Paris, il fréquente dans les cercles littéraires les écrivains les plus renommés de son temps : Madame de La Fayette, Madame de Sévigné, Boileau, Molière, Racine, Perrault, La Rochefoucauld.

Il cherche en vain à obtenir une pension du roi, mais Colbert, nouveau surintendant et ennemi de Fouquet s'arrange pour le garder éloigné de la cour.

Soucieux et conscient du poids de ses écrits frivoles, il pense se faire pardonner en publiant en 1668 son premier recueil de "Fables" (livres I à VI des éditions modernes). Rien n'y fait.

En 1672, à la mort de la duchesse douairière d'Orléans, il s'installe rue Neuve-des-Petits-Champs chez son amie Madame de La Sablière, femme très cultivée et issue d'une grande famille de banquiers. Il y restera de 1673 à 1693 et y mènera une vie mondaine assez brillante.

Cependant, la publication des "nouveaux Contes" ne plaît pas au roi et ils sont interdits. Pratiquement sans ressources, il en arrive à revendre ses charges au Duc de Bouillon ainsi que la maison de Château-Thierry.

En 1678, il fait paraître son deuxième recueil de "Fables" (livres VII à XI) et le dédie à Madame de Montespan dans l'espoir de s'attirer sa protection. Enfin son talent commence à être reconnu et les publications des fables circulent.

Encouragé par Mme de La Sablière il se présente à l'Académie française. Le roi s'y oppose pendant deux années à cause de sa réputation de libertin et de son amitié pour Fouquet, mais il fini par être élu en 1683. Cette année, meurt Colbert.

En 1693 à la mort de Madame de La Sablière, désespéré et malade, il va chez son viel ami le banquier d'Hervart qui l'héberge. Le 12 février 1693, il se repent de ses "contes infâmes" devant une délégation de l'Académie et reçoit la communion. Il publie en septembre 1693 le livre XII des "Fables".

Les deux dernières années de sa vie, malade, il renonce à la vie mondaine, renie ses Contes et ne publie plus rien qui soit contraire à la religion et la vertu. Il se consacre à la méditation et hante les églises où en priant il tente de faire face à sa peur de l'enfer. C'est dans cet état d'esprit qu'il meurt le 13 avril 1695. Il a alors soixante-quatorze ans.

En procédant à sa toilette mortuaire, on trouve sur lui un cilice (large ceinture de crin de chèvre portée sur la peau par pénitence).

La Fontaine est enterré le 14 avril au cimetière des Saints-innocents. Par suite d'une erreur commise sur ce point par d'Olivet dans "l'Histoire de l'Académie", les commissaires de la Convention exhumeront en 1792, pour leur éléver un mausolée, des ossements anonymes dans un autre cimetière (aujourd'hui son tombeau est visible au Père Lachaise).

 

 

 

Château Thierry sa maison.

 

 

ScreenHunter_22_AprJean est né un beau jour de juillet dans ce bel hôtel particulier. Issu d’une famille aisée, il a vécu une enfance heureuse. Son père Charles, était Maître des eaux et forêts, charge dont La Fontaine héritera plus tard.

En 1676, alors âgé de 55 ans, le poète vendit sa maison natale pour trouver la gloire littéraire à Paris. A cette époque, la rue ne portait pas le nom du célèbre fabuliste, mais s’appelait rue des Cordeliers, et faisait partie du quartier des notables de Château-Thierry au XVIIème siècle.

Construite en 1559, plusieurs propriétaires succèderont à La Fontaine dans cette maison qui deviendra musée en 1876, grâce au soutien de la Société Historique et Archéologique de la ville de Château-Thierry.

Les remaniements intérieurs ont laissé intacts les plafonds à la française. L’élégant escalier à volées droites parallèles, les voûtes d’arêtes aux paliers, les tommettes, la grande salle du rez-de-chaussée, rappellent l’ambiance qu’a connu le poète.

Au XVIIIème siècle, un des propriétaires fit abattre la tour qui se trouvait dans le jardin. Les vestiges du mur des remparts de la ville sont toujours visibles de nos jours dans le jardin du fabuliste.

En 1882, la belle porte cochère, dont il nous reste la clef, et les murs qui l’entouraient, furent détruits et remplacés par la grille actuelle. La tourelle qui menait au cabinet de travail de Jean de La Fontaine a également disparu. Le double perron de pierre ainsi que le vieux puits dans la cour pavée sont toujours présents.

La façade de la maison  a traversé les épreuves du temps, en conservant ces curieux croissants entrelacés, chiffre de Diane de Poitiers, son décor de pilastres, et son bandeau en fleurs de lys au dessus de la porte, à droite de laquelle était gravée la date 1559.

Toutes les collections s’articulent autour de La Fontaine et de son œuvre. Une pluralité de lecture des fables est offerte au public grâce à la présentation de dessins, gravures, peintures ou objets d’art les illustrant.

* Au rez de chaussée :

Dans le couloir menant à la salle du XVIIème siècle, des gravures représentent les contemporains de La Fontaine, tels que son épouse, Marie Héricart, cousine de Jean Racine, Fouquet, son grand ami, Madame de Sévigné, Furetière l’Académicien, mais aussi la jolie et fantasque Marie-Anne Mancini, nièce de Mazarin, grande protectrice du poète, et qui fut sa voisine à Château-Thierry.

  • Dans la salle du XVIIIème siècle :

Le portrait peint par Hyacinthe Rigaud vous accueille dans cette pièce consacrée au siècle du fabuliste. Sous ce tableau, se dresse un meuble renfermant l’acte de baptême du poète. Dans les vitrines, sont exposés des lettres manuscrites, des actes rédigés avec rigueur, démentant la réputation de bonhomme distrait qui était attribué à Jean de La Fontaine.

Les fables choisies de La Fontaine, l’ouvrage édité en 1668, et illustré par François Chauveau, connut un succès considérable. Au fil du temps, son œuvre va être représentée sur de multiples supports : faïence, porcelaine, terre cuite, argenterie, toile de Jouy, mobilier, tapisserie...

  • Dans le petit salon :

Cette pièce est consacrée aux Contes libertins de La Fontaine, partie moins connue de son œuvre. Vous y découvrirez les gravures de Nicolas de Larmessin, et les délicieuses illustrations de Nicolas Vleughels. Ces peintures rendent hommage aux idées neuves véhiculées par les Contes du poète, censurés à son époque, et qu’il dût renier.

Cet espace permet également la présentation d’artistes contemporains ou historiques ayant illustré l’œuvre du fabuliste ou ayant un lien avec celle-ci, il permet également, de monter au public la richesse des collections du Musée, et de ses collections permanentes notamment les fables représentées par Jean-Baptiste Oudry.

 

* Le premier étage :

  • Le cabinet de travail de Jean de La Fontaine :

Cette aile occupée jusqu'alors par la Société Historique et Archéologique  de Château-Thierry a été ouverte au public au printemps 2006. Désormais  les visiteurs peuvent voir dans cet espace le cabinet de travail de La Fontaine. Il y exercait sa charge et en qualité de Maître des Eaux et Forêts, y recevait ses administrés et ses amis. Il pouvait aussi y rêver et ébaucher l'écriture des Fables qui allaient le rendre célèbre. De son temps on pouvait y accéder par un escalier en colimaçon dans une tour détruite aprés la vente de la maison du poète.

  • La salle du Baron Feuillet de Conches :

Un film retraçant la vie de Jean de La Fontaine et des fables pour enfants vous sont proposés. Sur les murs de cet espace, vous pouvez découvrir une partie de la précieuse collection des miniatures du Baron Feuillet de Conches. Au début du 19e siècle il a fait illustrer les Fables de La Fontaine par des artistes du monde entier. (Inde, Chine, Japon, Égypte, Perse, Éthiopie, Europe…).

  • La salle du XIXème siècle :

Depuis leur parution, les fables n’ont cessé de susciter l’imagination des artistes. Le XIXème siècle est sans doute la période durant laquelle la création artistique autour de l’œuvre de la Fontaine est la plus féconde. Les plus grands : Doré, Decamps, Lhermitte, Rousseau, présents dans cette salle en sont la preuve.

Ce siècle renforce la vocation pédagogique des fables. Elles sont utilisées comme support d’apprentissage de la lecture, de la morale et du civisme, sans forcement en goûter la délicate poésie. Jean de La Fontaine entre dans le quotidien des Français. Des objets d’art, et en particulier des objets décoratifs sont là pour en témoigner, telle que cette gracieuse pendule en bronze "La Laitière et le pot au lait" , le superbe poêle en faïence de Sarreguemines ou le cache joue peint par Gustave Doré, et toute la porcelaine décorée de fables.

 

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Extrait de 18 fables choisies et interpretées par Fabrice Luchini.

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

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17 avril 2008

Jules Verne - Amiens

Biographie de Jules Verne.

 

 

Jules_Verne"Rien ne s'est fait de grand qui ne soit une espérance exagerée".

 

Jules Verne naît en 1828 au sein d’une famille aisée de la bourgeoisie nantaise. Son père a fait quelques années auparavant l’acquisition d’une étude d’avoué, tandis que sa mère appartient au milieu des armateurs et des navigateurs. A partir de 1840 d'ailleurs, la famille Verne s'installe dans le quartier de l'île Feydeau, près des quais et du port.  Cet environnement explique l'attirance précoce de l'enfant pour la mer, les horizons lointains et l’aventure. A 9 ans, après avoir acheté l’engagement d’un mousse, Jules Verne s’embarque sur un long-courrier en partance pour les Indes, la Coralie,  avant d’être rattrapé à Paimbeuf. Inscrit en 1844 au Lycée de Nantes, il y fait sa rhétorique et sa philosophie, passant avec succès le baccalauréat. Il entame ensuite des études de droit, celles-ci devant lui permettre de prendre la succession de son père à laquelle il est destiné.

Parallèlement, l’adolescent passionné par les lettres s’essaie à la rédaction de quelques sonnets, de tragédies en vers, voire de pièces de théâtre. Ses pensées se tournent alors vers Paris. En avril 1847, il obtient de son père l’autorisation  de se rendre dans la capitale afin de terminer son droit. L'étudiant obtient le grade de licencié en 1849. Il fréquente également  les salons parisiens que lui ouvrent les relations familiales. Jules Verne y fait la connaissance d'Alexandre Dumas. En 1850, le grand romancier lui permet de faire représenter au Théâtre Historique une comédie en vers. La même année, Jules Verne passe avec succès sa thèse. Cependant, son existence parisienne est  fréquemment à l'origine de conflits avec l’autorité paternelle. Ceux-ci trouvent leur dénouement pendant l'année 1852. L’écrivain naissant repousse alors de façon définitive l’idée d’un retour à Nantes et entame une carrière dans la magistrature.

A Paris, Jules Verne doit désormais donner des cours particuliers pour subvenir à ses besoins. Il fait bientôt publier dans la revue Le Musée des familles une nouvelle intitulée "Martin Paz". Quelques années plus tard, en 1856, il devient l’associé d’un agent de change à la Bourse, l'entreprise étant financée par un apport d’argent d’origine familiale. Jules Verne se marie le 10 janvier de l'année suivante avec une veuve, Honorine de Viane. Il continue également d’écrire pour le théâtre et voyage en Angleterre et en Écosse en 1859 puis en Scandinavie en 1861.

L’année 1862 décide de son avenir littéraire. Jules Verne présente à l’éditeur Jules Hetzel "Cinq Semaines en ballon". Publié le 24 décembre en librairie, c’est un franc succès et le début d’une longue et fructueuse collaboration. Jules Verne signe alors un contrat qui l’engage pour vingt années avec Hetzel et participe régulièrement à l’une de ses publications, Le Magasin d’éducation et de récréation, une revue destinée à la jeunesse. L'écrivain s'installe à cette époque à Auteuil avant de céder sa charge d'agent de change.

Les romans qui suivent trouvent également un public de lecteurs passionnés : "Voyage au centre de la Terre" en 1864 puis "De la Terre à la Lune" en 1865. L’écrivain a décidément trouvé sa voie ; il se consacrera jusqu’à la fin de sa vie à la description d’un monde, celui des "Voyages extraordinaires". Dans ses écrits, Jules Verne se fait l’apologiste de la technique et des sciences, des prouesses de l’homme moderne. S’il décrit certaines réalisations futures en se projetant dans un univers imaginaire, il peut également être considéré comme l’écrivain de son temps et de ses traits les plus visibles (l’industrialisation, la découverte du monde…) ou de ses passions (la foi dans le progrès, le colonialisme…) mais également de son milieu, la bourgeoisie et de ses valeurs (le mérite personnel qui repose sur la réussite individuelle bâtie grâce à l’éducation et au travail, un antisémitisme latent…).

Les succès se suivent, succès d’édition en France où son public de lecteurs s’élargit, et dans le monde grâce aux traductions de ses œuvres majeures : "Les Enfants du Capitaine Grant" en 1867, "Vingt mille lieues sous les mers" en 1869, "Le Tour du monde en quatre-vingts jours" en 1873, "L’Île mystérieuse" en 1874, "Michel Strogoff" en 1876, "Les Indes Noires" en 1877… Quelques ouvrages d'érudition prennent également place au milieu de cette production littéraire, une "Géographie illustrée de la France et de ses colonies" publiée en 1868 notamment.

En 1866, Jules Verne loue une maison au Crotoy, en baie de Somme. L’année suivante est l’occasion d’un voyage aux États-Unis. Il effectue la traversée sur le transatlantique Great Eastern. La consécration l'attend à son retour. La Légion d'Honneur lui est en effet remise en 1870 tandis que son oeuvre est couronnée par l'Académie française. L'écrivain est mobilisé quelques temps plus tard comme garde-côte pendant le conflit franco-prussien. Il se rend alors dans la capitale où les événements de la Commune parisienne l'horrifie.

En 1872 enfin, Jules Verne s’installe définitivement à Amiens, la ville natale de sa femme, où il fait l’acquisition en octobre 1882 d’un hôtel particulier situé au n°2 de la rue Charles Dubois dans les quartiers en construction par lesquels la ville s’étend en direction du Sud. Il y mène une existence bourgeoise de représentation, de participation à la vie politique locale. Jules Verne est élu au Conseil municipal de la ville en 1888 sur une "liste de protestation patriotique" composée de notables et de représentants des milieux populaires en tête de laquelle figure le nom du général Boulanger. Il s'attachera à la promotion des Beaux-arts, décidant notamment de la construction du Cirque municipal.

Jules Verne ne néglige pas pour autant son travail d’écrivain ("Les Cinq Cents millions de la Bégum" 1879 ; "Robur le Conquérant" 1886 ; "Le Château des Carpates" 1892 ; "L'Ile à hélices" 1895…). Il effectue également quelques croisières à bord de son yacht à voiles et à vapeur le Saint Michel III (en Mer du Nord et en Mer Baltique en 1881, en Méditerranée en 1884).



Affaibli depuis 1897, Jules Verne est terrassé le 16 mars 1905 par une crise de diabète. L'auteur des "Voyages extraordinaires" décède quelques jours plus tard, le 24 mars, à Amiens. Il est inhumé au cimetière de la Madeleine où le sculpteur Albert Roze l’a immortalisé en ornant son tombeau d’un buste représentant l'écrivain la main tendue vers le ciel.

 

Amiens sa maison.

 

 

1A quarante-trois ans, alors que "Cinq semaines en ballon" et "Voyage au centre de la terre" connaissent déjà un succès international, Jules Verne décide de quitter la capitale pour s'installer à Amiens. Le romancier disait se trouver assez près de Paris "pour en avoir le reflet, sans le bruit insupportable et l'agitation stérile" dans une lettre à son ami Charles Wallut.

En 1882, il loue un hôtel particulier en brique rouge typique du Pas de Calais qui aurait été assez ordinaire s'il n'avait été surmonté d'une tour. Une maison somme toute à l'image de son locataire, puisque ses contemporains s'étonnaient qu'un homme d'apparence aussi commune ait pu écrire une telle œuvre.

Jules Verne occupera "la maison à la tour" pendant dix-huit ans et y écrira trente-quatre romans. Aujourd'hui, cette demeure récemment rénovée offre au visiteur un voyage extraordinaire dans la vie de Jules Verne et l'invite, en traversant les pièces comme on tourne les pages d'un livre, à explorer son univers.

La demeure se découvre pièces par pièces, tel un parcours initiatique imaginé pour faire pénétrer le visiteur dans le monde de l'auteur.

Au premier abord, l'intérieur ressemble à la plupart des maisons bourgeoises de cette époque : l'opulence du salon et l'atmosphère feutrée du fumoir succèdent au style chargé et sombre de la salle à manger.

Passées ces pièces de réception, la visite se poursuit à l'étage et chacun est invité à pénétrer dans l'intimité de la vie de l'écrivain. La salle de lecture s'ouvre sur une carte du monde étalée sur le sol et les meubles sont recouverts de feuilles raturées et éparpillées, brouillons d'œuvres en gestation. Le cabinet de travail, où l'auteur dormait, incite au voyage : agencé comme une cabine de bateau, il donne sur la voie ferrée.

A l'étage supérieur, se trouve le grenier, lieu du déchaînement de l'imaginaire de l'homme de lettres : capharnaüm savamment orchestré de maquettes de machines volantes et de coffres s'ouvrant sur des objets insolites, tous issus du monde onirique de l'auteur. L'extravagance culmine dans la tour, ornée d'une sculpture représentant un globe au milieu des astres.

Entre passé et futur, ce voyage intemporel immerge le visiteur dans les visions de Jules Verne et lui fait revivre les rêves qui ont bercé son enfance.

 

 

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Maison de Jules Verne.

 

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16 avril 2008

Elsa Triolet et Louis Aragon - Le moulin de Villeneuve

Biographie d'Elsa Triolet.

 

Elsa_Triolet"Il n'y a pas d'endroit où l'on peut respirer plus librement que sur le pont d'un navire".

 

De son vrai nom Elsa Kagan (puis Triolet de son premier mari qu'elle gardera toute sa vie), elle est fille de Elena Youlevna Berman (musicienne) et de l'avocat juif Youri Alexandrovitch Kagan. Elle est née le 11 septembre 1896 à Moscou.  Elle a pour soeur Lili dont elle est très jalouse mais qu'elle admire en même temps. Lili rejoindra en 1905 la révolution russe et c'est par elle que Elsa et Aragon auront des contacts communistes. Elle est l’amie d'enfance du linguiste Roman Jakobson, apprend le français très tôt et se lie en 1913 avec le poète futuriste Vladimir Maïakovski, qui deviendra ensuite le compagnon de sa sœur, Lili Brik.

En 1918, elle quitte la Russie et en 1919, elle épouse André Triolet, un officier français, à Paris avec qui elle part pour Tahiti pendant 3 ans. C'est là qu'elle écrira ses premières oeuvres. D'années en années, elle subira une dépression liée au climat. En effet, elle ne peut se sentir bien que dans son pays et c'est pour cela qu'elle retournera quelques années après en Europe. Elle quitte son mari en 1921, c'est dans cette période qu'elle connaîtra un temps d'errance en allant à Paris, Berlin mais aussi Moscou. Elle écrit plusieurs romans en russe, "À Tahiti" (publié en 1925 et inspiré de son séjour à Tahiti en 1919), "Fraise-des-Bois" (1926), "Camouflage" (1928). Remarquons que ces oeuvres ont pour beaucoup une thématique d'errance en relation à ses années 1921 à 1928. C'est une femme qui vit dans une solitude bien qu'elle ait été mariée et entourée de nombreuses personnes.

Installée à Montparnasse en 1924, elle fréquente des écrivains surréalistes et des artistes comme Fernand Léger et Marcel Duchamp.

Elle rencontre Louis Aragon en 1928 à Paris, au café La Coupole, fréquenté par beaucoup d'artistes, et devient sa muse. Dans les années trente, elle dessine des colliers pour la haute couture et écrit des reportages pour des journaux russes ; elle traduit également des auteurs russes et français. Elle commence à écrire un premier roman en français, "Bonsoir, Thérèse", en 1938.

Elle se marie avec Aragon le 28 février 1939. Elle entre avec lui dans la Résistance, dans la zone Sud (à Lyon et dans la Drôme notamment) et contribue à faire paraître et à diffuser les journaux La Drôme en armes et Les Étoiles. Elle continue à écrire : le roman "Le Cheval blanc" et des nouvelles publiées aux Éditions de Minuit. Réunies sous le titre "Le Premier accroc coûte deux cents francs" (phrase qui annonçait le débarquement en Provence), ces nouvelles obtiennent le prix Goncourt 1945 au titre de l'année 1944. Elle assiste en 1946 aux procès de Nuremberg sur lesquels elle écrit un reportage dans Les Lettres françaises.

Appartenant au comité directeur du Comité national des écrivains (CNE), elle s’attache à promouvoir la lecture et la vente de livres dans les années cinquante. La période de la guerre lui inspire le roman "L’Inspecteur des ruines", puis la menace atomique, au temps de la guerre froide, "Le Cheval roux". Elle voyage beaucoup dans les pays socialistes avec Aragon, mais, si elle a conscience de l’antisémitisme qui atteint sa sœur et des crimes qui sont commis en Union soviétique (le compagnon de Lili Brik, le général Vitaliy Primakov, est exécuté), elle ne fait aucune déclaration publique sur ces événements. Elle n’exprime sa critique du stalinisme qu’en 1957 dans "Le Monument". Elle démissionne la même année du comité directeur du CNE puis écrit les trois romans du cycle "L’Âge de Nylon". Elle intervient activement en 1963 pour faire traduire et paraître en France le roman d’Alexandre Soljénitsyne "Une journée d’Ivan Denissovitch". La façon dont la biographie de Vladimir Maïakovski a été falsifiée en Union soviétique est une des raisons qui l’entraîne à écrire les romans "Le Grand Jamais" (1965) et "Écoutez-voir" (1968).

Après avoir publié "La Mise en mots" (1969) et "Le Rossignol se tait à l'aube" (1970), Elsa Triolet meurt d'un malaise cardiaque le 16 juin 1970 dans la propriété qu’elle possède avec Aragon, le Moulin de Villeneuve. Elle repose dans le parc de six hectares entourant ce vieux moulin aux côtés d’Aragon. Sur leurs tombes on peut lire cette phrase d’Elsa Triolet : "Quand côte à côte nous serons enfin des gisants, l’alliance de nos livres nous réunira pour le meilleur et pour le pire dans cet avenir qui était notre rêve et notre souci majeur, à toi et à moi".

 

 

Biographie de Louis Aragon.

 

Louis_Aragon"La vie est pleine d'échardes. Elle est pourtant la vie et cela fait du bien, la nuit parfois, de crier".

 

Louis Aragon est né le 3 octobre 1897 à Paris. Il y meurt le 24 décembre 1982. Entre ces deux dates, la vie d’un homme, d’un homme hors du commun. Une vie en quête de vérité, de sa vérité. Une vie qui a commencée par un mensonge, celui de sa naissance.

Son père, Louis Andrieux, 57 ans, un notable, procureur de la république à Lyon, puis député, préfet de police, et ambassadeur de France en Espagne. Sa mère, Marguerite Toucas, 24 ans. Elle fera passer Aragon pour le fils adoptif de sa mère et Andrieux pour son parrain.

L’enfance se passe à Paris puis à Neuilly où sa mère tient une pension de famille. Après son baccalauréat latin-sciences, il s’inscrit à la faculté de médecine en 1916, il est affecté au Val de Grâce. Nommé médecin auxiliaire en 1918, il part pour le front. C’est à cette époque que Louis Andrieux et sa mère lui avouent le secret de ses origines.

Il publie son premier poème "soif de l’ouest" dans le numéro de mars de Nord-Sud, revue fondée par Pierre Reverdy. Puis en juin, il part pour le front. En août, il est cité à l’ordre du régiment et reçoit la croix de guerre. C’est pendant cette période qu’il rencontrera Breton, lui aussi médecin. Tout deux passeront des nuits à lire Lautréamont. Plus tard, après la guerre, après Dada, ils fonderont le mouvement surréaliste avec Philippe Soupault.

En 1920, Tzara, le maître du Dadaïsme arrive à Paris. Les trois jeunes gens s’enflamment pour cette révolte contre l’ordre établi. Aragon publie "Feu de Joie". Soupault et Breton publient "les champs magnétiques". C’est aussi l’époque où, avec Breton, il essaie en vain d’adhérer au parti communiste.

Le premier roman, "Anicet ou le panorama" paraît. Aragon, en plus d’être un grand poète, fut aussi un romancier hors pair, au grand dam d’André Breton. Déjà Aragon se distingue de ses camarades.

En 1922, échec à l’examen de médecine. Il n’aura pas à choisir entre celle-ci et la littérature. La même année, il publie "les aventures de Télémaque". Une approche moderne d’une aventure on ne peut plus classique, notre poète essaiera toujours de concilier tradition et modernisme, toute son œuvre en témoigne. Puis, en 1924, pendant que Breton publie le "manifeste du surréalisme", Aragon, quand à lui, fait éditer "le Libertinage".

Pendant plusieurs années, Aragon est plongé dans le surréalisme. Il participe à diverses manifestations surréalistes, publie des recueils de poésie tel "le mouvement perpétuel", tout en continuant à être prosateur avec "Le paysan de Paris". Il publie son manifeste, le "Traité du style". De 1926 a 1928, il vivra avec Nancy Cunnard. Elle le quittera lors d’un voyage à Venise. C’est avec elle, qu’il détruira les pages de son roman "La défense de l’infini" dans un hôtel madrilène. C’est aussi pendant cette période qu’il finira par adhérer au PCF , en compagnie de Breton et d’Eluard. Ceux-ci n’y resteront que quelques mois.

Après une tentative de suicide, la vie reprend son cours, il s’installe rue du Château, lieu où vécurent notamment les frères Prévert, des amis d’enfance. Il rencontre Maïakovski, puis Elsa Triolet la belle sœur du poète russe. Il commence à se détacher du surréalisme. Après la publication de "front rouge" que Breton qualifiera de poésie de circonstance, ce que revendiquera Aragon et une série de pamphlets qui ne feront qu’envenimer leurs relations déjà tendues depuis des années, la rupture sera définitive.

Jusqu’en 1939, sa vie sera jalonnée par plusieurs voyages en URSS, ce sera une vie de militant, de défenseur du communisme. Il accueille à la frontière des républicains espagnols et milite pour la défense de la culture. Le 28 février 1939, il se marie avec Elsa, la femme de sa vie. Il s’éloigne des communistes en prônant un pacte entre France, Angleterre et URSS, alors que se signe le pacte germano-soviétique. En septembre, il est mobilisé et affecté comme médecin auxiliaire. C’est pendant cette période, qu’il écrit les poèmes du "crève-cœur", premier recueil apolitique depuis bien des années.

En 1940, il commence la publication des "voyageurs de l’impériale" a la NRF, revue dirigée alors par Drieu la Rochelle. Puis c’est le tour de la "rime en 1940" ou il prend la défense d’une poésie classique. Le texte va en fait beaucoup plus loin qu’il n’y paraît car en défendant la tradition en une telle époque, il s’oppose nettement aux visées du nazisme et de son homologue le communisme qui prétendaient tous deux diriger la vie culturelle.

Cette même année, il reçoit de nouveau la croix de guerre. Aragon a toujours été, quoique l’on dise, un combattant. Tous les témoignages montrent que la peur de la mort n’a jamais été sa préoccupation première. C’était un chevalier au sens que donne le cycle du Graal à ce mot , toujours prêt a défendre l’Elue de son cœur et a partir au combat si cela s’avère nécessaire.

En 1941, il renoue avec le PCF clandestin. Drieu la Rochelle cesse la publication des "voyageurs de l’impériale" à la NRF. Aragon et Elsa sont arrêtés par les Allemands sur la ligne de démarcation, ils seront emprisonnés à Tours. Ils sont finalement relâchés et vont s’installer à Nice.C'est l’époque de la résistance. Aragon, à l’instar d’Eluard, fait partie de ceux qui dans l’ombre ont résisté à l’Allemagne nazie. Pendant cette période naîtront les textes célèbres comme les "yeux d’Elsa" ou "la rose et le réséda".

Aragon sera un résistant actif, en 1945 il suit De Gaulle dans son voyage en Alsace et en Lorraine. C’est aussi à ce moment qu’ Elsa obtient le prix Goncourt pour son roman "le premier accroc coûte deux cents francs". Les années après guerre sont liées à l'histoire du PCF. Jusqu'à la mort d'Elsa en 1970, Aragon ne publiera plus de grandes œuvres polémiques. Par contre, c'est pendant ces années là que naîtront : "Le roman inachevé", son autobiographie poétique ; "Les Poètes", son histoire de la poésie, et surtout "Elsa" et "Le fou d'Elsa" deux textes dans la tradition de l'amour poétique et en même temps si novateur.

Après la mort de l'Aimée, Aragon continuera son œuvre à la fois poétique et politique mais se détachera bien des fois du communisme "pur et dur" notamment en protestant contre la déchéance de nationalité du musicien Mstislav Rostropovitch ou en condamnant le trucage du suicide du fils de Nezval, le poète tchèque. Protestations qui lui valurent une forte mise en garde ses dirigeants du PCF, et surtout qui se traduisirent par une cessation du soutien financier aux journal qu'il dirigeait depuis l'après guerre Ce Soir.

Il meurt le 24 décembre 1982.

 

 

 

 

 

Le moulin de Villeneuve leur maison.

 

Moulin_de_VilleneuveLe moulin de Villeneuve et son parc de six hectares, au bord de la Remarde, fut découvert en 1951 par Louis Aragon et Elsa Triolet. Le poète décide d'offrir cet ancien moulin à eau qui a perdu depuis longtemps sa roue, à sa compagne et c'est là qu'ils passent, dès lors, leurs fins de semaine. pour échapper à Paris, laissant le restant de la semaine la garde du Moulin à leurs gardiens-amis Hélène et Ernest.
Aragon y écrivit "La Semaine Sainte" et Elsa, "Le Cheval roux".

Louis Aragon et Elsa redonnent vie à ces bâtiments dont l’origine remonte au XIIème siècle et dont les formes actuelles datent des XVIIIème et XIXème siècles. Depuis 1904, le Moulin de Villeneuve n’a plus vu un meunier. Tous deux se dédient alors à l'aménagement des lieux : Elsa qui a étudié l’architecture et la décoration intérieure, dessine les plans de plusieurs pièces et aménage le parc tandis qu'Aragon fait installer un système de chauffage afin de préserver sa précieuse bibliothèque.

Dans les bâtiments des XVIIIème et XIXème siècles, l'appartement du couple a fait l'objet d'une préservation particulière. Il garde intact le cadre de la vie commune des deux écrivains : menu rédigé par Pablo Neruda, souvenirs de Russie d'Elsa et céramiques de Picasso. Le bureau et la chambre du couple sont tapissés de bleu de Saint-Pétersbourg, en référence au passé russe d'Elsa. On retrouve des vestiges de l'activité meunière, comme la roue dont la cage se trouve au coeur du grand salon, Aragon en ouvrait de temps en temps la vanne en présence de ses invités, pour faire gronder la chute d'eau. Dans le parc attenant à la propriété se trouve la tombe des deux poètes, sa végétation spontanée est une invitation à la rêverie.

Elsa y repose depuis 1970, et Aragon depuis 1982. Un magnétophone diffuse jour et nuit la Sarabande de Bach et le chant du rossignol.

La propriété a été léguée à la France, suivant la volonté des poètes et a ouvert ses portes au public en 1994, c'est un musée, mais aussi un lieu de recherche et de création suivant les vœux d'Elsa Triolet et Louis Aragon.

La maison organise désormais des spectacles de théâtre, des lectures ou expositions d'art contemporain, ou encore des conférences-promenades.

 

 

 

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13 avril 2008

Vita Sackville West - Sissinghurst

Biographie de Vita Sackville West.

 

 

 

Vita_Sackville_West"Même si l'on ne cherche que la simplicité, comment échapper à la complexité de la vie ? "

 

 

Victoria Mary Sackville-West est née à Knole House dans le Kent, le 9 mars 1892. Elle était la fille de Lionel Edward Sackville-West, 3ème Baron Sackville et de sa femme Victoria Sackville-West, baronne de Sackville. Très tôt, Victoria prit le prénom de Vita pour se démarquer de sa mère. Elle passa son enfance et son adolescence dans la propriété familiale, mais étant une femme elle ne put en hériter, ce qu'elle regretta toute sa vie.

En 1913, Vita Sackville-West épouse Harold Nicolson, diplomate, puis journaliste, membre du Parlement, auteur de biographies et de romans, mais aussi, un compagnon bisexuel dans ce qu'on appellerait à présent un mariage ouvert. Ils eurent tous deux des liaisons homosexuelles, ce qui n'empêcha pas une relation étroite entre les époux, comme en témoigne une correspondance presque journalière (publiée après leur mort par leur fils Nigel), et un entretien qu'ils donnèrent à la radio de la BBC après la Seconde Guerre mondiale.

Harold Nicolson, diplomate de 1909 à 1929, dont Winston Churchill fit un sous-secrétaire d'Etat à l'Information pendant une partie de la Seconde Guerre Mondiale, tint pendant trente ans, de 1936 à sa mort en 1968 un journal qui fut édité en 1966 sous le titre "Diaries and letters", traduit en français sous le titre "Journal des années tragiques (1936-1942) "(B.Grasset, 1971).

Le couple eut deux enfants, Benedict Nicolson (1914-1978), historien d'art, et Nigel Nicolson (1917-2004), politicien et écrivain. Dans les années 1930, la famille acheta le château de Sissinghurst dans la campagne du Kent, région appelée le jardin de l'Angleterre.

La relation passionnée féminine qui eut l'effet le plus marquant et le plus durable sur la vie personnelle de Vita Sackville-West eut lieu avec la romancière Violet Trefusis, fille de la courtisane Alice Keppel qui était la maîtresse officielle du roi Édouard VII. Elles se rencontrèrent lorsque Vita Sackville-West avait douze ans et Violet Trefusis dix ans, et fréquentèrent la même école pendant quelques années. Bien que toutes deux mariées,  elles partirent plusieurs fois en voyage ensemble, la plupart du temps en France, où Vita Sackville-West se déguisait en jeune homme quand elles sortaient. Leur liaison se termina mal, Violet Trefusis poursuivant Vita Sackville-West de ses assiduités alors même que Vita Sackville-West entretenait des liaisons avec d'autres femmes, mais Violet Trefusis refusa toujours cette rupture.

Le roman de Vita "Challenge" témoigne de cette histoire : Vita Sackville-West et Violet Trefusis commencèrent à écrire le livre ensemble, le personnage masculin, Julian, étant le surnom de Vita quand elle se faisait passer pour un homme. Sa mère, Lady Sackville, trouva l'autoportrait assez évident pour demander que le roman ne paraisse pas en Angleterre, son fils Nigel, cependant, en fait l'éloge : "Elle s'est battue pour le droit d'aimer, hommes et femmes, rejetant les conventions selon lesquelles le mariage exige l'amour exclusif, et que les femmes ne devraient aimer que les hommes, et les hommes uniquement les femmes. Pour cela, elle était prête à tout abandonner… Comment pourrait-elle regretter que ce savoir puisse atteindre les oreilles d'une nouvelle génération, qui plus est infiniment plus compréhensive que la sienne ? "

L'histoire d'amour la plus célèbre de Vita  Sackville-West fut celle qu'elle eut avec la grande romancière Virginia Woolf à la fin des années 1920. A la suite de cette histoire, Virginia Woolf écrivit l'un de ses romans les plus célèbres, "Orlando", décrit par le fils de Vita Sackville-West, Nigel Nicolson, comme "la plus longue et la plus charmante lettre d'amour de la littérature", une biographie fantastique dans laquelle le héros éponyme traverse les siècles et change de sexe, publié en 1928. A la fin de leur liaison, les deux femmes restèrent amies.

Parallelement, Vita Sackville West eut une carrière de poète et de romancière. En tant que poète, elle fut deux fois lauréate du Hawthornden Prize (en 1927 et en 1933), cas unique dans l'histoire de ce prix littéraire. La première année pour son long poème narratif "The Land", et la deuxième année avec ses "Collected Poems". "The Edwardians" (1930) et "All Passion Spent" (1931) sont sans doute ses romans les plus connus de nos jours. Dans le second, Lady Slane, une femme mûre, recouvre un sens de la liberté et de la fantaisie longtemps refoulé après une vie vouée aux conventions.

En 1946, elle fut faite "Companion of Honour" pour ses services rendus à la littérature. L'année suivante, elle tint une colonne hebdomadaire dans The Observer, intitulée "In your Garden". En 1948, elle devint un membre fondateur du comité des jardins du National Trust.

Vita Sackville West meurt le 2 juin 1962.

 

 

Sissinghurst sa maison.

 

 

 

SissinghurstAu début de son existence, Sissinghurst était une massive forteresse du 12ème siècle, le manoir de pierres était entouré de douves dans le plus pur style moyenâgeux, deux de ces douves subsistent toujours actuellement. L’origine du nom est saxonne et signifie "une clairière dans les bois" . Au 15ème siècle, la propriété fut achetée par la famille Baker, liée par mariage aux Sackville de Knole, dans le Kent, ancêtres de Vita Sackville-West.

Le vieux manoir en ruines fut remplacé par une impressionnante demeure en briques rouges. Ce fut la première construction de ce type dans le Kent où généralement on construisait en bois et en pierres. De cette demeure ne subsiste que l’avant où à l’origine se trouvaient les écuries d’un côté et les quartiers des serviteurs de l’autre. Au 16ème siècle, Sir Richard Baker fit construire une maison de type élisabethain, considérée comme l’une des plus belles de l’époque.

Au 18ème siècle, par contre, au gré des caprices des fortunes familiales, celles-ci changent et la demeure dut être louée au gouvernement de l’époque qui la transforma en camp d’emprisonnement pour prisonniers de guerre français ; plus de 3.000 prisonniers y furent détenus au cours des 7 années qui suivirent. Ce furent les détenus qui surnommèrent le site  "Le Château" parce que la maison leur faisait penser à un château français, à savoir un grand manoir entouré d’un immense domaine. Sissinghurst devint donc "Sissinghurst Castle" et le nom lui restera.

La guerre endommagea fortement les bâtiments dont les 2/3 se retrouvèrent démolis à la fin de la guerre. Au cours des 50 années qui suivirent, le domaine fut occupé par les pauvres de la paroisse travaillant à la ferme et dans l’usine de briques des environs. Lorsque la famille Corwallis reçut la propriété au 19ème siècle, elle construisit la grande ferme en guise d’habitation, étant donné l’état lamentable des anciens bâtiments.

C’est finalement au début du 20ème siècle que le domaine de Sissinghurst Castle sera sauvé par deux intellectuels épris de beauté et de jardinage. En 1928 le domaine fut mis en vente mais ne trouva aucun acheteur pendant deux ans. En avril 1930, Vita Sackville-West vint y jeter un coup d’œil en compagnie de son fils cadet, Nigel, qui se rendit compte avec horreur que sa mère avait bien l’intention d’acheter et vivre dans ce champ de choux.

La flamboyante écrivaine cherchait une vieille maison afin d’y créer un nouveau jardin ainsi qu’elle l’avait fait à Cospoli, Constantinople, en compagnie de son époux Harold Nicolson, alors en poste diplomatique. Sous l’œil horrifié de Nigel, Vita Sackville-West tomba éperduement amoureuse de Sissinghurst et acquit la propriété entourée d’un immense domaine à cultiver.

Vita et Harold créèrent alors un jardin reflétant totalement leurs personnalités à la fois différentes et complémentaires : elle, romantique, exaltée, adorant les recoins qui surprennent, avec une profusion de plantations ; lui plus classique et pondéré, aimant les formes plus sobres. Harold Nicolson développa un grand sens de la conception de jardins, aidé en cela par un ami du couple, Sir Edwin Lutyens (l’architecte, ami de Nathaniel Lloyd, qui contribua à sauver Great Dixter).

Les bâtiments de Sissinghurst Castle furent sauvés par l’architecte Albert Reginald Powys, secrétaire de la Société pour la Préservation des Bâtiments Anciens. C’est lui qui rendit Sissinghurst habitable et conçut également quelques murs entourant les jardins. La conception des jardins progressa rapidement et lorsqu’éclata la seconde guerre mondiale, en dehors du célèbre  "White Garden" et du "Thyme Lawn", toutes les formes étaient bien en place.

Sissinghurst Gardens est le bel exemple d’une étroite collaboration entre deux personnalités exceptionnelles et reflètent bien le côté apollinien bien ordonné des dessins d’Harold ainsi que la nature plus dionysiaque et exubérante de Vita. Cependant, ce jugement n’est pas restrictif car Harold Nicolson ne ménageait pas ses suggestions créatives pleines d’imagination et d’originalité, parfois rejetées par Vita en faveur de quelque chose de plus simple.

A travers les jardins séparés de haies d’ifs taillés, au détour d’un massif, se tiennent quelques statues choisies avec soin pour le lieu, des vases et urnes apportant une touche du passé. Une très belle promenade le long des deux douves subsistantes, emmènent le visiteur vers les lacs et pour qui en a l’envie, la promenade se poursuit bien au-delà dans les bois.

Sissinghurst est partagés en "garden rooms" dont les deux plus importantes, et plus célèbres, sont le "White Garden" et le "Rose Garden", mais que le visiteur ne restreigne surtout pas sa curiosité car toute la propriété vaut non seulement le détour, mais permet aussi d’y passer de nombreuses heures non seulement à se balader mais aussi à s’asseoir et rêver.

 

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Vita Sackville West lisant son poème "The Land".

 

 

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11 avril 2008

François René de Chateaubriand - La Vallée aux Loups

Biographie de François René de Chateaubriand.

 

 

Chateaubriand"On habite avec un coeur plein un monde vide, et sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout".

 

François-René de Chateaubriand naît le 4 novembre 1768 à Saint-Malo, au premier étage d'une maison sise rue des Juifs, l'Hôtel de la Gicquelais. Il est le dixième enfant d’une famille de la noblesse bretonne. Son père est le cadet d'une des plus anciennes baronnies de la province. Après avoir été confié aux bons soins d'une nourrice de Plancoët, aux environs de Dinan, il suit l’enseignement des pères Eudistes du collège de Dol en 1777,  puis, dès 1781, celui des Jésuites du collège de Rennes. En 1783, le jeune homme se présente à Brest à l’examen de garde de la marine, une épreuve ardue qui lui donnerait accès, après quelques années de formation, au prestigieux corps des officiers de la marine royale. Chateaubriand échoue et se décide alors à entrer dans les ordres, au collège de Dinan, projet auquel il renonce bientôt en 1785.

Suivant les vœux de son père, Chateaubriand est ensuite nommé sous-lieutenant au régiment de Navarre, à Cambrai. Il effectue à partir de 1786 de fréquents séjours à Paris et assiste ainsi en observateur attentif aux premiers événements révolutionnaires de 1789. S'effrayant à la vue des violences de la rue, il fréquente également dans la capitale les milieux littéraires et forme le projet d’un voyage en Amérique. Le départ a lieu en avril 1791, après une mise en demi-solde suite à la réorganisation de l’armée. Ce séjour, qui dure cinq mois pendant lesquels il visite Philadelphie, New York, les chutes du Niagara et la région des Grands Lacs, inspirera ses premières productions littéraires.

De retour en France en 1792, Chateaubriand se marie avec Céleste du Buisson de la Vigne, une héritière, amie de sa sœur aînée  Lucille qu’il connaît à peine. En Belgique dès le mois de juillet suivant, l'aristocrate émigre vers Trèves et s’enrôle dans l’armée des Princes pour combattre la République naissante et ses défenseurs. Il est blessé peu après pendant le siège de Thionville. Sa compagnie étant licenciée, Chateaubriand se réfugie en Angleterre. Cette vie de misère le met en contact avec les monarchistes émigrés. Il publie en 1797 un "Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes considérées dans leurs rapports avec la Révolution française".

Enfin, après huit années d’émigration, Chateaubriand revient en France avec l'identité d'un "sieur Lassagne, natif de Neufchâtel, en Suisse". Il obtient à Paris un permis de séjour puis est radié, en 1802, de la liste des émigrés. Auparavant, il publie en 1801 "Atala" puis "René" et un essai d'apologétique, le "Génie du christianisme". Ces œuvres qui obtiennent un grand succès lui valent la célébrité et feront de son auteur le chantre de la jeune génération romantique. Au mois d'avril 1802, la présentation au Premier Consul grâce à l’appui d’une de ses connaissances, ainsi qu'une dédicace opportune, lui permettent d’obtenir les faveurs de Bonaparte. Celui-ci cependant attendra une année et de multiples demandes de la part de l'écrivain avant de lui confier à un poste de secrétaire d’ambassade à Rome, puis de chargé d’affaires à Sion, dans le Valais.

Cependant, l’exécution du duc d’Enghien au mois de mars 1804 provoque une rupture définitive avec l’Empereur, marquée par une démission rendue publique. Chateaubriand ne se consacrera désormais qu’aux Lettres jusqu’en 1815. Suivant la mode du temps et poussé par son désir d'effectuer le voyage de Jérusalem, il effectue, à partir de juillet 1806, un long voyage oriental autour de la Méditerranée qu’il relate en 1811 dans son "Itinéraire de Paris à Jérusalem". Il s’en inspirera également pour la rédaction de son épopée en prose, "Les Martyrs", publiée en 1809. Entre temps, dans la presse, l'écrivain s'en prend au  "tyran"  qu'il compare à Sylla, ce qui lui vaut d'être poursuivi par la police impériale.

Chateaubriand est élu à l’Académie Française en 1811. Il contribue néanmoins au retour de Louis XVIII au pouvoir en publiant au mois de mars 1814 un pamphlet intitulé "De Buonaparte et des Bourbons". L'écrivain joue désormais un rôle dans la vie politique de la Restauration en soutenant la droite légitimiste par son action dans la presse parisienne. Au mois d'octobre 1818, aux côtés de Louis de Bonald et Félicité de Lamennais, il fonde ainsi un journal semi- périodique, Le Conservateur. Cette feuille politique, au tirage modeste (7.000 à 8.000 exemplaires), a néanmoins une grande influence sur l'opinion. Elle paraîtra pendant les deux années qui suivent. Nommé pair de France, Chateaubriand effectue de fréquents séjours à l’étranger comme ministre plénipotentiaire à Berlin en 1820, puis en tant qu’ambassadeur à Londres en 1822.

L’année 1823 constitue l’apogée de sa carrière politique. Nommé Ministre des Affaires Étrangères, le 8 décembre 1822, il organise l'année suivante une expédition de l’armée française en Espagne, destinée à restaurer le roi Alphonse VII dans ses droits face à la poussée libérale. Chateaubriand contribue ainsi, suivant ses convictions politiques, à la réaction absolutiste dans l’Europe du Congrès de Vienne. Déchu de ses fonctions le 6 juin 1824 "tel un laquais", il se place à la tête des opposants de droite au ministère Villèle. L'écrivain mène alors dans Le Journal des Débats une inlassable campagne d’opposition à sa politique trop mesquinement financière, à sa volonté de limiter la liberté de la presse. L'écrivain se consacre également à la publication de ses œuvres complètes. Nommé ambassadeur à Rome par Charles X en 1828, il démissionne l’année suivante pour s’opposer à la formation du ministère Polignac.

Après la chute de Charles X en 1830, Chateaubriand refuse de se rallier à Louis-Philippe Ier et à l’orléanisme, pour rester fidèle à la légitimité. Il publie ainsi quelques opuscules politiques, "De la Restauration et de la monarchie élective" en 1831 notamment. Inquiété lors de l’équipée de la duchesse de Berry à qui il apporte son soutien, Chateaubriand est accusé de complot contre l'État au mois de juin 1832. Il effectue d'ailleurs un court séjour en prison  quelques mois plus tard à la suite de la publication de son "Mémoire sur la captivité de la Duchesse de Berry". L'écrivain se rend ensuite à plusieurs reprises en Bohème auprès de Charles X exilé. Cette activité légitimiste se poursuit en 1843 et en 1845, lorsqu’il rejoint le Comte de Chambord à Londres, puis à Venise. Cette période est également celle de la publication de ses dernières œuvres : "les Mémoires d’outre-tombe" (1841) auxquelles il travaille depuis plus de trente ans et une "Vie de Rancé" (1844).

François-René de Chateaubriand décède à Paris le 4 juillet 1848 après avoir vu la chute du dernier des rois de France et l’avènement de la Seconde République. Solitaire et symbolique, sa tombe se dresse conformément à ses vœux près de Saint Malo, dans l’îlot du Grand Bé, face à la mer. Son épitaphe est le suivant : "Un grand écrivain français a voulu reposer ici, pour n'entendre que la mer et le vent. Passant, respecte sa dernière volonté".

 

 

La Vallée aux Loups sa demeure.

 

 

 

La_Vall_e_aux_LoupsEn des temps bien reculés, ce lieu était un vallon sauvage dont les hauts taillis hantés par des cerfs, des chevreuils et des sangliers étaient devenus un terrain de chasse privilégié pour les loups. Les rares habitants, laboureurs ou vignerons des alentours, l'appellèrent "Val des Loups" ou "Val aux Loups" avant que la tradition ne fixe le nom en "Vallée aux Loups".

Son histoire se confond avec celle de ses nombreux propriétaires : du seigneur de Châtenay au prieur de l'Abbaye Sainte-Geneviève à la fin du XIIe siècle ou à la duchesse du Maine au XVIIe siècle.

En 1783, un brasseur du faubourg Saint-Marcel à Paris, André-Arnoult Aclocque achète une clairière et y bâtit une petite maison de plaisance, d'un étage, complétée de plusieurs dépendances qui donneront à l'ensemble le caractère d'une exploitation rurale, entourée par des taillis et un petit bois de chênes, de frênes et de châtaigniers.

Lors du premier assaut du Palais des Tuileries en juin 1792, Aclocque, alors chef de légion de la Garde nationale, aurait, par ses conseils avisés, évité le pire : Louis XVI, coiffé du bonnet phrygien orné de la cocarde tricolore et entouré de sa famille, avait paru au balcon, levé son verre à la santé de la Nation, et calmé ainsi les assaillants après de nombreuses heures d'incertitude. Marie-Antoinette, reconnaissante, aurait promis de venir remercier son défenseur, la tradition veut qu'André-Arnoult Aclocque ait fait construire en quelques jours un pavillon en brique et en pierre, la future "Tour Velléda", pour accueillir dignement sa souveraine.

Avec la Terreur, André-Arnoult Aclocque sera persécuté et devra se dessaisir de son domaine, pour se réfugier à Sens. Sous l'Empire, on le trouve associé dans la célèbre conserverie de vinaigre et de moutarde Maille.

Au cours des années qui suivent, la Vallée-aux-Loups changera dix fois de propriétaire ; objet de spéculation, elle atteindra 500 000 livres, en 1795. Prix record.

De sauvage, la Vallée-aux-Loups était devenue, au début du XIXe siècle, un site civilisé et aimable : autour du petit village d'Aulnay s'élevaient de belles propriétés de plaisance, construites par de grands seigneurs (Ségur, Girardin), le sénateur d'Empire Lenoir-Laroche, protecteur de l'illuministe Saint-Martin, des poètes et des musiciens.

 

Exilé par Napoléon à "au moins deux lieues de Paris" à cause de l’article qu’il a écrit dans le "Mercure de France", Chateaubriand achète, le 22 août 1807, le domaine de la Vallée-aux- Loups, situé dans le hameau d’Aulnay.

Dès ses premières visites, la Vallée-aux- Loups plaît à Chateaubriand. Il écrit en 1811, dans ses "Mémoires d’Outre- Tombe" : "À mon retour de la Terre Sainte, j’achèterai près du hameau d’Aulnay une maison de jardinier, cachée parmi les collines couvertes de bois. Le terrain inégal et sablonneux descendant de cette maison n’était qu’un verger sauvage au bout duquel se trouvaient une ravine et un taillis de châtaigniers. Cet étroit espace me parut propre à renfermer mes longues espérances".

Chateaubriand fait entreprendre des travaux de réparation dans la maison, et s’y installe avec sa femme. À la Vallée-aux-Loups, Chateaubriand fait oeuvre de jardinier et de poète, mettant ainsi en accord ses aspirations et sa vie quotidienne. C’est avec plaisir que Chateaubriand crée le parc de la Vallée-aux-Loups, guidé par ses souvenirs et ses voyages.

Au fil du temps, le parc s’enrichit de nouvelles plantations. Chateaubriand ne verra pas grandir ses petits arbres jusqu’à leur maturité, car la Restauration lui est plus hostile que l’Empire. Déchu de ses fonctions de ministre, il se retrouve dans une situation financière catastrophique. Le domaine de la Vallée-aux-Loups est mis en loterie. Sur les instances de Madame Récamier, le domaine est acheté par Matthieu de Montmorency, ami et créancier de Chateaubriand.

Chateaubriand vécut à la Vallée-aux- Loups de 1807 à 1818. Aujourd’hui, la maison a été complètement restaurée à l’image de ce qu’elle était quand Chateaubriand y vivait. Propriété du Département des Hauts-de-Seine, elle fait partie du Parc départemental de la Vallée-aux-Loups.

 

 

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27 février 2008

Montaigne et sa tour

 

Biographie de Montaigne.

 

 

 

Montaigne_Dumonstier"Qui apprendrait les hommes à mourir, leur apprendrait à vivre".

 

Né le 28 février 1533 au château de Montaigne en Périgord, Michel Eyquem de Montaigne est issu d'une famille de négociants bordelais. Son arrière grand-père, Ramon Eyquem, fait l'acquisition en 1477 de cette maison forte du XIVème siècle, et accède ainsi au noble statut de Seigneur de Montaigne qu'il lèguera à ses enfants et petits-enfants. De ces derniers, Pierre Eyquem est le premier à quitter le comptoir familial pour venir s'installer dans la demeure périgourdine qu'il fait aménager et fortifier. De son mariage avec Antoinette de Louppes, fille d'un marchand toulousain, il aura huit enfants dont Michel est l'aîné.

Elevé en nourrice dans le petit village voisin de Papassus, le jeune Michel Eyquem reçoit à son retour au château familial une éducation peu ordinaire: réveillé chaque matin au son de l'épinette "afin de ne pas lui abîmer sa tendre cervelle", il apprend très tôt le latin qu'il parle couramment dès l'âge de sept ans, conversant tout naturellement avec les domestiques employés à Montaigne.

Scolarisé au collège de Guyenne à Bordeaux, il y brille rapidement par son aisance à pratiquer la discussion et la joute rhétorique, et par son goût pour le théâtre.

Après des études de droit, il débute sa carrière en 1554 en tant que conseiller à la Cour des Aides de Périgueux, puis au Parlement de Bordeaux où il siège durant presque 15 ans. C'est donc au palais de l'Ombrière qu'il fait la connaissance d'Etienne de la Boétie, de trois ans son aîné, humaniste et poète, auteur du "discours de la servitude volontaire", hymne véhément à la liberté civique.Leur amitié profonde inspirera à Montaigne cette célèbre phrase "Parce que c'était lui, parce que c'était moi" (Essai I, 28). La mort prématurée de la Boétie, emporté par la peste en 1563, met un terme tragique à cette noble affection, et laisse Montaigne dans une grande solitude que son mariage en 1565 avec Françoise de la Chassaigne, fille d'un de ses collègues au Parlement, ne viendra pas apaiser. De cette union tendre et fidèle, "à la vieille Françoise", naquirent six filles dont une seule, Eléonore, survécut.

La mort de son père en 1568, "le meilleur des pères qui furent oncques", le laisse à la tête d'une grosse fortune et du domaine de Montaigne. Il s'y retire deux ans plus tard, après avoir vendu sa charge de parlementaire, dans le but de "se reposer sur le sein des doctes Vierges dans la paix et la sérénité" et d'y franchir "les jours qui lui restent à vivre". Il consacre alors la plupart de son temps à la méditation et à la lecture des quelque mille ouvrages rassemblés dans sa "librairie", "belle entre les librairies de village", aménagée au dernier étage de cette tour qui devient son repaire. Il s'y retire souvent, fuyant les contraintes familiales et professionnelles: "C'est là mon siège. J'essaie à m'en rendre la domination pure, et à soustraire ce seul coin à la communauté conjugale, et filiale, et civile". S'appropriant la pièce, il fait graver sur les poutres du plafond des maximes du scepticisme antique et des sentences tirées de l'Ecriture Sainte, qui forment encore aujourd'hui un témoignage émouvant de sa pensée humaniste: "Je suis homme, rien de ce qui est humain ne m'est étranger" (Térence). Il commence également à coucher par écrit le fruit de ses réflexions, ses "Essais" dont il publie le premier recueil en deux tomes en 1580: "Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice: car c'est moi que je peins".

Afin de soigner sa gravelle (calcul rénal), maladie héréditaire, dont il souffre depuis quelques années, Montaigne décide de tenter les cures thermales dans les villes d'eaux réputées à travers l'Europe. Il quitte sa retraite en juin 1580, accompagné de son frère et de trois autres jeunes nobles. Après un passage à Paris où il présente ses "Essais" au roi Henri III, il se rend en Suisse, puis en Allemagne et enfin en Italie. Il y apprend l'italien et obtient la citoyenneté romaine. Il rapporte son périple dans son Journal de voyage, dont le manuscrit, conservé pendant presque 200 ans au château à l'insu de tous, sera publié lors de sa découverte en 1774. Le coffre en cuir clouté dans lequel il a été retrouvé est encore visible dans la chambre de la tour.

Le 7 septembre 1581, une lettre de France l'informe de son élection à la mairie de Bordeaux. Pressé par Henri III, il entreprend le voyage de retour. Bien que réélu à la fin de son mandat en 1583, sa charge ne l'accapare point et il continue la rédaction de ses "Essais": Il publie en 1582 une seconde édition enrichie d'additions. Nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du roi de France en 1573, Montaigne a servi fidèlement Henri III. Après avoir pris activement part à la guerre civile jusqu'en 1577, le nouveau maire de Bordeaux entretint des relations amicales avec le maréchal de Matignon, lieutenant général du roi de Navarre et par ses qualités de négociation et de diplomatie, tenta de rapprocher Henri III et son beau-frère Henri de Navarre, futur Henri IV. Ce dernier vint même trouver Montaigne chez lui à deux reprises, à la recherche des sages conseils qu'il ne manquait pas de lui donner.Le maître des lieux mettait alors à la disposition du futur roi et de sa suite le gîte et le couvert, et pour leur loisir, les deux hommes se lançaient à la chasse au cerf dans les bois du domaine. A la mort d'Henri III, le Béarnais devenant alors le roi de France légitime, Montaigne lui témoigne son attachement.

Ses charges politiques ne l'empêchent pas d'écrire: à la fin de son second mandat, en 1585, il se remet à la tâche et prépare une nouvelle édition des "Essais" qu'il publie à Paris en 1588, additionnée d'un troisième tome. C'est à cette occasion qu'il fait la connaissance d'une jeune fille originaire de Picardie, Marie Le Jars de Gournay, avec qui il se lie d'amitié, une amitié faite de tendresse et d'admiration qui vient éclairer ses dernières années. En effet, très affaibli par sa gravelle, il reste le plus souvent en sa librairie où il prépare une quatrième édition des Essais qui ne verra le jour qu'après sa mort, en 1595, grâce au travail de celle qu'il appelait sa "fille d'alliance", Marie de Gournay, qui en assura ainsi la postérité. Les deux dernières années de sa vie, c'est de sa chambre aménagée au second niveau de sa tour qu'il écoute les offices célébrés dans la petite chapelle seigneuriale au rez-de-chaussée, grâce à un conduit acoustique aménagé dans le mur, n'ayant plus la force de descendre ses escaliers. Le 13 septembre 1592, sentant ses derniers instants arriver, il fait venir auprès de lui ses plus proches voisins afin de prendre congé d'eux. En leur présence il fait dire une dernière messe et rend le dernier soupir à l'instant même de l'Elévation. Il a 59 ans.

"Que sais-je ?" était sa devise et quand on lui demandait d'où il était, il répondait, suivant l'exemple de Socrate : "je suis du monde", refusant toute étiquette géographique et par la même toute discrimination entre les Hommes. Il n'était pas à cheval sur les principes d'une rigueur étriquée, mais bien plus enclin à la tolérance entre les êtres et au respect de la différence tant sociale que religieuse. Il a posé les premiers fondements de l'Humanisme , ce courant de pensée qui veut que la société soit faite pour servir l'Homme et non l'inverse, cette philosophie qui replace l'humain au centre de la réflexion et qui conduit au respect d'autrui. Défenseur de la nécessité de communiquer, il était pétri d'esprit de justice et d'équité et a toujours prôné le dialogue comme remède à la violence et la réflexion comme préalable à l'action.

 

 

Montaigne son chateau.

 

 

 

183751348_c3d804154fDe la terrasse, le regard se perd à l'horizon. Des forêts, deux ou trois villages clairsemés, des champs, des vignes dessinent un paysage serein aux confins de la Guyenne et de la Dordogne. Rien ou presque n'a changé : pas de pins alors, mais des chênes, des châtaigniers et du blé. Au fond de la vallée serpente la Lidoire, frontière naturelle entre Anglais et Français, Protestants et Catholiques. Le château de Montaigne, fief de l'archevêque de Bordeaux en pays protestant, ancienne maison forte, en surveille les accès de sa position dominante.

Des 600 hectares de bonnes terres acquises par le bisaïeul de l'écrivain, augmentées par son père et entretenues par lui, il reste un bergerac rouge de bonne tenue et un blanc moelleux des Côtes de Montravel qu'apprécia, dit-on, Henri de Navarre quand il fut son hôte, à trois reprises.

La région est alors déchirée par les guerres de religion et la position du château n'est pas sans rappeler le rôle de médiateur de Michel de Montaigne. Non pas indifférent mais tolérant, ce catholique qui fait sonner sa cloche et écoute la messe tous les jours entretient de bons rapports avec ses voisins protestants et joue un rôle de première importance dans le conflit qui partage son temps. Paix et guerre, piété et tolérance, solitude et sociabilité, sédentarité et goût du voyage, faut-il s'étonner si l'une des maximes peintes dans son cabinet affirme : "Toute parole a son contraire", et une autre : "Sans pencher d'aucun côté".

Pour le visiteur qui découvre Saint-Michel de Montaigne, le plus étonnant est sans doute la situation retirée du domaine, son calme. Du vivant de l'écrivain, y règne l'agitation des grandes propriétés agricoles : charrues, chevaux, volailles, valets, servantes vont et viennent dans la grande cour carrée.

La fameuse Tour ronde qu'il s'est attribuée pour ses appartements privés, la seule encore intacte avec un fragment du mur d'enceinte, n'est pas seulement une retraite qui lui permet de se mettre à l'abri des "picoreurs". C'est aussi une position stratégique. Avec six mètres d'épaisseur à la base, quatre mètres puis cinquante centimètres, la dimension des pièces est en relation avec leur usage : la chapelle, couverte de fresques et d'armoiries en grande partie effacées, puis sa chambre et sa garde-robe, et au sommet, sa  "librairie", bibliothèque et cabinet de travail. Les murs de la chambre étaient entièrement décorés de peintures dont les thèmes rendaient hommage à Pierre, le père adoré. Michel aime y coucher "dur et seul, à la royale, un peu bien couvert". Sa femme loge en face, dans la Tour Trachère, dite de Madame. Après tout, remarque l'auteur des "Essais", "nous n'avons pas fait marché, en nous mariant, de nous tenir accoués l'un à l'autre..."

Mais pour le lecteur de Montaigne, c'est bien sûr la librairie qui captive l'émotion. Plus de quatre siècles ont passé. Venez hors saison. La description qu'il en donne, ayez-la en mémoire ou à la main, il n'en est pas de meilleure. Imaginez le millier de livres aux reliures brillantes rangés à plat le long des parois arrondies, la lumière bleutée des "trois vues de libre prospect", l'espace libre du dallage où le pas de Montaigne résonne quand il pense en marchant, levez la tête vers les poutres où il a fait graver ou peindre ses maximes préférées, effacées et recouvertes au gré de ses lectures. "Misérable à mon gré qui n'a chez soi où être à soi, où se faire particulièrement la cour, où se cacher ! L'ambition paie bien ses gens de les tenir toujours en montre, comme la statue d'un marché... ils n'ont pas seulement leur retrait pour retraite".

Passé entre les mains de plusieurs propriétaires, entièrement détruit par un incendie en 1885, reconstruit par Pierre Magne, le château appartient aujourd'hui à l'une de ses descendantes qui l'habite. Les vingt hectares de vignes constituent, avec les entrées, l'essentiel des revenus de cette propriété privée (on peut commander ce vin). Depuis juin 1999, un guide assure en permanence les visites de la Tour. Un nouvel essor est donné par le responsable du site, Monsieur Delpit. Il faut espérer qu'un travail de restauration permettra de remettre en état certaines parties très abîmées de ce patrimoine inestimable, classé depuis 1952.

Une autre expérience, passionnante, est en cours. Un groupe de chercheurs de l'Université de Bordeaux, s'inspirant des travaux sur les temples égyptiens, travaille à la reconstitution virtuelle du château. Toutes les données fournies par les informations iconographiques et écrites devraient permettre de retrouver sa structure originelle grâce au travail conjoint d'un informaticien, d'un archéologue, d'un architecte et d'une historienne, Anne-Marie Cocula. Un CDRom et un livre sont prévus. Gageons que cet  "essai" aurait titillé la curiosité et la réflexion de Montaigne !

Evelyne Bloch-Dano.

 

 

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Les sentences de la librairie de Montaigne.

 

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21 février 2008

John Keats - Londres

 

Biographie de John Keats.

 

 

 

keats"La seule façon de renforcer notre intelligence est de n'avoir d'idées arrêtées sur rien,  de laisser l'esprit accueillir toutes les pensées".

 

John Keats, poète britannique né le 31 octobre 1795 à Finsbury Pavement, près de Londres, mort le 24 février 1821 à Rome des suites de la tuberculose, est considéré comme un des meilleurs représentants du romantisme au Royaume-Uni.

Issu d'un milieu modeste, son père meurt alors qu'il a huit ans, laissant sa mère avec quatre enfants à charge. Celle-ci se remarie la même année, mais le mariage ne dure pas. Elle déménage pour Edmonton et, lorsqu'elle contracte la tuberculose, confie ses enfants à leur grand-mère, qui elle-même en laisse la garde à un couple qu'elle paie pour leur éducation.
A l'école, John Keats est déjà un grand lecteur. Pourtant, il commence un apprentissage d'apothicaire en 1811. Sa mère est morte l'année précédente. En 1814, il retourne à Londres et étudie au Guy's Hospital. Cette même année, il écrit son premier poème. Il obtient son diplôme d'apothicaire en 1815 et exerce un temps, avant de se consacrer entièrement à l'écriture. Il rencontre alors très rapidement des artistes renommés de son temps tels que Leigh Hunt, Percy B. Shelley ou bien Benjamin Robert Haydon. Leigh Hunt l'aida d'ailleurs à publier son premier poème, "Lines in Imitation of Spencer", dans un magazine en mai 1816.

En 1817, il fait publier un premier recueil, intitulé "Poems", qui ne parvient pas à toucher le public. Délaissé par son frère George, parti s'installer aux Amériques, il tente d'aider son frère Tom à sortir du piège de l'alcool. Ce dernier finit cependant par mourir en 1818. C'est durant cette période que Keats travaille à sa première grande œuvre, "Endymion", qui parait en 1818. Il s'agit d'un poème narratif étalé sur quatre ouvrages et inspiré par la mythologie grecque : Endymion fut endormi par Séléné (la Lune) indéfiniment pour préserver sa beauté. Il reçoit un accueil critique très négatif.Malgré cela, il est entouré et soutenu par les grands romantiques anglais, avec au premier rang d'entre eux Shelley et Lord Byron.
C'est également durant cette période qu'il ressent les premiers signes de sa maladie.

En 1820, il fait publier "Hyperion" (Hypérion fait partie de la famille des Titans dans la Grèce Antique). La même année paraissent différentes ballades et odes, telles que "Lamia", "Isabella", "Ode To A Nightingale", "Ode On A Grecian Urn", "Ode To Psyche". Ces publications lui apportent enfin la reconnaissance. Trop pauvre pour épouser la femme qu'il aime et sérieusement diminué par la tuberculose, ses poèmes se teintent de tristesse. A la fin de l'été, les médecins lui conseillent d'éviter l'hiver anglais et de partir pour l'Italie. Déclinant l'invitation de Shelley de le rejoindre à Pise, il voyage accompagné de son dernier ami, Joseph Severn. Après avoir séjourné à Naples, il s'installe à Rome, où il rend son dernier soupir. Il fait inscrire comme épitaphe  "Here lies one whose name was writ in water" (Ici repose celui dont le nom était écrit dans l'eau). Il était fiancé à Fanny Brawne, restée au pays.

 

Malgré la brièveté de sa vie et de son oeuvre,John Keats est considéré comme un des plus grands poètes du romantisme anglais, dont l'écriture comme la vie incarnent toutes les dimensions. Il est une grande influence pour les artistes qui lui ont succédé, la génération des préraphaélites, et son univers, entre beauté et mort, constitue la trame de fond des cycles Endymion et Hyperion écrits par Dan Simmons, auteur de science fiction.

 

 

Sa maison à Londres.

 

 

Cette maison est un monument dédié au bonheur, on y trouve une collection importante de manuscrits, de livres annotés, de lettres et d'autres souvenirs de la vie du poète, son lit, sa bague de fiançailles que Fanny continua à porter jusqu'à sa mort. Un lieu pour les Romantiques impénitents.

 

 

 

KeatsHouseLoin des bruits de la ville,  le quartier d'Hampstead Heath est un lieu de prédilection pour la pêche, les maquettes de bateaux, le cerf-volant et l'équitation et, en été, la baignade dans trois des nombreux étangs de la lande. La popularité de Hampstead a commencé au dix-huitième siècle quand les nobles venaient "prendre les eaux" des sources locales. Hampstead est l'un des quartiers historiques de Londres les mieux préservés.

La maison de Hampstead fut construite en 1815. Keats n'y vint que l'année suivante pour rendre visite à Leigh Hunt, poète et journaliste ultra libéral, qui lui présenta ses amis et voisins Dilke et Brown.

A la mi-avril 1817, Keats décidait de les rejoindre avec ses deux frères, George et Tom. Hélas, l'année suivante George émigrait en Amérique et Tom mourait de tuberculose miné par l'alcool, en décembre.

Deux ans plus tard, Dilke prenait pour locataire une jeune veuve, du nom de Brawne, dont la fille aînée, Fanny, était âgée de dix-huit ans. Elles partageaient le jardin de Keats qui, en mai écrivit l'"Ode to a nightingale". Charles Armitage Brown a relaté les circonstances : "Au printemps de 1819, un rossignol avait fait son nid près de ma maison. Son chant donnait à Keats une joie tranquille et continuelle. Un matin il porta sa chaise de la table du petit déjeuner sous un prunier de la pelouse, où il resta assis une heure ou deux. Quand il revint à la maison, je vis qu'il tenait à la main quelques bouts de papier et qu'il les fourrait doucement derrière des livres". C'était "l'Ode au rossignol".

 

Nous n'avons, en France, aucune bonne traduction des Romantiques anglais et Keats est peut être le plus mal traduit d'entre eux, le plus difficile aussi.

 

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Tout sur John Keats.

 

 

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2 avril 2008

Jean Racine - Port Royal

Biographie de Jean Racine.

 

 

Jean_Racine"On ne peut vaincre sa destinée".

 

Racine naît en 1639. Orphelin à trois ans, issu d'une famille de petits bourgeois proches des milieux jansénistes, Racine est admis aux Petites Ecoles de Port Royal grâce à la protection de sa grand mère. Il y est élève jusqu'en 1653. Le jansénisme est condamné cette même année. Il poursuit sa scolarité au collège de Beauvais, à Paris, avant de revenir à Port Royal en 1655, à l'Ecole des Granges. En 1658, il suit les cours de logique du collège d'Harcourt, à Paris. L'enseignement qu'il reçoit est fondé sur l'étude de la Bible, de la rhétorique et des auteurs grecs et latins qu'il lit à livre ouvert. Cette solide culture antique lui fournira de nombreuses sources d'inspiration et de réflexion pour son théâtre.

Racine est ambitieux et compte faire carrière dans le monde. Depuis la prise du pouvoir par Louis XIV à la mort de Mazarin, en 1661, la "jeune cour" qui entoure le monarque mène une vie de plaisirs et de raffinement. Il prend ses distances avec ses maîtres de Port Royal, peu favorables à ses projets, et assez mal vus à l'époque. Cet éloignement ne constitue cependant pas une rupture. Après quelques poèmes et une première tragédie, "La Thébaïde", jouée par Molière sans beaucoup de succès, il emporte une première victoire en 1665 avec "Alexandre", pièce à la gloire de Louis XIV. A cette occasion, il se brouille avec Molière en confiant l'exécution de sa pièce à une autre troupe : depuis "Tartuffe", interdit en 1664, ce dernier n'est plus indiqué pour servir les vues du jeune auteur en quête de gloire. L'année suivante voit sa rupture avec Port Royal : Racine répond violemment aux jansénistes en affectant de prendre pour lui l'accusation d'être un "empoisonneur public". C'est également pour lui l'occasion de défendre le théâtre, qui fait partie selon lui des choses qui sans être saintes sont innocentes.

Durant cette période, il se lie d'amitié avec La Fontaine (1659) et Boileau (1663).

Son premier véritable triomphe est "Andromaque", qui fait pleurer avec délectation mondains et courtisans en 1667. Au faîte de sa gloire, il entreprend même de rivaliser avec Molière avec sa comédie "Les Plaideurs" en 1668. Alors que Corneille commence à passer de mode, il s'impose sur son terrain avec deux pièces dont le sujet est emprunté à l'histoire romaine, "Britannicus" en 1669 et "Bérénice" en 1670, qui l'emporte dans le coeur du public sur la pièce rivale, "Tite et Bérénice". Suivent "Bajazet", orientale et sanglante, en 1672, les rebondissements de "Mithridate" en 1673, "Iphigénie en Aulide" en 1674. Les préfaces de ces pièces montrent à quel point Racine est soucieux d'explorer les virtualités du genre et de justifier ses choix esthétiques.

L'année de la mort de Molière, en 1673, l'Académie Française lui ouvre ses portes. Il est anobli en 1674 et se voit attribuer la charge lucrative de trésorier de France. Succès, carrière, amour (la Champmeslé, tragédienne adulée, est sa maîtresse), tout lui sourit.

Quelques résistances commencent à apparaître à ce succès vertigineux. D'abord le genre lyrique, de plus en plus en faveur avec notamment les opéras de Lully, constitue un nouveau rival quand Racine semblait avoir triomphé de tous les précédents.

1677, la représentation de "Phèdre" est l'occasion d'affrontements plus aigus qu'à l'accoutumée avec le parti cornélien. Duels de sonnets, injures, menaces de bastonnade, l'affaire est suffisamment sérieuse pour nécessiter l'intervention de Monsieur, frère du roi.

Il restait au roi de la tragédie une marche à gravir pour parvenir au sommet : c'est chose faite quand il devient en 1677 historiographe du roi avec Boileau.

Racine prend alors ses distances avec le théâtre et par la même occasion, se rapproche de Port Royal. Dans le même temps grandit la dévotion du roi qui épouse en 1684 Mme de Maintenon : l'édit de Nantes est révoqué l'année suivante.

Ses deux dernières tragédies, "Esther" en 1689 et "Athalie" en 1691, d'inspiration bibliques, sont commandées par la nouvelle femme du roi pour les demoiselles de Saint-Cyr.

Racine s'éteint en 1699, toujours en grâce. Il est enterré à Port Royal. Ses cendres, ainsi que celles de Pascal, ont été transférées en 1711 à l'église Saint-Etienne-du-Mont, à Paris.

L'éducation de Racine le lie pour toujours au jansénisme, même s'il a pris au cours de sa carrière des distances avec Port-Royal. Jansénius (1585-1638) est le fondateur de cette doctrine austère et pessimiste : damné depuis le péché originel, l'homme est irrémédiablement séparé de Dieu, et son destin est fixé par lui. Pourtant, la bonté divine permet de sauver certains hommes, sans qu'ils puissent jamais en avoir la certitude, si exemplaire soit leur vie : c'est la grâce efficace. On peut retrouver ce pessimisme dans le destin des personnages de Racine, et leur sentiment d'abandon face à un Dieu qui ne dévoile pas ses desseins.

 

 

 

Port Royal sa demeure.

 

 

 

exterieur_granges_1_courRacine et Port-Royal, c'est d'abord une histoire de famille, et ce même avant sa naissance à la Ferté-Milon en décembre 1639 : une grand-tante maternelle, veuve, s'était retirée à l'abbaye en 1625, une autre, du côté de la branche paternelle, la suivit. En 1642, Agnès Desmoulins, tante de Racine, avec qui il nouera des liens d'affection très forts, étant orphelin (mort de sa mère en 1641 puis de son père en 1643), entre comme religieuse à Port-Royal des Champs sous le nom de mère Agnès de Sainte-Thècle. Sept ans plus tard, sa mère, Marie Desmoulins, marraine, grand-mère et tutrice de Jean Racine, devenue veuve, l'y rejoint, emmenant avec elle son petit-fils. L'enfant est accueilli chaleureusement, intègre les écoles des Solitaires où il est pensionnaire, sans y payer de pension, par respect pour sa situation sociale et en reconnaissance des services rendus par sa famille tant aux religieuses qu'aux Messieurs de Port-Royal.

À l'école, située dans la maison même de ceux-ci (le logis des Solitaires), il retrouve ses cousins et se lie rapidement d'affection pour ses maîtres, plus particulièrement avec Antoine Le Maître qu'il appelle "papa". Il se fait des amis parmi les élèves, tel le duc de Chevreuse qui l'introduit dans le milieu des Luynes. À l'abbaye, dans le parloir, il revoit sa chère Agnès.

Le lieu principal de vie de Racine est le plateau des Granges, occupé par la ferme de l'abbaye, un impressionnant ensemble architectural disposé autour d'une cour rectangulaire (logis des fermiers, maison des Solitaires qui sert d'école jusqu'à une extension élevée en 1651-1652 pour abriter exclusivement les Petites Écoles, trois granges, une étable, une écurie, une bergerie, un pressoir), 150 hectares de terres labourées bordées par 190 hectares de bois, propriété des religieuses. Terres et forêt sont situées au nord du Plateau. Côté sud, un parc de 10 hectares qui descend de façon abrupte vers un vallon, les Solitaires y ont planté de la vigne, un potager, un verger.

Aux heures de loisir, les enfants partagent la vie de la ferme, se dispersent dans les futaies, courent sur les pelouses ou y jouent à la balle ou au volant. Faisait partie du programme d'une journée scolaire, une participation aux travaux agricoles et arboricoles, spécialement dans le verger, planté et soigné scrupuleusement par Arnaud d'Andilly, frère aîné de l'abbesse réformatrice.
La terre était fertile, l'orientation du terrain favorable : les meilleurs fruits (et spécialement les pavis, sorte de pêches) étaient envoyés sur les tables royales et aristocratiques ou vendus en faveur des pauvres.

Outre l'affection et l'apprentissage du calme et de la beauté que lui procure Port-Royal, Racine y acquiert une éducation de l'esprit et une formation de l'âme qui marquèrent sa vie et son œuvre.


À la vocation agricole de la ferme, les Solitaires avaient ajouté une vocation intellectuelle et pédagogique. Les élèves sont internes, ne profitent que de trois semaines de vacances à l'automne, connaissent des journées longues (5 ou 6 heures du matin à 21 heures) et bien remplies. Leur pédagogie est moderne (livres scolaires en français, suppression du châtiment corporel), universelle (culture classique, langues vivantes, histoire et géographie, mathématiques, instruction religieuse), exigeante (application, ordre, persévérance, précision), vivante (explication des grandes œuvres pour la maîtrise de la langue et la formation du jugement).

Antoine Le Maître, avocat, sensibilise Racine au bien parler et au bien écrire, par des échanges verbaux, des exercices de diction et de versification, par des traductions de textes latins et grecs. Claude Lancelot, helléniste, insiste sur la culture classique, l'apprentissage de l'italien et de l'espagnol. Jean Hamon, médecin dévoué et compétent, arrivé à Port-Royal en 1650, est un grand latiniste et un bon écrivain. Pédagogues, les Messieurs sont aussi des directeurs de conscience, des moralistes.
Port-Royal est enfin une école de caractère : on y enseigne et on y fait pratiquer la modestie, l'honnêteté, la pudeur, l'exigence envers soi-même, le souci de l'autre.

Racine quitte les Granges pour le collège de Beauvais, en octobre 1653. Il y revient en septembre 1655 pour suivre la Rhétorique. En mars 1656, maîtres et élèves sont dispersés sur ordre royal pour quelques mois.

Ce n'est pas la première fois que le séjour de Racine aux Petites Écoles est brutalement interrompu (en 1651 pendant la Fronde et en 1653). Cette fois-ci, l'adolescent ne s'éloigne pas : il partage son temps entre l'abbaye et Vaumurier, chez le duc de Luynes. Depuis son retour, la vie à Port-Royal était mouvementée à cause de la querelle qui opposait les théologiens de la Sorbonne et les Jésuites aux gens de Port-Royal, traités par eux avec mépris de Jansénistes. Antoine Arnauld, frère cadet de mère Angélique, était accusé de soutenir les thèses proposées par Cornélius Jansens, théologien de Louvain décédé en 1638, sur les écrits de Saint-Augustin et son analyse de la grâce divine. Un procès est engagé contre Arnauld qui demande à Pascal de lui écrire sa défense. Hébergé aux Granges en janvier 1656, après un premier séjour en janvier 1655, Pascal rédige alors la première des "Provinciales", revenant là en juillet pour y écrire la seizième.

Même si les Solitaires souhaitaient que leurs élèves soient éloignés des querelles théologiques qui sévissaient, on peut penser que Racine croisa Pascal et a profité du mécanisme que ce dernier mit au point pour faciliter l'extraction d'eau du puits de la ferme. Entre ces deux séjours de Pascal au cours de l'année 1656, l'école est donc suspendue. Antoine Le Maître, réfugié à Paris, charge Racine d'entretenir sa bibliothèque restée sur place et lui adresse ce conseil : "Il faut tâcher de profiter de cette persécution et de faire qu'elle nous serve à nous détacher du monde qui nous paraît si ennemi de la piété". Quelque temps plus tard, Racine est au courant par Nicolas Vitart de l'édition clandestine des "Provinciales" ; il en connaît le texte non seulement pour en avoir entendu parler mais aussi pour travailler dessus comme exercice de thème latin donné par Nicole qui en préparait la traduction.

Très tôt Racine comprit que Port-Royal était le lieu privilégié du Beau, du Bon et du Bien tant dans l'environnement naturel et humain de sa vie que dans le déroulement de celle-ci. Port-Royal fut pour lui non seulement une école de culture générale mais aussi un centre spirituel dont il subit l'influence morale et religieuse. Son apprentissage de la vie et du monde y fut complet et concret, à un âge décisif de la formation de l'esprit et de l'âme.

 

Racine avait su se laisser conduire, quand il arrive à Paris, libre, à 20 ans à peine, il découvre un nouveau monde, de nouvelles mentalités. Après avoir suivi sa Logique au collège d'Harcourt (actuel lycée Saint-Louis) dont le principal est ami de Port-Royal, il se laisse séduire par la vie mondaine, les apparences vestimentaires, la reconnaissance sociale, les milieux littéraires. Malgré les critiques reçues de la part de ses proches suite à ses poèmes de circonstance au Roi et son entourage, Racine ne reste pas indifférent aux malheurs encourus par les religieuses et les amis de Port-Royal. En 1664, alors que se prépare une nouvelle persécution, Racine participe aux écrits qui dénoncent les infidèles qui rompent l’unité de la maison, il rend visite à l'abbesse emprisonnée à la Visitation de Meaux et exprime son désaveu de ceux qui signent le Formulaire. Mais dès janvier de l'année suivante, Racine est blessé et vexé par les attaques lancées par Pierre Nicole contre le théâtre. Se sentant personnellement attaqué, il riposte violemment dans deux lettres à l'auteur des Hérésies imaginaires, tout en s'y moquant de ses anciens maîtres, osant médire sur mère Angélique. Certains parlent alors d'une rupture avec Port-Royal qui dure une dizaine d'années.

Mais Racine n'a jamais oublié Port-Royal. Les liens non interrompus avec Nicolas Vitart, renoués dès 1669 avec Arnauld d'Andilly, s'officialisent avec "Phèdre" (1677), dite pièce de la réconciliation avec Port-Royal et qui lui vaut l'amitié du grand Arnauld.

Durant la vingtaine d'années qui lui restent à vivre, Racine, redevenu très proche, met sa plume au service de ses Ami(e)s qui ne trouvent plus ses "spectacles frivoles" et lui demandent d'user de ses relations mondaines et de sa place privilégiée auprès de Louis XIV (dont il est devenu l'historiographe officiel) pour apaiser les accusations et les menaces contre Port-Royal des Champs. Ainsi, en 1679, ils l'y font venir le jour où l'Archevêque de Paris vient pour expulser des religieuses. Il ose assister à la cérémonie funèbre de translation à Port-Royal d'Arnauld (1694), écrit son épitaphe et compose les vers pour mettre en bas de son portrait.

En 1692, il rédige l'épitaphe de Mademoiselle des Vertus, bienfaitrice de l'abbaye où elle s'était retirée. Trois ans plus tard, il accompagne Nicole dans son agonie. Racine affirme publiquement son attachement aux gens de Port-Royal, prend des risques pour eux en se faisant leur intercesseur : il négocie en 1696, le choix du supérieur des religieuses; il se fait, l'année suivante, l'avocat de celles-ci quand elles sont menacées de perdre "le peu qu'elles ont de bien pour subvenir aux folles dépenses de l'abbesse de Port-Royal de Paris" et il obtient gain de cause.

Racine œuvre pour Port-Royal avec courage, bien que courtisan du Roi : "Je ne me soucierais pas d'être disgracié et de faire la culbute pourvu que Port-Royal fut remis sur pied et fleurit de nouveau". Racine se préoccupe aussi de son salut. Il a renoué avec la tante Agnès, prieure de l'abbaye des Champs depuis 1684, abbesse depuis 1690 : "C'est elle qui m'a appris à connaître Dieu dès mon enfance, c'est elle dont Dieu s'est servi pour me tirer de l'égarement et des misères". Il lui confie une de ses filles, rédige les "Cantiques Spirituels".

Racine rend justice à ses Maîtres, et traduit son affection et son admiration pour Port-Royal persécuté dont il commence secrètement l'apologie dans "l'Abrégé de l'histoire de Port-Royal", inachevé à sa mort et publié seulement au XVIIIème siècle. Ce remarquable texte est considéré comme "un acte de foi et un acte de contrition" de l'enfant de Port-Royal, cette démarche d'humilité et d'amour, se parachève en octobre 1698 lorsqu'il rédige son testament souhaitant être enseveli "aux pieds de la fosse de M. Hamon", mort en 1687, ce que le Roi autorisera.

 

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Musée National de Port Royal.

 

 

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31 mars 2008

Alfred de Vigny - Le Maine Giraud

Biographie d'Alfred de Vigny.

 

 

 

Alfred_de_Vigny"L'espérance est la plus grande de nos folies".

 

Alfred de Vigny est né à Loches, en Touraine, le 27 mars 1797. Son père, ancien officier issu d’une famille de la noblesse, l’élève dans le goût des faits d’armes et les valeurs aristocratiques. Sa mère, apparentée aux Bougainville, l’initie à la littérature et aux arts. Installé à Paris à partir du mois de février 1799, Alfred de Vigny est placé à la pension Hix en 1807. Le jeune homme poursuit ensuite ses études au Lycée Bonaparte (aujourd'hui Lycée Condorcet) à partir de 1811. Au milieu des railleries de ses camarades, que dérange son allure efféminée, il y reçoit une formation classique jusqu'en 1813.

Avec la chute de l’Empire en 1814, il entre, après avoir songé à intégrer l’École Polytechnique, dans les Compagnies Rouges, les Gendarmes du Roi, avec le grade de sous-lieutenant. Le 20 mars 1815, il accompagne ainsi le roi Louis XVIII sur le chemin de l’exil pendant les Cent Jours. Au mois de septembre suivant, sa compagnie étant licenciée, la carrière militaire du jeune officier est interrompue. Son père décède en 1816, tandis que sa mère intervient avec succès pour lui obtenir une autre affectation. Au mois d'avril de la même année, Alfred de Vigny est versé dans l’infanterie, le 5ème régiment de la Garde. Commence alors une vie morne de garnison.

Alfred de Vigny s’essaie à cette époque à la littérature. Il écrit quelques tragédies. Au mois de décembre 1820, est publié son premier poème, "Le Bal". Il fréquente également les salons mondains, en compagnie d'Alexandre Dumas et d'Alphonse de Lamartine. Le poète collabore bientôt aux premières revues romantiques, Le Conservateur littéraire ou La Muse française. Tandis qu’il est nommé à l'ancienneté au grade de lieutenant de régiment, un recueil de vers, "Poèmes", paraît au mois de mars 1822. Le 12 octobre de la même année, Alfred de Vigny est sollicité par Victor Hugo, dont il a fait la connaissance quelques mois auparavant, afin d’être le témoin de son mariage avec Adèle Foucher. En 1823, le capitaine Vigny quitte Paris et la bohème littéraire et gagne Bordeaux avec son régiment, espérant participer à l’expédition en Espagne décidée par François-René de Chateaubriand, alors ministre des Affaires étrangères. L’officier doit cependant renoncer à ses rêves de gloire. Il reste cantonné à Oloron.

Ses demandes de congé se multiplient alors. En avril 1824, il fait publier "Eloa", un poème d’inspiration biblique. Le 8 février 1825, Alfred de Vigny se marie au temple de Pau avec une jeune anglaise en villégiature, Lydia Bunbury. La cérémonie catholique a lieu le 15 mars suivant à Paris où le couple s’installe. L’année 1826 consacre la notoriété littéraire du poète. Au mois de janvier, il publie un recueil de vers, "Les Poèmes antiques et modernes", contenant "Moise" et "Le Cor". Au printemps, son premier roman, "Cinq Mars", connaît également le succès en librairie. Peu après, Vigny rencontre d'ailleurs Walter Scott à Paris, dont il considéré comme l'émule français. Après avoir effectué une demande de réforme pour raison de santé, l’officier qu’ennuie la vie militaire est démobilisé en avril 1827.

Alfred de Vigny s’essaie alors à la traduction en vers d’œuvres de Shakespeare : "Roméo et Juliette", "Le Marchand de Venise" et "Othello". Ceci contribue ainsi à faire connaître le dramaturge du public français. Après les Trois Glorieuses et la chute de Charles X, Alfred de Vigny commande une compagnie de la Garde nationale. A ce titre, il participe à la répression des mouvements populaires et est invité à dîner à la table de la nouvelle famille royale en 1831. Vigny s’éprend bientôt d’une actrice en vogue, Marie Dorval. Leur liaison reste secrète cependant ; le poète doit également soigner sa mère et sa femme, toutes deux souffrantes. En juin 1831, une pièce de théâtre historique, "La Maréchale d‘Ancre", est jouée à l’Odéon. L’année suivante voit la publication de "Stello". De 1833 à 1834 paraissent également en récit dans la Revue des Deux Mondes les souvenirs de l’ancien officier, "Servitude et Grandeur militaires". A partir du 12 février 1835 enfin, un drame, "Chatterton", est représenté au Théâtre-Français. C’est un triomphe pour l’auteur et pour sa maîtresse qui joue dans la pièce le rôle de Kitty Bell.

L’année suivante, tandis que la comédienne est en tournée dans toute la France, Alfred de Vigny voyage et se rend à Londres pendant l'été. Sa mère décède en 1837. Puis la rupture est bientôt consommée avec l’infidèle Marie Dorval, c’est la fin d’une liaison passionnée et orageuse. Au mois de septembre 1838, le poète se retire alors dans son domaine du Maine-Giraud en Charente. Il s’occupe à faire-valoir ses terres, installant une distillerie qui produit du cognac et lui fournit d'appréciables revenus. Vigny écrit dans la solitude de son manoir "La Mort du loup", "La Maison du berger", "La Colère de Samson", "Le Mont des oliviers" … Ces poèmes, qui paraissent dans la Revue des Deux Mondes, seront publiés à titre posthume en 1864 dans le recueil "Les Destinées". Le décès de son beau-père n’arrange pas les soucis financiers du couple Vigny, celui-ci a en effet déshérité sa fille Lydia.

Enfin après des échecs répétés, le poète est élu à l’Académie française, le 8 mai 1845. La réception d’Alfred de Vigny l’année suivante chez les Immortels est cependant entachée d’un scandale, celui-ci omettant malgré les sollicitations reçues de faire l’éloge du roi Louis-Philippe. Enthousiasmé par la révolution de 1848, il espère bientôt comme d’autres hommes de lettres jouer un rôle politique sous la Seconde République naissante. L’écrivain échoue cependant par deux fois, en 1848 et en 1849, aux élections législatives en Charente où il était candidat.

De retour à Paris au mois d'octobre 1853, Alfred de Vigny a quelques entrevues avec l’Empereur Napoléon III. Il avait d'ailleurs dîné avec le nouveau souverain en tournée de propagande l'année précédente. L'écrivain devient un fervent partisan du Second Empire et s’occupe bientôt à la rédaction du "Journal d’un poète", qui sera publié après sa mort en 1867. Attentif également à la naissance de nouveaux courants littéraires, le poète reçoit Charles Baudelaire et Jules Barbey d’Aurevilly. A cette époque, il multiplie les liaisons amoureuses, avec Louise Colet, l'ancienne maîtresse de Flaubert, puis avec Elisa Le Breton et enfin avec Augusta Bouvard, toutes deux à peine âgées de vingt ans.



Quelques années plus tard, en décembre 1862, sa femme Lydia décède. L’année suivante, souffrant depuis quelques années d’un cancer à l’estomac, Alfred de Vigny la rejoint outre-tombe, le 17 septembre 1863.

 

 

Le Maine Giraud sa propriété.

 

 

 

maine_giraudLe manoir du Maine Giraud a été construit et transformé du XIIe au XVe siècle puis a appartenu au poète romantique Alfred de Vigny de 1827 à 1863.

La propriété du Maine Giraud lui était venue de sa tante, la sœur aînée de sa mère, Sophie de Baraudin, chanoinesse de l'Ordre souverain de Malte. Il y était venu pour la première fois en 1823, alors âgé de vingt-six ans et militaire de carrière avec le grade de capitaine. Son grand-père, le marquis et amiral de Baraudin, avait acheté le Maine Giraud en 1768 afin de rester proche des ports de Rochefort et de La Rochelle. Alfred de Vigny fut marqué par cette première visite : "Je fus épris de son aspect mélancolique et grave et en même temps je me sentis le cœur serré à la vue de ses ruines". Dans ses "Mémoires" , il écrivit aussi : "Le souffle de la Terreur avait traversé cette demeure".

Après la mort de sa "douce et spirituelle" tante, en 1827, il prend possession d'un domaine en piètre état, d'une maison de maître à l'abandon et de dépendances agricoles plus qu'à moitié détruites, le tout lourdement obéré par des dettes criantes. Il refuse pourtant de vendre la propriété et se met en devoir de la restaurer peu à peu. Son œuvre devra durer toute sa vie et ce sera sans doute la plus constante de ses applications. Tandis qu'il remet les terres en valeur, il achète un alambic d'occasion, répare le vétuste manoir en reconstruisant l'une des tours, réaménage les sordides logements ouvriers, allant jusqu'à remplacer la terre battue par des parquets. Au terme de dix ans d'efforts, il peut constater avec fierté que "la dépense n'a pas excédé la recette". Le Maine Giraud est devenu une propriété de rapport autant que de villégiature, où le poète trouve une consolation à ses échecs littéraires et politiques et une sérénité face aux soucis procurés par la très précaire santé de son épouse anglaise, Lydia.

Alfred de Vigny ne voulait pas que l'on chasse sur ses terres par amour de la nature et de la vie. Il était profondément attaché au Maine Giraud et à son entourage humain, ses domestiques agricoles mais aussi tous les artisans du pays et ses proches voisins. La chronique locale rapporte qu'il leur lisait, à la veillée, des fragments de ses œuvres ou des passages de Shakespeare. Exemples de sa solidarité avec la communauté villageoise, il institua une bibliothèque publique à Blanzac, fut le parrain de la nouvelle cloche et fit jouer "Esther" par les élèves du pensionnat.

Dans la tourelle qu'il avait restaurée, il grimpait le raide et étroit escalier en colimaçon afin de s'isoler, méditer, rêver et écrire "dans le calme adoré des heures noires". Une cellule minuscule, éclairée d'une petite fenêtre, garnie d'une couchette monacale et d'un coffre à livres servant de siège, fut le théâtre de poche de son inspiration poétique, notamment pour y commettre "La Mort du loup" et "La Bouteille à la mer" ainsi que plusieurs morceaux des "Destinées" ou de "La Maison du berger".

Alfred de Vigny mourut, peu de temps après son épouse, en 1863. Sans descendance directe, il avait légué le Maine Giraud à Louise Lachaud, fille de madame Ancelot, qui tenait l'un des plus brillants salons littéraires de la capitale. Après avoir appartenu aux Philippon, le domaine a été acheté en 1938 par la famille Durand, qui a replanté puis développé le vignoble.

 

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20 février 2008

Honoré de Balzac - Rue Raynouard Paris

 

Biographie de Honoré de Balzac.

 

 

 

HBalzac"Le livre vaut-il le glaive, la discussion vaut-elle l'action ?"

 

 

Fils de Bernard François Balssa, administrateur de l'hospice de Tours, et de Anne Charlotte Sallambier, Honoré de Balzac est l'aîné de trois enfants (Laure, Laurence et Henry). Laure est de loin sa préférée. Il y a entre lui et sa sœur Laure Surville une complicité, une affection réciproque qui ne se démentit jamais. Elle lui apportera son soutien à de nombreuses reprises : elle écrit avec lui, et en 1858, elle publie la biographie de son frère.

De 1807 à 1813, Honoré est pensionnaire au collège des oratoriens de Vendôme puis externe au collège de Tours jusqu'en 1814, avant de rejoindre cette même année, la pension Lepitre, située rue de Turenne à Paris, puis en 1815 l'institution de l'abbé Ganser, rue de Thorigny. Les élèves de ces deux institutions du quartier du Marais suivaient en fait les cours du lycée Charlemagne. Le père de Balzac, Bernard François, ayant été nommé directeur des vivres pour la Première division militaire à Paris, la famille s'installe rue du Temple, dans le Marais, qui est le quartier d'origine de la famille (celui de la grand mère Sallambier).

Le 4 novembre 1816, Honoré de Balzac s'inscrit en droit afin d'obtenir le diplôme de bachelier trois ans plus tard, en 1819. En même temps, il prend des leçons particulières et suit les cours à la Sorbonne. Toutefois, son père jugeant qu'il fallait associer le droit pratique à l'enseignement théorique, Honoré passe ses trois ans de droit chez un avoué, ami des Balzac, Jean-Baptiste Guillonnet-Merville, homme cultivé qui avait le goût des lettres. Le jeune homme exercera le métier de clerc de notaire dans cette étude où Jules Janin était déjà saute-ruisseaux. Il utilisera cette expérience pour créer le personnage de Maître Derville et l'ambiance chahuteuse des saute-ruisseau d'une étude d'avoué dans "le Colonel Chabert". Une plaque rue du Temple à Paris témoigne de son passage chez cet avoué, dans un immeuble du quartier du Marais.

C'est en fréquentant la Sorbonne que le jeune Balzac s'éprend aussi de philosophie. Comme il affirme une vocation littéraire, sa famille le loge dans une mansarde et lui laisse deux ans pour écrire : Balzac s'efforce de rédiger une tragédie en vers, dont le résultat, "Cromwell", se révèle décevant. L'ouvrage est médiocre et ses facultés ne s'épanouissent pas dans la tragédie.

Il se tourne vers une autre voie, celle du roman. Après deux tentatives maladroites mais proches de sa vision future, il se conforme au goût de l'époque et publie des romans d'aventure, qu'il rédige en collaboration et caché sous un pseudonyme. Cette besogne n'est guère palpitante mais forge déjà son style. En 1822, il devient l'amant de Laure de Berny, "La Dilecta", qui l'encourage, le conseille, lui prodigue sa tendresse et lui fait apprécier le goût et les mœurs de l'Ancien Régime. Début 1825, toujours méconnu mais désireux de gloire, Balzac s'associe à un libraire et achète une imprimerie : il fréquente ainsi les milieux de l'édition, de la librairie, dont il dressera d'ailleurs une satire féroce et précise dans les "Illusions perdues". Son affaire se révèle un immense échec financier : il croule sous une dette s'élevant à cent mille francs. Rembourser cette somme sera pour lui un souci perpétuel.

Après cette faillite, Balzac revient à l'écriture, pour y connaître enfin le succès : en 1829, il offre au public la "Physiologie du mariage", considérée comme une "étude analytique", et le roman politico-militaire "les Chouans". Ces réussites sont les premières d'une longue série, jalonnée d'œuvres nombreuses et denses : la production de Balzac est l'une des plus prolifiques de la littérature française. Il continue de voyager et de fréquenter les salons, notamment celui de la duchesse d'Abrantès, avec laquelle il avait commencé une orageuse liaison en 1825 et à qui il tenait lieu également de conseiller et de correcteur littéraire. La dédicace de "la Femme abandonnée" s'adresse à elle.

En 1832, intéressé par une carrière politique, il fait connaître ses opinions monarchistes et catholiques et repose sa doctrine sociale sur l'autorité politique et religieuse. En janvier 1833, il commence sa correspondance avec la comtesse Hańska, une admiratrice polonaise. Il ira la voir plusieurs fois, en Suisse, en Saxe et même en Russie. Sa correspondance avec elle s'échelonne sur dix-sept ans, réunie après sa mort sous le titre "Lettres à l'étrangère".

De 1830 à 1835, il publie de nombreux romans : "la Peau de chagrin" (1831), "Louis Lambert" (1832), "Séraphîta" (1835), "la Recherche de l'absolu" (1834, 1839, 1845), qu'il considère comme des romans philosophiques. Dans "le Médecin de campagne" (1833), il expose un système économique et social. "Gobseck" (1830), "la Femme de trente ans" (1831), "le Colonel Chabert" (1832-35), "le Curé de Tours" (1832) inaugurent la catégorie "études de mœurs" de son œuvre. Dans cette même voie, il approfondit encore le réalisme de ses peintures et dessine de puissants portraits de types humains. Avec "Eugénie Grandet" (1833) et "le Père Goriot" (1834-1835), il offre consécutivement deux récits, plus tard élevés au rang de classiques. Il reprend en décembre 1835 la revue la Chronique de Paris, dont la publication est suspendue six mois plus tard : ses dettes sont encore alourdies par ce désastre, mais cela n'a aucune répercussion sur son activité littéraire.

"Le Père Goriot" marque d'ailleurs le retour de protagonistes déjà connus : Balzac va désormais lier entre eux les récits, en employant plusieurs fois les mêmes figures, creusant leur personnalité. Cette récurrence de personnages l'amène à penser la composition d'une œuvre cyclique "faisant concurrence à l'état civil". Il rêve d'un ensemble bien organisé, segmenté en études, qui serait la réplique de sa société. Il veut embrasser du regard toute son époque et l'enfermer dans sa "Comédie humaine". Toutefois, en 1837, le titre qu'il envisage est plus austère : "Études sociales".

Il continue l'élaboration de son récit, taillant les pierres qui formeront son édifice : il publie "le Lys dans la vallée" (1835-1836), "Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau" (1837), "la Maison Nucingen" (1838), "le Curé de village", "Béatrix" (1839), "Ursule Mirouët" (1841).

La rédaction des "Illusions perdues" s'étend de 1837 à 1843.

En 1838, avec notamment Victor Hugo, Alexandre Dumas et George Sand, il fonde la Société des gens de lettres (actuellement sise en l'Hôtel de Massa, rue Saint-Jacques à Paris), association d'auteurs destinée à défendre le droit moral, les intérêts patrimoniaux et juridiques des auteurs de l'écrit. Il en deviendra le président en 1839.

En 1842, "les Études sociales" deviennent "la Comédie humaine". Les publications continuent, à un rythme régulier.

En 1847 et 1848, Balzac séjourne en Ukraine chez la comtesse Hańska. De plus en plus souffrant, Honoré de Balzac épouse Mme Hańska à Berditchev le 14 mai 1850 et les époux s'installent à Paris le 21 mai. Il meurt le 18 août 1850 à 23 heures 30, trois mois plus tard, éreinté par les efforts prodigieux déployés au cours de sa vie. Son œuvre, si abondante et si dense, exigeait un travail vorace. La rumeur voudrait qu'il eût appelé à son chevet d'agonisant Horace Bianchon, le grand médecin de "La Comédie humaine" : il avait ressenti si intensément les histoires qu'il forgeait que la réalité se confondait à la fiction. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 48), où Victor Hugo prononça un discours en forme d'oraison funèbre.

En 1855, Mme de Balzac publie "les Paysans" (écrit en 1844 et inachevé). En 1854, Charles Rabou complète et publie "le Député d'Arcis" (écrit en 1847 et inachevé) et "les Petits bourgeois" (inachevé). En 1877 sont publiées ses œuvres complètes, en 24 volumes.

 

 

 

Sa maison rue Raynouard à Paris.

 

 

 

 

paris_16_011Située au coeur de l'ancien village de Passy, la Maison de Balzac occupe les dépendances d'une "folie" édifiée à la fin du XVIIIè siècle. Poursuivi par ses créanciers, Balzac y trouva refuge le 1er octobre 1840. Il devint locataire d'un appartement de cinq pièces, situé en rez-de-jardin. Caché sous le pseudonyme de "M. de Breugnol", le romancier vécut sept années dans cet "abri provisoire", dont il apprécia la commodité. Longeant en contrebas la pittoresque rue Berton, Balzac pouvait aisément rejoindre la barrière de Passy et gagner le centre de Paris. Il avait également la jouissance du jardin, dont il goûtait le calme, tout en cueillant pour Madame Hanska le lilas et les premières violettes "venues au soleil de Paris dans cette atmosphère de gaz carbonique où les fleurs et les livres poussent comme des champignons".

Mais la maison de Passy fut surtout le lieu d'un travail acharné: "Travailler, c'est me lever tous les soirs à minuit, écrire jusqu'à huit heures, déjeuner en un quart d'heure, travailler jusqu'à cinq heures, dîner, me coucher, et recommencer le lendemain". Le cabinet de travail, heureusement préservé, a conservé la petite table de l'écrivain, "témoin", écrit-il à Madame Hanska, "de mes angoisses, de mes misères, de mes détresses, de mes joies, de tout... Mon bras l'a presque usée à force de s'y promener quand j'écris". C'est sur cette table en effet que Balzac corrigea l'ensemble de sa "Comédie humaine" et écrivit quelques-uns de ses plus grands chefs d'oeuvre: "Une ténébreuse affaire", "La Rabouilleuse", "Splendeurs et misères des courtisanes", "La Cousine Bette", "Le Cousin Pons"...

La Maison de Balzac comprend aujourd'hui, outre l'appartement de l'écrivain, les diverses pièces et dépendances occupées à l'origine par d'autres locataires. Elle s'étend sur trois niveaux, au flanc du coteau de Passy. Devenue un musée littéraire, les salles sont divisées par thèmes relatifs à l’oeuvre ou à la vie de Balzac.

On commence par un vestibule ornementé d’une maquette de la maison. Puis vient la présentation des fréquentations de l’auteur. Car, bien que travaillant dans la solitude, Honoré de Balzac frayait avec les grands de ce monde, comme l’atteste le portrait de Louis-Philippe.

S’ensuit la salle dressée en l’honneur de Madame de Balzac, ex Madame Hanska, que l’écrivain épouse après dix-huit années de correspondance passionnée!

L’aventure commence lorsqu’en mars 1832 une lettre en provenance d’Odessa parvient à H. de Balzac. Elle est signée "L’Etrangère". Eve Hanska, jeune femme de la noblesse polonaise, est pourtant mariée et a déjà une fille. Sa condition de naissance ne l’empêche pas de commettre quelques infidélités romantiques avec l’écrivain français à Neuchâtel, Genève, Saint-Petersbourg, Dresde, et enfin Paris.

Afin de loger Madame dans les conditions qui lui sied  "la cabane de Passy" étant evidemment trop rudimentaire pour sa condition, Honoré de Balzac lui achète un hôtel particulier (mais comment ses supposés créanciers ont-ils pu fermer les yeux?!) rue Fortunée, rebaptisée aujourd’hui rue Balzac (VIIIè arrondissement parisien). Une porte magnifiquement marquetée prouve la finesse de goût de l’auteur, qui a personnellement conçu la décoration intérieure pour combler sa "blanche et grasse volupté d’amour".

Cette pièce expose également la fameuse "canne à ébullition de turquoises", souvent citée dans sa correspondance, à la fois emblème du dandy et marque d’amour pour Madame Hanska, dont le collier de jeune fille orne le bout de la cane, ce qui fit l’objet de nombreuses caricatures de l’époque.

 

Mais la pièce clef de ce musée littéraire reste le cabinet de travail de Balzac, constitué des meubles d’époque. Sombre, éclairé par une seule lampe, dans les conditions mêmes où l’écrivain produisit tant de pages, le cabinet respire un autre siècle. Il diffuse l’esprit de génie et le labeur d’un homme qui travaillait jusqu’à 22 heures par jour. "C’est la copie qui me mène, il en faut 16 ou 20 feuillets par jour, et je les fais, et les corrige" (1846).

C’est ici, loin de l’agitation mondaine parisienne, que Balzac écrit sa "Comédie Humaine" et quelques unes de ses autres grandes oeuvres telles que "Splendeurs et Misères des courtisanes" (1847).

Grâce aux "torrents d’eau noire", maintenue au chaud dans une cafetière en porcelaine marquée aux initiales de l’écrivain, Balzac se surmène intellectuellement. Perfectionniste, il reprend jusqu’à vingt fois une même page. "Me voici ce soir bien triste", écrit-il à Madame Hanska en 1835, "Le vent d’Est souffle, je n’ai aucune force. Je n’ai pas encore retrouvé la puissance de travail; je n’ai ni inspiration, ni rien de fécondateur. Cependant, la nécessité est extrême. Je vais me remettre au café".

Pourtant conscient des effets nocifs de l’excès de cet "excitant moderne", comme le révèle son "Traité" sur le sujet (1839) - illustré au sous-sol par Pierre Alechinsky - Honoré de Balzac meurt prématurément, à l’âge de 51 ans (1850), éreinté par son inspiration créatrice. L’écrivain ressent si profondément les histoires qu’il invente qu’il aurait - selon la petite histoire - fait appeler à son chevet le médecin de la "Comédie Humaine", Horace Bianchon.

Honoré de Balzac affirmait que - contrairement à la position académique qui réduit l’auteur à un réaliste - "la mission de l’art n’est pas de copier la nature mais de l’exprimer". Pour cela, "nous avons à saisir l’esprit, l’âme, la physionomie des choses et des êtres”. (Balzac, Le Chef-d’oeuvre inconnu).

La dernière salle est donc logiquement consacrée aux statues représentant l’écrivain. "Plus que personne, j’aime la statuaire, car je comprends le monde d’idées qui s’enfouit dans les travaux cachés qu’elle exige" (Balzac au sculpteur Etex, 1842).
Génèse d’une tragi-comique histoire. Zola s’indigne qu’aucune statue n’honore le "grand romancier du siècle". La Société des Gens de Lettres réagit en confiant à Henri Chapu une sculpture du défunt. L’artiste meurt inopinément en 1891 laissant derrière lui une simple esquisse. Auguste Rodin est saisi de la commande. Sa conception érotique choque et son projet est refusé (1898). Alexandre Falguière reprend le flambeau; mais il meurt en 1900. L’oeuvre est finalement terminée en 1902 par Paul Dubois.
Le maître mué en pierre peut alors rejoindre ses personnages gravés (sur bois) de la "Comédie Humaine", présentés dans l’une des salles avec une frise généalogique.

Le visiteur pourra voir de célèbres portraits de l'écrivain, exécutés par David d'Angers, D'antan, Rodin ou Falguière. Peintures, estampes, documents évoquent la famine du romancier, ses proches, ses contemporains, et ses domiciles parisiens qui ont aujourd'hui tous disparu. Les collerions du musée comprennent enfin de nombreux documents littéraires: manuscrits, lettres autographes, éditions originales, livres rares provenant de la bibliothèque personnelle de Balzac...

La généalogie des personnages de "La Comédie Humaine" est représentée par un tableau long de 14,50 m où sont référencés 1 000 personnages sur les 4 à 6 000 de "La Comédie humaine". Cette réalisation exceptionnelle permet de mesurer l'immensité de l'oeuvre "plus vaste que la cathédrale de Bourges" édifiée dans cette maison de Passy.

 

"Je tiens à une maison calme, entre cour et jardin, car c’est le nid, la coque, l’enveloppe de ma vie".

"Quand nous avons fait quelques pas dans la vie, nous connaissons la secrète influence exercée par les lieux sur les dispositions de l’âme".

 

"Une fois la porte ouverte, une odeur délicieuse flattait l’odorat de l’homme de goût, - comme cette odeur des pommes vertes dont il est question dans le livre de Salomon. C’était un office où sur des tablettes soigneusement dressées on admirait toutes les variétés possibles de poires de Saint-Germain qu’il est possible de se procurer. Balzac, avec son sourire rabelaisien, drapé de sa robe de chambre en cachemire, vous recevait ensuite, et vous arrêtait quelque temps à une appréciation savante des diverses qualités de ses poires".(Gérard de Nerval, Oeuvres complètes).

Une demeure ancienne, décidément hors du temps, où réalité et fiction se confondent.

 

 

 

 

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13 février 2008

Agatha Christie - Greenway House

 

Biographie d'Agatha Christie.

 

 

 

"Ce n'est pas parce qu'un problème n'a pas été résolu qu'il est impossible à résoudre".

 

agatha_christieAgatha Mary Clarissa Miller naquit en 1890 à Torquay, au coeur de la Riviera anglaise. Autour d'elle règnait le confort. Dans son autobiographie, écrite soixante dix ans plus tard, elle raconte longuement cette période idyllique passée entre sa nurse, ses poupées, son chien Toby et ses parents collectionneurs de porcelaine. Elle n'allait pas à l'école mais s'en était inventé une, peuplées d'amies fictives. La petite avait une imagination enfiévrée, nourrie des contes puisés dans la bibliotheque familiale.

 

 

 

Très tôt, cette fille de rentiers élevée dans un cocon rassurant développa une fascination pour le mystère et les situations macabres. Encouragée par sa mère, elle se mit à écrire sans songer alors à devenir écrivain: à seize ans, elle entretenait des rêves plus concrets.
Après quelques mois de "chasse au mari", Agatha trouva son idéal en la personne d'Archibald Christie,séduisant aviateur appartenant au Royal Flying Corps. Elle avait vingt-deux ans, lui vingt-trois, et la Première Guerre mondiale était sur le point d'éclater. Son fiancé appelé au front, la jeune Agatha s'engagea comme infirmière volontaire au dispensaire de Torquay où elle se prit d'un intérêt subit pour les poisons.

C'est pendant la guerre qu'elle écrivit un premier roman, qui ne fut jamais publié. Sa soeur l'ayant mise au défi de parvenir à ficeler une intrigue qu'on ne parviendrait pas à élucider avant les dernières pages, elle en entama un deuxième: "La mystérieuse affaire de Styles", dont le héros, un détective maniéré et perspicace, portait le nom d'Hercule Poirot. Pendant quinzes jours, n'arrivant plus à travailler, elle déserta le dispensaire de Torquay pour taper sur sa machine portative dans une chambre d'hôtel. Le manuscrit, envoyé à quatre éditeurs, ne parut qu'en 1920 ; mais sa voie était tracée. Agatha Christie n'arrêtera plus d'écrire. Son entêtement et son imagination allaient la rendre célèbre.

De livre en livre, elle sut raffiner les charmes subtils du roman policier, atteignant, dès 1926, des records mondiaux de tirages. Elle parvenait à merveille à distiller une imagerie anglaise rassurante et conventionnelle, semblable à la vie douillette qu'elle avait toujours connue, à montrer comment une existence paisible et ordonnée peut soudainement être troublée par l'irruption du sang et du crime. Heureusement, Hercule Poirot ou Miss Marple étaient toujours là pour rétablir l'ordre..

En 1926, l'année même du premier succès, la vie d'Agatha faillit basculer, comme dans un de ses romans. En réalité, tout n'allait pas si bien: sa mère morte depuis peu, le roman en chantier qui n'avançait pas, l'infidélité avouée de son mari...il était temps de mettre un peu de romanesque dans ce pénible hiver. Le 3 décembre, Agatha Christie disparut. Le lendemain, on retrouva sa voiture abandonnée près d'un étang, avec son manteau de fourrure et ses papiers...

La police dragua l'étang, les journaux publièrent sa photo et promirent des récompenses. On la retrouva onze jours plus tard dans l'hôtel d'une station balnéaire chic, où elle s'était inscrite sous le nom de la maîtresse de son mari! Agatha prétendit ne se souvenir de rien et, volontairement ou non, maintint cet oubli jusqu'à sa mort : elle ne dit pas un mot de cet épisode dans son autobiographie, et nous laisse le soin de décider si son imagination fertile lui a joué des tours ou si elle s'en est simplement servie...

Après sa mort, on trouva dans ses papiers, cette note : “La clef du mystère de ma disparition, se trouve dans ma chambre du Péra Palace à Istamboul”. Des recherches furent entreprises et on trouva, derrière la porte dans le parquet : une cache. Dans cette cache : une clef.... la clef du mystère...

Divorcée, elle partit seule en voyage à bord de l'Orient Express et rencontra à Bagdad un archéologue de quinze ans plus jeune qu'elle. Coup de foudre: elle passera avec lui le reste de son existence. "La seule vertu qui ne me sera jamais contestée est bien l'espérance", assurait-elle. Chaque année, ils retournèrent en Irak, partageant le reste de leur temps entre une maison au bord de la Tamise et une autre à Darmouth, dans le Devon natal de la romancière.

Car Lady Agatha (elle fut anoblie par la Reine en 1971) était passionnée de maisons et de jardins bien plus que de voyage et de villes. "Dans les villes, j'existe, tandis qu'à la campagne, je vis". Greenway House, sa dernière acquisition, comblait son besoin très marqué d'un cadre rassurant et bucolique: "Une maison géorgienne blanche, datant de 1780, avec des bois qui descendaient jusqu'à la Dart...La maison idéale, une maison de rêve". Rien ne lui procurait autant de bonheur que les moments tranquilles de la vie quotidienne, passés dans l'une ou l'autre de ses maisons. Faire des promenades en voiture, jardiner dans la serre, pique-niquer sur la plage, s'occuper de sa fille Rosalind ou, bientôt, de son petit-fils...et s'enfermer dans une pièce pour s'adonner à son plaisir secret, l'écriture.

La romancière à succès avait aussi une face cachée: Mary Westmacott, pseudonyme sous lequel sont parus ses écrits les plus personnels. "Loin de vous ce printemps", par exemple, "le seul livre qui m'ait complètement satisfaite", est le monologue enfièvré d'une femme blessée par la vie, un roman écrit en trois jours et trois nuits dans une sorte de transe. "Je suis une machine à saucisse, confia-t-elle, non sans humour. Dès qu'une intrigue a été mise en forme, une autre s'amorce et je me remets au travail". Il lui arriva ainsi d'écrire jusqu'à quatre romans en une année. Sa fortune considérable lui permettait de céder les droits de certaines oeuvres à des fondations ou a des amis. De 1954 jusqu'à sa mort en 1976, à l'âge de 86 ans, elle se contenta d'un roman par an-régularité qui permit à son éditeur de promettre jusqu'à la fin "a Christie for Christmas", un Christie pour Noël.

Diffusée à travers le monde à plus de deux milliards d’exemplaires, son œuvre policière est traduite dans une vingtaine de langues. Agatha Christie a fait paraître, d’autre part, des romans, sous le nom de Mary Westmacott: "Loin de vous ce printemps" (Absent in the Spring , 1944); "The Rose and the Yew Tree" (1948), des poèmes, des nouvelles ainsi qu’une autobiographie. Elle laissera à ses héritiers la charge de publier après sa mort un dernier roman, écrit en 1940, conservé plus de trente ans dans un coffre de banque, "Hercule Poirot quitte la scène" (Curtain: Poirot’s last Case , 1976), dans lequel disparaît après elle le plus célèbre de ses détectives.

 

 

 

Greenway House sa maison.

 

 

 

agatha_greenway_house_465x320Torquay, cité balnéaire aux blanches villas de stuc érigées pour le bon plaisir des épouses des officiers de la Royal Navy, se flattait d'accueillir le plus grand nombre de têtes couronnées (et de souverains déchus) d'Europe. Mais la vraie reine, ici, c'est la "reine du crime": Agatha Christie, née Miller, en 1890, dans cette station de la vieille Angleterre.

Le Devon, sa région natale, tant prisée par les touristes de la Belle Epoque, apparaît dans une quinzaine de romans, de façon souvent déguisée mais identifiable par le lecteur familier des criques isolées, grottes et hôtels rocambolesques propices aux complots, coups de théâtre et découvertes macabres.

Torquay, la "Belle Endormie" est propice à la rêverie. En longeant la promenade plantée de palmiers tropicaux, le pavillon de musique ouvragé comme une sculpture de sucre glace et le joli port niché dans le pli des collines, on imagine l'atmosphère précieuse et mondaine des années 1900. Et, en déambulant sur Princess Pier, la longue jetée de bois gansée d'une rambarde de fer forgé, on se prend à regretter l'interdiction des patins à roulettes, le hobby d'Agatha, qu'elle pratiquait en jupe longue.

Sa maison natale a disparu, mais son refuge de Greenway House surplombe toujours la rivière Dart, à quelques kilomètres de là: un beau domaine, acheté en 1938 avec l'archéologue Max Mallowan, son deuxième mari. Ils partageaient leur vie entre les chantiers de fouilles au Moyen-Orient, Londres et ce petit paradis qu'ils retrouvaient l'été. Le luxuriant jardin abrite des essences d'arbres rares et des buissons de fleurs amoureusement entretenus par le couple jardinier. La vie paisible d'Agatha dans ces lieux se devine au détour des sentiers: le mini-terrain de croquet, le petit cimetière des animaux ou l'alcôve de pierre au bord de l'eau, sous les magnolias, face aux tendres collines du Dartmoor, dont les landes virent au violet au soleil couchant. Les coquilles de noix amarrées dans le lit de la rivière montent et descendent avec la marée, comme l'eau dans le réservoir de la ravissante annexe en bas de la propriété. Alors que les hommes s'ébrouaient dans la vase, les femmes se baignaient dans cette piscine intérieure, où l'auteur n'a pas pu s'empêcher de mettre en scène le meurtre de Poirot joue le jeu.

Greenway House à été la propriété de plusieurs famille au cours de ses 500 ans d'existence.

De 1493-1700 : Les Gilberts

De 1700-1791 : Les Roopes

De 1791-1832 : Les Eltons

De 1832-1851 :Colonel Caroyon

De 1851-1882 : Les Harveys

De 1882-1937 : Les Bolithos et Williams

De 1938-1959 : Les Mallowan (Agatha Christie et son mari)

De 1959-2000 : Les Hicks et Pritchard

Depuis 2000 : Le National Trust en a la garde.

 

 

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10 février 2008

William Faulkner - Rowan Oak

 

Biographie de William Faulkner.

 

 

 

424px_William_Faulkner_01_KMJ"Les mots sont comme les glands... Chacun d’eux ne donne pas un chêne, mais si vous en plantez un nombre suffisant, vous obtiendrez sûrement un chêne tôt ou tard".

 

William Faulkner est né le 25 septembre1897, à New Albany, Missisippi. Il est le plus âgé des quatre fils de Murray Charles Falkner et Maud Butler Falkner. La famille cultive la mémoire de son arrière grand père, "The Colonel" qui était écrivain, avocat, homme politique, entrepreneur et militaire. Juste avant le cinquième anniversaire de William Faulkner, la famille déménage à Oxford, Mississippi. William Faulkner démontre un don artistique dès son jeune âge. Il écrit des poèmes au lycée : son style est romantique, influencé par Burns et Swinburne. Pendant sa jeunesse, il fait la connaissance d’Estelle Oldham, dont il tombe amoureux. Mais elle épousera un autre étudiant, Cornell Franklin, en 1918.

En juin 1918 il commence sa formation à la Royal Air Force au Canada. Il avait essayé d’entrer dans l’armée américaine, mais n’y avait pas été admis, étant jugé trop petit. Afin d’entrer dans la RAF, il se présente comme étant britannique, transformant son nom en  "Faulkner" pour lui donner une consonance plus anglaise. Il entame juste sa formation lorsque la guerre s’achève, avant même qu’il n’ait l’opportunité de se battre. Malgré tout il écrira plus tard ses histoires de guerre, se vantera de ses exploits, et posera avec fierté sur des photographies dans son uniforme de la RAF.

En 1919 il s’inscrit à l’université de Mississippi sous le statut spécial de vétéran de guerre. Publiant des poèmes et contes dans le journal du campus The Mississipian, il est également l’un des fondateurs du club dramatique "Les marionnettes" pour lequel il écrit une pièce d’un acte non mise en scène à l’époque. Après seulement trois trimestres d’études, il quitte Ole Miss, en 1920.

Il écrit alors de la prose et de la poésie, exerçant en même temps avec insouciance plusieurs métiers alimentaires. Receveur des postes à l’université, il oublie les lettres et passe la plupart du temps à jouer aux cartes avec ses amis. Il consent à donner sa démission en 1924. Son emploi suivant est celui de chef scout pour les Oxford Boy scouts. Encore une fois on lui demande sa démission pour "raisons morales" (probablement l’alcoolisme).

En Décembre 1924, grâce à l’aide de son ami Phil Stone, William Faulkner publie son premier recueil de poésie Le Faune de Marbre, dans une édition de 1000 exemplaires.

En 1925 il déménage à la Nouvelle Orléans : il y côtoie un groupe littéraire lié à la revue The Double Dealer, qui publie des extraits d’Ernest Hemingway, Edmund Wilson et Hart Crane. C’est dans cette revue que Faulkner publie des essais et des sketchs. Il écrit ensuite son premier roman "Monnaie de Singe", qui est accepté par l’éditeur Horace Liverright.

Après cela, Faulkner fait le tour d’Europe en bateau. Il visite l’Italie mais reste essentiellement à Paris, près des Jardins de Luxembourg, où il fait de nombreuses promenades et dont une description se trouve à la fin de Sanctuaire. Il fréquente aussi le même café que James Joyce, bien que sa timidité l’empêche de lui parler. A la fin de l’année il retourne aux Etats-Unis.

Les événements de son deuxième roman, "Les Moustiques", ont lieu à la Nouvelle Orléans, inspirés du milieu littéraire qu’y découvre Faulkner. Le roman est froidement reçu par les critiques. Déçu, William Faulkner imagine ancrer son prochain roman dans un contexte plus familier : sa région natale, son histoire et sa géographie. Il utilise en particulier les exploits du "Colonel" pour enrichir son récit. Ainsi il crée la région et le mythe de "Yoknapatawpha Country".

"Sartoris". son roman suivant, est mal accueilli. Il parvient à le publier mais au prix de coupes importantes. Ce roman est le premier de ses quinze récits situés à Yoknapatawpha Country. A nouveau découragé par la critique, il commence à reconsidérer sa carrière d’écrivain et débute alors un roman seulement écrit pour son plaisir personnel. Mais, révolutionnaire en forme et en style, empruntant à Shakespeare son thème "A tale told by an idiot", "Le Bruit et La fureur" devient l’un de ses romans les plus connus. Il est publié en 1929.

Après ce succès, William Faulkner, initié à l’argent, écrit "Sanctuaire", selon lui dans le seul but de s’enrichir. En 1930 il épouse Estelle Oldham, son amour d’enfance, qui a déjà deux enfants de son précédent mariage. Faulkner travaille alors la nuit dans une centrale, mais écrit "Tandis que j’agonise", qu’il décrit comme un tour de force en six semaines, sans y changer un seul mot. Le roman est indubitablement une oeuvre puissante et poétique au style très moderniste.

Il est publié en 1930, une année particulièrement importante pour Faulkner, notamment parce qu’il acquiert sa propriété d’Oxford. Il nomme cette maison délabrée, bâtie en 1844, Rowan Oak. L’achat de la maison le plonge dans une dette énorme, mais elle sera son refuge pour le reste de sa vie. 1930 voit la première publication d’un de ses contes dans une revue nationale, "A Rose for Emily" dans le magazine Forum. Contes qui deviendront une régulière source de revenu pour l’auteur.

En 1931 Estelle Faulkner donne naissance à une fille, Alabama, qui décède quelques jours plus tard.

En 1932 William Faulkner part à Hollywood se lancer dans une carrière de scénariste. Il signe un contrat avec Metro Goldwyn Mayer en 1931. Séjournant à New York, il y rencontre notamment la comédienne Talulah Bankhead. A Los Angeles il fait la connaissance du réalisateur Howard Hawks, avec lequel il partage un goût pour la chasse et l’aviation. Pendant les années suivantes William Faulkner écrira cinq films pour Hawks.

Quand son père meurt soudainement en août, Faulkner retourne à Oxford, mais se rend rapidement compte qu’il a besoin d’argent. Il revient à Hollywood, vend les droits de "Sanctuaire" qui devient un film intitulé "The Story of Temple Drake" en 1933. Cette année est marquée par le bonheur et la tragédie. Sa seule fille Jill est née, mais son frère meurt cruellement dans un accident de Waco Monoplane que William lui avait offert.

Son prochain projet est encore hollywoodien, cette fois pour la 20th Century Fox, toujours avec Howard Hawks.

La vie de William Faulkner est marquée par alcoolisme. Il boit avec frénésie et se rend périodiquement en cure au Wrights Sanatorium, à Byhalia, Mississippi. Cette fois-ci, sa crise d’alcoolisme coïncide avec la fin du manuscrit du roman intitulé originellement Dark House, qui devient "Absalon Absalon". Ce roman parle d’histoire, de famille et de race.

En 1939 William Faulkner est élu au National Institute of Arts and Letters et Les Palmiers Sauvages est publié. En 1940 il introduit la famille des Snopes dans le roman "Le Hameau" publié par Random House. Les Snopes représentent pour Faulkner une classe ouvrière "redneck" essayant de monter l’échelle sociale sans respect pour leur patrimoine ou leur lignage du Sud.

Durant cette période les ventes de ses romans baissent. Il évite la précarité du monde littéraire en retournant à Hollywood pour écrire plusieurs scénarios, cette fois-ci pour la Warner Bros. Il écrit en 1943 "To Have and Have Not", le premier film réunissant Lauren Bacall et Humphrey Bogart. En 1944 il porte à l’écran le roman de Raymond Chandler, "The Big Sleep", avec encore Bacall et Bogart. Il collabore enfin avec Jean Renoir sur le film "The Southerner" qui sort en 1945. Ces trois films représentent l’apogée de sa carrière de scénariste.

Vers 1945, William Faulkner n’est plus particulièrement connu pour son oeuvre littéraire, et son public disparaît. Il correspond cependant avec Malcolm Cowley, qui publie The Portable Hemingway pour Viking Press. Cowley suggère à Faulkner de publier une édition semblable. "The Portable Faulkner" contient des romans et des fragments qui représentent à peu près la chronologie de la saga de Yoknapatawpha County. Publié en 1946, "The Portable Faulkner" ressuscite l’intérêt populaire et critique pour ses livres.

En 1949 l’Académie suédoise lui décerne le Prix Nobel. Il refuse tout d’abord de se rendre à Stockholm, mais après la pression de l’US State Department, de l’ambassadeur suédois des Etats-Unis, et de sa propre famille, il accepte d’y aller. Il boit considérablement avant son discours d’acceptation. Un membre de sa famille essaye même de lui mentir sur la date afin de prévenir quelque excès d’alcoolisme, mais Faulkner s’en aperçoit. Il prononce le discours d’un ton marmonnant, à peine audible. Le lendemain quand celui-ci est publié, est reconnue très rapidement la teneur de ses mots. Aujourd’hui ce discours d’acceptation est considéré comme l’un des meilleurs qui soient.

Les années 1950 offrent à Faulkner plus de succès et de reconnaissance sur le plan international. En novembre 1953, l’agent d’Albert Camus lui écrit pour obtenir le droit d’adapter "Requiem pour une nonne" au théâtre : en 1956 la pièce a sa première au Théâtre des Mathurins. En 1954 Faulkner assiste à une conférence internationale d’écrivains. En même temps il commence à parler plus publiquement de politique et surtout de ségrégation. En 1955 il voyage au Japon, à Manille et en Italie. A Rome il écrit un article condamnant le meurtre d’Emmett Till, adolescent noir originaire de Chicago brutalement assassiné au Mississippi. Bien que Faulkner marque son opposition à la ségrégation, il est contre l’idée d’une intervention fédérale. Pour cette raison, il est critiqué par le mouvement pour les droits civils et par les conservateurs du sud. En 1957 il part en résidence à l’université de Virginia, à laquelle il lègue ses manuscrits.

En juin 1961 Faulkner se blesse en tombant de cheval. Il demande à être emmené au Wright’s Sanatorium, pour la première fois de sa propre volonté. Le 6 juillet (date anniversaire du Colonel), il meurt d’une crise cardiaque.

 

 

Rowan Oak sa maison.

 

 

 

414320542_d1590af856Rowan Oak: c'est ici que bat le cœur du Mississippi. Et d'une partie de l'Amérique, celle qui lit. Dans cette demeure coloniale faite de bardeaux peints en blanc, vécut pendant trente-deux ans William Faulkner, le génie du Sud. La vieille propriété, silencieuse et spartiate, garde les secrets de la vie solitaire de Faulkner, le souvenir des soirées où le Prix Nobel de littérature buvait en costume à martingale jusqu'à l'autre bout de la nuit.

Rien n'a changé. Les murs conservent encore, tracés de la main de Faulkner, les plans de "Parabole". La vieille machine à écrire est à sa place, sur le bureau de bois où furent écrits la trentaine de chefs-d'œuvre qui composent l'une des œuvres les plus singulières du XXe siècle. Sur les rayonnages de la bibliothèque, intacte, on retrouve les "Mémoires" de Saint-Simon (en édition française) achetés lors d'un séjour à Paris, à côté de "Don Quichotte", des tragédies de Shakespeare et de dizaines de romans policiers, les seuls livres que Faulkner, à la fin de sa vie, lisait avec plaisir.

En pénétrant ici, on a l'impression de fouler un sanctuaire. Peut-être les colonnes doriques et l'architecture "Greek Revival", si prisée aux Etats-Unis à la fin des années 1860, y sont-elles pour quelque chose. A moins que cette étrange puissance ne vienne de l'ombre, écrasante, du maître des lieux.

William Faulkner s'est porté acquéreur en 1930 pour la somme de 6000 $, d'une maison construite en 1844. Il l'a rénovée, l'à entourée de cornouillers et d'azalées et lui a donné un nom : Rowan Oak, en hommage à la légende de l'arbre Rowan, perçu par les peuples celtiques comme ayant des pouvoirs magiques.

Jamais bien accepté et toujours mal aimé et mal compris de son vivant, Faulkner vit sa gloire de manière posthume. Depuis 1962, il repose au magnifique cimetière d'Oxford où ses lecteurs viennent nombreux se rfecueillir devant sa pierre tombale. Ils y jettent des pièces de monnaies pour permettre à l'auteur dont l'inspiration se trouvait souvent mêlée aux vapeurs de l'alcool, de s'acheter un petit "drink".

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Visite interactive de Rowan Oak.

Vidéo de Rowan Oak.

 

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9 février 2008

Georges Perros - Douarnenez

 

Biographie Georges Perros.

 

 

 

gperros"Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement, mais davantage que prévu".

 

 

Georges Poulot, qui prit le pseudonyme de Georges Perros, est né à Paris le 23 août 1923.

Avant d'entamer une carrière d'écrivain, il est d'abord comédien à la Comédie-Française (ce qui lui permettra de rencontrer Jean Grenier lors d'une tournée au Caire) puis, grâce à son ami Gérard Philipe, au TNP. Il y devient lecteur pour Jean Vilar et décide de se consacrer à la littérature, après avoir traduit Tchekhov et Strindberg.

Dès lors, Perros s'installera avec femme et enfants à Douarnenez à partir de 1959, devant "l'éblouissement provoqué par la mer". En 1961, il publie le premier volume de "Papiers collés", notes et réflexions griffonnées sur des bouts de papiers, des rebuts, associées à des études sur la littérature (et plus particulièrement des auteurs tels que Kafka, Rimbaud, Hölderlin, Kierkegaard..). Cet ouvrage s'interroge sur le fait d'être quotidiennement. Perros emploie tour à tour l'humour et la consternation, à travers des aphorismes ou des fragments plus long, et ce sans refuser une langue naturelle, et construit une œuvre de "journalier des pensées", proche de La Rochefoucauld, Chamfort, Joubert, voire de Cioran. Perros est aussi l'auteur de notes de critiques littéraires et télévisuelles (Télénotes).

Mais, il est également un des plus grands poètes de sa génération. Ses vers, parfois rimés, non pas avec de longues rimes riches, mais, au contraire, plates, tiennent avant tout du récit, de la prose, tel "Une vie ordinaire" (1967), sous-titré "roman poème". Il y exprime le sentiment quotidien, tout comme le fit Raymond Queneau. Il fit aussi paraître de très beaux "Poèmes bleus" (1962).

Georges Perros est mort d'un cancer du larynx en 1978, à Paris. Malade depuis 1976, il fut contraint au silence après une opération des cordes vocales. Il relata son expérience dans "L'Ardoise magique" (1978). Sa correspondance importante (avec, entre autres, Jean Grenier, Jean Paulhan, Brice Parain, Lorand Gaspar, Michel Butor...) s'ajoute à son œuvre.

 

 

Douarnenez sa maison.

 

 

Fin 1958, Georges Perros décide de s'installer à Douarnenez où il vient régulièrement séjourner depuis quelques années. C’est dans ce port du Finistère, à l’entrée du cap Sizun où la pointe du Raz est l’extrême du continent, qu’il avait choisi de vivre. Loin du Paris des intrigues littéraires, loin du théâtre où il avait fait un début, loin de ses amis. Il vivait là dans un immeuble populaire, avec une femme, trois enfants, un chien, une pipe et une moto. Il travaillait dans des chambres de circonstance empruntées à des maisons proches de la démolition. Il fréquentait les bistros du port. Il lisait beaucoup, pour la richesse des livres bien sûr, pour quelque rémunération aussi en dépouillant des manuscrits mornes. Il écrivait. Des poèmes rarement, deux livres : Poèmes bleus et Une vie ordinaire. Des notes qui finissaient par faire des livres, trois tomes de Papiers collés.

À Douarnenez, c’était M. Poulot, ainsi nommé à l’état-civil. Perros était son nom de plume. On ne savait guère qui il était. C’était un homme de mansarde. Il se blottissait sous les toits pour écrire, sous le ciel, au hasard des locations.

En premier ce sera la maison de garde de Touldriz (trou de ronces) qui tourne le dos à la route de Poullan : "Je suis installé en pleine brousse dans une petite bicoque. Deux pièces, dont une mansarde assez proche de celle de Meudon, à cela près qu'une seule fenêtre. Là bas, prise dans un coin du regard, la mer."

Georges Perros et sa famille (Tania et leurs trois enfants) après avoir habité au 3 rue Emile Zola, puis au 37 rue Anatole France, emmenagent dans une H.L.M (vache L.M écrira t il) de la cité Richepin en 1964. En juin de la même année son père disparaît, George Perros est profondément affecté par cette perte.

Puis enfin, une maison de pêcheur, aux Plomarc’h, un "penty" un peu à l’écart de la ville, au-dessus de la mer, une sorte de mansarde à ras de terre et de mer, un geste de la municipalité contre un loyer symbolique.

Il repose au cimetière de Tréboul.

 

 

 

 

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Un grand merci à Oggy pour les photos et pour la découverte de cet écrivain.

 

Procurez vous des ouvrages de Georges Perros

 

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14 mars 2008

Alain-Fournier - Epineuil Le Fleuriel

Biographie d'Alain-Fournier.

 

 

"Peut être quand nous mourrons, peut être la mort seule nous donnera la clef et la suite de cette aventure manquée".

 

Alain_FournierAlain-Fournier naît le 3 octobre 1886 sous le nom d'Henri-Alban Fournier (il prendra en littérature le demi-pseudonyme d'Alain-Fournier) à la Chapelle-d'Angillon (Cher, France). Fils d'instituteurs, il passe son enfance dans le sud du Berry.

En 1891, son père est nommé à l'école d'Epineuil-le-Fleuriel. Alain-Fournier y sera son élève jusqu'en 1898, avant d'entrer en sixième, comme pensionnaire au lycée Voltaire à Paris. En 1901 il songe à devenir marin et rentre en seconde au lycée de Brest pour se préparer à l'Ecole Navale. Finalement, il renonce à ce projet.

En janvier 1903, il passe son baccalauréat au lycée de Bourges et, en octobre, va préparer l'Ecole Normale Supérieure au lycée Lakanal à Sceaux. C'est là qu'il rencontre Jacques Rivière qui devient son meilleur ami (puis son beau-frère lorsqu'il épousera, en 1909, sa sœur Isabelle, de trois ans sa cadette). Ils échangeront jusqu'en 1914 une importante et passionnante correspondance, dans laquelle revit l'ardeur de leurs préoccupations intellectuelles, sentimentales et spirituelles.

En 1905, Alain-Fournier rencontre cette jeune femme qui illumine sa vie et qu'il n'oubliera jamais. Ce jour du 1er juin, il la suit sur le Cours-la-Reine, puis sur un bateau mouche où elle s'embarque et enfin l'accompagne à distance jusqu'à sa maison du boulevard Saint Germain. Il revient plusieurs fois sous ses fenêtres et sa persévérance sera récompensée.

Le 10 juin, il aperçoit derrière la vitre le visage de la jeune fille. Surprise, mais souriante. Le lendemain 11 juin, jour de la Pentecôte, il est encore là, tôt le matin et la jeune fille sort de cette maison, un livre de prières à la main. Avant qu'elle ne monte dans le tramway il l'accoste et murmure : "Vous êtes belle". Rabroué mais non dépité, il la suit jusqu'à l'église Saint-Germain des Prés. A la fin de la messe, il l'aborde à nouveau et c'est "la grande, belle, étrange et mystérieuse conversation" entre deux êtres qui, jusqu'au pont des Invalides vont laisser vivre leur rêve. Avant de se perdre dans la foule, elle se retourne vers celui qu'elle vient de quitter et à qui elle a demandé de ne pas la suivre. Une dernière fois, elle le regarde longuement.

 

 

En 1906, le jour anniversaire de l'Ascension, Alain-Fournier guette vainement la jeune femme sur Le Cours-la-Reine et confie le soir même à Jacques Rivière : "Elle n'est pas venue. D'ailleurs fut-elle venue, qu'elle n'aurait pas été la même". Cette année-là, il échoue au concours d'entrée à l'Ecole Normale.

En 1907, au terme d'une ultime année de Khâgne au lycée Louis Le Grand, il échoue de nouveau à l'Ecole Normale. Il apprend également le récent mariage de la jeune femme (Yvonne de Quiévrecourt).

En 1908, Alain-Fournier fait son service militaire : après le peloton d'élève-officier à Laval, il est nommé sous-lieutenant à Mirande (Gers). Toujours hanté par le souvenir d'Yvonne, il écrit quelques poèmes et essais qui seront repris plus tard sous le titre "Miracles".

En 1910, son service militaire terminé, Alain-Fournier cherche un emploi et trouve, en avril, un poste de rédacteur à "Paris-Journal". Il a une liaison avec Jeanne Bruneau (originaire de Bourges), une modiste de la rue Chanoinesse. Il se donne tout entier à elle, mais elle ne le comprend pas. Le 19 octobre, il écrit à Jacques et sa sœur : "C'est fini". Ils se reverront pourtant et la rupture définitive ne se produira qu'au mois d'avril 1912. Alain-Fournier confiera dans sa correspondance : "J'ai fait tout cela pour me prouver à moi-même que je n'avais pas trouvé l'amour". Dès lors, Alain-Fournier s'installe rue Cassini et se lance dans l'écriture du "Grand Meaulnes".

En 1912, il quitte la rédaction de "Paris-Journal" et devient le secrétaire de Claude Casimir-Perier, avant d'entamer avec la femme de ce dernier, la célèbre actrice Madame Simone (de son vrai nom Pauline Benda) une liaison plutôt orageuse.

 

Au début de 1913, Alain-Fournier achève "Le Grand Meaulnes" qui paraît d'abord en feuilleton dans "La Nouvelle Revue française", puis en volume chez Emile-Paul. Sélectionné pour le prix Goncourt, "Le Grand Meaulnes" obtient cinq voix au dixième tour de scrutin (alors qu'il lui en suffisait de six pour avoir le prix). Pourtant, au onzième tour, c'est "Le Peuple de la Mer" de Marc Elder qui décroche le Goncourt.

A fin juillet 1913, huit ans après l'épisode du Grand Palais, Alain-Fournier rencontre une dernière fois Yvonne, grâce à la sœur de celle-ci, Jeanne de Quiévrecourt. Yvonne de Vaugrigneuse est désormais mère de deux enfants. Alain-Fournier la quitte donc pour toujours et noie son chagrin auprès de Madame Simone.

En début d'année 1914, Alain-Fournier ébauche une pièce de théâtre, "La maison dans la forêt", et commence un nouveau roman, "Colombe Blanchet", qui restera inachevé.

Mobilisé dès la déclaration de guerre, en août, Alain Fournier rejoint le front comme lieutenant d'infanterie. Le 22 septembre, il est tué dans le bois de Saint-Remy, près de Saint-Remy la Calonne, à la tête d'une section d'infanterie. Il n'avait pas encore vingt-huit ans. Porté disparu avec vingt de ses compagnons d'armes, son corps a été découvert dans une fosse commune où les Allemands l'avaient enterré. Il a été identifié en novembre 1991 et est maintenant inhumé dans le cimetière militaire de Saint-Remy la Calonne (Meuse).

Alain-Fournier transpose dans "Le Grand Meaulnes" les souvenirs de son enfance, de son adolescence et de sa brève idylle. Comme Eugène Fromentin dans "Dominique", ou Gérard de Nerval dans "Sylvie", il mêle aux notations réalistes la poésie née de son existence intérieure. Il donne une forme à d'anciens rêves, décrit les séductions de l'aventure, la ferveur du premier amour; il laisse aussi entrevoir les déceptions qu'apporte la vie et suggère qu'il est impossible à l'homme de préserver l'idéal imaginé dans l'élan de la jeunesse :

"Le héros de mon livre est un homme dont l'enfance fut trop belle. Pendant toute son adolescence, il la traîne après lui. Par instants, il semble que tout ce paradis imaginaire qui fut le monde de son enfance va surgir. Mais il sait déjà que ce paradis ne peut plus être. Il a renoncé au bonheur". (Lettre à Jacques Rivière, 4 avril 1910.)

 

 

 

 

Epineuil Le Fleuriel sa maison.

 

 

 

 

epineuilEpineuil-le-Fleuriel, le pays des épines fleuries… En 1891, lorsque les parents Fournier, venant de La Chapelle d’Angillon, s’installent à Epineuil pour y occuper les fonctions d’instituteurs et de secrétaires de mairie, ce village n’est qu’un petit village berrichon comme les autres. L’école, le logement de fonction des Fournier ainsi que la mairie sont des lieux austères et même pauvres.

En 1891, Henri Fournier a cinq ans. Il vit à Épineuil sept années durant lesquelles le village et ses alentours vont nourrir sa sensibilité, sa mémoire et son imagination à un tel point qu’ils vont devenir en 1912 (deux ans avant sa mort) des lieux habités par certains des personnages extraordinaires du "Grand Meaulnes", en particulier François Seurel et Augustin Meaulnes.

Contractant les distances (quatorze kilomètres séparent Épineuil de La Chapelle d’Angillon dans le roman, une centaine en réalité), déplaçant certains lieux, modifiant leurs noms, l’écrivain recrée une géographie sans rien inventer. "Dans le Grand Meaulnes, dit Isabelle, sa soeur, tout est réel et on peut visiter à pied 31 chapitres du livre, soit à l’école, soit autour de l’école."

À Épineuil aujourd’hui, on peut en effet retrouver les lieux du roman autour du lieu central qu’est la maison-école où Henri a été élève de ses parents entre 1891 et 1898.
Lorsque l’on pénètre dans l’école, on trouve au rez-de-chaussée la classe de Madame Fournier et la "grande classe" de Monsieur Fournier (l’école accueillait cent quatorze élèves dans ses deux classes). La place d’Henri était à la première table, près de la fenêtre du jardin. Au fond de la classe, une porte conduit à l’appartement composé de la cuisine, de la salle à manger, du "salon rouge", interdit à Henri et à Isabelle et réservé à l’accueil des grands-parents pour Noël, et de la chambre des parents, qui est également celle d’Isabelle. L’escalier qui part de la cuisine mène au grenier où, à côté des cartes murales, des panneaux sur les saisons de l’année et autres objets de cours, se trouve la chambre d’Henri, très froide l’hiver, très chaude l’été. La porte à petits carreaux ne ferme toujours pas.

Si les courants d’air risquent un peu moins aujourd’hui qu’hier de souffler une bougie, le pauvre mobilier et la lucarne qui ne s’ouvre que sur le ciel ne laissent d’autre issue que de se réfugier dans l’imaginaire…

 

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Pour poursuivre votre visite, consultez le blog de monsieur Michel Baranger,  ancien secrétaire de l'Association des amis
de Jacques Rivière et d'Alain-Fournier,membre de la Fédération des maisons d'écrivain & des patrimoines littéraires ici.

 

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13 mars 2008

Madame de Sévigné - Chateau des Rochers

 

Biographie de Madame de Sévigné.

 

 

 

"La vie est pleine de choses qui blessent le coeur".

 

 

sevigneNée dans les milieux aisés de la noblesse et de la finance le 5 février 1626, la jeune Marie de Rabutin Chantal est orpheline dès l'âge de sept ans. Elle est recueillie par sa famille maternelle et reçoit une éducation très poussée, essentiellement littéraire : elle apprend le latin, l'espagnol, et l'italien. Comme Madeleine de Scudéry, elle est avide de culture, mais n'en fera jamais étalage et saura rester simple.

Elle devient marquise de Sévigné en 1624. Mais son mari est volage, joueur, n'hésite pas à se battre. Il meurt dans un duel pour une autre femme en 1651, laissant à la charge de son épouse deux enfants à élever et des dettes à régler. Madame de Sévigné est belle, a de l'esprit, et est très appréciée à la Cour où elle est entrée sept ans plus tôt. C'est une jeune femme à la mode dont la compagnie est recherchée. Elle se constitue un cercle d'amis parmi lesquels figurent Madame de La Fayette, Fouquet, célèbre ministre, La Rochefoucauld, La Grande Demoiselle.

Madame de Sévigné se consacre de plus en plus à ses enfants et particulièrement à sa fille. En 1669, "la plus jolie fille de France" se marie. Les époux, la mère et son fils vivent dans un hôtel particulier loué en plein Paris. Mais, un an plus tard, Grignan, le beau fils de Madame de Sévigné, est nommé lieutenant général du roi en Provence. C'est une douloureuse séparation pour l'écrivain qui voit partir sa fille. Elle lui écrit donc régulièrement, plusieurs fois par semaines, tout en poursuivant parallèlement sa correspondance avec son cousin, le comte de Bussy. Elle visite couramment sa fille, et c'est en Provence qu'elle meurt le 17 avril 1696.

L'originalité de son œuvre repose sur deux points importants : tout d'abord, celle que nous considérons aujourd'hui comme la maîtresse de l'art épistolaire au XVIIe siècle, n'a jamais souhaité que ses lettres soient divulguées en dehors du cadre privé ou des salons (où elle était lue et très appréciée), elle est devenue en quelque sorte un "écrivain malgré elle". Le second point marquant de ces lettres, c'est qu'elles ne sont pas exclusivement destinées à des mondains, contrairement à la correspondance de Voiture ou Balzac. Bussy publia un recueil en 1697 dans lequel figuraient les "Lettres" de Madame de Sévigné, mais elles ne seront publiées séparément qu'en 1726.

 

 

Le château des Rochers sa demeure.

 

 

 

44086Le château des Rochers-Sévigné, ancienne résidence bretonne de Madame de Sévigné, est un manoir gothique du XVe siècle situé à proximité de Vitré en Ille-et-Vilaine.

Le petit château a été édifié sur une colline rocheuse – d'où il tire son nom – par les ancêtres d'Henri de Sévigné, aristocrate breton, qui épousa en 1644 Marie de Rabutin-Chantal, future Marquise de Sévigné. La demeure est bâtie selon un plan en L et possède deux tours. On y trouve également une chapelle octogonale, construite par la Marquise en 1671 pour l'abbé de Coulanges, nommé le "Bien-Bon", qui était son cousin, des écuries et des communs ajoutés au XVIIIe siècle.

Le jardin à la française a été créé en 1689 et restauré en 1982. L'ensemble est bordé d'un parc boisé dont les allées ont toutes été baptisées par la Marquise. Madame de Sévigné, qui possédait plusieurs domaines, séjourna longuement au château des Rochers après la mort de son mari. C'est dans cette demeure qu'elle écrivit nombre de ses fameuses lettres adressées à sa fille, Madame de Grignan.Un élément du jardin attire l'attention, c’est le mur en forme d’arc de cercle. Celui-ci possède une particularité. En effet, lorsqu’une personne se place sur une dalle et qu’elle se met à parler, la forme arrondie du mur provoque un écho. La comtesse s’en servait pour faire des lectures à sa fille.

Les visiteurs accèdent ensuite à une tour du château. Celle-ci date du XIVème siècle et fait partie des plus anciennes parties de l’édifice. Bien que cette tour ait plus de 6 siècles, son intérieur relève, lui, du XIXème siècle. Après avoir monté des escaliers, l'on arrive dans une salle dans laquelle sont entreposés des objets ayant appartenus à Madame de Sévigné. Là on peut admirer l’un de ses portraits en pied, ainsi qu’une peinture représentant son fils Charles. Sur une autre toile, figure la petite fille de la comtesse. C’est elle qui autorisa la publication des lettres écrites par sa grand-mère à sa mère. Dans une vitrine sont également exposés un nécessaire de toilette, un nécessaire d’écriture et un encrier.

La visite se poursuit par la chapelle du château. Celle-ci, de forme octogonale, fut construite au XVIIème. La première messe y fut célébrée en 1675. Son décor intérieur est, quant à lui, de style XIXème et le mobilier du XVIIIème.

Ensuite l'on passe dans la cour du château. Hélas, celui-ci a subi de nombreuses modifications, au fil des siècles, et il est aujourd’hui difficile d’imaginer la forme en "L" qu’il avait à l’origine. La propriété appartient encore aux lointains descendants des Sévigné.

 

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11 mars 2008

Mark Twain - Hartford

 

Biographie de Mark Twain.

 

 

 

MarkTwain"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait".

 

Samuel Langhorne Clemens naît le 30 novembre 1835 à Florida, dans le Missouri. Il est le troisième des cinq enfants qu’auront ses parents, Jane Lampton, sa mère, originaire du Kentucky, et John Marshall Clemens, son père venu lui de Virginie. En 1839, la famille Clemens s’installe à Hannibal, où celui-ci, juriste de formation exerce les fonctions de juge. Toujours à l’affût du moindre profit, il se fait également commerçant, spéculant à l’occasion. Ces notables locaux, qui possèdent quelques esclaves, rêvent surtout à une hypothétique fortune. L’enfance du petit Samuel, qui dispose malgré tout d’une grande liberté, est heureuse. Plus tard, il s’inspirera d’ailleurs de ses souvenirs à d’Hannibal, une petite ville de mille habitants située sur la rive droite du Mississipi, pour créer l’univers de ses deux héros favoris.

En 1847 cependant, à la mort de John Clemens, les enfants doivent travailler afin de subvenir aux besoins de la famille. A l’âge de douze ans, Samuel est ainsi contraint de cesser ses études. Celles-ci lui permettent néanmoins de devenir apprenti typographe dans l’atelier de Joseph Ament, qui imprime à l’époque le Missouri Courier. En 1851, il s’emploie ensuite auprès de son frère aîné, Orion, qui vient de faire l’acquisition du Hannibal Western Union. C’est dans cette feuille locale que Samuel Clemens publie ses premiers textes dès l’année suivante. Bientôt, ces petits articles comiques paraissent également dans le Philadelphia’s Saturday Evening Post. L’adolescent quitte Hannibal en 1853. Il s’emploie alors comme imprimeur auprès de divers journaux à New York et à Philadelphie. De retour dans le Midwest l’année suivante, Samuel Clemens mène une existence itinérante le long du fleuve, s’installant quelques temps dans une ville du bord du Mississipi, avant de repartir peu après. Il se fixe néanmoins quelques temps dans l’Iowa, à Keokuk, toujours auprès d’Orion qui a fondé le Keokuk Journal.

En 1857, Samuel Clemens est à la Nouvelle Orléans. Il s’embarque sur un navire à vapeur qui doit remonter le fleuve et fait ainsi la rencontre d’Horace Bixby, le pilote du steamer. Le jeune homme se montre alors persuasif et parvient à décider celui-ci, moyennant la coquette somme de 500 $, de le prendre à bord en apprentissage. Cette période durera deux années, à la suite desquelles, Samuel Clemens obtient enfin son brevet de pilote. Il réalise ainsi un rêve d’enfant en voyageant à bord d’un bateau à aube sur le Mississipi. Avec la Guerre de Sécession cependant, la navigation sur le fleuve est bientôt suspendue, à partir du mois d’avril 1861. Samuel Clemens rejoint alors un groupe de volontaires de l'armée confédérée, qui se fait appelé les Marion Rangers. Après deux semaines de combat cependant, cette unité de cavalerie est dissoute.

L’été suivant, il suit encore son frère Orion au Nevada, qui vient d’être nommé par le Président Abraham Lincoln, secrétaire du gouverneur du Territoire. En sa compagnie, Samuel Clemens s'installe à Carson City, une ville envahit à l’époque par les chercheurs d’or. Il s’essaie quelques temps à la prospection, sans grand résultat, puis se fait négociant en bois. Au mois de septembre 1862 enfin, Clemens accepte la proposition du Viriginia City Territorial Entreprise, à qui il a déjà livré quelques textes par le passé. Le journal l’emploie pour 25 $ de la semaine, en tant que reporter. Après dix-sept mois de collaboration, Samuel Clemens part pour San Francisco où il passera les quatre années qui suivent au service des journaux locaux : le Golden Era, The Californian... Devenu grâce à sa plume alerte une des principales figures du journalisme dans la ville, The Sacramento Union l’envoie quatre mois en reportage à Hawaï (à l’époque, les Îles Sandwich).

De retour aux Etats-Unis, Samuel Clemens organise une lecture publique de ses souvenirs de voyage. Devant le succès de cette initiative, il se décide ensuite à effectuer une tournée de conférences en Californie ainsi que dans le Nevada. Le périple dure deux mois entier pendant lequel il crée son image publique, celle de l'humoriste de l'Ouest. A New York dès la fin de l’année 1866, Clemens devient ensuite le correspondant du San Francisco Alta Journal. L’année suivante, il publie son premier ouvrage, un recueil de contes intitulé "The Celebrated Jumping Frog of Calaveras County, and other sketches". Samuel Clemens prend alors le pseudonyme de Mark Twain, que lui a suggéré son expérience de pilote sur le Mississipi. Ce nom de plume est en fait une expression employée par les marins lorsqu'ils sondent le fleuve pour trouver un chenal au bateau. " Mark Twain ! " (deux longueurs), une mesure de profondeur qui signale au pilote du steamer que les eaux sont encore navigables. En tournée dans l’Iowa et le Missouri, Samuel Clemens est surpris par le succès de sa première œuvre auprès du public, son "misérable conte au fond des bois" comme il l’appellera bien souvent.



A Washington, la capitale fédérale, il est pendant quelques temps le secrétaire du sénateur William Stewart. De retour à New York, Clemens fait la rencontre d’Olivia Langdon, fille d'une famille de la côte Est enrichit dans l’exploitation de gisements de charbon. Il repart en 1868 pour un nouveau et toujours aussi lucratif voyage de conférences en Californie et dans le Nevada. Au mois de juillet 1869, Mark Twain publie "Innocents Abroad" (Le Voyage des Innocents), une œuvre qui raconte un de ses voyages en Europe et en Terre Sainte avec quelques compagnons. Il s’agit de son premier grand succès. En 1870, l’écrivain épouse enfin Olivia Langdon, avec laquelle il était lié par une promesse solennelle. La jeune femme, de dix ans sa cadette, est de santé très fragile. Elle sera toujours une lectrice, une critique et même une correctrice, très écoutée de son mari, qui lui dédiera notamment son "Tom Sawyer". Le couple s'installe d'abord à Buffalo, près de New York. Et Mark Twain prend à cette époque des parts dans le journal local, le Buffalo Express, pour lequel il écrit également. Puis en 1871, les Clemens se fixent à Hartford, dans le Connecticut. Après l’achat d’un terrain à Nook Farm, Twain fait construire son imposante et dispendieuse maison, dans laquelle ils s’installent enfin en 1874. Celle-ci, qu’il décrit lui-même comme étant "mi cathédrale, mi horloge suisse à coucou", requiert les service de sept à huit employés dans son entretien quotidien. Samuel Clemens et Olivia Langdon y résideront jusqu'en 1888. De leur union, viennent au monde quatre enfants au cours de ces années : un fils prématuré, Langdon, en 1870, qui vivra deux ans, et trois filles, Susan qui naît en 1872, Clara deux années plus tard, et enfin Jean en 1880.

En 1872, Mark Twain fait paraître "Roughing It" (A la dure), le récit de son existence dans le Nevada et en Californie. L’année suivante et en compagnie de son épouse, il effectue un voyage outre-Atlantique. En Angleterre, l’écrivain est ainsi présenté à Lewis Caroll et à Ivan Tourgueniev. A présent fixé à Hartford dans une vie sédentaire, il se consacre tout entier à la littérature. Après "The Gilded Age" (L’Age doré) en 1873, une satire de la première expansion industrielle, paraissent trois années plus tard "The Adventures of Tom Sawyer", une œuvre largement autobiographique qui trouve une suite avec "The Adventures of Huckleberry Finn" en 1885. Entre ces deux récits picaresques, dont Mark Twain ne sait s’il faut les attribuer à la lecture des enfants ou des adultes, il publie également "A Tramp Abroad" (Un vagabond à l'étranger) en 1880, "The Prince and the Pauper" (Le Prince et le Pauvre) deux années plus tard, qui demeure le livre préféré de sa femme et de ses filles. L’année suivante, est édité "Life on the Mississipi" et enfin, en 1889, "A Connecticut Yankee in King Arthur’s Court" (Un Yankee à la cour du roi Arthur), une récit historique sur le mode burlesque. Pendant ces années, Mark Twain poursuit sa carrière de conférencier à travers les États-Unis où cercles, clubs, et autres sociétés littéraires se disputent sa présence. Il voyage et réside aussi longuement en Europe. Les Clemens passent ainsi une année et demi en Angleterre à partir de 1878.

Peu satisfait cependant de la publication de ses derniers textes, l’écrivain fonde en 1884 sa propre maison d’édition. Charles L. Webster & Company fait notamment paraître en 1886 "les mémoires du général Ulysse Grant". Cependant, quelques années plus tard et après cette bonne opération commerciale, la société connaît des difficultés. De plus, Mark Twain est ruiné par un projet de machine typographique nouvelle, dans lequel il avait beaucoup investi. La famille Clemens quitte alors la maison de Hartford et la vie extravagante qu’elle y menait, et gagne l’Europe. Pendant quelques années, Mark Twain vit à différentes adresses en France, en Allemagne, en Suisse et en Italie.

L’écrivain multiplie également les publications, exploitant ainsi avec "Tom Sawyer Abroad "(Tom Sawyer à travers le monde) en 1894 une veine déjà florissante et qui ne s’est pas encore épuisée. Viennent ensuite "The Tragedy of Pudd'nhead Wilson" (Wilson Wilson Tête-de-mou) deux années plus tard, "The Comedy of those Extraordinary Twins" (Les Jumeaux extraordinaires) en 1895, "Personal Recollections of Joan of Arc" (Souvenirs personnels de Jeanne d'Arc) l’année suivante, Following the Equator ainsi que "A Journey around the World" (Le Tour du Monde d'un humoriste) en 1897… Le sujet de ce dernier récit vient à Mark Twain pendant une tournée de conférences qu’il effectue à travers le monde à partir de 1895. A présent en effet, l’écrivain américain est mondialement connu et apprécié.

En 1898 enfin, il parvient à liquider ses dettes. Cependant, à ces problèmes financiers se sont ajoutés des malheurs familiaux. En 1896, sa fille Susy décède d’une méningite. Et les médecins diagnostiquent bientôt à Jean des symptômes épileptiques. Cette dernière passera désormais la fin de sa vie le plus souvent dans des cliniques et des maisons de santé.



En 1900, Mark Twain s'installe à New York, au 14 West de la 10ème rue. Il réside également à Riverdale, en banlieue. Avec ses déboires passés, l’écrivain se préoccupe plus que jamais de la valeur financière de son travail d’écriture. En même temps cependant, il est tiraillé par de plus hautes ambitions, souhaitant ainsi laisser à la postérité des textes plus sérieux. Dans cet esprit, il publie ainsi, (entre autres !) "What is Man ?" (Qu'est-ce que l’Homme ?) en 1906 ou "Letters from the Earth" (Lettre de la Terre) en 1909. Twain s’implique également dans les controverses d’actualité. Il publie dans la presse new-yorkaise des articles contre les missionnaires et l'impérialisme made in U.S, attaquant ainsi la politique américaine en Chine et aux Philippines. C’est aussi le moment des honneurs officiels pour l’illustre écrivain, qui reçoit en 1902 un diplôme honoris causa de l'Université de Yale, avant que l’université du Missouri ne le distingue également l’année suivante. Et en 1907, c’est la prestigieuse institution anglaise d’Oxford qui prend la même initiative. En 1905, Mark Twain est invité à dîner à la Maison Blanche par le président Théodore Roosevelt. La même année, un énorme banquet est donné dans la salle du Delmonico’s à New York pour fêter son soixante-dixième anniversaire.

En 1902, les Clemens ont fait l’acquisition d’une nouvelle habitation à Tarrytown. Cependant l’état de santé d’Olivia se dégrade, ce qui l’oblige à de fréquents séjours de repos dans le Maine voisin. En 1903, le couple s’installe en Italie, dans une villa à Florence, espérant ainsi que le climat méditerranéen sera profitable à Livy. Invalide depuis huit ans, celle-ci décède au mois de juin 1904. Son mari regagne alors New York en compagnie de ses filles. Il loge bientôt au 21, de la 5ème Avenue. En 1906, l’écrivain commence une longue collaboration avec Albert Bigelow Paine, à qui il dicte les dizaines de pages d'une autobiographie. Quelques extraits de celle-ci paraissent dès l’année suivante. En 1908, Mark Twain se fixe dans le Connecticut, après avoir fait l’acquisition d’une villa, baptisée Stormfiel, près de Redding. Il crée dans la région l’Angelfish Club, une institution qui se destine à favoriser l’éducation des jeunes filles. Peu après le mariage de sa fille Clara, Jean décède au mois de décembre 1909, en se noyant dans sa baignoire lors d'une crise d'épilepsie. Peu après, l’écrivain effectue un séjour aux Bermudes, pour des raisons de santé.



Il sent à présent que sa fin est proche. Au printemps suivant, passe la comète de Halley dans le ciel des États-Unis alors que le dernier séjour de l’astre dans la Voie Lactée remonte à 1835, l’année de naissance de l’écrivain. Par le passé, celui-ci avait fait le vœu de l’apercevoir pendant son existence. Suivant ses prédictions, Mark Twain décède le 21 avril 1910, peu après son passage. Dans sa maison de Redding, l’écrivain laisse à la postérité une énorme quantité de manuscrits inédits. Deux jours plus tard, à New York, où il est enterré au cimetière de Woodlawn, une grande procession funéraire lui rend hommage. Ce n’est cependant que dans les années d’après-guerre que l’auteur de "Tom Sawyer" trouvera sa place dans la littérature américaine, grâce notamment aux commentaires élogieux qu’Ernest Hemingway fait alors de son œuvre. Et de nos jours, en souvenir de l’écrivain qui l’a fait connaître au monde entier, la ville d’Hannibal organise chaque année un concours de peinture de palissades...

 

 

 

Sa maison à Hartford.

 

 

 

ScreenHunter_04_MarHartford est la capitale du Connecticut. C'est après son mariage avec Olivia Langdon, que Mark Twain s'installe à Hartford en 1871. En 1873, ils font appel à un architecte new-yorkais Edward Tuckerman Potter pour réaliser leur maison. Mark Twain et sa famille y passeront leurs plus belles années : "Pour nous, notre maison avait un coeur, une âme et des yeux pour nous voir, elle nous approuvait, et avait une profonde sympathie pour nous, elle faisait parti de nous, et nous étions ses confidents, nous y avons vécu en paix sous sa bénédiction".

Ce remarquable manoir victorien de 19 pièces, a changé de propriétaires plusieurs fois depuis, le départ de Mark Twain et sa famille en 1891. En 1927, elle a été sauvée par les "amis de Hartford". Pour la célébration du centenaire de la maison, de nombreux travaux ont été entrepris, la restauration terminée en 1977 a été jugée exemplaire.

Longtemps citée pour sa fantaisie et son apparence particulière, la maison de Mark Twain est maintenant perçue comme inspirée, sophistiquée et pleine de modernité. L'architecte Potter a réussi un mélange entre les briques peintes (réminiscence des travaux de William Butterfield en Angleterre dans les années 1860) et les maisons traditionnelles d'Alsace en France.

La maison de Mark Twain est définie par la variété et l'imprévisibilité de ses éléments. Aucun des niveaux n'est semblable, les pignons, généralement symétriques, ne le sont pas, les ornements extérieurs sont différents, les cheminées se dressent haut vers le ciel, et les briques peintes renforcent ces différences.

Il en va de même pour l'intérieur, conçu par Louis Comfort Tiffany et ses associés, il est exotique et éclectique. L'on voyage beaucoup dans cette maison, l'Afrique du Nord, l'Extrême Orient, les Indes sont représentés.

Outre sa décoration, cette maison comportait de nombreux points de modernité, tel que le système de chauffage par gravité, des conduits de cheminée fendus afin de tenir compte des fenêtres, sept salles de bain et des toilettes munies de chasses d'eau. Mark Twain était particulièrement fier du téléphone, sa maison fut l'une des toutes premières maison individuelle à le posséder.

 

 

 

 

 

 

 

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The Mark Twain House.


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7 mars 2008

Jean Jacques Rousseau - Les Charmettes

Biographie de Jean Jacques Rousseau.

 

 

 

Rousseau"Tout homme veut être heureux, mais pour parvenir à l'être, il faudrait commencer par savoir ce que c'est que le bonheur".

 

 

Ecrivain et philosophe français, né à Genève le 28 juin 1712, dans une famille calviniste. Jean-Jacques Rousseau, qui est orphelin de mère, est abandonné par son père à l'âge de 10 ans et élevé par son oncle. Son éducation se fait au gré de ses fugues, de ses errances à pied, et de ses rencontres, en particulier Mme de Warens. Sa maîtresse et bienfaitrice qui influencera son œuvre s'attache à parfaire son éducation et le contraint à se convertir au catholicisme. En 1741, Jean-Jacques Rousseau devient précepteur des enfants de Mme de Mably à Lyon. Passionné de musique, il élabore un système de notation musicale qui ne rencontre pas le succès espéré à Paris. Après un séjour à Venise, il retourne à Paris et se lie d'amitié avec Diderot qui lui demande d'écrire des articles sur la musique pour l'Encyclopédie. Jean-Jacques Rousseau vit en ménage avec Thérèse Levasseur, modeste servante, avec laquelle il a cinq enfants. Ne pouvant les élever correctement, il les confie aux Enfants-trouvés, ce que lui reprocheront plus tard ses ennemis.

Jean-Jacques Rousseau acquiert la gloire en 1750 avec son "Discours sur les sciences et les arts". Il y prend comme hypothèse méthodologique ce qui va devenir le thème central de sa philosophie : l'homme naît naturellement bon et heureux, c'est la société qui le corrompt et le rend malheureux. Il réfute ainsi la notion de péché originel. Jean-Jacques Rousseau retourne dans sa patrie d'origine en 1754 et retrouve la religion calviniste. Après un séjour chez Mme d'Epinay, il est recueilli à Montmorency en 1757 par le maréchal de Luxembourg et va y passer les années les plus fécondes de son existence.

Son oeuvre principale, "Du contrat social", analyse les principes fondateurs du droit politique. Pour Rousseau, seule une convention fondamentale peut légitimer l'autorité politique et permettre à la volonté générale du peuple d'exercer sa souveraineté. Il va plus loin que
Montesquieu et Voltaire dans la défense de la liberté et de l'égalité entre les hommes, en proposant un ordre naturel qui concilie la liberté individuelle et les exigences de la vie en société. Le "Contrat social" a inspiré la Déclaration des Droits de l'Homme et toute la philosophie de la Révolution. Son influence a été également importante sur la philosophie allemande (Kant, Fichte...)

Dans "L'Emile ou l'Education", Jean-Jacques Rousseau soutient que l'apprentissage doit se faire par l'expérience plutôt que par l'analyse. Il y professe également une religion naturelle, sans dogme, par opposition à la révélation surnaturelle, ce qui lui vaut d'être condamné en 1762 par le parlement de Paris. Il se réfugie alors en Suisse puis en Angleterre où il est hébergé par
David Hume avec lequel il se brouille rapidement. Il revient en France en 1769.

Critiqué par les philosophes et attaqué par Voltaire (qui se moque de sa théorie où la société dénature l'homme), Jean-Jacques Rousseau se sent persécuté. Il tente de se défendre et de s'expliquer dans "Les Lettres écrites de la montagne" et les "Confessions". Attisée par Voltaire, la population va même jusqu'à lapider sa maison et brûler ses livres. Les dernières années de sa vie se passent à Ermenonville dans la maladie et l'isolement. Il achève "Les rêveries d'un promeneur solitaire" dans la propriété d'Ermenonville du marquis de Girardin. C'est là qu'il meurt, le 2 juillet 1778. La Convention fit transporter ses restes au Panthéon en 1794.

 

Rousseau expose ses idées religieuses dans la Profession de foi du vicaire savoyard, incluse dans "l'Emile". Il considère que la matière ne peut se mouvoir par elle-même et pose la nécessité d'une volonté transcendante. Sans chercher à prouver ses idées, mais par le seul élan du coeur, il souscrit à la "religion naturelle" ou déisme, qui lui permet d'accéder à Dieu sans l'intermédiaire des textes sacrés ou du clergé. Le doute lui étant insupportable, sa foi en Dieu n'est pas issue de la raison comme celle des autres déistes de son siècle, mais vient de ce qu'il ressent, des sentiments intimes. Dans une vision qui se veut optimiste, il considère les malheurs des hommes comme nécessaires à l'harmonie universelle et se console par la croyance en l'immortalité. Bien que perçu comme un hérétique par les protestants et les catholiques, Rousseau se dit cependant chrétien, et disciple de Jésus, tout en se livrant au libre examen des dogmes.

 

 

Les Charmettes sa maison.

 

 

charmettesVallon boisé au sud de Chambéry, fief du marquis de Conzié ami de Rousseau (il y possède une maison et des terres), où se trouvent plusieurs petites exploitations rurales. Madame de Warens et Rousseau y habitent dès 1736 (peut-être 1735) dans la ferme Revil, puis dans la maison de Monsieur Noiret.

Cette maison devient dès la Révolution, à l'époque romantique et jusqu'à nos jours un lieu de pèlerinage : Georges Sand, Lamartine, Stendhal, de très nombreuses personnalités du monde des arts, des lettres et de la politique viennent rendre hommage à Rousseau. "Je ne savais pas si je trouverais là ce que je venais y chercher, et si la vue des choses ne trahirait pas l'idée que je m'en était faite" (George Sand).

Classée monument historique en 1905, la maison des Charmettes est ouverte au public toute l'année, elle reçoit des visiteurs du monde entier, le site naturel est protégé.

"Après avoir cherché, nous nous fixâmes aux Charmettes, une terre de Monsieur de Conzié à la porte de Chambéry, mais retirée et solitaire comme si l'on était à cent lieues. Entre deux coteaux assez élevés est un petit vallon au fond duquel coule une rigole entre des cailloux et des arbres. Le long de ce vallon à mi-côte sont quelques maisons éparses fort agréables pour quiconque aime un asile un peu sauvage et retiré".  (Les Confessions, livre V)

Les Charmettes sont avant tout une période de bonheur :


"Ici commence le court bonheur de ma vie ; ici viennent les paisibles mais rapides moments qui m'ont donné le droit de dire que j'ai vécu. Moments précieux et si regrettés, ah recommencez pour moi votre aimable cours ; coulez plus lentement dans mon souvenir s'il est possible, que vous ne fîtes réellement dans votre fugitive succession. Comment ferai-je pour prolonger à mon gré ce récit si touchant et si simple ; pour redire toujours les mêmes choses, et n'ennuyer pas plus mes lecteurs en les répétant que je ne m'ennuyais moi-même en les recommençant sans cesse ?
Encore si tout cela consistait en faits, en actions, en paroles, je pourrais le décrire et le rendre en quelque façon : mais comment dire ce qui n'était ni dit, ni fait, ni pensé même, mais goûté, mais senti, sans que je puisse énoncer d'autre objet de mon bonheur que ce sentiment même. Je me levais avec le soleil, et j'étais heureux ; je me promenais et j'étais heureux, je voyais Maman et j'étais heureux, je la quittais et j'étais heureux, je parcourais les bois, les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif, je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j'aidais au ménage, et le bonheur me suivait partout ; il n'était dans aucune chose assignable, il était tout en moi-même, il ne pouvait me quitter un seul instant".  (Confessions, livre VI).

 

La petite exploitation des Charmettes n'est pas riche : le bail de juillet 1738 comptabilise "deux bœufs et des vaches, dix brebis ou moutons, sept poules et un coq", "une charrue, une herse, et un berroton, le tout fort usé et presque hors service", les cultures citées sont le froment, le seigle, l'orge, les fèves, le blé noir. Madame de Warens sert aussi des "tartiffles" (pommes de terre) à ses domestiques, on cultive aussi aux Charmettes le "blé de Turquie" (maïs), introduits nouvellement en Savoie.

Rousseau élève des pigeons et des abeilles, il est souvent malade, mais comme tous les autodidactes, il a une incroyable soif de découvertes, il étudie la musique, la géométrie, l'histoire (on a conservé de lui une "Chronologie universelle" qui date de cette époque), la géographie, l'astronomie (il fait des observations à la lunette dans le jardin), la physique, la chimie (un accident lors d'une expérience le conduit à rédiger son testament). Avec l'argent de son héritage, il s'achète des livres, dans sa commande au libraire Barillot, on trouve des romans (Marivaux, l'abbé Prévost), mais aussi des ouvrages de mathématiques, le "Dictionnaire" de Bayle, il pioche abondamment dans la bibliothèque de son ami Conzié et dans celle des jésuites de Chambéry, il lit les écrits de Port-Royal et devient "demi-janséniste". C'est alors qu'il constitue son "magasin d'idées" et fait mûrir sa pensée :

"Je me dis: Commençons par me faire un magasin d'idées, vraies ou fausses, mais nettes, en attendant que ma tête en soit assez fournie pour pouvoir les comparer et choisir. Cette méthode n'est pas sans inconvénient, je le sais; mais elle m'a réussi dans l'objet de m'instruire. Au bout de quelques années à ne penser exactement que d'après autrui, sans réfléchir pour ainsi dire, et presque sans raisonner, je me suis trouvé un assez grand fonds d'acquis pour me suffire à moi-même et penser sans le secours d'autrui". (Confessions, livre VI).

Rousseau compose aux Charmettes ses premiers essais, il écrit des poèmes qu'il rassemblera sous le titre "La Muse allobroge ou les œuvres du petit poucet", et notamment "Le Verger de Madame de Warens", ainsi que "l'Epitre à Parisot". Il compose aussi des pièces de théâtre "Iphis et Narcisse", un opéra "La Découverte du nouveau monde". Il traite même de sujet scientifiques "Si le Monde que nous habitons est une sphère", publié dans le Mercure de France de septembre 1738, il prépare aussi son projet de notation musicale chiffrée, "méthode qu'il avait forgée aux Charmettes" d'après Conzié. Il part pour Paris son projet en poche pensant faire fortune en le présentant à l'Académie des sciences, hélas sans succès.

C'est cependant loin d'être une idylle sentimentale, dans ses lettres écrites de Montpellier, où il part de septembre 1737 à février 1738, Rousseau se plaint de ne pas recevoir de nouvelles de Madame de Warens et à son retour il trouve sa "place prise" par Wintzenried. A partir de 1739, il ne voit plus beaucoup Madame de Warens aux Charmettes, il lit, écrit, le plus souvent seul, après l'interruption de son séjour à Lyon d'avril 1740 à avril 1741, il revient aux Charmettes en mai 1741, il ne les quitte définitivement qu'en juillet 1742, lorsqu'il part pour Paris.

Episode capital, les Charmettes sont en quelque sorte l'apogée des "Confessions", au centre de l'ouvrage. Il est significatif que les dernières lignes que Rousseau a écrites avant de mourir en 1778 soient aussi dédiées à Madame de Warens et aux Charmettes dans la "Dixième promenade des Rêveries du promeneur solitaire" :

"Aidé de ses leçons et de son exemple, je sus donner à mon âme encore simple et neuve la forme qui lui convenait davantage et qu'elle a gardé toujours. Le goût de la solitude et de la contemplation naquit dans mon cœur avec les sentiments expansifs et tendres fait pour être son aliment. Le tumulte et le bruit les resserrent et les étouffent, le calme et la paix les raniment et les exaltent. J'avais besoin de me recueillir pour aimer. Une maison isolée au penchant d'un vallon fut notre asile, et c'est là que dans l'espace de quatre ou cinq ans j'ai joui d'un siècle de vie".

Période de formation et de bonheur, les Charmettes ont permis à Rousseau de devenir lui-même : "Durant ce petit nombre d'années, aimé d'une femme pleine de complaisance et de douceur, je fis ce que je voulais faire, je fus ce que je voulais être".

 

 

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5 mars 2008

Robert Louis Stevenson - Vailima

Biographie de Robert Louis Stevenson.

 

 

 

robert_louis_stevenson"Être ce que nous sommes et devenir ce que nous sommes capables de devenir, tel est le seul but de la vie".

 

 

Robert Louis Stevenson naît le 13 novembre 1850, à Édimbourg, en Écosse. Son père, Thomas Stevenson est à la tête de l’entreprise familiale qui s’est spécialisée dans la construction de phares. A l’époque, les affaires sont prospères, grâce notamment à l’emploi d’un nouveau procédé d'éclairage lenticulaire. Sa mère, Margaret Balfour, fille cadette du révérend Lewis Balfour, est de constitution fragile. Aussi dès l’âge de deux ans, l’enfant est confié aux bons soins d'une nourrice, Alison Cunningham, qu’il surnommera affectueusement "Cummy". Robert Louis, lui aussi, connaît des problèmes de santé, une affection pulmonaire qui l’étreindra sa vie durant. Ceux-ci perturbent sa scolarité, qu’il effectue à partir de 1857 à l’Henderson's Preparatory School d’Édimbourg. De fréquents séjours de convalescence dans des stations balnéaires interrompent ainsi ses études. En 1862, ses parents l’emmènent en voyage à travers l’Europe. Stevenson découvre l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la France. En villégiature à Menton puis sur la Côte d'Azur, l’enfant rédige une revue manuscrite, "The Schoolboy's Magazine". Dès cette époque d’ailleurs, grâce notamment aux lectures et aux chansons de Cummy, s’est éveillée chez lui une passion pour les récits d'aventures et les voyages au long cours.

Au mois d’octobre 1867, suivant les recommandations familiales, Stevenson entre à l'école d’Anstruthen où il doit préparer un diplôme d'ingénieur. Tout ceci ne le passionne guère cependant, et il mène une vie dissolue. En 1870 d’ailleurs, l’étudiant a une liaison avec Claire, une jeune prostituée, rencontrée dans les tavernes du vieux port d’Édimbourg et qu'il envisage bientôt d'épouser. Ceci est à l’origine d’un scandale dans la famille, de confession calviniste, déjà épouvantée par la révélation de son agnosticisme. L’année suivante, il présente à la Royal Society of Arts un mémoire qui traite d’"Une nouvelle forme de lumière intermittente". Ceci lui vaut une récompense mais n’accroît en rien sa motivation et il abandonne ces études scientifiques pour se diriger vers le droit. A cette époque, Robert Louis Stevenson commence à écrire pour la revue de l'université. En 1873, de nouveau souffrant, il séjourne quelques temps dans le Suffolk et fait la rencontre de Sidney Colvin, professeur d'histoire de l'art à Cambridge, qui l’encourage et le conseille, ainsi que de Fanny Stiwel. Le jeune homme en tombe amoureux, sans succès. Ses nouveaux amis l’introduisent dans les milieux littéraires, au Savile Club notamment où se retrouve le gratin des lettres. Au mois de novembre de la même année, Stevenson est à Menton où il rencontre l’essayiste Andrew Lang. En 1874, il est accueilli à Londres chez Sidney Colvin puis effectue une croisière sur l’invitation de son riche ami Walter Simpson. Stevenson écrit pour le Cornhill Magazine. Au mois de juillet 1875, il réussit enfin son examen d'avocat.


Robert Louis Stevenson cependant ne plaidera jamais. En 1876, il quitte définitivement la maison familiale et son puritanisme. De retour en France, l’écrivain en devenir effectue ses deux premiers périples, dont les relations sont ensuite publiées. En mai 1878, "An Island Voyage" (La France que j’aime) raconte son expédition en canoë sur les canaux du nord de la France faite deux années plus tôt. Au mois de juin 1879, est ensuite éditée "Travel with a Donkey in the Cevennes" (Voyage avec un âne dans les Cévennes), souvenirs de ses treize journées de pérégrinations en compagnie de l’ânesse Modestine.

Deux mois plus tard, Stevenson est à New York, après une traversée de l’Atlantique effectuée au milieu des misérables émigrants. Après avoir parcouru le continent en train, il rejoint en Californie Fanny Osbourne, une artiste américaine rencontrée au mois d’août 1876, à Grez, près de Fontainebleau. Installé à présent à Monterey, Stevenson exerce la profession de journaliste. Au mois de décembre 1879, il est atteint d'une pleurésie et est soigné grâce au dévouement de sa compagne. Cette dernière obtient enfin le divorce, ce qui permet aux deux amants de se marier, le 19 mai 1880. Stevenson adopte alors les deux enfants de Fanny Osbourne, Isabelle et Samuel Lloyd.


De retour en Grande-Bretagne, Robert Louis Stevenson publie "Deacon Brodie", une pièce écrite avec la collaboration de William Henley. L’année suivante, l’écrivain se consacre à la rédaction de "L’Île au Trésor", qu’il commence au mois de septembre 1881 en Écosse. A Braemer, près du château de Balmoral, le temps pluvieux l’oblige en effet à inventer des jeux pour distraire son beau-fils Lloyd. Ceux-ci ont notamment pour support une belle carte au trésor coloriée qui lui donne l’idée d’un roman. Achevé par la suite en Suisse, à Davos, "Treasure Island" parait tout d’abord sous la signature du "Capitaine John North" dans le journal Young Folks destiné aux adolescent puis en volume au mois de novembre 1883. Ces aventures du jeune Jim Hawkins et du pirate Long John Silver obtiennent un grand succès qui marque le début de la popularité de l’écrivain. Le Premier Ministre lui-même, William Gladstone, en achève la lecture au milieu de la nuit.

A cette époque, les Stevenson se sont installés au chalet "La Solitude" qui domine la baie d'Hyères, dans le Sud de la France. Ils regagnent l’Angleterre en 1884 et résident à Bournemouth, dans le cottage surnommé Skerryvore offert par son père à l’écrivain. C’est là qu’ils reçoivent la visite d’Henry James l’année suivante. Au mois de janvier 1886, est publié un nouveau roman qui lui a été inspiré un mauvais rêve. Avec "The strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde" (Le cas étrange du Dr Jekyll et de M. Hyde) Stevenson s’essaie au genre fantastique. C’est de nouveau un énorme succès, qui fait cette fois-ci frissonner l’Angleterre victorienne. Quarante mille exemplaires sont vendus en l’espace de six mois. Puis les éditions se multiplient, ainsi que les adaptations pour la scène. Peu après le décès de son père, le 8 mai 1887, Stevenson part pour les États-Unis. Résidant sur les bords du lac Saranac dans l'état de New York, puis à San Francisco, l’écrivain s’embarque ensuite au mois de juin 1888 à bord du Casco pour un voyage dans l’Océan Pacifique.



Alors que paraît sa nouvelle œuvre, "Black Arrow, a tale of Two-Roses" (La Flèche noire), Robert Louis Stevenson est aux îles Marquises pendant l’été 1888, puis dans l’archipel des Tuamotu en septembre. Il passe un mois à Papeete, à Tahiti. L’année suivante, sa mère décide de rentrer en Ecosse. Stevenson lui est à Honolulu, dans les îles Hawaï. Il y achève la rédaction de "The Master of Ballantrae" (Le Maître de Ballantrae), publié quelques temps plus tard, et qu’emportera André Gide pendant son voyage au Congo. L’écrivain effectue ensuite l’achat d’un terrain près du port d'Apia à Opulu aux Samoa occidentales. Il s’y installe au mois d’octobre 1890, après avoir longuement séjourné en Australie.

Robert Louis Stevenson ne quittera plus sa résidence de Vailima et les Mers du Sud, auxquelles il consacre un nouveau récit, "In the South Seas". Son état de santé lui interdit à présent de quitter les climats tropicaux. Aussi l’écrivain se consacre à son œuvre, se fatiguant au delà de ses forces à la tache. "The Wrecker" (Les Trafiquants d’épaves) est publié en 1892, "Catriona" l’année suivante. C’est alors qu’une guerre civile met aux prises les habitants des îles Samoa en 1893. Stevenson suit de près ces événements dramatiques qui déchirent son pays d'adoption. En 1894, il reçoit d’ailleurs de la part des indigènes de nombreux témoignages d’affection au moment de son anniversaire.



Le 3 décembre 1894, Robert Louis Stevenson décède d'une rupture d'anévrisme. Il est enterré peu après au sommet du mont Vaea, qui est voisin de Vailima. Sur son sarcophage, est gravé Tusitala, le nom que lui ont donné les Samoëns et qui signifie " le conteur d’histoires". Sur sa tombe, on peut également lire les vers de son poème "Requiem", rédigé à Hyères dix années auparavant :

 

" Under the wide and starry sky
Dig the grave and let me lie.
Glad did I live and gladly die,
And I laid me down with a will.

This be the verse you grave for me;
Here he lies where he longed to be,
Home is the sailor, home from sea,
And the hunter home from the hill. "

 

 

 

Sa maison à Vailima dans les îles Samoa.

 

 

 

ScreenHunter_01_MarEn 1877, Robert Louis Stevenson tombe fou amoureux d’une Californienne, mariée, de dix ans son aînée, mère de trois enfants, ancienne chercheuse d’or dans le Nevada : Fanny Osbourne. Il n’a jusque-là que peu écrit, rien qui lui permette de vivre même si certains critiques commencent à voir en lui l'annonciateur d’une littérature nouvelle, délivrée des modèles victoriens. Fanny Osbourne repartie en Californie en août 1878, il la rejoint un an plus tard et l’épouse après son divorce, en mai 1880.

Dès son retour, lui qui n’avait jamais réussi à écrire un roman, publie chef-d’oeuvre sur chef-d’oeuvre, malgré un état de santé défaillant : "L’Ile au Trésor", "Docteur Jekyll et Mr Hyde" qui vont le rendre mondialement célèbre. Souffrant d’emphysème pulmonaire (et non de tuberculose comme il le croit), il passera les dix années suivantes en Europe, de lieu de cure en lieu de cure. La mort de son père en mai 1887, avec lequel il était pourtant réconcilié, est comme une délivrance : il quitte l’Europe avec Fanny et Lloyd, son fils.

Il passe l’hiver 1887-1888 au lac Saranac, dans les Adirondacks (État de New York) où il commence "Le maître de Ballantrae", puis, à la suite de la proposition d’un agent littéraire, s’embarque avec Fanny sur une goélette, le Casco, pour une croisière des plus risquée dans les mers du Sud. Hawaï, les Marquises, Tahiti, l’Australie, l’archipel des Gilbert, et les Samoa occidentales en 18 mois. Jamais Stevenson ne s’est senti en meilleure santé : il revit. D’autant plus qu’il lui semble découvrir un nouveau monde, fascinant, menacé de disparaître sous les coups de "L’Occident sans merci" : il va être de ceux, avec Gauguin, qui y verront un ressourcement possible pour l’art du XXe siècle.

Il choisit en 1889 de s’installer dans les Samoa, sur l’île d’Upolu,le climat tropical lui étant bénéfique. C'est ainsi qu'il fait bâtir  la propriété de Vailima où il continue d’écrire des oeuvres de plus en plus audacieuses, déroutantes, sur les mers du Sud. Il s'investit beaucoup auprès des Samoans, lors d'une guerre civile en 1893, il prend même leur défense contre l'impérialisme allemand. Il devient même un chef de tribu, appelé respectueusement Tusitala (le conteur d'histoires) par ses membres.

Quand il meurt d’une congestion cérébrale le 3 décembre 1894, toute la population unit ses efforts pour tracer dans la jungle une piste permettant d’atteindre le sommet du mont Vaea, où il désirait être enterré.

Les Samoans ont conservé la propriété de Stevenson et en on fait un musée.

 

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8 février 2008

Rudyard Kipling - Bateman's

 

Biographie de Rudyard Kipling.

 

 

 

Rudyard_Kipling"Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l’humanité".

 

Kipling, fils du conservateur du musée de Lahore, naquit le 30 décembre 1865 à Bombay, en Inde. À l'âge de six ans, il fut envoyé en pension en Angleterre pour recevoir une éducation britannique. Il y vécut cinq années malheureuses, qu'il évoqua plus tard dans "Stalky et Cie" (1899) et dans "La lumière qui s'éteint" (1891). En 1882, il retourna en Inde où, jusqu'en 1889, il se consacra à l'écriture de nouvelles pour la Civil and Military Gazette de Lahore. Il publia ensuite "Chants des divers services" (1886), des poèmes satiriques sur la vie dans les baraquements civils et militaires de l'Inde coloniale, et "Simples Contes des collines" (1887) un recueil de ses nouvelles parues dans divers magazines. C'est par six autres récits, consacrés à la vie des Anglais en Inde et publiés entre 1888 et 1889, que Kipling se fit connaître : ces textes révélèrent sa profonde identification au peuple indien et l'admiration qu'il lui vouait. Kipling fit après cette période de longs voyages en Asie et aux États-Unis, où il épousa Caroline Balestier, en 1892, et où il écrivit "le Livre de la jungle" (1894). Il vécut pendant une courte période dans le Vermont, puis, en 1903, s'installa définitivement en Angleterre. De ses nombreuses œuvres, beaucoup devinrent très populaires. Il fut le premier écrivain anglais à recevoir le prix Nobel de littérature (1907). Il mourut le 18 janvier 1936, à Londres. 

 

Kipling est considéré comme l'un des plus grands romanciers et nouvellistes anglais. Ses poèmes, moins connus, se distinguent surtout par sa maîtrise des vers rimés et l'usage de l'argot du simple soldat britannique. Ses œuvres reprennent trois thèmes principaux : le patriotisme fervent, le devoir des Anglais vis-à-vis de leur pays et la destinée impérialiste de l'Angleterre. Son impérialisme forcené fut par la suite nuisible à sa réputation d'écrivain, en fait, son colonialisme idéaliste était bien loin de la réalité de la colonisation telle que la menaient les Anglais, et il en avait tout à fait conscience.

 

 

Bateman's sa maison.

 

 

 

241586499_77edae20caAprès une vie mouvementée en Inde, Chine, Japon, Australie et Amérique, Rudyard Kipling jeta l’ancre au manoir de Bateman’s, acheté en 1902, cinq ans avant son Prix Nobel de Littérature.

Les Kipling (Rudyard, sa femme Carrie, leur fils John et leur fille Elsie) arrivent de Rottingdean. Ils ont vécu aux Etats-Unis de 1892 à 1896, dans l’Etat du Vermont - où vit la famille de Carrie. L’agressivité du frère de Carrie les a incités à quitter le nouveau continent pour s’établir à Torquay en 1896, dans une maison qui surplombe la mer, puis à Rottingdean en 1897, près de Brighton. La maison des Kipling est toujours debout, près des Kipling gardens. C’est une période très prolifique pour lui. Bien que certains décèlent de l’ironie dans ses textes, il est reconnu comme le poète de l’Empire, au moment où des événements graves se produisent (la seconde guerre des Boers a lieu entre 1899 et 1902 en Afrique du Sud).

Quand, en 1899, leur fille aînée Joséphine mourut à l’âge de six ans d’une pneumonie lors d'un voyage en Amérique en 1899, Carrie comprit qu’il était temps pour eux de s’établir quelque part pour panser leurs blessures. Ils jetèrent leur dévolu sur le manoir de Bateman’s, non loin d’Etchingham, mais ratèrent l’affaire faute de s’être décidés assez vite. Deux ans plus tard, Bateman’s fut de nouveau en vente et ils purent l’acquérir.

 

Construit dans les années 1634, Bateman’s était un manoir en pierres de taille et toit de tuiles à hautes cheminées dépourvu du moindre confort.

"Nous sommes à présent propriétaires d’une maison de pierres grises et moussues – la date de 1634 est gravée au-dessus de la porte – à poutres apparentes, avec boiseries et bibliothèques de vieux chêne, restée dans son jus. C’est un endroit beau et plein de paix", écrivit-il à son sujet.

 

C'est pour s’éloigner des curieux et des visiteurs indésirables (les touristes affluant de Brighton par bus), et aussi pour ne plus voir dans tous les recoins des Elms la présence de Josephine, les Kipling s’installent à Bateman’s. L’écrivain est riche et célèbre (il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1907).

Pour préserver ce calme et parce qu’il n’apprécie pas de parler à des gens qu’il ne voit pas, Kipling ne fait pas installer le téléphone. Les messages urgents arrivent par télégramme ou par le téléphone du village voisin de Burwash.

 

Parmi les plus célèbres œuvres de fiction de Kipling, il faut retenir "Multiples Inventions" (1893), mais surtout "le Livre de la jungle" (1894) et "le Second Livre de la jungle" (1895) : ces recueils de contes animaliers et anthropomorphiques, considérés comme ses plus grandes œuvres, mettent en scène le personnage de Mowgli, "petit d'homme" qui grandit dans la jungle mais choisit finalement de rejoindre le monde des humains. Ces livres furent suivis des "Histoires comme ça pour les enfants" (1902) et de "Puck, lutin de la colline" (1906), suivis du "Retour de Puck" (1910), qui évoquent avec nostalgie les paradis enfantins. 

 

En marge de cette littérature pour enfants, il écrivit encore des romans et des récits comme "Capitaines courageux" (1897), un récit maritime, et "Kim" (1901), un magnifique conte picaresque sur la vie en Inde, considéré comme l'un de ses meilleurs romans. Parmi ses recueils poétiques, il faut citer "Chansons de la chambrée" (1892), qui comporte des poèmes devenus populaires comme "Mandalay", "Cinq Nations" (1903), mais c'est surtout le poème "Tu seras un homme mon fils", où il expose son éthique, faite de respect de soi et des autres, d'attachement à ses convictions et de tolérance, qui reste le plus frappant. "Quelque chose de moi-même", récit inachevé de son enfance malheureuse, fut publié de manière posthume en 1937.

Dans la maison sont exposées des scènes du "Livre de la jungle" gravées par John Lockwood Kipling, le père de Rudyard. Si l’écrivain est né à Bombay en 1865, c’est parce que son père y enseignait alors dans une école d’arts.

Au grand désagrément de leurs enfants et de leurs invités, les Kipling équipent la maison de mobilier du XVIIe siècle, époque de la construction des bâtiments. Kipling aménage cependant dans le moulin un groupe électrogène capable de fournir chaque soir quatre heures d’électricité.

On peut voir dans le "parloir" une collection de "dieux domestiques", petite série d’objets d’Extrême-Orient, de Grèce et de la Rome antique, qui possédent aux yeux de l’écrivain quelques pouvoirs magiques.

Son bureau est tel qu’il le laisse à sa mort en 1936. Il autorise exceptionnellement quelques amis - dont Rider Haggard - à y rester pendant qu’il écrit. Le large panier à papiers algériens lui sert souvent. Il écrit avec humour : "le fait même d’écrire était et a toujours été pour moi un plaisir physique".

La cuisine n’est pas plus que le confort un des principaux attraits de Bateman’s. Kipling adore les plats épicés, mais des ulcères duodénaux l’obligent dans les dernières années de sa vie à recourir à un régime dont profite toute la tablée, famille et invités éventuels (qui apprécient toutefois la qualité du vin).

Ici vivent bon an mal an une quinzaine ou une vingtaine de personnes, y compris cinq femmes de service, une gouvernante, un chauffeur pour la superbe Rolls Royce, un secrétaire. Les Kipling sont venus chercher ici l’isolement, mais ils reçoivent souvent : la famille, des amis dont Henry James qui vient à Bateman’s une ou deux fois, 140 invités le 14 juillet - dont T. E. Lawrence que Kipling commença par estimer avant de s’en méfier, le considérant comme un charlatan.

La guerre éclata et il eut la douleur de voir partir son fils John. Un an plus tard, en 1915, John fut tué à la bataille de Loos, dans le Pas-de-Calais. Reclus désormais à Bateman’s, ne voulant plus voir personne, écrivant et soignant ses roses, Kipling travailla à son autobiographie, "Quelque chose de moi-même", qui ne fut jamais achevée et parut un an après sa mort, survenue en 1936 à Londres. Sa femme Carrie demeura à Bateman’s jusqu’à sa propre fin, trois ans plus tard. Selon le souhait de son mari, elle légua le manoir au National Trust qui y organise concerts et lectures littéraires.

 

 

 

 

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3 mars 2008

Karen Blixen - Ngong

 

Biographie de Karen Blixen.

 

 

 

blixen"Rêver, c'est le suicide que se permettent les gens bien élevés".

 

Karen Blixen est née le 17 avril 1885 sous le nom de Karen Christentze Dinensen, sa famille l'appelait "Tanne". La famille de sa mère, les Westenholz, étaient des bourgeois exemplaires, des négociants millionnaires qui s'étaient enrichis grâce à leur habileté, leur frugalité et leur dur labeur. Les Dinensen propriétaires terriens étaient des campagnards, affables et prodigues et cousins avec la plus haute noblesse du royaume.

Karen avait 10 ans lorsque son père Wilhelm qui souffrait d'une maladie "qui ne pouvait présager que d'un avenir sombre et tragique" se donna la mort. Se pendre n'était pas une mort honorable pour un officier. On dit aux enfants que leur père était tombé malade et était mort subitement.

A la fin de 1904 (Karen a 19 ans), elle commence à travailler sur une série de contes sous le titre "Histoires Vraisemblables", de style gothique, pleines de spectres, de visions et de cas de possession. Il furent publiés en 1908 sous le nom d'Osceola. Tanne allait publier deux autres contes sous ce pseudonyme.

Une fois que Tanne eut quitté l'Académie royale, elle devint une familière du "beau monde" aristocratique où elle connut les jumeaux Hans et Bror Blixen-Finecke. Ils montaient en course, jouaient au bridge et au golf, buvaient du whisky, dansaient au son du gramophone, donnaient des bals costumés, tiraient quantité de gibier à plumes, achetaient des aéroplanes et des automobiles, et faisaient l'amour avec un cynisme et un sang-froid qui auraient stupéfié leurs parents victoriens, s'ils s'en étaient rendu compte.

Tanne tomba follement amoureuse de Hans. Il ne répondit pas à sa passion. "Plus que toute autre chose, c'est un amour profond et non partagé qui a laissé une marque dans ma jeunesse" déclara plus tard Karen.

Tanne continua d'aimer Hans Blixen malgré son indifférence, du moins jusqu'à ce qu'elle épouse son frère. Bror Blixen était un épicurien zélé et courtois qui n'avait pas de plus noble but dans l'existence que se distraire.

La nouvelle des fiançailles laissa bien des gens sceptiques. Nombre des amis du couple ne voyaient que leur incompatibilité : Bror le nobliau extraverti et sans façon, le farceur invétéré, Tanne, la bourgeoise artiste et d'humeur changeante, avec son éducation prude, ses talents littéraires et ses désirs de grandeur.

Lorsque l'oncle de Bror, le conte Mogens Frijs, revint au Danemark d'un safari en Afrique-Orientale anglaise il leur parla de la beauté du pays et de ses fantastiques possibilités économiques. Dans cette aventure, leur mariage et leur départ pour l'inconnu, Bror et Karen devinrent des associés Un lien de dépendance et de prévenance s'établit. Il y eut certainement un autre échange important : le titre de Bror et ses relations avec la plus haute noblesse, y compris la famille royale de Suède, et la possibilité qu'avait Tanne d'accéder à la fortune de sa propre famille qui allait garantir leur ferme.

Malgré leurs différences, malgré l'amour de Tanne pour Hans, élément de dépit, il y eut entre eux une affection mutuelle. Longtemps après l'échec de ce mariage, elle continua de parler de ces premiers temps comme de l'une des périodes les plus heureuses de sa vie.

Tanne avait, avant même de quitter le Danemark, l'ambition de faire de leur maison une oasis de civilisation. Elle prit dans ses bagages un service de plateaux en argent, des verres en cristal, des porcelaines, des meubles, du linge, des tableaux, des bijoux, la bibliothèque de son grand-père et son cadeau de mariage préféré, un lévrier d'Ecosse nommé Dusk.

Keren Blixen écrivit : "Je me rends compte combien j'ai été favorisée d'avoir pu mener une vie libre et humaine sur une terre paisible, après avoir connu le bruit et l'inquiétude du monde".

L'attirance de Karen Blixen pour les Africains avait été immédiate et sensuelle. "Ils entrèrent dans mon existence", écrivait-elle à la fin de sa vie, "comme une sorte de réponse à quelque appel de ma nature profonde, peut-être à mes rêves d'enfance, où à la poésie que j'avais lue et adorée longtemps auparavant, ou aux émotions et aux instincts qui gisaient au plus profond de moi ". Elle sentait qu'elle partageait avec eux une sorte de "pacte".

Et cependant la jeune baronne Blixen se plaisait dans son isolement. Elle avait conscience de son rang et gardait ses distances vis-à-vis des colons qui lui étaient inférieurs. Pour sa part, l'aristocratie anglaise mit longtemps à accepter ces nouveaux venus qui arrivaient sans sauf-conduit.

Les lettres qu'elle envoyait au Danemark bouillonnent de mépris pour la banalité des colons blancs et des Anglais en particulier. Leurs préjugés raciaux lui déplaisaient plus que tout. La supériorité morale des Blancs était pour elle une illusion, et en ce qui concernait des points importants, l'honneur ou l'humour, par exemple, les Africains étaient bien plus civilisés.

Les antipathies sont souvent réciproques, et les Anglais, tout d'abord, n'acceptèrent pas Tanne Blixen avec chaleur.

Un jour du mois d'août, à Nairobi, quelqu'un repéra un aéronef allemand, le même jour la guerre fut déclarée. Après bien de discussions Bror résolut d'offrir ses services à leur pays d'adoption, mais il se fit exempter de service actif au cas où la Suède se rangerait finalement aux côtés du Kaiser. Bror s'engagea comme officier de renseignements non combattant, dans la patrouille frontalière de lord Delamère.

La guerre faillit ruiner la Compagnie suédoise des cafés d'Afrique. Les Anglais réquisitionnèrent les chariots de Bror et ses bœufs moururent de fièvres.

Tanne elle-même souffrait d'une maladie chronique que l'on n'avait pu identifier et qu'elle avait tout d'abord prise pour la malaria. Un jour, à la fin d'un examen approfondi le médecin lui dit qu'il n'avait jamais vu quelqu'un d'une aussi robuste constitution. En fait, il lui déclara qu'elle était atteinte d'une syphilis "aussi grave que celle d'un soldat", et lui prescrivit le seul remède qu'il avait sous la main : des pilules de mercure.

La syphilis, à l'état presque endémique chez les Masaïs, était la cause de la stérilité presque généralisée des femmes masaïs. Un compagnon de guerre du baron Blixen se souvient que "c'était un scandale pour tout le monde que Blixen ne cachât pas qu'il avait des relations avec une Noire". Il semble possible que ces relations aient été la source de l'infection de Karen.

Même après le diagnostic elle voulut rester mariée à Bror. Des années après ils donnaient encore l'impression d'un couple que lie une profonde et solide affection. Tanne acceptait les liaisons de Bror, et en échange, celui-ci considérait avec le sourire ses amitiés avec Erik Otter et Denys Finch Hatton. En fin de compte, c'est lui qui fut à l'origine de leur divorce.

Karen Blixen semblait considérer sa maladie comme une occasion parfaite d'élévation spirituelle. Plus tard dans sa vie, elle la considéra rétrospectivement comme le prix qu'elle a dû payer pour acquérir non seulement son titre de baronne, mais aussi son art. Elle devait en fait prétendre qu'elle avait promis son âme au Diable, afin que toute son expérience vécue pût être utilisée dans ses contes. Cette promesse avait été scellée, dirait-elle lorsqu'elle avait découvert sa maladie et perdu tout espoir d'avoir une vie sexuelle normale.

Elle partit se soigner au Danemark et l'Afrique lui manqua terriblement.

En Afrique, le 5 avril 1918 elle avait fait la connaissance de Denis Finch Hatton. La liste de ses talents, de ses qualités et de ses excentricités pourrait aussi bien se résumer dans le mot princier. Comme celui qui n'a pas d'égal, il était l'objet de bien de désirs et son succès lui conférait un immense prestige.

Au début des années vingt, Denys abandonna ses autres logements et transporta ses affaires à la maison de Karen Blixen à Ngong. C'est là qu'il devait séjourner entre les safaris, durant une semaine ou deux entre des absences qui duraient plusieurs mois. Ses brèves périodes intenses en compagnie de son amant rendaient à Tanne son équilibre.

Le mariage des Blixen survécut à la liaison de Tanne avec Denys, comme il avait survécu au diagnostic de la syphilis, à leurs fréquentes séparations et aux liaisons de Bror avec d'autres femmes. Dans l'ensemble, elle avait une vue du mariage digne du XVIIIe siècle. Elle avait signé un contrat, voué obéissance à une idée plus qu'à un individu, et elle lui resterait fidèle. Dans les limites de sa soumission de pure forme, elle se sentait libre de se livrer à ses propres plaisirs.

Denys apprit à Tanne le Grec, il lui fit connaître les poètes symbolistes, lui joua Stravinski et tenta de lui faire prendre goût à l'art moderne. Denys et Bror étaient considérés comme les deux plus grands chasseurs blancs de l'époque. Ils s'appréciaient mutuellement et durant un certain temps, ils partagèrent la même chambre à Ngong, chacun l'utilisant lorsque l'autre partait en safari.

Bientôt les récoltes ne couvrirent plus les frais et elle fut obligée de vendre la ferme. Avec la mort tragique de Denys tout espoir de bonheur l'avait quittée. La ruine de Karen Blixen était en fait totale. Elle avait toujours la syphilis. Désormais le mal était impossible à traiter ou à arrêter, même avec les remèdes les plus modernes. Vers la fin du mois de juillet elle embarqua pour le Danemark. Elle ne reverrait jamais plus l'Afrique.

Durant les quatre premières années qui suivirent son retour, Karen Blixen avait été absorbée par l'écriture, par la publication de ses œuvres et par l'attention que produisit sa célébrité soudaine.

Le conte "Le Poète", écrit dans les années trente annonçait avec une étrange coïncidence de détails l'amitié de Karen Blixen et de Thorkild Bjornvig, un des plus importants jeunes poètes danois. Ce fut une union mystique, un vœu d'amour éternel, un traité semblable à ceux qu'elle avait le sentiment de conclure avec les Africains. Bjornvig lui confiait son âme en échange d'une protection éternelle.

De la même manière qu'elle prétendait avoir vendu son âme au diable en échange de son don de conteuse, elle prenait désormais le rôle de démon et promettait le même don de génie à quelqu'un d'autre.

Quelques années plus tard il devait la rejeter et lui tenir rancune. Après quoi sa solitude redevint absolue même si elle mena une vie trépidante au milieu d'une foule de gens. Il devait y avoir par la suite quelques aventures avec toute une série de jeunes gens, mais Bjornvig devait être son dernier amour. Et, peu après leur séparation, lorsqu'un jeune écrivain vint s'asseoir à ses pied, tout aussi prêt à lui livrer son âme, elle lui déclara qu'il arrivait trop tard : "je ne puis vous donner une place dans mon existence, désormais. C'est dommage pour vous, mais vous auriez dû venir plus tôt. Il ne me reste plus rien d'autre à faire qu'à vivre mon destin jusqu'au bout".

Lorsque le prix de littérature fut décerné à Ernest Hemingway, celui-ci accepta cette distinction mais il déclara que cet honneur aurait dû revenir à trois autres écrivains. L'un d'eux était la "merveilleuse Isak Dinesen".

Karen Blixen adorait entrer en glissant d'un pas feutré dans un salon comme un personnage d'un conte de Boccace, telle une ombre furtivement sortie des limbes. Finalement elle était parvenue à devenir la "personne la plus maigre du monde" et à acquérir à 70 ans ce qui était considéré comme une grande beauté. Durant les sept dernières années de sa vie elle semblait vraiment trop légère et trop fragile pour un être vivant. C'était cette fragilité, qui contrastait avec son avidité de vivre, qui impressionnait le plus les gens qui la voyaient pour la première fois. L'effet produit par ses souffrances fut de donner l'impression dramatique qu'un gouffre la séparait des autres et que son âge, sa sagesse, son courage et tout son être étaient en eux-mêmes un mystère.

La santé de Karen Blixen empira rapidement. Elle mourut le vendredi 7 septembre 1962, d'amaigrissement excessif.

Elle avait écrit "Mais l'heure était venue où, démunie de tout, je devenais pour le destin une proie trop facile".

 

 

 

Sa ferme à Ngong.

 

 

 

Ferme_Karen_Blixen"J'ai possédé une ferme en Afrique au pied du Ngong. La ligne de l'Equateur passait dans les montagnes à vingt-cinq milles au Nord, mais nous étions à deux mille mètres d'altitude. Au milieu de la journée nous avions l'impression d'être tout près du soleil, alors que les après-midi et les soirées étaient frais et les nuits froides.

L'altitude combinée au climat équatorial composait un paysage sans pareil. Paysage dépouillé, aux lignes allongées et pures, l'exubérance de couleur et de végétation qui caractérise la plaine tropicale en étant absente : ce paysage avait la teinte sèche et brûlée de certaines poteries.

L'horizon que l'on découvre des collines du Ngong est incomparable : au sud des grandes plaines, puis les vastes terrains de chasse qui s'élèvent jusqu'au Kilimandjaro. Au nord-est il y a la réserve des Kikuyu qui s'étend sur près de 160 kilomètres jusqu'au mont Kenya, couronné de neige.

Nous cultivions surtout le café, mais ni l'altitude ni la région ne lui convenaient très bien ; et nous avions souvent du mal à joindre les deux bouts.

Nairobi, notre capitale, n'était qu'à une vingtaine de kilomètres de la ferme".

La maison surprend par sa modestie. Villa plutôt que ferme, assez basse, lambrissée d'un bois sombre, le muvli, parquetée de cèdre kenyan, elle semble enracinée pour l'éternité, à la fois étrangère et fidèle au paysage qui l'entoure.

La ferme est située à 1800 mètres d'altitude, trop haut pour le café. "Tout l'horizon de ma vie s'en est trouvé élargi" écrit-elle en évoquant le choc de sa rencontre avec l'Afrique.

Son livre "La Ferme Africaine" est l'histoire de cette découverte passionnée, de sa lutte pour faire vivre sa plantation qui emploie jusqu'à 700 personnes, et des indigènes auxquels elle consacre une partie de son temps. Derrière la maison, fac aux Ngong Hills, une table de pierre faite d'une ancienne meule rappelle les heures qu'elle passe chaque matin avec eux. Elle règle les nombreux conflits et les soigne, auréolée du prestige des guérisseurs.

La vie est dure, parfois, et grand est l'isolement. Nairobi est aujourd'hui à quelques dizaines de minutes, mais à l'époque, il fallait deux heures en char à boeufs pour s'y rendre. Les propriétés sont distantes les unes des autres. Deux lanternes à l'entrée indiquent aux amis qu'ils peuvent être accueillis, et les dîners de la Baronne sont célèbres dans la colonie blanche. Elle a fait de Kamante, un petit kikouyou qu'elle a sauvé, un chef hors pair, et dans la cuisine, située à l'extérieur de la maison, le futur auteur du "Festin de Babette" invente de somptueuses recettes pour ses invités. Des ustensiles rouillés, des pots, trois moulins à hacher fixés à la table, une cuisinière, une cuve en bois pour l'eau plantent le décor.

Dans la salle à manger, pièce centrale de la maison, un service à thé et quelques pièces de mobilier permettent d'évoquer les soirées où se rencontraient ses amis, autour de la table chargée de cristaux fins et d'argenterie.

La restauration combine objets d'origine et reconstitution, et recrée l'atmosphère intime de cette maison.

Communiquant avec la salle à manger, le salon où Karen invente ses plus belles histoires pour Dennis Finch Hatton, le grand amour de sa vie. Entre deux safaris, il habite chez elle. Sa bibliothèque est garnie de livres ayant servi au tournage de "Out of Africa". Sur le bureau, la machine à écrire Corona qui fascinait tant les indigènes. Réalité et fiction se mêlent d'autant plus étroitement que Universal Pictures a fait don d'objets ayant servi au tournage : tous les rideaux de la maison, le dessus de lit de la petite chambre toute blanche de Karen, les bottes et la tenue de safari de Meryl Streep, ainsi que le pantalon de Robert Redford. Ils voisinent avec la table de toilette et la garde robe de Karen Blixen, et dans la chambre du Baron, devenue celle de Dennis, la malle de voyage marquée "KC Dinesen". Une salle de bains complète l'évocation. Des photographies permettent de suivre Karen Blixen à différentes périodes de sa vie.

En 1963 le gouvernement danois a acheté la maison et en a fait don au Kenya lors de l'Indépendance. L'ouverture du musée en 1986 a coïncidé avec la sortie du film de Sydney Pollack, et, depuis, la ferme attire de très nombreux visiteurs venus du monde entier.

Quand Karen Blixen quitta sa ferme en 1931, ses serviteurs laissèrent symboliquement la porte grande ouverte derrière elle. Quelques mois plus tôt, Dennis s'était tué en avion. Elle devait vivre longtemps encore. Le monde qu'elle a décrit n'existe plus. Mais ce qu'elle a saisi de l'âme du continent africain demeure étonnamment juste, sans doute parce qu'au pied des Ngong Hills, elle avait appris à devenir écrivain.

 

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2 février 2008

Jean Henri Fabre - L'Harmas de Sérignan

 

Biographie de Jean Henri Fabre.

 

 

 

FABRE"Tout finit afin que tout recommence, tout meurt afin que tout vive".

 

C'est à Saint Léons, que Jean-Henri Casimir Fabre voit le jour, le 22 décembre 1823. Il passe les premières années de sa jeunesse au Malaval, tout près de son village natal, chez ses grands-parents.

Dès son plus jeune âge, il est attiré par la beauté d'un papillon ou d'une sauterelle... Le souvenir de cette enfance restera à jamais gravé dans sa mémoire. A l'âge de 7 ans, il revient à Saint Léons, où il suit sa scolarité.

En 1833, son père emmène toute la famille à Rodez pour y tenir un café. Quatre années plus tard, ils s'installent à Toulouse. Jean-Henri Fabre rentre au séminaire qu'il quitte en 5ème pour gagner sa vie : il se retrouve à vendre des citrons à la foire de Beaucaire.

Il décide alors de se présenter à un concours, afin d'obtenir une bourse pour l'Ecole Normale primaire d'Avignon. Il est reçu, et remporte, au bout de trois ans, son brevet supérieur.

Le jeune Fabre commence sa carrière d'instituteur à Carpentras, il a alors 19 ans. Sa préférence va aux leçons d'histoire naturelle en pleine garrigue.

En 1849, il est nommé professeur de physique à Ajaccio. La nature et les paysages de l'Ile de Beauté le séduisent tellement, qu'il décide d'en étudier la flore et la faune. Le botaniste avignonnais Requien lui transmet aussi son savoir.

Plus tard c'est en compagnie de Moquin-Tandon qu'il herborise. Les grandes compétences de cet enseignant seront déterminantes pour le cheminement de Jean-Henri Fabre, en tant que naturaliste.

De retour sur le continent en 1853, il accepte un poste dans une école d'Avignon, et déménage dans une petite maison, bien modeste, rue des Teinturiers, dans le quartier Saint Dominique. Jean-Henri Fabre se consacre alors à l'étude de la garance ( Rubia tinctoria ) pour en améliorer les rendements en garancine, ou alizarine, colorant naturel. Les draperies d'Elbeuf utilisaient la poudre de garance pour obtenir le rouge des pantalons de l'armée française. Jean-Henri Fabre a déposé trois brevets en 1860.

Le Ministre Victor Duruy lui confie la création de cours du soir pour adultes, mais sa façon très libre d'enseigner déplaît à certains. Il démissionne alors, et s'installe à Orange. Il y séjourne avec toute sa famille, pendant presque une dizaine d'années, et c'est là qu'il écrit la toute première série des "Souvenirs Entomologiques".

Il adore organiser des excursions botaniques au Mont Ventoux avec ses amis, Théodore Delacour et Bernard Verlot. C'est à cette même période que Jean-Henri Fabre se lie d'amitié avec le philosophe anglais John Stuart-Mill, mais ce dernier décède trop tôt, et leur projet commun, d'établir une "flore du Vaucluse" ne voit jamais le jour. Le destin anéantit alors Jean-Henri Fabre, par la mort de son fils Jules, âgé de 16 ans, le seul de ses six enfants à partager ses passions pour l'observation de la nature. Il lui dédia certaines découvertes d'espèces de plantes qu'il découvrit par la suite.

Les champignons ont toujours intéressé Jean-Henri Fabre. En 1878 il écrit un merveilleux essai sur les "Sphériacées du Vaucluse". Intarissable au sujet de la truffe, il décrit avec un tel brio son odeur que les gourmets peuvent en retrouver tous les arômes.

A la fin de l'année 1878 paraissent la première série des "Souvenirs Entomologiques". Cette oeuvre démontre son génie animé par une passion vraie et authentique de la vie, sous toutes ses formes.

Jean-Henri Fabre obtient maints titres scientifiques, malgré cela, il demeure toujours d'une grande simplicité. Il est presque autodidacte. Il maîtrise le dessin , l'aquarelle, et nous lui devons de magnifiques planches sur les champignons, qui rendaient Frédéric Mistral très admiratif.

En 1879, il fait l'acquisition de l'Harmas de Sérignan, où il réside jusqu'à sa mort. Là il peut se livrer à toutes ses expériences et réflexions en toute quiétude. C'était ce dont il avait toujours rêvé. Il y fait aménager sa maison familiale, son bureau, sa bibliothèque. Ce lieu incomparable est le cadre qui convient enfin à Jean-Henri Fabre, poète et savant. À ce jour, c'est un musée au milieu d'un magnifique jardin botanique qui respire la Provence.

Jean-Henri Fabre fut admiré de Darwin, de Maeterlinck, de Rostand, de Jünger, de Bergson, Roumanille, Mallarmé... On peut le considérer comme un des précurseurs de l'Éthologie, la science du comportement animal et humain. Darwin, à la lecture des "Souvenirs Entomologiques", le qualifia "d'observateur inimitable", en raison de la précision de ses expériences, de ses découvertes sur la vie et les moeurs des insectes. Savants, hommes de lettres..., tous ses contemporains sont subjugués par le personnage, un botaniste certes, mais surtout un être envoûté par la nature. Jean-Henri Fabre a reçu Pasteur chez lui, ainsi que John Stuart Mill, et bien d'autres savants. Cependant, la correspondance de Fabre n'est pas très abondante.

Victor Duruy présente Jean-Henri Fabre à Napoléon III, qui lui décerne la Légion d'Honneur.

Raymond Poincaré de passage non loin de Sérignan, fait un détour par l'Harmas, afin de lui rendre hommage.

En 1915, s'éteint celui qui voua toute sa vie à l'étude des insectes, à l'âge de 92 ans. Il est alors enfin reconnu, un peu tardivement, il est vrai, comme il se plaisait à dire.

 

 

L'Harmas sa maison à Sérignan.

 

 

harmas_de_fabre_siteCe domaine, dans lequel Jean Henri Fabre vécut de 1879 à 1915, au cours des 36 dernières années de sa vie, vient de bénéficier d'une restauration exemplaire. Le public pourra retrouver le jardin, riche de 20 arbres historiques et de 500 espèces végétales différentes, dans lequel le naturaliste fit bon nombre de ses observations sur les plantes et sur les insectes. Son cabinet de travail à l'atmosphère studieuse et simple, abrite ses collections de fossiles, ses manuscrits, ses aquarelles, ses herbiers, ses outils de récolte et la petite table sur laquelle furent écrites des milliers de pages et notamment ses "Souvenirs Entomologiques".

La salle à manger, avec sa tapisserie à fleurs, son piano, son horloge, sa table de repas, soigneusement restaurée est un témoignage émouvant du cadre familial dans lequel vivait ce savant qui était tout à la fois écrivain, naturaliste, mathématicien, chimiste, aquarelliste, poète, musicien, pédagogue et père de famille.

 

Propriété du Muséum National d'Histoire Naturelle depuis 1922, classée "Monument Historique" en 1998, l'Harmas de Fabre a été restaurée avec soin par un ensemble de spécialistes, dans le respect des expertises du Ministère de la Culture et de la Communication.

C'est en 1879 que Jean Henri Fabre achète à 30 kms au nord ouest d'Avignon, dans le village se Sérignan du Comtat, à l'ombre du Mont Ventoux, un domaine d'environ un hectare, comprenant une maison et une terre en friche.

Il a alors 56 ans. Il a trouvé son rêve : "Hoc erat in votis" (Tel était mon voeu) écrit il dans ses "Souvenirs entomologiques".

C'est là dans cette terre abandonnée à la végétation spontanée, formidable laboratoire à ciel ouvert, qu'il observera sans répit, la vie et les moeurs des innombrables insectes qui peuplent la terre provençale. C'est là qu'il écrira la plus grande partie des 10 volumes de ses "Souvenirs entomologiques" à la lecture desquels tant de vocations de naturalistes s'éveilleront et qui furent traduit en une quinzaine de langues. C'est là aussi que furent écrit 24 manuels scolaires et 8 ouvrages de vulgarisation. C'est là qu'il reçut la visite de Raymond Poincaré, Président de la République, en 1913. C'est là qu'à la suite de son veuvage, il se remariera à 62 ans avec une cadette de 41 ans, dont il aura 3 enfants. C'est là qu'il s'éteindra à l'âge de 92 ans.

Lorsque Fabre achète la maison, le terrain est en friche car la propriété est restée inoccupée et abandonnée plus d'une quinzaine d'années.

Fabre fait entourer la propriété de murs. Devenu par la suite cultivé, planté d'arbres et d'arbustes, le terrain n'était plus "un harmas" (terre en friche en provençal) mais un éden et un ermitage. Le nom lui est resté et s'est appliqué à l'ensemble de la propriété.

La maison d'habitation, avec sa façade en crépi rose et ses volets verts est une maison d'un étage de belle apparence mais simple. Fabre aménagea son laboratoire dans l'aile gauche du bâtiment et garda le reste comme lieu de vie où il emménagea avec femme et enfants.

Dans la salle à manger typique du 19ème siècle, tout est là. La table où avaient lieu les repas familiaux, la bibliothèque vitrée qui contenait un choix d'ouvrages appartenant à Fabre, le piano et l'harmonium sur lequel il composait la musique de ses "Poésies Provençales", les photographies et le bibelots de famille.

Isolé des autres parties de la maison, le cabinet de travail était consacré à l'étude, à l'observation et à l'écriture. Véritable petit musée d'histoire naturelle, une bonne partie des 1300 objets inventoriés dans la maison, retrouvent leur place dans cette pièce.

Au centre, sur la vaste table, les instruments de travail : loupe, microscope, balance, pièges, boîtes, outils de récolte, cloches d'élevage... Autour, contre les murs, de grandes vitrines que Fabre avait fait réaliser par un menuisier local, abritent des liasses d'herbiers, des publications, des ouvrages et des collections naturalistes. Fossiles, coquillages et minéraux, boîtes d'insectes, nids et oeufs d'oiseaux, divers ossements humains et des objets exhumés de fouilles archéologiques complètent ce cabinet naturaliste de la fin du 19ème siècle.

Au dessus des armoires vitrées , des liasses d'herbiers. Sur les murs des illustrations diverses. Sur la cheminée, un globe terrestre et une pendule. Cette pendule offerte par les jeunes filles de Saint Martial, rappelle la terrible cabale dont Fabre fut l'objet pour avoir enseigné aux demoiselles de cette vénérable institution d'Avignon, la sexualité et la reproduction ...... des fleurs. On était en 1870.

A la vue de sa canne, de sa sacoche, de sa boîte à herboriser et de son légendaire chapeau à larges bords, on croirait Fabre prêt à sortir pour une nouvelle collecte.

Bureau d'écolier acquis à Carpentras, la petite table de travail en noyer, servit à Fabre pour écrire des milliers de pages, dont une bonne partie furent traduites dans le monde entier. Fabre trimbalait cette table à volonté, dans le cabinet de travail ou au salon, suivant la lumière ou l'envie, à l'époque où il n'y avait pas l'électricité à l'Harmas. Elle avait un tiroir que curieusement, Fabre orientait toujours à l'envers.

Les manuscrits et la correspondance de Fabre étaient peu nombreux dans les archives de l'Harmas. Parmi celles ci figurent deux lettres de Darwin et une lettre du poète Frédéric Mistral. Dans une des lettres, Charles Darwin remercie Fabre pour l'envoi des "Souvenirs Entomologiques" et ajoute "Je ne pense pas que quiconque en Europe ait été plus sincère admirateur de vos recherches que moi". Fabre échangea des correspondances avec Darwin sur ses expériences sur les abeilles maçonnes. Mais la méfiance de Fabre envers les grandes théories s'appliqua également à la théorie de l'évolution.

82 liasses, plus de 25 000 planches, telle est la composition de l'herbier de Fabre. Précieux témoignage de l'histoire de la flore régionale, cet herbier comprend des spécimens de plantes à fleur de la France méridionale et de la Corse, de nombreux cryptogames (mousses, algues et champignons) dont une majorité d'espèces microscopiques. Fabre a commencé sa collection à 20 ans et n'a cessé de l'enrichir par des échanges avec des naturalistes et des botanistes.

Véritable trésor, les 599 aquarelles de champignons supérieurs, réalisées par le savant entre 1873 et 1901 ont été restaurées.

Attenante au cabinet de travail, exposée au midi, une petite serre froide que Fabre fit construire en 1880 abrite des plantes gélives :  la collection de pellargonium, quelques plantes exotiques comme les citrus, les bananiers, les brugmensia, des crassulacées et quelques plantes du monde entier qui trouvent refuge dans ces serres en hiver.

On pénètre dans la propriété par une grille monumentale à deux battants s'ouvrant sur une magnifique allée de lilas qui mène à la maison. D'une superficie d'environ un hectare, la propriété est ceinte d'un mur de 2 m 50 de hauteur. Elle a retrouvé son plan architectural du 19ème siècle avec son jardin composé d'une partie fleurie et d'une partie plantée de grands arbres, son potager, son bassin, son lavoir et sa fontaine.

Les abords de la maison sont réservés aux activités quotidiennes, c'est là que la famille reçoit, l'espace regorge de nombreuses potées fleuries qui servent de refuge aux insectes chers à Fabre. Une petite barrière ouvre le chemin du jardin. On s'y promène sur les traces du naturaliste à l'ombre des arbres centenaires.

Le bassin surélevé de sa fontaine, fut remis en état par Fabre, pour attirer entre autres, les libellules.

Le jardin voit aujourd'hui refleurir les quelques 500 espèces végétales et variétés d'arbustes et de plantes méditerranéennes qu'avait planté Fabre. La terre en friche à aussi retrouvé sa place d'origine là où Fabre laissait croître les herbes folles, là où il posait ses pièges et là où ce qu'il appelait "les colonnes du palais Royal"  lui servaient pour ses observations.

La propriété est riche de la plupart des arbres de Provence. Ce petit arboretum procure au moment des fortes chaleurs estivales une ombre bienvenue, propice à la rêverie, sur les bancs de pierre ou de bois disposés dans le jardin. Le chant des cigales, du rossignol et plus tard dans la journée du crapaud, complètent ce cadre harmonieux.

Pour finir, dans le verger potager, rangés par spécialités on découvre des carrés de plantes aromatiques, tinctoriales, médicinales ou des plantes de curiosité.

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Maison natale de Jean Henri Fabre à Saint Léons.

 

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25 février 2008

Montesquieu - La Brede

 

Biographie de Montesquieu.

 

 

 

montesquieu"Ce n’est pas l’esprit qui fait les opinions, c’est le coeur".

 

Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, connu sous le nom de Montesquieu est né le 18 janvier 1689 à la Brède (Gironde), il est le fils de Jacques de Secondat, baron de Montesquieu (1654-1713) et de Marie-Françoise de Pesnel, baronne de la Brède (1665-1696).

Montesquieu naît dans une famille de magistrats de la bonne noblesse, au château de la Brède dont il porte d'abord le nom et auquel il sera toujours très attaché. Ses parents lui choisissent un mendiant pour parrain afin qu'il se souvienne toute sa vie que les pauvres sont ses frères.

Après une scolarité au collège de Juilly et des études de droit, il devient conseiller du parlement de Bordeaux en 1714. En 1715, il épouse à 26 ans Jeanne de Lartigue, une protestante issue d'une riche famille et de noblesse récente qui lui apporte une dot importante. C'est en 1716, à la mort de son oncle, que Montesquieu hérite d'une vraie fortune, de la charge de président à mortier du Parlement de Bordeaux et de la baronnie de Montesquieu, dont il prend le nom. Délaissant sa charge dès qu'il le peut, il s'intéresse au monde et au plaisir.

A cette époque l'Angleterre s'est constituée en monarchie constitutionnelle à la suite de la Glorieuse révolution (1688-89) et s'est unie à l'Écosse en 1707 pour former la Grande-Bretagne. En 1715, le Roi Soleil Louis XIV s'éteint après un très long règne et lui succèdent des monarques plus faibles. Ces transformations nationales influencent grandement Montesquieu, il s'y référera souvent.

Il se passionne pour les sciences et mène des expériences scientifiques (anatomie, botanique, physique...). Il écrit, à ce sujet, trois communications scientifiques qui donnent la mesure de la diversité de son talent et de sa curiosité : "Les causes de l'écho", "Les glandes rénales" et "La cause de la pesanteur des corps".

Puis il oriente sa curiosité vers la politique et l'analyse de la société à travers la littérature et la philosophie. Dans les "Lettres persanes", qu'il publie anonymement (bien que personne ne s'y trompe) en 1721 à Amsterdam, il dépeint admirablement, sur un ton humoristique et satirique, la société française à travers le regard de visiteurs perses. Cette œuvre connaît un succès considérable : le côté exotique, parfois érotique, la veine satirique mais sur un ton spirituel et amusé sur lesquels joue Montesquieu, plaisent.

En 1726, Montesquieu vend sa charge pour payer ses dettes, tout en préservant prudemment les droits de ses héritiers sur celle-ci. Après son élection à l'Académie Française (1728), il réalise une série de longs voyages à travers l'Europe, lors desquels il se rend en Autriche, en Hongrie, en Italie (1728), en Allemagne (1729), en Hollande et en Angleterre (1730), où il séjourne plus d'un an. Lors de ces voyages, il observe attentivement la géographie, l'économie, la politique et les mœurs des pays qu'il visite. Avant 1735, il avait été initié à la franc-maçonnerie en Angleterre.

De retour au château de la Brède, en 1734, il publie une réflexion historique intitulée "Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence", monument dense, couronnement de ses années de voyages et il accumule de nombreux documents et témoignages pour préparer l'œuvre de sa vie, "De l'esprit des lois". D'abord publié anonymement en 1748 grâce à l'aide de Madame de Tencin, le livre acquiert rapidement une influence majeure alors que Montesquieu est âgé de 59 ans. Ce maître livre, qui rencontre un énorme succès, établit les principes fondamentaux des sciences économiques et sociales et concentre toute la substance de la pensée libérale. Il est cependant critiqué, attaqué et montré du doigt, ce qui conduit son auteur à publier en 1750 la "Défense de l'Esprit des lois". L'Église catholique romaine interdit le livre, de même que de nombreux autres ouvrages de Montesquieu, en 1751 et l'inscrit à l'Index (La partie religion avait été écrite au même titre que les autres). Mais à travers l'Europe, et particulièrement en Grande-Bretagne, "De l'esprit des lois" est couvert d'éloges.

Dès la publication de ce monument, Montesquieu est entouré d'un véritable culte. Il continue de voyager notamment en Hongrie, en Autriche, en Italie où il demeure un an, au Royaume-Uni où il reste 18 mois. Il poursuit sa vie de notable, mais reste affligé par la perte presque totale de la vue. Il trouve cependant le moyen de participer à "l'Encyclopédie", que son statut permettra de faire connaître, et rédige l'article "goût" qu'il n'aura pas le temps de terminer et ce que Voltaire fera.

C'est le 10 février 1755 qu'il meurt à Paris d'une fièvre inflammatoire.

 

 

 

Le château de La Brede sa maison.

 

 

 

La_BredeLe château de La Brède, situé à 20 km au sud de Bordeaux, est un édifice exceptionnel sur le plan historique, architectural et naturel. Ce site qui se visite depuis une cinquantaine d’années, est classé au titre des Monuments historiques depuis 1951.

Le château a été édifié à partir de 1306 sur les ruines d’une construction plus ancienne. Remanié à partir de la Renaissance, il a conservé son caractère de forteresse, atypique par sa forme polygonale qui se reflète dans l’eau des larges douves qui l’entourent. On accédait au château par trois ponts-levis, aujourd’hui remplacés par trois passerelles en bois qui permettent de franchir les douves animées par un ballet de carpes.

Jusqu’au XVIIème siècle le domaine a appartenu successivement aux familles de La Lande, de l’Isle et Pesnel. En 1686, il devient la propriété de la famille de Secondat par le mariage de Marie-Françoise de Pesnel à Jacques de Secondat (père de Montesquieu). La comtesse Jacqueline de Chabannes, descendante de Denise, la plus jeune fille de Montesquieu, réside au château de La Brède jusqu’à son décès en 2004. Sans descendant, elle a souhaité que le domaine reste ouvert au public et a pour cela créé la Fondation Jacqueline de Chabannes, destinée à préserver et faire découvrir ce patrimoine.

C’est dans ce château que naît, le 18 janvier 1689, Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, plus connu sous le nom de Montesquieu. Très attaché au château familial de La Brède, Montesquieu y séjourne régulièrement. Il retrouve, dans ce havre de paix, le bonheur d’une vie simple et un environnement propice à la réflexion et à l’écriture. Montesquieu passe de nombreuses heures dans sa chambre où il rédige une partie de son œuvre "De l’Esprit des lois" et dans sa bibliothèque. Cette salle de 216 m² voûtée en berceau comptait plusieurs milliers d’ouvrages à l’époque de Montesquieu. En 1994, la comtesse Jacqueline de Chabannes a fait une dation, à la bibliothèque municipale de Bordeaux, de l’intégralité des manuscrits et des ouvrages qui étaient encore conservés dans la bibliothèque, afin d’éviter la dispersion de ce fonds de grande valeur.

La visite de ce domaine vous dévoilera son histoire et révélera un patrimoine remarquablement préservé au fil des siècles, par la famille de Montesquieu. La découverte des nombreuses pièces entièrement meublées, l’antichambre, le salon, la chambre des secrétaires et celle de l’épouse de Montesquieu, la chapelle, le salon de la comtesse Jacqueline de Chabannes… et de lieux emblématiques où Montesquieu travaillait, tels que sa chambre conservée dans son état du XVIIIe siècle et sa bibliothèque, vous conduira sur les traces de l’écrivain.

Le château a été édifié au cœur d’un domaine arboré d’environ 150 hectares. Les promenades dans la forêt et les sous-bois sont très agréables et permettent de découvrir la grande variété de la flore : les chênes d’Amérique, les charmes, les robiniers, les châtaigniers… et aussi la faune, car il n’est pas rare de rencontrer quelques chevreuils, faisans et autres animaux.

Un parc, aménagé par Montesquieu, entoure le château, de ses vastes pelouses et ses arbres d’ornements : buis, viorne, forsythia, althéa… Une large allée traverse ce jardin et mène à un corps de ferme du XIXe siècle édifié à l’écart du château, où se trouvaient à l’époque de Montesquieu "une vaste ménagerie en trois corps réunis".

Trois passerelles permettent d’accéder au château et de découvrir la façade est du château, couverte d’un rosier blanc. Au-delà, dans le parc, un cadran solaire, et les formes douces d’une prairie contrastent avec l’aspect "gothique" du château (comme le qualifiait Montesquieu). A l’intérieur du château, le premier étage offre plusieurs points de vue qui permettent d’apprécier ce paysage harmonieux et paisible.

"O rus quando te aspiciam" "Ô campagne quand te reverrai-je", tel était le désir de Montesquieu de retrouver le domaine qui était si cher à son cœur. Montesquieu a fait graver cette citation, d’Horace, au dessus de la première porte qui permet l’accès au château et "Deliciae domini" "Les délices du maître" sur la seconde porte.

Montesquieu, écrivain et philosophe, est aussi un propriétaire terrien. Au décès de son père et de son oncle, il hérite de leurs nombreuses propriétés dont la baronnie de La Brède. Montesquieu se consacre à l’exploitation de ses terres et plus particulièrement de ses propriétés viticoles. Il aime parcourir ses vignes, voir les grappes se former et mûrir, et il demeure très attentif à l’évolution de sa production qui constitue une source importante de revenu.

Très attaché à son domaine, Montesquieu, s’efforçait de le protéger des braconniers qui y chassaient et avait le souci de l’embellir. En s’inspirant des jardins et parcs anglais découverts au cours de ses voyages, Montesquieu décide de modifier le parc qui entoure son château. Dans une de ses lettres, il dit à son ami l’abbé Guasco :

"Ne voudriez-vous pas voir le château de La Brède, que j’ai si fort embelli depuis que vous ne l’avez vu ? C’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse".

 

 

 

 

 

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3 février 2008

Sir Walter Scott - Abbotsford

 

Biographie de Walter Scott.

 

 

 

Portrait_Walter_Scott"La vie sans gaîté est une lampe sans huile".

 

Issu d'une famille de militaires et de propriétaires terriens, Walter Scott fait ses études de droit à l'université d'Édimbourg, de 1786 à 1792. Cependant, son imagination est éveillée, dès l'enfance, aux traditions de l'Écosse, et sa vocation littéraire se précise au cours de promenades où il recueille les légendes et les ballades, les récits des batailles et les histoires des anciens héros de l'Écosse.

En 1792, il est admis au barreau d'Édimbourg, il épouse, en 1797, Marguerite Charlotte Charpentier, jeune calviniste française que la Révolution avait contrainte à chercher refuge en Grande-Bretagne, et dont il fit la connaissance aux lacs de Cumberland. Il entre dans la magistrature en 1799 et publie bientôt des traductions de Goethe (Goetz von Berlichingen) et de Bürger (Lenore).

Des années durant, Walter Scott explore les terres les plus fermées et les plus mystérieuses de la frontière occidentale anglo écossaise, se fait raconter les vieilles ballades populaires par les paysans et les bergers, dont la langue est souvent archaïque. Ces ballades, il les transpose ensuite dans les deux volumes des "Chants de la frontière écossaise" en 1802-1803, qui le font connaître. En 1805, il fait paraître sa première oeuvre originale, "Le Lai du Dernier Ménestrel", long poème mélancolique célébrant l'histoire du dernier barde pauvre, humilié, errant, et qui va mendier son pain de porte en porte, accordant pour l'oreille du paysan la harpe dont jadis les rois s'émerveillaient.

Dès lors, les poèmes se succèdent : en 1810, "La Dame du Lac", poème en six chants, rempli d'épisodes romanesques et de légendes écossaises, en 1811 "La Vision de Roderick" en 1813 "Le Mariage de Triermain" et "Le Lord des Îles", en 1815 "Harold l'Intrépide". Toutes ces oeuvres participent de la même inspiration, et l'art avec lequel Walter Scott évoque et peint le passé, le charme de la description, l'aisance et la sobriété de ses vers, le mettent au premier rang des poètes romantiques. Cependant, la gloire de Lord Byron, depuis 1812 et la publication du "Chevalier Harold" menacent la carrière poétique de Walter Scott. Alors il renonce à la poésie et se tourne vers un autre domaine. Il devient ainsi le créateur du roman historique et le plus célèbre romancier de son temps.

L'écrivain reprend un manuscrit qu'il a rédigé vers 1805 et qui est le premier état d'un roman. C'est "Waverley" , qui paraît sans nom d'auteur, en 1814, et dont la grande faveur le pousse aussitôt à écrire une série d'œuvres romanesques, d'atmosphère écossaise, signées "par l'auteur de Waverley": "Rob Roy" (1818), "la Fiancée de Lammermoor" (1819).

Avec "Ivanhoé" (1820), où le romancier fait revivre l'Angleterre de Richard Ier et la rivalité des Saxons et des Normands, il atteint l'apogée de la célébrité. Dans l'un de ses romans les plus connus, "Quentin Durward" (1823), il décrit la France de Louis XI, à travers les aventures d'un archer écossais de la garde du roi.

Enrichi par ses œuvres, il achète le château d'Abbotsford, où il mène une vie de grand seigneur. Mais la faillite de son éditeur, auquel il est associé, le ruine (1826). Walter Scott tient à faire face à toutes ses obligations financières, et il entreprend un labeur extraordinaire qui l'épuise bientôt. Il meurt le 21 septembre 1832. Ainsi, son œuvre romanesque (menée de front avec d'importants travaux historiques) aura été accomplie en une quinzaine d'années.

Ses qualités d'inépuisable invention, de reconstitution historique et d'humanité savoureuse ont fait de lui, pendant une génération, le maître incontesté du roman et l'ont rendu extrêmement populaire. Walter Scott possède, avant tout, le don de la vie: sa connaissance approfondie de l'histoire écossaise, des mœurs, des coutumes et des légendes lui permet de réinventer une atmosphère, une vision – qui retient et captive le lecteur. Si la psychologie apparaît superficielle, il fait preuve d'un réel talent pour composer un tableau, animer quelques figures prestigieuses de rebelles, de nobles ruinés, donner au dialogue une valeur dramatique.

Walter Scott exerça une influence profonde non seulement sur ses successeurs anglais du XIXe siècle, mais aussi en France, où ses romans, sous la Restauration, ont eu un succès considérable et ont influencé toute une génération d'écrivains romantiques. Alfred de Vigny, Victor Hugo, Balzac, qui lui rendit hommage dans l'avant-propos de la Comédie humaine, ont reconnu en Walter Scott le maître du roman historique.

 

 


Abbotsford sa maison.

 

 

 

abbotsford1En 1811 Walter Scott réalise son vœu le plus cher : devenir un Laird. Il achète, pour 150 livres, un cottage de quatre pièces, Cartley Hole Farm, sur les bords de la rivière Tweed, entre Kelso et Melrose, qu'il agrandit et qui deviendra Abbotsford.

Immédiatement, il commence des projets d'agrandissement, d'embellissement, d'achats de terres et de plantations d'arbres qui vont l'occuper onze ans.

William Atkinson  en fut l'architecte, et George Bulloch le conseiller pour l'ameublement, ce sont des artisans locaux qui ont mené à bien les travaux.

A peine 5 mois après la mort de Sir Walter Scott, la maison a été ouverte au public, et son succès depuis ne s'est pas démenti. La maison contient une collection impressionnante de reliques historiques, d'armes et d'armures (entre autres le pistolet de Rob Roy et l'épée de Montrose) et une bibliothèque riche de plus de 9000 volumes rares.

 

Le public peut visiter le bureau de Sir Walter Scott, le hall d'entrée, la bibliothèque, la salle de réception, la salle d'armes et la salle à manger où Sir Walter Scott s'est éteint le 21 septembre 1832.

La chapelle a été rajoutée à la maison en 1855, par la petite fille de Walter Scott, Charlotte, et son mari James Hope Scott. Ceux-ci étaient Catholiques, alors que Sir Walter Scott était Presbytérien. Le Cardinal Newman, ami proche de la famille y a célébré la Messe en de maintes occasions. Sur le manteau de la cheminée on peut lire la devise de la famille Hope : "At spes non fracta" (Mais mon espoir n'est pas brisé).

 

 

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4 février 2008

Maurice Leblanc - Le Clos Lupin

 

Biographie de Maurice Leblanc.

 

 

 

Maurice_Leblanc"L'aventure ce n'est pas de dire toujours, mais tout de suite".

 

Le père de Maurice Leblanc était armateur. Orphelin de mère, il a été mis au monde par le chirurgien Achille Flaubert, frère de Gustave le 11 novembre 1864. Sa sœur cadette était la cantatrice Georgette Leblanc. Il refuse la carrière que son père lui destine dans une fabrique de cardes et "monte à Paris" pour écrire. Il est d’abord journaliste, puis romancier et conteur ("Des couples", "Une femme", "Voici des ailes"). Il éveille l’intérêt de Jules Renard et Alphonse Daudet, sans succès public. En 1901, il publie "L'Enthousiasme", roman autobiographique. Il fréquente les grands noms de la littérature à Paris : Stéphane Mallarmé ou Alphonse Allais.

En 1905, Pierre Lafitte, directeur du mensuel Je sais tout, lui commande une nouvelle sur le modèle du "Raffles" d'Ernest William Hornung  : "L'Arrestation d’Arsène Lupin" - nom emprunté au conseiller municipal de Paris Arsène Lopin. Deux ans plus tard, Arsène Lupin est publié en livre. La sortie "d’Arsène Lupin contre Herlock Sholmes" mécontente Conan Doyle, furieux de voir son détective Sherlock Holmes ridiculisé. Maurice Leblanc s’est inspiré de l’anarchiste Marius Jacob, qui commit 150 cambriolages qui lui valurent 23 ans de prison.

Radical-socialiste et libre-penseur, Leblanc s’embourgeoisa avec l’âge et la Première Guerre mondiale. Il aurait déclaré : "Lupin, ce n’est pas moi !" Dès 1910, il tentera de tuer son héros dans "813", mais il le ressuscite dans "Le Bouchon de cristal", "Les Huit Coups de l’horloge", "La Comtesse de Cagliostro" ...

Son œuvre inspira Gaston Leroux (Rouletabille), ainsi que Souvestre et Allain (Fantômas). Une Association des amis d’Arsène Lupin a été fondée, elle est présidée en 2004 par Lydie Dabirand. Les exploits d’Arsène Lupin se déroulaient dans la capitale et dans le pays de Caux, qu’il connaissait bien : collectionneur de cartes postales, il avait recensé quatre cents manoirs entre Le Havre, Rouen et Dieppe. Les lupinophiles arpentent les lieux cités dans les intrigues de Leblanc en Normandie : Étretat et le trésor des rois de France, Tancarville, le passage souterrain de Jumièges devant mener au trésor médiéval des abbayes... La piste des sept abbayes du pays de Caux reliées entre elles dessinerait la Grande Ourse et permet de retrouver l’étoile d’Alcor.

Maurice Leblanc est décédé le 6 novembre 1941 à Perpignan où il s'était réfugié avec sa famille pour fuir l'occupation, il est enterré au cimetière du Montparnasse.

 

 

 

Le Clos Lupin sa maison.

 

 

 

2247_1L'auteur de "L’aiguille creuse" et de "L’île aux trente cercueils" achète cette demeure en 1919. Baptisée par son propriétaire le "Clos Arsène Lupin", elle est située à Etretat (Seine-Maritime).

Cette villa construite en 1850 dans le style balnéaire anglo-normand, a été habitée par Maurice Leblanc de 1915 à sa mort en 1941. C'est là, assurait-il, qu'Arsène Lupin, devenu son "ombre", lui rendait visite par une porte dérobée pour lui raconter ses aventures.

Aujourd'hui, c'est sa petite fille (Florence Boespflug-Leblanc) qui nous accueille dans cette maison qu'elle a rachetée en 1998 avec dans l'idée d'en faire un musée consacré à son grand-père mais aussi à son héros Arsène Lupin.

La maison a été rénovée et le jardin reconstitué pour présenter l'aspect exact d'une photo datant de 1918, afin de retrouver l'atmosphère de l'époque. Comme il se doit, des lupins en fleurs trônent devant la façade.

Sa découverte se fait par le jardin planté de rosiers "American Pillar", de vigne vierge, alors que le gazon est égayé par des vases fleuris par des pélargoniums et des bégonias. Ce jardin et sa pergola furent recomposés par le journaliste et écrivain en personne. Il est responsable de la création d’un faux puits et des statues décapitées. Derrière le treillage de la marquise, se découvre la villa construite en 1853. Etape de la "Route historique des maisons d'écrivains", elle est typique de l'art cauchois et correspond à l’architecture du XIXe siècle des stations balnéaires normandes : en briques et colombages avec toit d'ardoises.

Le clos est devenu en 1999 un musée dans un parcours audioguidé en 7 étapes, sorte de son et lumière. Il démarre avec l’accueil de "Grognard", le chauffeur et compagnon inséparable d’Arsène Lupin. Le visiteur est ensuite guidé au son de la voix de Georges Descrières, l’inoubliable interprète de la série télévisée du début des années 1970. En effet, c'est le "gentleman cambrioleur", comme le chantait Jacques Dutronc,qui invite à découvrir la maison de Maurice Leblanc.

Florence Boespflug-Leblanc a conçu une exposition sur le mode ludique de la découverte et de l'aventure. Durant les 7 étapes, le visiteur, guidé par le célèbre voleur découvre sa maison et ses cachettes et doit résoudre une énigme dans le goût de celle de l'Aiguille Creuse. Il y a des mises en scène, des jeux d'ombres et de lumière, des ambiances sonores, et bien sûr, une atmosphère de mystère...

 

Pour changer, pas de photographies, mais deux vidéos :

 

 

Visite du Clos Lupin.

Le retour d'Arsène Lupin à Etretat à l'occasion de son centenaire.

 

 

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5 février 2008

Jacques Prévert - Omonville La Petite.

 

Biographie de Jacques Prévert.

 

 

 

Jacques_Prevert_1"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper".

 

Jacques Prévert naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine le 4 février 1900. Il y passe son enfance dans une famille de petits bourgeois dévots aux côtés de son père André Prévert, critique dramatique, qui l'amène souvent au théâtre, et de Suzanne Catusse, sa mère, qui l'initie à la lecture. Il s'ennuie à l'école, et dès 15 ans, après son certificat d'études, il quitte l'école et fait des petits boulots, il travaille notamment au grand magasin Le Bon Marché. D'abord mobilisé en 1918, son service militaire se poursuit à Saint-Nicolas-de-Port où il rencontre Yves Tanguy avant d' être envoyé à Istanbul où il fera la connaissance de Marcel Duhamel.

En 1925, il participe au mouvement surréaliste, au sein du groupe de la rue du Château, en fait un logement collectif où habitent Marcel Duhamel, Raymond Queneau et Yves Tanguy. Ils y inventent le jeu du cadavre exquis dessiné. Prévert est toutefois trop indépendant d'esprit pour faire véritablement partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit. Il est le scénariste et dialoguiste des plus grands films français des années 1935-1945 dont "Drôle de drame", "Le Quai des brumes", "Hôtel du Nord", "Le Jour se lève", "Les Enfants du paradis" de Marcel Carné. En 1932, il écrit des textes pour ce qui sera plus tard le groupe Octobre. Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1933 ("Les Feuilles mortes"). Il écrit des pièces de théâtre. Son anticléricalisme parfois violent, est souvent occulté par le public, au profit de ses thèmes sur l'enfance et la nature.

La publication de son recueil "Paroles" en 1946 obtient un vif succès. Au sujet de "Paroles", Carole Aurouet écrit dans "Prévert, portrait d'une vie" (Ramsay, 2007, page 126) : "Outre les thèmes abordés, Paroles est également novateur, atypique et détonant, par sa forme et son style. C’est un recueil placé sous le signe de l’éclectisme dans lequel on trouve aussi bien des textes courts que des chansons, des histoires, des instantanés et des inventaires. Prévert y mélange les genres. Il ne s’inscrit dans aucune taxinomie poétique. Par ailleurs, il tord le cou aux règles de versification classique, tant au niveau du rythme que de la disposition ou de la ponctuation. Prévert a notamment gardé de son passage par le surréalisme une façon singulière de détruire les clichés langagiers et les lieux communs. Il attire, par exemple, l’attention de ses lecteurs sur l’arbitraire du signe. Il use avec brio des contrepèteries, des calembours, des équivoques et des allégories. Il rend hommage en quelque sorte au langage populaire".

Il entre alors au Collège de Pataphysique dont il devient Transcendant Satrape en 1953. (Le Collège ne prenant pas en compte des transformations aussi peu importantes que le décès, il y demeure président mémorial de la Sous-Commission des Paraphrases. , Lucien Logette, in "La Quinzaine littéraire", n° 945 du 1er mai 2007, page 16).

Sa fille Michèle naît en 1946. Il épouse Janine Tricotet en 1947. Le 12 octobre 1948, il tombe d'une porte-fenêtre. Il reste plusieurs jours dans le coma.

À la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l'appartement des remparts d'Antibes et n'ayant pu trouver le soutien du maire de l'époque pour rester dans ce lieu qu'il aimait beaucoup, il quitte Antibes contraint et forcé et sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, dans la Manche. Il y meurt des suites d'un cancer du poumon, lui qui avait toujours la cigarette en bouche. Il avait 77 ans.

Il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.

 

 

 

Omonville La Petite sa maison.

 

 

 

h_3_ill_929490_prevertC'est un coin de terre perdu au bout du monde. Un vieux massif qui refuse de dire son âge et toise la mer de ses puissantes falaises, solidement arc-bouté sur son socle de granit pour mieux résister aux tempêtes et aux pluies venues de l'Atlantique. Ce sont elles qui ont décidé de sa nature austère et de sa végétation têtue. Surtout ne pas grandir. Rester ramassé pour ne pas offrir de prise au vent et profiter de la clémence du climat, ni trop chaud ni trop froid du fait de la présence du Gulf Stream, pour étaler ses couleurs et des paysages de landes que ne renierait pas un jardinier irlandais.

Le pays de la Hague est ainsi. Ancré à la pointe nord-ouest de la presqu'île du Cotentin, il est comme "un conte aux pages de bruyères serties dans une reliure de granit", s'émerveille le romancier Didier Decoin. Rude et l'instant d'après tout en promesses, prêt à livrer ses trésors à qui veut les découvrir.

 

Chemins en creux, bordés de murets de granit dans ses bocages. Sentiers douaniers tracés à fleur de falaise dans des buissons touffus ou paressant le long des plages. Villages aux maisons serrées comme pour mieux se réchauffer. Le tout sur fond d'une incroyable symphonie de couleurs.

Celle des bruyères mauves, des ajoncs d'un jaune intense, des fougères vert tendre et des arbres aux troncs sombres couchés par les tempêtes. Celle aussi de la mer, toujours changeante, gris plombé et menaçante puis, l'instant d'après, parée des teintes marine, émeraude ou turquoise des mers du Sud. "Des couleurs à bouleverser les peintres", disait Jacques Prévert, qui avait découvert la région dans les années 1930 avec ses amis du groupe Octobre. "Des plages désertes à perte de vue... De petites routes, étroites, qui mènent nulle part et partout... et la mer qui claque sur les rochers."

Quarante ans plus tard, fuyant la Côte d'Azur, c'est là que Prévert choisit de s'installer. Parce qu'il aime cette terre, mais aussi parce que sa fille, anorexique, s'y épanouit et que certains de ses amis ont déjà colonisé les lieux. Comme l'artiste peintre André François, illustrateur de quelques-uns de ses livres. Ou le décorateur de théâtre et de cinéma Alexandre Trauner, qui a travaillé avec les plus grands (Carné, Losey, Huston, Billy Wilder) et qui, pour son ami Prévert, recompose la maison que le couple achète à Omonville-la-Petite.

La demeure modeste est plantée dans cette terre humide et grasse qui fait les beaux jardins. Celui, minuscule, qui précède la maison et où s'étalent des "rhubarbes" d'origine brésilienne (gunneras) aux feuilles géantes et vernissées et des tournesols que le poète affectionnait.

Son atelier et son jardin, une salle de lecture, un film sur sa vie, une exposition sur son oeuvre et celle de ses amis peintres et écrivains permettent de rentrer dans l’intimité de l’oeuvre de Jacques Prévert.
Dans le petit cimetière d’Omonville, les deux complices, Trauner et Prévert, reposent aux côtés de Janine Prévert, sa femme et de Michèle, sa fille.

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