Canalblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Maisons d'écrivains
Publicité
15 février 2008

Marcel Proust - Illiers Combray

 

Biographie de Marcel Proust.

 

 

 

proust"Nous ne savons jamais si nous ne sommes pas en train de manquer notre vie".

 

 

Marcel Proust naquit le 10 juillet 1871 à Paris (Auteuil) dans une famille de bonne bourgeoisie. Son père était un médecin réputé, sa mère était issue d'une famille juive, riche et cultivée. Dès l'enfance, Proust souffrit de crises d'asthme chronique.  

Après des études au lycée Condorcet, il devance l’appel sous les drapeaux. Rendu à la vie civile, il suit à l’École libre des sciences politiques les cours d’Albert Sorel et de Anatole Leroy-Beaulieu, à la Sorbonne ceux de Henri Bergson dont l’influence sur son œuvre sera majeure.

Il commença tôt à fréquenter des salons comme celui de Mme Arman, amie d'Anatole France. Sous le patronage de ce dernier, Proust fit paraître en 1896 son premier livre "Les Plaisirs et les Jours", un recueil de nouvelles, d'essais et de poèmes. Il eut peu de succès. 
Parallèlement à des articles relatant la vie mondaine publiés dans les grands journaux (dont Le Figaro), il écrit "Jean Santeuil", un grand roman laissé inachevé et qui restera inédit (fut publié en 1952.
Après la mort de ses parents, sa santé déjà fragile se détériore davantage (asthme). Il vit reclus et s’épuise au travail.
Après ce second échec, Proust consacra plusieurs années à traduire et commenter l'historien d'art anglais, John Ruskin. Il publia plusieurs articles sur celui-ci et deux traductions: "La Bible d'Amiens" en 1904, "Sésame et les Lys" en 1906. Les deux préfaces à ces ouvrages sont importantes pour la formation du style et de l'esthétique de Proust. "Sur la lecture", préface de Sésame, contient des thèmes que l'on retrouvera dans "Du Côté de chez Swann". 

Au début de l'année 1908, Proust écrivit pour le Figaro une série de pastiches imitant le style de Balzac, Michelet, Flaubert, Sainte-Beuve et autres prosateurs du XIXe siècle. 
En même temps il se mit à travailler à un roman, tout en projetant d'écrire plusieurs essais de critique littéraire, artistique et sociologique. L'un de ces essais devait être consacré à Sainte-Beuve. Peu à peu tous ces projets se fondirent en un seul. Durant l'été 1909, l'essai "Contre Sainte-Beuve" est devenu un roman, que Proust ne cessa d'écrire qu'à sa mort. En mai 1913, il adopta pour titre général: "À la recherche du temps perdu".
La première partie du roman, "Du côté de chez Swann", fut publiée en novembre 1913.
Le premier volume a été édité à compte d’auteur chez Grasset même si très rapidement les éditions Gallimard reviennent sur leur refus et acceptent le deuxième volume "À l’ombre des jeunes filles en fleurs" pour lequel il reçoit en 1919 le prix Goncourt.
Durant les trois dernières années de sa vie, Proust ne cessa pas de travailler à son roman. Il vit encore paraître trois volumes: "Le côté de Guermantes I" (octobre 1920), "Le côté de Guermantes II - Sodome et Gomorrhe I" (mai 1921), "Sodome et Gomorrhe II" (avril 1922). 

Son homosexualité inavouable dans la société de l'époque est latente dans son œuvre. Il travaille sans relâche à l’écriture des six livres suivants de À la recherche du temps perdu jusqu'en 1922. 

Le 18 novembre 1922, Proust meurt à Paris, épuisé, emporté par une bronchite mal soignée.
Marcel Proust est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris.

La suite de son oeuvre, que Proust avait achevée mais qu'il n'avait pu complètement réviser, fut publiée par son frère, Robert Proust, aidé par Jacques Rivière puis Jean Paulhan, directeurs de la Nouvelle Revue Française. En 1923 parut "La Prisonnière", en 1925, "Albertine disparue", en 1927, "Le Temps retrouvé". 
L'oeuvre de Proust fut de son vivant l'objet de vives controverses entre ceux qui la devinaient géniale et ceux qui la proclamaient illisible. Aujourd'hui elle est reconnue comme une oeuvre majeure de la littérature de langue française. 

 

 

 

Illiers Combray sa maison.

 

 

 

illiers_combrayLe pays d'Illiers-Combray (à quelques kilomètres de Chartres) est déjà une région magnifique en elle-même. Si l'on ajoute à cela que c'est précisément cette région qui a servi de modèle à l'écrivain Marcel Proust pour raconter les souvenirs de son narrateur, alors il devient magique de s'y promener en tentant de rapprocher tel lieu, telle maison de ses lectures.

A Illiers-Combray, on peut visiter la "maison de Tante Léonie" qui maintenant est le musée Marcel Proust. Cette maison a pris ce nom en souvenir du personnage de Léonie dans "La Recherche du Temps perdu" mais en réalité il s'agissait de la maison de Jules et Elisabeth Amiot (oncle et tante paternels de Marcel) dans laquelle il a passé ses étés entre 6 et 9 ans, il dut y renoncer à cause de ses crises d'asthme.

Cette maison a été remise dans un état semblable à celui dans lequel elle était quand le petit Marcel y venait, avec son jardin fleuri, sa pittoresque cuisine, son salon oriental, les chambres de Marcel (où son vrai lit à été remis) et de Tante Léonie, les chambres Weil ainsi que le musée et la salle Nadar, tous les souvenirs sont liés à l'écrivain.

Dans le roman, c'est là que Tante Léonie offre rituellement au héros, la Petite Madeleine, qui bien des années après, fait renaître tout Combray :

 

 

 

"II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. [...] Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l'esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. II est en face de quelque chose qui n'est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière. Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n'apportait aucune preuve logique, mais l'évidence, de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s'évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s'enfuit. Et, pour que rien ne brise l'élan dont il va tâcher de la ressaisir, j'écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j'abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s'élever, quelque chose qu'on aurait désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c'est, mais cela monte lentement ; j'éprouve la résistance et j'entends la rumeur des distances traversées. Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l'insaisissable tourbillon des couleurs remuées ; mais je ne peux distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m'apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s'agit. Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s'il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute oeuvre importante, m'a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d'aujourd'hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir".

 

 

En dehors du bourg, il ne faut pas manquer de se promener dans le Pré Catelan. C'est un jardin que l'oncle de Marcel Proust a créé par passion de l'Orient (il a aussi été l'un des premiers à se faire construire un hammam en France, dans le jardin de sa maison).

 

1053455333_2e227cce34

1053455401_bd896c161a

1053455437_ebf3e535d5

1054479564_4d52c73b09

1054479448_7f7683edb6

1054479720_38707c17fd

1053455575_1a57b6acb8

1054479502_3520d2ed9d

1053455469_7d04ad93be

1054479848_e878971e94

1053771967_031c7eea9a

1053772215_0879d5362d

1053772455_4b304cd10d

1053772267_c368395fba

1053772517_744b93aa00

1053932035_47e4aa1d2d

1053931877_5062757db0

 

 

Procurez vous des ouvrages de Marcel Proust

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

 

Publicité
12 février 2008

Thomas Hardy - Hardy's Cottage

 

Biographie de Thomas Hardy.

 

 

 

"La véritable histoire d’un être n’est pas dans ce qu’il a fait, mais dans ce qu’il a voulu faire".

 

ThomasHardyThomas Hardy poète et écrivain anglais, est né en 1840 à Upper Bockhampton, hameau voisin de Dorchester. De ses études, il garde le goût de la poésie latine. Il apprend le grec tout seul pour lire Homère et le Nouveau Testament. Darwin et la critique biblique lui font perdre la foi religieuse dont il porte le deuil toute sa vie.

Très tôt, il écrit des poèmes, dont certains verront le jour trente ou quarante ans plus tard. En 1867, il se tourne vers le roman pour essayer de vivre de sa plume. Passées les premières difficultés, il réussit honorablement. Il est bientôt fournisseur des revues et des magazines. De 1871 à 1896, il écrit quatorze romans et quatre recueils de nouvelles. Une demi-douzaine de grandes œuvres émergent de cette production inégale : "Barbara", "Le Retour au Pays Natal", "Le Maire de Casterbridge", "Les Forestiers", "Tess d'Uberville", "Jude l'Obscur".

Tous les romans sans exception se déroulent dans le sud-ouest de l'Angleterre. Le Dorset et les comtés voisins se trouvent transmués en royaume littéraire que Hardy appelle le Wessex, du nom de l'ancien royaume des Saxons de l'Ouest. Le Wessex apparaît comme une province de l'imagination.

Après le scandale déclenché par Jude, Thomas Hardy abandonne le roman. "The Dynasts", composé entre 1903 et 1908, est un vaste poème dramatique sur l'épopée napoléonienne. Hardy a écrit par ailleurs près d'un millier de poèmes assez inégaux. Les élégies de "Veteris Vestigia Flammae", écrites après la mort de sa première femme survenue en 1912,forment un groupe d'une perfection rare.

Thomas Hardy décède en 1928.

 

 

 

 

 

Hardy's Cottage sa maison.

 

 

 

thomashardycottagePour Thomas Hardy, sa maison natale de Higher Bockhampton, au sud-ouest de l'Angleterre, était une porte ouverte sur le paysage de son enfance et un lieu qui a été la matrice de ses premiers romans.

Il y  passa la plus grande partie de sa vie, avec cependant des séjours à Londres et à Weymouth, dans le Dorset. Son père était maître maçon et hérita du cottage paternel. Jemina, la mère de Hardy, était domestique et lui transmit son amour pour les livres. Il écrivit ses quatre premiers romans, dont "Babara", dans une chambre du cottage. La campagne eut également une grande influence sur le jeune Thomas. Il aimait les douces collines du Dorset et les panoramas sur les Vals Blackmoor et Marshwood, le village de Bulbarrow et la colline la plus élevée de la région, Pilsdon Pen. Ces deux derniers lieux sont mentionnés dans son poème Wessex Hights.

La ville de Dorchester, dans le Dorset, est présente dans ses livres, à peine déguisée en Casterbridge, notamment dans "Le maire de Casterbridge". On y distingue beaucoup d’édifices et de points de repère de la ville. Bournemouth est rebaptisée Sandbourne et décrite comme un "palace de fées" dans "Tess d’Urberville". Ce même roman immortalise également le pittoresque Bere Regis, à l’est de Dorchester, sous le nom de "Kingsbere". D'autres villages eurent une grande influence sur Hardy : Bridport, Sturminster Newton, Shaftesbury, Wimborne Minster, Beaminster, Salisbury, Sherborne, Stinsford, et Moreton.

Le Nord du Dorset est dominé par les haies et les chemins sinueux de la plaine du Val Blackmore, qui n’a guère changé depuis l’époque de Hardy. L’été, cette région offre un agréable paysage pastoral et luxuriant, avec ses petites routes, ses chemins et ses sentiers.

Ce cottage avait été construit par son grand père en 1800. Il y passa une enfance heureuse, y vécut jusqu'à son premier mariage en 1874 et lui resta toujours attaché, habitant désormais à Dorchester, il ne manquait pas de revenir souvent constater son état et la faire connaître à ses amis.

La maison et son assez petit jardin correspondent parfaitement à l'idée que l'on se fait du cottage britannique. Propriété du National Trust depuis 1948, le lieu est resté très proche de ce qu'il était quand le poète romancier y vivait.

Voisin d'une belle forêt d'où venaient en visiteurs les animaux sauvages qu'affectionnait Hardy, le cottage fait face, au plus près, à un petit jardin formel, semble-t-il dessiné pour partie par l'écrivain.

Plus loin, dans les plates bandes, on reconnaît les fleurs associées habituellement à tout jardin de cottage : lupins, roses trémières, digitales, pivoines, ancolies, asters, solidagos, anémones du Japon, soucis, pensées...

Rosiers et pois de senteur ornent la façade. Comme il se doit aussi, il y a un potager et un petit verger.

 

1030169

x_hardy_cottage

Hardy_27s_20cottage

hardyscottageslice

ThomasHardyscot_600x390

460489763_a975b5772a

460490749_aef8eb52cf

460491629_7b57e267fe

450897513_cf13f9b6c7

450899955_72da463808

298002238_6184e5a3af

298002276_74569b1a6e

1078214499_8135dfc270

ScreenHunter_53_Feb

ScreenHunter_54_Feb

29934601_1dbef8a236

469426051_17f9caaf49

209269816_21eeec2cf4

304875742_af13ef6e19

1808282626_8ec624364a

485172692_06c575eeab

485175776_2314e4b6a4

51908387_254de1e39a

 

 

Procurez vous des ouvrages de Thomas Hardy

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

22 janvier 2008

Pierre Loti - Rochefort

 

Biographie de Pierre Loti.

 

 

 

LOTI"Les lieux où nous avons ni aimé, ni souffert, ne laissent pas de traces dans notre souvenir".

 

 

Pierre Loti est le troisième enfant de Théodore Viaud, receveur municipal et de Nadine Texier.  Il est né à Rochefort le 14 janvier 1850, son véritable nom est Louis Marie Julien Viaud.

Pendant une partie de son enfance il séjourne dans la petite ville de Bretenoux dans le Lot, durant les vacances scolaires d’été de 1861 à 1864. Les souvenirs de cette période sont décrits dans ses derniers ouvrages comme  "Le Roman d'un enfant", "Prime jeunesse" ou "Journal intime".

En 1867, il entre à l'École navale de Brest. En 1870, année du décès de son père, il prend la mer comme aspirant de première classe et participe sur une corvette de la marine à la guerre contre l'Allemagne. En 1872, il découvre Tahiti lors d'une escale et écrit le "Mariage de Loti". Il avait reçu de la reine Pomaré le surnom de Loti (nom d'une fleur tropicale) et tenu à une certaine réserve du fait de sa qualité d'officier de marine, il adoptera ce pseudonyme à partir de 1876.

En 1877, lors d'un séjour en Turquie, il rencontre Aziyadé, belle et taciturne odalisque aux yeux verts, avec laquelle il vivra une immense passion. Aziyadé était une jeune Circassienne qui appartenait au harem d'un dignitaire turc. Ils vécurent une très grande histoire d'amour. Avant le départ de Pierre Loti, Aziyadé confectionna une bague en utilisant ses propres bijoux et l'offrit à son amant. Plus tard, lorsque Pierre Loti put revenir à Constantinople, il se lança à la recherche de sa bien-aimée mais il découvrit qu'elle était morte de chagrin. Pour elle, en 1879, il écrit "Aziyadé" qui est une des plus belles histoires d'amour jamais écrite et en 1892 il écrit "Fantôme d'Orient" qui est un ultime hommage au fantôme qui n'a jamais cessé de hanter son cœur. Certains critiques (comme Roland Barthes) évoquant l'homosexualité de Pierre Loti, expliquent que le personnage d'Aziyadé serait en réalité un jeune homme. Comme pour Marcel Proust décrivant les jeunes filles en fleur, qui étaient en réalité des jeunes gens cachés sous des pseudonymes féminins.

En 1880, il revient à Stamboul. En 1881, il est promu lieutenant de vaisseau et publie son premier roman signé  Pierre Loti, "Le Roman d’un Spahi". En mai 1883, il embarque sur l'Atalante pour participer à la campagne du Tonkin et publie le récit, heure par heure, de la prise de Hué dans "Trois Journées de guerre en Annam", texte qui paraît dans les colonnes du Figaro. Loti est alors mis en disponibilité par le gouvernement de Jules Ferry qui lui reproche la férocité et la cruauté qu'il attribue aux soldats français. En 1886, il publie son deuxième grand succès "Pêcheur d'Islande" et le 21 octobre il épouse Blanche Franc de Ferrière qui donnera naissance en 1889 à son fils Samuel.

Il est élu à l'Académie française au fauteuil 13, le 21 mai 1891 au sixième tour de scrutin par 18 voix sur 35 votants contre Émile Zola en remplacement d'Octave Feuillet. Alors candidat, retenu par son service, il fut dispensé des visites. Il fut reçu le 7 avril 1892 par Alfred Mézières. Il reste le seul académicien qui fut capable d'exécuter un salto arrière sur le dos d'un cheval, car il fut également clown au Cirque étrusque en 1878 et acrobate au Cirque Frediani en 1895 (il était le parrain d'Adolphe Frediani, fils du Directeur Willy). Très fier de son corps, il envoya à tous les académiciens une photographie de lui où seul son sexe est dissimulé.

En 1893, il fait la rencontre de Crucita Gainza, d'origine basque. Pour elle, à partir de 1894, il loue à Hendaye, une maison qu’il dénommera Bachar-Etchea dite la maison du solitaire. En 1895, Crucita Gainza donne naissance à son fils Raymond.

En 1896, sa mère Nadine Texier-Viaud meurt. En 1898, il achète la maison dite des aïeules, ses tantes, dans l'île d'Oléron, dans laquelle il a séjourné dans sa prime jeunesse et à différents moments de sa vie. Entre 1900 et 1902, il est mis en retraite puis réintégré dans la marine pour laquelle il séjourne en Asie, ce qui va lui permettre d'écrire "Les Derniers Jours de Pékin" (1902) et "L’Inde sans les Anglais" (1903). À partir de cette même année, il séjourne vingt mois à nouveau à Stamboul, la Constantinople chargée d'Orient, "la ville unique au monde", pour préparer "Vers Ispahan" (1904).

En 1910, il séjourne à Stamboul et appuie la candidature de l'historien moderniste Louis Duchesne élu au fauteuil 36. En 1913, de retour à Stamboul, il lutte contre le démantèlement de l’Empire Ottoman voulu par les puissances occidentales et publie "La Turquie agonisante".

Il a racheté puis restauré le château de la Rochecourbon (commune de Saint-Porchaire), à l'époque à l'abandon.

Il meurt, le 10 juin 1923 à Hendaye et après des funérailles nationales est enterré dans la maison de ses aïeux. Peu après son décès sont publiés des extraits, en collaboration avec son fils Samuel, de son journal intime sous le titre "Un jeune officier pauvre".

Il est Grand-Croix de la Légion d'honneur.

Chacun de ses romans correspond à un pays différent. C'est une étude sur chaque pays. Il s'immerge dans la culture du pays. Il a une vision de l'altérité qui n'est pas intellectuelle mais sensible (sensations éprouvées). Selon lui, il n'y a plus rien à faire chez nous, c'est ainsi qu'il part à l'étranger pour trouver de quoi s'exalter (vision nihiliste du monde).

Sa plus grande fascination allait à l'empire Ottoman, où la tolérance se confond avec la sensualité. Les femmes sont le passage obligé pour connaître l'autre civilisation. Pierre Loti recherche l'exotisme à travers les femmes. Il est en quête d'une certaine pureté dans le contact avec les femmes étrangères (mythe d'une pureté primitive qui doit régénérer le monde occidental). L'exotisme de Loti n'est pas un dialogue avec l'autre : il se fond plutôt avec l'autre, il ne s'agit donc pas de tolérance.

 

 

 

Rochefort sa maison.

 

 

 

235721Pierre Loti, a passé une grande partie de sa vie à transformer sa maison natale rochefortaise en un lieu théâtral, où il se mettait en scène lors de fêtes mémorables.

Les décors de la maisons son inspirés du passé : salle gothique et salle Renaissance, mais aussi des pays lointains d’Orient et d’Extrême Orient, qu’il connut lors de ses lointaines missions...

Maison d'écrivain, unique et féerique, la maison de Pierre Loti est certainement la plus dépaysante et la plus originale des demeures de la fin du XIXe siècle.

C’est une jolie maison du XIXe siècle, au n°141 d’une rue tranquille. La visite commence par un charmant salon pourpre chargé de souvenirs évoquant déjà, subtilement, les différentes vies de Pierre Loti. Un tout petit tableau, à droite de l’entrée, le montre en famille et… dans les nuages. Image miniature et prémonitoire, tant l’homme semble se débattre avec le réel. Puis nous traversons le salon austère et conventionnel de Madame Loti et… tout bascule : la maison devient château Renaissance, chapelle gothique ou encore mosquée arabe, au gré des voyages et des amours de l’auteur de Pêcheurs d’Islande. Partir et revenir: la quête de Pierre Loti, mystique ou décadente, reste peut-être celle d’une paix intérieure jamais atteinte. Sa maison est à son image, extravagante, mélancolique mais toujours d’une beauté fracassante.

En découvrant la mosquée, le visiteur remet ses pas dans ceux d'un jeune marin occidental qui tomba tellement amoureux de la Turquie et d'Hatidjé. D'illustres visiteurs, tels Alice Barthou et Robert de Montesquiou, ont raconté comment des serviteurs habillés en Turcs se prosternaient sur les tapis de prière, tandis que du petit minaret s'échappait l'appel lancinant d'un muezzin qui n'était autre que le fidèle Osman Daney.

 

"J'ai meublé ma chambre d'une manière à peu près turque, avec des coussins de soie d'Asie et les bibelots que l'incendie de ma maison d'Eyüp et les usuriers juifs m'ont laissés, et cela rappelle de loin ce petit salon tendu de satin bleu et parfumé d'eau de rose que j'avais là-bas, au fond de la Corne d'or."

"Je vis beaucoup chez moi, ce sont des heures de calme dans ma vie, en fumant mon narguilé, je rêve d'Istanbul et des beaux yeux verts limpides de ma chère petite Aziyadé "

 

 

C'est en 1878 qu'il décide réellement la réalisation de son petit palais. Loti a pour les objets une passion quasi fétichiste. "Il n'y a d'urgent que le décor. On peut toujours se passer du nécessaire et du convenu". Tapis, étoffes, mosaïques, collections d'armes et coffres rassemblés au gré des voyages, trouvent logiquement leur place dans la maison rochefortaise qui a immortalisé, au même titre que ses romans, son illustre propriétaire. La maison natale est le miroir de sa vie, où les rêves et les fantasmes s'expriment audacieusement. Le visiteur traverse un salon rouge, une galerie de portraits, une salle Renaissance puis une pièce gothique, une pagode japonaise, une chambre des momies, une mosquée, un petit salon mauresque chargés d'objets, qui tranchent singulièrement avec l'austérité de la chambre à coucher, empreinte d'humilité.

Le désir d'un Ailleurs le hantera toujours : "Toute ma vie a passé à cela: souffrir de partir et cependant l'avoir voulu". Loti, l'éternel insatisfait, dira encore: "A défaut du bonheur impossible, j'espérais trouver un peu de Paix". "Loti, dit Mauriac, a chéri la douleur comme une volupté". L'officier-académicien qui s'éteindra, en 1923, couvert d'honneurs et de gloire, restera ainsi fidèle à sa devise: "Mon mal, j'enchante".

Loti avait un don : lors des escales il dessinait, avec une rapidité et une virtuosité déconcertantes, il photographiait à merveille, en technicien déjà éprouvé de cet art tout neuf, il prenait des notes précises et nombreuses.Ainsi engrangeait-il pour lui-même, et pour les autres, une somme considérable d'images, de scènes de la vie courante, d'anecdotes, qui allaient meubler sa mémoire et lui permettre de retrouver intactes toutes ses sensations de grand voyageur à travers le monde.

Grâce à cette capacité exceptionnelle de pouvoir regarder, capter et retenir, en un temps record, les traits originaux du pays où il se trouvait, cet "auteur-reporter-ethnologue" réussit à écrire des livres entiers, aussi denses que vivants, sur des pays qu'il n'a parcourus que durant quelques jours - c'est le cas pour l'Ile de Pâques et pour Angkor - ou quelques semaines, comme pour la Polynésie, l'Inde, le moyen-Orient.

 

 

 

235749

235724

235727

235731

235732

235733

235734

235736

235737

235739

235742

235745

235746

235728

235729

235735

235747

loti1

 

 

Procurez vous des ouvrages de Pierre Loti

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

24 janvier 2008

Emile Zola - Médan

 

Biographie d'Emile Zola.

 

 

 

256_1161_image_ap_zola_na237_01376_2

 

"Il n'est pas de plus grande folie, que ne pas en avoir".

 

 

 

Emile Zola est le fondateur du naturalisme en littérature, son oeuvre principale est une vaste fresque en 20 volumes, racontant l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. Il est né le 2 avril 1840 à Paris, d'une mère bourguignonne et d'un père italien. Emile Zola passe toute son enfance à Aix en Provence. Au collège de la ville, il fait la connaissance de Paul Cézanne, qui restera son ami pendant de longues années, à qui il doit de rencontrer des peintres tels que Monet, Renoir, Sisley, Pissaro et Manet. Son père, François Zola, qui travaille à Aix à la construction du canal, qui portera plus tard son nom, meurt prématurément le 22 mars 1847. Ce décès met la famille dans une situation financière instable et bouleverse le jeune Emile qui n'a que 7 ans au point que son oeuvre restituera plus tard la figure grandie de ce père tôt disparu, homme libéral, novateur, audacieux et bâtisseur.

A partir de 1858, il s'installe à Paris, après deux échecs au baccalauréat à cause du français, il mène une vie incertaine, il n'a pas d'argent, il est démuni. Il entre finalement aux Editions Hachette où il travaille de mars 1862 à janvier 1866, comme commis puis rapidement comme chef de la publicité. Outre des centaines de vers, et quelques tentatives théâtrales, il compose à cette époque plusieurs textes en prose très variés, allant du conte de fées à la satire politique en passant par la "chose vue", le récit à finalité morale. Il réussit à publier en novembre 1864 un petit recueil de contes, "Les Contes à Ninon" qui reçoit un accueil favorable. En 1865, il rencontre celle qui va devenir sa femme, Alexandrine Meley. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette en 1866. En 1867, son premier succès vient avec "Thérèse Raquin" qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Maquart, tant pas les sujets abordés, (l'hérédité, la folie) que par les critiques qu'il suscite : la presse traite en effet l'auteur de pornographe, d'égoutier ou encore de partisan de la littérature putride.

Après la guerre de 1870, à laquelle il ne participe pas, parce que fils de veuve et myope, il n'est pas mobilisable, il devient journaliste parlementaire. C'est le 22 juillet 1872, par la signature du contrat qui le lie à l'éditeur Georges Charpentier, que commence véritablement sa carrière littéraire, qu'il mène de front avec le journalisme auquel il ne renonce pas. Peu à peu ses romans lui valent l'amitié d'écrivains comme Flaubert, les frères Goncourt, Daudet et Tourgueniev. Lorsqu'il décide d'entreprendre sa vaste fresque romanesque, par souci de méthode, il veut établir un plan général, avant même d'écrire la première ligne. Il tient aussi à préciser la différence de son entreprise avec celle d'un prédécesseur écrasant, Balzac et sa comédie humaine :"Mon oeuvre à moi sera tout autre chose. Le cadre en sera plus restreint. Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille en montrant le jeu de la race modifiée par le milieu. Ma grande affaire est d'être purement naturaliste, purement physiologiste". Aujourd'hui, les théories scientifiques qui fondent les Rougon-Maquart, sont tout à fait dépassées, l'oeuvre elle, reste toujours actuelle, sans doute parce que, au-delà des ambitions scientifiques de son auteur, elle demeure une réalisation considérable sur le plan littéraire.

"La Fortune des Rougon" en 1871, le premier volume, est la base qui soutient et justifie tout l'édifice. Ce roman relate le coup d'Etat du Prince Louis Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851, vu d'une ville de Provence. A la faveur de ce bouleversement politique, les ambitions se déchaînent : deux branches rivales d'une même famille les Rougon et les Maquart, s'affrontent, les premiers se révélant bonapartistes par calcul, les seconds libéraux par pauvreté et par envie.

 

Le succès de "L'Assommoir" en 1877, septième volume des Rougon-Maquart, lui confère à la fois la notoriété et l'aisance. Sa maison de Médan devient, le jeudi où il reçoit, le lieu de rendez-vous de jeunes écrivains tels que Huysman ou Maupassant.

Indigné par la dégradation du capitaine Dreyfus, le 5 janvier 1895, à l'Ecole Militaire, il dénonce à la fin de l'année dans trois articles publiés par le Figaro les campagnes de presse contre la République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable de l'affaire Dreyfus est le commandant Esterhazy, qui est acquitté à l'unanimité le 11 janvier 1898, Zola publie dans l'Aurore deux jours plus tard l'article "J'accuse". Condamné à un an d'emprisonnement et à 3000 francs d'amende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898. A son retour en 1899, injurié, radié de l'Ordre de la Légion d'Honneur, abandonné par une grande partie de ses lecteurs, il serait mort asphyxié dans sa maison à cause semble-t-il d'une main criminelle qui en aurait bouché la cheminée. Une foule immense rendit hommage pendant ses obsèques à celui qui avait osé mettre en jeu sa notoriété au nom de la morale.

 

 

 

Médan sa maison.

 

 

 

medanC’est un Zola rendu riche et célèbre par le succès de "L’Assommoir" qui cherche en 1878 un logement d’été non loin de Paris, car il doit suivre l’Exposition Universelle qui s’y prépare, pour le compte d’un journal russe.

Il trouve une "cabane à lapins", qui n’est pas à louer, mais à vendre. Retrouvant à Médan un peu de la campagne de son enfance provençale, il achète cette petite maison et y voit déjà le cadre idéal pour poursuivre l’écriture de la série des Rougon-Macquart, dont il a déjà commencé l’épopée qui débute au Coup d’état de Louis-Napoléon en décembre 1851 et s’achèvera avec la chute du régime impérial au moment de la Commune de 1870-1871.

De 1878 à 1902, Médan devient sa résidence principale. Il y passe huit mois de l’année, se réfugiant à Paris chaque hiver afin de rassembler la masse de documents qui fournissent la base de ses romans.
Il y achève l’écriture de "Nana" et concevra "Pot bouille" ( 1882), "Au Bonheur des Dames" (1883), "La Joie de vivre" (1884), "Germinal" (1885), "L’Oeuvre" (1886), "La Terre" (1887) et "Le Rêve" (1888). Ses revenus lui permettent peu à peu de racheter des terrains voisins, ainsi que de construire de nouvelles ailes à sa "cabane à lapins" et d’autres bâtiments pour y héberger ses amis. Il est bientôt propriétaire des terrains qui descendent jusqu’à la Seine, puis d’une parcelle de l’île en face, sur laquelle il fait construire un petit pavillon, le Paradou.

En effet, dès les premiers jours de son installation, il invite à Médan ses amis écrivains naturalistes : Alexis, Céard, Hennique, Huysmans et Maupassant. Ils créent ensemble le "Groupe de Médan" qui fera bientôt paraître un recueil de nouvelles : Les soirées de Médan.

Pour Zola, l’âme d’une maison tient à ce qui s’y vit à l’intérieur, alors… peu importe son apparence extérieure !
La maison de Médan reflète à l’extrême les goûts naturalistes de l’écrivain : vitraux, tentures, tapis, meubles de toutes époques, entre art médiéval et Art Nouveau. Les deux tours qui finissent par flanquer le bâtiment principal ont une drôle d’allure…
Dans son bureau qui s’ouvre sur la nature environnante et dont les murs sont hauts de six mètres, il a fait écrire Nulla dies sine linea (pas un jour sans une ligne). Il produira, année après année, quatre à cinq pages chaque jour.

En 1888, dix-huit ans après son mariage, il tombe amoureux de Jeanne Rozerot, la jeune lingère que sa femme vient d’embaucher.
Les deux seuls enfants de Zola naîtront de cette liaison : Denise, en 1889, et Jacques, en 1891. Jusqu’à sa mort, Zola mènera une double vie, installant sa seconde famille à Paris, puis, en 1893, à Cheverchemont, d’où il pouvait les voir à la jumelle depuis la maison de Médan, puis non loin, à Verneuil.

Il va rompre cet équilibre instable en s’engageant aux côtés de Dreyfus en 1898, et choisir l’exil en Angleterre pendant onze mois, avant de revenir à Médan.

En 1902 Zola décède à Paris. Ses amis, l'année suivante, se réunissent à Médan et y font, dès lors, un pèlerinage chaque année. Ils dissuadent Mme Zola de réduire le domaine en en vendant des parcelles, elle finit par le léguer à l'assistance publique. Les heures de Zola à Médan ne sont plus qu'un vague souvenir, la demeure est convertie en centre hospitalier pour enfants.

En 1999, une nouvelle association signe un bail avec l'assistance publique, avec pour objectif de restaurer la propriété et d'y développer un musée. Si au fil des ans la demeure a perdu de sa splendeur, dans les ailes construites par l'artiste plusieurs pièces ont conservé leur décor d'antan : la cuisine, avec son revêtement de carreaux de céramique, la salle à manger et son décor mural, en font partie, on a réinstallé sur les murs des objets légués par les descendants de l'écrivain.

La chambre des époux Zola a également été remise en l'état en 1994. Un portrait de famille y trône, réminiscence des innombrables clichés pris par l'écrivain à partir de 1894 - il avait fait installer chez lui un laboratoire où il développait lui-même ses photographies. Le bureau et la salle, dans laquelle les photos permettent au visiteur de restituer l'ambiance de la maison du temps de l'auteur, sont également tels que Zola les décora.

 

 

20071007_DSC_0071

A07_20Zola_20a_20Medan

PICT0020

PICT0014

B04_Medan_Seine

2004

 

6medan

bnf193

Jaccuse_large

 

 

Histoire de la maison de Médan.

Maison Zola - Musée Dreyfus.

 

Procurez vous des ouvrages d'Emile Zola

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

27 janvier 2008

William Shakespeare - Stratford upon Avon

 

Biographie de William Shakespeare.

 

 

shakespeare_thumbnail"Je tiens ce monde pour ce qu'il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle".

 

 

William Shakespeare est né le 23 avril 1564, à Stratford upon Avon, dans le comté de Warwick en Angleterre. Son père, John, appartient à la corporation des pelletiers et gantiers, et est maire de Stratford. A l'âge de 7 ans, William entre à la Grammar School, où il apprend, entre autres, à traduire des textes de l'anglais vers le latin et vice-versa. Il fait des études qu'il interrompt assez tôt, la fortune de son père ayant périclité.

Shakespeare épouse Anne Hathaway, de huit ans son aînée. Le 28 novembre 1582, naîtront deux filles et un garçon. Il quitte Stratford en 1587 dans des circonstances que l'on ignore et s'installe à Londres.  Il trouve du travail dans un théâtre et révèle son talent en "arrangeant" des pièces achetées aux auteurs. Dans les années 1590, il écrit des poèmes, les premières comédies et des drames historiques. La première date marquante de sa carrière dramatique serait l'année 1591, s'il faut lui attribuer, la seconde et la troisième partie d'"Henri VI", en effet, dans le remaniement qui a  été fait de ce drame, on trouve des traits d'un caractère à la fois sentimental et comique qui semblent bien dans sa manière.

Avant 1592, on ne possède guère d'indication sur la vie de Shakespeare. On ignore comment et où il vécut. Il est possible qu'il ait écrit ses premières pièces pour des compagnies de province. En 1592, il va se faire remarquer comme auteur et acteur. Il a déjà écrit ses premières pièces, "Les Deux Gentilhommes de Vérone" et "Henri VI". Son talent réside dans son habileté à transposer en images poétiques sa profonde compréhension de l'homme, mais aussi dans sa capacité à produire une grande variété d'oeuvres. "Venus et Adonis" paraît l'année suivante. Cette suite de petits poèmes narratifs est dédiée au mécène Henry Wriothesley, troisième comte de Southampton, tout comme "Le Viol de Lucrèce" publiée en 1594.

Son talent s'affirme. Sa renommée littéraire grandit sans cesse. Les succès de Shakespeare au théâtre lui valent d'attirer l'attention de plusieurs grands aristocrates. Mais le théâtre sollicite Shakespeare encore et toujours, exigeant chaque fois des intrigues plus nombreuses et plus riches. Ses pièces lucratives connaissent le succès populaire. Il écrit de nouvelles pièces "Peines d'Amour Perdues", "Roméo et Juliette" et "Le Songe d'une Nuit d'Eté". La fascination de la mort imprègne les pièces de Shakespeare :  le tombeau dans "Roméo et Juliette", les ossements et le cimetière dans "Hamlet". Vers la fin des années 1590, Shakespeare commence à écrire des pièces plus profondes qui semblent refléter ce qu'il a vécu. Ses craintes les plus sombres ne vont pas tarder à devenir réalité.

Au cours de l'été 1596, à Stratford, sa famille est frappée d'un grand malheur. Alors que William est en tournée en province, il apprend la mort de son fils Hamnet. "La douleur occupe la place de mon fils absent. Elle couche dans son lit, elle va et vient avec moi, elle prend ses jolis airs, me répète ses mots, me rappelle toutes ses grâces et habille ses vêtements vides de sa forme". "Le Roi Jean" acte III scène 4.

La Compagnie de Shakespeare ouvre, en 1599, un théâtre appelé Le Globe. En 1603, Jacques VI d'Ecosse, fils de Marie Stuart, est couronné Roi d'Angleterre sous le nom de Jacques Ier. Quinze jours après son accession au trône, les comédiens de la troupe, deviennent "les Hommes du Roi", les acteurs de la cour et du Roi. Ces dernières années sont peut être les plus importantes de sa carrière. Entre 1604 et 1607, il compose ses tragédies "Othello", "Macbeth" en hommage à Jacques VI d'Ecosse et "Le Roi Lear". Au cours de l'automne 1609, Shakespeare commence à occuper le théâtre de Blackfriars, qui devient le siège de son activité.

A l'été 1613, le théâtre du Globe est ravagé par les flammes durant une représentation d'"Henry VIII". L'incendie a marqué la fin de la carrière du dramaturge qui s'était déjà retiré à Stratford pour y écrire ses trois chefs d'oeuvre : "Cimbeline", "Le Conte d'Hiver" et "La Tempête". C'est sans doute le personnage de Prospero dans "la Tempête", sa dernière pièce, qui nous permet d'avoir l'image la plus précise du Shakespeare des dernières années.

Selon des témoignages écrits, Shakespeare, dont la santé était déjà chancelante, aurait contracté la fièvre et aurait dû se mettre au lit après avoir mangé trop de hareng saumuré et bu trop de vin au cours d'une nuit avec ses vieux amis du théâtre.

Shakespeare meurt le jour de son 52ème anniversaire. Il est enterré le 25 avril 1616, à l'Eglise de la Très Sainte Trinité où il avait été baptisé.

"En ce même jour, j'ai émis mon premier souffle, maintenant la roue du temps le remporte. Là où j'ai commencé, je finis. Ma vie a parcouru son arc."

Shakespeare est mort sans voir ses pièces officiellement publiées. Elles ont été réunies pour la première fois en 1623, sept ans après sa mort, rassemblées par ses amis et ses compagnons de scène.

 

 

 

Stratford upon Avon sa maison.

 

 

 

9a_20Birthplace_20of_20ShakespeareLa ville de Stratford-upon-Avon, où est né Shakespeare, en 1564, est située environ 150km de Londres. Cette proximité explique que ce bourg, dont le nom signifie "la route traversant le gué", fut le lieu florissant de marchés et de foires, et qu'il fut décimé par les épidémies de peste; par ailleurs, de la capitale venaient des troupes itinérantes de comédiens protégés par la reine ou par la noblesse: Stratford était le lieu d'une fortune changeante, qui marqua l'enfance et l'adolescence de Shakespeare.

Les visiteurs entrent dans la maison natale de Shakespeare par le jardin. Sur la droite se trouve le "Shakespeare Centre", ouvert en 1964 il abrite la bibliothèque, des collections d'archives et des ressources d'études du Shakespeare Birthplace Trust. Le jardin date principalement du milieu du 19ème siècle, mais comprend de nombreuses plantes mentionnées par Shakespeare.

Les visiteurs pénètrent ensuite dans une petite pièce qui faisait partie jadis de la demeure de Joan Hart, la soeur de William. Une porte conduit au petit salon.

La maison est agencée telle qu'elle était sans doute dans les années 1570 à l'époque où le père de William Shakespeare était un négociant prospère, ancien maire de la ville. Le petit salon était le lieu de réception de la famille. Le gigantesque lit à tentures est une copie de l'original du 16ème siècle. Posséder un tel lit était le signe de richesse et il n'était pas rare qu'un salon situé au rez-de-chaussée fasse également office de chambre à coucher.

Les murs du salon sont recouverts de tissus de couleur vive et remplaçaient à l'époque les tapisseries coûteuses. Les motifs que l'on trouve dans l'ensemble de la maison ont été copiés  de peintures murales et tissus originaux du 16ème siècle.

Il est possible que le sol dallé fissuré par endroits soit d'origine.

C'est dans la salle à manger que la famille se réunissait pour prendre ses repas, la table est mise comme pour un dîner normal avec de la vaisselle en étain. La vaste cheminée contient des ustensiles de cuisine et une broche pour faire rôtir la viande. Parmi les meubles, un tabouret et un banc gothiques, datant tous deux du 16ème siècle. L'une des tentures, copie d'une tapisserie d'origine, dépeint l'histoire biblique du retour du fils prodigue.

De l'autre côté d'un passage qui correspondait jadis à l'entrée de la maison, se trouve l'atelier du père de Shakespeare. Il fabriquait et vendait des articles de cuir blanc d'excellente qualité et plus particulièrement des gants pour lesquels il utilisait des peaux vertes (moutons, cerfs, jeunes chèvres etc...). Les balles et les paniers de laine sont également là pour nous rappeler que John Shakespeare était aussi un négociant et marchand de laine local qui allait jusqu'à Londres pour vendre ses articles.

Les pièces de l'étage étaient utilisées par la famille comme chambres à coucher. La première contient une réplique d'un tissu peint arborant un motif noir et blanc distinctif que l'on appelle "antique work" ou "Italian Grotesque". Dans la seconde, qui servait également à l'origine de chambre, se trouve une exposition qui illustre l'histoire de la maison en tant qu'attraction touristique. Vous y verrez une fenêtre sur laquelle des visiteurs du 19ème siècle y ont gravé leurs noms.

La tradition veut que la troisème chambre soit la pièce où est né Shakespeare en 1564. Les textiles et les tissus muraux sont des reproductions d'originaux du 16ème siècle. Sous le lit principal, se trouve une réplique d'un "truckle bed" un lit bas d'appoint à roulettes que l'on utilisait en cas de besoin, pour coucher des enfants, des serviteurs ou des amis. Le berceau, les jouets d'enfants, le baquet et les langes pour bébé sont des copies exactes des originaux de l'époque de Shakespeare.

L'aile arrière date sans doute des environs de 1601 et a été construite après le décès du père de William, à l'époque où la maison était utilisée comme auberge. On peut y voir une exposition relatant l'histoire des propriétaires de la maison de Shakespeare au fil des siècles.

La cuisine date du début du 17ème siècle, époque à laquelle l'aile arrière a été construite. La cheminée à foyer ouvert comprend un brasier à charbon en fer d'époque. Dans la dépense attenante, on peut voir de nombreux articles d'alimentation que Shakespeare aurait consommés, présentés dans des pots en céramique principalement utilisés pour conserver la nourriture. Certains sont d'origine, d'autres des copies.

 

 

 

 

 

Shakeauto

16

15

17

18

William_Shakespeare_house_Stratford_upon_Avon

893855

hathaway_2

 

The Shakespeare Birthplace Trust.

 

Procurez vous des ouvrages de William Shakespeare

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

  

 

 

 

 

Publicité
28 janvier 2008

Ernest Renan - Tréguier

Biographie d'Ernest Renan.

 

 

 

renan01"La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini".

 

Né à Tréguier en 1823, fils d’un capitaine de vaisseau dans la marine marchande, Ernest Renan se destine d’abord à devenir prêtre, puis se détourne de sa première vocation pour se consacrer à la philologie et à l’histoire des religions.

En septembre 1848, il est reçu premier à l’agrégation de philosophie. Âgé seulement de vingt-cinq ans, il entreprend la rédaction de "L’Avenir de la science" qu’il laissa longtemps inédit sur les conseils d’Augustin Thierry et qui ne paraîtra que quarante ans plus tard en 1890.

Chargé de mission en Italie en 1849 et 1850, il visite Rome, Florence, Padoue et Venise tout en préparant sa thèse de doctorat sur "Averroës et l’averroïsme" qu’il présente en 1852. Renan se voit alors confier la chaire d’hébreu au Collège de France. Il a alors 39 ans. Mais, dès son premier cours, il sera révoqué, pour avoir prononcé ces mots jugés sacrilèges : "Jésus, cet homme admirable." 

Archéologue, Ernest Renan assuma, lors de l'expédition française de 1860-1861, la direction de la célèbre mission en Syrie, Syrie où il fouilla sur les sites antiques de Byblos, de Sidon et de Tyr, se posant alors comme le spécialiste incontestable de la Phénicie. Philologue, épris du monde de la Bible, il traduisit en particulier le Livre de Job (1858) et le fameux Cantique des Cantiques (1860).

Philologue très versé dans les langues sémitiques, après avoir abandonné l'état ecclésiastique, il fut deux fois lauréat de l'Institut; professeur d'hébreu au Collège de France en 1862, il fit paraître en 1863 la "Vie de Jésus", qui est son œuvre capitale, et qui souleva d'extraordinaires polémiques, des quantités incroyables d'attaques ou de défenses de cette œuvre parurent en France et à l'étranger, le pape l'appela "le blasphémateur européen", des manifestations hostiles se produisirent au Collège de France, qui amenèrent la suspension de son cours. Le gouvernement impérial lui offrit comme compensation l'administration de la Bibliothèque nationale qu'il refusa. Son nom fut prononcé pour un fauteuil à l'Académie, mais l'évêque Dupanloup associa le nom d'Ernest Renan et de Taine à celui de Littré qu'il combattait avec passion. Après la guerre de 1870, les idées du monde gouvernemental s'étaient modifiées, Ernest Renan fut réintégré dans sa chaire en 1870 et nommé par l'élection administrateur du Collège de France en 1873 où il fut réélu tous les trois ans. Membre de l'Académie des Inscriptions depuis 1856, il fut élu à l'Académie française le 13 juin 1878 en remplacement de Claude Bernard, et reçu le 3 avril 1879 par Alfred Mézières.

Son discours de réception produisit en Allemagne une vive émotion qu'Ernest Renan dut calmer en publiant une lettre soi-disant adressée à un ami d'Allemagne. La haine du parti religieux contre Renan n'a jamais désarmé, le maréchal de Mac-Mahon refusa de le nommer officier de la Légion d'honneur, Renan obtint ce grade seulement en 1880…  Il est mort à Paris en 1892 quelques mois après avoir achevé son "Histoire d'Israël".

L'œuvre de Renan a vieilli. Sa documentation historique est solide, probe, mais recourt souvent à l'imagination pour ressusciter, exalter le passé. Sa philosophie a été vigoureusement combattue et taxée de dilettantisme. En réalité, Renan est un esprit critique qui a cherché passionnément la vérité, mais c'est aussi un poète qui croit aux pouvoirs de l'universelle illusion. Son influence s'est exercée sur Anatole France, Maurice Barrès, Paul Bourget, Romain Rolland, Charles Maurras.

 

 

 

 

Tréguier sa maison.

 

 

 

 

renanErnest Renan naquit dans une maison bretonne à pans de bois de la fin du 16e - début du 17e siècle. La façade sur rue est à deux étages en encorbellement. Si l’écrivain n’y vécut que les quinze premières années de sa vie, il ne se sépara jamais de cette demeure, continuant à y venir pour les vacances.

L’aménagement a été conçu pour restituer la présence de Renan enfant, adolescent et homme célèbre : on peut y voir sa chambre natale avec sa cheminée de granit et son lit clos, la chambre de l’écolier logée sous les combles, avec le petit pupitre, et aussi une reconstitution du cabinet de travail de Renan au Collège de France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P1010122

FP_20Ernest_20Renan

phpThumb_generated_thumbnailjpg

phpThumb_generated_thumb546nailjpg

treguier_06

356px_Renan12

 

 

Procurez vous des ouvrages d'Ernest Renan

 

 

 LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

7 février 2008

Pierre Bayle - Carla Bayle

 

Biographie de Pierre Bayle.

 

 

 

che_18_bayleparlouiselle" La joie est le nerf de toutes les affaires humaines".

 

Pierre Bayle est né à Carla-le-Comte (maintenant Carla-Bayle) le 18 novembre 1647, près de Pamiers en Ariège, second fils d'un modeste pasteur protestant. Instruit par son père, il apprend le grec et le latin. À cause de la pauvreté de sa famille il doit attendre la fin des études de son frère pour suivre un cursus au petit collège protestant de Puylaurens.

En 1669, il entre à l'université des jésuites de Toulouse, et se convertit au catholicisme. Après dix-sept mois, il abjure et revient au protestantisme, il se réfugie à Genève en 1670, où il apprend les enseignements de René Descartes et entreprend des études de théologie. Il adopte, pour vivre, le métier de précepteur.

Il revient en France et pendant quelques années écrit sous le nom de Bêle et travaille comme précepteur dans diverse familles de Rouen et de Paris. En 1675 sur les instances de son ami Henri Basnage de Beauval, il présente sa candidature à l'académie de Sedan, où, à l'issue d'un concours et en partie grâce au soutien de son futur ennemi Pierre Jurieu, il est nommé à la chaire de philosophie.

En 1681, l'université de Sedan est fermée, mais presque immédiatement après Bayle est nommé professeur de philosophie et d'histoire à l'École Illustre de Rotterdam. Il édite en 1682 son célèbre "Pensées sur la comète" et sa critique du travail de Louis Maimbourg sur l'histoire du protestantisme. Sa grande réputation suscite l'envie de son collègue Pierre Jurieu qui écrit un livre sur le même sujet.

En 1684, Pierre Bayle commence seul la publication de son journal de critique littéraire "Nouvelles de la république des lettres", qui obtint dans toute l'Europe un rapide succès. En 1690 paraît un "Avis important aux réfugiés" prônant la liberté de religion et la tolérance, ce qui provoque la colère de Pierre Jurieu et celle de l'évêque de Rieux.

Lors de la révocation de l'édit de Nantes, il combat dans ses écrits l'intolérance de Louis XIV, mais en même temps il compromet par ses attaques toutes les communions chrétiennes. Ses ennemis, à la tête desquels on retrouve Jurieu, le font pour ce motif, après une longue querelle, priver de sa chaire en 1693 au motif d'irreligion et de complicité avec le roi de France.

Cela ne le gène pas particulièrement pendant la préparation de son "Dictionnaire historique et critique", œuvre majeure qui préfigure L'Encyclopédie. Ce Dictionnaire se veut comme la correction des erreurs des auteurs des dictionnaires précédents. Véritable labyrinthe ce dictionnaire est composé d'articles emboîtés les uns aux autres, de nombreuses notes et citations. D'une certaine façon Bayle dans ce dictionnaire pratique l'hypertexte avant l'heure et l'on se déplace dans son dictionnaire d'une manière assez similaire à celle utilisée pour naviguer sur la Toile de nos jours. L'enseignement principal de Bayle, à travers une pensée faussement erratique et vagabonde, étant que le monde ne se réduit jamais à une vision manichéenne et suppose le croisement permanent des points de vue et des opinions contradictoires.

Jurieu le dénonce au consistoire comme impie, et au Prince d'Orange, devenu roi d'Angleterre comme ennemi de l'État et partisan secret de la France. Mais grâce à la protection de Lord Shaftesbury, il échappe cette fois aux coups de ses persécuteurs. Les dernières années de Bayle sont consacrées à des écritures diverses, provenant dans beaucoup de cas des critiques faites sur son Dictionnaire, qu'il cherche le reste de sa vie à développer. Il meurt en exil à Rotterdam en 1706.

Bayle est surtout connu comme sceptique. Dans son Dictionnaire, il se plaît à exhumer les opinions les plus paradoxales et à les fortifier d'arguments nouveaux, sans toutefois les avouer pour son propre compte, par l'incrédulité qui règne dans ses écrits, il a frayé la voie à Voltaire.

En 1906, une statue en son honneur a été érigée à Pamiers comme "réparation d'un long oubli".

 

 

Sa maison à Carla Bayle.

 

 

 

La maison natale du philosophe, restaurée dans la tradition architecturale de l'époque, au cœur du village de caractère du Carla, face à chaîne des Pyrénées, est devenu un musée.

Le Musée présente le parcours biographique et intellectuel de Pierre Bayle depuis le Comté de Foix protestant jusqu'à Rotterdam, la cité d'Érasme (en passant par Puylaurens, Toulouse, Genève et Sedan), et son rayonnement dans l'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, à travers une riche collection de documents, de livres, d'objets, la reconstitution du cabinet de travail de Pierre Bayle à Rotterdam ainsi qu'une projection vidéo sur sa vie et son œuvre.

On prévoit également d'associer au Musée un centre de documentation avec une bibliothèque spécialisée sur l'œuvre de Bayle et son contexte (protestantisme ariégeois, diaspora huguenote en Europe, philosophie et littérature de l'âge classique) assortie d'un équipement informatique, qui permettrait aux lecteurs, chercheurs ou curieux, de mieux connaître une pensée dont on perçoit de plus en plus l'importance et la modernité.

L'œuvre de Pierre Bayle et sa pensée, longtemps méconnues, notamment en France, font l'objet depuis une quarantaine d'années d'un intérêt croissant, attesté par des colloques scientifiques et d'importantes publications. Un Institut lui est consacré à l'Université de Nimègue aux Pays-Bas, et de nombreux chercheurs en Italie, Allemagne, Suisse, Grande-Bretagne et aux États-Unis lui consacrent thèses et travaux.

 

 

 

Le_20Carla_20B_20maisons

le_carla_maison_bayle

le_carla_plaque

0000001841L

0000001844L

0000001845L

le_carla_attrape_mouches

0000001843L

bayle_ecrivain

bayle_oeuvres

bayle

 

Procurez vous des ouvrages de Pierre Bayle 

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

 

6 février 2008

Jean Cocteau - Milly la Foret

 

Biographie de Jean Cocteau.

 

 

 

Cocteau"Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi."

 

Jean Cocteau est né à Maisons-Laffitte, le 5 juillet 1889,  dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, avocat et peintre amateur, se suicida lorsque Cocteau avait neuf ans. Dès l'âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial. Il ne manifeste que peu d'intérêt pour les études et n'obtiendra pas son baccalauréat. En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, Cocteau insistait sur le fait qu'il était avant tout un poète et que tout travail était poétique. Il publie son premier livre de poèmes, "La Lampe d'Aladin", à 19 ans. Cocteau devint alors connu dans les cercles artistiques bohémiens comme le "Prince Frivole". C'est sous ce titre qu'il publiera à 21 ans, en 1910, son second recueil de poèmes. Edith Wharton le décrit comme un homme pour qui "chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse... ".

Dans les années 1920, Cocteau s'associe avec Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès. Il est également fasciné par le maître des ballets russes, Serge de Diaghilev. De sa collaboration avec l'artiste russe nait "Parade", ballet produit en 1917 par Diaghilev, avec des décors de Pablo Picasso et une musique composée par Erik Satie. Cette œuvre va inspirer à Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton et Philippe Soupault pour la création du mouvement culturel que l'on sait. Cocteau a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis : "Les Six".

En 1918, il rencontre le poète Raymond Radiguet. Les deux collaborateurs entreprirent beaucoup de voyages ensemble, Cocteau étant exempté du service militaire. En admiration devant le grand travail littéraire de Radiguet, Cocteau promut les travaux de son ami dans son cercle artistique et s'arrangea pour faire publier par Grasset "Le Diable au corps" (une histoire en grande partie autobiographique sur le rapport adultère entre une femme mariée et un homme plus jeune), exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire du "Nouveau Monde" pour le roman.

La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet en 1923 crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu'il l'a laissé désespéré, découragé et en proie à l'opium. Cocteau, ajoute-t-on, n'a même pas assisté à l'enterrement. Mais Cocteau n'assiste généralement pas aux enterrements. L'auteur quitte alors aussitôt Paris avec Diaghilev pour une représentation de "les Noces" par les ballets russes à Monte Carlo. Cocteau lui-même qualifia beaucoup plus tard sa réaction comme une "réaction de stupeur et de dégoût". Son penchant pour l'opium à cette époque-là, Cocteau l'explique comme un simple hasard lié à la liaison fortuite qu'il avait entretenue avec Louis Laloy, le directeur de l'opéra de Monte Carlo. La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'arrêter ont profondément changé son modèle littéraire. Son livre le plus notable, "Les Enfants Terribles", a été écrit en une semaine lors de son laborieux sevrage.

On a suggéré que l'amitié de Cocteau avec Radiguet a en fait été une liaison amoureuse, intense et souvent orageuse, mais aucune preuve ne permet de le justifier.

Dans les années 1930, Cocteau aurait eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, la belle-fille d'un Romanov, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle tomba enceinte, mais la grossesse ne put être menée à son terme, ce qui plongea Cocteau et Paley dans un profond désarroi. Cocteau entretint ensuite une relation sentimentale de longue durée avec deux acteurs français, Jean Marais et Edouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau. On suppose également que Cocteau aurait entretenu une relation avec Panama Al Brown, un boxeur dont il prit en charge la carrière à un moment donné.

En 1940, "Le Bel Indifférent", une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, fut un énorme succès. Il travailla également avec Picasso sur plusieurs projets, fut l'ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes et lutta contre son penchant pour l'opium durant la plus grande partie de sa vie d'adulte. Alors qu'il était ouvertement homosexuel, il eut quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail recèle de nombreuses critiques contre l'homophobie.

Les films de Cocteau, dont il a écrit et dirigé la majeure partie, furent particulièrement importants dans la mesure où ils introduisirent le surréalisme dans le cinéma français et influencèrent, dans une certaine mesure, le genre français de la Nouvelle Vague.

Quelques immenses succès firent passer pour toujours Cocteau à la postérité : "Les Enfants terribles" (roman), "Les Parents terribles" (pièce de théâtre de 1929), La Belle et la Bête (film de 1946). En 1960, l'artiste tourne "Le Testament d'Orphée" avec l'aide financière de François Truffaut.

En apprenant le décès de son amie Édith Piaf, Cocteau est pris d'une crise d'étouffement. Il succombera quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt le 11 octobre 1963 à 74 ans. Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt dans l'Essonne. Sur sa tombe, on peut lire l'épitaphe suivante : "Je reste avec vous".

 

 

 

Milly la Foret sa maison.

 

 

 

fbb1ff77e4Milly-la-Forêt n’est pas une petite ville. C’est juste un gros village, mais bien situé, à la croisée des anciens chemins de diligences Paris-Lyon et Fontainebleau-Orléans : vieux village de marchands, de foires, et capitale des plantes aromatiques.
Pour pouvoir travailler au calme en-dehors de Paris, Jean Cocteau achète fin 1947 à Milly avec Jean Marais la Maison du Bailli, près du château. Ils la meublent de formes et de couleurs. Cocteau n’y vient d’abord qu’occasionnellement, puis plus longuement à partir du moment où il se lie avec Edouard Dermit.

La rue du Lau, pavée et aménagée à l’ancienne, avec son caniveau central, se termine en cul-de-sac devant une double porte cochère romane et sa porte piétonne. Flanquée de deux tourelles à 2 couleurs et à demi-engagées, sa façade est de style Louis XIII. C’est dans cet demeure, appelée autrefois la maison du gouverneur, que vécut Jean Cocteau de 1947 jusqu’à sa mort en 1963, comme le rappelle une plaque commémorative apposée en façade.

La façade sur rue et la toiture correspondante ont été inscrites en 1969 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

"C’est la maison qui m’attendait. J’en habite le refuge, loin des sonnettes du Palais-Royal. Elle me donne l’exemple de l’absurde entêtement magnifique des végétaux. J’y retrouve les souvenirs de campagnes anciennes où je rêvais de Paris comme je rêvais plus tard, à Paris, de prendre la fuite. L’eau des douves et le soleil peignent sur les parois de ma chambre leurs faux marbres mobiles. Le printemps jubile partout".

Le domaine de Milly est un témoignage majeur des goûts et de l’intimité de l’artiste.

L’exception de sa situation à l’orée du centre-ville, l’étroite relation entre paysage et bâti, la présence du château, les qualités plastiques du lieu ont incité Jean Cocteau à faire de son "refuge" une œuvre d’art en soi, conforme à son image, à ses rêveries.

Il établit à Milly une familiarité entre le lieu et son œuvre.
Il intègre dans les jardins des éléments de décors de ses films, notamment des sculptures.
Il travaille le paysage, rendant manifestes les plans successifs des points de vue extérieurs qu’il poursuit jusque dans l’agencement de la maison.
Le site devient dès lors une scénographie narrative, une allégorie dont le château est l’horizon imaginaire.
L’aménagement du site rendra pleinement grâce à ce contexte particulier.

Actuellement, la maison en cours de restauration, et sera ouverte au public au printemps 2008. Pierre Bergé est le Président du Conseil d'Administration, responsable de cette restauration :

"Entre les murs de la maison de Milly sont nées les phrases mémorables du "Testament d’Orphée", de "Requiem", et bien des toiles, et bien des dessins.
Aujourd’hui, cette maison est intacte grâce à Edouard Dermit qui, après la mort de Cocteau, a scrupuleusement veillé sur l’ensemble des objets qui constituaient son décor quotidien, ce qui permettra la parfaite restitution de la chambre, du bureau, de l’atelier et du grand salon.

Quant aux autres pièces, elles deviendront un espace d’exposition consacré aux collections graphiques conservées par le Comité Jean Cocteau, et pourront également abriter des expositions temporaires.

Les trois jardins et le bois seront eux aussi, bien évidemment, des lieux de promenade pour le visiteur et, pourquoi pas, des lieux d’exposition de sculptures.

Enfin, l’atelier pédagogique permettra aux scolaires de se familliariser avec l’œuvre du poète.

C’est l’intervention, en 2002, du Conseil Régional d’Ile-de-France et du Conseil Général de l’Essonne qui a permis l’achat et la sauvegarde de cette maison.
L’inauguration de l’ensemble, qui pourrait même à moyen terme devenir un centre d’archives et de recherche consacré à Jean Cocteau, est prévue pour le printemps 2008.

Alors, prendra une résonance particulière l’épitaphe qui, à la sortie de la ville, orne sa tombe dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples, qu’il a peinte lui-même : "Je reste avec vous"."

Le Comité Jean Cocteau, présidé par Pierre Bergé (titulaire du droit moral sur l’œuvre de Jean Cocteau), est dépositaire des œuvres léguées par le poète à ses héritiers.
Ce Fonds est constitué de plus de 3000 pièces, principalement des dessins, huiles, pastels, et photographies. Les plus importantes seront présentées de façon permanente ou temporaire dans l’espace Collections, au premier étage de la Maison.

Le jardin va lui aussi retrouver tout son éclat, c'est le paysagiste Loïc Pianffeti qui en est le responsable :

"Composés d’axes structurants, la profondeur et le mystère de ce jardin sont renforcés par une série d’écrans, plus ou moins transparents, qui dialoguent avec la lumière.
Ces écrans opèrent comme des filtres, modifiant la perception, scandant la séquence des différents espaces jusqu’au bois.
Le jardin de Cocteau propose au visiteur une promenade au cœur de l’univers sensible de l’artiste.
Les deux jardins qui enserrent la maison restent dépouillés et solaires.

Le jardin domestique voit ses cordons de fruitiers replantés. Les bordures délimitées par les buis sont peuplées de rosiers et de vivaces simples, de petites pensées mauves, aperçues depuis les fenêtres de la chambre de Cocteau.

Le jardin des sculptures bénéficie du même traitement dépouillé, aucun arbre n’y est planté. Les ifs entourant le terme sont rabattus et reformés pour créer un paravent laissant entrevoir le verger et le chemin vers le bois.

Franchissant la passerelle qui mène au verger, le visiteur pénètre dans un espace en équilibre entre bois et maison, entre château et village, posé au sein des canaux.
L’allée qui mène au bois est légèrement élargie. Le rideau du fond est replanté avec des charmes : il constitue le second écran.
Les fruitiers sont remis en place dans leurs formes et variétés d’origine. Entre les buis, les fleurissements linéaires font la part belle aux plantes qui peuplaient autrefois les lieux : lys, rosiers, pivoines, iris côtoyaient narcisses, jacinthes et simples pensées.

Les couleurs dominantes sont franches, pures, essentielles : des rouges profonds et orangés s’échauffent au contact du bleu, tempérés par les nuances de blanc.
Le verger déploie toute sa générosité au regard du visiteur, qui vagabonde jusqu’au clocher de Milly..."

 

 

 

ScreenHunter_03_Feb

ScreenHunter_04_Feb

ScreenHunter_06_Feb

ScreenHunter_07_Feb

ScreenHunter_08_Feb

ScreenHunter_09_Feb

ScreenHunter_10_Feb

ScreenHunter_11_Feb

ScreenHunter_12_Feb

ScreenHunter_13_Feb

ScreenHunter_14_Feb

ScreenHunter_15_Feb

ScreenHunter_16_Feb

ScreenHunter_17_Feb

ScreenHunter_18_Feb

ScreenHunter_19_Feb

ScreenHunter_20_Feb

ScreenHunter_21_Feb

ScreenHunter_22_Feb

ScreenHunter_23_Feb

 

 

 

Procurez vous des ouvrages de Jean Cocteau 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

29 janvier 2008

Goethe - Weimar

 

Biographie de Goethe.

 

 

 

Johann_Wolfgang_Goethe"En réalité, on sait seulement quand on sait peu. Avec le savoir augmente le doute".

 

Né à Francfort-sur-le-Main le 28 août 1749, Goethe est l'héritier d'une double tradition germanique, celle des artisans du nord par son père, lui-même jurisconsulte et conseiller honoraire, celle des juristes du sud par sa mère, dont le père a été bourgmestre de Francfort. Elevé librement dans un milieu protestant aisé, cultivé, il s'imprègne tout autant des classiques anciens et modernes, que de la Bible, de la mythologie antique et des légendes populaires allemandes. De 1765 à 1768, il fait à Leipzig ses études de droit et publie ses premiers recueils de poésie (Annette, Mélodies et Lieder dédiés à Mlle Frédérique Oeser, Nouveaux Lieder et Mélodies, Le Caprice de l'amant). De retour à Francfort, il compose sa première comédie, "Les Complices", qui évoque ses souvenirs de Leipzig. En 1770, il poursuit ses études de droit à Strasbourg, où il découvre Shakespeare, Homère, la profonde harmonie qui existe entre la nature et la création artistique, et la présence de Dieu dans l'évolution de l'Univers.

L'influence de Jean-Jacques Rousseau est sensible dans les Poésies qu'il dédie à Frédérique Brion, un amour platonique. Très impressionné par le gothique de la cathédrale de Strasbourg, il écrit "De l'architecture allemande" (1773), hymne à la gloire d'un des artisans de sa construction, "Erwin von Steinbach", sorte de manifeste de l'esthétique "Sturm und Drang", qu'il illustre par la composition d'un drame en prose, "Goetz de Berlichingen à la main de fer" (1773).

De retour à Francfort, où il exerce la profession d'avocat, Goethe compose et ébauche d'autres drames, fondés sur des personnages mythiques ou archétypaux (Mahomet, Satyros ou le Faune fait dieu, Prométhée, Stella, Clavigo, premières esquisses de Faust). De sa passion malheureuse pour Charlotte Buff, fiancée à son ami Kestner, il tire un roman "Les Souffrances du jeune Werther" (1774).

Renonçant à l'avenir de bonheur conformiste qu'envisage sa fiancée francfortoise Lili Schöneman, il rompt avec elle et accepte à Weimar, en 1775, la charge de conseiller secret du duc Charles-Auguste de Saxe-Weimar. Il assume alors d'innombrables tâches administratives, politiques et financières à la cour de Weimar, et se découvre un intérêt pour les sciences de la nature –botanique, anatomie, physique, géologie– prétexte pour lui à effectuer de nombreux voyages dans le Harz.

Anobli, nommé ministre des Finances en 1782, il ébauche de nouveaux drames, de facture plus classique, écrits en vers ïambiques, "Iphigénie en Tauride", "Torquato Tasso". Un désir d'évasion le mène en Italie, de septembre 1786 à juillet 1788. Ce voyage capital, qu'il qualifie lui-même de "nouvelle naissance", le met au contact direct de l'art antique, découvert par l'intermédiaire des travaux de Winckelmann, et lui fait rencontrer des artistes italiens ou allemands résidant en Italie (voir le "Voyage en Italie", et "les Élégies romaines" publiés plus tard).

De retour à Weimar, il se met en ménage avec Christiane Vulpius (qu'il épousera en 1806), dont il a un fils, Auguste, seul survivant de cinq enfants. Il abandonne toutes ses fonctions administratives pour se consacrer à ses études scientifiques (Métamorphoses des plantes, Métamorphoses des animaux, Contributions à l'optique), à la publication de ses œuvres et à la direction du Théâtre de Weimar.

La Révolution française l'entraîne aux côtés du duc dans la campagne de France de la première guerre de coalition jusqu'au champ de bataille de Valmy, puis au siège de Mayence (dont il rendra compte dans deux ouvrages). L'idéal républicain lui paraît un remède contre l'égoïsme des classes dominantes, mais c'est à l'élite qu'il convient, selon lui, d'entraîner la collectivité dans une transformation sociale qui concilierait monarchie et république. Des pièces (Le Grand Cophte, Le Citoyen-général), des poèmes (Les Heures, Épigrammes vénitiennes), des essais (Entretiens avec des émigrés), un conte ésotérique (Märchen), un roman (Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, terminé en 1796), témoignent de l'évolution de ses conceptions morales et politiques. Un de ses plus authentiques chefs-d'œuvre, "Hermann et Dorothée" (1796-1797), a pour arrière-plan historique la toute récente Révolution française.

En 1794, sa rencontre avec Schiller est décisive pour les deux poètes. Liés par une indéfectible amitié jusqu'à la mort de Schiller en 1805, ils échangent une abondante correspondance, collaborent aux Xénies, rivalisent de créativité poétique ; les Ballades datent de cette heureuse époque. Peu de temps après la mort de Schiller, et tandis que l'Allemagne – et Weimar – subissent le choc de la conquête napoléonienne, Goethe achève "le Premier Faust", publié en 1808, rencontre Napoléon au Congrès d'Erfurt, et retourne au mythe de Prométhée avec le projet d'un nouveau drame, "Pandora", inachevé. Il écrivit alors "Les Affinités électives" (1808-1809), roman bâti sur la théorie chimique des affinités, et inspiré par le tendre sentiment que lui inspire Minna Herzlieb, fille adoptive de ses amis Frommann, libraires à Iéna.

À la même époque, après la publication de sa "Théorie des couleurs", ouvrage scientifique qu'il juge primordial, Goethe s'attaque à une œuvre autobiographique, "Poésie et vérité", tandis qu'est mise en chantier l'édition de ses œuvres en 20 volumes (1815-1819). Sous le coup d'un nouveau penchant amoureux –et combattu– pour Marianne von Willemer, s'inspirant du poète persan Hâfiz, il écrit "les poèmes du Divan occidental-oriental"(publié en 1819). Entre temps, sa femme est morte (1816), son fils s'est marié (1817), lui donnant des petits-enfants qu'il verra grandir avec une indulgente tendresse. Il abandonne en 1817 la direction du Théâtre de Weimar et s'intéresse de plus en plus aux sciences naturelles, collectionnant les pierres et les estampes.

En 1819, quelques scènes de "Faust" sont représentées à Berlin. Introduite en France par le livre de Mme de Staël, De l'Allemagne, l'œuvre y trouve de fervents admirateurs. Lui-même s'intéresse vivement aux jeunes littérateurs français qu'il lit dans le texte original. La traduction de "Faust" par Gérard de Nerval renouvelle son intérêt pour une œuvre qu'il n'aime pas relire en allemand. En 1823, il prend pour secrétaire Jean-Pierre Eckermann qui, dans ses Conversations avec Goethe, rendra compte des neuf dernières années de la vie du poète.

Un dernier amour pour la toute jeune Ulrique von Levetzow lui inspire "L'Élégie de Marienbad", tandis qu'il travaille aux "Années de voyage de Wilhelm Meister", et se remet à "Faust", prolongeant le vieux mythe germanique et le confrontant à la mythologie grecque dans une apothéose symbolique de l'union du classicisme et du romantisme. Le héros cherche dans l'action le sens de toute vie, en quête d'un absolu perceptible par fragments au moyen d'expériences successives, qui finissent par déboucher, contre toute attente, sur la victoire du bien sur le mal.

À plus de quatre-vingts ans, l'esprit toujours ouvert et créatif, Goethe, fêté et respecté, est une sorte d'institution. En 1830, il perd son fils unique Auguste, et, une fois "le Second Faust" terminé, comme si sa mission était enfin accomplie ("Meurs et deviens ! "), il meurt le 22 mars 1832, dans sa maison de Weimar.

 

 

Weimar sa maison.

 

 

 

Weimar_GoethehausWeimar est une petite ville de Thuringe, au cœur verdoyant de l’Allemagne et ne compte pas plus de 65 000 habitants. Pourtant, elle est connue dans le monde entier en tant que ville de la littérature, de l’art, de la musique et de l’histoire. Cela grâce à de nombreux grands esprits, et en particulier aux poètes Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich Schiller qui ont longtemps vécu et écrit à Weimar. Mais ils ne sont pas seuls, il y a aussi Lucas Cranach, le peintre de la Réforme, Martin Luther, le grand réformateur qui a souvent prêché à Weimar, Johann Sebastian Bach, le compositeur le plus interprété, et Franz Liszt qui, à l’époque postclassique, fit de Weimar un haut lieu de la musique.

 

Lorsque le jeune Goethe, né à Francfort, arriva en 1775 dans cette ville de résidence ne comptant alors que 6 000 âmes, elle a dû lui paraître bien petite et étroite. Il répondait à l’invitation du jeune duc Carl August, amateur d’art, qui devint l’ami de Goethe, le protégea et l’incita au travail. Johann Wolfgang von Goethe resta plus de cinquante ans dans cette petite ville de Thuringe, jusqu’à la fin de sa vie. Il y trouvait la tranquillité et la force et aussi l’aisance matérielle permettant à son génie de s’épanouir.

 

 

La maison de Goethe, est le musée le plus fréquenté de Weimar. Lorsque l’on pénètre dans la maison de Goethe, on est salué par un "Salve" inscrit sur le sol. On a l’impression que le poète ne s’est absenté qu’un court instant. Tout est resté comme à l’époque de Goethe : le cabinet de travail, la bibliothèque, les pièces d’habitation. Dans la "Junozimmer", la salle de réception avec un piano, le grand maître recevait des personnalités de l’époque, des poètes et des érudits. Il installait souvent ses hôtes au "Weisser Schwann" voisin, une auberge aujourd’hui appréciée des touristes. Les plats préférés de Goethe figurent sur la carte : poitrine de bœuf à la sauce verte, spécialité de Francfort, pommes de terre à l’anglaise saupoudrées de persil et salade de betteraves rouges. Goethe avait réuni plus de 6000 livres dans sa bibliothèque privée, ils sont presque un million à être conservés à la bibliothèque de la duchesse Anna Amalia, un lieu de recherche en histoire de l’art de niveau international. En automne 2004, un incendie a détruit des dizaines de milliers de livres et une partie de la magnifique salle de bibliothèque de style rococo. Toutefois, depuis octobre 2007, des restaurateurs ont fait renaître cette merveille. La succession de manuscrits de Goethe et de Schiller, qui se compose de plus de deux millions de documents, représente les archives littéraires les plus anciennes du monde – les archives de Goethe et de Schiller. L’Unesco les a intégrées dans son programme "Memory of the world".

 

Juste derrière la bibliothèque Anna Amalia s’étend le parc de l’Ilm, une oasis de verdure au cœur de la ville. Le pavillon de jardin "Goethes Gartenhaus", son premier domicile à Weimar, aujourd’hui ouvert au public, se trouve dans ce cadre idyllique. Très vite, toutefois, il devint trop étroit et pas assez représentatif pour le poète élevé au rang de "Geheimer Rat", car il était entré au gouvernement en tant que ministre. Sa vie entière, ce pavillon lui servit de refuge pour sa création littéraire, il y trouvait la tranquillité, c’est là aussi qu’il s’intéressa aux plantes, aux minéraux et au spectre des couleurs, en harmonie avec la nature. A deux pas de la maison de Goethe, "Frauenplan", Friedrich Schiller acheta une petite maison dans ce qui est aujourd’hui la Schillerstrasse, le boulevard piétonnier de Weimar. Au premier étage, dans un petit cabinet de travail, il écrivit "Guillaume Tell" et "Marie Stuart". L’amitié entre ces deux grands poètes stimula aussi leur travail, elle les incita réciproquement à écrire de nouvelles œuvres. Schiller poussa Goethe à terminer "Faust", auquel le grand écrivain avait travaillé sa vie durant, et Goethe fut celui qui fit jouer les drames de Schiller dans ce qui est aujourd’hui le Deutsches Nationaltheater. Il en était le directeur.

La "maison du Frauenplan", comme on la nomme souvent en littérature, abrita Goethe pendant un demi-siècle, jusqu'à sa mort, le 22 mars 1832. Il écrivit la plupart de ses chefs d'œuvres dans son bureau, et dans la pièce adjacente se trouvait le fauteuil dans lequel il mourut. Les visiteurs de Weimar, capitale culturelle européenne en 1999, y découvrent le poète mais aussi le scientifique: sa maison contient une impressionnante collection de 18 000 pierres et minéraux, dont certains proviennent d'une grotte du parc des bords de l'Ilm, à quelques pas de là. Cette grotte – un système de galeries à douze mètres de profondeur – servait de cave à bière, et Goethe, ancien ministre des mines, y collectait des minéraux. Dans le parc à l'anglaise dont il influença l'agencement se trouve également son petit pavillon. Il y habita dans un premier temps après son arrivée à Weimar en 1774. Plus tard, il aimait s'y retirer pour écrire. Les touristes peuvent aujourd'hui visiter la maisonnette.

 

 

weimar_027

 

goetheflucht

 

zimmer

 

goethe_im_arbeitszimmer

 

730914

 

Goethe_Gartenhaus_Richter_234__775x500_

 

Goethe_Gartenhaus_Wiechmann_Graf__779x500_

 

GoetheSchiller

 

 

 

Goethe à Weimar.

 

Procurez vous des ouvrages de Goethe

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

1 février 2008

Les Brontë - Parsonage Haworth

 

Biographie des Brontë.

 

 

 

famille_Bront_"La vie me semble trop courte pour la passer à entretenir des ressentiments ou ressasser des griefs".

 

Lorsqu’on évoque les Brontë, on pense surtout à Charlotte et Emily, dont les oeuvres ainsi que l’existence ont fait l’objet de multiples adaptations cinématographiques et télévisées, toutefois la famille Brontë tout entière a eu une vie qui est un réel roman en soi.

 

Patrick Brontë, le père, issu d’une famille paysanne fort pauvre, était un autodidacte tellement doué qu’il entra au fameux St-John College de Cambridge et fut ordonné prêtre de l’église anglicane. En 1812, il rencontra la douce Maria Branwell née dans la mystique Cornouailles anglaise. Le coup de foudre fut immédiat et réciproque, de 1814 à 1820, Maria mit au monde les six enfants du couple : Maria, Elizabeth, Branwell, Charlotte, Emily et Anne.

En 1820, les Brontë s’installèrent au presbytère de Haworth dans les Moors du Yorkshire (landes anglaises), l’endroit est sublime et l’ambiance romanesque et celtique à souhait, propre à enflammer les esprits des 6 jeunes enfants, tous doués d’une personnalité passionnée et d’une imagination créatrice débridée et débordante.

Leur mère meurt un an après l’installation au presbytère et son époux qui l’adorait ne s’en consolera jamais. Il vécut dès lors dans une sorte de dépression chronique qui fit de la petite maison un endroit un peu lugubre, ambiance renforcée par le cimetière se trouvant sous les fenêtres du presbytère et qui, les soirs de mauvais temps avec des arbres dénudés de feuillage, était propre à développer l’imagination déjà fertile des enfants. Ceux-ci, afin de ne pas déranger leur père perdu dans ses pensées et dans ses travaux de pasteur, et n’ayant pas d’autres distractions, ni jouets que leurs lectures et leur créativité, ils commencèrent à imaginer un monde fantasmagorique, à transfigurer leur environnement, à inventer personnages et événements magiques ou mythiques.

Ce bonheur dans l’écriture romanesque, cette fièvre créatrice, grandiront avec eux et mèneront plus tard à ces réels chefs-d’oeuvre que sont "Wurthering Heights", "Jane Eyre" et "The Tenant of Widfell Hall". A cette époque l’écriture, l’aquarelle, la musique font partie de l’éducation des jeunes filles et chez les enfants Brontë, ces talents sont multiples et dépassent ce qui est usuel dans ce domaine, tous les petits Brontë rassemblés autour de la table du salon imaginent des royaumes et des personnages qu’ils décrivent dans les "Small Books", petits carnets personnels illustrés à l’aquarelle. Les jolis carnets contiennent de nombreux croquis faits par Branwell et Emily, les plus doués pour le dessin, et donnent un excellent aperçu du décor et de la vie au presbytère au 19ème siècle.

Bien qu’austère, le pasteur Brontë aimait beaucoup ses enfants et il encouragea ses filles surdouées à écrire, lire, courir la lande ou rêver. Pour le pasteur, le rêve était à la base de toute créativité et création. Ayant bien cerné et compris l’intelligence de ses enfants, il envoya les deux aînées à Cowan Hall, une nouvelle école pour filles de pasteurs, afin de parfaire leur éducation. Charlotte et Emily suivraient peu après, mais Maria, l’aînée (12 ans) y meurt d’épuisement, malnutrition et tuberculose suite à une année de mauvais traitements. Le père Brontë, horrifié, retira ses filles de l’institution et Charlotte en gardera pour toujours l’horreur des institutions victoriennes soi-disant charitables. Elle en nourrira une immense colère et décrira ces sentiments dans le récit que fait "Jane Eyre" (son alter ego littéraire) de Lowood et de son amie Helen Burns (largement inspirée de sa soeur Maria).

Branwell Brontë, le fils et frère que tous considèrent comme un génie et qui possédait d’ailleurs de réels et brillants talents littéraires, partit à Londres dans le but d’étudier l’art, avec le désir de devenir peintre. Il se perdit dans l’alcool, le laudanum et l’errance, ayant perdu son argent, amoureux d’une femme mariée dont l’époux se jura de "briser" le jeune homme. Beaucoup de personnalités célèbres ont posé pour Branwell, mais souvent le jeune dilettante ne terminait pas les portraits qu’on lui commandait. Les seuls portraits finis sont ceux - magnifiques - de sa soeur Emily.

Charlotte et Emily travaillèrent comme gouvernantes dans des écoles privées ou des familles riches, subissant les habituelles humiliations réservées aux demoiselles dans ce type d’emploi. Charlotte partit à Bruxelles mais dut revenir rapidement, l’épouse jalouse du directeur l’ayant renvoyée, lui-même ne répondit d’ailleurs jamais aux sentiments passionnés que lui portait la jeune femme.

En 1846, sous les pseudonymes d’Acton (Anne), Ellis (Emily) et Currer (Charlotte) Bell, les 3 soeurs publièrent leurs premiers romans à compte d’auteurs. Les dures conditions de vie et la tuberculose, liées aux tourments intérieurs, épuisèrent ces natures excessivement sensibles et Charlotte demeura seule avec son père. Elle épousera le vicaire du pasteur Brontë, malgré l’avis opposé de ce dernier. Le mariage avec Arthur Bell Nichols fut heureux mais très bref : l’année suivante, Charlotte, enceinte, mourut d’un refroidissement contracté lors d’une promenade dans cette lande qu’elle adorait.

 

 

 

Parsonage leur maison à Haworth.

 

 

 

P7040143Il est en Angleterre, dans les landes du Yorkshire, perdue dans les collines battues par les vents, une maison solitaire (Parsonage) située à côté d’un cimetière. Quand tombe la pluie (et il pleut souvent dans cette région) la maison paraît froide et désolée. Son aspect lugubre fait frissonner. Et pourtant cette austère et sinistre bâtisse a jadis entendu de jeunes rires insouciants. C’est pour retrouver le souvenir des enfants qui grandirent là que des milliers de personnes visitent chaque année cette demeure.

La maison triste est aujourd’hui un musée. Elle est devenue un lieu de pèlerinage littéraire pour tous ceux que passionne l’œuvre des Brontë.

Parsonage a été construite en 1778-1779. C'est le 20 avril 1820 que Patrick Brontë, son épouse et ses 6 enfants s'y installèrent. Le pignon sur la droite de la maison a été ajouté en 1861 à la mort de Patrick Brontê par son successeur, le Révérend John Wade.

Lorsque l'on entre dans la maison, dans le hall, la porte sur la gauche donne sur la salle à manger et la porte de droite donne sur le bureau de Patrick Brontë.

C'est dans la salle à manger que Charlotte, Emily et Anne écrivirent la presque totalité de "Wutherings Heigths", "Jane Eyre" et "Agnès Grey". Les soeurs Brontë avaient pour habitude, le soir, de tourner autour de la table pour élaborer leurs romans.

Au dessus de la cheminée, une copie du portrait au crayon de Charlotte réalisé par George Richmond. C'est sur le canapé noir qu'Emily est censé avoir trouvé la mort en 1848. Au dessus du canapé, un médaillon de plâtre représentant Branwell de profil.

C'est dans son bureau, que Patrick Brontë a rédigé jour après jour son journal au nom de la paroisse dont il avait la charge, notamment des lettres pointant du doigt le faible taux d'hygiène qui régnait à l'époque dans le village. Sur le bureau se trouve une loupe qui aidait Patrick dans sa lecture, sa vue était très faible, il dut même à l'âge de 69 ans subir une intervention chirurgicale à Manchester pour sa cataracte.

Le piano droit a été utilisé par les enfants Brontë, qui étaient tous musiciens, Branwell tenait même l'orgue à l'église de Haworth.

La cuisine se situe à l'arrière de la maison. Les enfants Brontë y passaient de nombreuses heures, écoutant les récits de leur servante Tabby, récits qui parlaient de Haworth et des landes avoisinantes. Après la mort de leur tante en 1842, Emily pris le rôle de femme de charge et participa au tâches ménagères.

La porte sur la droite permet d'accéder à une pièce qui n'existait pas du temps des Brontë, elle est située dans le pignon construit plus tard, et c'est dans cette pièce que se trouve la bibliothèque qui est privée.

A la suite de la cuisine se trouve le bureau du Révérend Nichols. A l'origine cette pièce était un garde manger et avait un accès à l'extérieur. En 1854, Charlotte transforma la pièce pour en faire le bureau de son mari.

Dans les escaliers menant au premier étage, à mi chemin, se trouve une horloge réalisée par Barraclogh à Haworth. Il est d'usage de dire que le révérend Patrick Brontë en remontait le mécanisme tous les soirs à 21 heures. Sur le mur opposé se trouvent des portraits de Charlotte, Emily et Anne , réalisés par Branwell.

Au premier étage, la chambre de Charlotte. Quand les Brontë emménagèrent à Parsonage, cette pièce était celle de Patrick et Maria. A la mort de Madame Brontë, la tante occupa cette pièce. C'est en 1844 que Charlotte pris possession de cette chambre. Quand elle se  maria elle la partagea avec son mari le Révérend Nichols. Charlotte y est morte le 31 mars 1855.

La pièce suivante est la chambre de Patrick Brontë. Il y a emménagé à la mort de sa femme, échangeant de pièce avec Charlotte, et c'est là qu'il est mort le 7 juin 1861 âgé de 84 ans. C'est de cette pièce, que tous les matins il tirait par la fenêtre pour décharger son fusil, il avait toujours une arme à portée de main pour raison de sécurité.

Comme la santé de Branwell déclinait, il s'est installé dans cette même pièce avec son père, qui pouvait ainsi garder un oeil sur lui, pour sa propre sécurité et celle de sa famille. Branwell souffrait de delirium tremens. Il est décédé dans cette pièce le 24 septembre 1848 à l'âge de 31 ans.

Ensuite vient le bureau des enfants. Cette pièce était à l'origine plus grande, mais le couloir et ce bureau ont été réduits en 1850 afin d'augmenter la taille des autres chambres. Les serviteurs ont rapporté que c'était là que les enfants racontaient leurs histoire d'Angria et Gondal.

Il est fort probable que Branwell, seul garçon, ait utilisé cette pièce en tant que chambre.

La pièce des domestiques. On ne sait pas exactement qui occupait cette pièce en tant que domestiques à demeure, Tabby Ackroyd vivait au village, tout comme Martha Brown. Elles sont toutes les deux enterrées au cimetière de Haworth. A gauche de la cheminée, une partie d'un escalier qui aurait donné sur l'extérieur mais qui à aujourd'hui disparu.

Le studio de Branwell. Au départ cette pièce était probablement une chambre, Branwell l'a utilisée en tant qu'atelier, sa carrière de portraitiste a été brève. Dans les années 1870, le Révérend Wade a converti cette pièce en corridor d'accès au nouveau pignon.

 

 

 

arrival

2003_07_27_haworth_2

2003_07_27_haworth_3

hall

dining_room

study

kitchen

nichols

landing

clock

charlotte

patrick

children

servant

branwell

 

Littérature et lieux : Les Soeurs Brontë à Haworth.

 

 

Procurez vous des ouvrages des soeurs Brontë

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

31 janvier 2008

Léon Tolstoï - Yasnaïa Poliana

Biographie de Léon Tolstoï.

 

 

 

 

2385 Sep

"Si vous voulez être heureux, soyez le !"

 

Le comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï, francisé en Léon Tolstoï, est né le 28 août 1828 du calendrier julien (9 septembre 1828 du calendrier grégorien) à Yasnaïa Poliana en Russie et il est mort le 7 novembre 1910 du calendrier julien (20 novembre 1910 du calendrier grégorien) à Astapovo.

Ses premières publications sont des récits autobiographiques (Enfance et Adolescence) (1852-1856). Ils rapportent comment un enfant, fils de riches propriétaires terriens, réalise lentement ce qui le sépare de ses camarades de jeu paysans. Plus tard, vers 1883, il rejette ces livres comme étant trop sentimentaux, une bonne partie de sa vie y étant révélée et décide de vivre comme un paysan en se débarrassant aussi de ses possessions matérielles héritées, qui étaient pourtant nombreuses, ayant acquis le titre de Comte. Avec le temps, il sera de plus en plus guidé par une existence simple et spirituelle.

Il est frappé dès son enfance par le sentiment de l'absurdité de la vie (à la suite de la mort de son père) et il refuse l'hypocrisie des relations sociales. Le sentiment moral est ce qu'il y a de véritablement divin : toute la morale de Tolstoï est fondée sur ce sentiment. Par ailleurs, Tolstoï rejette l'État et l'Église. Si certains ont pu rapprocher la pensée de Tolstoï d'un nihilisme fondé sur une morale personnelle, d'autres ont fait de l'écrivain russe un penseur important et influent de l'anarchisme chrétien: en effet, sa critique radicale de l'État, ses préoccupations envers les masses opprimées, l'importance de ses réalisations pédagogiques, sa recherche de cohérence sur le plan personnel, en ont fait un penseur proche de l'anarchisme. Par ailleurs, il conçoit l'art véritable comme étranger à la recherche du plaisir purement esthétique : l'art est un moyen de communication des émotions et d'union entre les hommes. Aussi critique-t-il l'art pour l'art, la beauté bourgeoise inaccessible aux gens simples.

Marqué par les conflits comme la Guerre de Crimée (1853-1856) durant laquelle il a été mobilisé, relatée dans "Récits de Sébastopol", ou les conflits passés telles les Guerres Napoléoniennes, qui constituent la trame d'une de ses œuvres majeures: "Guerre et Paix", Tolstoï entame à partir des années 1870 une sorte d'introspection, en forme de quête spirituelle. En 1879, Tolstoï se convertit au christianisme qu'il évoque dans "Ma confession" et "Ma religion", mais il est très critique par rapport à l'église orthodoxe russe : son christianisme reste empreint de rationalisme, la religion étant toujours chez lui un sujet de violents débats internes, ce qui l'amènera à concevoir un christianisme détaché du matérialisme et surtout non-violent. Sa critique des institutions oppressives et sources de violence inspirera le Mahatma Gandhi, ainsi que Romain Rolland. Leur message sera ensuite repris par Martin Luther King, Steve Biko, Aung San Suu Kyi, Nelson Mandela et bien d'autres. Gandhi traduira l'œuvre de Tolstoï "Lettre à un Hindou" en 1908, où l'écrivain russe dénonce des actes de violence de nationalistes indiens en Afrique du Sud, ceci amènera Gandhi et Tolstoï à communiquer jusqu'à la mort de Tolstoï. De même, Rolland publiera peu après le décès de Tolstoï sa biographie: "Vie de Tolstoï". On constate là des liens subtils entre diverses personnalités imprégnées d'idées progressistes et humanistes qui en inspirent d'autres et qui ne font qu'améliorer le sort du monde.

De son côté, l'église orthodoxe va excommunier Tolstoï après la publication de son œuvre "Résurrection".

À la fin de sa vie, Tolstoï part en vagabond, attrape froid et meurt d'une pneumonie dans la solitude, à la gare d'Astapovo, loin de sa propriété de Iasnaïa Poliana et de sa famille, y compris de sa femme Sophie Behrs qu'il refusera de voir. Pourtant ils s'autorisaient chacun à lire le journal intime de l'autre et ont eu treize enfants ensemble (cinq meurent en bas âge), mais Sophie était aussi celle qui dirigeait le domaine, donc assez autoritaire.

Tolstoï fut aussi inspiré au cours de sa vie par d'autres figures majeures de la non-violence telles le philosophe américain Henry David Thoreau et le prophète baha'i, Baha'u'llah.

 

 

Yasnaïa Poliana sa maison.

 

 

excursions5aYasnaïa Poliana (la clairière lumineuse) à 200 km de Moscou est un vaste et riche domaine de 380 ha, que Léon Tolstoï avait hérité de sa famille maternelle, les Volkonski. C'est ici qu'il naquit le 28 août 1828, et c'est ici qu'il est enterré, parmi les arbres centenaires, dans le coin du parc où la légende familiale voulait que fût enfouie "la baguette verte" capable de libérer l'humanité de la violence et de la souffrance. C'est dans ce lieu que se déroulent son enfance et son adolescence.

Après la révolution de 1917, les paysans de Yasnaïa Poliana décidèrent que le domaine resterait à la disposition de Sophie Tolstoï, la veuve de l'écrivain. A la mort de celle-ci, en 1921, la propriété devint musée. Yasnaïa Poliana occupée par les Allemands pendant 45 jours en 1941, eut à subir de sérieux dégâts. Les restaurations successives en 1948 et 1978 ont redonné au domaine et à la vieille maison, leur aspect d'avant guerre et les meubles et les manuscrits qui avaient été évacués ont repris leur place. La visite comprend celle de la maison de famille et celle du musée littéraire aménagé dans l'ancienne école de Tolstoï.

L'entrée du domaine est gardée par deux tours rondes, entre lesquelles s'ouvre une allée rectiligne :  la perspective.

La maison date du début du 19ème siècle. Elle est d'une simplicité et d'une intimité qui impressionnent, si l'on songe au luxe dont s'entouraient habituellement des aristocrates moins fortunés que les comtes Tolstoï.

Cela explique, si l'on se rappelle que ce bâtiment n'est qu'une aile de l'ancien château que Tolstoï tenait de son grand père maternel, le Prince Nicolas Volkonski, prototype du vieux Prince Bolkonski de "Guerre et Paix". Ce château, en bois, construit en 1763 dans le style classique de la fin du 18ème siècle, comprenait un bâtiment central à portique et à fronton (c'est dans ce bâtiment que Tolstoï est né), prolongé vers le nord et vers le sud, par deux ailes symétriques et d'aspect semblable.

En 1854, la construction principale, fut vendue pour payer une dette de jeu (une pierre des anciennes fondations en parque l'emplacement), l'acquéreur la fit démonter et reconstruire à une trentaine de kilomètres de là, au village de Dolgoie. Tolstoï s'établit dès lors dans l'aile nord qui fut agrandie et modifiée pour loger sa famille, tandis que l'aile sud, où l'écrivain installa son Ecole Musée Littéraire, conservait son aspect primitif.

Plusieurs dizaines de personnes vivaient en permanence dans cette vaste demeure où régnait un aimable désordre en même temps qu'un style de vie rigoureux. Les objets familiers et les meubles étaient à leur place et même si celle-ci ne paraissait pas logique, elle était immuable comme les habitudes, les gestes répétés jour après jour. Le visiteur, familier de "Guerre et Paix" ou d"Anna Karénine", retrouve ici nombre d'objets décrits dans ces ouvrages.

Il y avait la chambre du docteur, en effet pendant plus de 10 ans un médecin fut attaché à la famille. Le dernier fut le docteur Makovjtski qui ne parvint pas à empêcher Tolstoï de quitter sa famille et son existence et de partir dans la neige, la nuit du 28 octobre 1910. Tolstoï voulait mettre son mode de vie en accord avec sa philosophie, s'entretenir avec les moines du monastère Optina Poustyn et peut être rejoindre une communauté, mais il mourut d'une congestion pulmonaire dans la gare d'Astapovo qui porte aujourd'hui son nom.

La chambre voûtée au rez-de-chaussée fut pendant des années le cabinet de travail de Tolstoï. Il y écrivit "La Sonate à Kreutzer". Il existe un tableau de Repoine représentant Tolstoï dans le cabinet voûté datant de 1891.

La plus grande pièce de la maison était dénommée "La Salle" au premier étage. Les Tolstoï y recevaient leurs amis, l'écrivain jouait aux échecs, les enfants s'amusaient dans un coin. Les meubles sont pour la plupart en acajou et datent du 19ème siècle.

Le salon était surtout réservé à Sophie et Léon Tosltoï. Sur le petit bureau en acajou, qui se trouve aujourd'hui au musée Tolstoï à Moscou et qui est ici remplacé par une table plus simple, Sophie a recopié de sa main des milliers de pages manuscrites de son mari.

Le cabinet de travail attenant était celui de Tolstoï. Nombre de ces récits ont été écrits ici, des contes, des nouvelles, et tous les objets que l'on peut voir dans cette pièce sont ceux dont il s'est servi toute sa vie. Sans doute, celui dont il était le plus fier est le presse papier en verre de couleur vert foncé qui lui avait été offert par les ouvriers de la verrerie de Maltsov après son excommunication par le Saint Synode. L'inscription surtout lui allait droit au coeur ; "Très Honoré Léon Nikolaïevitch vous avez partagé le sort des nombreux grands hommes qui étaient en avance sur leur siècle. Jadis, on les brûlait sur les bûchers ou on les laissait pourrir dans des cachots. Les pharisiens et les grands prêtres peuvent vous exclure comme bon leur semble et comme ils veulent, le peuple russe sera toujours fier de son grand frère, cher et très aimé Tolstoï"

Derrière la table, on trouvera le divan de cuir qui est mentionné dans "Guerre et Paix" et "Anna Karenine". Ce divan, sur lequel des générations de Tolstoï ont vu le jour, lui venait de son père.

La chambre à coucher, où pendant près de 50 ans Tolstoï dormit. C'est ici qu'il connut des doutes métaphysiques, politiques, sociaux, familiaux, sentimentaux et qu'il prit la décision de tout quitter, la vie civilisée qui lui pesait, le domaine, les honneurs, les jalousies, mais surtout le dévouement passionné, possessif, adorateur, acrimonieux, jaloux de Sophie.

A côté se trouve la chambre de la comtesse Sophie, à la mode du 19ème siècle, encombrée d'icônes, de peluches et de meubles. C'est dans cette pièce qu'elle rédigea jour après jour le Journal de sa Vie, qui est une chronique touchante et pitoyable de son mariage, qui fut publié après sa mort par le gouvernement.

La Bibliothèque renferme des milliers de livres (au moins 28 armoires réparties dans toute la maison), hérités de son grand père et de son père, donnés et dédicacés par les amis, Rolland, Shaw, Gandhi, Barbusse, et d'autres achetés au fil des années et des voyages. Tolstoï parlait et écrivait plusieurs langues, le français avec une prédilection évidente, mais aussi l'allemand et l'anglais. Il était toujours en train d'apprendre une autre langue, tantôt le grec, le polonais, l'hébreu, l'italien, le hollandais ou le tatar.

Le secrétariat : Tolstoï appelait en plaisantant ses pièces sa "Chancellerie" qui réunissait les collaborateurs et secrétaires chargés de trier l'énorme courrier. Les archives de Tolstoï contiennent environ 50.000 lettres et sa correspondance remplit 30 volumes.

Le Musée Littéraire occupe une partie de l'aile sud de l'ancien château, dans laquelle Tolstoï avait installé une école pour les enfants de ses paysans. C'était une école dont la pédagogie était très en avance sur son temps et l'enseignement se prolongeait au delà de la salle de classe, le maître emmenait ses élèves en promenade, allait chez eux et saisissait toutes les occasions pour éveiller leur esprit. Inutile de dire que cette école inquiétait le gouvernement. Les visites de police répétées obligèrent Tolstoï à fermer son établissement. Il recommença l'expérience plusieurs années après et l'entreprise fût de nouveau arrêtée.

Le parc est composé de belles futaies et de clairières, il s'étend jusqu'à la petite rivière Voronka. On peut y voir le banc de Tolstoï en branches de bouleau. La partie centrale du parc porte le nom de Stary zakaz (le vieux bois) c'est là que Tolstoï a choisi sa sépulture.

La comtesse Sophie et plusieurs membres de la famille reposent dans le cimetière de l'église Saint Nicolas de Kotchaki, à quelques kilomètres au sud du village de Yasnaïa Poliana.

 

 

Yasna_a_Poliana_vue_ext_rieure

perspective

Bois

Rivi_re

Banc_de_Bouleau

Chambre_du_docteur

Chambre_voutee

 

 

 

 

 

 

salle

Salon

 

caninet_de_travail

Divan

 

chambre_L_on

chambre_Sophie

biblioth_que

secr_tariat

Tombe

Tolstoi

 

 

Procurez vous des ouvrages de Léon Tolstoï

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

30 janvier 2008

Ernest Hemingway - la Finca Vigia

 

Biographie de Ernest Hemingway.

 

 

 

 

hemingway1"J'ai beaucoup appris en écoutant attentivement. La plupart des gens ne sont jamais à l'écoute".

 

Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park près de Chicago, le 21 juillet1899. Il est le fils de Clarence Hemingway, dentiste, et de Grace Hall, dont le père est un grossiste en coutellerie très aisé. C'est le deuxième enfant d’une famille qui en comptera six : Marceline, née en 1898, Ursula, née en 1902, Madeleine née en 1904, Carol, née en 1911, Leicester Clarence, né en 1915, et Ernest.

En 1900, Clarence et Grace font construire un chalet, surnommé "Windemere" au bord du lac Willon, à Hortons Bay, dans une région habitée par les indiens Ojibways. Clarence initie très tôt son fils à la chasse et à la pêche. En 1909, son père lui offre son premier fusil de chasse, pour son 10ème anniversaire.

A partir de 1913, Ernest étudie à la High School d’Oak Park. Il découvre Shakespeare, Dickens, Stevenson, et participe activement à la vie sportive et culturelle de son école. En 1916, ses premiers "contes et poèmes" paraissent dans Tabula et Trapeze, des revues littéraires de l’école. Après avoir obtenu son diplôme en 1917, Hemingway renonce à suivre des études universitaires pour devenir journaliste au Kansas City Star, sous l’influence bienveillante de son oncle paternel, Alfred Tyler Hemingway.

Lors de l’entrée en guerre des États-Unis le 6 avril 1917, l'incorporation d'Hemingway est refusée une première fois à cause d’un œil défaillant. En avril 1918, il parvient cependant à incorporer la Croix-Rouge italienne et après avoir traversé l’Atlantique sur le Chicago, il débarque à Bordeaux, gagne Paris puis Milan, où il arrive le 6 juin. Après plusieurs semaines passées à l’arrière, il rejoint le front. Le 8 juillet, un tir de mortier le blesse aux jambes, tue un de ses camarades et en blesse grièvement deux autres. Alors qu’il tente de ramener un camarade vers l’arrière, il est de nouveau blessé par un tir de mitrailleuse, mais parvient à un poste de secours, avant de s’évanouir. Pendant sa convalescence de trois mois dans un hôpital de Milan, il s’éprend d’une jeune infirmière américaine, Agnes Von Kurowsky, qui lui inspirera le personnage de Catherine Barkley dans "L'Adieu aux armes". Il se marie en 1921 avec sa première femme, Hadley Richardson. Ses premiers grands textes sont ceux d'un aventurier attiré par le danger : "Le Soleil se lève aussi", de nombreuses nouvelles... Il prendra part comme journaliste à la guerre d'Espagne, aux côtés des Républicains ("Pour qui sonne le glas", roman qui le rend célèbre), puis à la Seconde Guerre mondiale, participant au débarquement des Alliés en Normandie, et à la Libération de Paris. Les carnages dont il est témoin le convainquent de la vacuité et du mensonge du langage abstrait.

Conséquence de son expérience sur les champs de bataille, il supprime de son écriture tous les mots inutiles, simplifiant la structure de la phrase et se concentrant sur les objets et les actions concrètes "Ce qu'il faut, c'est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses". Il adopte une éthique qui met l'accent sur le courage face à l'adversité, ses héros sont des hommes forts, silencieux, et très curieux des femmes.

Son talent narratif fait de lui l'un des écrivains majeurs du XXe siècle. Son œuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature, en 1954 il donne devant le jury le discours le plus court de cette institution.

Se sentant devenir aveugle et touché par la folie, il se suicide en 1961 – lui qui avait toujours blâmé son père pour son suicide, considérant cela comme un acte de lâcheté.

 

 

 

La Finca Vigia sa maison.

 

 

 

cuba_finca_vigia_hemingway_houseLa propriété La Finca Vigia fut construite en 1887 par l’architecte catalan Miguel Pascual y Baguer, sur un terrain occupé autrefois par une caserne de vigilance de l’Armée espagnole. D’où son nom. Au début du XXe siècle, la propriété fut vendue au Français Joseph D’Orn Duchamp, qui l’achète dans le but de la louer.

Ernest Hemingway, vint à Cuba en 1932 pour participer à un tournoi de pêche à l’espadon. Ses visites se firent dès lors fréquentes. A son retour de la guerre civile espagnole, il s’établit pour quelque temps à l’hôtel havanais Ambos Mundos. En avril 1939, à l’instance de sa troisième épouse, Martha Gellhorn, il loua La Vigia, puis l’acheta le 28 décembre 1940. En 1943, il emmena vivre dans cette résidence  sa quatrième épouse, Mary Welsh, avec qui La Vigia devint le refuge par excellence de l’écrivain. Il y demeura jusqu’en 1960, date de son dernier séjour à Cuba.

Le 2 juillet 1961 il se suicida. Conformément à la volonté  de l’écrivain, Mary Welsh fit don de la propriété au Gouvernement révolutionnaire de Cuba, qui décida de la transformer en musée, inauguré le 21 juillet 1962.

La villa coloniale où Ernest Hemingway vécut pendant 21 ans, est en phase accélérée de rénovation sous l'égide d'experts cubains et avec l'appui de collègues américains.
Ces spécialistes ont déjà terminé la façade et s'efforcent de redonner le lustre d'antan à cette maison musée, enfouie dans la végétation près du village de San Francisco de Paula, à 25 km de La Havane, sans effacer les traces laissées par Hemingway lorsqu'il l'occupa entre 1939 et 1960.
La villa, construite à la fin du XIXe siècle, est déjà restaurée à 30 % et le projet est qu'elle soit terminée fin 2008, a indiqué l'architecte en charge du chantier Enrique Fernandez qui est appuyé par 30 spécialistes cubains.


Décorée avec goût, la villa convertie en musée en hommage à Hemingway sur ordre du président Fidel Castro en 1961, y expose des livres, disques et meubles, peintures, ayant appartenu à l'écrivain, ainsi qu'une radio, un tourne-disque et des animaux empaillés. Des photos montrent aussi sa passion pour la pêche au gros, la chasse et la boxe.

 

"C'est une restauration cruciale, garantie pour les 20 ans à venir. Nous avons traité le bois contre les termites et nous devons aussi lutter contre l'humidité et le soleil", a expliqué M. Fernandez.
A propos de deux cyclones qui frappèrent le chantier en 2005, l'architecte raconte que certaines personnes ont alors dit que "Hemingway ne voulait sans doute pas qu'on rénove les lieux". "Pourquoi ne le voudrait-il pas ? C'est sa maison tout de même !", rétorque l'architecte.

Seuls 27 % des matériaux d'origine ont été modifiés au cours de la restauration qui comprendra aussi la piscine, le colombier, les jardins, les sentiers et le yacht El Pilar, selon Manuel Palacios, Conseiller national du patrimoine culturel.
Le projet piloté par cet organisme et réalisé par l'entreprise de restauration du Bureau de l'Historien de La Havane, coûtera 1,2 million de dollars.
Les frais sont assumés par Cuba puisqu'en vertu de l'embargo de Washington à l'encontre de l'île depuis 45 ans, aucune institution américaine ne peut le financer.
Ada Rosa Alfonso, directrice du musée, souligne que l'organisation non gouvernementale américaine National Trust of Historic Préservation était volontaire. "C'est l'une des nombreuses absurdes conséquences de l'embargo", déplore Mme Alfonso, au milieu des palmiers, ficus et autres tulipes africaines à fleurs orange qui agrémentent la propriété.

Hemingway a écrit dans cette villa plusieurs livres dont son plus célèbre roman "le Vieil homme et la mer" pour lequel il reçut en 1954 le Prix Nobel de littérature. Massif avec ses 1,82 mètres de haut, il était obsédé par son poids et le mesurait plusieurs fois par jour, inscrivant le résultat sur le mur d'une salle de bains de la villa.

Pour la directrice du musée, le legs de Hemingway devrait être commun aux Etats-Unis et à Cuba : "le dieu de la littérature nord-américaine se sentait Cubain et c'est une marque de distinction de Cuba dans le monde".
Des experts américains sont venus à trois reprises en 2006 sur l'île pour un échange d'opinion avec des homologues cubains. Un accord signé en 2002 entre le Conseil de recherche en sciences sociales américain et le Conseil du patrimoine culturel de Cuba prévoit la restauration et numérisation de 11 000 livres, lettres, revues et autres écrits de Hemingway. Quand ce processus sera terminé, des copies seront remises à la bibliothèque John F. Kennedy du congrès américain.

Les travaux de restauration ont en outre ouvert la voie à de nouvelles recherches sur la vie de l’écrivain nord-américain.

On a en effet retrouvé des notes inédites laissées par l’auteur du "Vieil homme et la mer" sur l’un des murs de la salle de bains de ce qui fut sa résidence la plus stable, hors les États-Unis.

La genèse de ce genre de découverte est bien connue: on avait repéré sur un document appartenant au fonds photographique de l’institution un portrait d’un Hemingway vieilli qui écrivait sur un mur de la salle de bains de la maison, à côté d’une balance.

Les recherches furent alors entreprises par l’archéologue cubaine Elisa Serrano. Les notes que l’on pouvait apprécier sur l’image avaient été écrites dans la deuxième moitié des années 50, c’est-à-dire peu avant son départ de Cuba qui, comme on le sait, eut lieu en 1960.

Des spécialistes du musée avaient également retrouvé une photo où on le voit plus jeune, au pied de la balance, dans la salle de bains. On pouvait y apprécier des  notes jusque là inconnues.

Inaury Portuondo, spécialiste du musée, explique que les recherches ont été faites à la faveur des travaux de restauration : des parties de texte écrites au crayon ont été retrouvées, et le travail à proprement parler archéologique a alors commencé.

Les nouvelles notes comportent notamment le relevé de son poids, auquel il procédait quotidiennement, en toute discipline, et qui constitue comme un témoignage, laissé volontairement ou non, de sa présence à La Vigia. Mais d’autres notes concernent des aspects de sa vie publique, et même de ses voyages. Il fait figurer au bas de chacune ses initiales, à manière de signature.

 

A en juger par les objets personnels qu’il y laissa, on peut partager le point de vue de certains spécialistes ou admirateurs de Hemingway: il quitta la Vigia avec l’idée d’y revenir.

Il y avait abandonné notamment sa machine à écrire Underwood, sur une étagère devant laquelle il passait des heures à écrire, debout et pieds nus, des lunettes à monture métallique, son tampon "Je ne réponds jamais aux lettres", un disque de Glenn Miller sur le gramophone et d’autres de Debussy, Stravinsky, Schubert, Bach et Beethoven sur l’étagère, ses plus de 8 000 livres, un bon millier de lettres, et ses précieux trophées de chasse.

Il ne revint pas et se suicida loin de La Vigia, comme pour ne pas laisser en ce lieu de tristes souvenirs. Mais là, au sommet d’une colline d’où il pouvait contempler les eaux du Gulf Stream dans un environnement paisible, bercé par le murmure des bambous, entouré d’une flore luxuriante et variée, la demeure se maintient pratiquement telle que la laissa le Prix Nobel de littérature 1954. Ce refuge champêtre où furent conçus "Le Vieil homme et la mer", "Paris est une fête", une bonne partie de "De l’autre côté du fleuve et sous les arbres", et "Iles à la dérive" donne encore l’impression d’être habité.

Ces objets personnels sont soigneusement conservés dans la propriété qui, dès 1962, devenait la première institution du monde à servir la cause de la divulgation de la vie et de l’œuvre du célèbre écrivain nord-américain. Oui, c’est bien un musée, mais sans vitrines.

La salon conserve son mobilier original: le porte-revues, son fauteuil préféré, le tapis de fibres végétales qui couvre le sol; d’impressionnantes têtes d’animaux sur tous les murs: le grand kudu de la salle à manger, le lion et le léopard de sa bibliothèque, le buffle de sa chambre qui lui servait aussi de lieu de travail, et une antilope qu’il avait lui-même chassée dans les montagnes d’Idazo.

Les meubles de la salle à manger n’ont pas changé : on y retrouve la table à laquelle il accueillit aussi bien ses amis de San Francisco de Paula que d’illustres célébrités du cinéma et de la littérature mondiale. La bibliothèque conserve elle aussi son mobilier et en particulier un pouf rond au centre, acheté au Caire. Sa chambre est une sorte de musée intime: le lit où s’éparpillent livres et revues, la table de travail où il entassait des objets divers, ses grands mocassins aux semelles usées, ses costumes de chasse, une collection de dagues nazies, des fusils et des cannes à pêche et bien d’autres objets originaux.

Les constructions extérieures sont aussi imprégnées de cette mystérieuse présence qui hante chacun des objets ayant appartenu à l’illustre propriétaire de la belle demeure havanaise et chacun des lieux qu’il fréquentait. Le yacht Pilar occupe une partie de son court de tennis, sur un côté de la piscine, en contrebas, le cimetière qu’il avait lui-même aménagé pour ses chiens, le garage à l’autre extrémité.

L’architecte Enrique Hernandez Castillo, chef du projet, est formel: tout est pratiquement terminé et en parfait état de conservation.

Le toit original comporte deux systèmes de construction: l’un fait de poutres et de planches avec un faîte, et l’autre de tiges métalliques et de plaques de béton. Les restaurateurs se sont rendus compte dès le début qu’il leur manquait des linteaux à poser au dessus des portes et des fenêtres, qui dans le cas de cette maison sont nombreux, ils ne disposaient pas plus du matériel servant à éviter les effondrements. Toutes ces structures ont été fabriquées, et le toit de la chambre de Hemingway a ainsi pu être totalement restauré, précise Hernandez Castillo. Les deux pentes du toit ont été totalement refaites pour en garantir la durabilité. Le bois de cèdre a été apporté des forêts de l’Escambray: il a été coupé et séché pendant deux ans, puis traîté pour éviter l’invasion de termites. Les faux plafonds de plâtre ont aussi été refaits, car les poutres qui les soutenaient étaient en mauvais état. De nouvelles solutions ont été conçues et appliquées pour l’écoulement des eaux de pluie, afin d’éviter de nouvelles infiltrations, qui ont toujours constitué un grave problème, même du temps où la demeure était habitée par l’écrivain, aux dires du spécialiste du Centre national du Patrimoine. La maison a été repeinte de couleur jaune ocre, comme au temps où vivait le "Dieu de bronze" de la littérature nord-américaine. Le carrelage de la salle à manger et du salon a été remplacé par des carreaux trouvés sous celui de la cuisine et du lavoir.

Il a fallu procéder à un travail ardu d’assainissement phytosanitaire, car les trois types existants de termite ont été trouvés dans les environs de la maison. La charpente a été remplacée à 90%, précise Enrique Hernandez.

Si la demeure bénéficie tous les deux ou trois ans de l’entretien nécessaire, les travaux effectués par le Centre national du Patrimoine culturel et le Bureau de l’Historien de La Havane sont garantis pour une durée de vingt-cinq ans. Le coût total s’est monté à plus d’un million et demi de pesos et deux cents mille dollars, informent les investisseurs.

Le musée est en ce moment ouvert au public, même si les ouvriers et les spécialistes s’y trouvent encore au travail: ils restaurent actuellement le yacht Pilar, propriété de Hemingway, qui fut donné en 1962 par son patron, Gregorio Fuentes. La tour voisine de la maison sera elle aussi repeinte en jaune ocre, et son toit retrouvera son aspect initial. Les restaurations du toit avaient consisté jusqu’à présent à poser de nouvelles tuiles sur les anciennes: il y en avait trois couches. Les toilettes ont été agrandies et dotées d’un nouveau système de plomberie et de charpente.

Le premier étage de la tour, qui compte trois niveaux, était le refuge des 57 chats de l’écrivain. À la fin des travaux, elle servira de salle d’exposition transitoire et de lieu de conservation des fonds qui ne sont pas exposés: des documents très personnels, ou les vêtements de son épouse, par exemple. Le deuxième étage rouvrira ses portes avec une salle sur le thème de la pêche, qui est curieusement peu présent dans la grande demeure. Au troisième étage se maintiendra ce que Hemingway appelait sa "bibliothèque de guerre".

Selon le chronogramme établi pour la restauration, réparation et entretien de pratiquement tous les espaces de la demeure, c’est fin 2008 que la propriété où Hemingway passa près de la moitié de sa période la plus active production littéraire aura retrouvé toute sa splendeur.

 

 

 

 

 

 

20070325bh_Hemingwayhouseexterior_450

 

0610endang_6finca_b

 

fincalivingroomsmaller

 

fincadrinkstablesmaller

 

fincatorossmaller

fincaortegasmaller

fincalivingroom2smaller

fincalivingroombooksdetail

fincalivingroomradio

fincaphonographsmaller

fincadiningroomsmaller

fincalibraryarchwaymagictreerootsmaller

fincalibrarycornersmaller

fincalibraryleopardsmaller

fincalibrarylions1930ssmaller

fincabedroombwsmaller

fincabedroomstudyehdesktopsmaller

fincabedroomstudyehdesktopdetailsmaller

fincabedroomstudymacombersmaller

fincabathroom1smaller

fincabathroom2smaller

fincabathroom3smaller

fincacloset1smaller

fincacloset2smaller

finca_vigia

atfincavigia1947

fincaviewfromlibrarysmaller

fincapoolsmaller

fincadogssmaller

19369014_e1d47c574e

pilaraftbwsmaller

pilarbowbw2smaller

pilarbowbwsmaller

pilarsmaller

pilarsternbwsmaller

amvoices_a0a1a4_a

BA2C007757484785A2EDF84D931077D7

137

 

 

 

Ernest Hemingway His Life and Works.

 

Procurez vous des ouvrages d'Ernest Hemingway

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

25 janvier 2008

Ivan Tourguéniev - Les Frênes

 

Biographie de Ivan Tourguéniev.

 

 

 

Tourgueniev"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du côté de la forêt".

 

Né en 1818, Ivan Sergueïevitch Tourguéniev connaît une éducation stricte au sein d'une riche famille terrienne. A quinze ans il entre en pension à Moscou et commence des études de lettres et de philosophie qu'il continuera à Saint Petersbourg et à Berlin. Il rencontre Pouchkine et commence à écrire de la poésie.

Il tombe éperdument amoureux de Pauline Viardot, la célèbre cantatrice, soeur de la Malibran. En 1847, il décide de s'expatrier pour vivre auprès d'elle, à Berlin.

A la mort de sa mère en 1850, il revient en Russie où on le condamne à l'exil dans ses propres terres, pour avoir écrit à la mort de Gogol, une lettre jugée subversive par la censure de Saint Petersbourg.

En 1852, "Les Récits d'un Chasseur" réquisitoire implacable contre le servage, le rend immédiatement célèbre.

Ce n'est qu'en 1856 qu'il peut repartir en France rejoindre Pauline Viardot qui, hélas, ne lui est plus favorable. Il devient alors mélancolique, voyage, se brouille avec les critiques de son pays et décide, en 1864, de s'installer définitivement à l'étranger, à Baden en Allemagne d'abord, puis à Bougival près de Paris.

Il se lie d'amitié avec George Sand, Gustave Flaubert, Emile Zola et les frères Goncourt, et s'efforce de les faire connaître en Russie. Mais ses relations avec Zola, d'abord étroites, se distendent peu à peu après le succès de "L'Assommoir". Tourguéniev n'apprécie ni  le naturalisme de Zola, ni ses campagnes dans la presse.

Sa gloire est désormais établie. Il a écrit de nombreux romans et nouvelles, qui tous, dépeignent la société russe. Il est élu vice-président au Congrès International de Littérature en 1875, aux côtés de Victor Hugo, et reçu triomphalement lors d'un séjour en Russie.

Vieilli et malade, Tourguéniev meurt à Bougival en 1883.

 

 

Les Frênes sa maison.

 

 

villa02Dans la propriété "Les Frênes" à Bougival, sur les coteaux de la boucle de la Seine, deux maisons sont blotties dans le grand parc.

Une belle maison toute blanche de style palladien où vécut la famille Viardot et plus en hauteur ce qu’improprement on appelle la "Datcha" , en fait le chalet que se fit construire Tourguéniev et où il mourut le 3 septembre 1883 des suites d'un cancer à la moelle épinière.

Le domaine de la Chaussée appartenait depuis le début du XVIIIème siècle à la famille De Mesmes (d’où l’ancien nom de la rue Tourguéniev : la Chaussée De Mesmes). L’Impératrice Joséphine en avait fait l’acquisition le 26 mai 1813, puis c’est la duchesse de Saint Leu, sa fille, qui devint propriétaire de la terre de la chaussée.

C’est ensuite un parfumeur, puis le docteur Pierre Salomon Ségalas, de l’Académie de Médecine qui en deviendra propriétaire et vendra à Ivan Tourguéniev un domaine de 8 hectares 21 ares sis sur la terre de la chaussée et comprenant un jardin anglais, de la grille d’entrée (disparue et que bordait le Seine) jusqu’à une habitation de maître construite à l’italienne (dite Villa Palladienne, appelée aujourd’hui "Villa Viardot") et, dans la partie supérieure, un parc planté de taillis, coupant en 2 parties, l’actuel Parc de la Jonchère.

Un an après l’achat, Ivan Tourguéniev fit construire le chalet qu’Eléna Ardov-Apréléva, invitée à Bougival par Pauline Viardot, décrivit ainsi : ” Le chalet d’Ivan Serguéïévitch, gracieux, élégant comme un jouet, tout de bois gravé, me frappa. Le style suisse et le style russe s’alliaient de façon heureuse dans l’extérieur du refuge estival de l’écrivain, et à l’intérieur tout respirait la simplicité sévère et le confort … “

Tourguéniev appellera la propriété "Les Frênes" et y vivra de 1875 à sa mort, le 3 septembre 1883.

C’est en 1956 que Mr Zviguilsky visite pour la première fois le domaine des Frênes, alors loué par Gaby Morlay. Préparant un mémoire d’études supérieures à la Sorbonne sur Tourguéniev, les Frênes deviennent désormais, pour lui, le lieu de multiples pèlerinages. En 1970, il n’y a ni grille en fer forgé, ni maison en brique et en pierre donnant sur la route nationale 13. Tout est démoli et a fait place à un hôtel et des maisons modernes qui masquent le parc, la Villa Viardot toute blanche et le Chalet. Tout est en mauvais état. Les promoteurs, bien évidemment, convoitent ce superbe site surplombant la Seine.

 

Ce lieu historique, marqué par des événements et des hommes illustres, se devait d’être transformé en Musée. La chose n’a pas été facile : sauvés des appétits des promoteurs, Les Frênes doivent encore traverser bien des épreuves avant de devenir le Musée Européen Ivan Tourguéniev. Une décision politique décidera de son avenir. Mais l’intervention des internautes est la seule à assurer au Musée Européen Ivan Tourguéniev une publicité afin de conférer la pérennité à ce lieu prestigieux où a rayonné, pendant près de dix ans, une culture cosmopolite et riche dans la littérature, la musique et la peinture.

Une importante collection y est exposée. Les lettres autographes de Tourguéniev sont assez nombreuses à des amis russes, mais surtout à des écrivains français (Hugo, Flaubert, George Sand). On s’attarde aussi sur les réponses des correspondants : Mérimée, Sand, Goncourt, Daudet, Zola, Flaubert, Maupassant, Renan.

 

Il y a 4 grandes salles : 2 au rez-de-chaussée et 2 au premier étage. Au rez-de-chaussée, on présente une exposition permanente :

  • Salle russe : vie de l’écrivain en Russie, sa famille, ses amis, ses maîtres : Pouchkine, Lermontov, Gogol , ses liens avec des hommes politiques et des écrivains : Bakounine, Biélinsky, Herzen, Tolstoï, Dostoïevsky, Saltykov-Chtchédrine.
  • Salle occidentale : vie de l’écrivain en Europe (France, Allemagne), sous le second Empire, sa haine du régime de Napoléon III et sa sympathie pour Bismarck et la Cour de Prusse. Ses relations avec la famille Viardot-Garcia avec les écrivains français "Groupe des auteurs sifflés" , Victor Hugo, Lamartine, George Sand, Renan, Taine, Mérimée, des compositeurs français : Gounod, Berlioz, Massenet, Ambroise Thomas.

 

 

datcha1

villa03

allee

autographe1

portrait01

p_v2

piano

piano

table_travail

bibliotheque

 

Datcha d'Ivan Tourguéniev.

 

Procurez vous des ouvrages d'Ivan Tourguéniev 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

  

 

 

 

 

23 janvier 2008

Alexandre Dumas - Le château de Monte Cristo

 

Biographie d'Alexandre Dumas.

 

 

Alexandre_Dumas_2"Laissez-les me jeter la pierre. Les tas de pierres, c'est le commencement du piédestal".

 

Alexandre Dumas est né le 24 juillet 1802 à Villers-Côtterets. Il est le fils d'un général républicain mis en disgrâce, qui mourut en 1806 plongeant les siens dans le dénuement.

Dumas ne reçoit qu'une formation superficielle et doit travailler très jeune. Après avoir été clerc chez un avoué, il vient en 1823, chercher fortune à Paris, sûr de conquérir la capitale. L'année suivante naît Alexandre Dumas fils, enfant naturel de Catherine Labay, couturière. Il reconnaîtra son fils en 1831 et en aura la garde.

Secrétaire du Duc d'Orléans, il écrit des vers et des vaudevilles. Représentée au Théâtre-Français en 1829, sa pièce "Henri III et sa cour" lui valut de véritables ovations. Après bien des avanies au Palais Royal, Dumas devient bibliothécaire adjoint du Duc d'Orléans.

En 1830, seul parmi les grands romantiques, il participe activement d'un enthousiaste fantaisiste à la révolution de Juillet. Il enlève la poudrière de Soissons puis demande à La Fayette de l'envoyer en Vendée Il est atteint par le choléra mais en guérit. Mal vu du pouvoir, il part en Suisse "Impressions de voyages" 1833-1837.

Dans les années qui suivent, le public considère son théâtre presque à l'égal de celui de Victor Hugo. Couvert de breloques, menant une vie trépidante et fastueuse au milieu d'innombrables maîtresses, il enchaîne drames et comédies, gagnant et dépensant avec autant d'aisance. Il arrive assez tard au roman, hésitant entre le genre médiéval "Isabel de Bavière" en 1835 et l'évocation du monde antique "Acté" en 1838.

Il part en 1838 en Belgique, puis sur les bords du Rhin avec Gérard de Nerval. Il rencontre Maquet qui sera son principal collaborateur. Ils publient des feuilletons, et à eux deux, ils produisent pendant 10 ans la meilleure partie de l'oeuvre de Dumas. Elle se place dans la lignée de Walter Scott avec moins de descriptions et de prétentions littéraires, un romantisme moins conventionnel, et plus d'allégresse dans l'action. Le premier succès vient avec "Les Trois Mousquetaires" en 1844, suivi bientôt de "Vingt ans après" en 1845 et plus tard du "Vicomte de Bragelonne" en 1850, dans ce fameux style de cape et d'épée saupoudré de mystère, auquel Eugène Sue avait préparé les voies. Les lecteurs en rêvent, ainsi que des autres romans historiques de Dumas-Maquet, qui refont l'histoire de France avec des personnages les plus marquants du XVIème siècle "La Reine Margot" en 1845 "La Dame de Monsereau" en 1846, "Les Quarante Cinq" en 1848, à la fin du XVIIIème avec "Le Chevalier de Maison Rouge" en 1846 "Joseph Balsamo" en 1848 "le Collier de la Reine" en 1850 "Ange Pitou" en 1851. Une mention particulière est due au "Comte de Monte Cristo" en 1846 qui campe dans un cadre moderne, un archangélique et byronien justicier vengeur de roman noir. Le livre vaut à Dumas une fortune dépensée dans la construction d'un château Renaissance dans un parc anglais. Pour l'inauguration, Dumas invite 600 personnes. Il sera comme Honoré de Balzac, fastueux et ruiné toute sa vie. La demande pour ses feuilletons est telle qu'il embauche de multiples collaborateurs. Mais son énergie reste la même. Jamais il ne s'abstrait de son temps.

En 1848 Dumas défend ses positions politico-artistiques dans son journal "Le Mois". En septembre, il se présente à la députation en Seine et Oise et dans l'Yonne, mais il est battu. Au coup d'Etat du 2 Décembre il s'exile comme Victor Hugo et Eugène Sue. Il revient à Paris, mais ses romans n'ont plus la race des oeuvres des années 40.

En 1851, Dumas ruiné, s'exile en Belgique pour fuir le nouveau régime et les huissiers. L'année suivante, un jugement prononce sa faillite. La meilleure oeuvre demeure ses "Mémoires" en 1852 - 1854, un roman historique débordant de vie, bâti autour de son propre personnage. En 1853, il revient en France moyennant un compromis financier avec ses créanciers. Dumas écrit dans son journal "Le Mousquetaire" où il veut faire paraître 50 épisodes des "Mémoires".

Après le procès avec Maquet, en 1857 - 1858 sur leurs oeuvres écrites en collaboration, Dumas part en Russie et dans le Caucase. Il entame une série de voyages, en Italie, où il séjourne pendant 4 ans de 1860 à 1864, puis en Allemagne et en Autriche. Il revient en Bretagne en 1869 et dans le midi, mais Dumas se sent malade et fatigué. L'homme qui signa 500 volumes et se vantait d'être le père réel d'autant d'enfants, meurt chez son fils le 5 décembre 1870 à Puys, près de Dieppe.Il est enterré solennellement à Villers Cotterets.

"Force de la littérature, force de la nature, comme son héros Porthos qu'il aimait tant, il choisit de vivre sa vie. Cette vie foisonnante, luxuriante, parfois criarde, jamais mesquine, tout entière habitée par une généreuse lumière". Discours prononcé à l'occasion du transfert des cendres d'Alexandre Dumas au Panthéon, le 30 novembre 2002.

 

 

 

Le Château de Monte Cristo sa maison.

 

 

 

01Enrichi par le succès des "Trois Mousquetaires", Alexandre Dumas décide, en 1844, de faire construire la maison de ses rêves. Séduit par les paysages du bord de Seine, alors qu'il séjourne à Saint-Germain-en-Laye, Alexandre Dumas acquiert un terrain situé sur les coteaux de Port Marly. En 1844, il achète d'abord deux hectares de champs et de bois sur la colline des Montferrands pour y bâtir sa demeure. Il étend ensuite son domaine en achetant de gré à gré des lopins de terres ou de vignes à des paysans attirés par la prodigalité légendaire de leur illustre voisin.

"Vous allez, ici même, tracer un parc anglais au milieu duquel je veux un château Renaissance, en face d'un pavillon gothique entouré d'eau... Il y a des sources, vous m'en ferez des cascades". Ainsi, Alexandre Dumas donnait-il les directives à son architecte Hippolyte Durand. Entrepreneur, architecte, décorateurs et sculpteurs se mettent à la tâche, essayant de suivre les directives d'un propriétaire dont les projets évoluent selon son imagination. Enfin, le 25 juillet 1847, après deux années de travaux, Alexandre Dumas inaugure le domaine, en présence de 600 invités qui se pressent dans le parc, admirant le château Renaissance et le pavillon gothique, les cascades, les rocailles et jeux d'eau.

Dès ce jour, Monte Cristo connaît de riches heures : de nombreux domestiques, logés sous les combles, s'empressent de servir la foule de parasites installée au château. Ainsi, écrivains misérables, peintres en mal de commandes ou comédiens en quête d'emploi s'installent presque à demeure, afin de vivre aux dépens du propriétaire des lieux. Sous les ordres diligents du signor Rusconi, le majordome, s'affaire le valet de chambre Paul, abyssin de naissance, surnommé  "Eau de Benjoin", pendant que les femmes de chambres dressent les tables, préparent le logis. A l'extérieur se hâte Michel, le jardinier et Alexis, le jeune valet antillais court quérir des victuailles, pour toute la maisonnée. A côté des hommes, les bêtes. Toute une ménagerie familière que Dumas évoque dans "Histoire de mes bêtes", s'ébat dans le parc : des chats, un pointer écossais et sa meute d'amis de tous poils, deux perroquets, un vautour nommé Jugurtha, vivant dans un tonneau, trois singes, des canards, des poules, des paons, une volière, etc...

Comment travailler en paix, lorsque des dizaines d'invités envahissent la demeure, des semaines durant, pour jouir de l'hospitalité et des largesses de leur hôte ? Comment parvenir à noircir, sans relâche, les pages et les pages de romans ou de pièces qui permettront à toute sa maison de mener grand train, s'inquiète Alexandre.

Pour produire, il lui faut s'isoler du joyeux tumulte de ses amis. Aussi, Alexandre fait-il construire sur une pièce d'eau un petit castel néogothique afin d'y aménager son cabinet de travail. Ce petit château, pure expression du style troubadour, tient tant du décor de carton-pâte que du château gothique. Il matérialise l'isolement de l'écrivain, retranché derrière les douves d'opérette et auquel on accède par un gracieux passage, évoquant un pont-levis. Si le domaine veut être une  "réduction du paradis terrestre", le cabinet de travail concentre la quintessence de l'imaginaire dumasien. Ses pierres arborent les titres gravés de 88 ouvrages de Dumas. Sur les bas-reliefs qui animent les façades, tout un univers littéraire s'exprime. Ici, Edmond Dantès découvre son trésor, là, un moine chevauchant un âne de La dame de Montsoreau apparaît au dessus d'une fenêtre, le Duc de Guise de Henri III sur la tourelle.

A l'abri des tumultes joyeux de ses amis connus et inconnus, le géant Dumas déploie toute sa puissance de travail, laissant au invités "la maison depuis la cave jusqu'au grenier, l'écurie avec les quatre chevaux, les remises avec les trois voitures, le jardin avec son poulailler, son palais des singes, sa volière, sa serre, son jeu de tonneaux et ses fleurs".  Au château d'If, l'imaginaire devient réalité palpable. Alexandre y a mis son œuvre et sa fantaisie. Cette dernière l'emporte parfois sur la raison architecturale. Ainsi, Alexandre oublie-t-il de prévoir l'escalier ! D'où l'adjonction d'un colimaçon à l'arrière de l'édifice.

Pendant que l'animation est à son comble dans la demeure, l'écrivain se réfugie au Château d'If pour travailler d'arrache-pied. Ces effarantes prodigalités ne pouvaient se prolonger bien longtemps. Les dettes s'accumulent et dès le 2 janvier 1848, un inventaire des biens est dressé, suivi d'une vente de mobilier le 21 mai de la même année. Dumas cède le domaine le 22 mars 1849 pour la somme dérisoire de 31.000 francs, alors qu'il lui avait coûté plusieurs centaines de milliers de francs.

Toitures éventrées, murs rongés par les infiltrations, sculptures lépreuses... Tel est le triste spectacle qu'offre, dans les années 1960, la demeure d'Alexandre Dumas, vouée à disparaître, puisqu'un vaste projet immobilier s'apprête à remplacer la folie de l'écrivain du siècle dernier.

En 1969, les maires des communes de Marly-le-Roi, Le Port Marly et Le Pecq s'opposent à ce programme, soutenus par une campagne médiatique. L'historien Alain Decaux prend la tête de cette croisade. Avec le retrait du projet immobilier, le pire est évité. Grâce à la Société des Amis d'Alexandre Dumas, et au mécénat de la société Manera, le site est sauvé du délabrement. Après les travaux d'urgence menés au château d'If, cabinet de travail de l'écrivain, c'est au tour de la demeure principale d'être mise hors d'eau. La maçonnerie est consolidée et l'on remplace charpente, couverture et menuiserie.

Pour réanimer l'esprit dumasien, il faut désormais se doter de moyens adéquats. Les trois communes décident donc de constituer le Syndicat intercommunal de Monte-Cristo qui acquiert les neuf hectares de propriété, en 1972.

En 1985, le roi du Maroc Hassan II, grand admirateur d'Alexandre Dumas, finance la réfection de la chambre mauresque, seule pièce ayant conservé une partie de son décor d'origine. Le soutien de ce mécène prestigieux permet également d'aménager rez-de-chaussée et premier étage, ainsi que d'installer le chauffage. Les deux pavillons d'entrée, les façades, le deuxième étage du château et le parc, retrouveront un peu plus tard leur apparence d'antan.

Du temps même de Dumas, Monte Cristo ne fut jamais terminé pour des raisons financières. Invités et propriétaires campaient plus qu'ils n'habitaient ce palais inachevé ; Alexandre Dumas fils déclarait en parlant de son père : "Il voulut avoir une maison à lui... et il ne l'a jamais habitée complètement". C'est pourquoi, le Syndicat intercommunal a pris le parti de ne pas tenter de restaurer, à tout prix, un décor dont on connaît peu de choses, sinon les rares descriptions des invités d'Alexandre Dumas.

La triste litanie des inventaires d'huissiers, publiés lors de la vente du domaine nous renseigne. Ainsi, l'affiche éditée le 21 mai 1848, nous donne quelque idée du foisonnement qui caractérisait la demeure : "des meubles de toute nature, tant modernes qu'antiques, gothiques, Moyen-âge, Renaissance... des meubles de salon et de chambre à coucher en acajou, érable, bois sculpté et doré, marqueterie, piano de neuf octaves et demi... un magnifique lustre en rocaille, des tableaux à l'huile, pastels, aquarelles de Decamps, Delacroix, Boulanger, Jadin, Huet, une voiture dite américaine et du vin de différentes qualités".

Entre grottes naturelles, sources, ruissellement d'eau et pentes, la topographie du terrain situé à flanc de coteau offrait une géographie si particulière, qu'elle était propice à l'expression de l'imagination littéraire. Aussi, l'atmosphère de l'œuvre romanesque y est-elle encore présente, ainsi que l'écrivain l'avait souhaité : "A Monte-Cristo, je donnerai à chaque allée le nom d'un de mes ouvrages. Ce sera un parc littéraire... "

Il faudra attendre plus d'un siècle pour que le rêve végétal d'Alexandre Dumas reprenne forme. La prise en compte du projet original, les vestiges de la mise en scène voulue par Dumas, et la connaissance de l'art des jardins au milieu du XIXème siècle ont permis de retrouver l'esprit d'origine : création folle, pittoresque, caractérisée par le style éclectique et romantique prisé par les contemporains de l'écrivain.

Lors de la restauration du domaine, des travaux intensifs dégagent le parc, après des décennies d'abandon, d'une prison de broussailles. Sous la houlette de l'architecte paysagiste Alain Cousseran, et du cabinet Signes, d'imposants travaux d'assainissement sont entrepris. Le sol est aplani, drainé, repeuplé de plantes et d'arbres. Le théâtre de verdure, projet cher à l'auteur dramatique, s'échappe des plans d'architectes et des projets d'aménagement pour devenir réalité. Ce cirque verdoyant est prêt à accueillir les pièces de Shakespeare ou celles du répertoire dumasien.

Le chant des cascades, qui charmait tant l'écrivain, retentit de nouveau dans les rocailles. Le jardin retrouve son bassin où Dumas contemplait  "les quinze cents goujons, cent ablettes, cent cinquante truites et douze cents écrevisses" achetées, le matin même à Port Marly.

En empruntant le parcours qui mène en bas de la propriété, le visiteur retrouve le bassin du dragon et ses jeux d'eau, où Dumas venait flâner, après avoir visité ses animaux favoris. Sur les pas du maître des lieux, le passant s'aventure à travers les grottes naturelles creusées sur les hauteurs de la propriété, comme si la nature offrait au romancier le décor adapté aux dramatiques aventures de ses héros.

 

 

 

04

2

3

5

7

6

2004_0502_153621AA

440px_Chateau_d_27if2

360px_Chateau_d_27if

 

Site officiel du Château de Monte Cristo.

 

Procurez vous des ouvrages d'Alexandre Dumas 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

20 janvier 2008

Virginia Woolf - Monk's House

 

Biographie de Virginia Woolf.

 

 

 

4c_woolf_1902"La vie est un rêve, c'est le réveil qui nous tue".

 

Adeline Virginia Stephen est née le 25 janvier 1882 à Londres comme troisième enfant de Julia Duckworth et Leslie Stephen, dans une famille aisée et typiquement victorienne.
Les deux parents avaient été mariés avant: Julia avec Herbert Duckworth (mort en 1870) et Leslie avec Minnie Thackeray (morte en 1875).

A la naissance de Virginia, en plus de sa soeur aînée Vanessa et de son frère Toby, il y avaient aussi les enfants des mariages précédents: Laura Stephen 12 ans, et les enfants Duckworth: George 14 ans, Stella 13 ans et Gerald 12 ans. Un an après Virginia un frère, Adrian, est né.

Comme d'habitude à cette époque, les garçons reçoivent une éducation complète dans de bonnes écoles, tandis que les filles ne sont pas envoyées à l'école et reçoivent une éducation de base à la maison: elles apprennent à lire, écrire et calculer, mais le reste de leur éducation est surtout basé sur "beaucoup de devoirs et peu de droits". Heureusement pour Virginia, son père qui a compilé lui-même un "Dictionary of National Biography", possède une bibliothèque énorme dont elle peut faire usage sans restriction.

Sa mère décède en 1895 et il semble que Virginia, jusqu'en 1903, souffre d'agression sexuelle de la part de son grand frère George. Ce qui est certain c'est qu'elle a sa première dépression grave quelque temps après ce décès. Le reste de sa vie elle souffrira de dépressions qui seront à la base de plusieurs tentatives de suicide. Deux ans après la mort de leur mère, sa sœur Stella, une sorte de mère de substitution pour Virginia, meurt aussi.

Après la mort de leur père - un vrai tyran dont les rages étaient surtout dirigées contre les filles - Virginia, Vanessa, Toby et Adrian déménagent à Bloomsbury. Leur façon de vivre change complètement: Virginia commence à écrire, Vanessa peint, et leur maison devient le point de rencontre pour des artistes et des intellectuels. Des noms très connus font partie de ce Bloomsbury-group: le biographe Lytton Strachey, les peintres Roger Fry et Duncan Grant, le critique Clive Bell, l'écrivain et essayiste Leonard Woolf et l'économiste John Maynard Keynes. Après la mort de Toby en 1906, Vanessa épouse Clive Bell et Virginia est demandé en mariage par Lytton Strachey qui est homophile, mais Strachey change d'avis et le mariage ne se fait pas.
Virginia étant très intéressée par la question des droits des femmes travaille bénévolement dans le Women's Suffrage, un organisme qui milite pour le droit de vote des femmes.

Finalement elle se marie avec Leonard Woolf en 1912.
La relation sexuelle avec Leonard est malaisée et Virginia continue à souffrir de dépressions. Après plusieurs tentatives de suicide et d'innombrables consultations psychiatriques, le couple décide de ne pas avoir d'enfants, une décision que Virginia regrettera plus tard.

En 1913 son premier roman "The voyage out" est prêt pour la publication ce qui cause un stress énorme chez Virginia. Leonard essaie de la protéger contre ses humeurs changeantes et ils quittent le centre de Londres pour un endroit plus calme, Hogarth House à Richmond. Cela ne suffit pas et, en 1915, juste avant la publication de son livre, Virginia doit être admise temporairement dans une clinique psychiatrique.
Toujours dans le but de donner une occupation moins stressante à Virginia, en 1917, ils achètent une presse et commencent la maison d'édition "Hogarth Press", où Virginia peut s'occuper de travail manuel comme l'emballage et l'envoi des imprimés. Leurs affaires remportent du succès.
En 1919 les Woolf achètent "Monks House". Cette maison est convertie maintenant en musée, et dans le jardin on trouve encore une maisonnette que Virginia utilisait pour écrire la plus grande partie de son oeuvre.

Dans les années 20 elle rencontre Vita Sackville-West avec qui elle a une relation amoureuse, et qui reste son amie jusqu'à sa mort. Vita est le modèle pour son roman "Orlando", publié en 1928.
En 1929 paraît "A Room of one's own" et en 1931 "The Waves".

Peu à peu les anciens amis disparaissent : Lytton Strachey meurt ainsi que Roger Fry en 1934. En plus de ces  tristes nouvelles, la guerre se dessine.
En 1940, quand l'Angleterre est attaquée, Virginia et Leonard (qui est juif) discutent de ce qu'ils feront si jamais Hitler débarque en leur pays. Ils décident de se suicider, bien que Virginia ne soit pas d'accord sur la façon proposée par Leonard, c'est à dire par asphyxie dans le garage. "Heureusement" Adrian, le frère de Virginia, leur procure une double dose de morphine si le cas se présente…

Virginia continue d'écrire mais elle sombre de plus en plus dans une dépression profonde. Elle a l'impression de devenir folle et le 28 mars 1941 elle écrit une note d'adieu à Leonard avant de se suicider par noyade dans le "Ouse", une petite rivière près de leur maison.

Malgré ses problèmes psychiques, Virginia n'arrêtait pas d'écrire et elle laisse une oeuvre imposante consistant d'essais, de romans, de biographies, un livre pour enfants, des lettres, des journaux intimes et des critiques littéraires.
Dans son temps ses livres étaient lus surtout par un cercle restreint d'intellectuels, mais elle est revenue à la mode - et bien plus qu'avant - après la publication de sa biographie par son neveu Q. Bell, écrite dans les années 70. L'intérêt renouvelé pour les idées féministes, dont Virginia s'était fait la championne, y a certainement contribué aussi.

 

 

Monk's House sa maison.

 

 

 

Monks_HouseDans le comté du Sussex, aux collines crayeuses, connues sous le nom de South Downs, Virginia Woolf et son mari Léonard, ont acheté en 1919 un petit cottage, Monk's House, dans le village de Rodmell, baigné par le cours de l'Ouse.

Une maison sans prétention, qu'elle a rendue confortable au fil des ans grâce à ses droits d'auteur. Son parfum y flotte encore, dans le séjour où trône son fauteuil favori, comme dans "sa petite chambre à l'éclat austère", ouverte sur un jardin rempli de fleurs, de légumes, de fruits. Au fond de ce havre luxuriant, elle avait installé un bureau sommaire dans une cabane, où elle travaillait chaque matin. C'est là qu'elle écrira notamment "Mrs Dalloway" en 1925, "la Promenade au Phare" en 1927, "Orlando" en 1928. Pour le grand public, la romancière britannique a une identité un peu floue. Certains évoquent sa folie, d'autres ses débordements féministes, mais beaucoup ignorent les blessures qui l'ont meurtrie dès l'adolescence.

Monk's House qui fut habitée par Léonard jusqu'en 1969, fourmille de souvenirs, peintures, poteries et textiles dus à Vanessa et à son deuxième mari, le peintre Duncan Grant. En 1916, ils se sont installés à quelques miles de là, à Charleston Farmhouse, une demeure très spartiate. Au contact des Bloomsburry, qui y établissent leur nouveau siège, la maison de campagne se métamorphose petit à petit.

Les artistes donnent libre cours à leur imagination, de la salle à manger aux chambres, en passant par l'atelier où Duncan vivra jusqu'en 1978, les peintures envahissent murs, portes, meubles. Depuis 1980, Charleston a retrouvé son atmosphère d'antan, grâce aux enfants de Vanessa, Quentin Bell et Angelina Grant. Comme autrefois dans le jardin, les massifs de fleurs voisinent les mares, le tout agrémenté de sculptures de Quentin.

Virginia qui fréquentait Charleston, aimait arpenter les South Downs, prétendant que la marche l'aidait à rythmer ses phrases. Non loin de là, les collines du Sussex se jettent dans la Manche, formant de jolies falaises blanches baptisées les Seven Sisters.

Début novembre 1940, une bombe allemande fait exploser les berges de l'Ouse presque jusqu'à Monk's House. Cinq mois plus tard, l'Ouse retrouvait son lit et Virginia s'y glissait, pour se laisser emporter par cette eau, symbole d'un achèvement impossible.

 

 

 

ScreenHunter_27_Aug

ScreenHunter_23_Aug

ScreenHunter_24_Aug

ScreenHunter_25_Aug

ScreenHunter_26_Aug

 

monks_20house_20gate

ScreenHunter_29_Aug

ScreenHunter_30_Aug

ScreenHunter_22_Aug

smwoolf07

ScreenHunter_31_Aug

 

0188_monksHouse

ScreenHunter_33_Aug

ScreenHunter_35_Aug

ScreenHunter_36_Aug

ScreenHunter_37_Aug

ScreenHunter_01_Aug

ScreenHunter_04_Aug

 

 

 

ScreenHunter_05_Aug

ScreenHunter_06_Aug

ScreenHunter_07_Aug

ScreenHunter_08_Aug

 

writing_20shed

ScreenHunter_34_Aug

ScreenHunter_09_Aug

ScreenHunter_11_Aug

ScreenHunter_10_Aug

ScreenHunter_12_Aug

ScreenHunter_13_Aug

ScreenHunter_14_Aug

ScreenHunter_15_Aug

monks_20house_20veg

monks_20house_20garden

 

 

The Virginia Woolf Society of Great Britain.

 

Procurez vous des ouvrages de Virginia Woolf

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

19 janvier 2008

Edmond Rostand - Arnaga

 

Biographie d'Edmond Rostand. 

 

 

 

180px_Edmond_Rostand_en_habit_vert_01                      

 

"Soyez vous-mêmes des petits Cyrano, ayez du panache, ayez de l'âme"

 

Edmond Rostand est né à Marseille, le 1er avril 1868. Eugène, son père est président de la Caisse d'Epargne des Bouches du Rhône.

Il a 16 ans lorsqu'il passe son baccalauréat. L'année suivante, Edmond Rostand écrit une pièce restée inédite, "Les Petites Manies" où il dresse une série de portraits  de personnes ridicules et insupportables, ainsi qu'une nouvelle intitulée "Mon La Bruyère".

Pendant ses études de droit, Rostand, commence à écrire des poésies lyriques. Pour avoir disserté sur Honoré d'Urfé et Emile Zola, deux romanciers de Provence, il remporte en 1887 un prix de l'Académie de Marseille. Il a vingt ans, lorsque le théâtre de Cluny monte sa première pièce, un vaudeville "Le Gant Rouge". En 1889, il publie son premier recueil poétique, "Les Musardises", sans écho.

Le jeune écrivain épouse le 8 avril 1890 Rosemonde Gérard. L'année suivante, elle donne naissance à un premier fils, Maurice, futur poète et dramaturge. Son frère, Jean, le célèbre biologiste et également académicien, naîtra trois ans plus tard, le 30 octobre 1894.

Edmond Rostand présente à la Comédie Française, en 1894, "Les Romanesques". Cette pièce est déjà l'ébauche d'un style fantaisiste et poétique. Passionné par le théâtre, il écrit pour la célèbre actrice Sarah Bernhardt deux autres pièces, "La Princesse Lointaine" en 1895, et "La Samaritaine" en 1897. Encouragé par ce premier succès, Edmond Rostand poursuit son oeuvre. Le 28 décembre 1897, au théâtre de la Porte Saint Martin à Paris, se joue la première de "Cyrano de Bergerac", une comédie héroïque, qui apporte à son auteur une renommée immédiate.

En 1900, Edmond Rostand signe son deuxième succès avec "L'Aiglon". Un an plus tard, l'écrivain est élu à l'Académie Française. En 1903, il lit sous la Coupole, son discours de réception écrit en prose. C'est la plus jeune académicien, il n'a que 33 ans.

Mais Rostand, contracte une pleurésie.Il se fait soigner à Cambo Les Bains, au Pays Basque. Il y construit une superbe villa "Arnaga" où il se réfugie pour écrire. Il prépare une autre pièce "Chantecler" dont la première représentation, aura lieu en 1910, joué par Lucien Guitry, père de Sacha. Cette pièce, très attendue, n'obtient pas le succès qu'espérait Rostand. Le public est déçu.

La première guerre mondiale éclate, et Rostand publie de brillantes compositions de circonstance, rassemblées sous le titre "Le Vol de la Marseillaise".

Le 11 novembre 1918 il assiste à la victoire des troupes alliées à Paris. Il contracte la grippe espagnole qui l'emportera quelques semaines plus tard. Edmond Rostand meurt le 2 décembre 1918. Il avait 50 ans.

 

 

 

Arnaga sa maison.

 

 

 

arnaga

 

 

 

 

L'histoire de l'extraordinaire propriété d'Arnaga, dans le Pays Basque, est étroitement liée à la vie et à la carrière d'Edmond Rostand. Le phénoménal succès qui accueillit la première représentation de "Cyrano de Bergerac", le 8 octobre 1897, est bien connu. Les droits d'auteur de "L'Aiglon", joué par Sarah Bernhardt en 1900, accrurent le pactole.

En pleine gloire, Edmond Rostand, marié avec Rosemonde Gérard depuis 1890, apprit qu'il était atteint de tuberculose. Le docteur Grancher, en qui il avait toute confiance, lui recommanda de quitter Paris et l'entraîna dans la petite station thermale de Cambo.

C'est en y résidant que Rostand s'enthousiasma pour une colline dénudée de dix sept hectares dont il fit l'achat en 1902. Pour y construire une vaste demeure de style basque, les soins de l'architecte Tournaire furent requis. Mais Rostand imagina et organisa lui-même tous les détails du jardin, étudiant des modèles anciens et étrangers. Sa conception était et reste étonnante.

La villa Arnaga est une des premières maisons de style néo-basque. Edmond Rostand dessina et décora lui-même les 40 pièces de la villa, sur près de 600 m² au sol, en divers styles : anglais (pour le hall), chinois (pour le fumoir), Empire, ou encore Louis XVI. Elle bénéficiait dès l'origine de l'électricité, d'un calorifère à air chaud et du téléphone.
La villa a été classée monument historique en 1995.

Au dessus de la porte d'entrée sont tracés ces mots :

 

Toi qui viens partager notre lumière blonde
Et t'asseoir au festin des horizons changeants,
N'entre qu'avec ton cœur, n'apporte rien du monde
Et ne raconte pas ce que disent les gens.

 

 

Le parc s'orne de 3 ha de jardins à la française, pavillons, bassins, pergola et d'une orangerie.
Aujourd'hui, l'ensemble qui comprend le jardin à la française, où un pavillon à pergola se reflète dans une pièce d'eau (et où Rostand recevait ses hôtes du haut d'un balcon en déclamant des vers) et sur la partie arrière, un jardin à l'anglaise, fait partie du conservatoire des Jardins et Paysages, association créée en 1985 et porte le label jardin remarquable.
Edmond Rostand fit venir de la forêt de Saint-Pée et planter dans le parc des chênes têtards centenaires.

 

 

general

 

rez

 

premier_etage

 

jardin

grandsalle

grandsalle3

biblio

salleamanger

photos_20site_20039

jardinfran1

jardinfran6

Site officiel

Site des Amis d'Edmond Rostand et Arnaga

 

Procurez vous des ouvrages d'Edmond Rostand 

 

 Localisation du musée Arnaga :

 

 

 

 

 

22 août 2008

Jane Austen - Chawton

Biographie de Jane Austen.

 

Jane_Austen"Pourquoi ne pas profiter immédiatement des plaisirs ? Combien d’instants de bonheur ont été gâchés par trop de préparation" ?

 

Née en 1775, dans le village de Steventon, dans le Hampshire, Jane Austen est l'avant-dernière et deuxième fille d'une fratrie de huit enfants. Son père, George Austen, est pasteur, sa mère, Cassandra Austen née Leigh, compte parmi ses ancêtres sir Thomas Leigh qui fut lord-maire au temps de la reine Elisabeth. Les revenus de la famille Austen sont modestes mais confortables, leur maison de deux étages et un grenier, le Rectory, est entourée d'arbres, d'herbes ainsi que d'une grange.

De la jeune Jane Austen on sait que comme la plupart des héroïnes de ses romans, elle pouvait parfois préférer battre la campagne ou se rouler dans l'herbe du haut d'une pente ; en compagnie de son frère Henry (d'un an son aîné) ou de sa sœur Cassandra elle vivait là des activités moins convenables pour une fillette de l'époque que de coudre, jouer du piano, ou chanter.

L'éducation de Jane ne diffère pas de celle donnée à toute jeune fille de Grande-Bretagne du XVIIIe siècle, elle consiste en occupations artistiques et ménagères, indispensables pour la préparer à son avenir, le mariage. De fait, elle apprend le français et l'italien, le chant (sans enthousiasme), le dessin, la couture et la broderie, le piano et la danse. Evidemment, de toutes ces activités, sa préférée est de loin la lecture. Les petits Austen avaient également pour passion le théâtre, la grange, l'été, leur servait de scène.

En 1782, Cassandra et Jane (qui dès lors ne se quittèrent plus de leur vie) furent envoyées à l'école, d'abord à Oxford, puis à Southampton, enfin à l'Abbey School de Reading. Les études leur laissaient beaucoup de temps libre, puisque les fillettes n'avaient qu'une ou deux heures de travail chaque matin. De retour au Rectory, les deux sœurs complétèrent leur éducation grâce aux conversations familiales et à la bibliothèque paternelle qui était remarquablement fournie et à laquelle elles semblent avoir eu un accès sans restrictions.

La famille Austen est friande de romans, qui paraissent à cette époque par centaines. De plus, tout le monde a pour loisir l'écriture : M. Austen rédige ses sermons, sa femme, des vers, les frères, tous anciens étudiants d'Oxford, des essais pour les journaux étudiants de l'université, tous touchent au théâtre. Jane Austen commence très tôt à écrire, encouragée par l'exemple familial. Elle s'oriente vers le récit, s'inspirant des romans sentimentaux qui constituent le fonds des bibliothèques. Les œuvres de jeunesse qui ont été conservées, copiées à la main en trois cahiers intitulés Volume I,II et III, ont été écrites sans doute entre la douzième et la dix-septième année de l'auteur.

En 1795, Jane Austen commence un roman intitulé "Elinor et Marianne", première version de ce qui allait être "Raison et sentiments". Dans la foulée, elle écrit "First Impressions", qui deviendra "Orgueil et préjugés". Enfin en 1798, elle écrit "Northanger Abbey", sous le premier titre de "Susan". Ces trois romans majeurs sont écrits entre vingt et vingt-cinq ans. Son père tente de faire publier "First Impressions", sans succès. Les œuvres de Jane Austen ne sortent pas du cercle familial pour le moment.

En 1800, M. Austen décide de quitter le Hampshire pour se retirer à Bath avec sa famille. Jane, à qui la vie à la campagne plaisait tant, n'aima pas être confinée dans cette ville. Elle écrit peu à cette période de sa vie, elle entreprend en 1805 un roman qu'elle abandonne en cours de route, "The Watsons", mais malgré cela, Bath joue un rôle important dans son œuvre. Deux de ses romans se déroulent en grande partie à Bath, "Northanger Abbey" et "Persuasion", la ville, autant que les habitudes de ses habitants et résidents de passage (Bath est célèbre pour ses thermes), y sont dépeints avec précision.

Le 21 janvier 1805, la mort de M. Austen met les femmes de la famille dans une situation peu confortable. Comme souvent au XIXe siècle au Royaume-Uni, elles devront dépendre de la générosité des frères Austen. Et il faut pour Cassandra et Jane abandonner tout espoir de mariage, et connaître le destin fréquent de bien des femmes de l'époque : être vieilles filles. Dear Aunt Jane s'occupe ainsi de ses nombreux neveux et nièces, les distrayant et les éduquant à l'occasion.

En 1808, les trois femmes quittent Bath et s'installent, après des passages à Southampton et à Clifton, dans le village de Chawton, entre Salisbury et Winchester. C'est là que l'œuvre de Jane Austen telle qu’elle est connue a été écrite.

En 1809, Jane Austen parvient à racheter le manuscrit de "Susan", autrefois vendu à l'éditeur Crosby. Puis deux ans plus tard, "Raison et sentiments" est accepté par l’éditeur londonien Thomas Egerton. La première édition, d’un peu moins de mille exemplaires, est écoulée en vingt mois, et Jane peut compter sur de nouveaux revenus, inespérés pour quelqu’un habitué à vivre très modestement. Comme il est d’usage pour les auteurs féminins, l’ouvrage paraît anonymement. Coup sur coup, Jane se met à la révision d’"Orgueil et préjugés" et à l’écriture de "Mansfield Park". "Orgueil et préjugés" eut à sa sortie un succès encore plus grand.

"Emma" est le deuxième ouvrage écrit à Chawton, et sera tiré en première édition à 2000 exemplaires. Désormais, l'auteur peut se permettre une plus grande indépendance financière alors même que les affaires de son frère Henry périclitent. "Emma" reçut encore une fois un excellent accueil et valut à Jane Austen un admirateur de premier rang en la personne de sir Walter Scott. De plus, le prince régent, à qui "Emma" était dédicacé, lui fit demander si elle accepterait d'écrire un roman historique sur la maison de Coburg, affiliée à la fille du prince régent, l'auteur déclina l'offre.

Le 8 août 1815, Jane commence l'écriture de "Persuasion", qu'elle ne verra pas publié de son vivant. En effet, avant l'achèvement de son dernier roman, elle contracte la maladie d'Addison, une dégradation chronique des glandes surrénales, encore non identifiée à cette époque (il faudra attendre 1855) et souvent causée par la tuberculose. En 1817, pour se rapprocher de son médecin, le docteur Lyford, elle s'installe à Winchester dans une rue proche de la cathédrale. C'est là qu'elle meurt, le 18 juillet 1817, à l'âge de 41 ans, laissant un roman inachevé, "Sanditon".


Elle est enterrée dans la cathédrale de Winchester.

On sait relativement peu de choses d'elle, surtout tout ce qui est extérieur à sa carrière de romancière. On n'a que deux portraits d'elle, tous deux dessinés par sa sœur Cassandra, et un des deux est une vue de dos. Comme seule description d'elle, on a une phrase d'un ami de la famille la décrivant comme "belle, petite et assez élégante".

Les deux sœurs sont restées toute leur vie durant extrêmement proches, ceci renforcé par le fait que ni l'une ni l'autre ne s'est mariée. C'est par leur correspondance que l'on trouve la plus grande source d'informations sur Jane Austen, mais ces lettres ne nous renseignent que sur les périodes où les sœurs étaient séparées, ce qui était assez rare. De plus, au désespoir des admirateurs de l'auteur, Cassandra, qui lui survécut, détruisit une partie de cette correspondance, voulant éviter d'exposer l'intimité de sa sœur dont la célébrité allait grandissant. Ainsi beaucoup de mystère subsiste quant à la vie sentimentale de celle qui s'amusait tant à décrire les émois naissants d'une Elisabeth Bennet "Orgueil et préjugés" ou d'une Marianne Dashwood "Raison et sentiments" dans la campagne britannique pré-victorienne. On sait qu'elle accepta une proposition de mariage d'un riche propriétaire du nom de Harris Bigg-Wither, frère d'un de ses amis. Mais elle annonça le lendemain matin qu'elle avait changé d'avis, et partit avec Cassandra rejoindre un de leurs frères à Steventon sans donner plus d'explications.

Jane Austen fait partie de la petite noblesse provinciale du Royaume-Uni du début du XIXe siècle. C'est le cadre qu'elle donne à ses romans. Loin des passions frénétiques des œuvres des Brontë, son œuvre dépeint les relations entre jeunes miss et prétendants, analyse finement les hésitations, préjugés et autres élans du cœur jusqu'à la naissance du sentiment amoureux. A la veille des révolutions industrielles et économiques qui bouleverseront le paysage, et alors que les échos de Waterloo et Trafalgar annoncent la montée en puissance d'un empire britannique, le monde de Jane Austen appartient déjà à un autre siècle. C'est une société qui influence fortement les individus par les conventions sociales, notamment par le mariage. La femme ne peut hériter de son père ou de son mari, et bien des domaines passent aux mains d'un cousin lointain, faute d'héritier mâle. Seul le mariage met à l'abri de tels revers de fortunes. La vie sociale des villages et petites villes de province s'organise autour des bals. C'est d'ailleurs l'une des seules occasions pour les jeunes gens de cette classe sociale de se rencontrer, c'est aussi, comme on le voit dans "Northanger Abbey" ou "Orgueil et préjugés", le lieu de toutes les espérances matrimoniales.

 

 

Chawton sa maison.

 

JaneAusten_ChawtonChawton est un charmant petit village situénon loin de Winchester, dans le Hampshire. C'est là que Jane Austen vécut les huit dernières années de sa vie.

 

A la mort de son père en 1805, elle alla habiter Southampton avec sa mère et sa sœur, et après quatre années d’un séjour sur lequel on n’a aucun détail, les trois femmes s’établirent à Chawton, dans un cottage que leur offrait Edward Austen, second fils du recteur de Steventon, que la succession d’un cousin avait enrichi.

 

Ce fut là que miss Austen retoucha et publia les ouvrages qui devaient la rendre célèbre et dont quelques-uns étaient composés depuis un certain temps. Dès 1797 en effet, elle avait chargé son père d’offrir le manuscrit "d’Orgueil et Préjugés" à un éditeur en renom. Celui-ci n’avait fait qu’une seule infraction à une tradition aussi vieille que le monde ; il s’était hâté de décliner l’offre par le retour du courrier. Le sort d’un autre roman avait été plus humiliant encore. L’auteur l’avait vendu pour dix livres sterling à un libraire entreprenant de Bath qui, manquant de courage au dernier moment, avait mieux aimé perdre cette somme que de risquer la publication de "Northhanger Abbey". Ces deux tentatives malheureuses ne découragèrent pas la jeune fille au point de lui faire brûler ses œuvres dédaignées. Elle écrivait pour son plaisir bien plus que pour l’honneur ou le profit. Elle remit ses pauvres cahiers dans son portefeuille et attendit tranquillement une occasion plus favorable où des éditeurs moins méfiants.

 

Une fois installée, et pour toujours, à Chawton, elle reprit ses habitudes paisibles de composition, interrompues on ne sait pourquoi pendant tout le temps qu’elle avait passé soit à Bath, soit à Southampton. Hors sa famille, nul n’aurait pu soupçonner que la petite maison de Chawton renfermait une femme auteur, tant elle réussissait à cacher, même aux yeux des domestiques, le genre d’étude auquel elle se livrait. Comme elle n’avait point de cabinet de travail à sa disposition, elle écrivait, sur un petit pupitre en acajou, couvrant de ses caractères élégants et fermes les étroits morceaux de papier qu’au craquement soigneusement entretenu de la porte d’entrée elle dissimulait rapidement.

 

Ainsi furent composées les œuvres "Raisons et Sentiments", "Orgueil et Préjugés", "Mansfield Park" et "Emma". Tous ces romans parurent sans signature, de 1811 à 1816. Ils eurent des lecteurs et même quelques admirateurs, puisque le prince régent fit demander à l’auteur, dont un hasard avait révélé le nom à son médecin, de lui dédier son prochain ouvrage. Quant à la popularité qui s’attache aux écrivains aimés de la foule, elle ne devait pas la connaître. Elle continua de vivre ignorée, heureuse dans sa retraite jusqu’au jour où, à la suite de soucis de famille, elle fut prise d’une fièvre bilieuse qui mina sa constitution. Dès lors elle ne fit plus que languir et s’éteignit tranquillement dans l’été de 1817.

 

Cette maison est devenue de nos jours un Musée, elle est aujourd’hui un témoignage de sa vie et de ses œuvres.

Au rez-de-chaussée, deux grandes pièces, le Drawing Room où Jane Austen jouait du piano chaque matin avant le petit déjeuner et le Dinning Parlour où l'on peut voir la petite table où Jane travaillait. Dans le vestibule situé entre le Drawing Room et le Dining Parlour, sont exposées les croix que portaient Jane et Cassandra et quelques lettres de Jane.

 

A l'étage, la chambre de Jane et Cassandra, où l'on peut admirer le beau dessus de lit en patchwork réalisé par les trois femmes, et celle de Mrs Austen ainsi qu'une pièce dédiée à deux de ses frères: Francis et Charles. Dans le corridor, sont exposées les illustrations originales de Hugh Thomson pour "Pride and prejudice" qui datent de 1894.

 

Les costumes du film "Becoming Jane" y sont aussi exposés.

 

Un très joli jardin typiquement anglais complète la visite.

 

 

 

 

 

1296395315_febdb9c47c

2038256048_18f069c2fa

2500419402_706ee29217

2500250016_f4d6dc8a34

2274731336_47d6f1e454

524746260_74083df385

160045591_74123201aa

190974173_43b2a882c0

761346538_7b3ad19f13

760485831_094dfbfd48

2499589795_203de7b979

2500418810_1fd6f5100c

2594307999_97ec7f732b

DSC00160

DSC00065

from_steventon_rectory

 

1552357248_ccd7948f12

1551491613_d90e5170de

ScreenHunter_16_Aug

ScreenHunter_17_Aug

DSC00069_1

1552356942_fcd7577989

DSC00085_1

DSC00082

dining_parlor

ScreenHunter_18_Aug

DSC00086

ScreenHunter_20_Aug

2658234648_fbb111cdda

568682177_fd3d252b56

wash_basin

admirals_room

DSC00101

ScreenHunter_21_Aug

449641027_01d11a4594

449641059_cbafc80c96

449641065_020276ea16

449641033_94766cc7bb

449656379_4a7a00b74f

2043040319_456b8a530c

2043037145_36d8fd9923

760496171_7849b04539

2658240148_96b2ba776c

DSC00086_1

760493777_2f5b9bdf5e

ScreenHunter_22_Aug

761350746_d12a8b8a37

out_buildings

bake_house

copper_for_washing

DSC00092_1

1551505075_d1aedcc9dd

DSC00039_1

447950602_3571c2ce15

484325541_6470cb0a13

171515674_e33ed06811

2043043815_c2e06c7e4c

ScreenHunter_19_Aug

 

Jane Austen Ghosts.

Jane Austen's House.

 

 Procurez des ouvrages de Jane Austen

 

LOCALISATION DE LA MAISON  :

 

 

 

 

 

26 janvier 2008

Gustave Flaubert - Croisset

Biographie de Gustave Flaubert.

 

 

 

flaubert"Ce qui me console de la vie, c'est la mort, ce qui me console de la mort, c'est la vie".

 

Gustave Flaubert naît à Rouen le 13 décembre 1821. Son père dirige l'Hôtel Dieu de Rouen. Il connaît dès l'enfance, la monotonie de la vie de province où il puise sans doute le goût de l'observation méticuleuse. En février 1832, il entre au collège Royal à Rouen où il se révèle doué mais indiscipliné. Il rédige en 1834, le journal manuscrit "Art et Progrès", où les nouvelles théâtrales tiennent une place importante.

Au cours de l'été 1836, il rencontre à Trouville Maurice Schlesinger, et surtout sa femme Elisa, pour laquelle il nourrît un amour sans espoir. Cette passion est à l'origine de "L'Education Sentimentale" en 1843. Il commence les "Mémoires d'un fou" en 1838, l'année suivante, il écrit "Rêve d'Enfer" et "La Main de Fer". Il publie également dans une revue littéraire rouennaise Le Colibri, sa première oeuvre : "Une leçon Naturelle : Genre Commis".

Flaubert part pour un voyage dans les Pyrénées et en Corse en 1840. L'année suivante, il s'inscrit à la faculté de droit de Paris. En 1842, il n'a que vingt ans, il écrit "Novembre". Refusé à son examen de droit, il entreprend la première version de "L'Education Sentimentale". Sur la route de Pont l'Evêque, en 1844, il est victime d'une attaque nerveuse. Marqué par cet accident, son père ne veut plus qu'il poursuive ses études. Il s'installe à Croisset près de Rouen.

En 1846, Flaubert perd son père et sa soeur. Il habitera désormais avec sa mère. Il rencontre Louise Colet qui devient sa maîtresse. Pour remédier à ses troubles nerveux, les médecins lui prescrivent un séjour dans les pays chauds. Il part avec son ami Maxime Du Camp, en Orient en 1849. Ils visitent l'Egypte, la Syrie, Beyrouth, Jérusalem, Rhodes, Constantinople et Athènes. Il achève "La Tentation de Saint Antoine". En 1851, il repart à Sparte et dans le Péloponnèse, visite Patras, Brindisi, Naples, Rome et Florence. Un voyage qui dure près de deux ans. Il rompt définitivement en 1854 avec Louise Colet.

Deux ans après, "Madame Bovary" est publié dans la Revue de Paris, qui le tenait occupé depuis 1851. C'est un énorme succès. A cause de son libéralisme, on prit prétexte de quelques scènes du roman pour des poursuites contre l'auteur. L'année suivante Flaubert est acquitté. Pour l'étude de son nouveau roman "Salammbô" il part en 1858 pour Constantine, Tunis et Carthage. Après 5 années de travail, l'oeuvre est achevée.

En 1869, "L'Education Sentimentale" est édité et ne connaît qu'un médiocre succès. Flaubert à la douleur de perdre sa mère en avril 1872. Très affecté, "Je me suis aperçu, depuis quinze jours que ma pauvre bonne femme de maman était l'être que j'ai le plus aimé". De retour à Croisset, il médite le projet de "Bouvard et Pécuchet".

Deux ans après sa sortie, "La Tentation de Saint Antoine" est un échec. Flaubert travaille, mais souffre de rhumatisme et de neurasthénie. En 1877, il s'installe à Paris et termine "Hérodias". Pendant l'hiver dur et froid de 1879, Flaubert est à Croisset. Il lit les épreuves de Maupassant "Boule de Suif"  qu'il déclare "être un chef d'oeuvre de composition".

Le 8 mai 1880, Flaubert meurt brusquement d'une attaque, laissant inachevé son roman "Bouvard et Pécuchet". Zola, Goncourt, Daudet, Banville, Maupassant, Coppée, Huysmans, Hennique, Alexis, Céard, le conduisent au cimetière dans la sépulture des Flaubert.

 

 

Croisset sa maison.

 

 

croissetEn 1844, son père achète une maison de campagne à Croisset. La légende dit que là, l’abbé Prévost aurait écrit la première version de Manon Lescaut
Flaubert commence par y passer les étés, puis s’y établit en 1851 avec sa mère, toujours habillée de noir et sa nièce, très tôt orpheline de mère.

Le bureau de l’écrivain à Croisset ne se trouvait pas dans le pavillon que l’on peut visiter aujourd’hui, mais au premier étage de la maison disparue.
Ce bureau, c’est la tour d’ivoire de Vigny au Maine-Giraud, c’est le cabinet de Hugo à Hauteville House, la cellule de Lamartine à Saint-Point : un autre espace-temps, une "vaste pièce, éclairée par cinq fenêtres, dont trois donnent sur le jardin et deux sur le fleuve. Une bibliothèque aux rayons bourrés de livres. Ça et là, des portraits d’amis. Un fauteuil à dossier haut, un divan pour la sieste ou la rêverie et une table en chêne avec des feuillets épars, son encrier-crapaud, et son assortiment de plumes d’oie, car le maître de céans méprise les plumes d’acier. Par terre, une peau d’ours" (Henri Troyat).

C’est là qu’il écrit, souvent à la lueur des bougies et de la cheminée jusqu’à quatre heures du matin, la plupart de ses oeuvres, et qu’il les "teste" (ainsi que dans l’allée de tilleuls qui part du pavillon) à voix haute auprès de ses amis Du Camp, Bouilhet, même les frères Goncourt (octobre 1863), Zola, Daudet, Maupassant, puis George Sand (août 1866). Celle-ci, pour aider Flaubert à sortir d’une passe difficile, lui propose en 1875 d’acheter Croisset tout en lui en laissant la jouissance (ce qu’il refusera).

Croisset est vendu par sa nièce Caroline après la mort de Flaubert. La maison est remplacée par une usine, mais le pavillon, d’où il aimait regarder la Seine, survit. On peut y voir aujourd’hui quelques objets de l’écrivain.

 

À Rouen et alentour, Flaubert a également vécu dans les murs :


- * du lycée Corneille, où il lit les auteurs défendus : Hugo et Lamartine,
- * d’un appartement situé à Rouen au coin de la rue Crosne-hors-la-ville et de la rue Buffon, après le décès de son père et de sa soeur en 1846 - l’appartement de l’hôpital étant revenu à son frère Achille,
- * d’un hôtel de La Bouille, en août 1847, de retour de son voyage en Bretagne avec Maxime Du Camp, de même que fin 1866 avec George Sand,
- * de l’appartement de sa nièce, quai du Havre, fin 1870, alors que la maison de Croisset est occupée par les allemands.

 

Autres demeures de l’auteur


- L’écrivain habita également Trouville et Paris.
- Il posséda une ferme à Deauville, recouverte aujourd’hui par le champ de courses.
- Avant Croisset, entre 1821 et 1843, les parents de Flaubert possédaient une maison de campagne à Déville-les-Rouen.

 

 

flaubert9

flaubert8

2232_1

armoi

untitled

photo4

 

Flaubert et la Seine.

La Seine au temps de Flaubert.

 

Procurez vous des ouvrages de Gustave Flaubert

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

19 février 2008

Stendhal - Grenoble

 

Biographie de Stendhal.

 

 

 

463px_Stendhal"Puisque la mort est inévitable, oublions-là".

 

Stendhal, de son vrai nom, Henri Beyle est né à Grenoble le 23 Janvier1783 dans une famille honorable de la cité. Son père, Chérubin Beyle, est avocat au Parlement et son grand père maternel, Henri Gagnon est un médecin très estimé. A sept ans, Henri Beyle, perd sa mère. Enfant très sensible, il se révolte alors contre son père, contre sa tante et contre son précepteur, l’Abbé Raillane et participe passionnément aux évènements de la Révolution dont Grenoble fut le berceau. Il trouve refuge chez son grand père maternel, le bon Docteur Gagnon, qui saura lui parler et lui donner une bonne éducation. Henri Beyle acquiert à l’Ecole Centrale de Grenoble une solide instruction et en 1799, il part à Paris, pensant un moment se présenter à l’Ecole Polytechnique. Mais finalement avec l’aide de son cousin, le Comte Pierre Daru, Secrétaire Général à la guerre, il commence en 1800 une carrière militaire et rejoint l’Armée d’Italie.

L’Italie le charme et notamment Milan qui l’enchante immédiatement et restera pour lui "la beauté parfaite" mais l’armée l’ennuie et il démissionne en 1802, pensant entamer une carrière d’auteur dramatique. En 1806, toujours grâce à son cousin Daru, le futur Stendhal reprend du service dans l’intendance et exerce ses fonctions en Allemagne, en Autriche, devient Conseiller d’Etat, mène une vie de dandy , participe aux campagnes de Russie et de Saxe et tombe avec Napoléon en Avril 1814, retrouvant ainsi sa liberté. Stendhal s’installe alors à Milan où il demeurera sept ans et compose en 1814 son premier livre sous le titre "Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase", sous le pseudonyme de Louis César Alexandre Bombet.

Il voyage en Italie et fréquente assidûment la Scala qui, à l’époque est le temple de la musique mais aussi le lieu de réunion de l’intelligentsia milanaise, les loges servant de salons. Il publie en 1817 deux livres "l’Histoire de la peinture en Italie" et sous le pseudonyme de Stendhal "Rome, Naples et Florence". Mais en 1821 après une déception amoureuse causée par Matilde Viscontini-Dembowski et devenu suspect à la Police autrichienne, il doit quitter Milan et regagner Paris, ce qu’il fait en juin 1822.

L’héritage de son père ayant disparu, Stendhal est ruiné et doit parvenir à vivre de sa plume. Il fréquente alors les salons célèbres et connaît une vie amoureuse intense et agitée. Il publie "De l’Amour" en 1822, sorte de journal de sa passion pour Matilde, "La vie de Rossini" en 1823, "Racine et Shakespeare" en 1823-1825, il tient une chronique musicale et picturale dans le Journal de Paris. A 43 ans, Stendhal devient romancier et publie un roman d’analyse "Armance" (1827), "Promenades dans Rome" en 1829, puis revenant au roman d’analyse, il donne à la fin de 1830, son premier chef d’œuvre, "Le Rouge et le Noir".

La Révolution de Juillet fait de lui un Consul de France en Italie, d’abord nommé à Trieste l’autrichienne qui le refuse, il est ensuite nommé en 1831 à Civitavecchia où il trouve un climat plus serein mais éprouve également un profond ennui, malgré la proximité de Rome. Il entreprend durant cette période de grands livres inachevés "Une position sociale" (1832), "Souvenirs d’égotisme", "Lucien Leuwen" (1834-35), "Vie de Henry Brulard" (1835-36). Il obtient un congé de trois ans en France et retrouve le milieu parisien qui le stimule, "Chroniques italiennes", "Mémoires d’un touriste" (1838), il conçoit en 1838 "La Chartreuse de Parme" qui paraîtra le 6 Avril 1839, "L’abbesse de Castro" (1839). En 1839, il est obligé de rejoindre son poste et va reprendre ses œuvres dont "Lamiel".

Sa santé se détériore, le 15 Mars 1841, il est victime d’une première attaque d’apoplexie à la suite de laquelle il est autorisé à retourner à Paris pour se faire soigner. Le 22 Mars 1842, à dix neuf heures, sur le trottoir de la Rue neuve des Capucines, Stendhal a une seconde attaque et meurt dans la nuit. Son cousin et exécuteur testamentaire, Romain Colomb le fait inhumer au cimetière Montmartre.

Le génie de Stendhal ne sera reconnu que beaucoup plus tard, comme il l’avait lui même prévu : "Je mets un billet à la loterie dont le gros lot se réduit à ceci: être lu en 1935". Stendhal, qui s’affirmait milanais, est encore lu et très apprécié au XXI ème siècle.

 

 

 

Sa maison à Grenoble.

 

 

 

dessin_place_grenette_grenobleL’écrivain aux deux cents pseudonymes naît à Grenoble sous le nom de Henri Beyle, au second étage d'une maison située rue des Vieux Jésuites, aujourd'hui rue Jean-Jacques Rousseau, au Nº 14, le 23 janvier 1783.

Fin 1790 décède une mère qu’il adore. Cette mort désespère le père et dresse contre lui son fils, qui lui préfère de loin son grand-père, le docteur Gagnon. Entre 7 et 17 ans, Henri passe ainsi le plus clair de son temps dans la maison du 20 grande rue et sur sa terrasse, poste d’observation imprenable sur les rues et les cafés de la ville… et sur la bourgeoisie locale, dont il raillera la mesquinerie dans ses romans.
De cette terrasse, il assiste à l’émeute de la Journée des tuiles en juin 1788.
Là, il se retire plus tard pour dévorer des livres.

Si bien que presque tous les souvenirs d'enfance de Stendhal, évoqués dans "La Vie d'Henry Brulard", se rapportent à l'appartement du docteur Gagnon. C'est là où il s'est formé, au sein d'une famille qui eut le tort de l'entourer de soins trop jaloux et trop protecteurs.

Cet appartement a l'extraordinaire avantage d'avoir été décrit dans ses moindres détails par Stendhal, qui, en plus a dessiné des dizaines de croquis, si bien que l'on connaît la disposition et l'utilisation des pièces, la couleur de leurs murs, les meubles qu'elles contenaient ainsi que la plupart des bibelots et oeuvres d'art.

Actuellement, la maison Gagnon est fermée pour travaux de réhabilitation.

 

croquis_appartement_gagnon_z

croquis_appartement_gagnon2_z

aquarelle_terrasse_gagnon_z

z001850b

800px_Ancienne_maison_Stendhal_Grenoble

stendhal_2

signature_henri_beyle_z

Stendhal_20_281783_1842_29_20__20Ecrivain

 

 

Procurez vous des ouvrages de Stendhal

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON : 

  

 

 

 

 

14 février 2008

Lord Byron - Newstead Abbey

 

 

Biographie de Lord Byron.

 

 

 

 

byron"Et après tout, qu'est ce qu'un mensonge ? La vérité sous le masque".

 

 

Né à Londres en 1788, George Gordon a passé son enfance à Aberdeen, en Écosse. Une légère infirmité au talon, le marque toute sa vie. En 1798, il hérite du titre de Lord Byron et d'une fortune. Il poursuit des études de Lettres à Londres, puis à Cambridge d'où il sort diplômé en 1808. En 1809, il entre à la Chambre des Lords où il siège sur les bancs de l'opposition. La même année, il part voyager à travers le Portugal, l'Espagne, l'Albanie, la Turquie puis la Grèce. Il est de retour à Londres en 1811. Il se marie en 1814, mais soupçonné d'inceste avec sa demi-sœur, il se sépare de sa femme en 1816. Le scandale est tel qu'il quitte l'Angleterre pour traverser l'Allemagne et la Suisse où il s'installe quelque temps et rencontre le couple Shelley. Il séjourne ensuite à Venise, puis à Rome. Il y fait plusieurs conquêtes féminines. En 1820, il est enrôlé par les carbonari et séjourne à Ravenne. En 1822, il perd sa fille Allegra et Shelley. Très atteint, il se réfugie dans l'écriture. En 1823, il prend la tête d'un comité anglais de libération de la Grèce. En 1824, Byron est à Missolonghi à l'appel du prince Mavrocordato, président de la première assemblée nationale grecque. Il y meurt d'une fièvre à l'âge de 36 ans, le 19 avril de la même année. La Grèce insurgée lui fait des funérailles nationales.


Lord Byron est l'un des plus grands poètes de l'Angleterre et, à un moment donné, il éclipsa la gloire de tous, même celle de Walter Scott, Wordsworth, Southey, Moore et Campbell. On l'a quelquefois comparé à Burns, tous deux, le pair et le paysan, écrivirent d'après leurs impressions et leurs sentiments personnels, se montrant tout entiers dans leurs œuvres, esclaves de passions impérieuses, livrés également au doute et à la mélancolie, ils moururent prématurément, après une vie d'extraordinaire activité physique et intellectuelle. Ils furent l'un et l'autre des apôtres de cette école négative et stérile de misanthropie, de doute et de désespérance, qui fit tant de ridicules adeptes et de niaises victimes. Les écrits de Byron c'est lui-même, et de lui l'on peut dire : le poète et l'homme ne font qu'un. Il a beaucoup haï les Anglais, c'est peut-être pourquoi il fut si populaire en France. 

Byron accepte ses frères humains tels qu'ils sont. C'est tout ensemble un seigneur et le plus libéral des maîtres, des amis. Fondamentalement solitaire, il cueille les fruits et les fleurs de la vie avec ferveur, ne hait que l'hypocrisie et la tyrannie, fuit la sottise. C'est un whig, réformateur modéré, qui se montre révolté, dans un discours à la Chambre des Lords, par le drame du machinisme générateur de chômage et de détresse. Devenu riche, il secourt généreusement les infortunes. Doué d'un talent satirique redoutable, il dénonce vertement les abus du pouvoir et l'inertie des peuples. Élevé en Écosse, il devient lui-même en découvrant la Grèce.

Célèbre en Angleterre, bien que son anticonformisme irrite certains lecteurs, il est adoré en France, où son influence est majeure. Influence qui se propage dans l'Europe entière. Il est traduit dans toutes les langues, au Japon, en Chine. La Byron Society compte aujourd'hui vingt-cinq pays membres.

 

 

 

Newstead Abbey sa maison.

 

 

 

0176_newstead

 

 

 

En mai 1798, George Gordon hérita de la fortune et de la pairie de son grand-oncle lord William, cinquième baron Byron of Rochdale, ainsi que du domaine de Newstead-Abbey (au cœur de la forêt de Sherwood), donné à l'un de ses ancêtres par Henri VIII.

Les pages de l'histoire de l'Abbaye de Newstead sont remplies de récits d'ascèse monastique, de Réforme abrupte et d'abandon littéraire. Lorsque Lord Byron a passé le seuil de la bâtisse dont il venait d'hériter, il l'a trouvée dans un état de délabrement avancé et a consacré beaucoup de temps et d'argent à sa restauration. Mais ce qui manquait à l'édifice en terme de luxe était compensé par un grand caractère qui devait avoir une influence significative sur la carrière littéraire de Byron. Cette maison a été le décor d'improbables fêtes au cours desquelles on prétend que Byron servait à ses amis du Bourgogne dans le crâne d'un moine, retrouvé dans le cimetière de cet ancien monastère. Newstead est également devenu une incroyable et riche ménagerie, car Byron insistait pour que son ours domestique se promène en liberté dans les jardins. Aujourd'hui, Newstead Abbey a retrouvé sa gloire passée et de nombreuses histoires restent à découvrir par les visiteurs de ces lieux.

 

 

 

 

2007_07_30_newstead_11

2007_07_30_newstead_12

2007_07_30_newstead_13

2007_07_30_newstead_14

2007_07_30_newstead_15

2007_07_30_newstead_16

2007_07_30_newstead_17

2007_07_30_newstead_18

2007_07_30_newstead_19

2007_07_30_newstead_20

2007_07_30_newstead_21

2007_07_30_newstead_22

2007_07_30_newstead_23

2007_07_30_newstead_1

2007_07_30_newstead_2

2007_07_30_newstead_3

2007_07_30_newstead_4

2007_07_30_newstead_5

2007_07_30_newstead_6

2007_07_30_newstead_7

2007_07_30_newstead_8

2007_07_30_newstead_9

2007_07_30_newstead_10

2007_07_30_hucknall

 

Newstead Abbey.

 

Procurez vous des ouvrages de Lord Byron

 

 

LOCALISATION DE LA MAISON :  

 

 

 

 

16 février 2009

Jules Michelet - Château de Vascoeuil

Biographie de Jules Michelet.

 

Jules_Michelet"Le plus difficile n’est pas de monter, mais en montant de rester soi."

 

Jules Michelet naît le 22 août 1798 à Paris, dans une chapelle du quartier Saint-Denis, transformée sous la Terreur en maison de rapport. L’immeuble est également occupé par l’atelier de son père, un modeste imprimeur. Ce dernier est mis en difficulté par les lois qui régissent le régime de la presse sous le Consulat. Son fils Jules, comme toute la famille, doit aider l’artisan dans son travail, avant que ce dernier ne soit définitivement ruiné en 1800. Il abandonne alors son métier et subvient aux besoins des siens en offrant ses services de comptable aux commerçants du voisinage. Les Michelet se sont à présent installés près du Jardin des Plantes. Leur fils passera ainsi une partie de son enfance auprès des artisans et autres gens du peuple.

Jules Michelet effectue ses études à l’institution Briand, puis au collège Charlemagne. Remarqué par ses professeurs, il remporte un prix de discours français au concours général en 1816, avant d’être reçu au Baccalauréat l’année suivante. En 1819, après quelques années passées à la Sorbonne, Michelet obtient le titre de docteur ès lettres, après avoir soutenu avec succès ses deux thèses - l'une porte sur les "Vies parallèles" de Plutarque, l'autre sur "L'Idée de l'infini d'après Locke". Le 21 septembre 1821, il est également lauréat de l’agrégation de Lettres.

Après être entré comme professeur à l'institution Briand, Michelet est appelé à enseigner l'histoire au collège Sainte-Barbe. En 1824, il compose un "Tableau chronologique de l'histoire moderne" à destination de ses élèves, tandis qu’est issu de ses cours un "Précis d'histoire moderne", publié en 1829. La même année, Jules Michelet épouse Pauline Rousseau, de sept ans son aînée. Le couple, dans lequel ne règne qu’une entente de façade, aura deux enfants. A cette époque, l’historien hésite encore au sujet de sa vocation. En effet, il se sent également attiré par la philosophie et fait d’ailleurs paraître une traduction de la "Philosophie de l'histoire" de Vico.

A partir de 1827, Michelet occupe la chaire de philosophie et d'histoire de l'École Normale, rétablie depuis peu à l’initiative de Monseigneur Frayssinous, ministre de l’Instruction et des Cultes, sous l’appellation "d’École préparatoire". Ce n’est qu’en 1829 qu’il se consacre à l'enseignement de l'histoire ancienne au collège Sainte-Barbe. Son cours, qui traite de la République, est publié en 1831. Entre temps, au printemps 1830, l’historien effectue son premier voyage en Italie, avant qu’éclate la révolution qui va jeter de nouveau le roi Charles X sur les chemins de l’exil. Ce dernier, qui avait eu vent de la réputation de Jules Michelet, lui avait confié l’éducation de la fille de la duchesse de Berry.

L’historien est distingué par le nouveau pouvoir en place. S’il a pu un temps passer pour un conservateur, un ultra - Michelet a été baptisé en 1816 - , il appartient à l’époque à la mouvance libérale. Aussi la Monarchie de Juillet le confirme dans son poste à l'École Normale, lui confiant la chaire d’histoire du Moyen Age et des Temps modernes. En 1831, il est également nommé chef de section aux Archives nationales. Au milieu de cette immense collection de documents, Jules Michelet dispose alors d’un trésor qu’il ne va cesser de parcourir, délaissant parfois son enseignement. Il publie en 1833 un "Précis de l'histoire de France", ainsi que les deux premiers volumes de sa grande "Histoire de France", dont la rédaction a commencé en 1831. Celle-ci s’arrêtera à la fin du XVème siècle, avec le règne de Louis XI.

Si le deuxième tome s’ouvre avec le "Tableau de la France", une préface écrite dans un style flamboyant, l’historien éprouve quelques difficultés à penser le devenir du peuple français, et donc les siècles de la monarchie absolutiste comme les décennies de la période révolutionnaire. En 1834 et 1835, Michelet supplée à la Sorbonne François Guizot, appelé à des responsabilités ministérielles. L’entente entre les deux hommes dure peu de temps, le républicanisme du premier inquiétant le second. L’historien voyage beaucoup. Il est ainsi en Angleterre, dans le Sud-Ouest de la France, en Flandre, en Allemagne, en Suisse et dans le Nord de l'Italie. Les notes prises au cours de ces différents séjours seront réunies en volume en 1894 sous le titre de "Sur les chemins de l'Europe". Les "Mémoires" de Luther, traduites par ses soins, paraissent également en 1835, "Le Moyen-Age" de 1833 à 1844, "Les Origines du droit français" deux années plus tard, les "Actes du procès des Templiers", de 1841 à 1851.

Jules Michelet voue son existence à l’histoire, réglant strictement son emploi du temps journalier. Tôt levé, il consacre sa matinée à l’écriture, avant de se rendre aux archives à partir de 11 heures. En milieu d’après-midi, l’historien quitte ses vieux papiers et ses dossiers afin de rendre visite à ses amis et ses relations. Sa femme décède en 1839. L’année précédente, c’est la consécration pour l’homme de science. Le 13 février, il est en effet nommé au Collège de France, à la chaire d’histoire et de morale. Michelet trouve alors sous la coupole une tribune à la mesure de son éloquence et de son engagement. L’historien milite pour la cause libérale et démocratique. "Le Peuple" paraît en 1846, suivi l’année suivante par le premier volume de sa monumentale "Histoire de la Révolution". L’ensemble sera achevé en 1853 et tranche par rapport aux écrits contemporains, notamment ceux d’Alphonse de Lamartine ou de Louis Blanc, sur cet événement fondateur. La jeunesse estudiantine lit avec passion cet ouvrage qui exalte l’harmonie sociale.

L’année 1848 ouvre une période agitée pour l’historien, qui bientôt mettra un terme à sa carrière universitaire. Au Collège de France, Michelet critique à présent le gouvernement, qu’ébranle la Campagne des Banquets. François Guizot suspend son cours le 2 janvier. Ce dernier est rétabli le 6 mars, quelques jours après l’avènement de la Seconde République, avant d’être de nouveau interrompu l’année suivante, quand le nouveau régime prend un tour plus conservateur. La révolution de 1848 est en effet saluée par Michelet comme un événement libérateur et son cours, public, demeure un foyer d’agitation. Avec "Pologne et Russie", en 1851, l’historien fustige la réaction. Aussi est-il révoqué le 12 avril 1852, peu après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Ayant refusé de prêter serment au Second Empire, l’historien doit également quitter les Archives.

En 1848, Michelet entame une correspondance avec une jeune institutrice, Mademoiselle Athanaïs Mialaret, de trente années sa cadette. Celle-ci réside à Vienne. Leur rencontre aboutit en 1850 à un mariage qui lui procurera le bonheur domestique. Ce n'est qu'en 1855 que Michelet reprend son "Histoire de France". Il la poursuit jusqu'en 1789 avec les onze volumes qui paraissent de 1855 à 1867. Son épouse,qui écrit elle aussi, le pousse à revenir aux études de sciences naturelles qui l'avaient attiré dans sa jeunesse. "L'Oiseau" en 1856, "L'Insecte" en 1859, "La Mer" en 1861, "La Montagne" en 1868 témoignent de son attachement pour la nature. Avec "L'Amour" en 1858, "La Femme" en 1859, "Nos Fils" en 1869, Michelet se préoccupe également de philosophie morale. En rédigeant "La Sorcière", qui paraît en 1862, Jules Michelet fait de nouveau œuvre d’historien, une histoire cependant mêlée de psychologie et de visions personnelles.

En 1869 d’ailleurs, son éditeur souhaitant réimprimer l’ensemble des dix-sept tomes de son "Histoire de France", Jules Michelet rédige pour l’occasion une préface pour l’ouvrage, entre le 22 février et le 12 septembre. Jugeant a posteriori son œuvre, l’historien affirme ainsi avoir eu l’intention de se démarquer de ses contemporains. Michelet en effet ambitionne de faire une histoire totale, à la différence de ses confrères trop attachés selon lui à reconstituer ou à interpréter les événements politiques. En écrivain passionné, il tente d’expliquer le mouvement profond des sociétés et des siècles dans un style lyrique. Ses textes, qui s'appuient sur une documentation abondante et de première main, ne sont cependant pas sans parti pris idéologique. Ainsi, influencé par le mouvement romantique, c’est un Moyen-Age foisonnant qu’il nous décrit, avant que ne domine une vision plus sombre à partir de 1855, à l’époque où le républicain doit subir le régime honni.

La guerre de 1870 face à la Prusse, l'invasion du territoire national par l’ennemi, les atrocités commises pendant la Commune parisienne et sa répression par les Versaillais frappent au cœur le patriote. Avec "La France devant l'Europe", un opuscule, Michelet proteste contre le Traité de Francfort qui impose la perte de l'Alsace et de la Lorraine. En 1872, il entreprend de poursuivre son grand œuvre et entame une "Histoire du XIXème siècle". Celle-ci demeurera inachevée. L’historien décède le 9 février 1874 à Hyères. L’année suivante, son épouse se chargera de la publication de ses souvenirs sous le titre de "Ma Jeunesse et mon journal".

 

Sa demeure le château de Vascoeuil.

 

 

Chateau_de_vascoeuilVascoeuil (prononcez Vacoeuil), petit village à l'orée de la forêt de Lyons dans l'Eure, est réputé pour son château devenu l'un des plus vivants centres d'art contemporain de Normandie.

Modeste dans ses proportions, le château de Vascoeuil n'en demeure pas moins élégant et charmant. Bâti du XIVème au XVIIème siècle, il comporte des salles magnifiquement restaurées où des expositions d'artistes contemporains se renouvellent sans cesse.

Le domaine de Vascœuil appartenait au duché de Longueville jusqu'en 1694. À cette date, le dernier duc étant mort sans descendance, le roi de France s'appropria ses terres. Le fief de Vascœuil appartint jusqu'en 1505 à la puissante famille de La Haye, puis fut vendu au marchand rouennais Guillaume Le Gras.

La tour du château accueillit en son temps le cabinet de travail de l'historien Jules Michelet. Une dépendance du domaine du XVIIIème siècle abrite aujourd'hui un musée qui lui est consacré.

L'historien fut victime de la censure du Second Empire en raison de ses positions libérales. Son cours professé au Collège de France fut supprimé dès 1851, soit un an avant la proclamation de l'Empire, puis, il perdit son poste aux Archives nationales pour avoir refuser de prêter serment à Napoléon III en 1853. Michelet se retira alors de la vie publique pour se consacrer à son travail d'historien.

Pendant plus de vingt ans, Michelet fit de fréquents séjours au château de Vascoeuil qui appartenait à la mère d'un de ses élèves au Collège de France, Alfred Poullain-Dumesnil. Epris de cette femme, il fut reçut dans cette demeure des XVe, XVIe et XVIIe siècles en 1840. Elle décéda en 1842, mais Michelet continua à se rendre à Vascoeuil : sa fille issue d'un premier mariage et Alfred étaient tombés amoureux l'un de l'autre. L'union fut célébrée en 1843. C'est ici que Michelet conçut le plan de sa gigantesque "Histoire de France" qui parut dans son intégralité en 1869. Il trouvait une inspiration certaine dans la contemplation des murailles médiévales du château, mais le spectacle de la nature et la chaleureuse atmosphère familiale influençèrent également son oeuvre naturaliste ("La Mer", "l'Oiseau").

Le Château de Vascoueil présente aujourd'hui son cabinet de travail, restitué à l'identique, au sommet de la tour. Un musée a été inauguré en 1989 afin de rappeler les séjours de l'historien. Il présente des portraits et des bustes de Michelet, des photos de lui par Nadar, des souvenirs de l'écrivain et de sa famille mais aussi de leurs hôtes célèbres, Béranger, Lamennais, Edgard Quinet. Outre le musée Michelet, le château de Vascoeuil accueille un important centre d'Art contemporain organisant régulièrement des expositions.

La promenade culturelle se poursuit dans le parc et le jardin à la française où l'on peut saluer plus d'une cinquantaine de bronzes, marbres, céramiques et mosaïques du XXème siècle, œuvres de Dali, Braque, Volti, Vasarely, Cocteau, Chemiakin…

 

 

 

 

 

 

 

 

1101503203_b81bfdd47a

2839727732_5f3e7f28da

1102342444_5e85ea5096

2839726844_1f7b1d3358

2839728064_da882e5b51

2838892905_c107fffe5a

2838895199_76f62da3e1

2839726090_220aefc399

 

 

 

2988697997_e4b89f9aa3

1101366387_c1b04619a6

1101491877_d8246a4b16

1102208092_1d27457f5b

ScreenHunter_04_Feb

1101465745_33fc48ce1f

1101468239_66190f8b8d

1102325994_4787931ef9

1101464581_18b4a8aeb8

1102327356_1980922b62

1101469489_7435db1584

1102205668_26373dd850

1102203488_5e52157177

1101359633_0cbe7fe78a

ScreenHunter_05_Feb

1101512679_99389b5e9c

1102339950_1b368cd5a7

1101437349_bd33baa62b

1102223506_5f51352cef

2838891699_fcef70aae2

1101500173_6d7de17cf5

 

Château de Vascoeuil.

 

 

Procurez vous des ouvrages de Jules Michelet

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

10 novembre 2008

Alphonse Daudet - Draveil Champrosay

Biographie d'Alphonse Daudet.

 

 

alphonse_daudet"La vie c'est une boîte d'instruments qui piquent et coupent. A toute heure nous nous ensanglantons les mains."

 

Louis-Marie-Alphonse Daudet naît à Nîmes le 13 mai 1840. L’enfant est très tôt confié à un paysan des environs résidant à Belzouce. Son père se consacre à ses affaires, la direction d’une fabrique de soieries. Celle-ci est en difficulté à cette époque. Aussi doit-il en céder les bâtiments, avant de s’installer à Lyon, au n°5 de la rue Lafont. Alphonse qui avait commencé ses études à l’institution Canivet puis à la manécanterie de Saint-Pierre-des-Terreaux, à Nîmes, entre alors en 1850 en classe de sixième au Lycée Ampère. En 1857, l’entreprise familiale ayant finalement fait faillite, Ernest Daudet, ruiné trouve à s’employer comme courtier dans la maison Plissonnier et Peyrou, négociants en vin.

Son fils Alphonse, qui n’éprouve que peu de goût pour ses études, préférant les parties de canotage sur la Saône, renonce alors à passer son Baccalauréat au mois d’août 1856. Il devient maître d’études au collège d’Alès au mois d’avril 1857. Le jeune homme en est renvoyé au mois de novembre de la même année, en raison peut être de la trop grande visibilité de ses intrigues amoureuses. Après une tentative de suicide, Daudet monte à Paris où il est accueilli par son frère aîné, Ernest. Celui-ci lui trouve un logement à l’hôtel du Sénat, au n°7 de la rue de Tournon, où résident également de nombreux méridionaux. Fréquentant la brasserie de la rue des Martyrs, Alphonse Daudet multiplie les succès amoureux avant de se lier quelques temps avec une actrice, Marie Rieu. Il fréquente aussi les salons mondains, brillant auprès de la bonne société parisienne par ses talents de causeur.

Adolescent déjà, Alphonse Daudet s’essayait à la littérature. En 1858, il publie son premier recueil de vers, "Les Amoureuses", et entame une collaboration avec de nombreux journaux. Au mois de novembre de l’année suivante, c’est Le Figaro qui accueille maintenant ses chroniques. Après avoir fait la connaissance de Frédéric Mistral au mois d’avril 1859, il entre au cours de l’été 1860 au service duduc de Morny, le président du Corps législatif. Pendant trois années, attaché au cabinet du demi-frère de l’Empereur Napoléon III, Daudet occupe un bureau au Palais-Bourbon et touche de confortables appointements.

Cependant des problèmes de santé l’obligent à prendre de fréquents congés. Il effectue ainsi un séjour en Algérie en 1861 puis passe l’été à Fontvieille, près de la ville d’Arles, en 1863. Entre temps est représentée sa première pièce, "La Dernière Idole", au Théâtre de l’Odéon, le 4 février 1862. Celle-ci obtient un certain succès. Sa situation matérielle se dégrade bientôt avec la mort de son employeur, le 10 mars 1865. Poursuivant son activité journalistique, Alphonse Daudet s’installe dans une villa de Clamart pendant l’automne suivant, en compagnie d’amis artistes de la bohème. Il entame alors une collaboration littéraire avec Paul Irène.

Le 6 août 1863, le portrait de l’écrivain que dresse Théodore de Banville dans Le Figaro lui fait naître une réputation. Daudet prend d’ailleurs part aux querelles littéraires du moment. Le 9 décembre 1866, il publie ainsi "Le Parnassiculet contemporain", une plaquette parodiant le genre poétique alors en vogue, représenté par Paul Verlaine et Stéphane Mallarmé. En villégiature à Nîmes, Alphonse Daudet travaille aussi à un roman qui se nourrit de ses souvenirs de surveillant d’études. "Le Petit Chose" est publié en feuilletons dans Le Moniteur à partir du 27 novembre 1866. L’écrivain se marie au mois de janvier de l’année suivante avec Julie Allard. Le couple aura trois enfants : Léon qui naît le 16 novembre 1867, Lucien pendant l’été 1878 et enfin Edmée le 29 juin 1886.

La fin de l'année 1869 voit la publication en volumes des "Lettres de mon moulin". Avec ce recueil de nouvelles, Daudet chante sa Provence natale. L’année suivante l’écrivain est fait chevalier de la Légion d’honneur par le Second Empire. C’est alors qu’éclate la guerre franco-prussienne. Alphonse Daudet participe à la résistance des Parisiens lors du siège effectué par les armées ennemies. Engagé dans le 96ème bataillon de la Garde nationale, il effectue son service au fort de Montrouge. Daudet quitte ensuite Paris le 25 avril 1871 alors que la Commune est proclamée.

Le 1er octobre 1872 est créé "L’Arlésienne" au Vaudeville, une pièce en trois actes tirée d’une de ses "Lettres de mon moulin"  et pour laquelle le compositeur Georges Bizet a signé la musique. C’est un échec complet. Paraît également "Tartarin de Tarascon" puis "les Contes du Lundi" au mois de février 1873. Vient enfin le succès, en 1874 et grâce à "Fromont jeune et Risler aîné". Alors que le public redécouvre ses œuvres antérieures, Alphonse Daudet se lie avec les célébrités du monde des Arts et de la littérature. Il fait ainsi la rencontre de Gustave Flaubert et des frères Jules et Edmond de Goncourt, de Victor Hugo et d’Émile Zola. Chez les peintres, ce sont les impressionnistes Auguste Renoir, Édouard Manet ou Claude Monet qui entrent à cette époque dans ses relations. Les Daudet peuvent maintenant s’installer dans un bel appartement situé Place des Vosges, au n°18.

Dans les années qui suivent, l’écrivain poursuit la rédaction de ses romans réalistes et parisiens. Après "Jack" en 1876 vient "Le Nabab" qui paraît du 12 juillet au 21 octobre de l’année suivante dans Le Temps, un récit dans lequel Daudet fait le portrait sans complaisance du duc de Morny. "Les Rois en exilest publié en 1879. En 1881 et avec "Numa Roumestan", l’écrivain travaille également l’emploi du langage provençal tandis que "Sapho" en 1884 lui est inspiré par sa liaison avec Marie Rieu. Dans les années qui suivent, Alphonse Daudet achève les aventures de Tartarin avec "Tartarin sur les Alpes" en 1885 puis "Port-Tarascon" en 1890. Entre-temps, "L’Immortel" lui ferme les portes des honneurs littéraires et de l’Académie française.

C’est à cette époque qu’Alphonse Daudet commence à ressentir des atteintes à la moelle épinière. L’écrivain consulte de plus en plus fréquemment le docteur Charcot à l’hôpital de la Salpetrière mais la maladie qui le touche est incurable. Installé rue de Bellechasse depuis 1885, il se retire alors dans sa villa de Champrosay, près de Paris. L’écrivain y reçoit de jeunes auteurs comme Marcel Proust, ami de son fils Léon, Maurice Barrès ou Jules Renard. Il effectue encore un voyage en Italie puis à Londres, Outre-Manche, en 1895.

Alors qu’éclate l’affaire Dreyfus pendant l’automne de la même année, Alphonse Daudet affiche ses convictions anti-dreyfusardes. Quelques années auparavant, en 1886, les Daudet avaient d’ailleurs accordé un prêt à Édouard Drumont, permettant à ce dernier de faire paraître à compte d’auteur son pamphlet "La France juive". Après la publication du "Soutien de famille", Alphonse Daudet décède brusquement le 16 décembre 1897, au cours d’une réunion de famille. C’est Émile Zola qui prononce au cimetière du Père-Lachaise l’oraison funèbre de l’écrivain. Malgré les sollicitations de Georges Clémenceau, le gouvernement dirigé par Georges Méline ne lui accordera pas les funérailles nationales.

 

Sa maison à Draveil Champrosay.

 

 

ChamprosayAlphonse Daudet s’est installé à Vigneux- sur-Seine dès après son mariage, en 1867, avec Julia Allard. C’est dans le château de son beau-père, où le couple séjourne cinq mois, qu’il fait connaissance avec cette terre qui deviendra l’Essonne. Il y poursuivra notamment l’écriture du "Petit Chose" qui paraîtra en 1868. Cette même année, le château de Vigneux est vendu et les Daudet louent, à Champrosay, une petite maison qui se trouve être l’ancienne demeure du peintre Delacroix. "Nous habitons entre la Seine et la forêt de Sénart une petite maisonnette où il y a deux chambres en trop. À une demi-heure de là mon beau-père a sa chasse en pleine forêt de Sénart : lièvres, perdrix, faisans, lapins, même chevreuil. Venez passer quelques jours avec nous… Les jours où vous ne chasseriez pas, nous irons à Paris qui est à une demi-heure en chemin de fer", écrit, à l’été 1868, Daudet à un ami.

Deux ans plus tard, ses beaux-parents achètent une grande maison à Champrosay. Celle-ci compte trois appartements, dont un habité par le couple Daudet lorsqu’il séjourne aux beaux jours en Essonne. Le reste de l’année, l’écrivain désormais connu dans toute l’Europe réside à Paris. En 1887, Alphonse Daudet acquiert, toujours dans le village, sa propre maison. Les amis - nombre d’entre eux sont célèbres - se succèdent. L’accueil convivial des Daudet est réputé. Ainsi, Maupassant, Renoir, Gambetta, Zola ou encore Paul Féval y partageront de chaleureux repas.

Les séjours de l’écrivain à Champrosay sont source d’inspiration et son œuvre littéraire s’inspire très largement de situations vécues. Dans le roman "Jack", le héros, Raoul Dubief, est un jeune homme qui vivait près de la forêt de Sénart en 1868. Un autre personnage est inspiré par le docteur Rouffy, célèbre à l’époque à Draveil. Quant à la banlieue comprise entre Boissy-Saint-Léger et Corbeil, elle donnera son cadre à "La Petite Paroisse". Enfin, l’action de ""Robert Helmont", roman inspiré par la guerre de 1870, se déroule également dans les environs de Draveil. Alphonse Daudet meurt à Paris, rue de l’Université, le 16 décembre 1897. Deux ans après, les maisons Allard et Daudet de Champrosay sont vendues.

 

ScreenHunter_09_Nov

ScreenHunter_10_Nov

ScreenHunter_11_Nov

ScreenHunter_13_Nov

ScreenHunter_14_Nov

ScreenHunter_15_Nov

ScreenHunter_12_Nov

L309_big

 

 

 

Alphonse Daudet.

 

 

Procurez vous des ouvrages d'Alphonse Daudet

 

 

 LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

20 octobre 2008

Edith Wharton - The Mount

 

Biographie d'Edith Wharton.

 

 

edith_wharton"On peut répandre la lumière de deux façons : être la bougie, ou le miroir qui la reflète".

 

 

Edith Newbold Jones est née à New York le 24 janvier 1862, son enfance est marquée par l'aisance et les voyages. Issue d'une riche famille de la haute bourgeoisie américaine, elle vit à New York, Paris, Florence ou encore en Allemagne, se construisant au fil des découvertes un imaginaire hors du commun.

Si ses parents n'apprécient guère qu'elle se consacre à l'écriture dès l'adolescence - elle achève sa première nouvelle, "Fast and Loose", à 15 ans - ils financent tout de même en 1878 l'édition du recueil de poèmes qui la fera connaître, "Verses".

À partir de 1880, ses productions sont publiées dans l'Atlantic Monthly , puis dans le Scribner's Magazine (Mrs Manstey's View 1890, Ethan Frome 1911). Elle connaît le succès avec "The Decoration of Houses", ouvrage paru en 1897 avec la collaboration de l'architecte Odgen Codman, mais surtout avec "Chez les heureux du monde", son premier roman, en 1905.

Femme de tête et de passion, elle fréquentera plusieurs hommes, et notamment Edward (Teddy) Robin Wharton, sans jamais trouver celui qui lui convienne. À 23 ans, elle épouse Teddy qui est, issu du même milieu qu'elle. Ils ne partagèrent malheureusement aucun intérêt intellectuel et artistique commun et finirent par divorcer en 1913, après de nombreuses infidélités de Teddy et une santé mentale déclinante.

En 1902, elle s'installe à The Mount, la maison que les Wharton ont fait construire à Lenox, mais retourne en Europe dès 1903. Elle rencontre Henry James cette année-là en Angleterre, avec lequel elle restera liée jusqu'à la mort du Dearest (cher Maître) en 1916. Elle s'entourera également de personnalités comme Henri Adams, Theodore Roosevelt et Walter Gay.

A partir de 1907, elle s'installe à Paris. Au fil des années, elle fréquenta des auteurs français comme Paul Bourget, Jacques Emile Blanche, Anna de Noailles, André Gide, et Jean Cocteau. Son installation à Paris, puis après 1919 dans sa villa Pavillon Colombe à Saint Brice sous Forêt, n'altérèrent guère son goût du voyage. Elle loue à Hyères qu'elle a connue grâce à Paul Bourget, le Castel Sainte-Claire, et devient l'amie de Marie Laure de Noailles.

Durant la Première Guerre Mondiale, elle crée les American Hostels for Refugees, collecte des dons et visite les hôpitaux du front. Les récits de ses visites seront publiés dans un recueil intitulé "Fighting France from Dunkerque to Belfort" (La France en Guerre). Elle reçoit la Légion d'Honneur.

Edith Wharton enchaîne les ouvrages, couchant sur le papier avec ferveur son goût pour l'aventure : "The Reef" (1912), "Eté" (1917). En 1920,la parution de "Le temps de l'innocence"(The Age of Innocence), pour lequel elle recevra le prix Pulitzer, (première femme à obtenir cette prestigieuse récompense) est un triomphe. En 1923, elle est la première femme à être faite Docteur honoris causa de l'Université de Yale. . Edith Wharton fut l’une des rares femmes libres de la Belle époque.

Le 27 avril 1934, elle publie son autobiographie,"A backward Glance".

Le 11 avril 1935, elle a une attaque cardiaque, sans séquelle. Une nouvelle attaque se produit le 1er juin 1937 et Edith Wharton meurt le 11 août à Saint Brice sous Forêt dans le Val d'Oise. Elle est enterrée au Cimetière des Gonards, à Versailles.

Son dernier roman "The Buccaners", inachevé, est publié à titre posthume en 1938. Une nouvelle version, achevée par Marion Mainwaring à partir du synopsis et des notes écrits par Edith Wharton est publiée en 1993.

 

The Mount sa demeure.

 

Th_MountEdith Wharton est aujourd'hui reconnue comme l'un des plus célèbres écrivains américains. Pur produit de la classe supérieure new-yorkaise, elle voyage très jeune en Europe, et tire de son observation les principes de son premier grand succès : "La Décoration des Maisons", un ouvrage fondateur écrit avec son ami l'architecte Ogden Codman et publié en 1897. Les deux auteurs prônaient le retour à la simplicité, la symétrie, l'harmonie des proportions, l'usage des couleurs claires, l'abandon d'un style par trop tapissier. L'effet de ces conseils se fit immédiatement sentir dans les grandes maisons de Newport ou de New York et chez des décorateurs comme Elsie de Wolfe.

Edith Wharton devait faire construire quelques années plus tard, en 1902, pour son propre usage une maison à Lenox dans le Massachusetts, The Mount. D'inspiration franco-italienne, cette grande maison entourée de jardins illustrait bien les théories de Wharton.

Situées à l’ouest de l’état du Massachusetts, à deux heures de route de Boston, les collines des Berkshires sont réputées pour leurs manifestations culturelles et leurs nombreux musées. Au XIXe siècle, les Berkshires ont attiré auteurs et artistes, fascinés par l’atmosphère paisible de la région. C'est là qu'Edith Wharton achète un parc de cinquante cinq hectares, cette campagne  l'a sauvé de la dépression et a abrité sa solitude. En 1902, Edith a quarante ans, passage difficile, "J'éprouve au plus haut point l'horreur d'avoir quarante ans, non que je croie que c'est là une mauvaise chose, seulement je ne suis pas encore prête".

The Mount sera sa maison. Le contrat notarié est rédigé à son seul nom, c'est elle qui en conçoit les plans avec l'aide de l'architecte Hoppin. Plus de trois cent ouvriers y travailleront. Cette maison lui donne l'occasion de mettre en pratique ses principes d'architecture, de décoration intérieure, mais aussi d'aménagements extérieurs.

Ses influences multiples sont révélatrices de son esprit cosmopolite :  les jardins magnifiques recréent l'ambiance qu'elle évoque dans son ouvrage "Villas italiennes et leurs jardins", la demeure est un mélange de ce qui se faisait au XVIIIème siècle en Angleterre mais aussi en France, et sa situation, bien sûr, mais aussi le côté pratique des installations (un ascenseur, l'électricité dès 1902), le blanc des murs extérieurs joint aux vert des volets, sont typiquement américains. Son ami Henry James qui aimait y séjourner a dit "Un délicat château français se mirant dans un étang du Massachusetts".

En ce lieu, tout est conçu pour l'intimité. Les jardins clos rappellent les pièces de la maison, la circulation entre intérieur et extérieur, est fluide, la cour intérieure se poursuit par un vestibule ombragé conçu comme une grotte néoclassique. Le salon s'ouvre sur une immense terrasse et abrite des coins intimes propices à la conversation. La demeure est composée de quarante deux pièces, construites en enfilade sur plusieurs niveaux. Une impression à la fois de grandiose et de simplicité s'en dégage.

C'est dans sa chambre, dans son lit, qu'Edith Wharton écrivait, face aux jardins, éparpillant les feuilles à même le sol, il sortira de son imagination "Ethan Frome" et "Chez les heureux du monde". "The Mount a été ma première vraie maison" écrira t elle. La séparation avec son mari entraîne la vente de la propriété en 1911, Edith s'embarque alors pour l'Europe, elle ne reverra jamais The Mount.

Depuis 1971, la demeure est inscrite au Patrimoine et appartient depuis 1980 à la Edith Wharton Restoration, qui a entrepris un vaste programme de restauration du site.

 

 

2627560003_9b1cc8b72a

ScreenHunter_13_Oct

2751361392_840fbda130

2627559431_7152ca4811

2628376108_ee6f40cefd

ScreenHunter_05_Oct

814393732_859335ac79

ScreenHunter_04_Oct

ScreenHunter_09_Oct

ScreenHunter_10_Oct

ScreenHunter_07_Oct

ScreenHunter_11_Oct

2751360144_661717b414

2750525859_9e2763c2fa

ScreenHunter_12_Oct

ScreenHunter_17_Oct

ScreenHunter_18_Oct

ScreenHunter_19_Oct

ScreenHunter_14_Oct

2750525685_15b769c07c

2750525419_ae5ca77d1a

2751359254_636efeaec9

ScreenHunter_20_Oct

ScreenHunter_15_Oct

ScreenHunter_21_Oct

ScreenHunter_22_Oct

ScreenHunter_27_Oct

ScreenHunter_28_Oct

ScreenHunter_34_Oct

ScreenHunter_29_Oct

ScreenHunter_30_Oct

ScreenHunter_31_Oct

ScreenHunter_32_Oct

ScreenHunter_06_Oct

2750527723_d6d1011115

ScreenHunter_36_Oct

2751359472_464802288d

ScreenHunter_26_Oct

ScreenHunter_33_Oct

ScreenHunter_08_Oct

ScreenHunter_35_Oct

802880698_a7f22a6604

561765265_750f0b553a

2750529539_42db227b59

2751359682_66ea5a73ff

2750529181_c2c08f2dab

2750528777_ced5ae249d

561612079_ed844c7e8f

2916725491_4cdebfde0d

2916723691_a5cb0dc91d

2917567398_6baf491217

ScreenHunter_16_Oct

ScreenHunter_24_Oct

ScreenHunter_25_Oct

2751362848_d417e06f51

1258357269_38f8bac278

ScreenHunter_23_Oct

2638443086_d406964075

813501543_d3f678736c

 

The Mount Estate & Gardens.

Visite guidée de The Mount.

 

Procurez vous des ouvrages d'Edith Wharton

 

LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

13 octobre 2008

John Steinbeck - Salinas

 

Biographie de John Steinbeck.

 

steinbeck"On peut être fier de n'importe quoi si c'est tout ce que l'on a".

 

John Ernest Steinbeck naît en Californie, à Salinas, le 27 février 1902. John Senior, son père, est trésorier, et sa mère, Olive, est enseignante. Il a trois sœurs : Elizabeth (1894-1992), Esther (1892-1986) et Mary (1905-1965). Il étudie au lycée de Salinas, puis à l'université Stanford sans grand succès. Il occupe divers emplois, puis abandonne ses études sans avoir obtenu de diplôme et part à New York en 1925. John Steinbeck travaille brièvement au New York American, puis rentre à Salinas en 1926.

John Steinbeck écrit en 1929 son premier roman, "La Coupe d'or" (Cup of Gold: A Life of Sir Henry Morgan, Buccaneer, With Occasional Reference to History), une fiction historique basée sur la vie de Henry Morgan, qui ne rencontre pas le succès. En 1930, il épouse Carol Henning et déménage à Pacific Grove. Il y rencontre Edward Ricketts, un biologiste avec qui il se lie d'amitié.

En 1932, il publie "Les Pâturages du Ciel" (The Pastures of Heaven), un ensemble d'histoires se situant dans la ville de Monterey. En 1933, il publie "Le Poney rouge" (The Red Pony) et "Au dieu inconnu" (To a God Unknown). Sa mère étant très malade,  reste à son chevet jusqu'à fin 1934 où elle décède . Dans le même temps, il a  commencé à recueillir des informations sur les syndicats fermiers. Son père meurt à son tour en 1935.

"Tortilla Flat", écrit en 1935, lui vaut son premier prix littéraire, la médaille d'or du meilleur roman écrit par un californien décernée par le Commonwealth Club of California. Cette histoire humoristique lui assure le succès. Il devient ami avec son éditeur, Pascal Covici.

Avec "Des souris et des hommes" (Of Mice and Men) et "En un combat douteux" (In Dubious Battle), publiés en 1936, ses œuvres deviennent plus sérieuses. Dans une lettre à un ami, il se désole : "Il y a des émeutes dans Salinas et des meurtres dans les rues de cette chère petite ville où je suis né".  Il reçoit le New York Drama Critics Award pour sa pièce.

Après "La Grande Vallée" (The Long Valley) en 1937 et "Their Blood Is Strong", un reportage sur les travailleurs immigrants, en 1938, il publie "Les Raisins de la colère" (The Grapes of Wrath) en 1939, qu'il considère comme son meilleur travail. Néanmoins, estimant que son écrit est trop révolutionnaire pour connaître le succès, il conseille à son éditeur un petit tirage... Le livre connaît le succès. On lui reproche néanmoins le langage utilisé et les idées développées. Le livre est interdit dans plusieurs villes de Californie. En 1940, lorsque le roman est adapté au cinéma, il reçoit le Prix Pulitzer.

En 1941, il lance une expédition marine avec Ricketts et publie "Dans la mer de Cortez" (Sea of Cortez]), écrit en collaboration avec son ami. Steinbeck publie "Lune noire" en 1942. Cette même année, il divorce et épouse Gwyndolyn Conger en 1943. "Lifeboat", dont il a écrit le script, sort au cinéma en 1944. La même année, il déménage à Monterey, mais y est mal accueilli par les habitants. Il part ensuite pour New York. Il a un premier fils, Thom.

Après avoir écrit "Rue de la sardine" (Cannery Row) en 1945, il déménage à Pacific Grove en 1948. Il commence ses recherches pour l'écriture de "À l'est d'Eden" (East of Eden). En 1946, son second fils, John IV, vient au monde. Il essaye d'acheter le ranch où se déroulent les aventures du "Poney rouge", mais il échoue. Les personnages de "Rue de la sardine" se retrouvent dans un autre roman, "Tendre jeudi" (Sweet Thursday).

En 1947, il publie "La Perle" et part en Russie, accompagné du photographe Robert Capa, pour le New York Herald Tribune. Il en tire "Journal russe" (Russian Journal) en 1948. Ricketts meurt dans un accident de voiture. Il divorce.

Il rencontre Elaine Anderson Scott en 1949 et l'épouse en 1950. En 1952, il participe au film de Elia Kazan, Viva Zapata ! et publie "À l'est d'Eden".

Il publie en 1954 "Tendre jeudi" (Sweet Thursday). Une comédie musicale, "Pipe Dream", en est tirée en 1955. Il déménage à Sag Harbor, dans l'État de New York. En 1957, la ville de Salinas propose de donner son nom à un lycée. Il refuse.

En 1958 est publié "Once There Was a War", recueil de ses reportages de guerre. Il a une attaque en 1959, ce qui l'encourage à voyager en Angleterre et au Pays de Galles, puis à parcourir l'Amérique en 1960.

En 1962, il écrit "L'Hiver de notre mécontentement" (The Winter of Our Discontent) en espérant "revenir en arrière de presque quinze ans et recommencer à l'intersection où il avait mal tourné". Il est alors déprimé, et estime que la célébrité l'a détourné "des vraies choses".

Les premières critiques sur le livre sont mitigées, mais il reçoit néanmoins le Prix Nobel de Littérature en 1962. Après un autre voyage en Europe en 1963 avec Edward Albee, il reçoit la Médaille de la Liberté des États-Unis en 1964.

Il meurt le 20 décembre 1968 à New York d'artériosclérose.

 

 

Salinas sa maison.

 

1174362028_e622b060aeConstruite en 1897 par l'architecte JJ Conner, cette maison de style victorien de deux étages est située à Salinas en Californie, à deux pas de Main Street à l'angle de Central Avenue et de Stone Street. La maison a été achetée par les parents de Steinbeck en 1900, et celui-ci y est né dans la première chambre à gauche de l'entrée le 27 février 1902. C'est dans cette maison que John a grandi, occupant une chambre à l'étage donnant sur Central Avenue.

Après le décès des parents de Steinbeck dans le milieu des années 30, la maison a été vendue à Madame Marie Koenecke Klute. Les Klute y ont habité jusqu'en 1953, après leur départ, la maison est restée inoccupée. En 1967, à la mort de madame Klute, la maison a été confiée à la fondation Hartnell College, pour y héberger le Newman Club. Les étudiants, membres de cette association, ont eu la charge de restaurer cette maison, celle-ci a été inaugurée le 20 décembre 1969. Le Newman Club a utilisé cette maison comme résidence étudiante et comme salle de réunion.

En 1971, le Club a vendu la maison à la Guilde de la Vallée de Salinas, une association à but non lucratif formée de huit femmes enthousiastes, désireuses de promouvoir la production de la région, et la maison a été transformée en restaurant gastronomique. Après des travaux de réhabilitation, le restaurant à ouvert ses portes le 27 février 1974, jour anniversaire de la naissance de John Steinbeck. La maison est gérée par des bénévoles avec un minimum de personnel rémunéré, et a récemment célébré son 30ème anniversaire.

En avril 1995, l'Ancien et Honorable Ordre de E Clampus Vitus (organisme voué à l'étude et à la conservation de patrimoine de l'Ouest), a désigné la maison comme une oeuvre littéraire historique.

En août 2000, elle a été répertoriée sur le registre national des lieux historiques.

De nombreux souvenirs et photographies de la famille Steinbeck décorent le lieu et on y trouve même une boutique où les livres de Steinbeck côtoient ceux des recettes exclusives du restaurant.

 

 

ScreenHunter_01_Oct

ScreenHunter_02_Oct

ScreenHunter_08_Oct

ScreenHunter_09_Oct

ScreenHunter_16_Oct

ScreenHunter_20_Oct

ScreenHunter_21_Oct

ScreenHunter_06_Oct

ScreenHunter_05_Oct

ScreenHunter_07_Oct

ScreenHunter_18_Oct

ScreenHunter_19_Oct

ScreenHunter_22_Oct

ScreenHunter_24_Oct

ScreenHunter_04_Oct

ScreenHunter_10_Oct

ScreenHunter_23_Oct

ScreenHunter_11_Oct

ScreenHunter_12_Oct

ScreenHunter_13_Oct

ScreenHunter_14_Oct

ScreenHunter_15_Oct

ScreenHunter_17_Oct

 

 

 

The Steinbeck House.

 

Procurez vous des ouvrages de John Steinbeck

 

 LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

2 septembre 2008

George Sand - Nohant

Biographie de George Sand.

 

George_Sand"Le temps n'endort pas les grandes douleurs, mais il les assoupit".

Aurore Dupin naît à Paris, au n°15 de la rue Meslay, le 1er juillet 1804. Son père, aide de camp du prince Murat, accompagne celui-ci lors de l’expédition d’Espagne. Au mois d’avril 1808, Sophie Delaborde, sa femme, et sa fille le rejoignent à Madrid. Dès l'été suivant, la famille Dupin est de retour en France, dans la propriété familiale de Nohant appartenant à Mme Dupin mère, fille naturelle du maréchal Maurice de Saxe, et donc née Marie-Aurore de Saxe. Le 16 septembre de la même année, Maurice Dupin fait une chute de cheval mortelle. L’enfant est alors confiée à sa grand-mère, qui s'en voit attribuée officiellement la tutelle par sa belle-fillle le 28 janvier 1809. Elle grandira donc dans l’Indre, effectuant néanmoins quelques séjours auprès de sa mère dans la capitale parisienne.

Confiée d'abord aux bons soins d'un précepteur, Deschartres, le 18 janvier 1818, Aurore entre comme pensionnaire au couvent des Augustines anglaises, rue des Fossé-Saint-Jacques à Paris. Elle quitte l’institution le 12 avril 1820, non sans avoir connu l’été précédent une véritable crise mystique. Avec le décès de sa grand-mère, le 26 décembre 1821, se pose de nouveau le problème de la tutelle de la jeune fille, partagée entre sa mère et une tierce personne choisie par Mme Dupin. Afin de s’éloigner de ces intrigues, Aurore séjourne au printemps 1822 chez des amis de son père, les Roettiers du Plessis, au Plessis-Picard, près de Melun. Elle fait alors la rencontre de François-Casimir Dudevant, saint-cyrien et licencié en droit, fils de notable et bon parti, qu’elle épouse le 17 septembre suivant.

Cette union est un échec sentimental, malgré la naissance de deux enfants, Maurice venu au monde le 30 juin 1823 puis Solange, quelques années plus tard, le 13 septembre 1828. Celle-ci d’ailleurs est peut être la fille de Stéphane Ajasson de Grandsagne, un jeune nobliau des environs, collaborateur du baron Cuvier au Museum d'Histoire naturelle, avec lequel Aurore a eu une liaison de quelques mois. Le 30 juillet 1830, la jeune femme fait également la connaissance de Jules Sandeau, âgé à l'époque de dix-neuf ans, lors d’une réception chez des amis, les Duvernet, au château voisin de Coudray. Celui-ci devient rapidement son amant. Aurore obtient l’accord de son mari de partager désormais son temps entre Nohant et Paris, celui-ci acceptant également de lui verser une rente de 1.500 Francs. Elle retrouve alors Jules Sandeau, qui fait son droit dans la capitale, l’année suivante.

Ensemble, ils logent dans un appartement, 31 rue de Seine-Saint-Germain, avant de s'installer au 25 quai Saint-Michel. Sandeau a des ambitions littéraires qu’il fait partager à sa maîtresse. Les deux amants publient un premier roman, "Le Commissionnaire", écrit de concert, qui paraît le 24 septembre 1830, puis "Rose et Blanche" au mois de décembre suivant. Cette dernière œuvre est d’ailleurs signée Jules Sand. L’année suivante, Aurore Dudevant rédige seule "Indiana", un roman d'amour contant l'histoire d'une jeune fille mal mariée, qui paraît le 18 mai sous le pseudonyme de G. Sand. Malgré l'épidémie de choléra qui sévit à Paris et occupe les esprits, celui-ci connaît un vif succès. Au mois de novembre 1831, "Valentine", premier roman berrichon, portera pour nom d’auteur George Sand. Celle-ci entame une collaboration avec La Revue des Deux-Mondes, pour laquelle elle s'engage à rédiger une chronique. Le 29 mai 1836, dans ces pages très courues, elle dénonce ainsi le silence qui règne sous les toits, les affres de la vie conjugale. L'écrivain se lie aussi avec des personnalités du monde des lettres et des arts : le critique Sainte-Beuve, l'actrice Marie Dorval...

Elle fait la rencontre d’Alfred de Musset en juin 1833, lors d'un dîner qui réunit les collaborateurs de La Revue. Quelques semaines plus tard, le poète devient son amant. Ensemble, ils partent, le 12 décembre suivant, avec la malle-poste pour un voyage romantique à destination de l’Italie. En compagnie de Stendhal,qui rejoint Civitavecchia et son poste de consul, Sand et Musset descendent la vallée du Rhône en bateau avant de s’installer, le 1er janvier 1834, à l’Hôtel Albergo Reale Danieli à Venise. Musset tombe alors gravement malade. Au mois de juillet, Georges Sand quitte enfin Venise après un séjour idyllique et passionné, assombri cependant par les tromperies réciproques. La fin de l’année est d’ailleurs faite de ruptures et de réconciliations entre Alfred de Musset et George Sand. Celle-ci entretient une liaison avec un autre amant, le médecin italien Pagello qui avait soigné l’écrivain pour sa dysenterie dans la cité vénitienne. La séparation est à présent rendue inévitable.

Au cours de ces quelques mois de passion amoureuse, George Sand multiplie les publications : "Lélia", le 18 juillet 1833 ; "Le Secrétaire intime", le 19 mars 1834 et enfin "Jacques" le 20 septembre de la même année. L'écrivain, qui trouve avec la vente de ses livres, une indispensable indépendance financière, met en scène l'amour, s'interrogeant au passage sur l'utilité du mariage. Elle est de retour à Nohant, seule, le 19 août 1834. C’est alors que survient un événement d’importance dans sa vie de femme : Aurore Dupin obtient la séparation d’avec son mari, prononcée par le tribunal de La Châtre, le 16 février 1836. Toujours avide de voyages, de paysages et de rencontres, George Sand passe ensuite le reste de l’année en villégiature en Suisse, en compagnie du compositeur Franz Liszt et de Marie d’Agoult. Paraît bientôt un nouveau roman intitulé "Simon", suivi de "Mauprat" en 1837.

Au mois de juin 1838, débutent de nouvelles amours, avec Frédéric Chopin. Ensemble, ils effectuent à partir du mois d’octobre suivant un long séjour aux îles Baléares. De retour à Nohant, les deux amants organisent leur existence entre Paris et la province, leur vie de couple en compagnie des enfants de George Sand. Celle-ci poursuit son travail de plume. Paraît "Le Compagnon du Tour de France", le 12 décembre 1840, un récit issu de l'amitié qui lie à présent Sand à Agricol Perdiguier, dit Avignonnais la Vertu, chantre du bel ouvrage. Suivront "Pauline" en 1841, puis "Consuelo" au mois de février 1842. Viennent ensuite "Le Meunier d’Angibault" en 1845 et enfin "La Mare au diable", le 6 février de l’année suivante. Solange, sa fille, se marie au sculpteur Auguste Clesinger, le 19 mai 1847. Tandis que George Sand adresse le 28 juillet suivant à Frédéric Chopin une lettre se terminant par ces mots : " Adieu mon ami ".

Par le passé, inspiré par ses relations avec les penseurs socialistes, Leroux, Cabet..., Georges Sand s'était essayée au journalisme, en fondant La Revue indépendante, ainsi que L'Éclaireur de l'Indre. Le 1er mars1848, l'écrivain est maintenant à Paris, prenant fait et cause pour la Seconde République, aux côtés de son ami Louis Blanc, d’Alexandre Ledru-Rollin alors membre du Gouvernement provisoire. Après avoir créé un journal, La Cause du Peuple, elle participe à la rédaction des Bulletins de la République et publie également plusieurs pamphlets : "Aux Riches", "Histoire de France écrite sous la dictée de Blaise Bonnin"... Cependant le tour conservateur pris par le nouveau régime déçoit George Sand. Avec l’échec de la manifestation du 15 mai 1848 et les Journées de Juin, celle-ci est bientôt de retour à Nohant, quittant définitivement la scène politique.

L'écrivain est très affectée par la disparition de l'actrice Marie Dorval, puis de celle de son ancien amant Frédéric Chopin. Elle se consacre l’année suivante à la création du Petit Théâtre de Nohant, installé dans la chambre des Marionnettes de la propriété familiale. Celui-ci est inauguré au mois de décembre. Vient également la publication de "François le Champi" au mois de décembre 1847, de "La Petite Fadette" le 1er décembre 1848. En 1850, commence sa liaison avec le graveur Alexandre Manceau, un ami de son fils, devenu son secrétaire. Alors que le ménage Clésinger se sépare en 1854, leur fille Jeanne décède l’année suivante. George Sand est de nouveau envahie par la tristesse. Elle se décide à partir pour un voyage en Italie, le 28 février 1855, désirant prendre le large de cette atmosphère pesante qui était devenu son lot quotidien.

Dans les années qui suivent, l’œuvre de George Sand va de nouveau changer d’aspect. Après s'être intéressée aux relations amoureuses, délaissant désormais les romans champêtres, avec "La Daniella", publié au mois de janvier 1857, elle s’inspire de ses souvenirs italiens. L’écrivain poursuit également la rédaction de ses "Histoires de ma vie" commencées en 1854. Paraît ensuite, à partir du 1er octobre 1857, un grand roman de cape et d’épée intitulé "Ces Beaux messieurs de Bois-Doré" mais aussi "Elle et lui", du 15 janvier au 1er mars 1859 dans La Revue des Deux-Mondes. Cette dernière œuvre est un hommage à l’amour passionné qui l’avait saisi au temps de sa liaison avec Alfred de Musset, récemment disparu. George Sand se consacre également à la publication de pièces de théâtre.

L’écrivain effectue quelques voyages en province au cours de ces années. Un séjour en Auvergne lui inspire "Jean de la Roche" en 1859 puis "Le Marquis de Villemer", une aimable idylle mondaine publiée le 15 juillet de 1860. C’est alors que pendant l’automne 1860, George Sand est atteinte d’une grave crise de maladie. Aussi passe t-elle quelques temps à Tamaris, près de Toulon, au printemps 1861. C’est d’ailleurs le titre d’un roman provençal publié peu après. Vient ensuite "Mademoiselle La Quintinie", une œuvre violemment anticléricale rédigée en 1863, qui suscite des réactions passionnées dans l’opinion. L’année suivante, l’écrivain et son compagnon Alexandre Manceau décident de s’installer à Palaiseau.

Le 18 février 1865, paraît une deuxième œuvre inspirée du cadre provençal, "La Confession d’une jeune fille". George Sand effectue ensuite un séjour à Croisset auprès de Gustave Flaubert avec lequel elle entretient une correspondance depuis le mois de janvier 1863. L’écrivain, qui autrefois avait apporté son aide aux proscrits du 2 décembre, participe d’ailleurs en sa compagnie aux "dîners Magny", retrouvant à la table du restaurant parisien quelques-unes des grandes plumes de l’époque : Ernest Renan, Charles Augustin Sainte-Beuve et les frères Jules et Edmond de Goncourt. Se succèdent ensuite de nouveaux textes parmi lesquels des "Contes d’une grand-mère" qu'elle destine à ses petites filles, le premier volume paraissant le 15 novembre 1873.

George Sand décède le 8 juin 1876 à Nohant d’une occlusion intestinale jugée inopérable. Le 10 juin suivant, ont lieu ses obsèques en présence de son ami Flaubert, d’Alexandre Dumas fils et du Prince Napoléon venus de Paris. L’écrivain, auteur de plus de quatre-vingt dix romans, est inhumé dans la propriété familiale.

 

 

Nohant sa demeure.

 

2323211751_8b4634a5e9Construite au cœur du Berry à la fin du XVIIIème siècle pour le gouverneur de Vierzon par Pierre Pearron de Serennes, la gentilhommière de Nohant fut acquise en 1793 par Madame Dupin de Francueil, grand-mère de George Sand. Celle-ci, qui gardait de précieux souvenirs de ses séjours d'enfant, en devint propriétaire en 1836, à l'âge de trente-deux ans. Jusqu'à sa mort en 1876, elle s'attacha à une demeure qu'elle aimait voir remplie d'invités, dont beaucoup étaient illustres.

 

Aurore Dupin, découvrit le domaine de Nohant à l'âge de quatre ans, après un séjour à Madrid où Maurice Dupin, son père, occupait la charge d'aide de camp du général Murat. D'emblée, elle adopta ce paysage inconnu, la grande bâtisse rassurante, qu'on appelait château, le parc et son joli jardin fleuri et ordonné.

 

La mortelle chute de cheval que fit son père, peu de temps après leur arrivée, décida de son installation définitive chez sa grand-mère Aurore de Saxe. Sous l'autorité de cette aïeule, souvent plus sévère que tendre mais qu'elle aimait profondément, la petite Aurore se passionna pour sa nouvelle vie campagnarde. Courant les bois et les champs avec les enfants du métayer, participant gaiement aux travaux de la ferme, elle prit le goût de la vie simple et se familiarisa avec la faune et la flore. Ces années furent à l'origine d'un grand amour pour la nature dont elle a merveilleusement nourri ses romans. Plus tard, ses séjours à Paris se teintèrent toujours d'une nostalgie pour son Berry : "Malgré tout ce que j'invente ici pour chasser le spleen que cette belle capitale me donne toujours, je ne cesse pas d'avoir le cœur enflé d'un gros soupir quand je pense aux terres labourées, aux noyers autour des guérets, aux bœufs briolés par la voix des laboureurs, mais toujours si douces si complètes. Il n'y a pas à dire, quand on est né campagnard on ne se fait jamais aux bruits des villes".

 

Si jamais une maison fut totalement intégrée à la vie, à la légende et à l’œuvre d’un écrivain, ce fut bien le Nohant de George Sand, demeure inspirée entre toutes. Ce fut tout au long de sa vie passionnée, le havre indispensable, la retraite studieuse, où elle se ressourçait et retrouvait l’équilibre, tout en entraînant dans son sillage à la fois sa famille, ses amants successifs, ses très nombreux amis et les personnalités les plus remarquables de son époque. C’était une ruche bourdonnante dont elle était la reine et où l’on pratiquait avec talent un indéniable art de vivre

 

 

Elle devint pour les villageois la "bonne dame de Nohant". Lorsqu'elle s'y installe définitivement, George Sand y apporte des modifications dans la distribution des pièces pour deux raisons : d’abord pour son fils, Maurice, peintre (il est l’élève de Delacroix) qui décore le grand escalier de l’entrée; elle lui fait aménager un théâtre de marionnettes en 1847 (Maurice sculpte les têtes des personnages, George Sand les habille avec des chutes de tissus) et un véritable théâtre (plus de deux cents pièces sont jouées à Nohant entre 1850 et 1875 ) et enfin, un atelier dans les combles en 1853.

 

Ensuite George Sand a besoin d'espace pour recevoir ses hôtes : Chopin passe sept ans à Nohant, Delacroix y a un atelier. Balzac, Flaubert, Dumas, Gautier, Liszt et bien d'autres y font des séjours réguliers.

 

Il y a un miracle de Nohant. Plus d’un siècle après la mort de l’écrivain, pratiquement rien n’a changé dans la vieille demeure berrichonne. Si l’on a la chance de pouvoir se promener seul dans la vaste maison, on peut très bien sursauter à son tour au moindre bruit, à la vue de tel portrait ou dessin ou aux plus humbles témoignages du passé, tant il est vrai que le temps semble s’être arrêté un beau jour en plein vol. Les miroirs eux-mêmes ne sont guère plus ternis. Et pourtant, les descendants de la romancière ont vécu ici jusqu’à une époque récente. La dernière "dame de Nohant" Aurore Sand, l'une des petites filles de George, n'est morte qu'en 1961. Quatre générations de femmes ce sont succédées ici (Madame Dupin de Francueil, George elle même, sa belle fille Lina, Gabrielle et Aurore ses petites filles, filles de Lina et Maurice). Nohant fut toujours leur affaire. Ce sont elles qui nous l'ont jalousement conservée intacte.

 

Dès 1908, Nohant fut légué à l'Académie Française "à la condition de laisser dans leur état actuel le Château de Nohant tout meublé, et l'enclos qui ne fait pas partie de la ferme, pour servir de but d'excursion et de pèlerinage en souvenir de ma grand-mère". L'Académie accepta d'abord, puis par la suite déclina cet honneur. Le Conseil de l'Indre fit de même. La dotation fut en définitive, et seulement en 1952 faite à l'Etat, en l'espèce aux Monuments Historiques qui n'entrèrent en possession du domaine qu'en 1961, à la mort d'Aurore Sand. Le château, son mobilier, son jardin ses dépendances et même son cimetière sont fort heureusement classés, et, depuis lors tout est ouvert au public.

 

En poussant la porte d'entrée, on découvre le vestibule et le grand escalier, on se plaît à imaginer tous les grands esprits du 19ème siècle qui ont franchi cette porte.

 

Au fond, la cuisine, typique des maisons bourgeoises de l'époque, avec ses fourneaux, l'immense table de travail, tous les ustensiles nécessaires, et au dessus de la porte les clochettes pour appeler les servantes.

 

Vient ensuite la salle à manger où la table est dressée avec de la vaisselle ayant appartenu à George Sand. Le service de verre en cristal notamment, aurait été crée à la demande de Frédéric Chopin pour l'offrir à sa maîtresse. Un magnifique lustre bleu de Murano surplombe cette table.

 

Le salon qui suit était appelé par George Sand "Ma galerie de portraits". On y trouve son père, Maurice Dupin, sa grand-mère, Aurore de Saxe, le maréchal de Saxe, son arrière grand-père, ses enfants, Maurice et Solange, et son célèbre portrait peint par Charpentier. Là se trouve aussi le superbe piano Pleyel de Frédéric Chopin.

 

La chambre de Madame Dupin de Francueil et son lit à la Polonaise, évoquent le siècle des Lumières.

 

Le boudoir, pièce préférée de George Sand, deviendra son asile, c'est là qu'elle installera son petit secrétaire dans un placard et qu'elle écrira, de préférence la nuit, une grande partie de son œuvre.

 

La chambre d'enfance de George Sand, redeviendra la sienne après l'échec de son mariage et ce jusqu'en 1865 à la mort de Manceau où elle ira s'installer dans la chambre bleue.

 

La grande chambre où vécut Frédéric Chopin de 1839 à 1846, sera transformée en cabinet de travail, bibliothèque.

 

La chambre bleue où l'écrivain s'installa en 1865 jusqu'à sa mort en 1876 sur son lit de fer si souvent décrit.

 

Le petit théâtre et le théâtre de marionnettes, ont été créés dans les années 1850

 

Il est à noter enfin que le domaine comporte, face à la maison, un petit bois traversé par des allées régulières, une prairie où deux cèdres commémorent la naissance des deux enfants, Maurice et Solange. George Sand s'attacha à créer ou à améliorer le verger, le potager, un jardin de fleurs et une roseraie.

 

Son corps repos dans le petit cimetière de Nohant , selon le souhait de Solange les obsèques de sa mère ont été religieuses, elle se sont déroulées le 10 juin dans la petite église face à sa maison, un vibrant hommage de Victor Hugo sera lu par Paul Meurice au bord de sa tombe :

" Je pleure une morte, et je salue une immortelle. Je l’ai aimée, je l’ai admirée, je l’ai vénérée ; aujourd’hui dans l’auguste sérénité de la mort, je la contemple. Je la félicite parce que ce qu’elle a fait est grand et je la remercie parce que ce qu’elle a fait est bon. Je me souviens d’un jour où je lui ai écrit : "Je vous remercie d’être une si grande âme". Est-ce que nous l’avons perdue ? Non. Ces hautes figures disparaissent, mais ne s’évanouissent pas. Loin de là ; on pourrait presque dire qu’elles se réalisent. En devenant invisibles sous une forme, elles deviennent visibles sous l’autre. Transfiguration sublime. La forme humaine est une occultation. Elle masque le vrai visage divin qui est l’idée. George Sand était une idée ; elle est hors de la chair, la voilà libre ; elle est morte, la voilà vivante. Patuit dea.

 

George Sand a dans notre temps une place unique. D’autres sont les grands hommes ; elle est la grande femme. Dans ce siècle qui a pour loi d’achever la Révolution française et de commencer la révolution humaine, l’égalité des sexes faisant partie de l’égalité des hommes, une grande femme était nécessaire. Il fallait que la femme prouvât qu’elle peut avoir tous les dons virils sans rien perdre de ses dons angéliques ; être forte sans cesser d’être douce. George Sand est cette preuve. Il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui honore la France, puisque tant d’autres la déshonorent. George Sand sera un des orgueils de notre siècle et de notre pays. Rien n’a manqué à cette femme pleine de gloire. Elle a été un grand cœur comme Barbès, un grand esprit comme Balzac, une grande âme comme Lamartine. Elle avait en elle la lyre. Dans cette époque où Garibaldi a fait des prodiges, elle a fait des chefs-d’œuvre. Ces chefs-d’œuvre, les énumérer est inutile. A quoi bon se faire le plagiaire de la mémoire publique ? Ce qui caractérise leur puissance, c’est leur bonté. George Sand était bonne ; aussi a-t-elle été haïe. L’admiration a une doublure, la haine, et l’enthousiasme a un revers, l’outrage. La haine et l’outrage prouvent pour, en voulant prouver contre. La huée est comptée par la postérité comme un bruit de gloire. Qui est couronné est lapidé. C’est une loi, et la bassesse des insultes prend mesure sur la grandeur des acclamations. Les êtres comme George Sand sont des bienfaiteurs publics. Ils passent, et à peine ont-ils passé que l’on voit à leur place, qui semblait vide, surgir une réalisation nouvelle du progrès. Chaque fois que meurt une de ces puissantes créatures humaines, nous entendons un immense bruit d’ailes ; quelque chose s’en va, quelque chose survient. La terre comme le ciel a ses éclipses ; mais, ici bas comme là-haut, la réapparition suit la disparition. Le flambeau qui était un homme ou une femme, et qui s’est éteint sous cette forme, se rallume sous la forme idée. Alors on s’aperçoit que ce qu’on croyait éteint est inextinguible. Ce flambeau rayonne plus que jamais ; il fait désormais partie de la civilisation ; il entre dans la vaste clarté humaine ; il s’y ajoute ; et le salubre vent des révolutions l’agite, mais le fait croître ; car les mystérieux souffles qui éteignent les clartés fausses alimentent les vraies lumières. Le travailleur s’en est allé, mais son travail est fait. Edgard Quinet meurt, mais la philosophie souveraine sort de sa tombe, et, du haut de cette tombe, conseille les hommes. Michelet meurt, mais derrière lui se dresse l’histoire traçant l’itinéraire de l’avenir. George Sand meurt, mais elle nous lègue le droit de la femme puisant son évidence dans le génie de la femme. C’est ainsi que la révolution se complète. Pleurons les morts, mais constatons les avènements ; les faits définitifs surviennent, grâce à ces fiers esprits précurseurs. Toutes les vérités et toutes les justices sont en route vers nous, et c’est là le bruit d’ailes que nous entendons. Acceptons ce que nous donnent en nous quittant nos morts illustres ; et, tournés vers l’avenir, saluons, sereins et pensifs, les grandes arrivées qu’annoncent ces grands départs".

 

 

 

 

 

 

 

 

95068567_c7e24c73b9

95068426_f6cedeaa86

2323208165_d4be4245d6

525368099_78abe60280

505366002_b879f18777

505574383_ebb372d283

1486001554_91de5543f5

456325783_c49a6799ae

2464282778_8c8474a684

505507672_bc66066b25

2464270862_b9fd02feee

505574393_59346eff9e

505574407_9b171b248a

2463431679_d02a6f560f

2463455837_eed1081bfc

2463456717_30664e5d8d

2464285286_c098b78161

505507678_df3e6d1871

2463449497_8630d42793

505518752_9e343b633a

2464274364_b046ae0cfe

2463461101_4043c48b2b

2463459839_c8dc304435

2464284012_f1aa8c9e16

2463459245_08256ccaca

2394937595_cdae6cf85d

2464274982_d257ea21fb

2464275690_aff52ca47c

2394937195_0ecb1fc234

2395772280_35c9ea5b9c

2464240972_4162c1fe95

95068505_efab6f2212

95068458_6d7da3427a

505574377_e277316c12

525368097_a19730a6ba

505518762_e2ba404160

2395775568_cab71f9ec2

 

 

 

 

Sarah Bernhardt, surnommée "la voix d'or" par Victor Hugo, ou "la divine" mais aussi "la scandaleuse", considérée par beaucoup comme une des plus grandes tragédiennes française du XIXème siècle fut la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle le terme de "Monstre sacré".

George Sand, femme de lettres française, a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont ell
e a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu'elle adopte dès 1829 et dont elle lance aussi la mode. Malgré de nombreux détracteurs elle était au centre de la vie intellectuelle de son époque, accueillant au domaine de Nohant ou à Palaiseau des personnalités aussi différentes que Liszt, Chopin, Marie d'Agoult, Balzac, Flaubert, Delacroix, et Victor Hugo, conseillant les uns, encourageant les autres.


Imaginez une relation épistolaire entre ces deux femmes, où l'on suit avec bonheur l'évolution de leur amitié où chacune livre, parfois avec émotion, souvent avec humour, ses états d'âme.

C'est ce qu'a fait Maguy Gallet Villechange, dans cette double biographie maquillée en correspondance, extrêmement fidèle et parfaitement documentée.

Un splendide hommage à deux artistes talentueuses, mais surtout à deux femmes pleines de vie.

1218




Livre disponible à la vente sur le site de la "Société des écrivains" ou en librairie.

 

 

Procurez vous des ouvrages de George Sand 

 

 LOCALISATION DE LA MAISON :

 

 

 

 

 

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 > >>
Publicité
Publicité
Derniers commentaires
Publicité